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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Abréviations2.7.1 L’habitat prope ou infra ecclesiam (xie‑xiie s.)2.7.2 Le réseau ecclésial face aux châteaux sur motte (xie‑xiie s.)2.7.3 L’église prope ou infra castrum (xiiie s.)2.7.4 La redistribution spatiale de l’habitat et du sacré à la fin du Moyen Âge2.7.5 Éléments de dossier sur un site complexe Moumour2.7.6 Conclusion Bibliographie Notes de bas de page Auteur

    L’environnement des églises et la topographie religieuse des campagnes médiévales

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    2.7. Église et habitat dans les villages gascons : quelques aspects topographiques (xie‑xve s.)

    2.7 Church and settlement in rural Gascony: some topographical aspects (XIth‑XVth c.)

    Benoît Cursente

    p. 122‑131

    Résumés

    Jusqu’à la fin du xiie s., l’église apparaît en Gascogne comme l’élément structurant d’un paysage rural anciennement humanisé. L’avènement du château sur motte et la mise en place des premiers bourgs castraux perturbent cependant un réseau d’églises aussi dense que ténu. Au xiiie s., l’accélération et la généralisation du processus d’incastellamento sous la forme des castelnaux a pour effet la disparition d’un nombre considérable d’églises, et la fréquence du divorce topographique entre le sanctuaire paroissial et le castrum, creuset d’une vie sociale purement profane. Au bas Moyen Age s’amorce au contraire un mouvement de recentrage de l’église paroissiale, et de création de nouveaux lieux sacrés en périphérie.

    Until the end of the twelfth century, the church in Gascony appears to be a structuring element in the rural landscape which was populated long before. However the dense and firmly held network of churches was disturbed by the introduction of mouted castles and castral villages. In the thirteenth century, the acceleration and generalization of the incastellamento process, in form of castelnaux, led in effect to the disappearance of a considerable number of churches, as well as to frequent topographic ruptures between the parish sanctuary and the castrum, the latter being the melting pot for purely secular social life. To the contrary, a movement starts in the late Middle Ages which recentralizes the parish church and creates new holy places in the periphery.

    Texte intégral Bibliographie Bibliographie Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    Abréviations

    1ADG : archives départementales du Gers.

    2ADPA : archives départementales des Pyrénées‑Atlantiques.

    3BSAG : Bulletin de la Société archéologique du Gers.

    4Cette contribution se veut moins une étude de sites qu’une analyse de la dialectique de sites qui s’est développée du xie au xve s. dans les villages de la Gascogne centrale et du Béarn, entre l’habitat et les lieux voués au sacré. Elle synthétise les résultats d’une prospection extensive conduite dans les années soixante‑dix dans les pays gersois (Cursente 1980), les études ultérieures de terroirs villageois (Cursente 1983 ; 1984‑85), les éléments contenus dans des dossiers encore en cours d’instruction et enfin ceux qui ont été publiés récemment par des érudits locaux.

    2.7.1 L’habitat prope ou infra ecclesiam (xie‑xiie s.)

    5Première certitude : l’extrême densité des églises aux alentours de l’an mille, particulièrement au nord des pays gersois. L’exemple de Fourcès fournit un cas limite avec 12 églises anciennes dans le terroir (fig. 1). La plupart de ces sanctuaires devaient correspondre à une réalité matérielle fort modeste, dont témoignent quelques indices archéologiques et textuels. L’acte 32 du Cartulaire de Saint‑ Mont (Jaurgain 1904) évoque par exemple : « villam de Heremi ubi fuit ecclesia Sancti Martini cum octo parrochiani » (Cart. St.‑Mont : 32). Le terroir de Durban ne comportait pas moins de 9 églises, dont la plupart sont encore citées dans un pouillé des années 1265. Les vestiges monumentaux de l’un de ces sanctuaires, Saint‑Martin de Belces, bâti sur un site gallo‑romain appelé le Glésia, sont restés en place jusqu’à une date récente ; on y trouve une abside semi‑circulaire d’un diamètre intérieur de 2,40 m, datable des vie‑viiie s.1. A l’inverse de cette ecclesiola, la plupart des églises d’origine tardo‑antique ont disparu vers le xiiie s. sans laisser de substructions aisément repérables.

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    FIG. 1 – Fourcès. En tramé : diocèse d’Agen ; en pointillé : limites du territorium castri ; ♀ églises ; +++ sauveté.

    B. Cursente del

    6Les églises polarisent l’espace en ressorts cultuels hétérogènes et instables qu’on hésite à nommer paroisses (mot rarement employé dans les actes du xie s.). Pour aller vite, la réalité des faits oscille entre deux cas de figure extrêmes. Dans le nord de la Gascogne, on voit l’abbé de Condom imposer une hiérarchie entre les trois églises qui se partagent la villa de Bérens2. Dans les Pyrénées et leur piémont, plusieurs textes campent des églises‑mères dominant un vaste territoire, avec pour relais des églises à fonctions réduites étroitement subordonnées3. Un tel encadrement laisse donc sans église un certain nombre de villages : tel est par exemple le cas dans la paroisse de Sainte‑Suzanne (fig. 2). Les moines de Sorde, maîtres de cette église matrice, s’opposent vers 1170 à l’édification d’un sanctuaire à Agoes, une des villae incluses dans la paroisse, projet lancé par un seigneur probablement implanté sur l’imposante motte qui domine ce terroir. Cet échec n’a d’ailleurs pas empêché Agoes, ainsi que deux autres villae de la paroisse soumises au même interdit, de s’affirmer, jusqu’au xviiie s., comme des communautés villageoises autonomes4

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    FIG. 2 – Sainte‑Suzanne.

    B. Cursente del.

    7L’église constitue une référence spatiale majeure, si on prend en considération le nombre de donations localisées prope, apud, circa ecclesiam. La question est de savoir dans quelle mesure ces notations de proximité physique renvoient à l’espace de sauvegarde sacré défini par les conciles du haut Moyen Âge et réactualisé par les mouvements de paix. On sait qu’en Gascogne la création par l’Église d’espaces de protection prit la forme de sauvetés. Il n’y a pas lieu ici de revenir sur ce phénomène, déjà bien étudié (Higounet 1975 : 382), sinon pour souligner deux nuances. D’abord, la pose de croix n’est pas exclusive de l’implantation d’tin donjon seigneurial : à Marambar, on voit les croix entourer un couple château sur motte‑église (Cart. St.‑Mont : 32) ; en second lieu, on observe que dans les pays gersois certaines sauvetés ont été créées à l’initiative de seigneurs. Tel est le cas de Rombœuf, dans Fourcès (Cart. St.‑Mont : 56), et surtout de Bassoues où dès 1020, le seigneur du lieu fonde contre les mali homines une sauveté placée sous la protection du comte de Fezensac (ADG. I 20805. f° 5‑6).

    8Alors que la question des sauvetés est largement défrichée, la nature du circuitus ecclesie, plusieurs fois mentionné dans les textes du xie s., attend encore une recherche de fond5. Pour amorcer la réflexion, partons d’un texte relatif à l’église de Bernède qui, flanquée depuis peu d’un minuscule prieuré, est donnée vers 1080 par le seigneur du lieu aux moines de Saint‑Mont : « qui in eadem ecclesia habitant, vel in circuitu ejusdem ecclesie habitant, vel in circuitu ejusdem ecclesie omnem padoentiam. terre sue, aquas [...] prata[...] silvas ad domos edificandas » (Cart. St.‑Mont : 27). Au premier degré se trouve suggérée une structuration de l’espace en cercles concentriques autour du sanctuaire. Mais le premier « cercle » correspondait‑il à une sacraria matérialisée par une enceinte ? L’examen du site de Bernède et de la représentation qu’en donne le cadastre « napoléonien » semblent confirmer une telle hypothèse (fig. 3B). On a là, à vrai dire, une des rares possibilités de recoupement entre les données textuelles et les vestiges apparents. C’est donc armés d’un maigre viatique de textes que les archéologues devront revoir l’interprétation de bien des enclos circulaires, d’environ trente pas de rayon, centrés sur une église, qu’on a sans doute hâtivement assimilés à d’anciens castra (fig. 3, 4). Au surplus les textes postérieurs au milieu du xie s. sont probablement trop tardifs pour nous éclairer sur la signification primitive de ces enclos. Pour aucun d’eux il n’est fait état d’un statut juridique privilégié et tous se trouvent placés sous la domination d’un seigneur laïc (ainsi tel seigneur possède t‑il vers 1080 à Lapujolle « domum suam que sita erat juxta ecclesiam et atria in circuitu posita » (Cart. St.‑Mont : 129]). Le phénomène des enclos de paix ecclésiaux que connaissent vers l’an mille les autres régions du Midi aurait‑il été peu sensible en Gascogne, ou bien précocement récupéré par l’aristocratie laïque ?

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    FIG. 3 – Quatre enclos ecclésiaux. A Vergoignan ; B Bernède ; C Laguian ; D Espoey. Plans cadastraux anciens complétés sur le terrain

    B. Cursente del

    2.7.2 Le réseau ecclésial face aux châteaux sur motte (xie‑xiie s.)

    9Aux alentours de l’an mille, les châteaux sur motte font leur apparition en Gascogne (Cursente 1980 : 34). Une analyse de leur implantation est hors de propos ici, sinon pour souligner leur prédilection pour les sites anciennement peuplés, qui explique la fréquence des couples motte‑église observables sur le terrain, particulièrement dans le sud des pays gersois (Polge 1961 ; Lassure 1973 ; 1975 ; 1981). Une notice du Cartutaire de Saint‑Mont, datée de la fin du xie s., évoque avec une précision topographique inaccoutumée un de ces sites, celui de Marambat. Il est précisé que l’église, devenue domus corvonum, est dominée par un castellum, lui‑même voué à la démolition (Cart. St.‑Mont : 53). Sur le terrain, on retrouve les traces de ce couple monumental ruiniforme. L’église primitive se trouvait effectivement bâtie au pied de la motte (emplacement identifié grâce à la découverte de squelettes orientés) ; elle a été rebâtie à proximité, probablement dès le xiie s., sur un site plus élevé, et elle restera en dehors de l’enceinte du castrum du xiiie s. (Castex 1983),

    10Le ressort des seigneuries châtelaines naissantes ne coïncide presque jamais avec les limites paroissiales. Le maillage serré des paroisses préexistantes fit donc obstacle à la restructuration de l’habitat qui accompagna l’avènement des bourgs castraux. Les conflits qui en résultèrent constituent un phénomène fort banal, qui n’a rien de spécifiquement gascon, et dont témoigne avec précision, par exemple, la fondation de Mont‑de‑Marsan6. Le village de Cézeracq (fig. 4), illustre un cas de figure minoritaire où un petit détroit castral, centré sur une motte, encore bien vivant au bas Moyen Age, s’est imposé sans bouleverser le vialer (villare), fortement regroupé autour de l’église. Le cas de Fourcès (fig, 1) mérite un examen particulier. Ce castrum, bâti en cercle autour d’une motte aujourd’hui disparue, possession au xie s. d’un des plus puissants seigneurs de la Gascogne septentrionale, est venu s’enkyster, sans le déchirer, dans le tissu paroissial ancien : dans le terrier de 1511,1a paroisse Sainte‑Gemme préexistante commence ait pied même de l’enceinte, Vers la fin du xie s., Bernard de Fourcès lait donation au prieuré de Saint‑Mont des deux églises de Saint‑Martin de Ricati et Notre‑Dame‑de‑Rombœuf, à la condition expresse que les habitants du castrum puissent y être ensevelis. A cette date, l’église romane Saint‑Laurent qui dessert le bourg castrai n’est donc pas encore bâtie, ou à tout le moins pas encore dotée des pleines fonctions paroissiales. Cette nouvelle église fut donc édifiée, vraisemblablement dans le courant du xiie s., sur le flanc oriental de l’enceinte, mais sur l’autre rive de l’Auzoue. Un site inondable, insalubre, qui n’a guère d’équivalent dans la région et qui semble lié à une particularité de la géographie religieuse du territorium castri de Fourcès, la rive gauche avec le bourg, se trouve dans le diocèse (et la province) d’Auch, tandis que l’autre rive est dans le diocèse d’Agen (province de Bordeaux). Le dévolu jeté sur le site de Saint‑Laurent connote une idée de défi envers l’autorité de l’archevêque d’Auch, la topographie suggérant ici l’hypothèse d’un conflit dont les textes ne disent mot (Loubès) s.d.)7.

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    FIG. 4 – Cézeracq : la motte en marge du bourg ecclésial. Plan cadastral ancien complété sur le terrain

    B. Cursente del.

    11Entre les formes de peuplement ecclésial et castral s’instaure une dialectique complexe, faite d’abord surtout de mimétisme et d’emprunts, puis ultérieurement de rejets. On a observé qu’il est courant vers la fin du xie s. de voir un seigneur laïc contrôler le circuitus ecclesie ; ce fait contribue à donner davantage de corps à l’hypothèse selon laquelle cette structure aurait servi de modèle pour la mise en place de certains castra. On voit en effet par ailleurs, dans la seconde moitié du xiie s., le comte d’Armagnac transformer certaines églises en castellum (incastellare ecclesias) (Gall. christ., I 163‑164). À Jegun, il procède de la manière suivante : « incastellavît ecclesiam [...] et in cimiterio circa eco clesiam construxit castrum » ; à Vic‑Fezensac : « incastellavit ecclesiam et in magno fossato totam circumdari fecit extumuo lati fuerunt plusquam centum homines et mulieres de cimiteo riis. » Le cas de Larresingle illustre route l’ambiguïté des rapports église‑château au début du xiiie s., moment char nière où s’amorce en Gascogne la domination du castrum laïque. Cette villa, possession de l’abbaye de Condom, apparaît au xie s. centrée sur son église, dédiée à Saint‑Sigismond. La forme Retrosingula donnée par les premiers textes suggère l’existence précoce d’une enceinte autour de l’église. Dans le courant du xiie s. fut mis en chantier un édifice roman ; or peu après l’achèvement du chœur, les travaux furent arrêtés pour permettre la construction d’une puissante forteresse, à l’emplacement prévu pour la nef. Celle‑ci sera édifiée postérieurement, mais à l’opposite, au prix du percement de l’abside (fig. 5). L’église, ainsi désorientée, a cédé sa prééminence au château qui s’est moulé sans discontinuité au centre d’une structure circulaire, dont l’origine ecclésiale nous semble vraisemblable, sous réserve d’une preuve que seule la fouille pourra apporter (Gardère 1891 ; Tholin 1892 ; Gardelles 1972 : 157).

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    FIG. 5 – Larresingle : de l’enclos ecclésial au castrum. A Plan général du castrum ; B la subordination de l’église au château.

    P. Bénouvllle del. [Tholin, Gardères 1892])

    2.7.3 L’église prope ou infra castrum (xiiie s.)

    12A partir des premières décennies du xiiie s., le mouvement d’incastellamento qui s’était amorcé dès les années 1050 se généralise et, en l’espace d’un siècle, va bouleverser la texture du peuplement de la Gascogne : c’est le phénomène des castelnaux. L’église perd brutalement son rôle structurant au profit du castrum. Nous résumons ici succinctement les développements consacrés à ce thème dans un ouvrage déjà publié (Cursente 1980 : 100), en y ajoutant certains éléments nouveaux. Le castrum est donc devenu la référence spatiale dominante ; c’est par rapport à lui que sont localisées couramment les églises : prope, circa, infra castrum, ou bien encore in territorio castri, détermination timidement apparue dans la période précédente8. Cette subordination topographique se double d’une forte tendance à la réduction du nombre de sanctuaires. Dans certains archidiaconés d’Astarac, un pouillé des années 1265 permet de saisir sur le vif, de façon quasiment statistique, la tendance à la désertion des églises isolées dans le détroit des castelnaux : un beau repère pour les fouilles à venir. Autre cas de figure, fortement minoritaire, celui des fondations pionnières. Peu avant 1275, le vicomte de Béarn Gaston VII a mis en place et peuplé l’enceinte fortifiée de Castetbon, au sommet des coteaux boisés de l’Entre‑Deux‑Gaves. Une fois son œuvre achevée, il se préoccupe de doter cette populatio nova d’une église paroissiale et d’un cimetière. Il a prévu à cet effet un emplacement situé in porta inferiori, et il confie au seigneur voisin et à l’évêque d’Oloron la réalisation de cet ensemble paroissial, à charge pour eux de s’en répartir les profits. Il est manifeste que dans le plan du fondateur, l’église constitue un attribut à la fois indispensable et subalterne du castrum (Cursente 1984‑85).

    13Une prospection effectuée à l’échelle de l’actuel département du Gers révèle que la position respective de l’enceinte et de l’église paroissiale donnent lieu à une multitude de cas de figure, que viennent encore perturber des modifications plus ou moins précoces. Nous nous bornons ici à mentionner un échantillon de sites des environs d’Auch pris dans un atlas et un répertoire déjà publiés (Cursente 1980)9 avec pour complément quelques exemples béarnais :
    – église étroitement couplée au château dans l’enceinte, Montaut‑les‑Créneaux ; Larresingle (fig. 5) ;
    – église dans l’enceinte, mais disjointe du château : Bazian ;
    – église au portail, à l’opposite du château, site primitif de Biran ;
    – église hors les murs, à proximité immédiate du portail, site primitif de Montégut ; en contrebas de l’enceinte, Courrensan ; Buros (fig. 7A) ;
    – castrum perché, église dans la vallée, Saint‑Lary (fig. 6A) ; Aussat (fig. 6C) ; Saint‑Paul‑de‑Baïse (fig. 6D), avec ici dans un second temps, érection d’une nouvelle église près du portail ;
    – bipolarisation de l’habitat entre l’église et le castrum, Castin (fig. 7B), avec un curieux phénomène d’inversion toponymique, puisque le village actuel s’est développé au Castelbielh, délaissé au xiiie s. au profit du castrum qui, totalement déchu à son tour, se trouve encore désigné dans le cadastre du xixe s. comme Le village.

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    FIG. 6 – Saint‑Lary : l’église loin du castrum, quatre exemples. 1 Forte pente ; 2 église ; 3 cimetière ; 4 motte ; 5 château ; 6 castrum.

    B. Cursente del.

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    FIG. 7 – Eglises vivantes et enceintes désertées. A Buros ; B Castin. (Plan cadastraux anciens complétés sur le terrain)

    B. Cursente del

    14Au total, le cas de figure dominant est bien le divorce topographique, plus ou moins marqué, entre l’enceinte et l’église paroissiale. Sur les 122 bourgs castraux des comtés ou vicomtés d’Armagnac, Astarac, Fezensac, Fezensaguet et Pardiac, où il a été possible d’établir une chronologie relative de l’église et de l’enceinte, on dénombre 74 cas où l’église est restée hors les murs (soit 61 %), et 48 où l’inclusion de l’édifice paroissial a été prévue d’emblée, ou réalisée précocement (39 %). Un tel divorce a également été observé dans l’Agenais voisin (Clémens 1968). Les raisons en sont complexes avec, d’un côté, une puissante résistance des centres paroissiaux anciens, et de l’autre, la volonté de rupture d’une importante fraction des seigneurs fondateurs (parti‑pris de rupture qui se marque sans doute aussi dans l’urbanisme dominant des castelnaux, majoritairement organisés le long d’axes rectilignes, en contraste avec le plan radio‑concentrique de la plupart des bourgs ecclésiaux).

    15Dans les campagnes gasconnes du xiiie s., on observe donc à la fois une irrésistible tendance au resserrement de l’habitat dans des enceintes où se développe une vie sociale originale, et une fréquente dissociation topographique entre ce nouveau centre de la vie profane et les lieux anciennement voués au sacré. Pour nombre de Gascons, l’espace vécu s’est trouvé ainsi structuré par un axe majeur, la voie joignant la platea du castelnau au porche de l’église. Ce trajet généralement fort court, pouvait cependant être de l’ordre du 1/2 km, et excéder parfois 1 km (fig. 6). On est tenté de penser qu’à sa façon, l’aristocratie fondatrice des castelnaux a accompagné ou accéléré ce que l’on a pu appeler la « laïcisation de la société » ou le « désenchantement du monde ». Mais si on examine plus attentivement les faits, on découvre que les habitants de l’enceinte ne l’entendaient pas forcément ainsi, et qu’ils ont dès que possible œuvré pour rapprocher l’église de leur habitat. C’est ainsi qu’en 1304, les habitants du castrum béarnais de Vignes, obligés de se rendre à l’église paroissiale d’Arzacq distante de 2 km obtinrent du pape l’érection d’une église autonome aux portes de l’enceinte (Annat 1924). Cet exemple ne fait qu’ouvrir une enquête en cours ; il ne fait aussi qu’annoncer le mouvement qui caractérise la fin du Moyen Âge.

    2.7.4 La redistribution spatiale de l’habitat et du sacré à la fin du Moyen Âge

    16La fin du Moyen Âge est marquée par la désertion progressive d’un nombre considérable de petites enceintes villageoises, conséquence des « crises », mais aussi d’un retour à un habitat dispersé (Loubès 1981 ; Cursente 1983 ; 1984‑85). Lorsque l’église paroissiale est restée fidèle à son site primitif, elle retrouve naturellement sa fonction de lieu central dans le terroir. Quand elle a été édifiée ou transférée près de l’enceinte, elle peut suivre, avec un temps de retard la migration de l’habitat. A l’inverse, dans un site tel que Buros (fig. 7A), l’église restée en place sur le flanc de l’enceinte qui achève de se vider au xive s., a fixé un nouveau bourg qui s’est formé alentour en ordre lâche.

    17Dans maints villages, on assiste à l’amorce d’un mouvement d’appropriation par l’église et le cimetière de l’espace le plus valorisant parce que central ou dominant. Tel est le cas, notamment, à Castetbon et à Biran. A Castetbon, l’église Saint‑Blaise et le cimetière, établis on l’a vu dans un premier temps sous la porte inférieure de l’enceinte, se trouvent aujourd’hui au sommet de la puissante motte qui domine le village, et qui était primitivement surmontée de la forteresse vicomtale. L’examen du livre terrier de 1538 invite à penser que le transfert était déjà chose faite vers la fin du Moyen Âge (Cursente 1984‑85). À Biran, l’église primitive fut d’abord établie, avons‑nous dit, contre la tour‑porte qui contrôle l’accès de l’axe urbanisé linéaire conduisant au pied du château, tandis que la communauté avait pour lieu central la platea située à la jonction du bourg et de la forteresse, près d’un ormeau tutélaire. Au xive s., un miracle s’est produit : l’apparition d’une statue de la Vierge dans les branches de l’ormeau. Un pélerinage fut organisé vers cet emplacement, matérialisé par une chapelle dédiée à Notre‑Dame‑de‑la‑Pitié, mentionnée en 1402. Au xviie s., pour finir, cette chapelle devint église paroissiale (Cazauran 1896 ; Cursente 1980 : 101 ; 177).

    18Les événements merveilleux survenus à Biran sont loin de constituer un fait isolé. Ils sont à replacer dans le contexte d’un important mouvement de création de nouveaux lieux sacrés, amorcé au xive s., et qui se prolonge jusqu’au xvie s. Ils voient le plus souvent le jour à proximité des fontaines et aux marges des terroirs (Biran faisant ici exception), à la suite d’une apparition miraculeuse à un berger ou à une pucelle (Polge 1954, 1957 ; Loubès 1982). Ces nouveaux sanctuaires, lieux de pélerinages, souvent dédiés à la Vierge, ne sont manifestement pas suscités par les autorités ecclésiastiques ni laïques. Ils ne semblent pas correspondre, non plus, à la revitalisation des lieux de cultes païens christianisés du haut Moyen Âge. Si leur localisation centrifuge se trouve en harmonie avec la tendance à la dispersion de l’habitat qui s’affirme un peu partout, leur raison d’être est de répondre aux nouvelles formes et aux nouvelles exigences de la piété populaire. On assiste donc à la fin du Moyen Âge à l’amorce d’une nouvelle sacralisation de l’espace humanisé, qui, au cours de la période précédente, s’était trouvé appauvri par un éclaircissement drastique du semis de sanctuaires hérité du haut Moyen Âge.

    2.7.5 Éléments de dossier sur un site complexe Moumour10

    19N’eût été la ressource des textes, Moumour serait apparu comme un site presque banal. C’est à partir d’un document révélant la déchirure infligée au tissu de peuplement préexistant par une entreprise d’incastellamento que notre attention s’est portée sur ce village béarnais.

    20Un vidimus de 1471 nous apprend en effet que l’évêque d’Oloron a fondé peu avant 1249 un castrum au sommet de l’escarpement qui domine l’angle de confluence du Vert et du gave d’Oloron (fig. 8). Pour doter le nouveau village d’un terroir, et surtout de terrains de parcours suffisants, il a procédé à un véritable coup de force aux dépens de la fédération des communautés du Josbaig (la vallée du Jos), qui contrôle le territoire situé sur la rive gauche du Vert. Fort de l’appui des principales autorités du pays, il fait reconnaître par sentence arbitrale que la communauté de Moumour a droit d’usage sur les immenses étendues forestières du Josbaig. Argument décisif : le casteg de Moumour est inclus dans la paroisse de Sainte‑Hélène. Cette église, dont la titulature est aussi rare qu’ancienne, a totalement disparu au xviiie s., mais son emplacement, aux confins de Moumour, est connu des habitants et aisément repérable sur une photographie aérienne oblique.

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    FIG. 8 – Moumour : Sainte‑Hélène et le Josbaig. 1 Limite des communes actuelles ; 2 limite des 200 m et des coteaux boisés ; 3 églises paroissiales à la fin du Moyen Âge ; 4 localités membres de la fédération du Josbaig.

    B. Cursente del.

    21La sentence arbitrale est suivie de deux siècles d’obscurité documentaire, à l’issue desquels les registres notariés permettent de faire le point sur la topographie religieuse de Moumour. Le bourg héritier du castrum est desservi par une nouvelle église paroissiale bâtie sur la bordure extérieure de l’enceinte primitive, et dédiée à Saint‑Jean‑Baptiste. Le titre semble traduire une volonté de capter pleinement la fonction baptismale anciennement détenue par Sainte‑Hélène, mais il y a plus. En effet, on apprend que sur les marges mêmes du cimetière qui jouxte l’église, la communauté organise chaque année un feu de la Saint‑Jean. La titulature est donc ambivalente, et peut suggérer l’hypothèse de la récupération par le casteg d’un site préchrétien remarquable. Le sanctuaire dédié à Sainte‑Hélène n’est pas pour autant abandonné : desservi par le recteur de Moumour, il bénéficie d’un modeste flux de donations, et se trouve flanqué d’un hôpital qui jalonne une voie jacobite secondaire. Mais le fait essentiel est que les habitants de Géronce, chef‑lieu du Josbaig, continuent à venir y faire baptiser leurs enfants. Ceci conforte l’hypothèse tendant à voir dans Sainte‑Hélène l’église‑mère du Josbaig ; un sanctuaire parvenu, malgré une marginalisation déjà ancienne à conserver quelques attributs de sa fonction de lieu sacré central. Dans la première moitié du xvie s., enfin, Sainte‑Hélène paraît avoir trouvé une nouvelle –et dernière– animation comme lieu de pélerinage pour les mères en mal d’allaitement.

    22L’exploitation des données d’un registre notarié, complétée par une rapide prospection sur le terrain, a donc permis de repérer une topographie religieuse bipolaire remarquable. D’un côté, un ensemble central comprenant l’église, lieu de rassemblement habituel d’une communauté, et le cimetière, lieu de repos de ses ancêtres, à proximité immédiate de la fosse explicitement vouée au feu, et obscurément peut‑être, aux forces de fécondité viriles. Aux marges extrêmes du terroir, un sanctuaire supra‑communautaire, voué à la maternité, à la vie naissante, à l’eau régénératrice. De tels éléments sont susceptibles de conforter dans ses schémas un anthropologue des faits religieux, mais ils ne peuvent que laisser l’historien sur sa faim. Si les conditions préalables peuvent se trouver réunies, la fouille devrait être le prolongement logique de ce dossier :
    – sur le site de Sainte‑Hélène, pour tenter de déterminer l’origine, l’évolution et les fonctions de ce sanctuaire ;
    – à proximité du castrum et de l’église, pour essayer de vérifier l’hypothèse d’une occupation pré‑castrale, peut‑être fort ancienne. On sera alors, peut‑être, en mesure de dire si ce site double illustre l’idée d’un remodelage continu de la topographie religieuse en fonction de conditions historiques nouvelles, ou bien au contraire l’idée d’une permanence, au‑delà des violences des pouvoirs et sous des avatars divers, de certains lieux sacrés primordiaux.

    2.7.6 Conclusion

    23L’exemple de Moumour fait commodément fonction de conclusion, en soulignant les limites d’une archéologie « douce ». Notre prospection a cependant permis d’amorcer une interprétation globale de la topographie religieuse des campagnes gasconnes en aval de l’an mille. Celle‑ci apparaît comme la résultante complexe de l’inertie des héritages anciens, de la dynamique des pouvoirs nouveaux, du jeu dialectique des emprunts et des rejets, et dans l’automne du Moyen Âge, de la pression exercée par les besoins spirituels et matériels des fidèles.

    Image 100000000000029B0000025C29136D8BB59950CB.jpg

    FIG. 9 – Localisation des sites mentionnés. ⁎1 Villes repères ; ● 2 localités citées dans le texte : 1 Fourcès ; 2 Larresingle ; 3 Courrensan ; 4 Marambat ; 5 Vic‑Fezensac ; 6 Saint‑Paul‑de‑Baïse ; 7 Bazian ; 8 Biran ; 9 Jégun ; 10 Saint‑Lary ; 11 Castin ; 12 Montant ; 13 Montégut ; 14 Durban ; 15 Aussat ; 16 Laguian ; 17 Vergoignan ; 18 Bernède ; 19 Vignes ; 20 Labastide‑Cézeracq ; 21 Sainte‑Suzanne ; 22 Castelbon ; 23 Castetnau‑Camblong ; 24 Moumour ; 25 Buros ; 26 Espoey.

    B. Cursente del.

    Bibliographie

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    Cursente, B. (1983). Un castelnau béarnais disparu : le Castet de Pardies. In Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale (Vols. 95, Issues 161, pp. 29-41). PERSEE Program. https://doi.org/10.3406/anami.1983.2213
    Cursente, Benoît. “Un castelnau béarnais disparu : le Castet de Pardies”. Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale. PERSEE Program, 1983. https://doi.org/10.3406/anami.1983.2213.
    Cursente, Benoît. “Un castelnau béarnais disparu : le Castet de Pardies”. Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, vol. 95, no. 161, PERSEE Program, 1983, pp. 29-41. Crossref, https://doi.org/10.3406/anami.1983.2213.

    Cette bibliographie a été enrichie de toutes les références bibliographiques automatiquement générées par Bilbo en utilisant Crossref.

    Bibliographie

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    Cart. blanc Auch : LACAVE‑LAPLAGNE‑BARRIS (L.) éd. — Cartulaire blanc d’Auch. Paris‑Auch, 1899.

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    10.3406/anami.1983.2213 :

    Cursente 1983 : CURSENTE (B.). — Un Castelnau béarnais disparu : le Castet de Pardies. Annales du Midi, 95, 1983, p. 29‑41.

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    Lassure 1975 : LASSURE (J.‑M.). — La Motte no 2 de Panassac. BSAG, 1975, p. 37‑51.

    Lassure 1981 : LASSURE (J.‑M.). — Les Mottes féodales et le peuplement de la haute vallée du Gers. Revue de Comminges, 94, 1981, p. 534‑541, et 679‑691.

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    Loubès 1982 : LOUBES (G.). — Fontaines consacrées. Nouvelles recherches. BSAG, 1982, p. 113‑126.

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    Polge 1954 : POLGE (H.). — Les Thèmes essentiels des légendes mariales gersoises vers la fin du Moyen Age. BSAG, 1954, p. 366‑369.

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    Polge 1961 : POLGE (H.). — Notes d’archéologie gersoise. BSAG, 1961, p. 226‑233.

    Tholin, Gardères 1892 : THOLIN (G.), GARDERES (J.). — Larresingle. Revue de Gascogne 1892, p. 101‑116.

    Notes de bas de page

    1 — Relevé et description effectués par H. Polge et conservés aux ADG (dossier archéologique, canton Auch‑sud).

    2 Cart. Condom, BN, ms lat. 5652, f° 23 (De Tamvilla). Bérens se trouve inclus dans le territoire actuel de Condom.

    3 Les documents décrivant ce type de paroisse sont les « pascals », voir notamment le pascal de Saint‑Savin publié par C. Durier : (Cart. St‑Savin, no 4).

    4 Nous résumons ici très sommairement un dossier en cours d’élaboration à partir de prospections sur le terrain (dans le terroir des Agoes) et du dépouillement de sources écrites (principalement le Cartulaire de Sorde [Cart. Sorde, nos 56,147,148, 181] ; le dénombrement de Gaston Fébus de 1385 et les diverses sources notamment cadastrales des xviie et xviiie s., ADPA).

    5 Le circuitus ecclesie apparaît dans un certain nombre d’actes de la fin du xie s., principalement dans le Cartulaire de Saint‑Mont (Cart. St.‑Mont, nos 13, 87‑1, 87‑5, 87‑28), plus rarement dans le Cartulaire noir d’Auch (par exemple, acte 35 : « terram cimeterri in circuitu ecclesie »). On notera que le mot circuitus a parfois simplement au xie s. un sens général de terres alentour d’un lieu et que dans les gros cartulaires du xiie s. (Gimont, Berdoues), Il est rare ou absent, alors que l’église reste une référence spatiale majeure.

    6 Publié par Du Buisson : 211‑214 : « Ideo venit predictus comes et vicecomes de Marsano ad abbatem S, Severi Raymundum Sancium rogans eum ut daret licentiam parrochianis s. Genesii ut ipsi essent in suo Castro, eo quod castrum erat infra terminos parrochie s. Petri [...]. »

    7 — Nous remercions vivement l’abbé Gilbert Loubès de nous avoir autorisé à utiliser son dossier sur Fourcès encore largement inédit, avec notamment le dépouillement du censier de 1511 (ADG, E 643).

    8 Significative est à cet égard l’analyse des données du Cartulaire blanc d’Auch, (Cart. blanc Auch) dont 78 chartes sur 82 sont relatives au xiiie s. L’église ne sert de référence spatiale que par exception (acte 2), alors que 10 églises sont localisées par rapport à un castrum ou à un bourg : prope circa, juxta, inter ou bien in apertinencia (actes nos 8, 17, 22, 28, 36, 45, 52, 53, 73, 82). On observe que ce mode de localisation est devenu pour les églises aussi fréquent que la référence au diocèse ou à l’archidiaconé (en mettant à part l’acte 69 qui est un récapitulatif général des églises du chapitre, classées par archidiaconé). A noter que l’acte 82 combine les deux références : « ecclesia de Genencs sita in dyocesi Auxitana, inter Montem Regalem [...] et castrum de Lagrauled. »

    9 Exception faite du Castin, nous avons pris le parti de ne pas reproduire ici les illustrations déjà publiées dans ce livre.

    10 Dossier en cours d’instruction à partir d’un dépouillement de textes (principalement le registre notarié du xve s. (E 1768, ADPA) et d’une première campagne de prospection, au sol et aérienne.

    Auteur

    Benoît Cursente

    Maître de conférences à l’université de Nice.

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    Table des matières

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    1 — Relevé et description effectués par H. Polge et conservés aux ADG (dossier archéologique, canton Auch‑sud).

    2 Cart. Condom, BN, ms lat. 5652, f° 23 (De Tamvilla). Bérens se trouve inclus dans le territoire actuel de Condom.

    3 Les documents décrivant ce type de paroisse sont les « pascals », voir notamment le pascal de Saint‑Savin publié par C. Durier : (Cart. St‑Savin, no 4).

    4 Nous résumons ici très sommairement un dossier en cours d’élaboration à partir de prospections sur le terrain (dans le terroir des Agoes) et du dépouillement de sources écrites (principalement le Cartulaire de Sorde [Cart. Sorde, nos 56,147,148, 181] ; le dénombrement de Gaston Fébus de 1385 et les diverses sources notamment cadastrales des xviie et xviiie s., ADPA).

    5 Le circuitus ecclesie apparaît dans un certain nombre d’actes de la fin du xie s., principalement dans le Cartulaire de Saint‑Mont (Cart. St.‑Mont, nos 13, 87‑1, 87‑5, 87‑28), plus rarement dans le Cartulaire noir d’Auch (par exemple, acte 35 : « terram cimeterri in circuitu ecclesie »). On notera que le mot circuitus a parfois simplement au xie s. un sens général de terres alentour d’un lieu et que dans les gros cartulaires du xiie s. (Gimont, Berdoues), Il est rare ou absent, alors que l’église reste une référence spatiale majeure.

    6 Publié par Du Buisson : 211‑214 : « Ideo venit predictus comes et vicecomes de Marsano ad abbatem S, Severi Raymundum Sancium rogans eum ut daret licentiam parrochianis s. Genesii ut ipsi essent in suo Castro, eo quod castrum erat infra terminos parrochie s. Petri [...]. »

    7 — Nous remercions vivement l’abbé Gilbert Loubès de nous avoir autorisé à utiliser son dossier sur Fourcès encore largement inédit, avec notamment le dépouillement du censier de 1511 (ADG, E 643).

    8 Significative est à cet égard l’analyse des données du Cartulaire blanc d’Auch, (Cart. blanc Auch) dont 78 chartes sur 82 sont relatives au xiiie s. L’église ne sert de référence spatiale que par exception (acte 2), alors que 10 églises sont localisées par rapport à un castrum ou à un bourg : prope circa, juxta, inter ou bien in apertinencia (actes nos 8, 17, 22, 28, 36, 45, 52, 53, 73, 82). On observe que ce mode de localisation est devenu pour les églises aussi fréquent que la référence au diocèse ou à l’archidiaconé (en mettant à part l’acte 69 qui est un récapitulatif général des églises du chapitre, classées par archidiaconé). A noter que l’acte 82 combine les deux références : « ecclesia de Genencs sita in dyocesi Auxitana, inter Montem Regalem [...] et castrum de Lagrauled. »

    9 Exception faite du Castin, nous avons pris le parti de ne pas reproduire ici les illustrations déjà publiées dans ce livre.

    10 Dossier en cours d’instruction à partir d’un dépouillement de textes (principalement le registre notarié du xve s. (E 1768, ADPA) et d’une première campagne de prospection, au sol et aérienne.

    L’environnement des églises et la topographie religieuse des campagnes médiévales

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    L’environnement des églises et la topographie religieuse des campagnes médiévales

    Ce livre est cité par

    • Montjoye, Alain Badin de. (2013) Architecture, décor, organisation de l'espace. DOI: 10.4000/books.alpara.3715
    • Watteaux, Magali. (2003) Le plan radio-quadrillé des terroirs non planifiés. Études rurales. DOI: 10.4000/etudesrurales.8024

    L’environnement des églises et la topographie religieuse des campagnes médiévales

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    Référence numérique du chapitre

    Format

    Cursente, B. (1994). 2.7. Église et habitat dans les villages gascons : quelques aspects topographiques (xie‑xve s.). In M. Fixot & E. Zadora-Rio (éds.), L’environnement des églises et la topographie religieuse des campagnes médiévales (1‑). Éditions de la Maison des sciences de l’homme. https://doi.org/10.4000/books.editionsmsh.40213
    Cursente, Benoît. « 2.7. Église et habitat dans les villages gascons : quelques aspects topographiques (xie‑xve s.) ». In L’environnement des églises et la topographie religieuse des campagnes médiévales, édité par Michel Fixot et Elisabeth Zadora-Rio. Paris: Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1994. https://doi.org/10.4000/books.editionsmsh.40213.
    Cursente, Benoît. « 2.7. Église et habitat dans les villages gascons : quelques aspects topographiques (xie‑xve s.) ». L’environnement des églises et la topographie religieuse des campagnes médiévales, édité par Michel Fixot et Elisabeth Zadora-Rio, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1994, https://doi.org/10.4000/books.editionsmsh.40213.

    Référence numérique du livre

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    Fixot, M., & Zadora-Rio, E. (éds.). (1994). L’environnement des églises et la topographie religieuse des campagnes médiévales (1‑). Éditions de la Maison des sciences de l’homme. https://doi.org/10.4000/books.editionsmsh.40043
    Fixot, Michel, et Elisabeth Zadora-Rio, éd. L’environnement des églises et la topographie religieuse des campagnes médiévales. Paris: Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1994. https://doi.org/10.4000/books.editionsmsh.40043.
    Fixot, Michel, et Elisabeth Zadora-Rio, éditeurs. L’environnement des églises et la topographie religieuse des campagnes médiévales. Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1994, https://doi.org/10.4000/books.editionsmsh.40043.
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