Redevenir ma’ohi1
Universalisme et subjectivation au sein d’un mouvement de revitalisation culturelle tahitien
p. 231-248
Extrait
1Disserter de la culture pour un anthropologue est devenu un exercice délicat, tant l’usage de cette notion est traversé par les césures héritées des grandes controverses de la fin du xxe siècle, qui ont porté sur la validité heuristique même de la discipline. Employer le terme occulterait les réalités sociales davantage que cela ne les expliciterait, en maintenant un regard occidental sur l’altérité2. Certes, comme l’illustre le présent ouvrage, la notion de culture3 s’impose comme un objet d’étude lorsqu’il s’agit d’interroger les enjeux de sa diffusion globale et locale.
2D’autre part, des débats théoriques persistent pour savoir, par exemple, si ontologie et culture sont équivalentes (Carrithers 2010). Mais en tant que concept, elle n’oriente désormais que rarement l’analyse des phénomènes.
3Dans ce contexte, l’anthropologie du christianisme fait figure d’exception4. Nombre d’auteurs s’en revendiquant analysent en effet le fait religieux et le dynamisme des Églises à travers
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