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L’Objet-personne

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Carlo Severi

Chapitre 2. L’univers des arts de la mémoire

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Extrait du texte

Il faut qu’il existe dans la nature des hommes une langue mentale,
commune à toutes les nations […], c’est là le principe des hiéroglyphes,
avec lesquels toutes les nations ont parlé au temps de leur première barbarie.
Giambattista Vico, La Scienza nuova1.

Un exercice de méthode

Dans la tradition européenne, la question de la naissance de la société humaine, ainsi que celle de sa « première barbarie » ont longtemps été associées au mythe d’une langue universelle, qui aurait été commune à toute l’humanité. Cette langue des origines, dont tant d’auteurs ont postulé l’existence, soulève une série infinie de questions. Quelles étaient la morphologie, la grammaire, la puissance logique de la langue parlée par les premiers hommes ? Comment parvenaient-ils à en préserver la mémoire sans l’aide d’une écriture ? Comment pouvaient-ils communiquer entre eux et avec Dieu ? Dans sa Scienza nuova (1744), Vico répond à ces interrogations en formulant ce que l’on pourrait appeler un mythe anthropologiqu...

© Éditions Rue d’Ulm, 2017

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