Lexique
p. 174‑175
Texte intégral
Abrouti : se dit d’une plante (rejet, jeune pousse) broutée jusqu’à la base.
Anaérobie : qui se déroule en l’absence d’oxygène. Le bois constamment immergé dans l’eau à l’abri de l’air est soustrait aux micro‑organismes aérobies susceptibles de provoquer sa décomposition, et se conserve.
Assolement : succession des travaux de préparation du champ et d’un cycle de cultures (Sigaut 1975).
Autoécologie : étude des réactions des espèces considérées individuellement vis‑à‑vis des facteurs externes (Husson 1970).
Baliveau : tige (rejet) ou arbre issu de semis, de l’âge du taillis, choisi pour être conservé lors d’une coupe et participant au maintien d’un taillis fureté.
Basitone : se dit d’un organe végétal dont la position est basse. Un ligneux à croissance basitone a un port en buisson (ramifications plus nombreuses à la base qu’au sommet) et n’est pas soumis à un élagage spontané contrairement aux arbres (ant. acrotone).
Biotope : milieu constituant l’habitat normal d’une espèce, défini par ses conditions écologiques et biotiques.
Déboiser, déforester : supprimer un boisement sans repousse donc avec destruction de la souche des arbres.
Défricher : préparer une terre à recevoir une culture.
Dépaissance ou paissance : terme de droit forestier désignant le pâturage en forêt ou dans des lieux non spécifiquement attribués au pâturage.
Drageon : tige issue d’une racine par un bourgeon adventif racinaire et pouvant être séparée de la plante mère pour reconstituer un individu complet (voir rejet).
Écobuage : une des techniques permettant le nettoyage du sol est sa fertilisation pour la mise en culture des friches ou des herbages, et supposant des outils en fer. En été, les gazons sont pelés, séchés et brûlés, puis les cendres étalées (Sigaut 1975).
Écologie : étude des rapports entre l’être vivant et le milieu dans lequel il se trouve (Ozenda 1964) : étude des facteurs de l’habitat, des conditions de vie en un lieu.
Édaphique : qui relève des propriétés physico‑chimiques du sol.
Émondage : l’émondage peut être un simple élagage ou une pratique sylvicole qui consiste à couper les branches latérales d’un arbre et éventuellement le tronc, pour en faire naître des rejets qui seront coupés systématiquement pour le bois ou le feuillage.
Essartage ou sartage : procédé de défrichement d’une parcelle de forêt, par la coupe et par le feu sans destruction des souches. La terre est cultivée (en général en céréales) sans travail du sol et sans fertilisation. Plus rarement on essarte pour créer une prairie, temporaire également. La croissance des rejets de souches ou rémanents redémarre aussitôt et reconstitue un taillis ordinaire après un, deux ou au maximum 5‑6 ans de culture (taillis sarté). La période forestière dure en général une vingtaine d’années (10 à 50 ans). Elle est plus longue en Europe du Nord, plus courte dans le sud de la France (Sigaut 1975).
Évolution progressive : dynamique spontanée de la végétation, tendant à régénérer un état forestier mature, par une succession de stades floristiques et physionomiques (herbacés, buissonnants, arbustifs puis forestiers). Une évolution régressive est une succession inverse.
Friche : état d’un terrain entre les cultures, d’une durée de 10 à 20, 30 ans ou davantage, dans un système de culture temporaire (un à trois ou quatre ans de culture) (Sigaut 1975).
Fruticée : formation végétale composée, dans sa strate la plus haute, de buissons, arbrisseaux ou arbustes (lande, garrigue basse, etc.).
Halomorphe : se dit d’un sol marqué par l’abondance de sel (les plantes adaptées à ces sols sont qualifiées d’halophiles).
Héliophile : se dit d’une plante qui croît mieux à la lumière.
Herbage : état d’un terrain pendant la période de non‑culture relativement courte (maximum 10‑12 ans) d’un système de culture permanent (une dizaine d’années de culture), par opposition à la friche (Sigaut 1975).
Holocène : période caractérisée par le réchauffement postérieur au dernier glaciaire, de 9800 av. J.‑C. environ jusqu’à l’actuel.
Hygrophile : se dit d’une plante ou d’une végétation ayant besoin de fortes quantités d’eau tout au long de son développement. Ces conditions sont remplies en particulier par la présence d’une nappe phréatique proche (Saule, Peuplier, Aulne, etc.).
Jachère : la jachère n’est pas un repos du sol mais la succession de labours préparatoires à l’ensemencement d’un champ, permettant en particulier l’élimination des mauvaises herbes et l’ameublissement. Dans la jachère ordinaire, le travail du sol commence en général en mai ou juin et dure jusqu’en septembre (5 à 8 mois), époque des semailles. La jachère de défriche est plus longue, elle commence l’hiver précédent (janvier ou même décembre) et peut se prolonger tout le second hiver si les terres ne sont pas prêtes pour les semailles d’automne. La jachère de défriche peut donc prendre de 9 à 17 mois. L’assolement complet dure dans ce cas 18 mois à 2 ans, voire davantage, pour une seule récolte (Sigaut 1975).
Mésophile : se dit d’une plante ou d’une végétation adaptée à des conditions moyennes dans un gradient sécheresse‑humidité (Frêne, Orme, etc.).
Messicole : plante sauvage annuelle compagne des cultures, spécialement de céréales.
Rejet : nouvelle tige issue de la plante mère à partir d’un bourgeon préexistant (dormant) ou néoformé, soit sur les racines (bourgeon adventif) soit sur le collet ou d’autres parties aériennes (bourgeon proventif) (voir drageon, taillis).
Ripisilve : forêt riveraine, formant un rideau d’arbres plus ou moins étroit au bord des rivières et caractérisée par des essences exigeantes quant au niveau phréatique (Saules, Peupliers, Aulne glutineux...).
Rudérale : une plante rudérale recherche l’abondance d’azote dans le sol, qu’elle peut trouver dans les décombres, à proximité des habitations humaines, des troupeaux, etc.
Sansouïre : végétation basse composée de Salicornes et d’autres Chénopodiacées halophiles, adaptée aux sols de la bordure des étangs du midi de la France, très salés et inondables de façon saisonnière. On parle aussi d’enganes.
Stère : un stère de bois est un tas de rondins empilés mesurant un mètre en tous sens, en général comprenant 6 à 700 I de bois. Lorsqu’on parle en mètres cubes, il s’agit de volumes réels de bois, par exemple de fûts et de bois d’œuvre. On peut aussi exprimer un poids. Pour un bois de densité 0, 7 : 1 m3 pèse 700 kg. Un stère de Chêne vert pèse environ 500 kg.
Synécologie : rapports entre les individus appartenant à des espèces différentes et aux groupements d’êtres vivants en un lieu déterminé (Husson 1970) : étude des interrelations entre les végétaux et le milieu qui conditionne leur vie en société (Reynaud‑Beauverie 1936).
Taillis : jusqu’au xviiie s., le taillis est d’abord une récolte (combustible, écorce), par opposition à la futaie qui est un capital. Le traitement d’un boisement en taillis consiste à couper les arbres à la base près du collet puis à gérer la cépée qui résulte des rejets de souche et éventuellement de drageons (voir rejet, drageon). Toutes les essences ne s’y prêtent pas. Le cycle de repousse permet à d’autres activités de s’y dérouler (essartage, pâturage). On peut distinguer : le taillis ordinaire (coupes à blanc par parcelle, de révolution courte avec rotation des parcelles) : le taillis fureté (cas du Hêtre : des baliveaux sont laissés à chaque coupe, ce qui permet le maintien d’un couvert forestier continu et un revenu annuel) : le taillis sarté (la coupe est suivie d’une ou plusieurs cultures de céréales avec essartage) : les haies à écorce (forêts de taillis, souvent de grande étendue, exploitées en vue de la production d’écorces à tan).
Taxon : unité de la classification des êtres vivants ou « taxinomie » (espèce, genre, famille, etc.). En anthracologie, on peut employer le terme « d’essence » pour désigner un taxon ligneux si son identification atteint le niveau de l’espèce.
Têtard : un arbre traité en têtard est d’abord écimé (étêté) à hauteur d’homme, puis seules les repousses supérieures sont laissées et régulièrement coupées de façon à former une « tête ».
Xéricité : aridité relative des conditions de vie qui n’est pas nécessairement liée au climat mais peut dépendre de particularités locales (sol drainant, végétation raréfiée, etc.).
Zéro NGF : le zéro du nivellement général de la France a été fixé à partir du niveau moyen de la mer de la période 1885‑1896 à Marseille. Le niveau moyen de la mer réel (ou niveau de marée nulle) peut s’en écarter de plusieurs décimètres selon le lieu et le moment.
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