Créer « a safe place »

Réflexions éthiques en Océanie

Estelle Castro-Koshy et Géraldine Le Roux

p. 53-70


Extrait

1En janvier 2020, Ken Wyatt, ministre australien des Affaires autochtones et premier Aborigène à occuper cette fonction, annonçait qu’il appelait de ses vœux un changement du cadre législatif pour que l’exploitation des artistes autochtones et les pratiques non éthiques à leur égard puissent être condamnées (Allam 2020). Si un code artistique autochtone (Indigenous Art Code) existe depuis 2010, il ne permet de sanctionner que les professionnels qui en sont signataires et ont des comportements non éthiques envers les artistes. De même, à la demande de plusieurs organisations aborigènes et insulaires du détroit de Torres, le député Bob Katter demanda en 2017 le vote d’une loi interdisant la vente d’œuvres artistiques aborigènes contrefaites et d’objets importés « de style aborigène » (qui représenteraient jusqu’à 80 % du marché), car elle entraîne non seulement une perte de revenu, mais aussi un profond désarroi face à ce qui est perçu comme une appropriation culturelle (Janke 20

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