1.7 Saint‑Léger‑sur‑Vouzance (Allier)
Centre de production
p. 32‑33
Texte intégral
1RESPONSABLE DU SITE
Service régional de l'Archéologie d'Auvergne.
2Saint‑Léger‑sur‑Vouzance est une petite commune de l’arrondissement de Vichy, canton Le Donjon (Allier). Elle a été nommée jusqu’au début du xxe s. Saint‑Léger‑des‑Bruyères. C’est sous ce nom qu’on la rencontre dans les textes qui mentionnent l’atelier. A vol d’oiseau, elle se situe à environ 4 km de la Loire.
1.7.1 Circonstances de la découverte
3On ne connaît pas exactement les circonstances de la découverte qui dut avoir lieu vers 1890. A notre connaissance un seul auteur, le chanoine Moret (Moret 1902) l’a publiée et nous en avons retrouvé mention dans une note manuscrite d’un érudit local, l’abbé Clément, dans la bibliothèque de la société d’émulation du Bourbonnais. Des prospections au sol et par avion sont actuellement engagées sur le terrain par R. Laplanche, qui a réussi à situer l’atelier. Il a même déterminé l’emplacement probable d’un dallage de tuiles qui a pu appartenir à une fosse à argile.
4Le site risque un défonçage destructeur et devrait faire l’objet de mesures de prospection. sa superficie, reconnue anciennement, serait de « plus d’un hectare ».
1.7.2 Contexte historico‑géographique
5L’atelier s’est installé sur les sables et argiles du Bourbonnais, qui constituent la « Sologne bourbonnaise », à 273 m d’altitude environ. Les matériaux nécessaires aux potiers ne manquaient pas sur les terrains d’alluvions qu’ils avaient choisis. M. Laplanche nous signale plusieurs couches d’argile très blanche dans la région, à faible profondeur. On peut supposer que les bois voisins, peut‑être des plantations de vernes, fournissaient du combustible ; l’eau était accessible facilement à un ruisseau tout proche.
6L’atelier se trouve sur le territoire des Eduens et les agglomérations antiques connues les plus proches sont Bourbon‑Lancy et Gueugnon. Les prospections de surface effectuées par M. Laplanche révèlent l’implantation de plusieurs habitats gallo‑romains séparés de quelques centaines de mètres.
7La voie navigable la plus proche était la Loire, à environ 4 km à vol d’oiseau et une route romaine suivait le fleuve, si l’on en croit la carte de Fanaud (Fanaud 1960) où sont portés des tronçons attestés.
1.7.3 Matériel archéologique découvert
8Les deux rapports mentionnés ci‑dessus attestent la découverte d’une grande quantité de débris de poteries, de statuettes en terre blanche et de moules sur une étendue de plus d’un hectare. Aucun exemplaire de ces découvertes n’a pu, à cette heure, être retrouvé. Seul le moulage d’un enfant couché avec un chien existe dans les réserves du musée de Moulins, avec mention de son origine (fig. 6). Des fouilles clandestines, en 1972‑73, dont les auteurs sont recherchés, ont‑elles donné des résultats ? On ne le sait.
9La datation est difficile, seule la présence d’un vase en forme de singe (portant une hotte), vraisemblablement recouvert de glaçure plombifère, nous incite à penser que cet atelier était en activité à une période antérieure à Trajan.
10Les anciens rapports font mention des figurines suivantes :
– divinités : Vénus, « [...] Vénus sous des édicules de toutes sortes [...] » (sic), nourrices à un ou deux enfants, Minerve « armée et casquée », Mercure, un faune d’un beau caractère ;
– personnages : une tête de femme « [...] avec chevelure en bandeaux [...] » (Moret 1902), « [...] avec chevelure relevée [...] » (Clément), une applique portant des trous de suspension représentant « [...] un petit enfant emmailloté et retenu sur son lit par des bandelettes [par des tresses, Clément], sa tête repose sur un traversin orné, à ses pieds un chien bouledogue paraissant le garder [...] » (fig. 6) ;
– animaux : chevaux bridés et harnachés, vase‑singe portant une hotte (vraisemblablement, cet objet était recouvert de glaçure plombifère) ;
– objets associés aux figurines : vases blancs en forme de pommes de pin, vases blancs très épais.
Bibliographie
Bibliographle
Clément s.d. : CLÉMENT. — Fiches manuscrites. (Archives de la Société d’émulation du Bourbonnais). Inédit.
Fanaud 1960 : 97.
Moret 1902 : MORET (C.). — Notes pour servir à l’histoire des paroisses bourbonnaises depuis leurs origines jusqu’à nos jours. Imprimerie bourbonnaise, Moulins, 1902, t. 1, p. 49‑ 51.
Vertet 1980a : 33.
Auteur
Maître de recherche CNRS
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