3.1 Pour un inventaire
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Texte intégral
1La présentation d’un bilan des recherches depuis leur renouveau a fait apparaître de grandes disparités : des innovations fructueuses, telles que le développement des typologies fines ou des caractérisations des pâtes, ont en effet, par contraste, fait ressortir d’importantes lacunes dans un domaine relevant des préoccupations moins originales, celui des inventaires. S’il est vrai que des recherches ont été amorcées en ce sens grâce à des publications de collections, plus rarement de sites, des catalogues d’expositions, des travaux universitaires locaux ou régionaux pour la plupart inédits, il n’existait aucune mise au point générale qui prît le relais des inventaires dressés par A. Blanchet au début du siècle. Cette situation nous privait d’une vision globale de la répartition de ce mobilier et de la connaissance des circonstances de découverte que pouvaient signaler les rapports des fouilles menées depuis plus de 80 ans. De plus, l’intérêt porté au matériel numériquement majoritaire : les figurines à pâte blanche, interdisait de fonder tout jugement sur l’importance et la répartition du mobilier d’époque romaine qui n’entrait pas dans cette catégorie et de s’interroger clairement sur les origines (ateliers inconnus, productions mineures de centres connus, importations ?) de celui‑ci. Les organisateurs de la table ronde ont donc profité de l’occasion qu’elle fournissait pour provoquer cette enquête. L’ampleur de la recherche nous a incités à solliciter le concours de plusieurs archéologues qui, seuls ou en groupe, ont accepté de rendre compte de zones géographiques plus ou moins étendues, en fonction des travaux qu’ils menaient, ou des sources d’information auxquelles ils avaient accès.
2Le caractère empirique de cette démarche, les délais limités dont disposait chaque enquêteur, l’état des recherches et publications locales, les facilités ou difficultés d’accès au matériel expliquent la diversité des contributions et le soin plus ou moins minutieux apporté à la présentation des objets. En fait nous n’offrons ici globalement qu’un préinventaire, destiné à éveiller l’attention des chercheurs dans les régions les moins favorisées et à susciter partout des enquêtes approfondies. Toutefois, certains caractères de la distribution révélés par ce récent dépouillement – l’abondance du mobilier dans le sud du Massif central ou la variété des figurines « non blanches » dans le Midi, l’extrême pauvreté de certains départements ou la diversité d’emploi de statuettes similaires selon les sites considérés, la prédominance remarquable des Vénus et déesses‑mères ‑sont propres à piquer la curiosité et suggèrent déjà quelques orientations de recherche. Qu’il soit permis d’espérer que des publications régionales ou des fichiers évolutifs verront ainsi le jour et alimenteront des synthèses sur la typologie des figurines, l’origine des modèles iconographiques illustrés en Gaule, les aires de diffusion commerciale des différents ateliers ou les fonctions, sélectives ou non, des divers sujets représentés.
3Nous tenons, en tout cas, à remercier tous ceux –conservateurs de musées, responsables régionaux de l’administration des fouilles, chercheurs et collectionneurs– qui ont aidé à l’heureux développement de cette enquête.
Auteur
Directeur de recherche CNRS Paris, UMR 126.3
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