L’Objet-personne
|Chapitre 4. La parole prêtée, ou comment parlent les images
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Extrait du texte
Tout acte verbal suppose un partage d’identité : l’attribution d’états mentaux à autrui est indissociable de l’usage du langage et nous ne pouvons déchiffrer et comprendre un énoncé que si nous admettons que notre interlocuteur peut en faire autant. Cette attribution intuitive d’une activité mentale à autrui, qui crée d’emblée un espace d’identité partagée, semble être une caractéristique de l’être humain. Même lorsqu’ils nous offrent l’illusion d’une communication semblable à la nôtre, les animaux en sont apparemment incapables1. Pourtant, dans l’usage courant, nous sommes loin de réserver cette attribution d’états mentaux aux seuls interlocuteurs humains. Chacun d’entre nous a pu faire l’expérience d’une parole virtuellement adressée à des animaux ou à des objets inanimés, auxquels nous attribuons, presque sans le vouloir, une personnalité humaine. Poupées, automobiles ou ordinateurs nous apparaissent alors, le temps d’une phrase et du jeu d’interlocution qu’elle suppose,...
© Éditions Rue d’Ulm, 2017
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