Jablines Le Haut Château (Seine-et-Marne)
| ,Introduction
Texte intégral
1Sauvetages archéologiques et grands travaux : voilà qui évoque immédiatement les fouilles conduites au cœur des villes ou à leur périphérie à l’occasion des divers chantiers de rénovations, modernisations ou extensions urbaines. L’intérêt que les habitants et leurs élus portent au passé de leur cité facilite alors la réalisation, généralement dans des conditions satisfaisantes, des observations archéologiques indispensables préalablement aux travaux. Mais lorsque l’aménagement du territoire touche aux zones murales, la sensibilisation à la recherche des anciennes occupations humaines est moins immédiate et, dans le meilleur des cas, concerne habituellement les périodes historiques, ne serait‑ce que parce que leur repérage est souvent plus aisé et leur mise en évidence plus immédiate. Ainsi, si l’on excepte les différents établissements paléolithiques explorés dans les années 1970‑1980 à proximité de Roanne (Loire) avant la construction du barrage du Saut‑du‑Perron à Villerest, aucun site préhistorique n’avait jusqu’à présent fait l’objet d’une étude de grande ampleur dans le cadre d’une opération de sauvetage.
2L’impossibilité technique d’éviter le site du Haut Château à Jablines, dont la nature exacte et l’extension n’avaient été que récemment reconnues, conduisit la direction des Antiquités préhistoriques d’Ile‑de‑France à organiser la réalisation d’une opération archéologique qui, si elle ne pouvait rivaliser avec la durée et la réflexion d’une recherche programmée, devait disposer des moyens d’intervention en rapport avec la qualité du gisement néolithique qu’il fallait nécessairement traverser de part en part. Cette contrainte, qui ressortait clairement de l’étude d’impact, fut parfaitement prise en compte par les responsables de la Ligne Nouvelle du TGV qui facilitèrent les travaux de l’équipe archéologique tant pour la phase d’étude sur le terrain que pour celle, souvent sous‑évaluée et pourtant essentielle, d’élaboration et de mise en forme des résultats.
3On peut rendre hommage au sérieux et à l’efficacité de l’équipe de contractuels de l’AFAN et à ses responsables qui ont mené cette recherche jusqu’à publication malgré les difficultés inhérentes au travail de terrain et celles, parfois imprévisibles, d’une vie en communauté pendant plus d’une année. Il est juste d’y associer le personnel de la direction des Antiquités préhistoriques, initiateur du projet, qui leur a apporté un appui constant.
4Ce volume, qui ouvre tout à la fois la série des ouvrages consacrés au premier bilan scientifique des opérations archéologiques conduites sur le tracé du TGV Nord et de l’interconnexion et, plus largement, celle des grands travaux dans la collection des Documents d’archéologie française, inaugure donc une étude des périodes anciennes jusqu’ici pratiquement absente des grandes interventions de sauvetage. Souhaitons que la qualité de cet ouvrage montre que sauvetage et recherche programmée constituent des voies d’approche complémentaires de l’archéologie qu’il est parfaitement vain de vouloir opposer.
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