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L’Artiste, le vrai et le juste

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Danièle Cohn

Introduction

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Extrait du texte

Le point de départ de ce livre d’esthétique est que le faux n’est pas – et la charge de la preuve nous revient – l’affaire de l’artiste. Un artiste, ou plus exactement ses œuvres, ne sauraient vouloir le faux. Il se pourrait même que vouloir le faux soit discriminant et règle – pour partie du moins, n’exagérons donc rien – l’épineuse question de la définition de l’art, qu’il s’agisse de la réponse à « qu’est-ce que l’art ? » ou à « quand y a-t-il art ? ». Notre besoin d’art s’ancre dans une conviction : les œuvres que nous aimons, qui nous émeuvent, sont vraies et bonnes, c’est pourquoi nous ne pourrions être durablement touchés par ce qui est « objectivement en soi faux ». D’autant que le défaut en vérité risque de se doubler d’une indifférence exhibée au Bien.

Dans un texte tardif, L’Industrie culturelle1, Adorno rappelle, en renvoyant à Platon, que « ce qui est objectivement en soi faux ne peut être subjectivement pour les hommes vrai et bon ». Au nom de quoi faire aujour...

© Éditions Rue d’Ulm, 2017

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