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Le château médiéval, forteresse habitée

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Jean-Michel Poisson

Introduction

Vital Chomel

Texte intégral

1Puisqu’il me revient, à moi quêteur de textes et non homme de chantier, d’ouvrir ce colloque sur « le château, forteresse habitée, du xie au xvie s. », sans doute est‑il nécessaire, à l’orée de travaux qui ne manqueront pas de susciter débats et controverses, que vous soient exprimés l’attention, l’intérêt et l’estime réservés à votre complexe entreprise par le comité scientifique chargé d’accueillir, d’apprécier et de suivre jusqu’à la conclusion, les propositions soumises dans le cadre du programme pluriannuel de recherches en sciences humaines dans la région Rhône‑Alpes. A n’en pas douter, parmi les soixante‑douze projets présentés au comité au titre de la culture, le mémoire établi par Mme Lorcin pour rendre compte de travaux conduits avec ténacité durant les deux dernières années était de ceux qui, par la pertinence des méthodes mises en œuvre et la fécondité des résultats atteints, firent avancer les connaissances.

2De ces travaux, pour une large part, ce colloque va expliciter les acquis, fruits de l’effort d’une équipe que distinguent heureusement la multiplicité des compétences qu’elle a fédérées et la diversité des enracinements géographiques de ses membres. Si, comme il est normal, les archéologues sont en majorité, on trouve également présents ces techniciens de laboratoires dont la discipline, dégagée de l’amateurisme des générations précédentes, ne peut se passer ni des paléographes et des praticiens du latin médiéval, ni enfin des conservateurs de musées. Par la conjonction de ces capacités comme par les prises de contact qu’elle a su s’assurer en plusieurs départements rhône‑alpins, la formation de cette équipe, à la fois pluridisciplinaire et soucieuse des indispensables comparaisons entre les sites et les édifices, est, à elle seule, une nouveauté qui confère à nos assises un double caractère : retour certes, sur les investigations menées à terme, mais également certitude d’un nouveau départ pour les années qui viennent.

3Un second point sur lequel il convient d’insister réside dans la prise de conscience effective par les archéologues de l’indissoluble association dans leurs travaux, des techniques de fouilles menées minutieusement, de relevés architecturaux dressés par des hommes de l’art, et de spécialistes rompus au repérage, à la lecture et à l’interprétation des sources d’archives qui, à compter du xiiie s., peuvent, en nombre de cas, apporter un éclairage irremplaçable sur les lieux et les constructions in situ. Une telle alliance pour les médiévistes qui privilégient les sources écrites, sera de plus en plus tout aussi essentielle. Malgré des proclamations parfois cocardières sur la primauté que l’école historique française détiendrait dans le champ du Moyen Age, le directeur d’archives départementales que je suis ne peut manquer de s’interroger sur l’avenir des études médiévales, victimes d’une large désaffection à l’égard des textes. Entre autres recours, l’élan de curiosité qui peut naître autour d’un site ou d’un monument a chance de conduire aux dépouillements d’archives, aux lectures et aux analyses textuelles, à même d’en autoriser la compréhension.

4Si l’on en vient au programme de ce colloque, la répartition judicieuse des communications qui intéressent nos départements doit être saluée. Les châteaux du Lyonnais, celui d’Anse en premier lieu, ceux de la Dombes, de l’ancienne province de Savoie avec les forteresses d’Annecy et de Vuache y tiennent une place d’honneur, sans que soit oublié le Dauphiné auquel, à défaut de Donzère, les châteaux de Bressieux et de Grignan donneront présence. Cependant, le programme découle d’options et de partis qui ne sont pas seulement géographiques. En effet, au point où elle est parvenue, la castellologie médiévale englobe la presque totalité des thèmes de la société, principalement rurale mais aussi urbaine, à partir du xie s. et jusqu’au xve s. Des choix s’imposaient donc.

5Nul étonnement à voir que, au cours des séances de ce colloque, des aspects envisagés autrefois ne seront pas repris ! En particulier, le château et le peuplement rural, thème des rencontres de Flaran, dans le Gers, en 1980, ne seront évoqués que de façon allusive. Malgré la belle monographie donnée au début du siècle par M. Bruchet sur le château de Ripaille, résidence du pape Félix, l’on ne reviendra pas sur les châteaux princiers, en notant toutefois l’utilité qu’aurait un examen des vestiges et des textes du château de Beauvoir‑en‑Royans, résidence du dernier dauphin, Humbert II. Pas davantage enfin, un secteur auquel s’attache une importance capitale depuis les recherches champenoises de M. Bur, celui des châteaux dans le droit féodal, ne pourra être exploré,

6Malgré ces retranchements opérés avec sagacité et sens des moyens, notre ordre du jour retient une vingtaine de communications, regroupées par les organisateurs du colloque, Mme Lorcin et M. Poisson, avec un triple enjeu : les habitants du château, l’organisation spatiale de la forteresse et enfin le cadre de la vie matérielle. A leurs auteurs de nous les présenter, de nous instruire et de soumettre leurs hypothèses et leurs conclusions au feu de la critique.

FIG. 1 – Carte : les châteaux de la région Rhône‑Alpes cités dans cet ouvrage.
1 Albigny ; 2 Ambérieux ; 3 Annecy ; 4 Anse ; 5 Bagé ; 6 Beauregard ; 7 Bonneville ; 8 Bressieux ; 9 Chambéon ; 10 Châtelneuf ; 11 Châtillon ; 12 Chaumont ; 13 Chessy ; 14 Clermont ; 15 Condrieu ; 16 Couzon ; 17 Essertines ; 18 Fallavier ; 19 Grignan ; 20 Jasseron ; 21 La Roche ; 22 La Tour‑en‑Jarez ; 23 Lavieu ; 24 Montbrison ; 25 Montluel ; 26 Pierre Seize ; 27 Pont‑d’Ain ; 28 Pont‑de‑Vaux ; 29 Pont‑de‑Veyle ; 30 Roanne ; 31 Rochefort‑en‑Valdaine ; 32 Saint‑André ; 33 Saint‑Bonnet‑le‑château ; 34 Saint‑Cyr ; 35 Saint‑Didier‑au‑Mont‑d’Or ; 36 Saint‑Georges d’Espéranche ; 37 Saint‑Germain‑au‑Mont‑d’Or ; 38 Salnt‑Trivier 39 Septème ; 40 Teillères‑sous‑Saint‑Galmier ; 41 Ternand ; 42 Thonon ; 43 Treffort ; 44 Trévoux.

Table des illustrations

Légende FIG. 1 – Carte : les châteaux de la région Rhône‑Alpes cités dans cet ouvrage. 1 Albigny ; 2 Ambérieux ; 3 Annecy ; 4 Anse ; 5 Bagé ; 6 Beauregard ; 7 Bonneville ; 8 Bressieux ; 9 Chambéon ; 10 Châtelneuf ; 11 Châtillon ; 12 Chaumont ; 13 Chessy ; 14 Clermont ; 15 Condrieu ; 16 Couzon ; 17 Essertines ; 18 Fallavier ; 19 Grignan ; 20 Jasseron ; 21 La Roche ; 22 La Tour‑en‑Jarez ; 23 Lavieu ; 24 Montbrison ; 25 Montluel ; 26 Pierre Seize ; 27 Pont‑d’Ain ; 28 Pont‑de‑Vaux ; 29 Pont‑de‑Veyle ; 30 Roanne ; 31 Rochefort‑en‑Valdaine ; 32 Saint‑André ; 33 Saint‑Bonnet‑le‑château ; 34 Saint‑Cyr ; 35 Saint‑Didier‑au‑Mont‑d’Or ; 36 Saint‑Georges d’Espéranche ; 37 Saint‑Germain‑au‑Mont‑d’Or ; 38 Salnt‑Trivier 39 Septème ; 40 Teillères‑sous‑Saint‑Galmier ; 41 Ternand ; 42 Thonon ; 43 Treffort ; 44 Trévoux.
URL http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36743/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 84k

Auteur

Directeur honoraire des services d’archives de l’Isère.

© Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1992

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