Annexe

1 Le nombre d’années d’expérience est indiqué par des intervalles de deux chiffres qui correspondent à des étapes de carrière : des plus précaires et incertaines lors des débuts aux mieux établies ou reconnues au fil du temps. Ces intervalles fonctionnent également comme des indices d’appartenance à une génération de tatoueurs, entrés avant le processus de réhabilitation de la pratique ou une fois son engouement effectif puis confirmé. Est souligné en outre en italique le chiffre le plus proche du nombre d’années d’expériences annoncé par le tatoueur – un chiffre d’ailleurs facilement gonflé pour s’octroyer un crédit de compétence supplémentaire. Les informations plus généralement fournies dans ce tableau se fient aux déclarations des enquêtés. À une ou deux exceptions près, comme lorsque l’entretien venait mettre à mal la « fable » identitaire (Kaufmann 2006 : 69) projetée par l’interviewé, rien ne permet de mettre en doute ces dires. Les tatoueurs semblent avoir préféré mettre en actes leurs dispositions professionnelles et créatives à travers l’instauration d’une situation conviviale – le tutoiement en témoigne.

2 Le processus de réhabilitation de la pratique du tatouage doit très largement à la parution de magazines spécialisés à partir du milieu des années 1980, sous la houlette des bikers, qui détiennent dans un premier temps un monopole sur leur édition (voir l’encadré « Bikers et monde du tatouage » pour plus de détails sur les liens entre ces deux mondes de la moto et du tatouage, p. 291). Le nombre de ces publications ne cesse ensuite d’augmenter. Il reste toutefois délicat d’en faire l’histoire, tant les traces de ces activités sont difficiles à retrouver.