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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral 8.1 Les cadastres de Valence 8.2 Fossés de Châteaudouble8.3 Valence, la salle des fêtes8.4 Synthèse des nouvelles données Notes de bas de page Auteurs

    Les campagnes de la France méditerranéenne dans l’Antiquité et le haut Moyen Âge

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    8 Nouveaux apports à l’étude des cadastres antiques de la cité de Valence

    8 New contributions to research about land‑registers of Valence in Antiquity

    Pascale Rethoré et François Vaireaux

    p. 141‑145

    Résumés

    La cadastration romaine de Valence et de sa campagne a été mise en évidence dès 1950. En 1984, une recherche plus approfondie a permis de reconnaître l’existence de trois cadastres, proposant ainsi une dynamique du paysage valentinois à l’époque romaine. Aujourd’hui, ces données sont confirmées pour deux d’entre eux, grâce à deux fouilles qui touchent chacune ces deux réseaux et qui permettent d’affiner leur datation.

    The land‑registration of Valence and its country was evidenced as far back as 1950. In 1984, further research made it possible to identify three land‑registers, thus proposing a dynamics of the Valence landscape in the Roman perlod. Today, these data are confirmed for two of them, through two excavations which interfer with both Systems each, allowing improvement of their datation.

    Texte intégral 8.1 Les cadastres de Valence 8.2 Fossés de Châteaudouble8.2.1 Nature des observations8.2.2 Interprétation8.3 Valence, la salle des fêtes8.4 Synthèse des nouvelles données Notes de bas de page Auteurs

    Texte intégral

    8.1 Les cadastres de Valence

    1Les liens entre la cadastration d’une ville antique et celle de son territoire ont déjà été mis en évidence en Gaule à travers les différents cas connus et étudiés à ce jour (Orange, Béziers). Villes et campagnes ont chacune leur identité, mais un système de relations complexes existait entre elles : un rapport dialectique qui est le fondement même de l’économie antique (Ferdière 1988 : 300). Il semble, en ce qui concerne ces cadastrerions, qu’il n’y ait pas de modèles préétablis, mais plutôt une adaptation au milieu (Goudineau 1980 : 266‑267). Chaque cadastre a sa spécificité, celui de Valence a été étudié par A. Blanc (Blanc 1953) et par J. Bradford (Bradford 1957) ; puis G. Chouquer et T. Odiot ont identifié une imbrication de plusieurs réseaux (Chouquer 1984) et proposé une reconstitution de l’organisation cadastrale du territoire en relation avec les phénomènes urbains. Cette étude, qui associe le filtrage de photographies aériennes, des observations de terrain et l’étude de plans anciens et récents de la ville, a permis d’identifier trois cadastres :

    2● Valence C
    – Orientation : 12° 30’ N.‑F,.
    – Module : strigation.
    – Structure : Lanières N.‑O./S.‑E. autour de Parlanges, Montélier et Chabeuil. S.‑O./N.‑E. sur le reste de son emprise.
    – Extension : très dense à l’est et sud‑est de Valence (d’Alixan à Upie).
    – Phénomènes urbains : première implantation romaine sur le site de Valence.
    – Datation proposée : précoloniale.

    3● Valence A
    – Orientation : 12° 30’ N.‑E.
    – Module : 704 m pour une centurie de 20 aclus.
    – Structure : orthonormée.
    – Extension : entre les rivières Isère et Drôme, sans recoupement au sud avec le cadastre d’Orange.
    – Phénomènes urbains : édification de la ville selon la même orientation.
    – Datation proposée : coloniale (sous le triumvirat ?).

    4●Valence B
    – Orientation : 23° N.‑E.
    – Module : 707 m pour une centurie de 20 actus.
    – Structure : orthonormée, saltus de 25 centuries. Formes trapues et laniérées.
    – Extension : entre les rivières Isère et Drôme, sans recoupement au sud avec le cadastre d’Orange.
    – Phénomènes urbains : extension selon cette orientation autour du noyau orienté à 12° 30’.
    – Datation proposée : postérieure au Ier s. av. J.‑C.

    5Des interventions archéologiques menées en 1988 à Valence (Drôme) et dans sa campagne environnante (commune de Châteaudouble) (fig. 1) apportent de nouveaux éléments sur les réseaux urbains et ruraux de la cité de Valence ; elles valident l’existence des cadastres A et B et permettent d’affiner leur datation.

    Image 10000000000001D90000028B7EADA77B4BD746AE.jpg

    FIG. 1 – Localisation des lieux cités.

    8.2 Fossés de Châteaudouble

    6La commune de Châteaudouble se situe à 15 km à l’est de Valence et repose sur d’importants cônes de déjection, de direction générale est‑ouest, provenant des premiers contreforts du Vercors et fréquemment entaillés par des ruisseaux dévalant des cluses profondes de la montagne (fig. 1). Cette région vallonnée est un palier intermédiaire entre la plaine de Valence et le Vercors et compose l’extrémité est de la plaine.

    7Trois campagnes de sauvetages ont été réalisées (selon la programmation établie par la direction régionale des Antiquités historiques Rhône‑Alpes) au hameau des Bérards, à 1,5 km à l’ouest du chef‑lieu de la commune de Châteaudouble1. Ces interventions concernent principalement une nécropole rurale utilisée entre le vie et le xe s. ap. J.‑C. (fig. 2).

    Image 10000000000001ED000002F7DC73A61C612B2AE0.jpg

    FIG. 2 – Plan parcellaire.

    8.2.1 Nature des observations

    8Lors de sondages de repérages effectués en 1987, une fosse néolithique (C.5) a été découverte à 8 m au nord de la nécropole. L’extension de ce sondage, réalisée en 1988 sous la responsabilité de S. Matteucci (Centre préhistorique de la Drôme), n’a pas mis en évidence d’autres vestiges préhistoriques, à part deux fossés (C.7 et C.8) parallèles (fig. 3) s’interposant perpendiculairement entre la fosse et la nécropole.

    Image 10000000000001EE000002F83079079785C88C09.jpg

    FIG. 3 – Plan des fossés C.7 et C.8, de la fosse C.5 (en haut) ; coupe N. S. vue vers l’ouest (en bas).

    9Les conditions d’observation de ces fossés obligent à émettre quelques réserves sur les observations effectuées. Le niveau de sol contemporain de ces structures était plus haut que le sol actuel. Si d’une part, l’érosion mécanique et éolienne observée aujourd’hui laisse supposer un lent arasement de la surface de la parcelle, l’étude de certaines sépultures indique d’autre part que le sol contemporain de la nécropole voisine et plus récente se situait 20 à 30 cm plus haut que le sol actuel. A cette érosion il faut ajouter le bouleversement de 30 cm d’épaisseur du sous‑sol par les travaux agricoles. Le décapage suit le niveau inférieur de cette strate perturbée à une soixantaine de centimètres en‑dessous du sol ancien.

    10Enfin, les profils de ces fossés peuvent s’être érodés lors de leur utilisation et de leur remblaiement, comme cela s’observe actuellement pour les fosses de sépultures anciennement fouillées.

    11Le profil proposé ici (fig. 3) –ainsi que sa description– est donc incomplet et sa partie conservée peut ne pas correspondre à la réalité de ces fossés lors de leur utilisation. Les dimensions et descriptions fournies ici– correspondent à l’état actuel de ces fossés. Il s’avère impossible de reconstituer leurs dimensions anciennes (largeur, longueur et écart entre eux), excepté pour la hauteur (à majorer de 60 cm environ).

    12L’orientation de ces fossés n’a pu être déterminée avec suffisamment de précision. Cette information repose sur la lecture des limites apparentes à la surface du décapage. Or ce dernier n’est pas forcément parallèle au sol ancien et le plan relevé peut correspondre à des profondeurs différentes des fossés, donc à des largeurs différentes qui peuvent fausser la détermination exacte de l’orientation ; celle‑ci oscille autour de 10 N.‑E., sans qu’il soit possible d’être plus précis.

    13Le remplissage de ces fossés se compose de trois couches pour chacun (fig. 3). Ces couches se distinguent entre elles par des différences de granulométrie, de densité et pendage du cailloutis, de matrice plus ou moins limoneuse. Elles proviennent toutes du milieu ambiant, sans que l’on puisse définir si le comblement de ces fossés a été rapide, en une fois, volontaire ou non. Le remplissage intermédiaire de C.7 semble, selon le pendage du gravier et le contour de la couche, s’être effectué depuis le sud, c’est‑à‑dire depuis la zone située entre les deux fossés. C.8 a été vidé sur un mètre de long sans qu’aucune structure de palissade n’ait été décelée. Les bouleversements des couches supérieures du sous‑sol antique ne permettent pas d’être catégorique quant à l’absence de structure de ce type entre les deux fossés2.

    14Un lot homogène de fragments de sigillée arétine –datée d’époque augustéenne– se trouvait contenu dans les remplissages des fossés.

    8.2.2 Interprétation

    15Ces fossés attestent la présence matérialisée du cadastre A aux confins orientaux de la plaine de Valence, certifiant par là l’idée qu’on pouvait en avoir par la lecture du maintien de l’orientation de ce cadastre dans certains éléments du paysage actuel3. Si l’on situe les fossés dans le positionnement des centuries proposé par G. Chouquer4, ils correspondent à une subdivision équivalant à 3/8 de la centurie dans laquelle ils s’intègrent. La partie située au nord de la centurie se compose donc de 75 jugères et était certainement divisée. En effet, la partie méridionale du chemin traversant le hameau des Bérards, du nord au sud, est de même orientation que le cadastre et divise la partie septentrionale de la centurie aux 3/4 de sa longueur.

    16La céramique pouvant être résiduelle permet de donner un terminus post quem de comblement de ces fossés et de l’abandon du cadastre A de Valence à cet endroit. Ils sont postérieurs à la fin du ier s. av. J.‑C.

    17Ce renseignement nouveau pourrait parfaitement s’insérer dans la reconstitution proposée par G. Chouquer et T. Odiot, qui date l’implantation de la cadastration à 12°30’ dans le courant de la seconde moitié du ier s. av. J.‑C. De même, il affine en amont la fourchette de datation de la transition entre le cadastre à 12° 30’ et le cadastre B à 23°. Toutefois, l’homogénéité de l’échantillon céramique prélevé laisse supposer un comblement contemporain de la diffusion de cette céramique, c’est‑à‑dire correspondant peut‑être à la date d’implantation du cadastre B.

    18Le changement d’orientation a pu s’accompagner du remembrement de parcelles, le cadastre A étant alors « effacé » pour être remplacé par le B. Ces cadastres ne sont pas simplement imbriqués l’un dans l’autre selon l’époque de mise en valeur et d’enregistrement foncier progressif du territoire, mais semblent se recouper fréquemment sur l’ensemble de la plaine de la cité.

    19Les traces fossilisées aux alentours de Châteaudouble ne sont pas assez denses pour aboutir à des résultats catégoriques. Une remarque s’impose cependant : la proportion d’empreintes respectives de chaque cadastre est inverse selon que l’on se situe à l’intérieur ou à l’extérieur d’un ensemble géographique, naturellement délimité au nord par la Lierne, à l’ouest par la Véore, au sud par le Chevillon et le Vercors à l’est. Le cadastre A est très fréquent à l’intérieur de cette zone. Le cadastre C est rare à cet endroit, mais supplante tout alentour le A, peu représenté. En l’absence d’études plus poussées les interprétations de ce phénomène restent trop hasardeuses.

    8.3 Valence, la salle des fêtes

    20Les fouilles à l’emplacement de l’ancienne salle des fêtes de Valence se sont effectuées dans le cadre d’une intervention de sauvetage de la direction régionale des Antiquités historiques Rhône‑Alpes, durant l’été 1988. Cette opération d’une durée de quatre mois, sur une superficie de 400 m2, peut être considérée comme la première fouille stratifiée de Valence. Le site de la salle des fêtes se situe sur la terrasse alluviale de la haute ville, à proximité de l’église Saint‑Jean, de la place C. Huguenel et en parallèle avec la rue Farnière.

    21L’histoire de Valence est en définitive assez mal connue pour l’époque romaine et repose essentiellement sur des découvertes fortuites, sorties de leur contexte stratigraphique. Si les histoires affirment que Julia Valentia est une fondation de la république romaine –se fondant pour ce fait sur un texte de Pline l’Ancien (III. 36)– aucune découverte de structure n’apporte à ce jour d’éléments permettant de localiser l’implantation primitive de la ville.

    22Ce sont surtout des vestiges du Haut‑Empire et des périodes suivantes qui sont répertoriés par le chanoine Sautel dans la Forma et par A. Blanc (Blanc 1964). Et encore beaucoup de ces objets décrits par les auteurs sont‑ils perdus ou dispersés dans des collections privées. Certes, la fouille de la salle des fêtes n’apporte pas en elle‑même de réponse sur les origines de cette colonie, mais elle se situe dans une logique de compréhension historique beaucoup plus globalisante et intégrant les données des historiens valentinois et les études morphologiques de la ville, et elle participe à une approche plus actualisée de l’histoire du peuplement.

    23Si l’on suit les hypothèses de G. Chouquer et T. Odiot sur la morphologie de Valence, il apparaît que la ville a évolué à l’époque romaine en deux temps et suivant deux découpages cadastraux distincts. Selon leur schéma, l’implantation primitive de Valence se situerait dans le secteur de la cathédrale d’Apollinaire, au sud‑ouest de la ville actuelle, à 12° 30’ N.‑E., là où le réseau d’époque coloniale est bien représenté. Par contre, le secteur où est établi le site de la salle des fêtes correspondrait à une zone de transition entre le noyau initial de la ville et son agrandissement vers l’est suivant une orientation directrice, cette fois, à 23° N.‑E. (fig. 4). Cette hypothèse est actuellement confirmée par les résultats de la fouille qui se situait effectivement à la jonction de ces deux réseaux, d’où son intérêt.

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    FIG. 4 – Plan cadastral de Valence : la salle des fêtes (cercle) et les axes du cadastre à 23° N.‑E. (tirets). La trame serrée du parcellaire au sud‑ouest correspond au cadastre romain orienté à 12° 30’ N.‑E. Celle, plus lâche, à l’est et au nord‑est, dans laquelle se trouve la salle des fêtes, correspond au cadastre orienté à 23° N.‑E.

    24Deux éléments archéologiques prouvent que le site de la salle des fêtes se situait initialement dans un secteur non bâti, en périphérie du premier noyau urbain issu de la colonisation romaine.

    25Sur ce site même aucune structure orientée à 12° 30’ N.‑E. n’a été mise au jour. Quant au matériel d’époque républicaine pouvant être relié à la première phase d’occupation de la ville, trouvé en cours de fouille, il ne peut être compris que comme élément résiduel ‑ apports externes non liés à l’occupation du site : zone d’épandage. Toutefois, son existence, même en petit nombre, atteste tout de même d’une occupation prévue aux abords immédiats du site.

    26Enfin, une découverte ancienne de 1926, de deux sépultures à 2 m au nord de l’église Saint‑Jean, sous l’ancienne annexe de l’Hôtel de Ville, donne elle aussi les limites du premier noyau urbain. Le mobilier de bronze de ces sépultures a été récemment daté des débuts du ier s. La grande profondeur des sépultures et leur position au contact des deux réseaux cadastraux permettent d’envisager à cet endroit une des nécropoles primitives de la colonie, à l’extérieur donc du pommerium, oblitéré par la suite par l’extension d’un nouveau cadastre urbain répondant sans cloute à une augmentation de la population.

    27Les structures de l’habitat dégagées au cours des fouilles se rattachent donc à un quartier urbain ou suburbain correspondant à la deuxième étape d’évolution de la ville (fig. 5). Cette phase d’extension, connue maintenant par la fouille et par d’autres découvertes plus anciennes, a été structurée par une cadastration à 23° N.‑E. et se range donc dans le cadastre Valence B proposé par G. Chouquer et T. Odiot. Cette orientation s’est d’ailleurs maintenue jusqu’à nos jours, puisque la salle des fêtes actuelle la conserve. Il semble que ce soit la rue Farnerie, parallèle au kardo maximits de ce réseau, qui ait assuré la pérennité de cette orientation.

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    FIG. 5 – Site de la salle des fêtes : murs romains orientés à 23° N.‑E.

    28La stratigraphie obtenue par la fouille va pouvoir proposer une chronologie plus précise à cette phase d’extension urbaine liée à la cadastration à 23°N.‑E. Mais le matériel étant encore en cours d’étude, la chronologie exposée ici ne donnera que les grandes lignes de l’évolution de cet habitat comme simple élément indicatif.

    29Les premières structures d’habitat de ce quartier, orientées à 23°N.‑E., se rattachent à une occupation pouvant être datée de la fin du ier s. de n.è. (sigillée de la Graufesenque, premières formes de sigillée claire B). Cet habitat subit au cours des iie et iiie s. un certain nombre de transformations, mais les structures se maintiennent dans l’orientation initiale ; ce sont les périodes d’occupation les plus représentées sur le site, avec des céramiques claire B en majorité, car de production locale (nombreux médaillons d’appliques typiques de cette production).

    30Enfin, dans un troisième temps que l’on peut situer au ive s., le site est totalement abandonné, avec arasement des structures antérieures et récupération des matériaux de construction sans qu’apparaisse, sur la superficie fouillée, aucune autre forme de bâti. Cette phase correspond au phénomène de rétraction de la ville, déjà perçu par la découverte ancienne, d’éléments de remparts du Bas‑Empire marquant un périmètre urbain plus restreint.

    31Les découvertes anciennes étayent elles aussi cette datation assez tardive de la deuxième phase d’extension du tissu urbain, et notamment les découvertes faites lors de la construction du parking souterrain Belle Image à l’est de la salle des fêtes, où un habitat de la fin du iie –début du iiie s. avait été mis au jour (fragments de mosaïque de bassin, murs...).

    32Le site de la salle des fêtes a le mérite de présenter la première stratigraphie d’occupation à l’époque romaine pour Valence. Certes, la fouille n’a touché qu’un petit secteur, relativement excentré par rapport au noyau urbain, mais elle permet, ne serait‑ce que par la négative, de porter un nouveau regard sur l’histoire de Valence. Dans ce secteur il n’y a pas eu d’occupation avant la fin du ier s. de n.è. –début du iie s. et le développement urbain de cette zone s’est organisé par l’intermédiaire d’une orientation type, à 23°N.‑E. La fin du ier s. marque donc le terminus ante quem d’une des cadastrations valentinoises que l’on retrouve, qui plus est, dans la campagne environnante.

    8.4 Synthèse des nouvelles données

    33Les découvertes de Châteaudouble, en milieu rural, permettent d’assurer la présence du cadastre A à l’extrémité est du territoire de Valence et de dater son abandon au plus tôt à la fin du ier s. av. J.‑C. Le site urbain de la salle des fêtes de Valence permet de dater de la fin du ier s. de n.è. la première implantation de structure connue à cet endroit, selon l’orientation de 23° du cadastre B. Ces informations confirment l’ordre chronologique existant entre ces deux cadastres, déjà proposé par G. Chouquer et T. Odiot en 1984 ; mais elles permettent aussi de situer la transition entre ces deux cadastres dans le courant du ier s. ap. J.‑C.

    34Ces suppléments d’informations, trop partiels, renouvellent les interrogations sur les pourquoi et comment de ce changement, par rapport au statut de la cité de Valence ; mais l’idée de recoupements des implantations au sol des cadastres A et B de Valence doit être considérée comme un nouvel axe de recherche à exploiter. Si ces recoupements se vérifient –indiquant par là des remembrements ponctuels–, ils formeront une manière complémentaire d’appréhender l’importance de la réorganisation la cité.

    35Il faut espérer, pour des temps prochains, de nouveaux éléments d’étude concernant la cadastration antique de Valence et son territoire, qui participeront à l’avancement de cette recherche en la faisant reposer sur des bases plus solides que l’observation d’épiphénomènes5.

    Notes de bas de page

    1 Propriété de M. Charrière, que nous tenons à remercier ici.

    2 C.7 – largeur : 500 cm ; profondeur : 75 cm ; profil : parois inclinées à 20°, fond arrondi ; longueur connue : 20 m par sondage, une centaine de mètres à l’ouest par une photographie semi‑aérienne prise depuis le silo de la porcherie ; C.8 – largeur : 130 cm ; profondeur : 70 cm ; profil : parois inclinées entre 55 et 65°, fond plat ; longueur connue : 4 m.

    3 L’observation de la fossilisation des axes repose sur les seules informations contenues sur la carte IGN au 1/25 000 (Charpey 3136 Ouest), et pourrait être précisée par la lecture de plans cadastraux.

    4 Documentation aimablement mise à disposition par l’auteur.

    5 – Nos remerciements vont à Gérard Chouquer et Thierry Odiot, de même qu’à Christine Ronco, pour leur participation à cette étude.

    Auteurs

    • Pascale Rethoré

      Archéologue contractuelle, Valence (Drôme).

    • François Vaireaux

      Archéologue contractuel, Valence (Drôme).

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    Silvia Païn

    2015

    Bettencourt-Saint-Ouen (Somme)

    Bettencourt-Saint-Ouen (Somme)

    Cinq occupations paléolithiques au début de la dernière glaciation

    Jean-Luc Locht (dir.)

    2002

    L’art solutréen du Roc de Sers (Charente)

    L’art solutréen du Roc de Sers (Charente)

    Sophie Tymula

    2002

    Campements mésolithiques en Bresse jurassienne

    Campements mésolithiques en Bresse jurassienne

    Choisey et Ruffey-sur-Seille

    Frédéric Séara, Sylvain Rotillon et Christophe Cupillard (dir.)

    2002

    Productions agricoles, stockage et finage en Montagne Noire médiévale

    Productions agricoles, stockage et finage en Montagne Noire médiévale

    Le grenier castral de Durfort (Tarn)

    Marie-Pierre Ruas

    2002

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    Chapitre 6. L’établissement du haut Moyen Âge de L’Hortal (Chabrillan, Drôme)

    Pascale Rethoré

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    1 Propriété de M. Charrière, que nous tenons à remercier ici.

    2 C.7 – largeur : 500 cm ; profondeur : 75 cm ; profil : parois inclinées à 20°, fond arrondi ; longueur connue : 20 m par sondage, une centaine de mètres à l’ouest par une photographie semi‑aérienne prise depuis le silo de la porcherie ; C.8 – largeur : 130 cm ; profondeur : 70 cm ; profil : parois inclinées entre 55 et 65°, fond plat ; longueur connue : 4 m.

    3 L’observation de la fossilisation des axes repose sur les seules informations contenues sur la carte IGN au 1/25 000 (Charpey 3136 Ouest), et pourrait être précisée par la lecture de plans cadastraux.

    4 Documentation aimablement mise à disposition par l’auteur.

    5 – Nos remerciements vont à Gérard Chouquer et Thierry Odiot, de même qu’à Christine Ronco, pour leur participation à cette étude.

    Les campagnes de la France méditerranéenne dans l’Antiquité et le haut Moyen Âge

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    Ce livre est cité par

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    Rethoré, P., & Vaireaux, F. (1994). 8 Nouveaux apports à l’étude des cadastres antiques de la cité de Valence. In F. Favory & J.-L. Fiches (éds.), Les campagnes de la France méditerranéenne dans l’Antiquité et le haut Moyen Âge (1‑). Éditions de la Maison des sciences de l’homme. https://doi.org/10.4000/books.editionsmsh.39363
    Rethoré, Pascale, et François Vaireaux. « 8 Nouveaux apports à l’étude des cadastres antiques de la cité de Valence ». In Les campagnes de la France méditerranéenne dans l’Antiquité et le haut Moyen Âge, édité par François Favory et Jean-Luc Fiches. Paris: Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1994. https://doi.org/10.4000/books.editionsmsh.39363.
    Rethoré, Pascale, et François Vaireaux. « 8 Nouveaux apports à l’étude des cadastres antiques de la cité de Valence ». Les campagnes de la France méditerranéenne dans l’Antiquité et le haut Moyen Âge, édité par François Favory et Jean-Luc Fiches, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1994, https://doi.org/10.4000/books.editionsmsh.39363.

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    Favory, F., & Fiches, J.-L. (éds.). (1994). Les campagnes de la France méditerranéenne dans l’Antiquité et le haut Moyen Âge (1‑). Éditions de la Maison des sciences de l’homme. https://doi.org/10.4000/books.editionsmsh.39208
    Favory, François, et Jean-Luc Fiches, éd. Les campagnes de la France méditerranéenne dans l’Antiquité et le haut Moyen Âge. Paris: Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1994. https://doi.org/10.4000/books.editionsmsh.39208.
    Favory, François, et Jean-Luc Fiches, éditeurs. Les campagnes de la France méditerranéenne dans l’Antiquité et le haut Moyen Âge. Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1994, https://doi.org/10.4000/books.editionsmsh.39208.
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