Chapitre 2. L’atelier de potiers carolingiens de Meudon à Vannes (Morbihan)
p. 63‑78
Résumés
L’atelier de Meudon près de Vannes (Morbihan) a été en activité entre la fin du viiie s. et le début du xe s. Le plan des structures mises au jour sur près de 1000 m2, semble démontrer une organisation tripartite du site, auquel on accédait par un chemin bordé de deux petits fossés. Son épine dorsale est constituée par l’aire de cuisson qui regroupe huit fours alignés, cinq à chambre unique et trois à chambres superposées, certains ayant fonctionné en même temps. Plusieurs structures ont été individualisées au sein de l’aire de cuisson et parmi celles‑ci une fosse comblée d’argile et deux buttes constituées d’un mélange de sable et d’argile. Au sud, deux aires regroupant de nombreux trous de poteaux sont séparées par un fossé. Un seul plan d’édifice a pu être reconnu. Situé dans l’aire est, délimité par huit poteaux et une tranchée de sablière basse, il est long de 5 m et large de 3,40 m et abrite deux petits foyers et un empierrement. La production, constituée exclusivement de vaisselle de cuisine et de stockage, comprend un nombre restreint de formes (cinq), en majorité fermées et souvent décorées de motifs géométriques (plus de cent répertoriés, se subdivisant en cinq groupes) imprimés à la molette. Ces productions ont été diffusées dans tout le Vannetais, Vannes constituant sans doute le débouché principal.
The workshop of Meudon near to Vannes (Morbihan) was active between the end of the VIIIth century and the beginning of the Xth century. The plan of the structure brought to light over more than 1000 m2 seems to show a site divided into three parts which one gained access by a bordered by small ditches. The backbone is made up of an area where eight kilns are in a line, five with one oven and three with multiple ovens, some of which were operational at the same time. Several structures have been identified in the kiln area and amongst these a ditch full of clay and two mounds mad of a mixture of sand and clay. To the South two areas with many post‑holes are separated by a ditch. Only one ground plan of a building has been discovered. Situated in the east area, marked out by eight post‑holes and a trench with a low sandpit, it measures 5 m. long by 3.40 m. wide, with two small rooms and a stone working area. The production, consisting exclusively of cooking and storage vessels, includes a limited number of forms (five), often decorated with geometric motifs (more than hundred listed, subdivided into five groups) rouletted on the rim. These products were distributed throughout the Vannes area, Vannes itself being undoubtedly the principal centre of production.
Texte intégral
2.1 Introduction
1En 1913, le site potier du Golhien de Meudon et deux ateliers voisins, situés dans la lande du Porho et au Taillis de Meudon, ont fait l’objet de fouilles qui ont conduit à la publication d’une synthèse sur les poteries décorées de Meudon (Lantivy, La Martinière 1914). Cette étude, qui privilégiait l’inventaire des décors aux dépens de la localisation des ateliers et de la description des structures mises au jour, est restée sans suite jusqu’en 1984. À cette date, dans le cadre du projet collectif de recherches sur les ateliers de potiers médiévaux bretons, une prospection thématique a été conduite sur Meudon. Par ailleurs, les céramiques conservées au musée de la Société polymatique du Morbihan ont fait l’objet d’un classement typologique et d’une proposition de datation (Barrère et al. 1984). Ce premier travail d’approche, complété par une étude historique, s’est poursuivi par la fouille de l’atelier du Golhien, le seul qu’il a été possible de localiser.
2.2 Le site
2L’atelier du Golhien est situé à proximité du village de Meudon, à 6 km au nord‑ouest de Vannes (fïg. la). Implanté en rupture de pente, il occupe l’extrémité nord‑est d’un petit plateau, à environ 35 m d’altitude. Ce plateau domine de 20 m un bas‑fond encaissé où coule le Talhouët. Il est festonné de petits ruisseaux non permanents, l’un d’eux limitant l’extension nord de l’atelier (fig. 1b). Le site potier est actuellement recouvert par un landier touffu, cerné par des parcelles mises en culture récemment. Celles‑ci ont fortement modifié l’environnement, autrefois constitué de landes et d’une forêt dont subsistent quelques traces1. L’atelier est établi sur un socle de granit à deux micas, où aucun gisement d’argile n’a encore été reconnu. Le matériau argileux a été localisé dans les alluvions modernes, charriées par le Talhouët et situées à 250 m à l’est, ainsi que dans une poche d’alluvions anciennes, située à 4 km au nord‑ouest (Carte géologique de la France, 1/80 000, feuille no 89, Vannes 1949).

FIG. 1 – a Carte de localisation du site potier en Bretagne ; b situation des ateliers de Meudon dans le Vannetais.
V.T. del/FMSH
3L’étude de l’environnement archéologique n’a livré que des données éparses sans lien chronologique ou économique évident avec le site (sites préhistoriques du golfe, villa du Theix en face du Golhien). Si l’on excepte les deux ateliers situés (approximativement) à moins de 1 500 m de là, fouillés par Lantivy et La Martinière, aucune activité potière ou tuilière n’a été reconnue à proximité du site, depuis la période antique jusqu’à ce jour. Que dire de la présence d’une voie antique à environ 500 m au nord du site, laquelle reliait Vannes à Angers ? On ignore totalement son influence sur l’activité potière, tout comme celle de Vannes, en tant que marché urbain, même si quelques tessons de Meudon y ont été découverts. L’étude des archives a été négative. Le site a appartenu depuis le xve s. aux propriétaires du château de Meudon (Laique 1902).
4Tout indique que, depuis son abandon, le site artisanal n’a pas subi de graves perturbations, hormis les sondages de Lantivy et La Martinière qui ont sectionné par moitié le four 4 et détruit en grande partie le four 5. Aucune trace d’activité agricole n’a été constatée sur ce site où le socle rocheux émerge en plusieurs endroits. Les structures sont apparues directement sous l’humus et les niveaux archéologiques qui n’excèdent pas une épaisseur moyenne de 20 cm reposent sur une couche de terre brune recouvrant l’arène granitique.
5La prospection magnétique a été réalisée sur trois zones totalisant 385 m2. Les zones prospectées ont été délimitées en fonction des microreliefs et des « cratères » de la fouille de 1913 qui a permis de localiser l’aire de cuisson de l’atelier (dont les fours 5, 7 et 3), ainsi qu’une zone de rejet de tessons, l’une et l’autre alignées sur un axe est‑ouest.
2.3 Les structures
2.3.1 Organisation et accès du site potier
6À l’issue de cinq années de fouilles, l’aire de découverte a concerné près de 1 000 m2, ce qui correspondrait à 60 % de la surface totale présumée du site potier, lequel s’inscrit dans une bande de 28 m de large sur 60 m de long, comprise dans deux parcelles modernes (fig. 2). L’aire de cuisson implantée le long d’une rupture de pente limite son extension au sud. Deux fossés, mis au jour à l’est de l’aire de cuisson, constituent la limite est du site.

FIG. 2 – Plan cadastral du site potier. atelier de Meudon : emplacement du site potier.
V.T. del/FMSH
7Le plan des structures (fig. 3) semble démontrer une organisation tripartite de l’atelier. Son épine dorsale est constituée par l’aire de cuisson, longue de 27 m, qui comprend 7, voire 8 fours, alignés sur un axe est‑ouest. Sensiblement décentré vers l’ouest, un fossé orienté nord‑sud et long de 16 m sépare deux aires matérialisées par des trous de poteau. L’une, située à l’ouest, a été étudiée sur près de 230 m2 ; l’autre à l’est a été dégagée sur près de 80 m2. Il n’a pas été possible d’observer une quelconque organisation rationnelle de l’espace artisanal. L’absence d’une réelle stratigraphie n’a pas permis de restituer l’évolution du site (fig. 4a et b). Certaines structures, si elles sont bien contemporaines des fours qui leur sont proches, rendent quelque peu incompréhensible l’utilisation de cet espace. Ainsi, l’aire de préparation des matériaux (argile et sable) se confond‑elle avec faire de cuisson. Des fosses de stockage d’eau ou d’argile sont situées à proximité immédiate des fours 4, 5 et 7. Après son abandon, le four 3 a été recouvert d’argile et de sable contenus par des murets. L’aire de rejet des rebuts de cuisson est indistincte de l’aire de cuisson. L’essentiel du mobilier céramique a été découvert, non dans les fours qui semblent avoir été en grande partie nettoyés après leur utilisation, mais à leurs abords immédiats ainsi que dans des structures annexes (fosses de stockage d’argile, puisard, etc.).

FIG. 3 – Plan d’ensemble du site.
M.H. del/FMSH

FIG. 4 – a Vue du site potier et de son environnement, à l’arrière‑plan la ville de Vannes ; b vue du site à la fin des fouilles.
8Deux fossés, qui poursuivent vers l’est et sur près de 20 m faire de cuisson, ont été mis au jour (fig. 5). On note que ces fossés sont parallèles, distants en moyenne de 2 m, mais de largeur différente (1 m pour celui situé au sud et 0,60 m pour le fossé nord). De profil légèrement évasé, ils présentent un comblement différent. Profond de 0,30 m, le fossé sud constitue l’aboutissement d’un drain qui a été recouvert en partie par faire de cuisson et qui a été reconnu sur près de 57 m d’est en ouest. Par la suite, ce fossé a été comblé de pierres puis de terre brune. Ce blocage de pierres, sans organisation apparente, pourrait être un vestige de palissade ou être lié à une fonction de drainage. Aucun argument pertinent ne permet de retenir l’une ou l’autre de ces deux hypothèses. Ce comblement a ensuite été recouvert par un muret de pierres sèches, subsistant par endroits sur 6 à 7 assises de moellons grossièrement équarris et sur près de 0,45 m de hauteur. Le fossé nord, de 0,30 à 0,15 m de profondeur, a été comblé par un dépôt organique recouvrant le fond sur une épaisseur de 0,10 m. Au‑dessus, subsistait un important amas de pierres qui semble être le vestige d’un muret arasé. On ignore si les deux fossés ont été creusés au même moment. Leur parallélisme, leur situation à l’extrémité est du site potier et la présence des murets très probablement contemporains, pourraient témoigner en faveur d’un chemin d’accès, mais aucune trace d’ornières n’a été relevée2.

FIG. 5 – Vue des fossés bordant la voie. Au premier plan, on distingue deux fosses d’époque néolithique.
2.3.2 L’aire de cuisson
9L’aire de cuisson qui s’allonge sur près de 27 m comprend au minimum 7 fours. Un huitième serait matérialisé par une couche d’argile rubéfiée de 0,70 m de diamètre, mise au jour au pied d’une masse d’argile. De l’organisation générale de cette aire de cuisson, on retient quelle s’est développée sur le tracé d’un fossé de drainage creusé le long de la rupture de pente, Les fours 4 et 5 ont été implantés en dehors du fossé, leur entrée est située au nord. Les fours 1, 2 et 3 ont été aménagés sur le comblement du fossé (fig. 7 et 8). Les fours excavés 6, 7 et 8 ont en partie réutilisé le drain qui a été légèrement surcreusé (fig. 12 et 13). Les relations qu’il est ainsi possible d’établir entre le fossé de drainage et les fours n’ont pu être complétées par d’autres données stratigraphiques. Notons que du fait de leur situation et de l’emplacement de leur ouverture, les fours 4 et 5 pourraient avoir fonctionné en même temps que le fossé. Enfin, le four 1 a été en partie recouvert par le four 2. Tous les fours ont été nettoyés avant leur abandon. Leur comblement se constituait essentiellement de débris de parois et de voûtements ainsi que de fragments de terre cuite3
2.3.2.1 Les fours à chambre unique
10L’orientation de l’entrée des fours ne semble obéir à aucune règle : celle du four 3 a pendant un temps été placée au sud, sous les vents dominants, celles des fours 1, 2, 4 et 5 se situaient au nord, l’entrée du four 7 au sud‑ouest et celle du four 6 à l’est (fig. 6). Le four 3 est la seule structure sur laquelle d’importantes réfections ont été constatées. À l’origine, son ouverture large d’environ 0,50 m est située au sud (fig. 9). Ses piédroits qui devaient supporter un linteau de pierre sont constitués chacun d’un bloc monolithe posé de chant et haut de 0,30 m. Au‑devant a été creusée une dépression de près de 0,35 m de profondeur et longue de près de 2 m qui a été comblée de cendres et de terre cuite. La réfection du four a provoqué la fermeture de l’entrée originelle à l’aide de pierres liées à l’argile, la fosse étant elle‑même recouverte de pierres, et une nouvelle porte de 0,50 m de large a été ouverte dans la paroi du four, à l’ouest. Son aménagement est plus grossier, si l’on excepte la réutilisation du piédroit gauche de l’ouverture initiale. C’est aussi à cette occasion qu’une nouvelle sole de 1 cm d’épaisseur a été aménagée.

FIG. 6 – Orientation des fours de Meudon.

FIG. 7 – Plans des fours 1, 2, 3, 4 et 5 : a four 1 ; b four 2 ; c four 3, état I ; d four 3, état II ; e four 4 ; f four 5.

FIG. 8 – Vue des fours 1 et 2, en cours de fouille.

FIG. 9 – Vue du four 3 ; l’ouverture initialement située au sud est obturée.
11Les fours 1 à 5 sont circulaires et n’ont pas été excavés. Ils sont pourvus d’une chambre unique à sole horizontale ou en pente (5 à 10°), d’un diamètre moyen de 0,90 à 1,20 m (fig. 7 à 11). Cette sole est constituée d’une simple galette d’argile, de 1 à 2 cm d’épaisseur, qui repose directement sur le substrat ou sur un lit de pierres. Devant l’entrée, on note la présence, selon le four soit d’un simple épandage de cendres, soit d’une fosse peu profonde (10 à 30 cm), comblée de matériaux rubéfiés et de cendres. La paroi des fours est toujours constituée de moellons grossièrement équarris, liés à l’argile. L’état des parois des fours 2 et 3 démontre que ces pierres ont été disposées en encorbellement pour constituer une voûte. Dans le cas du four 3, la paroi subsistait encore sur près de 6 assises de pierres et une hauteur de 0,30 m. On constate par ailleurs que les fours ont été emmotés, une chape d’argile ayant recouvert les voûtes et subsistant le plus souvent à l’arrière de celles‑ci.

FIG. 10 – Vue des fours 4 et 5.

FIG. 11 – Vues du four 5 : a la sole dégagée ; b empierrement sous la sole.
2.3.2.2 Les fours à chambres superposées
12Les fours 6, 7 et peut‑être le four 8 appartiennent à ce type. Ils ont été implantés dans le fossé de drainage. Le four 7 a été détruit à près de 80 % en 1913 ; il ne subsistait qu’une partie de la chambre de chauffe, l’empreinte du pilier de soutènement de la sole et une pierre posée de chant délimitant l’emplacement de son alandier3. Par chance, à l’opposé de l’aire de cuisson, la fouille a mis au jour le four 6 d’axe est‑ouest, de même nature que le four 7, mais dont les éléments étaient assez bien conservés (fig. 12 et 13). Ouvert à l’est et adossé au nord, contre un muret de 2,50 m de longueur qui a pu appartenir à un appentis, ce four a été excavé dans le fossé déjà partiellement comblé. Les potiers ont cependant creusé le rocher d’environ 0,24 m. Son aire de chauffe en pente (23°) est grossièrement délimitée par une rangée de pierres subsistant au sud. Longue de 1,40 m et large au maximum de 1,60 m, elle se rétrécit progressivement jusqu’au contact de l’alandier du four (0,60 m). L’alandier, dont le sol est en pente, est long de près de 0,60 m et large d’autant. Son voûtement était constitué de linteaux reposant sur des piédroits, constitués de blocs de pierres posés de chant. L’ensemble était renforcé latéralement par un blocage de pierres, notamment par un grand bloc monolithe disposé parallèlement à l’alandier. Les chambres superposées du four sont de plan légèrement ovale (0,80 m x 0,70 m). Leur paroi a été élevée, depuis le fond de l’excavation, à l’aide de moellons liés à l’argile. L’ensemble, profond de 0,80 m, était séparé en deux parties par une sole (non retrouvée), située à 0,40 m du fond du four ; elle était soutenue par un pilier légèrement décentré et son raccord avec la paroi était encore visible ; il ne restait rien d’une éventuelle voûte du laboratoire.

FIG. 12 – Plan et coupe du four 6 à chambres superposées.

FIG. 13 – Vue générale cavalière du four 6.
13La présence de 7, voire 8 fours, à Meudon suggère une période d’activité relativement longue du site. Aucun élément ne permet de supposer que tous ces fours aient fonctionné en même temps. Notons toutefois la présence d’une zone cendreuse, en arc de cercle, reliant les entrées des fours 4 et 5. Par ailleurs, aucun indice chronologique ne permet d’avancer l’hypothèse d’un passage du four à chambres superposées au four à chambre unique. Cette évolution technologique pourrait s’être opérée, en Europe du Nord et du Nord‑Ouest, au cours de la période carolingienne. En Bretagne, les sites potiers de Guipel pour le xe s. (Lanos et al. 1986), ou de Chartres‑de‑Bretagne pour le xie‑xiie s., n’ont livré que des fours à chambre unique (type du four à langue ou Zungenofen)4. Le plus ancien four de Chartres‑de‑Bretagne (antérieur au four 3 de l’atelier I qui a été daté de la fin xie, début xiie s.) présente toutefois un plan similaire à ceux de Meudon. Les fours à sole superposée, possédant ou non un support, n’ont pas disparu, comme le démontre la découverte des fours de La Londe en Seine‑Maritime (Roy 1990), datés de la seconde moitié du viiie s., Trans (moitié du xe s.), de Saran (Langouët et al. 1977 et Langouët, Mouton 1978 ; Chapelot 1973), ou plus au sud, de ceux de St‑Victor‑des‑Oules (Thiriot 1986 : 69).
2.3.3 Les structures annexes
2.3.3.1 Le stockage et la préparation des matières premières
14Plusieurs structures liées au stockage des matériaux (argile et sable) ont été individualisées au sein de faire de cuisson. Parmi celles‑ci, une fosse comblée d’argile et deux buttes constituées d’un mélange d’argile et de sable. La fosse, proche des fours 5 et 7, recouvre le fossé de drainage (fig. 14). De plan ovale, longue de 1,40 m et large au maximum de 1 m, elle a été creusée dans la roche jusqu’à 0,50 m de profondeur. Au‑dessus de cette fosse, à son extrémité nord, une paroi a été élevée sur 0,70 m de hauteur au minimum, à l’aide de moellons liés à l’argile. La rubéfaction du fond de la fosse et d’une partie de sa paroi (sur 0,20 m depuis le fond) ainsi que la morphologie générale de la structure, pouvaient laisser croire à l’existence à l’origine d’un four. Toutefois, les traces de rubéfaction, très limitées, pourraient correspondre à un rejet de braises et de cendres chaudes. Le comblement très homogène, constitué essentiellement d’argile, confirme que cette structure a bien servi à stocker ce matériau.

FIG. 14 – Vue de la fosse à argile.
15Deux buttes constituées d’un mélange d’argile grise et de sable ont été entreposées sur l’ aire de cuisson. La première, entre le four 4 et une zone d’argile rubéfiée (four 8 ?), la seconde au‑dessus du four 3. En 1913, un sondage a été ouvert au centre de la butte recouvrant le four 3. Malgré cette destruction, elle subsistait encore sur une surface de 25 m2, jusqu’à 0,75 m de hauteur. Deux murets de soutènement, hauts de 0,20 m, d’une à trois assises de pierres, limitent son extension à l’ouest et au sud. Bien que de plus petite taille, la seconde butte présente des caractéristiques semblables à la première. D’un diamètre de près de 2,30 m et haute de 0,65 m, elle est contenue à l’est par un muret dont demeurent cinq assises de moellons. De l’argile et du sable ont été extraits du centre de la butte et la dépression en cratère a ensuite été comblée de matériaux rubéfiés (moellons, cendres, terre cuite, céramiques). La présence de cette dépression suppose que ces buttes n’étaient pas uniquement destinées à stocker la matière première, probablement préparée par les artisans. L’analyse de ce matériau argileux (Giot, Querré 1986 : 157‑158) a montré qu’il était semblable aux argiles localisées dans le ruisseau de Talhouët.
2.3.3.2 Des aires de travail ou d’habitat ?
16La fonction des deux aires séparées par un fossé reste incertaine. Celle située à l’est est matérialisée par un édifice de plan rectangulaire à l’intérieur duquel deux petits foyers ainsi que de nombreuses mottes d’argile ont été mis au jour. Celle de l’ouest, d’une surface de 110 m2, est constituée d’une nébuleuse de trous de poteau dans laquelle il est difficile de reconnaître le plan d’un quelconque édifice. Le fossé qui les sépare a été mis au jour sous un talus moderne qui a pu perpétuer son tracé. D’axe nord‑sud et long de 13 m, il s’interrompt à 2 m des fours 4 et 5. Profond de 0,20 à 0,30 m et de profil légèrement évasé, il était comblé par de la terre brune recouverte de nombreux blocs de pierres. La structure de cet amas de pierres n’a pas permis de reconnaître les traces d’une palissade.
17L’aire située à l’est de ce fossé n’a pas été entièrement fouillée et on ne connaît donc pas son extension maximale. Un petit édifice sur poteaux porteurs de 5 m de longueur et 3,40 m de largeur, dont le sol est légèrement excavé, a été identifié. Matérialisé par huit poteaux à l’est, au sud et à l’ouest, il est limité au nord par une petite tranchée de 1,80 m de long, de 0,40 m de large et 0,20 m de profondeur. Il pourrait s’agir de l’empreinte d’une sablière basse. À l’est, au‑delà de deux poteaux corniers, un fossé de 2,50 m a été creusé. Il s’ouvre sur une fosse ovale de 1,50 m x 1 m et profonde de 0,60 m. Ce dernier ensemble n’a pu être daté par rapport à l’édifice. La fonction du bâtiment est difficile à préciser. Deux foyers d’environ 0,60 m de diamètre y ont été mis au jour dans son angle sud‑ouest ; l’un deux constitué d’une galette d’argile était délimité par trois blocs de pierre. À l’angle nord‑ouest, un empierrement recouvrait en partie le sol excavé et des blocs d’argile fine. Cet édifice pourrait aussi bien avoir servi d’habitat que d’atelier. À l’ouest du fossé, un ensemble de trente poteaux a été mis au jour, sans qu’il soit possible d’y reconnaître un ou plusieurs édifices. On peut noter qu’aucun foyer n’a été relevé et que le mobilier céramique y est inexistant.
2.4 La production
2.4.1 Quelques remarques liminaires
18Une étude du matériel issu des fouilles de Lantivy et La Martinière a été effectuée en 1984 (Barrère, Fichet de Clairfontaine 1984). Tout en posant les problèmes de chronologie, ce travail a permis de caractériser les diverses formes produites et a été à la base de notre travail.
19L’essentiel de la production recueillie entre 1984 et 1988 provient de l’aire de cuisson du site potier, principalement de l’unique couche archéologique mise au jour aux abords des fours. En l’absence d’ensemble clos et surtout d’une stratigraphie permettant une lecture chronologique du site, les céramiques composent un lot unique. Celui‑ci se présente sous la forme de 200 kg de tessons très fragmentés et altérés par le lessivage des sols, l’état de cuisson des pâtes étant généralement peu prononcé. Peu de reconstitutions ont été réalisées et il a été nécessaire de comparer les fragments avec des formes archéologiquement complètes, provenant assurément de l’atelier, mais découvertes en 1913 ou recueillies sur des sites de consommation (l’île d’Höedic par exemple).
20L’approche quantitative de ce mobilier est liée à l’état général des fragments. Seuls les éléments discriminants (lèvres, fonds, éléments verseurs, anses et couvercles, ainsi que, dans une moindre mesure, les panses décorées) ont été étudiés. Après tri et tentatives de remontage, le nombre minimum d’individus a été défini par comptage des lèvres. 1 480 lèvres différentes ont ainsi pu être répertoriées sur un total de 7 795 tessons. Les vases sont tournés et les fonds plats découpés à la ficelle. Les pâtes légèrement micacées présentent de nombreuses inclusions visibles à l’œil nu (jusqu’à 2 mm). On observe souvent des traces de lissage sur la face externe des parois. Ce lissage est plus soigné sur la partie supérieure des panses. La couleur des pâtes varie du beige rougeâtre au gris‑noir bleuté pour les quelques exemplaires surcuits. Ces pâtes présentent le plus souvent un cœur rouge ou gris.
2.4.2 Typologie de la production
21La production du site de Meudon est constituée exclusivement de vaisselles de cuisine et de stockage. Elle ne comprend aucune vaisselle de table et aucun luminaire. Les formes, en nombre restreint, sont en majorité fermées et souvent décorées à la molette.
Type 1 : les pots à panse ovoïde ou globulaire
22Ils constituent près de 95 % du mobilier céramique découvert (fig. 15). Il s’agit de pots sans anse ni élément verseur, avec un col le plus souvent assez court et, dans quelques rares cas, séparé de la panse par une légère carène. Les hauteurs varient de 13 à 25 cm et leur diamètre d’ouverture de 12 à 30 cm. Les lèvres à inflexion externe et à profil ovale ou rectangulaire présentent de très nombreuses variantes, quelques‑unes dues au décor à la molette qui a plus ou moins aplati leur face supérieure. Les panses sont ovoïdes, plus rarement globulaires ou tronconiques.

FIG. 15 – Pots à panse ovoïde ou globulaire de type 1.

FIG. 16 – Crushes (nos 9 à 11) ;pots à deux anses (nos12 et 14); couvercle (no 13) ; jattes ou dérivés (nos15 et 16)

FIG. 17 – Décors de la production de Meudon : a groupe I à motifs losangiques ou carrés ; b groupe II à motifs de bandes obliques ou verticales ; c groupe III à motifs ondés ou d’oves ; d groupe IV à motifs de chevrons.
23Certains grands vases pourraient constituer un sous‑type ou un type intermédiaire entre les pots de type 1 et les pots à deux anses (fig. 16). Leur état de fragmentation et leur peu de caractères spécifiques n’ont pas permis de les distinguer du type 1. On notera qu’ils présentent un grand diamètre à l’ouverture (22 à 26 cm) et une panse globulaire, voire tronconique ; leur hauteur reste indéterminée. Les vases sont pour beaucoup ornés d’impressions à la molette, réparties sur un ou deux registres en haut de la panse. Les mêmes décors se retrouvent sur un petit nombre de lèvres (1 %), principalement sur leur face supérieure ou leur face externe.
Type 2 : les cruches
24Peu abondantes (moins de 1 % du total des formes comptabilisées), les cruches à panse ovoïdes sont munies d’une seule anse rattachée à la lèvre et d’un bec ponté ou d’un goulot verseur légèrement pincé, disposé à l’opposé de l’anse (fig. 16). Un exemplaire, découvert en 1913 (sur le site du Golhien ?), présente un diamètre à l’ouverture de 19 cm, un bec ponté ; il est orné d’impressions à la molette disposées en deux registres sur le haut de la panse.
Type 3 : les pots à deux anses
25Ils constituent moins de 0,4 % des formes découvertes sur le site (fig. 16). À panse globulaire ou ovoïde et à fond plat, ils présentent deux anses opposées rattachées à la lèvre. La seule forme intacte, découverte en 1913, mesure 20 cm de hauteur et son diamètre à l’ouverture atteint 23 cm. La seconde forme incomplète diffère de la première par un diamètre à l’ouverture de 36 cm ; elle est ornée d’une molette répartie sur deux registres en haut de panse.
Type 4 : la jatte
26Cette forme, très fragmentée et représentée par un unique exemplaire, apparaît anecdotique au sein de la production de Meudon (fig. 16). Elle présente une lèvre à profil ovale et est ornée d’une molette répartie sur un seul registre. Son diamètre à l’ouverture est de 27 cm et sa hauteur avoisine 12 cm.
Type 5 : les couvercles
27Ceux‑ci ont été recueillis sur l’aire de cuisson, la grande majorité provenant des abords des fours 4 et 5 (fig. 16). De forme tronconique, les couvercles (1,5 % soit 23 exemplaires) présentent un large bouton de préhension qui est le plus souvent percé d’un trou. Leur diamètre qui ne dépasse pas 13 cm les destine aux petits pots ovoïdes du groupe 1 ; aucun d’entre eux n’est orné.
2.4.3 Le décor
28Les molettes qui ornent près de 6 % des fragments céramiques sont surtout associées aux vases du type 1 ; elles sont toujours imprimées en haut de la panse, sur 1 à 6 registres, et parfois sur la lèvre. En 1914, Lantivy et La Martinière ont répertorié près de 70 motifs différents sur l’ensemble des trois ateliers qu’ils ont sondés, 47 provenant du Golhien. Le répertoire en compte aujourd’hui plus de 100. Ces molettes peuvent être subdivisées en quatre principaux groupes de motifs. Certaines molettes associent les caractéristiques de deux ou trois de ces groupes (fig. 17) :
– groupe I : motifs losangiques ou carrés ;
– groupe II : motifs de bandes obliques ou verticales ;
– groupe III : motifs ondés ou d’oves ;
– groupe IV : motifs de chevrons.
29Les molettes de Meudon à motif géométrique ne diffèrent guère de celle des sigillées de l’Argonne (par exemple Chenet 1941) ou de celles qui ornent les vases carénés d’époque mérovingienne (par exemple Pilet 1980). Aucun élément pertinent n’atteste que les potiers de Meudon ont imité ou utilisé des molettes ornant des productions d’autres sites, antérieurs ou contemporains. Notons que dix molettes différentes correspondent à des motifs carolingiens découverts à Jublains (Naveau 1979), mais les céramiques de Jublains sont probablement d’origine mayennaise. Les artisans de Meudon n’ont pas créé un répertoire original de motifs. D’une manière générale, d’un atelier à un autre, on constate que les motifs géométriques des molettes ont des caractères similaires ; seule la multiplicité des combinaisons pourrait éventuellement permettre de distinguer une production d’une autre.
2.5 Datation
30Dès 1914, Lantivy et La Martinière ont supposé que les vases de Meudon dataient de la période mérovingienne. Leur hypothèse reposait sur la présence des molettes, dont les motifs auraient évoqué « quelque chose de barbare, d’original et d’un bel effet décoratif ».
31Les comparaisons effectuées entre la production de Meudon et celles de la haute Bretagne et de la basse Normandie, pour ne retenir que les régions les plus proches, insèrent le site vannetais dans un contexte plus tardif. Les bols carénés sont absents de Meudon, alors qu’ils constituent la majeure partie des vases recueillis dans les sites d’habitats et les sites funéraires mérovingiens de la basse Normandie (Couanon et al. 1993). À partir du ixe s. au plus tard, les vases à panse ovoïde ou globulaire remplacent les bols à carène et constituent le type céramique dominant des productions céramiques. Majoritaire à Meudon, cette forme l’est aussi sur l’habitat de Tinténiac (Ille‑et‑Vilaine), occupé à partir du ixe s., voire dès la fin du viiie s. (Provost 1990) dans les ateliers du xe s. de Guipel (Lanos et al. 1986 ; Lanos, Querré 1987), Trans (Langouët et al. 1977 ; 1978) et Planguenoual (Langouët et al. 1984 ; Bizien‑Jaglin 1990) qui sont datés du xe s. Notons qu’aucune lèvre de type « à bandeau » n’est présente à Meudon, alors qu’on en rencontre sur tous les sites du xe s., qu’ils soient de basse Normandie ou de haute Bretagne. Les cruches à bec ponté ou à goulot verseur et munies d’une seule anse ne semblent pas antérieures à la période carolingienne. Celles à bec ponté sont présentes à Vieux, dans un contexte du xe s. ainsi qu’à Guipel. Les cruches à goulot verseur sont produites par tous les ateliers de haute Bretagne. En basse Normandie, des exemplaires de cette forme ont été recueillies au Plessis‑Grimoult (Calvados) et à Cherbourg, dans des niveaux datés des xe et xie s. (Couanon et al. 1993).
32Une datation par archéomagnétisme a été effectuée sur le four 3, le seul qui ait conservé sa sole intacte. Les mesures effectuées n’ont pas permis de retenir une quelconque date, une forte anisotropie d’ATR du fond du four étant probablement en cause (Lanos, cf. part. 3, chap. 1 infra). Trois datations par radiocarbone ont fourni des dates différentes : 4590 +/– 70 av. J.‑C. pour un lot provenant d’une fosse mise au jour entre les fossés du chemin et qui avait fourni une céramique du néolithique, 1350 +/– 50 apr. J.‑C. pour des charbons issus d’un foyer situé contre le fossé sud et 790‑1035 apr. J.‑C. pour un lot prélevé dans le four 3.
33La dernière datation fournie par le radiocarbone apparaît la plus fiable. Elle concorde avec celle obtenue à partir de l’étude comparative et place Meudon entre la fin du viiie s. et le début du xie s. Peut‑elle être plus affinée ? L’absence de lèvres s’apparentant au type « à bandeau » supposerait que l’atelier est plus ancien que ceux de Guipel, Trans ou Planguenoual. On notera, par ailleurs, qu’aucun des ateliers de haute Bretagne n’a utilisé de décor à la molette avant le xie s. (présent à Langon et Chartres‑de‑Bretagne à cette période) et que des molettes à motifs d’oves, de chevrons ou à motifs losangiques sont associés à des vases ovoïdes recueillis, à Vieux, dans des contextes des viiie‑ixe s. (information Couanon).
2.6 Conclusion
34La période d’activité du site potier du Golhien à Meudon serait comprise entre la fin du viiie s. et le début du xe s. Il en est sans doute de même pour les deux autres sites proches, lesquels ont livré une production similaire en 1913. Mis à part son aire de cuisson qui associe des fours de technologies différentes, l’atelier a livré des structures rudimentaires dont la nature et la fonction restent souvent imprécises. La présence d’un habitat, suggérée par un petit édifice en bois abritant deux foyers, n’est pas assurée. Sa production est constituée d’un nombre limité de formes, essentiellement de cuisine ou de stockage.
35L’aire de diffusion de l’atelier semble correspondre à la région du Vannetais (fig. 18). Des fragments de céramiques de Meudon (du Golhien ou de l’un des ateliers tout proches sondés en 1913) ont été recueillis à Erdeven, Arradon, Locmariaquer et Noyalo. Bien qu’infime, le nombre de fragments découverts à Vannes suggère l’importance de la ville comme l’un des principaux (?) débouchés des productions de l’atelier. De 1981 à 1990, une quinzaine de tessons ont été mis au jour sur les principaux chantiers de fouille de la ville : rue du Four (1981‑1982), rue Ste‑Catherine (1987) et dans la ZAC de l’Étang (1990). On notera que les productions de Meudon ont été le plus souvent recueillies dans des couches de « destruction » recouvrant les niveaux antiques ou dans des fosses. Seule la présence des vases suggère une occupation du haut Moyen Âge. Les couches dont ils proviennent sont trop perturbées pour qu’on puisse y reconnaître d’éventuelles structures d’habitat. Par ailleurs, la présence de vases de Meudon sur l’île d’Hoëdic et sur le site de la rue Le Corbusier à Rezé (Loire‑Atlantique) suppose une diffusion de la production depuis le port de Vannes.

FIG. 18 – Aire de diffusion des productions de Meudon.
V.T. del/FMSH
Bibliographie
Bibliographie
Barrère, Fichet de Clairfontaine 1984.
Bizien‑Jaglin 1990.
Chapelot 1973.
Chenet 1941 : CHENET (G.). — La Céramique gallo‑romaine d’Argonne du ive s. et la terre sigillée décorée à la molette. Fouilles et Documents d’Archéologie Antique en France, 1. Mâcon, 1941.
Couanon et al. 1993.
Giot, Querré 1986.
Laique 1902 : Laique (R. de). — La Noblesse bretonne aux xve et xvie s. Rennes, 1902.
Langouët et al. 1977.
Langouët et al. 1978.
Langouët et al. 1984.
Lanos et al. 1986.
Lanos, Querré 1987.
Lantivy, La Martinière 1914.
Naveau 1979.
Pilet 1980 : PILET (C.). — La Nécropole de Frénouville. BAR, Oxford, 1980. (British Archaeological Report. International Sériés ; 83).
Provost 1990 : PROVOST (A.). — Le Site de La Cocherais à Tinteniac (Ille‑et‑Vilaine). Rapport annuel adressé au ministère de la Culture, sous‑direction de l’archéologie. 1990.
Roy 1990.
Roy 1993.
Thiriot 1986.
Triste, Taquet 1984‑1988a.
Triste, Taquet 1984‑1988b.
Notes de bas de page
1 Une étude anthracologique effectuée sur des charbons de bois prélevés dans le four 3 démontre que les potiers ont utilisé des essences forestières (hêtres, châtaigniers, aulnes, bouleaux et noisetiers) ainsi que des essences de la lande (genêts et ajones). Étude réalisée par AGORA, J.‑Y. Hunot et D. Marguerie.
2 À l’extrémité est des fossés, entre ceux‑ci une zone empierrée a été mise au jour. Elle est limitée par un parement externe constitué de moellons de granité et qui décrit un arc de cercle sur 1,50 m. Cet empierrement a fourni de la céramique non tournée de La Tène. À proximité, deux petites fosses de 0,40 m de profondeur ont livré des fragments d’une céramique de type néolithique et des charbons de bois datés de 4590 +/– BP (GIF 8001).
3 Ce four avait des dimensions supérieures à celles du four 6, d’après les notes de Lantivy et La Martinière (1914 : 16). « Nous y explorons une butte malheureusement éventrée [...]. À sa base, nous y avons mis au jour une maçonnerie solide de pierres et terre cuite se poursuivant jusqu’à 1,60 m au‑dessous du sol normal. À ce niveau, une aire calcinée témoigne d’un foyer. On trouve à mi‑hauteur environ, une trace semblable (la sole). On a donc nettement l’impression d’un four souterrain à deux étages. »
4 L’analyse par diffractométrie des argiles prélevées dans la butte a montré qu’elles étaient proches des argiles présentes dans le lit du Talhouët (Giot, Querré 1986 : 157‑158).
Auteurs
Président du Centre d’études et de recherches archéologiques du Morbihan ; co‑responsable du chantier de fouilles de Meudon à Vannes.
Professeur d’histoire, Rueil‑Malmaison ; co‑responsable du chantier de fouilles de Meudon à Vannes.
Conservateur régional de l’archéologie, ministère de la Culture, DRAC Normandie ; coordinateur du projet collectif de recherche (1986‑1990) ; responsable du chantier de fouilles de Chartres‑de‑Bretagne (1987‑1990).
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