1 De façon générale, dans le texte, le « je » désigne Claudie Voisenat alors que le « nous » désigne les deux auteurs.

2 Cet article de la correspondante locale Fanny di Francesco, « Cap sur l’Unesco pour les trois fêtes de l’Ours », a été publié dans L’indépendant du 24 janvier 2014.

3 Cette décision était justifiée par ma position, singulière, de personnel de recherche du ministère de la Culture mis à disposition du CNRS, mais continuant, dans le cadre de programmes conjoints, de travailler en étroite coopération avec mes collègues du ministère et en particulier, dans le cadre de l’ethnopôle Garae de Carcassonne, avec Christian Jacquelin, le conseiller régional à l’ethnologie de la Drac Languedoc-Roussillon qui venait de partir à la retraite. La compagnie de Jean-Christophe, dont les images permettaient de partager l’expérience au-delà de la présence sur le terrain, inscrivait d’emblée le projet dans une démarche collective.

4 Voir à ce propos les remarques de Burawoy (2010).

5 Faute de ce contexte ethnologique, qui « seul peut donner la clé du système axiologique qui sous-tend le conte surtout au niveau des thèmes [...] le chercheur qui veut expliquer n’a le choix qu’entre un psychologisme simple ou un ethnologisme aventureux » (Fabre 1969 : 6).

6 Que René Nelli (1943), l’un de ses maîtres, avait déjà partiellement relevés.

7 Il retournera en Vallespir, à Prats-de-Mollo en février 1994, pour tourner avec Daniel Vigne le film La société en fête, le temps des carnavals. Il envisagera un temps une publication collective, Carnaval et Fêtes de l’Ours dans les Pyrénées, qu’il voulait publier dans la « Bibliothèque d’ethnologie historique » chez Flammarion. On trouve trace de ce projet dans les ouvrages en préparation annoncés en 1977 dans La fête en Languedoc. Il en avait d’ailleurs fait un thème de séminaire et l’ouvrage est présenté comme un collectif, conformément aux façons de travailler des chercheurs de Toulouse réunis dans la RCP 323 « Anthropologie et écologie pyrénéennes ». Mais les fêtes, inconnues et menacées de disparition dans les années 1960-1970, allaient devenir un terrain très fréquenté – Jean-Dominique Lajoux y consacre un film en 1979, Sophie Bobbé y entame un mémoire puis une thèse dans les années 1980 – en même temps que l’ethnozoologie mettait à la mode l’étude des relations homme/animal. Daniel Fabre aimait trop les chemins de traverse pour avoir le goût des foires d’empoigne : le projet sera abandonné.

8 L’Union sandalière, créée par les ouvriers en 1923 était une coopérative ouvrière de production, la seule de ce type dans les Pyrénées-Orientales.

9 La Retirada donne lieu, depuis quelques années, à un intense travail de mémoire, de commémoration et de patrimonialisation (dans le cadre de la mise en place des centres d’interprétation du territoire développés par le Pays d’art et d’histoire transfrontalier des Vallées catalanes du Tech et du Ter). Depuis deux ans, un lien est d’ailleurs en train de se tisser entre les fêtes de l’Ours et la Retirada : les deux événements se situant au mois de février, on se « souvient » avoir entendu dire que les réfugiés étaient arrivés pendant les fêtes.

10 Il prend d’ailleurs dans les années 1990 le nom de Maison du patrimoine et de la mémoire André Abet.

11 Aujourd’hui le musée est intégré dans l’ensemble des centres d’interprétation du Pays d’art et d’histoire transfrontalier des vallées du Tech et du Ter qui regroupe 31 communes de part et d’autre de la frontière. L’obtention de crédits européens (dans le cadre du programme Interreg Espagne-France-Andorre dit Poctefa) pour le réaménagement de l’ensemble des sites a reposé récemment la question de son devenir. L’idée d’une valorisation du site a fait consensus, il reste cependant à observer comment sa mise en œuvre va être négociée.

12 Sur les évolutions récentes des fêtes de l’Ours du Haut-Vallespir : Voisenat (2018 ; 2019a).

13 Daniel Fabre est revenu lui-même sur l’histoire de cette émergence d’une histoire et d’une anthropologie du patrimoine (Fabre 2016).

14 Deux catégories qui ont eu tendance à se recouvrir avec le passage, effectif au milieu du siècle dernier, du monument historique et national au patrimoine culturel et mondial (Voisenat 2016).

15 On lira aussi avec profit l’article qui ouvre Les monuments sont habités (Fabre 2010a). On y cerne bien la lente sédimentation des idées de Daniel Fabre sur le patrimoine et la façon dont elles ont contribué à alimenter tout un courant de recherche. En particulier concernant le passage d’un rapport pédagogique à l’histoire, à un rapport expérientiel au passé (p. 24 et note 7) ; ou l’élection monumentale comme grand rituel d’amnésie du monde contemporain, un rituel qui se nourrit de sa propre dénégation (p. 19) ; ou encore le monument comme objet ventriloque (p. 20).

16 Larzac auquel un article est d’ailleurs consacré.