Introduction partie 1
p. 23
Texte intégral
1Si l’entrée en musique peut relever de motivations plus ou moins floues, l’entrée en orchestre répond, quant à elle, à certaines normes : par le choix des études et des stratégies (la construction d’un réseau ou l’insertion dans une dynamique de concours), la perspective de « faire de l’orchestre » constitue un point de ralliement et participe à la création d’une catégorie facilement identifiable.
2À l’opposé, les professionnels « non artistiques » (administrateurs, régisseurs) qui travaillent dans les orchestres ont des parcours extrêmement variables. Ils ont néanmoins une particularité commune : entrer dans un orchestre n’était pas spécialement prévu. Une constante se détache des entretiens que j’ai pu réaliser avec les cadres administratifs : au cours des études ou des premiers stages se fait jour le désir de s’orienter vers le secteur de « la culture » ; cette inclination est par la suite parfois présentée sous un angle vocationnel, « la culture en vocation » représentant alors une entrée globale vers les métiers de l’administration culturelle (Dubois 2013). Pour le personnel non artistique, travailler dans un orchestre demande une forme de spécialisation au sein du monde culturel, mais, à la différence des musiciens, cet emploi ne « fige » pas aussi catégoriquement les perspectives professionnelles. Les individus peuvent ainsi très bien travailler quelques années dans un secteur tout autre, passer ensuite dans un orchestre, puis s’orienter à nouveau vers un autre domaine, en rapport avec la culture, mais pas nécessairement avec l’orchestre, ou même la musique. Ce phénomène s’observe davantage encore pour les postes les plus élevés de la hiérarchie non artistique. En ce qui concerne les métiers requérant des qualifications techniques, il est plus difficile de changer de secteur, les compétences étant inscrites dans un registre plus circonscrit.
3En revanche, si un musicien s’oriente vers les orchestres à la sortie de ses études, dans la très grande majorité des cas, il fera de l’orchestre toute sa vie. Pour les musiciens des orchestres permanents, beaucoup seront même amenés à passer la totalité de leur carrière dans le même orchestre. L’orchestre est un « format » qui, tout comme les ensembles de musique de chambre ou la prestation en soliste, requiert une spécialisation. Il y a un « devenir musicien », mais il y a surtout un « devenir musicien d’orchestre ».
4Si l’entrée en musique peut relever de motivations plus ou moins floues, l’entrée en orchestre répond, quant à elle, à certaines normes : par le choix des études et des stratégies (la construction d’un réseau ou l’insertion dans une dynamique de concours), la perspective de « faire de l’orchestre » constitue un point de ralliement et participe à la création d’une catégorie facilement identifiable.
5À l’opposé, les professionnels « non artistiques » (administrateurs, régisseurs) qui travaillent dans les orchestres ont des parcours extrêmement variables. Ils ont néanmoins une particularité commune : entrer dans un orchestre n’était pas spécialement prévu. Une constante se détache des entretiens que j’ai pu réaliser avec les cadres administratifs : au cours des études ou des premiers stages se fait jour le désir de s’orienter vers le secteur de « la culture » ; cette inclination est par la suite parfois présentée sous un angle vocationnel, « la culture en vocation » représentant alors une entrée globale vers les métiers de l’administration culturelle (Dubois 2013). Pour le personnel non artistique, travailler dans un orchestre demande une forme de spécialisation au sein du monde culturel, mais, à la différence des musiciens, cet emploi ne « fige » pas aussi catégoriquement les perspectives professionnelles. Les individus peuvent ainsi très bien travailler quelques années dans un secteur tout autre, passer ensuite dans un orchestre, puis s’orienter à nouveau vers un autre domaine, en rapport avec la culture, mais pas nécessairement avec l’orchestre, ou même la musique. Ce phénomène s’observe davantage encore pour les postes les plus élevés de la hiérarchie non artistique. En ce qui concerne les métiers requérant des qualifications techniques, il est plus difficile de changer de secteur, les compétences étant inscrites dans un registre plus circonscrit.
6En revanche, si un musicien s’oriente vers les orchestres à la sortie de ses études, dans la très grande majorité des cas, il fera de l’orchestre toute sa vie. Pour les musiciens des orchestres permanents, beaucoup seront même amenés à passer la totalité de leur carrière dans le même orchestre. L’orchestre est un « format » qui, tout comme les ensembles de musique de chambre ou la prestation en soliste, requiert une spécialisation. Il y a un « devenir musicien », mais il y a surtout un « devenir musicien d’orchestre ».
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