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Atlas de la grotte Chauvet-Pont d’Arc. Volume 1

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Jean-Jacques Delannoy
, 
Jean-Michel Geneste

Préface

Franck Riester

Texte intégral

1La « Grotte Chauvet-Pont d’Arc » a marqué les esprits dès sa découverte en décembre 1994 par Jean-Marie Chauvet, Éliette Brunel et Christian Hillaire : elle offre les plus anciennes représentations figuratives mises en scène, réalisées par l’homme moderne il y a 36 000 ans, d’une qualité et d’une créativité inédites, ce qui lui confère immédiatement une réputation internationale et l’intérêt passionné des publics. Elle recèle de plus des parois, des sols, des vestiges et des restes animaux et humains dans un état de conservation exceptionnel, qui sont autant de témoins de son évolution géologique, de ses occupations successives, de ses abandons, puis de son effacement du paysage. Dès 1995, la grotte a été classée au titre des Monuments historiques, et elle a été inscrite le 22 juin 2014 sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

2La diversité et la multiplicité des informations naturelles, humaines et animales accessibles dans la grotte en font un extraordinaire réservoir de connaissance sur la mentalité des chasseurs-cueilleurs Homo sapiens du paléolithique supérieur, sur les relations entretenues entre l’homme préhistorique et les paysages souterrains, ainsi que sur leurs histoires réciproques.

3Conscient des enjeux soulevés par cette découverte exceptionnelle, le ministère de la Culture a mis en place des moyens forts de conservation et d’étude, recrutant sur appel d’offre en 1996 une équipe scientifique, dirigée initialement par Jean Clottes, puis, de 2003 à 2017 par Jean-Michel Geneste, et aujourd’hui par Carole Fritz. L’approche est pluridisciplinaire avec une gestion intégrée de la conservation de la grotte et un cahier des charges drastique : à l’opposé des méthodes usuelles, les procédés de recherche doivent être non destructeurs avec le moins de prélèvements possibles ; pas de contact avec les œuvres en paroi ; pas de contact direct avec le sol ; un temps de visite restreint et des observations à distance. Relevés et mesures sont ainsi réalisés au moyen d’instruments et font l’objet d’une modélisation 3D. Ces procédés enrichissent un système d’information géographique (SIG) qui permet à chaque spécialiste d’agréger sur support numérique ses informations à celles déjà collectées.

4En pleine révolution de l’archéologie préventive, cette opération emblématique a donc contribué à renouveler fortement l’approche de la fouille programmée. Dans un contexte très encadré, le défi de l’État a été d’innover dans l’approche méthodologique avec la présence forte de la géographie dans l’analyse de ce patrimoine, et une importance cardinale accordée à l’inventaire. Face à la très grande diversité des données dans un site vaste et complexe, l’équipe des chercheurs, issus d’institutions nationales et internationales –archéologues, géographes, géomorphologues, archéozoologues, anthracologues, spécialistes des relevés d’art rupestre, de la photographie, de la modélisation en 3D…– a travaillé et croisé ses résultats pendant plus de vingt ans. L’approche spatiale a servi de principe commun à l’ensemble des disciplines mises en œuvre dans la grotte, ouvrant ainsi de nouvelles problématiques de recherches.

5À l’heure de la restitution officielle, le ministère de la Culture a souhaité que les démarches novatrices de l’équipe scientifique pluridisciplinaire puissent bénéficier aux chercheurs comme aux publics sous la forme d’une publication exceptionnelle des travaux de la cinquantaine de chercheurs et contributeurs de l’équipe, une monographie en trois tomes reposant sur l’analyse et l’interprétation conjointe des contextes géologiques, paléontologiques, géographiques et archéologiques.

6L’équipe a choisi de donner au premier volume de cette monographie la forme d’un atlas dans lequel la grotte est présentée avec le soutien d’une iconographie inédite et de planches cartographiques à la fois géographiques et thématiques. Le lecteur y est invité à découvrir les résultats majeurs des recherches ; il pourra, secteur par secteur de la grotte, appréhender les paysages souterrains de la cavité, support des représentations pariétales et mémoire des évènements qui en ont marqué l’histoire.

7Cette restitution exceptionnelle fait conjointement l’objet d’une édition numérique, ainsi accessible au plus grand nombre. L’Atlas de la grotte Chauvet-Pont d’Arc témoigne d’exigences scientifiques de pointe : il constitue un tremplin pour les recherches futures, une proposition méthodologique exemplaire, une aide à la poursuite de la préservation de la grotte et, de par les connaissances révélées, un enrichissement bénéficiant à l’extension de la valorisation et de la diffusion vers les publics.

Auteur

Ministre de la Culture

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