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Les campagnes de la France méditerranéenne dans l’Antiquité et le haut Moyen Âge

 | 
François Favory
, 
Jean-Luc Fiches

13 Exploitation et domaine sur la côte varoise à l’époque romaine : exemple de la plaine de Pardigon (Cavalaire, Croix‑Valmer, Var)

13 Production and estate on the Var coast, in Roman Period: Pardigon’ plain (Cavalaire, Croix‑Valmer, Var)

Gaétan Conges et Pascal Lecacheur

Résumé

La fouille de deux villae voisines sur la côte varoise, dans l’une desquelles la découverte d’un cellier a permis d’évaluer la capacité de stockage du vin produit, autorise les auteurs à tenter de définir l’étendue d’un domaine viticole de Narbonnaise au iie s. de n.è., en confrontant données archéologiques et sources antiques.

Texte intégral

13.1 Recherches

  • 1 Couissin (1932 : 23) mentionne les substructions d’un mur parallèle à la mer, qui pourrait être la (...)
  • 2 Goudineau (1971 : 448) mentionne la découverte de tessons romains près d’une station préhistorique (...)

1L’existence de vestiges romains dans la plaine de Pardigon (fig. 1) est connue depuis le début du xixe s.1. Le bilan des découvertes présenté dans la Forma Orbis Romani en 1932 est resté en l’état jusqu’en 19822. C’est à cette date en effet que l’attention des archéologues de la Direction des antiquités fut attirée sur les sites archéologiques de cette petite plaine côtière, encore relativement peu bâtie, que menaçait un projet de ZAC à cheval sur les deux communes de Cavalaire et Croix‑Valmer.

FIG. 1 – La plaine de Pardigon.

2Après une série de sondages en 1983, une fouille de sauvetage programmée fut décidée, en accord avec les aménageurs et les deux communes concernées, et trois campagnes de recherches furent donc menées de 1984 à 1986. Deux villae romaines et un petit bâtiment rural (Gauthier 1986 : 461‑463 ; Jacob 1988 : 268‑271) ont été rapidement identifiés, dont l’importance, l’histoire et l’état de conservation, très différents, ont décidé du sort qui leur a été réservé dans le projet d’aménagement.

3La villa de Pardigon 1/3, relativement simple à comprendre et à fouiller en raison d’une occupation assez courte, mais aux vestiges extrêmement arasés, ne pouvait être conservée et a été recouverte après fouille complète ; dans le projet actuel, un parking doit être installé à son emplacement. Celle de Pardigon 2, à l’histoire beaucoup plus longue et donc de structures et de stratigraphies beaucoup plus complexes, avec des élévations mieux conservées, a pu être préservée, et les recherches y ont été reprises en fouille programmée en 1988. Le site de Pardigon 4 enfin, petite construction (fin ier et iie s. de n.è.) en partie détruite, a été également recouvert ; des pavillons doivent être édifiés sur ce terrain.

4En dehors de ces trois sites, les fouilles de Pardigon ont été l’occasion de compléter nos connaissances sur l’occupation antique de la baie de Cavalaire, puisque, grâce à diverses aides locales, une carte des sites antiques a pu être dressée et tenue à jour. Une rapide fouille de sauvetage a permis d’entrevoir en 1983 une petite partie d’une autre villa à l’emplacement de l’immeuble La Croix du Sud, à l’entrée de Cavalaire.

5L’exploration des deux villae de Pardigon 1/3 et Pardigon 2 a fourni un ensemble de données chronologiques et techniques qui, si elles ne sont sans doute pas transposables ailleurs, peuvent être utilisées, avec la prudence nécessaire, pour mieux expliquer les données partielles, issues de prospections ou de sauvetages ponctuels, qui ont été recueillies sur les sites voisins. D’autre part, c’est la première fois que nous avons l’occasion de fouiller deux villae qui étaient, sans aucun doute possible, le siège de deux exploitations agricoles mitoyennes et qui ont vécu en voisines pendant un siècle et demi. Nous avons enfin, avec Pardigon 2, le site majeur de la plaine côtière de Cavalaire, le plus riche, celui qui, en l’état actuel de nos connaissances, a la vie la plus longue. Les fouilles menées ces dernières années à Taradeau‑L’Ormeau (Goudineau 1981 : 541) et à La Roquebrussanne‑Le Grand Loou 1 (Gauthier 1986 : 477‑478) nous avaient fait ressentir combien il était gênant, pour la compréhension de chacun de ces sites, de n’avoir aucune autre donnée que celles de la prospection, sur les sites majeurs voisins que sont respectivement Saint‑Martin et le Grand Loou 3. Le site majeur d’une zone donnée peut être en effet considéré comme l’étalon local à partir duquel seront évalués le rôle et l’importance des autres ; pour que la comparaison ait quelque pertinence, il faut que cet étalon soit géographiquement proche, car les critères qui permettent de le distinguer dépendent grandement des conditions locales, géographiques et géologiques. L’emploi de la chaux par exemple, banal dans les pays calcaires, devient un signe d’aisance dans les régions de roches métamorphiques ou éruptives comme les Maures : il fallait environ cinquante kilomètres de transport maritime pour amener de la chaux à Pardigon depuis la région toulonnaise ; on peut imaginer un coût de revient encore plus élevé si elle devait être transportée ensuite dans les vallées intérieures du massif.

6Les comparaisons entre les deux villae sont donc riches de conclusions, d’abord pour la compréhension de chacune, ensuite pour l’appréhension de la mise en valeur des terres cultivables de la baie. Nous sommes encore loin d’avoir exploité toutes les potentialités d’une telle occurrence, pour deux raisons principales : la première est que la fouille de Pardigon 2 est inachevée, la seconde que l’étude de détail de deux fouilles de cette importance n’est pas encore faite. Une première présentation globale a été tentée dans le catalogue d’une exposition tenue en 1988 (Brun 1988). Le présent ouvrage collectif est l’occasion de faire le point sur deux aspects particuliers de cette recherche : la limite entre les deux domaines et l’étendue possible de l’un d’entre eux, celui de Pardigon 1/3.

13.2 Historique des deux villae

13.2.1 Pardigon 2

7La villa de Pardigon 2 est située sur une petite éminence d’alluvions caillouteuses, dominant d’un mètre environ la plaine littorale, à 200 m de la ligne actuelle du rivage. Immédiatement au sud des vestiges, une petite zone aujourd’hui marécageuse, soulignée par un bosquet de peupliers, était naguère occupée par un petit étang qui pourrait marquer l’emplacement d’un port permettant un accès abrité à la mer. Les ruines sont inégalement conservées : toute la partie nord, c’est‑à‑dire principalement la pars rustica, a été extrêmement arasée par la culture d’une vigne qui a occupé ce terrain jusqu’à une époque récente ; au sud au contraire, à l’emplacement de la pars urbana, que la densité des maçonneries devait rendre difficilement cultivable, la construction d’une caserne des douanes à la fin du xixe s. a protégé ce qui restait alors des vestiges. Les fondations de ce bâtiment ont cependant mis à mal une partie des murs romains, rendant difficilement compréhensible le secteur thermal, littéralement éventré par le creusement d’une cave. La nécessité de donner rapidement aux aménageurs la limite occidentale du gisement nous a conduit à dégager en priorité le secteur ouest ; c’est donc une vue partielle de chaque état qui est donnée ci‑dessous (fig. 2, 1 à 11).

FIG. 2 –Plan de la villa de Pardigon 2 (plan CDAV) avec ses états successifs. 1 constructions établies sur le substrat (fin du Ier s. de n.è.) ; 2 construction de la première villa ; 3 milieu du Ier s. ap. J.‑C. : arasement et remblaiement de la première villa ; construction de la nouvelle ; 45 et 6 transformations et agrandissements de la fin du Ier s. au IIIe s. de n.è. ; 7 et 8 transformations dans l’Antiquité tardive (IVe et Ve s.) ; 9 foyer d’époque mérovingienne : 10 construction d’un four à chaux ; 11 construction de la caserne des douanes.

8Les premières constructions (état 1) établies sur le substrat à la fin du ier s. av. n.è. n’ont été qu’aperçues dans la partie orientale de la zone actuellement fouillée ; ont été retrouvés des murs en pierres sèches, des sols de terre battue, des trous de poteaux ayant soutenu des toitures en matière périssable. Peu avant le changement d’ère (état 2), une première villa est construite, dont quelques murs et l’entrée, large de 3 m, donnant sur une cour, ont été retrouvés ; les murs sont en pierres liées à l’argile, auxquelles sont mêlés des fragments de tuiles. Il devait donc y avoir des toitures de tuiles ; les sols sont encore en terre, la cour est bordée à l’ouest par un fossé. Des remblais provenant de la destruction de cet état contenaient des restes de four et les indices d’une fabrication sur place, dès cette époque, d’amphores de type particulier. Au milieu du ier s. ap. J.‑C. (état 3), les constructions de l’état 2 sont complètement arasées et remblayées, et une nouvelle villa édifiée, cette fois avec des murs en maçonnerie de chaux (opus caementicium) et des tuiles importées de la région de Fréjus, alors que dans l’état précédent elles provenaient d’une fabrique locale, peut‑être située dans l’emprise de la villa. Comme dans les deux phases précédentes, les pierres des murs sont des blocs de schiste ou de quartz provenant des proches collines qui dominent la plaine. On a dégagé la façade occidentale de cet état, long mur de 62,2 m de long (210 pieds) derrière lequel on a pu reconnaître au nord l’existence d’un grand chai, puis au sud diverses pièces et une galerie, 27, ouvrant sur le port.

9Les phases suivantes (états 4, 5 et 6), datées de la fin du ier s. au iiie s. de n.è., sont marquées par des agrandissements successifs et des transformations concernant une aile thermale relativement développée, décorée de marbres italiens, grecs et tunisiens. Des cubes de mosaïque blanche retrouvés en grand nombre dans un remblai postérieur indiquent pour ces états l’existence de pavements soignés. Des transformations importantes (états 7 et 8) interviennent lors de l’Antiquité tardive (ive et ve s.) ; de nouveaux bains installés plus à l’est, dans des pièces remaniées à cette fin, forment un ensemble plus réduit (pièces 14/15, 20 et 21) que le précédent ; dans la pièce 2 est installée une cuisine sous un préau soutenu par des piliers de bois posés sur des blocs de pierres provenant de portes détruites. Un four de tuilier (33), est construit au sud des anciens thermes. C’est à partir de l’état 7 que l’on voit apparaître dans les constructions des blocs de serpentine, jusqu’ici absents des murs de Pardigon 2. La villa est abandonnée à la fin du ve ou au début du vie s. ; une installation dans les bâtiments ruinés, datable de l’époque mérovingienne (Brun 1986b), est perceptible malgré la mauvaise conservation de ces niveaux supérieurs, largement atteints par la construction puis l’arasement en 1944 de la caserne des douanes ; on distingue deux murs subdivisant la pièce 1, avec un sol de terre établi sur l’effondrement des toitures de l’état précédent et un foyer aménagé dans la pièce 31 à l’abri du mur de façade méridional de la maison, qui n’a livré que des céramiques modelées. Un four à chaux du xive s. (état 10) et la construction de la caserne des douanes (état 11) sont les derniers avatars qui ont frappé la villa de Pardigon 2 avant les fouilles en cours.

13.2.2 Pardigon 1/3

10Une faible puissance stratigraphique et des constructions très arasées caractérisent le gisement de Pardigon 1/3 ; elles n’empêchent pas de comprendre une histoire simple et brève, qui se déroule entre le troisième quart du ier s. de n.è. et le début du iiie s. ap. J.‑C. Les quelques remaniements observés au cours de cette période n’ont pas remis en cause le plan régulier de la première implantation. Celle‑ci comprenait (fig. 3 et 4) dès l’origine (état 1), au nord, un grand chai, que devait longer la voie littorale, et dont la masse protégeait aisément du mistral les cours et les parties d’habitation tournées vers la mer. L’ensemble de celles‑ci, au sud d’une grande cour qui les sépare du chai, était organisé autour d’une cour sans péristyle ; au sud de cette dernière, la colonnade de façade pouvait exister dès cet état. Au début du iie siècle (état 2), la cour centrale fut remplacée par un jardin d’agrément entouré d’un péristyle rhodien (fig. 5) dans lequel s’ouvrait, au nord, un œcus, cependant qu’était aménagé un atrium dans l’aile occidentale ; à l’est, un petit ensemble thermal fut installé aux dépens d’anciennes pièces. A la fin du iie s. (état 3) apparurent des signes de désaffection des bâtiments qui ne concernaient pas la pars rustica ; jardin intérieur transformé en cour puis en dépotoir, galerie cloisonnée. La villa fut abandonnée vers le deuxième quart du iiie s. Une réoccupation des ruines est manifeste au cours du ive s., qui doit correspondre à une période de récupération des matériaux ; deux murs perpendiculaires, édifiés dans la partie orientale de la villa, semblent appartenir à un long bâtiment dont nous ignorons la destination.

FIG. 3 – Plan et coupe de la villa (état 2) de Pardigon 1/3.

FIG. 4 – Évolution de la villa de Pardigon 1/3 : A la villa primitive ; B les aménagements du Haut‑Empire ; C la réoccupation du IVe s.

FIG. 5 – Axonométrie de la villa de Pardigon 1/3

dessin de J. Bigot, CNRS, IRAA

11L’ensemble des constructions de Pardigon 1/3 est caractérisé par une grande économie de moyens qui contraste avec un plan relativement recherché : rareté des sols bétonnés, emploi parcimonieux de la chaux, réservée aux cas de nécessité (contreforts et angles du chai, bases de certaines colonnes, pièces thermales, cuves du pressoir). Les murs sont le plus souvent bâtis sans mortier et constitués de pierres, principalement de serpentine, liées à la terre ; des tuiles importées de Fréjus ont cependant été utilisées.

  • 3 Il n’y a malheureusement pas de sources antiques illustrant cette expansion. Mais deux exemples con (...)
  • 4 Les témoignages antiques sur les mutations de propriétés sont abondants pour l’Italie ; voir en par (...)

12L’ampleur des constructions dès le premier état, en particulier pour le chai, la durée d’occupation, qui correspond à la phase de grande expansion du vignoble méridional si l’on en juge par le développement contemporain des amphores gauloises (Laubenheimer 1985 : 405‑406), nous conduisent à voir dans cet établissement un exemple de domaine créé pour la culture intensive de la vigne au moment où celle‑ci semble des plus rentables3. L’investissement de départ, malgré la modicité relative des techniques de construction, permet de percevoir une intention spéculative appuyée sur une culture lucrative. Différentes sont les conclusions que l’on peut tirer de l’histoire de Pardigon 2, où l’on voit une installation ancienne, peut‑être celle du premier occupant (un colon de Forum Julii ?) bâtissant sa modeste maison, évoluer vers des bâtiments luxueux ; la phase de construction de l’état 3, transformation radicale des états antérieurs, correspond peut‑être à une intention semblable à celle qui aboutit à la création de Pardigon 1/3, et on pourrait alors imaginer un changement de propriétaire4 pour expliquer cet investissement considérable, peut‑être même plus important que celui qui fut nécessaire à Pardigon 1/3. Mais la présence d’états plus anciens, les agrandissements postérieurs régulièrement espacés dans le temps laissent cet événement au rang d’une étape (décisive certes) dans la longue histoire du domaine ; étape moins démonstrative assurément pour la connaissance de l’économie rurale de la Provence aux premiers siècles que l’installation ex nihilo de la villa voisine.

13.3 Activité agricole des villae

  • 5 Brun (1986 : 60‑65 ; 223‑227) a montré qu’en général les capacités de stockage (plus grandes pour l (...)

13Les fouilles des villae de Pardigon 2 et de Pardigon 1/3 ont permis de mettre au jour deux vastes bâtiments qui correspondent sans aucun doute aux cellae vinariae respectives de chaque villa. En effet, malgré l’arasement général du site de Pardigon 1/3, une série de dolia et de cuves a pu être retrouvée en place, démontrant ainsi la vocation vinicole de la ferme. En comparant le plan de cette villa avec celui de Pardigon 2, où la destruction de la pars rustica a été presque complète, on peut également affirmer l’activité essentiellement vinicole de ce domaine5. Ce choix de culture est intimement lié à cette période des ier et iie s., où le commerce du vin semble devenir une source de revenus importants en Gaule méridionale. On voit en effet apparaître à cette époque de grandes fermes se spécialisant dans l’exploitation intensive de la vigne (domaine du Grand Loou à La Roquebrussanne, villa du Molard à Donzère) (Dechandol 1983).

13.3.1 Pardigon 1/3, pars rustica

14C’est vers le troisième quart du ier s. ap. J.‑C. que l’on bâtit la ferme avec le chai. Durant toute la période d’occupation de la villa, la pars rustica ne comportera aucun remaniement profond ; seules quelques réfections (fond de cuve) seront nécessaires pour la bonne marche de l’exploitation. La pars rustica est composée d’un vaste bâtiment rectangulaire de 52 m de long et de 12 m de large. Les murs en pierres sèches sont essentiellement formés de blocs de serpentine et de schiste. L’édifice présente sept contreforts bâtis à la chaux sur les murs latéraux et un seul sur la largeur. Ces contreforts devaient servir à raidir les murs qui supportaient une lourde charpente ; à l’intérieur, aucune trace archéo logique de piliers intermédiaires n’a été retrouvée. Ce bâtiment est divisé en deux parties distinctes : une pièce, (53), destinée au pressurage et au foulage du raisin et une autre pièce, (68), qui comportait les installations de stockage (cuves et dolia).

13.3.1.1 Pièce 53

15Cette pièce longue de 12 m comportait certainement les fouloirs et peut‑être un pressoir. Mais l’état de destruction du site était tel qu’il est impossible d’en préciser l’organisation interne. Tous les sols ont disparu, et comme indice nous n’avons qu’une fosse de 1,80 m sur 1,50 m remplie de pierres de gros calibre, qui pourrait correspondre à la fondation d’un bloc d’assise de jumelle de pressoir à levier (Brun 1986a : 87 et sq.). Ce type de fondation a été observé dans les villae de La Garde, de La Roquebrussanne et de Taradeau.

13.3.1.2 Pièce 68

16Accolées au mur qui sépare le chai en deux parties, deux cuves (2,95 sur 1,65 m) servaient à recueillir le moût coulant des fouloirs et du pressoir. D’une construction standardisée (béton de tuileau), les enduits et les bétons étaient de très mauvaise qualité car la chaux était utilisée avec économie et furent la cause de fréquentes fuites qui nécessitèrent plusieurs réfections des fonds. A proximité immédiate de ces deux cuves se trouvaient la base d’un foyer et un cuveau bétonné destiné à la cuisson du vin pour la préparation du vin cuit (defrutum). Cette vaste pièce abritait les dolia, dont seulement vingt furent retrouvés. Ils étaient disposés sur cinq rangées, laissant une allée centrale et une allée latérale pour le passage du personnel. La disposition régulière des dolia retrouvés permet d’estimer à 100 le nombre total de jarres de la cella vinaria.

13.3.2 Estimation de la capacité de stockage du chai

17En se référant aux différentes estimations de volume des dolia suffisamment conservés sur divers sites (en appliquant la formule de calcul du volume du tronc du cône à la série de sections de cône que représente le volume d’un dolium) (cf. Lecacheur 1985), on peut estimer à 1 600 1 environ la contenance d’un dolium du chai. Les cuves d’un volume total évalué à 100 hl pouvaient également servir à stocker le vin en cas de récolte abondante. Le chai avait donc une capacité de 1 600 hl.

13.3.3 Estimation de la superficie cultivée

  • 6 La compétence du propriétaire ou du vigneron chargé de son domaine est une explication souvent prop (...)
  • 7 Le texte de Caton (Agr. 11), décrivant les installations d’un vignoble modèle de 100 jugères, soit  (...)

18Les agronomes antiques ont donné des indications précieuses sur l’organisation d’un domaine modèle ; mais entre des rendements records cités comme exceptionnels et les rendements minimaux en deçà desquels il est préférable (du moins en Italie) d’arracher la vigne, le rendement moyen est difficile à établir, ce qui prouve des variations considérables selon les lieux et les viticulteurs6. La capacité de stockage conseillée par les auteurs antiques est un point particulièrement important à envisager, puisqu’il permettrait une comparaison directe avec les données issues de la fouille de Pardigon 1/3. Malheureusement, le renseignement le plus précis, donné par Caton, est controversé ; un débat est engagé à ce sujet depuis longtemps, avant même que les recherches archéologiques n’apportent des éléments concrets au dossier. En l’état actuel de la question7, il semble raisonnable de considérer que la capacité de stockage du domaine modèle exposé par Caton devait concerner deux vendanges complètes. Dans ce cas, la capacité de stockage de Pardigon 1/3 ayant été évaluée à 1 600 hl, la production annuelle du domaine serait de 800 hl. Une évaluation correcte du rendement devrait nous conduire à la superficie cultivée en vigne. Les rendements connus dans l’Antiquité étaient très variables ; Varron et Pline donnent des chiffres exceptionnels, exagérés peut‑être par le souci de montrer que l’Italie surpasse les provinces. Plus utile est le chiffre donné par Columelle (III, 3, 11), qui indique qu’une vigne produisant moins de 63 hl/ha doit être arrachée. Il faut évidemment tenir compte de la localisation des vignobles pris en exemple par ces auteurs. Nous ne possédons pas de données chiffrées de comparaison pour la Narbonnaise. On sait seulement que la vigne était cultivée sans tuteur et courait à même le sol, à cause des vents violents (Pline, XIV, 14). Cette pratique et les sols utilisés ne devaient pas permettre de rendements aussi importants qu’en Italie. Pour la région de Cavalaire, les rendements au début de ce siècle, dans le vignoble du domaine de la Croix, étaient de 30 hl en moyenne, obtenus avec des vignes plantées sur coteaux. On peut estimer les rendements que l’on aurait pu obtenir dans la plaine humide de Pardigon, alors essentiellement maraîchère, aux alentours de 45 à 50 hl/ha. Si l’on retient ces chiffres pour l’époque romaine, la superficie cultivée en vigne dans le domaine de Pardigon 1/3 pouvait donc être de 16 à 18 ha.

19L’exploitation ne se limitait pas à la superficie plantée en vigne : même si les sources antiques évoquent le caractère lucratif d’une exploitation vinicole et si l’archéologie confirme pour la Narbonnaise le succès de la viticulture aux ier et iie s. de n.è., l’idée d’une monoculture est inconcevable pour cette époque ; une culture dominante comme la vigne devait quand même laisser leur place aux productions vivrières nécessaires à la vie de la maison. A considérer les chiffres donnés par Caton, il fallait, pour travailler un tel vignoble, une dizaine d’esclaves. Il faut y ajouter le personnel nécessaire aux autres cultures (principalement les céréales), ce qui, avec leur famille et celle du propriétaire ou du régisseur, doit donner une population de trente‑cinq à quarante personnes vivant dans la villa. On peut déduire des renseignements donnés par Caton, Varron et Columelle sur la consommation moyenne d’un esclave et sur le rendement des cultures des céréales, qu’il fallait planter chaque année une trentaine d’hectares de céréales, y compris la semence pour assurer la nourriture de cette population. Si l’on suppose un assolement bi‑annuel, qui est de règle dans l’Antiquité, l’ensemble des terres nécessaires à la production de céréales devait être de 60 ha. Avec la superficie attribuée aux productions maraîchères et fruitières et éventuellement fourragères, le total des terres du domaine consacrées à la culture pouvait donc atteindre environ 100 ha.

13.3.4 Limites du domaine

20Grâce à l’estimation des superficies cultivée, à la position géographique de la villa, et compte tenu de l’emplacement des exploitations voisines, on peut tenter de déterminer les limites du domaine (fig. 6) :
– au sud, la mer ;
– au nord, la crête de Peinier, prolongement du Montjean ;
– à l’ouest, deux sites connus d’inégale importance :

21● au bord de la mer, la Croix du Sud, dont une partie a été explorée à l’occasion d’une fouille de sauvetage en 1983 ; la nature des vestiges et la durée d’occupation sont comparables à celles de Pardigon 1/3 ;

22● plus au nord, dans le vallon des Collières, une prospection a révélé un petit habitat sur le replat d’un coteau ; s’il correspond à une petite exploitation indépendante, la limite avec Pardigon 1/3 devrait être placée à la ligne de crête qui domine le vallon des Collières à l’est et qui atteint presque la mer au lieu‑dit Les Arbouses ; dans le cas contraire, deux limites sont possibles : la précédente, ou bien le ruisseau qui coule dans le vallon des Collières ;

  • 8 Pour l’extraction de chromite, cf. carte géologique de la France, feuille XXXV‑45, Saint‑Tropez‑Cap (...)

23● à l’est enfin, divers indices permettent de proposer une limite plausible avec le domaine de Pardigon 2. Les matériaux de construction de la villa de Pardigon 1/3 sont essentiellement composés de pierres de serpentine et de schiste. La serpentine était extraite du gisement de la Carrade, seul affleurement proche des villae, où une carrière encore visible a été récemment exploitée8. Or, jusqu’à l’abandon ou bien le rachat du domaine de Pardigon 1/3 (début iiie s. ap. J.‑C.), les propriétaires de la villa de Pardigon 2 n’ont pas utilisé la serpentine dans leurs constructions. Elle apparaît en revanche à partir des états du Bas‑Empire (états 7 et 8). Tout se passe comme si pendant la durée de vie du domaine de Pardigon 1/3 les propriétaires de Pardigon 2 n’avaient pas eu accès à cette carrière. La limite entre les deux domaines devait donc se trouver à l’est de la carrière, et l’on peut proposer de la situer sur le ruisseau de la Carrade.

13.4 Conclusion

  • 9 Ausone, Idyll. III, 21, cité par A. Jardé, article Vinum dans Daremberg et Saglio, 1919.

24On a utilisé deux séries indépendantes d’arguments pour tenter d’évaluer l’étendue du domaine de Pardigon 1/3. Les calculs effectués à partir de la capacité de stockage du cellier ont abouti à une estimation de 80 à 100 ha de cultures. Les limites proposées à partir de la situation géographique de la villa et de l’emplacement des sites archéologiques voisins (fig. 6) définissent un domaine total de 300 ha environ. Dans celui‑ci, l’espace compris entre le ruisseau de la Carrade à l’est et les premières collines au nord et à l’ouest, c’est‑à‑dire les terres de plaine, les plus aptes à la culture, représente une superficie d’environ 90 ha qui pourrait confirmer la première estimation. Le reste, en coteaux abrupts et en collines boisées, pouvait être consacré à l’élevage et à l’exploitation des ressources forestières. Dans un autre milieu, et à une époque plus récente, le domaine d’Ausone9 comportait 175 ha de bois, 50 de terres labourables, 12,5 de prés et 25 de vigne, soit une proportion bois/cultures assez proche de notre résultat.

FIG. 6 – Domaine de Pardigon 1/3 et sites voisins. 1 villa de Pardigon 1/3 ; 2 station préhistorique ; 3 carrière de la Carrade ; 4 villa de Pardigon 2 ; 5 Pardigon 4 ; 6 villa d’Héraclée ; 7 Les Collières ; 8 oppidum du Montjean ; villa de la Croix du Sud.

  • 10 Il paraît difficile d’imaginer que d’aussi bonnes terres que celles du domaine de Pardigon 1/3 n’ai (...)

25La destruction presque complète de la pars rustica de la villa de Pardigon 2 ne permet pas d’envisager, pour son domaine, de telles évaluations, si aléatoires soient‑elles. Cependant, l’état actuel de la prospection du terroir de La Croix‑Valmer, par l’absence de tout autre site que Pardigon 4 (petit bâtiment rural dépendant de Pardigon 2) dans la plaine et les coteaux situés entre la plage de la Croix et le village, semble indiquer un domaine nettement plus vaste que Pardigon 1/3 (environ le double pour les terres de culture) ; ceci paraît en concordance avec la qualité et l’étendue des constructions (marbre, mosaïque, enduits peints) qui font de cette villa le site majeur de la baie de Cavalaire. Créée au moment opportun pour tirer profit de l’expansion viticole, et abandonnée lorsque survint la crise qui sembla frapper la vie économique de la Provence rurale au iiie s., la villa de Pardigon 1/3 a‑t‑elle été absorbée, d’une façon ou d’une autre, par sa riche voisine, lorsque les raisons de sa prospérité ont disparu ? Cela supposerait que les deux domaines étaient des propriétés distinctes, au moins durant la période d’activité de Pardigon 1/310. La construction d’un grand chai à Pardigon 2, peu de temps avant celui de Pardigon 1/3, et la séparation effective que semblent montrer les conditions d’utilisation de la carrière de la Carrade plaident pour cette proposition.

Notes

1 Couissin (1932 : 23) mentionne les substructions d’un mur parallèle à la mer, qui pourrait être la façade méridionale de Pardigon 2. et fait référence à un article de l’almanach du Var de 1832.

2 Goudineau (1971 : 448) mentionne la découverte de tessons romains près d’une station préhistorique et situe ces vestiges à La Croix‑Valmer. La proximité de la station préhistorique (Guignard de Germond 1937) conduit à penser qu’il s’agit plutôt ici de Pardigon 1/3, situé à Cavalaire. En tout état de cause, il ne s’agit pas de découvertes nouvelles.

3 Il n’y a malheureusement pas de sources antiques illustrant cette expansion. Mais deux exemples contemporains montrent l’engouement que provoque le succès de la viticulture. Dans le Satiricon de Pétrone, écrit sous Néron, Phileros parle ainsi d’une de ses connaissances qui a eu des déboires financiers : « Au début, il avait eu du malheur, mais il a été remis d’aplomb par sa première vendange ; il a vendu son vin le prix qu’il a voulu « (chapitre XLIII). Pline l’ancien (XIV, 51) raconte que Sénèque avait racheté quatre fois son prix une propriété appartenant près de Rome, vers 50 de n.è., à Remmius Palemon ; celui‑ci avait acheté cette propriété 600 000 sesterces. La seule récolte de la 8e année, vendue sur pied, lui avait rapporté 400 000 sesterces. On a pu calculer que le rendement financier atteignait ainsi cette année là 28 % du capital alors qu’à la même époque le taux du loyer de l’argent était de 6 %.

4 Les témoignages antiques sur les mutations de propriétés sont abondants pour l’Italie ; voir en particulier Andreau 1985 p. 186, qui cite d’après Cicéron (Pro Balbo 25‑26) l’exemple d’un domaine de Tusculum qui a connu cinq propriétaires en moins d’un siècle.

5 Brun (1986 : 60‑65 ; 223‑227) a montré qu’en général les capacités de stockage (plus grandes pour le vin, voir en particulier le plan de la villa de Boscoreale p. 62), l’absence (pour l’huile) ou la présence (pour le vin) de poix à l’intérieur des dolia (deux exemplaires retrouvés à Pardigon 1/3 avaient conservé leur enduit de poix) et la présence (pour l’huile) ou l’absence de moulin sont les caractéristiques qui distinguent une installation oléicole d’une installation vinicole. Pour Pardigon 1/3, deux de ces caractéristiques militent pour le vin, l’état de conservation de la pièce 53 ne permettant pas de certifier l’absence de moulin.

6 La compétence du propriétaire ou du vigneron chargé de son domaine est une explication souvent proposée par les auteurs antiques, avec l’emphase qui est le lot habituel de ces chroniques lorsqu’elles évoquent les réussites de la viticulture : on doit citer l’exemple de Sthénélus, vigneron de Remmius Palémon, lui‑même financier et agronome averti (Pline, XIV, 51, et ici note 3), et celui de Paridius Veterensis (Columelle, De Re Rustica, IV, III, 6, citant Grecinus), vigneron de la région de Fréjus, qui put offrir les deux tiers de ses vignes à ses filles sans que sa production personnelle en subisse la moindre baisse ! On reste perplexe devant un tel exploit, sans doute exagéré ; on pourrait répliquer à l’auteur d’un tel racontar soit que ce Paridius n’avait pas trop travaillé ses vignes jusqu’alors, ou bien qu’il avait donné à ses filles des vignes anciennes et improductives !

7 Le texte de Caton (Agr. 11), décrivant les installations d’un vignoble modèle de 100 jugères, soit 25 ha, précise « ubi V vindemiae esse possint » (où 5 vendanges peuvent être logées) ; d’après Goujard 1972, on doit le corriger en remplaçant V par II, cette erreur de copiste étant facilitée par l’écriture en chiffres et non en toutes lettres. La correction de Goujard s’appuie sur le fait que Varron, citant Caton, n’a pas reproduit la relative « ubi... possint », qui, soit n’existait pas dans le texte de son temps, soit lui avait paru poser problème. En effet, s’il s’agit de deux vendanges, le rendement serait de 4 cullei par jugère, soit 84,16 hl/ha, chiffre important (mais c’est un vignoble modèle) qui est cependant loin des rendements records donnés par le même Varron (RR I, 2, 7 :10 cullei par jugère, soit 210 hl/ha près de Rimini, et même 15 cullei, soit 310 hl/ha dans l’ager Faventinus, Faenza en Emilie). On sait que les anciens plantaient la vigne au milieu des peupliers (Pline, XIV,10), donc dans des terrains très humides qui devaient produire beaucoup de jus. Le chiffre de 84,16 hl/ha pour un domaine modèle paraît donc tout à fait admissible ; mais si l’on retient le nombre de 5 vendanges donné par les manuscrits, le rendement tombe à 1,6 cullei par jugère, soit 33,6 hl/ha, ce qui serait bien peu pour un vignoble modèle, puisque Columelle (III, 3,11), de son côté, conseille d’arracher la vigne si le rendement tombe en‑dessous de 3 cullei par jugère (63 hl/ha).

8 Pour l’extraction de chromite, cf. carte géologique de la France, feuille XXXV‑45, Saint‑Tropez‑Cap Lardier, au 1/50 000 ; le gisement de serpentine de l’Arbre ou de la Carrade est le seul connu de toute la baie ; le plus proche se trouve au lieu‑dit La Vernatelle, à 2 km au nord du village de La Croix, au‑delà de la ligne de crête séparant le versant Cavalaire‑Croix‑Valmer de celui de la vallée du Bourrian, qui coule vers le golfe de Saint‑Tropez.

9 Ausone, Idyll. III, 21, cité par A. Jardé, article Vinum dans Daremberg et Saglio, 1919.

10 Il paraît difficile d’imaginer que d’aussi bonnes terres que celles du domaine de Pardigon 1/3 n’aient pas été cultivées dès le début de la colonisation romaine dans cette région, c’est‑à‑dire lors de la fondation de Fréjus, comme c’est le cas pour Pardigon 2. Dans l’état actuel des prospections, on ne connaît pas, sur le domaine de Pardigon 1/3 ainsi défini, d’habitat correspondant à la fin du ier s. de n.è. Peut‑être ces terres appartenaient‑elles à un autre domaine et en auraient été détachées par la suite ; on pourrait penser à Pardigon 2, mais cela n’expliquerait pas l’absence de serpentine dans les murs de ses premiers états ; le ruisseau de la Carrade semble bien dès l’origine limiter à l’ouest le domaine de Pardigon 2. Les terres de Pardigon 1/3 ont pu appartenir dans cette première phase à une autre exploitation située plus à l’ouest, la Croix du Sud ou les Collières, sites encore mal connus.

Table des illustrations

Légende FIG. 1 – La plaine de Pardigon.
URL http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/39433/img-1.jpg
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Légende FIG. 2 –Plan de la villa de Pardigon 2 (plan CDAV) avec ses états successifs. 1 constructions établies sur le substrat (fin du Ier s. de n.è.) ; 2 construction de la première villa ; 3 milieu du Ier s. ap. J.‑C. : arasement et remblaiement de la première villa ; construction de la nouvelle ; 45 et 6 transformations et agrandissements de la fin du Ier s. au IIIe s. de n.è. ; 7 et 8 transformations dans l’Antiquité tardive (IVe et Ve s.) ; 9 foyer d’époque mérovingienne : 10 construction d’un four à chaux ; 11 construction de la caserne des douanes.
URL http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/39433/img-2.jpg
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Légende FIG. 3 – Plan et coupe de la villa (état 2) de Pardigon 1/3.
URL http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/39433/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 143k
Légende FIG. 4 – Évolution de la villa de Pardigon 1/3 : A la villa primitive ; B les aménagements du Haut‑Empire ; C la réoccupation du IVe s.
URL http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/39433/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 59k
Légende FIG. 5 – Axonométrie de la villa de Pardigon 1/3
Crédits dessin de J. Bigot, CNRS, IRAA
URL http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/39433/img-5.jpg
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Légende FIG. 6 – Domaine de Pardigon 1/3 et sites voisins. 1 villa de Pardigon 1/3 ; 2 station préhistorique ; 3 carrière de la Carrade ; 4 villa de Pardigon 2 ; 5 Pardigon 4 ; 6 villa d’Héraclée ; 7 Les Collières ; 8 oppidum du Montjean ; villa de la Croix du Sud.
URL http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/39433/img-6.jpg
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Auteurs

Conservateur, service régional d’Archéologie de Provence‑Alpes‑Côte‑d’Azur.

Archéologue contractuel, Centre archéologique du Var‑Toulon.

© Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1994

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