Réflexion sur le théâtre populaire

1On a soupçonné le théâtre populaire d’accointances avec le Blubo1 bien avant que l’abréviation ne dise la vérité sur ce qu’elle abrégeait. Sans se soucier de la critique que la grande littérature réaliste adressait à pareilles représentations, le genre laissait à entendre qu’une vie provinciale, campagnarde, survivance de l’état préindustriel, valait mieux que la ville, que le dialecte était plus chaleureux que la langue commune, que des poings vigoureux constituaient la meilleure réponse à la civilisation urbaine. Dans le théâtre populaire faisait rage la rancune de ceux qui, exclus de la culture officielle ou ne l’ayant pas suivie, se sont réservés un étroit domaine spécifique où il leur était enfin possible d’être homme à leur manière, c’est-à-dire d’être aussi inhumains qu’ils le souhaitaient. Leur cœur vibrait si c’te chose-là avait été écrite ou mise en poème par Götz von Berlichingen, et non par Goethe ou par Schiller.

2En vérité le genre ne se réduisait pas complètement