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1.15 Roanne (Loire)

Centre de production

p. 61‑62


Texte intégral

1LIEU DE CONSERVATION
Dépôt de fouilles départemental du SRA à Roanne.

2RESPONSABLES DU SITE
M.-O. Lavendhomme.
Service régional de l'Archéologie de Rhône-Alpes.

3Département de la Loire, arrondissement et canton de Roanne, commune de Roanne ; rue de Charlieu. Le lieu de découverte se situe à une altitude de 278 m.

1.15.1 Circonstances de la découverte

4La découverte dont il est question ici date de novembre 1989 ; elle a été faite lors d’une campagne de sondages préliminaire à une construction. Les résultats obtenus ont provoqué la décision d’organiser une fouille de sauvetage qui se déroulera durant le printemps et l’été 1990 ; les données recueillies actuellement sont donc très provisoires. Elles consistent seulement en deux éléments de moules de statuette dans le comblement d’abandon d’un four (non complètement fouillé à ce jour), premiers indices d’une éventuelle production de figurines en argile moulée sur le site de Roanne.

1.15.2 Contexte géographique

5Roanne est un uicus situé à la limite nord de la ciuitas des ségusiaves. Il est installé en bordure de la Loire, au carrefour d’un axe de communication nord‑sud utilisant le fleuve en main‑courante et d’un axe sud‑est ‑ nord‑ouest venant de Lyon et se dirigeant vers la vallée de l’Allier.

6La production de céramique est l’activité artisanale d’époque romaine la mieux représentée à Roanne. Sept sites d’ateliers sont connus (fig. 21) ; ils sont largement répartis dans l’agglomération antique. Leur période d’activité s’étend sur les trois premiers siècles de notre ère (Poncet 1964, Poncet 1967). Les productions identifiées comprennent différents types de céramique commune et surtout, au ier s., les bols peints dits « de Roanne », dont une tessonière a été partiellement explorée en 1987.

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FIG. 21 – Roanne : emplacement du uicus antique et des ateliers de potiers identifiés.

7Les gisements d’argile kaolinique sûrement exploités anciennement et les plus proches de Roanne se trouvent à Grandvaux, à 10 km à l’est de Paray‑le‑Monial (Saône‑et‑Loire) et dans la région de Saint‑Pierre‑le‑Moûtier (Nièvre). Un affleurement d’argile gréseuse kaolinique est également connu à Chandon (Loire), à 15 km au nord‑ouest de Roanne.

8Le lieu de la découverte se trouve à la limite nord‑est du uicus, dans un quartier où les découvertes antérieures de vestiges antiques sont nombreuses. Les deux éléments de moules proviennent plus précisément du comblement d’abandon d’un four dont la morphologie est celle de tous les exemplaires observés jusqu’à ce jour sur le site : laboratoire circulaire de 1,20 m de diamètre construit en tegulae, sole rayonnante en tegulae appuyées sur un pilier central. Le mobilier céramique d’accompagnement est datable de la fin du iie s. ou du début du iiie s.

9Plusieurs installations trouvées à proximité du four dégagé sont probablement liées à la fabrication de la céramique (affinage de l’argile ?) ; leur datation (ier s.) indiquerait une permanence de la production sur le même lieu.

1.15.3 Activité céramique

10Il est impossible de déterminer les différentes productions de l’atelier, aucun raté de cuisson n’ayant encore été trouvé.

1.15.4 Définition archéologique des figurines

11Deux éléments de moules ont été actuellement retrouvés ; ils sont en pâte siliceuse fine et dure.

12Premier élément : la pâte est beige clair, fine. Le moule est complet (L. : 4,4 cm ; 1. : 4,4 cm ; ép. : 2,6 cm), soigneusement lissé au revers. Il s’agit d’une tête féminine coupée à la base du cou (fig. 22). La partie inférieure du moule est plane mais, détail inhabituel, pourvue de trois petites cupules, ce qui suppose que cet élément pouvait être assemblé sur un moule indépendant destiné au corps ou au buste d’une statuette plus importante. Deux faisceaux de fines rainures incisées sans signification évidente sont situés de part et d’autre du crâne. La chevelure est symétrique, ondulante, avec un toupet proéminent au sommet du crâne et deux autres sur les oreilles. Les traits du visage ne semblent correspondre à aucun type connu, tant par le style que par la morphologie du moule.

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FIG. 22 – Roanne : moule d’un visage féminin : a face interne ; b épreuve en plâtre (échelle 1/1).

13Second élément : la pâte est orangée avec quelques inclusions grossières, légèrement micacée. Le revers du moule a été régularisé par des découpes franches de l’argile. Le petit fragment conservé (L. : 5,2 cm ; 1. : 3,7 cm ; ép. : 1,6 cm) correspond à l’épaule droite d’un personnage féminin. On distingue le cou et l’amorce de la joue, ainsi que l’extrémité supérieure d’une corne d’abondance très saillante, plaquée sur le bras droit. Le buste est recouvert par un drapé terminé par un col rabattu sur l’épaule (fig. 23). Ce fragment pourrait se rattacher à un type peu fréquent de déesse de l’abondance, caractérisé par la corne plaquée sur le bras droit (groupe A‑6 de Rouvier‑Jeanlin 1972, associé aux artisans Pestika, Pistillus et Piso).

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FIG. 23 – Roanne : fragment du moule antérieur d’une figure féminine portant une corne d’abondance : a face interne ; b épreuve en plâtre (échelle 1/1).

1.15.5 Diffusion

14L’élément de moule identifiable paraît ne correspondre à aucun type connu. Soulignons en particulier que parmi les nombreux fragments de figurines moulées en argile blanche retrouvés sur le site de Roanne (± 120 fragments ; leur étude par M. Jeanlin est en cours), aucunne lui est attribuable.

Bibliographie

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Bibliographie

Poncet : 1964 : PONCET (J.). — Le Chantier de fouilles de l’Ecole de Musique. GRAR, Cahier d’archéologie régionale, 3, 1964.

10.3406/racf.1967.1360 :

Poncet : 1967 : PONCET (J.). — Fours de potiers gallo‑romains de Roanne (Loire). Revue archéologique du Centre, 22, 1967, p. 132‑144.

Rouvier‑Jeanlin : 1972.

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