1Ainsi que l’a souligné l’avant‑propos, cet ouvrage prolonge la démarche engagée avec l’étude de l’occupation gauloise du site de Feurs (Vaginay, Guichard 1988). On a, dans toute la mesure du possible, adopté la même approche du mobilier et la même terminologie que celles développées dans cette première monographie, en les adaptant toutefois à des exigences nouvelles. Au rang de celles‑ci, il faut mettre en première place la plus longue durée d’occupation attestée à Roanne, qui nous a forcé à compléter la périodisation construite pour Feurs.

2Les trois premières phases chronologiques définies à partir du mobilier de Feurs se sont révélées pertinentes pour classer les découvertes roannaises (cf. infra § 3.1.1). Elles ont donc été conservées telles quelles, avec la seule différence qu’elles ont été rebaptisées « horizons» afin de bien les distinguer des « phases » stratigraphiques également mises en évidence sur le site et des « périodes » définies par Bessou (1976) (tabl. i). La quatrième phase chronologique distinguée à Feurs à partir des mobiliers issus des couches antérieures à l’urbanisation romaine recouvre en fait une période longue, comme on l’avait indiqué (Vaginay, Guichard 1988 : 24, 189). Celle‑ci correspond aux horizons roannais 4 à 6, qui occupent approximativement la durée du i^er s. av. J.‑C. Le mobilier et les structures d’habitat qui leur sont associés sont entièrement présentés dans cet ouvrage (à l’exclusion des fosses les plus récentes de l’horizon 6, nettement engagées dans l’époque augustéenne), Les mobiliers des horizons suivants (7 à 12), qui s’échelonnent jusqu’au début du iii^e s. ap.. J.‑C., sont présentés dans l’ouvrage qui fait suite à celui‑ci (Genin, Lavendhomme à paraître).

3Par ailleurs, on a pu vérifier la pertinence de la périodisation proposée par Bessou, construite à partir de l’étude du mobilier de trois ensembles particulièrement riches (cf. infra § 3.1.1.2). Notre travail a seulement consisté ici à affiner cette proposition, en étudiant des ensembles dont la constitution se place à des moments intermédiaires. Cela nous a finalement conduit à remplacer chacune des périodes par deux horizons successifs.

4La périodisation proposée est finalement divisée en horizons dont l’espacement estimé est de 30 à 40 ans. On s’est efforcé de la mettre en regard du système chronologique communément utilisé en Europe moyenne (La Tène C2, D1, etc.) (cf infra § 4.1.2). Cette correspondance n’a qu’une valeur indicative, compte tenu de la difficulté à raccorder précisément notre périodisation avec celle mise en place dans les régions aussi éloignées que le Plateau suisse ou la moyenne vallée du Rhin, qui ont servi de référence pour bâtir ce système.

5Enfin, les datations proposées (cf. infra § 4.1.3) ont été réajustées depuis la parution de la monographie consacrée à Feurs. On suggère en effet de vieillir les horizons les plus anciens d’une vingtaine d’années, pour tenir compte des acquis les plus récents en matière de dendrochronologie et de datation de certains mobiliers (monnayages et céramiques méditerranéennes d’importation).

6Le plan adopté, très conventionnel, conduit à présenter la stratigraphie et les structures d’habitat avant les mobiliers. L’étude de ces derniers est thématique ; elle est complétée par des planches placées en fin de volume, dont la présentation, par ensemble clos (pour la céramique), respecte en revanche un ordre chronologique. La grille descriptive de la céramique est celle mise en place pour Feurs (Vaginay 1988 : 36‑49), complétée et corrigée de quelques erreurs (cf. infra § 3.2.1.1). Le second volume (Genin, Lavendhomme à paraître), consacré à l’étude de mobiliers très différents, ne conserve pas les mêmes classements et la même terminologie. Certaines catégories de céramique apparues au i^er s. av. J.‑C. se prolongent toutefois au siècle suivant. Ainsi la céramique grise fine gallo‑romaine regroupe les deux catégories ici désignées comme « céramique tournée fine cuite en mode B » et « céramique tournée fine enfumée cuite en mode A » ; la céramique commune claire gallo‑romaine prolonge la céramique tournée fine claire (à pâte calcaire ou non) ; la céramique commune sombre gallo‑romaine englobe la céramique modelée grossière cuite en mode B’, la céramique tournée grossière (cuite en mode A ou B) et la céramique de type « Besançon » ; les vases de stockage gallo‑romains correspondent à la catégorie de céramique modelée grossière cuite en mode A.

7Les archives de fouille des chantiers des années 60 et 70 ont enfin fait l’objet d’un reclassement en préalable à leur étude, suivant les mêmes normes que celles utilisées lors de la fouille de 1987. Les structures et ensembles de mobilier sont donc identifiés par leur numéro d « unité stratigraphique » (à quatre ou cinq chiffres) ou de « fait » (à 1 ou 2 chiffres), précédé d’un préfixe désignant le chantier : « G1 » à « G5 » pour la rue Gilbertès (sondages 1 à 5), « SJ » pour Saint‑Joseph, « SP » pour Saint‑Paul. Pour faciliter la lecture, les fosses correspondant aux 48 ensembles clos de référence sélectionnés pour illustrer l’évolution des mobiliers domestiques (dont 26 sont présentés dans ce volume) ont été réindexées de 1 à 48 en respectant leur ordre chronologique.