Le problème du commencement (1908 ?)1
p. 37
Texte intégral
1Dans la pensée causale, l’homme pose sa finitude comme norme. Ce qu’il y a de typique dans cette tentative de forme, c’est le découpage d’un tout en causes et conséquences ou l’association causale établie entre deux composantes individuelles pour constituer un tout.
2À supposer que le tout soit l’objet de l’analyse causale – nous sommes contraints de considérer d’emblée cet objet comme une représentation, éventuellement même comme un concept donné. Je conteste ici ce qui est tentant – tenir un objet pour identique à une chose ou, en d’autres termes, je souligne le caractère de représentation de la chose. Avec ce caractère de représentation de la chose, on circonscrit ce qui la caractérise comme objet.
3La pensée causale se fonde sur l’individuation au sens temporel, donnée dans le concept de commencement. Nous voulons étudier dans quelle mesure il faut marquer des limites dans l’usage d’une interprétation temporelle et lire ainsi dans les domaines limitrophes leur métamorphose dans d’autres formes.
I. Dimension historique
4Dans une époque d’irréligion, je veux tenter de replacer dans un contexte plus large l’état d’esprit romantique dans lequel gravitent nos formes de pensée modernes, et de <découvrir> les germes de l’intellectualisme dans une sphère qui est peut-être toujours l’expression la plus large d’un processus psychique de mise en commun – la religion. Il faudra montrer par là dans quelle mesure une métaphysique est nécessaire, à laquelle nous opposons cependant le prudent contrepoids du scepticisme, dont le sens plus profond est justement la négation de la nécessité et par là même des formes universelles.
Notes de bas de page
1 Fragment posthume, sans date, probablement de 1908, publié in C. Einstein, Werke. Band 4, p. 121.
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