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Riencourt-lès-Bapaume (Pas-de-Calais)

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Alain Tuffreau

Introduction

Alain Tuffreau

Texte intégral

1Le développement des fouilles de sauvetage, qui s’est accéléré en France dans les années quatre‑vingt, a profondément marqué l’archéologie historique et protohistorique. Les problématiques intègrent désormais l’approche spatiale et sont enrichies par la masse considérable de données mises au jour en très peu de temps. Les périodes les plus anciennes, et plus particulièrement le Paléolithique inférieur et moyen, furent peu concernées par cette évolution. En effet, par tradition, l’effort porte surtout sur le domaine karstique où les grottes et les abris sous roche constituent des gisements dont la protection est aisée, ce qui favorise la poursuite des fouilles « programmées » faisant l’objet de campagnes annuelles menées avec des moyens très faibles mais avec des objectifs scientifiques clairement définis.

2Les grands travaux, qui sont à l’origine des fouilles de sauvetage financées par les promoteurs, ne peuvent concerner que des gisements paléolithiques de plein air. Ces derniers ne présentent un intérêt que s’ils sont suffisamment enfouis dans des sédiments susceptibles de restituer le cadre chronostratigraphique et paléoenvironnemental et de conserver dans des conditions optimales les vestiges osseux et lithiques, ce qui est particulièrement le cas des séquences loessiques de la France septentrionale. Cependant, le contexte sédimentaire, qui fait l’intérêt de ces gisements de plein air, constitue un handicap majeur dans la mesure où l’épaisseur de leur couverture les rend difficilement repérables et d’un accès peu aisé. Jusqu’à présent, seules deux fouilles de sauvetage importantes couvrant une superficie assez grande ont pu être menées dans un tel contexte. Il s’agit de celles de Biache‑Saint‑Vaast (Pas‑de‑Calais) et de Seclin (Nord). Toutefois, le fait que ces opérations, effectuées toutes les deux dans l’enceinte d’usines, firent l’objet de plusieurs campagnes annuelles disposant de moyens financiers très modestes, les apparente à des fouilles programmées.

3La fouille qui eut lieu à Riencourt‑lès‑Bapaume sur le tracé de la ligne du TGV Nord constitue donc la première fouille de sauvetage réalisée dans le cadre des grands travaux sur un gisement du Paléolithique moyen. Elle n’a pu être menée à son terme jusqu’à la présente publication que grâce à l’attitude très compréhensive de la SNCF, à l’action du ministère de la Culture (sous‑direction de l’Archéologie), et plus particulièrement de J.‑Cl. Blanchet, chargé de la coordination archéologique du TGV Nord, ainsi qu’à l’intervention d’un laboratoire du CNRS, l’ERA 37 du CRA. Ce dernier, ayant une certaine expérience dans la conduite des fouilles en domaine loessique, prit en compte les nécessités d’un sauvetage, les choix scientifiques à effectuer et suscita la préparation de mémoires universitaires portant sur l’étude du matériel lithique.

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