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Châteaux et maisons fortes en Lorraine centrale

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Gérard Giuliato

Partie 1. Introduction générale

Epilogue

Texte intégral

1181 communes, 13 châteaux, 55 maisons fortes traduisent clairement la densité de l’occupation seigneuriale dans cette petite région nichée au cœur de la Lorraine. Cette densité permet de mesurer le poids réel de la classe seigneuriale dans la civilisation médiévale. Pour les hommes de cette époque, l’habitat seigneurial fut une des composantes majeures des paysages ruraux et urbains. Toutefois, à la différence d’autres régions, cet habitat ne joue pas ici un rôle moteur dans le peuplement et la mise en valeur des ressources naturelles. Il s’implanta dans une contrée déjà peuplée et organisée depuis le haut Moyen Age. Les châteaux furent l’œuvre des princes qui s’efforçaient de protéger, puis d’organiser leurs principautés issues de l’éclatement des structures carolingiennes. Les maisons seigneuriales laïques et les maisons fortes se répandirent parallèlement à l’ascension sociale des chevaliers aux xiie et xiiie s. Peu avant 1350, la plupart des sites étudiés étaient en place. La grande dépression du bas Moyen Age marqua l’arrêt du mouvement.

2Au terme de cette réflexion, il convient de se demander si ces conclusions peuvent être étendues à l’ensemble de la Lorraine. La réponse ne pourra être apportée qu’en multipliant les enquêtes. Certaines sont déjà en cours. Enfin, il faut souhaiter que tous ces travaux permettront une protection plus efficace des vestiges si gravement menacés par l’évolution du monde agricole et par les voies de communication. On privilégie aujourd’hui le ravalement des monuments urbains. Espérons que demain, des crédits de même importance seront utilisés pour couvrir, consolider et entretenir ces multiples sites qui parsèment encore villages et campagnes. A l’heure de la régionalisation, la Lorraine pourrait ainsi améliorer son image de marque.

© Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1992

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