Protohistoire du défilé de Donzère
|Chapitre 2. Le mobilier archéologique
Résumé
Le mobilier archéologique, essentiellement céramique, a été étudié dans le but de cerner le plus finement possible sa chronologie et ses affinités géographiques, en visant à dépasser le caractère souvent littéraire et approximatif de la méthode comparative.
Les formes céramiques on été définies en utilisant un langage descriptif suffisamment détaille pour permettre les comparaisons pièce à pièce dans l’ensemble du domaine alpin et circum‑alpin. Les occurrences ont ensuite été comptabilisées par périodes et par régions suivant un découpage géographique isolant les aires ouest de la France, nord (Bassin parisien, Bassin rhénan), centre (centre‑est de la France, Plateau suisse), ainsi que la Provence, le Languedoc, la moyenne vallée du Rhône et l’Italie du nord.
Deux graphes synthétisent l’information. Un histogramme des fréquences des occurrences géographiques (fig. 56) nous indique la quantité des comparaisons opérées entre les régions du cadre de compréhension et la Baume des Anges. Une distance dite du « Lien » (fig. 57), indiquant les écarts à la moyenne, positifs ou négatifs, et calculée en recourant à la métrique du khi2, quantifie ensuite le crédit ou le déficit en occurrences relevés pour chaque région et pour chaque phase.
Plusieurs phénomènes de balance entre des aires géographiques opposées sont nets sur les histogrammes : entre le centre et le Languedoc, entre la moyenne vallée du Rhône et l’Italie, ainsi qu’entre l’Ouest et l’Italie. Ces oppositions sont conformes à ce que l’on pouvait inférer à partir de la position géographique de l’échantillon étudié, inséré de surcroît dans une zone majeure de contacts et d’échanges.
Le Bronze ancien (fig. 9 à 12) se caractérise par une grande unité des productions céramiques entre les différentes régions des Alpes occidentales, en opposition avec les régions ouest et nord. Le Lien montre l’importance de la composante italique, confirmée par le Lien positif de la Provence, et la relative indépendance du centre, de la moyenne vallée du Rhône et du Languedoc. Les connexions italiques ne correspondent toutefois pas aux éléments de la culture de Polada telle que l’entendent les auteurs italiens. L’absence d’unité de la Civilisation du Rhône est confirmée, nécessitant de revenir de manière critique sur ce concept et sur sa valeur opératoire, face à la vigueur du lien transalpin.
Le Bronze moyen (fig. 13) est représenté par un stade médian, en rupture avec le Bronze moyen 1 qui se situe pour sa part en continuité avec le Bronze ancien 3. L’importance des connexions locales, moyenne vallée du Rhône et Languedoc indique un phénomène de régionalisation ayant une double origine. Cette rupture pourrait être simultanément mise au compte d’une réponse apportée à la mise en place progressive du double courant culturel septentrional et italique, qui deviendra ensuite un phénomène de fond, et des pressions exercées à la fois au sein des sociétés et sur le milieu (phénomène de désanthropisation). Cette régionalisation est marquée par un changement du répertoire des formes et des décors, dont une part renvoit aux groupes apenniniques d’Italie centrale, avec l’invention du style Saint‑Vérédème.
Nous regroupons ensuite dans un stade Bronze récent les céramiques dont on ne peut encore assurer leur appartenance au Bronze moyen 3 ou au Bronze final 1 (fig. 14 à 17, fig. 30 à 35). On observe une nouvelle rupture dans les fréquences du centre, de l’Italie et du nord, qui progressent. Quant à la régression constatée pour la moyenne vallée du Rhône et le Languedoc, elle pourrait s’expliquer par le déficit en complexes de cette époque en ces lieux. Le Lien souligne l’importance de l’influence italique et la prééminence des relations avec le centre, le Jura et le Plateau suisse, la Basse‑Autriche même. Cette nouvelle rupture indique que la réponse culturelle offerte aux contraintes externes au Bronze moyen 2 fut insuffisante. Tous les objets métalliques sont d’affinités extérieures à la région. Le Bronze récent paraît, au travers des séries donzéroises, à l’origine du dynamisme culturel du Bronze final.
Le Bronze final 2 est scindé en deux stades par commodité et par les limites qu’impose l’approche comparative, alors qu’existent dans la moyenne vallée du Rhône au moins quatre faciès à valeur probablement chronologique, dont deux pour le Bronze final 2b.
Au Bronze final 2a (fig. 18 à 28, fig. 30 à 35), les Liens positifs du nord et du centre renvoient aux groupes à céramique cannelée du stade Binningen du Bassin parisien et du Bassin du Rhin. Le Lien négatif de la moyenne vallée du Rhône et du Languedoc doivent être pondérés, d’une part par leurs fréquences qui correspondent à une réelle production régionale, et d’autre part par le Lien très positif de la composante locale qui est lui‑même à relier au volume global des productions du Bronze final 2a. Les connexions avec l’Italie décroissent fortement, la rareté des complexes de cette époque en Piémont et Lombardie occidentale constituant une explication insuffisante.
Au Bronze final 2b (fig. 37 à 40), le Lien du nord montre l’impact du groupe Rhin‑Suisse‑France orientale. Les Liens positifs de la moyenne vallée du Rhône et du Languedoc attestent la capacité d’assimilation de cette influence par l’élaboration de styles propres parmi lesquels le recours au décor cannelé est bien marqué. Le Lien positif et la fréquence des occurrences avec la moyenne vallée du Rhône pondèrent un Lien négatif de la composante locale. La tendance à l’effacement des rapports avec l’Italie se confirme, les témoins de l’extension du groupe Rhin‑Suisse‑France orientale dans cette région étant peu nombreux.
On note ensuite l’absence de vestiges renvoyant au Bronze final 3a pourtant attesté au nord, à l’ouest et au sud des Alpes.
Au Bronze final 3b (fig. 41 à 50), les comparaisons sont nombreuses avec le Languedoc, l’ouest et l’ensemble de la moyenne vallée du Rhône. Les rapports plus diffus avec le nord et le centre (dont le Plateau suisse) sont affectés d’un Lien négatif. La rareté des connexions avec l’Italie du nord, affectée d’un Lien très négatif, va de pair avec leur caractère exceptionnel. Les séries donzéroises, médio‑rhodaniennes et languedociennes constituent alors un groupe autonome, cette tendance à la régionalisation étant probablement liée à des phénomènes d’ordre social (occupation des sites de hauteur, tombes individuelles sous tumulus).
Enfin, on note à toutes les phases l’indépendance de la Provence dans les graphes du Lien, sauf à deux époques : au Bronze ancien avec un Lien positif significatif ; au Bronze final 2b avec un Lien négatif dont est responsable le peu d’impact du groupe Rhin‑Suisse‑France orientale.
Texte intégral
2.1 Problématique générale
1La problématique générale, que permettent la quantité et la qualité des séries donzéroises, concerne la recherche des individus dont l’origine semble relever de traditions locales ou régionales d’une part et d’influences externes d’autre part. Nous tenterons une quantification de ces lots respectifs suivant leurs caractéristiques extrinsèques de lieu et de temps (géographie et chronologie), afin d’en déterminer les mouvements évolutifs. Cet objectif réclame une connaissance détaillée des complexes chronotypologiques –les assemblages clos– de comparaison, nécessitant parfois la discussion de leur valeur intrinsèque, afin de donner quelque réalisme aux ensembles typochronologiques –les assemblages restitués– de la Baume des Anges. Nous confronterons ensuite les fréquences relatives des mobiliers de la Baume des Anges à celles des sites de la moyenne vallée du Rhône, offrant ainsi un premier bilan de la représentation des productions et des sites de chaque phase typochronologique.
2Mais toute tentative de comparaison de ces fréquences dans le temps nécessite à l’évidence la constitution d’un cadre chronologique absolu. Celui que nous proposons pour la partie occidentale des Alpes est élaboré principalement à partir de dates 14C qui expliquent ses imprécisions et ses imperfections. Nous avons retenu les gisements qui comportent des occupations se succédant rapidement dans le temps et les complexes ayant fait l’objet d’au moins deux datations (fig. 8A), en appliquant la calibration du groupe de Tucson (Klein et alii 1983). Nous désirions ainsi obtenir une zone de chevauchement des fourchettes la moins étendue possible, dans laquelle la date réelle figurerait avec 95 % de probabilité. Les tables de calibration de haute précision publiées récemment à l’issue du colloque de Trondheim (Pearson, Stuiver 1986), aboutissent à une seconde proposition (fig. 8A) reprenant les mêmes données que précédemment.
3On note immédiatement entre les deux tableaux des contradictions dues au fait que les différentes mesures réalisées sur un même complexe, qui se chevauchaient en employant la calibration de Tucson, se succèdent maintenant dans plusieurs cas ; paradoxalement, alors que les fourchettes se réduisent pour les dates isolées, les séquences qui en regroupent plusieurs s’allongent. Le cas des horizons E à B de Savognin‑Padnal est tout à fait démonstratif de ce problème.
2.2 Principes d’analyse
4Le vocabulaire utilisé devra permettre le passage d’une compilation de matériaux, exposée ici dans le corps de l’ouvrage, à des explications d’ordre chronologique, typologique et culturel, entre les données de la région considérée et son cadre de compréhension. Nous retrouvons là le statut intermédiaire de la typologie qui doit être un instrument concourant à « la mise en correspondance systématique des propriétés intrinsèques et des attributs extrinsèques » de l’objet d’étude (Gardin 1979 : 135).
5Les céramiques peuvent être étudiées suivant deux paramètres complémentaires et indissociables, la morphologie et le volume, qui seraient respectivement les révélateurs de traits culturels et d’utilisations spécifiques. Le problème est plus complexe puisque la morphologie est décomposable en plusieurs variables. Les proportions relatives (rapport hauteur/cliamètre), les possibilités de segmentation, d’association et d’orientation des parties constitutives d’un récipient seraient, comme le volume, en rapport avec leur fonction. La délinéation et la forme des parois pouvant plutôt passer, comme les décors, pour des traits culturels. Parmi les recherches récentes sur les poteries traditionnelles non tournées, celles d’Alain Gallay consacrées aux productions Sarakolé et Dogon du Mali, et plus généralement d’Afrique de l’Ouest, montrent que cette manière de distribuer les paramètres d’analyse est proche de la réalité ethnologique (Gallay 1970 : 21‑37 ; 1981 : 73‑80, 98, 141 ; 1986 : 130‑131). Les descripteurs entretiennent des relations associatives, et l’on identifiera les vases d’après leur encombrement, leur aplatissement et leur segmentation, la direction, la délinéation et la forme des parois, etc., et des relations exclusives, la segmentation étant par exemple nulle, simple ou double (fig. 7a et 7c).

FIG. 7b – Suivant le degré de fragmentation des poteries, les difficultés de reconnaissance des différents paramètres, de la segmentation au volume, iront croissant.

FIG. 7c – Les différents types de morphologie définis d’après l’étirement, la segmentation, la hauteur et la direction des parties supérieures des récipients.

FIG. 7d – Diagramme de corrélation hauteur/diamètre maximum indiquant les différentes classes d’encombrement et d’aplatissement des groupes typologiques rassemblant 280 individus de la Baume des Anges.

FIG. 8 – Cadre chronologique résumé de l’âge du Bronze des Alpes occidentales. A : d’après Klein et al. 1983 ; B : d’après Pearson et Stuiver 1986.
6Ces différentes notions complémentaires, indissociables, et non hiérarchisables dans notre cas, ne résultent pas d’un choix à priori, mais de la mise en évidence de leurs variables à partir de valeurs mesurées (Vital 1984). Le meilleur exemple est un diagramme de corrélation hauteur/diamètre maximale (fig. 7d), qui montre les différentes classes d’encombrement et d’aplatissement des groupes typologiques rassemblant 280 individus de la Baume des Anges aux formes connues ou restituées. Un langage descriptif détaillé, mais de maniement malaisé, fut utilisé antérieurement dans le but d’isoler chaque récipient et de déterminer ensuite ses caractéristiques chronologiques et géographiques (Vital 1984). Les résultats obtenus permettent maintenant de substituer un fil conducteur chronologique à celui basé sur la morphotypologie.
2.3 Paramètres d’analyse
7L’orientation des récipients s’effectue de manière à ce que l’axe de symétrie suive la verticale (fig. 7a). De la base à l’ouverture, la paroi s’écarte de l’axe de symétrie, s’en rapproche ou lui est parallèle : les directions sont alors divergente, convergente ou parallèle. La succession de différentes directions détermine le découpage du récipient en portions articulées sur des points de segmentation externe (PSE : la panse), ou interne (PSI : l’encolure). De part et d’autre du plan horizontal correspondant au PSE nous distinguons deux parties, inférieure et supérieure. A cette dernière succède ou non un col ou un rebord à partir du PSI, ou d’une discontinuité marquée sur les deux faces dans le cas des formes uniquement divergentes (coupes). Le bord est la fraction sommitale des formes non segmentées et monosegmentées. La lèvre est la partie transversale et terminale du bord, du rebord ou du col. Le fond (face interne) s’oppose à la base (face externe).
8Les segmentations sont induites par les changements de direction de la paroi. Les vases sont dits non segmentés (NS) lorsque la paroi est exclusivement divergente ou parallèle, abstraction faite de la base par principe ; monosegmentés (MS) lorsque sont réunis deux segments dissemblables, divergent puis parallèle ou convergent, articulés sur le PSE ; bisegmentés (BS) suivant le même principe (fig. 7c).
9La délinéation de la paroi sera continue ou discontinue, et la forme des différentes parties, rectiligne, convexe, concave ou sinueuse ; la concavité et la convexité seront parfois dites cintrées, suivant que leur flèche sera ou non supérieure à l’épaisseur de la paroi. Une discontinuité engendre une carène quand l’arête est marquée sur la face externe, un épaulement lorsque l’arête affecte la face interne.
10La position du PSE est déterminée en calculant le rapport entre la hauteur de la partie supérieure et celle de la partie inférieure. Sa position pourra être basale, médiane, médio‑sommitale ou sommitale, suivant les valeurs que prendra ce rapport. Le PSE peut être marqué ou diffus ; la panse sera alors carénée ou arrondie.
11L’encombrement des céramiques, corollaire de leur volume mais plus facile à estimer à partir du produit de la hauteur totale et du diamètre maximum, comporte trois classes (fig. 7d) : une classe médiane non dénommée, deux classes de grands et de petits récipients. Leurs limites sont indiquées par deux courbes tracées point à point, où la valeur constante de V est obtenue par le produit de la hauteur par le rayon au carré, formule tirée de celle des volumes cylindriques. Cette courbe présente l’avantage de couper presque perpendiculairement les différentes aires d’aplatissement, à l’inverse de celle tracée à partir du calcul des surfaces, d’équation S = XY.
12Le rapport hauteur totale/diamètre maximum fournit un indice d’aplatissement, dont les classes sont déterminées à partir des aires de dispersions des groupes typologiques. Deux classes principales rassemblent deux et quatre groupes de récipients, les exemplaires d’aplatissement supérieur ou inférieur étant qualifiés d’élancés ou d’aplatis (fig. 7d).
13La combinaison des critères hauteur et direction de la partie supérieure permet de juger du degré d’ouverture des récipients, dont le rapport diamètre minimum d’embouchure/diamètre de la panse fournirait un indice.
14La définition des types morphologiques à fait appel aux trois premiers de quatre paramètres dont la difficulté de reconnaissance suit un gradian progressif (fig. 7b) : la segmentation, la direction et la hauteur de la partie supérieure, l’étirement (fig. 7c), ainsi (fig. 7d) :
– les récipients non segmentés regroupent les coupes et les bols, d’aplatissement moindre, à rebord ou non ;
– les récipients monosegmentés comprennent les jattes et les pots à partie supérieure parallèle à peu convergente d’une part, les écuelles et les jarres à partie supérieure convergente et ouverture rétrécie d’autre part ; les gobelets sont des jarres de petites dimensions (diamètre maximum ˂ 16 cm environ) ;
– les récipients bisegmentés sont les mêmes que les monosegmentés, avec un caractère cumulatif représenté par un rebord ou un col.
15Les définitions des techniques décoratives seront supposées connues. Leurs dénominations sont sujettes à moins de variabilité que celles qui concernent la morphologie.
2.4 Le Bronze ancien
2.4.1 Données chronologiques générales
16Dans les Alpes du Nord, les dates de Sion Petit‑Chasseur (Valais : 4 dates retenues) et de l’horizon E de Savognin‑Padnal (Grisons : 6 dates) indiquent la fourchette 2300 à 1700 av. J.‑C. (Gallay et alii 1983 ; Gallay 1986 ; Anonyme 1986 ; Rageth 1986 : 95‑96) (fig. 8).
17Dans la Plaine padane, les sites palafittiques de Molina di Ledro et de Bande di Cavriana fournissent des dates 14C comprises entre 2300 et 1900 av. J.‑C. (Trentin : Barfield 1968 ; Lombardie : De Camilli Soffredi 1970), confirmées par la dendrochronologie dans le dernier cas (Piccoli 1982a ; Bebber et alii 1983). A la différence de Gallay, Olive et Carrazetti (1983), nous ne retenons pas plusieurs dates de Molina di Ledro et de Desenzano‑Polada, car elles furent réalisées sur des bois conservés en musée et donnent des résultats beaucoup trop jeunes, comme l’ont souligné L. H. Barfield (1968) et B. Barich (1971) après confrontation à des mesures réalisées sur des échantillons frais. La fourchette indiquée pour la station de Polada est sur ce point démonstrative.
18Les datations obtenues sur plusieurs secteurs de la tourbière de Desenzano‑Lavagnone s’inscrivent dans le cadre évoqué (Lombardie : Barich 1975‑80). Si la couche 2 base du secteur 1 est rattachée au Bronze ancien, la couche 1 renferme en plus quelques éléments Bronze moyen de type « Bor », justifiant tout à fait sa position, ainsi que celle des couches 2a‑b du secteur 2 (Bronze moyen).
19Pour le sud‑est de la France, si une date de la couche 5b de la grotte des Sarrasins à Seyssinet‑Pariset s’inscrit dans l’intervalle (Isère : Bocquet 1976b ; Delibrias et alii 1976), celles de la grotte Tournié à Pardailhan (Hérault) et du camp de Laure au Rove (Bouches‑du‑Rhône) paraissent étonnamment jeunes en regard de leurs mobiliers Bronze ancien associés à des éléments épi‑campaniformes (Ambert, Thommeret 1978, couches 7 à 9 : 3 dates ; Courtin 1975 ; 2 dates).
20L’intervalle 2300 à 1800/1700 av. J.‑C. semble en conclusion le plus vraisemblable pour le développement du Bronze ancien dans les Alpes occidentales. On s’aperçoit alors que les dates dendrochronologiques assignées à la fin du Bronze ancien et à la transition Bronze ancien/Bronze moyen (Bz A2/B1) sur les palafittes zurichois, du Bodensee et de haute Souabe (Becker et alii 1985 ; Ruoff, Rychner 1986), sortent du cadre indiqué par les radiodatations, sans que ce problème trouve actuellement de solution.
21Les périodisations tripartites proposées par G. et A. Gallay (1968 ; 1976b) et par J. Bill (1973) restent encore peu documentées dans notre région, notamment en ce qui concerne le mobilier céramique. J. Guilaine et J.‑L. Roudil ont évoqué l’importance du substrat chalcolithique dans la genèse du Bronze ancien (Guilaine 1972 : 103 ; Roudil, Guilaine 1976 : 459), mais le décor barbelé reste un des seuls critères de discrimination de ses plus anciennes manifestations (Bill 1977 ; Guilaine 1976b ; 1984), représentées en Provence sur le camp de Laure au Rove (Courtin 1975 ; 1978).
2.4.2 Le mobilier céramique
2.4.2.1 Caractéristiques physiques
22Les céramiques du Bronze ancien se distinguent de celles qui suivront sur plusieurs points. Les états de surfaces lissés et satinés apparaissent caractéristiques ; les colorations varient du gris au marron foncé, les tons polychromes brun‑orangé étant plus rares. Les faces montrent de nombreuses marques fines de lissage et l’ouverture a conservé les traces de son modelage sous forme de dépressions sur l’extérieur des bords et des rebords (fig. 10, nos 2, 5, 6).
23La plus grande dureté de 5 formes se double d’un aspect raclé mat de leurs surfaces, qui les différencient des autres céramiques (fig. 9, nos 6 et 9, fig. 10, no 4, fig. 11, no 3 et fig. 12, no 2).
2.4.2.2 Les jattes
24Le seul exemplaire attesté montre sur la face externe un léger ressaut encadrant deux languettes horizontales perforées (fig. 12, no 2). Ces appendices permettent d’avancer une date du Bronze ancien pour cette forme sans comparaison locale ; on les trouve sur d’autres récipients de la Baume des Anges (fig. 9, nos 6 et 8), ainsi que dans la grotte de Peyroche II à Auriolles et sur le site des Iragnons‑Perrier à Codognan (Ardèche : Roudil 1972 : fig. 17, no 6 ; Gard : Roger, Valette 1982 : fig. 12, nos 2 et 4).
25Des éléments approchants proviennent des tombelles de la nécropole de la Bergère à Verzé, de la couche 6ab de la grotte des Sarrasins à Seyssinet‑Pariset et, dans une moindre mesure, de l’aven de Vauclare à Esparron‑de‑Verdon (Saône‑et‑Loire : Barthélémy 1976a : fig. 44 ; Bocquet 1976b : fig. 52, no 6 ; Alpes‑de‑Haute‑Provence : Courtin 1976 : fig. 2, no 5). D’autres figurent sur les stations de Barche di Solferino et de Desenzano‑Polada, en Lombardie (Zorzi 1940 : fig. 10, no 4, fig. 15 ; Barich 1971 : fig. 25, nos 1 à 3).
2.4.2.3 Les gobelets
26Gobelet décoré de cercles imprimés (fig. 9, no 2)
27Proche d’un exemplaire de la Baume Noire (Bill 1973 : pl. 27, no 7 ; Vital 1984 : pl. 137, no 3), il est semblable à ceux de Desenzano‑Polada, de La Lagozzetta di Besnate, de la grotte de Fontabert à La Buisse‑Voreppe (Barich 1971 : fig. 31 ; Lombardie : Ucelli Gnesutta 1982 : pl. 20, no 6 ; Isère : Bocquet 1969 : fig. 35, no 27). Présentes également en Languedoc dans la grotte de Sainte‑Anastasie, dans la couche 1 de la grotte du Travès à Montclus dans le Gard, en Provence aux Roches de Buoux (Vaucluse) et au camp de Laure au Rove où l’on retrouve le même motif décoratif (Roudil 1972, fig. 9, nos 4 et 5, fig. 13, nos 12 et 13 ; Courtin 1976 : fig. 2, no 2 ; 1978 : fig. 11, no 12 ; 1975 : fig. 7, no 12), ces formes sont connues dans des ensembles du Néolithique final (Gutherz 1975 : fig. 17, no 2, fig. 18, nos 1 et 2 ; Beeching 1980 : pl. 24 et 30) et une origine locale, déjà postulée pour le décor barbelé, n’est pas à exclure. Des rapports avec le groupe d’Adlerberg de la moyenne vallée du Rhin semblent par contre bien improbables, compte tenu de la spécificité des formes à décors incisés de cette zone (Köster 1965‑66 : pl. 9 et 10).
28Gobelet à rebord (fig. 9, no 1)
29Il se distingue du précédent par son décor de cercles imprimés couvrant la partie supérieure et limité par des incisions et des lignes poinçonnées. Ces techniques se retrouvent toutes au camp de Laure, mais aussi sur les vases de Barche di Solferino, de Molina di Ledro et de Desenzano‑Polada (Mezzena 1966 : fig. 5, no 4 ; Rageth 1974 : pl. 41, nos 1‑3 ; Barich 1971 ; fig. 30 et 31, no 3). Des formes identiques figurent sur ce dernier site (ibid. : fig. 26 et 27, no 1), et sont rapportées à la phase 2A de la Culture de Polada, que R. Peroni (1971) synchronise avec le BZ A1 bien qu’elle intègre des types d’objets plus tardifs.
30Gobelet à rebord et cordon, à décor incisé (fig. 9, no 3)
31Il est proche du type Polada de R. Peroni (1971 : fig. 19, no 9), bien représenté sur plusieurs sites littoraux d’Italie du Nord, à Molina di Ledro, Desenzano‑Polada et Barche di Solferino (Lombardie : Rageth 1974 : pl. 44, no 9 ; Barich 1971 : fig. 26 ; Aspes, Martinelli 1982 : fig. 46, no 2). On le retrouve dans les tombelles II et V de la nécropole de la Bergère à Verzé (Barthélémy 1976a), attribuée au Bronze ancien 1 par J. Bill (1973 : pl. 19, no 34) alors que A. Gallay l’inclut dans sa phase III sur la base de la chronologie des céramiques du dolmen M XI de la nécropole du Petit‑Chasseur à Sion (Gallay 1976b : 10), ainsi que dans l’aven Jacques à Lussas d’où provient une hache à bord apparentée au type de Neyruz (Ardèche : Héritier 1982 : fig. 33). C’est dans les motifs locaux du Chalcolithique (grotte de la Chauve‑Souris) que l’on trouve les meilleures comparaisons pour le décor. Cette remarque tendrait à placer ce type dans une phase ancienne du Bronze ancien, ce que confirmerait l’exemplaire de l’aven de Gage à Allauch (Bouches‑du‑Rhône : Courtin, Puech 1960 : fig. 8 ; Courtin 1976 : fig. 2, no 4). Un tesson de la station de Genève‑Pâquis est attribué à une tasse de type les Roseaux (Mortier 1980 : fig. 3a et b) ; son profil, et surtout son décor en font une des meilleures comparaisons pour notre exemplaire et pourraient suggérer une origine méridionale pour certains des gobelets rangés sous le terme générique de « tasse de type Roseaux », ces formes étant présentes dans le sud‑est de la France dès le début du Bronze ancien.
32Gobelets carénés à rebord (fig. 9, nos 4, 5 et 7)
33Cette forme est parmi les plus courantes du Bronze ancien italique et méridional. La première est connue sur les stations d’Arquà Petrarca, de Molina di Ledro (Vénétie : Salzani 1982 : fig. 67, no 2 ; Rageth 1974 : pl. 40, no 6 et 43, no 1), dans le tumulus de la Garde de Concoules à Montjaux, dans les grottes du Chien à Cesseras et Saint‑Joseph à Sainte‑Anastasie, sur la station du Devès à Nyons (Aveyron : Louis, Taffanel 1960 ; fig. 67 et 68 ; Hérault : Guilaine 1972 : fig. 16, no 6 ; Roudil 1972 : fig. 7, no 13 ; Drôme : Gras 1976 : fig. 24, no 1). La seconde se retrouve durant la phase 2 (Bronze ancien 1) de Desenzano‑Lavagnone, sur la station de Desenzano‑Polada (Perini 1975‑80 : pl. 2, no 3 ; Barich 1971 : fig. 32, no 3), dans la grotte Gazel à Sallèles‑Cabardès, dans la grotte sépulcrale du Creux de Miège à Mireval et dans la couche 4 de la grotte de Peyroche II à Auriolles (Aude : Guilaine 1972 : fig. 16, no 9 ; Hérault : Roudil 1972 : fig. 15, no 3 ; Roudil, Saumade 1968 : fig. 48).
34Pour J. Bill (1973), ces formes seraient récentes dans le Bronze ancien, ce que confirment les associations de Salins (Jura) et de Montjaux avec des épingles tréflées (Spindler 1972‑73 : fig. 17). Elles sont attestées antérieurement en Provence au camp de Laure au Rove (Courtin 1978 : fig. 15, no 4).
35Gobelet élancé à languette horizontale (fig. 9, no 6)
36Il doit être confronté aux découvertes de Desenzano‑Polada et Desenzano‑Lavagnone, phase 2 (Barich 1971 : fig. 28, no 2 ; Perini 1975‑80 : pl. 1, no 8). Un gobelet de la grotte Murée de Montpezat (Alpes‑de‑Haute‑Provence : couche 5) est proche de cet exemplaire, mais il est daté de la fin du Bronze moyen (Courtin 1976 : fig. 3, no 5). Notons que la languette à perforation verticale est présente en milieu fontbuxien (Roudil, Saumade 1968 : fig. 31 et 32 ; Gutherz 1975 : fig. 11, 12).
37Gobelet à rebord parallèle et languettes horizontales (fig. 9, no 8)
38Il est à rapprocher de ceux de la Plaine padane ornés ou non de décors plastiques, phase 2 de Desenzano‑Lavagnone, phase 3 de Fiavè‑Carera, qui couvrent tout le Bronze ancien, Bande di Cavriana et tourbière de Desenzano‑Polada (Perini 1975‑80 : pl. 4, no 4 ; Trentin : Perini 1983 : fig. 27b ; Lombardie : De Camilli Soffredi 1970 : fig. 9 ; Barich 1971 : fig. 27, no 4, fig. 34, no 3). Un vase de même genre a été découvert hors stratigraphie dans la grande Baume de Gémenos (Bouches‑du‑Rhône : Courtin, Palun 1962 : fig. 6, no 2).
39Gobelet à panse arrondie et rebord (fig. 9, no 9)
40Il est similaire au type Arquà de R. Peroni (1971 : fig. 19, no 13), qui figure abondamment dans les inventaires des stations italiennes du Bronze ancien, à Molina di Ledro, Cisano, Desenzano‑Polada et Lagozzetta di Besnate (Rageth 1974 : pl. 30, no 1 ; Vénétie : Fasani 1980 : pl. 30, no 1 ; Barich 1971 : fig. 39, no 5 ; Guerreschi 1982 : fig. 20, no 2). La datation que nous proposons est incertaine puisque ce type fait aussi partie des mobiliers campaniformes des monuments V et XI de la nécropole du Petit‑Chasseur à Sion et de la tombe I de la nécropole de Saint‑Martin‑de‑Corléans à Aoste (Gallay 1976a : fig. 13, no 13, fig. 15, no 16 ; Piémont : Mezzena 1981 : fig. 23). Ses caractéristiques physiques comparables à celles du gobelet élancé (fig. 9, no 6), ainsi que les morphologies de ces deux récipients attestées au Chalcolithique, seraient à considérer comme des traits d’ancienneté si l’on retient un classement au Bronze ancien.
2.4.2.4 Pots et jarres non décorés
41Pots à anse (fig. 10, nos 8 et 4)
42Ces formes évoluent depuis le début du Bronze ancien en Italie du Nord, se raréfiant ensuite à la fin du Bronze moyen (Perini 1975‑80 : fig. 4, nos 1 et 2, fig. 6, no 9 ; 1976 : fig. 54, no 2). Le profil complet de la Baume des Anges se compare aux exemplaires des sites du début du Bronze ancien comme Bande di Cavriana, le camp de Laure, et les Roches de Buoux (Piccoli 1982a : pl. IV a ; Courtin 1978 : fig. 14, no 2 ; 1976 : fig. 2, no 10).
43Le fragment orné d’un cordon de section triangulaire sur le bord (fig. 10, no 7) trouve des affinités sur les mêmes sites.
44Jarres à rebord (fig. 10, nos 1 à 3, 5, 6, 9)
45Leur fragmentation ne permet pas d’assurer qu’elles possédèrent toutes des anses. Elles sont avant tout attestées dans la moyenne et la basse vallée du Rhône, couche 6 de la grotte du Pontiar à Vallon‑Pont‑d’Arc, Les Iragnons‑Perrier à Codognan, camp de Laure (Ardèche : Héritier, Barret et alii 1980 : fig. 75 et 76 ; Roger, Valette 1982 : fig. 10 ; Courtin 1975 : fig. 4, nos 1 et 9). Elles semblent moins fréquentes dans les Alpes, sur le plateau suisse et dans la plaine padane : grotte du Pic à Songieu, stations des Roseaux à Morges et de Bande di Cavriana (Ain : Bill 1973 : pl. 50, no 15 ; Vaud : Bill 1973 : pl. 41, no 2 ; De Camilli Soffredi 1970 : fig. 2 et 11).
46Jarre à PSE diffus (fig. 10, no 9)
47Elle rappelle un des gobelets à rebord (fig. 9, no 9) dont elle partage la rareté au plan régional, les comparaisons renvoyant à la plaine du Pô. Nous daterons cette jarre du Bronze ancien car elle présente de surcroît une anse dont le point d’attache supérieur est dévié vers la gauche, caractère souvent observé sur les vases languedociens de cette époque (Roudil 1972 : 33).
2.4.2.5 Pots et jarres à cordons
48Pot à cordon arciforme (fig. 11, no 6)
49Ce motif plastique, qui s’articule sur un cordon digité, est connu dans le nord de la France dans la Culture d’Eramécourt, dans le Centre‑Ouest (Blanchet 1976 ; Gomez 1982), mais en Languedoc également aux Iragnons‑Perrier et dans la couche 1 de la grotte du Travès à Montclus (Roger, Valette 1981 : fig. 11, no 3 ; Gard : Roudil 1984 : fig. 21, nos 7 et 8). Bien qu’inconnu au‑delà des Alpes au Bronze ancien, son origine régionale est incertaine actuellement.
50Jarres à cordons (fig. 11)
51Elles sont extrêmement abondantes en Languedoc, comme on le constatera à la lecture de l’inventaire dressé par X. Gutherz (1976‑78), ainsi que dans la moyenne vallée du Rhône : grotte du Pontiar à Vallon‑Pont‑d’Arc (Héritier, Barret et alii 1980). Les exemplaires de la station des Roseaux à Morges, sur le Léman, leur sont tout à fait comparables (Bill 1973 : fig. 38 et 39). Elles sont par contre moins fréquentes en Provence (Courtin 1975 : fig. 9, no 4) et exceptionnelles en Italie, où les formes en tonneaux à cordons lisses les remplacent.
52Jarre portant 7 à 8 tétons coniques et un cordon incisé (fig. 11, no 5)
53Elle renvoie à celle de la grotte de Peyroche II en Ardèche (Roudil, Saumade 1968 : fig. 5).
54Des fragments à décors plastiques et la partie inférieure d’une jarre ou d’un pot complètent cet inventaire (fig. 11, nos 10 à 13 et fig 12, no 1).
2.4.2.6 Les objets
55Pièce circulaire en terre cuite (fig. 53, no 10)
56Traversée en son centre par une mince perforation, elle porte sur une face un décor de rayons incisés avant cuisson, segmentés par de petites impressions. Le premier rayon porte deux impressions rectangulaires ; le deuxième, deux impressions carrées ; le troisième, quatre impressions rectangulaires ; le quatrième, une impression carrée réalisée par juxtaposition de deux impressions rectangulaires. Cet objet évoque immédiatement les tablettes, ou « sceaux », en pierre et en céramique de forme rectangulaire, ovale, mais le plus souvent oblongue, du sud et de l’est des Alpes. Trois groupes connaissent ce type d’objet : le groupe de Polada centré autour du lac de Garde, le groupe de Madarovce dans le bassin des Carpathes et le groupe de Dubovac‑Cirna dans le bas Danube (Hundt 1974 : fig. 26 ; Bandi 1974 ; Rageth 1974 : carte 9). Si leur destination reste énigmatique, leur datation couvre la fin du Bronze ancien (Polada et Madarovce) et une partie du Bronze moyen (Dubovac‑Cirna).
57Un quatrième groupe peut être identifié sur la base des quelques pièces de Donzère, des Grands Causses et du Languedoc oriental. Dans ce groupe, les rondelles sont de forme circulaire (diamètre 5 à 6 cm), en terre cuite et portent un décor unifacial comparable, à huit rayons pour les mieux conservées ; elles proviennent de la grotte de la Baoumo à Laissac (Aveyron) et des grottes gardoises de Seynes à Vézénobres, de la Sartanette à Remoulins et de la Roquette à Conqueyrac (Farret 1967 : fig. 1, no 2 ; Glory et alii 1948 : fig. 33 ; Louis 1948 : fig. 1, no 1). Aucune de ces pièces ne fut découverte en contexte sûr mais une datation de la fin du Bronze ancien peut être proposée par rapprochement avec celles du groupe padan de Polada. Signalons le disque très comparable de la grotte de la Foun d’Al Gorb à Armissan, auquel J. Guilaine assigne un âge historique (Guilaine 1976‑77 : fig. 82).
58Malgré les affinités entre pièces méridionales et orientales, il n’est pas exclu que leurs différences de forme traduisent des fonctions spécifiques, que l’absence de contexte ne permet pas d’imaginer.
59Fragment de couvercle (fig. 12, no 3)
60Il doit être rapporté au Bronze ancien par comparaison avec ceux de la grotte du Travès à Montclus et de Mercurago à Arona (Roudil 1984 : fig. 21, no 6 ; Piémont : Gambari 1982 : fig. 8, no 1).
2.4.3 Le mobilier métallique
61Deux alênes losangiques (fig. 52, nos 1 et 2)
62Elles se classent dans le type 2a défini par J.‑L. Roudil (1972 : fig. 100), qui rassemble avec le type 1 la majorité des exemplaires languedociens. Leur position chronologique au sein du Bronze ancien n’est pas clairement établie, mais A. Gallay (1976b : 23) place cet objet à la fin de cette période à cause de son fort pourcentage en étain.
2.4.4 Le mobilier lithique
63Fragment de moule « en grès fin » (fig. 52, no 3)
64Publié anciennement, il n’a pu être retrouvé (Châtelet 1932). Il s’agit en fait d’une des deux parties d’un moule bivalve, comme l’indiquent les tenons d’ajustement. Elle comporte sur une face une empreinte destinée à la fonte d’une hache plate et sur la face opposée deux gouttières de section plano‑convexe. La hache obtenue dans ce moule devait présenter une section et une morphologie semblables à celles du type de Théziers, également connu dans le premier dépôt de Ternay (Gard : Roudil 1972 : fig. 5, nos 10 et 11 ; Isère : Bocquet 1969 : fig. 101, no 5), ce qui autorise une attribution à la phase moyenne du Bronze ancien, ces haches étant apparentées au type de Neyruz (Chardenoux, Courtois 1979 : 40).
65Armatures de flèches en silex
66Une vingtaine comprend les types à ailerons et pédoncule, à base concave et foliacée (Lambert et alii 1976 : fig. 37C). Il est impossible de distinguer dans ce lot les pièces qui reviennent au Chalcolithique et à l’âge du Bronze, comme l’attestent les formes néo‑chalcolithiques du Jas des Chêvres à Allan, de Charavines et de la couche 5 de la grotte de Peyroche II à Auriolles (Drôme : Beeching 1980 : no 1b, pl. 129 ; Isère : Thévenot, Strahm et alii 1976 : fig. 23 ; Roudil, Saumade 1968 : fig. 61).
2.4.5 Bilan typochronologique
67Le mobilier décrit se rapporte à la totalité du Bronze ancien, comme pouvait le laisser supposer la puissance de la couche 3 (fig. 5) liée au fait que nous ayons pu discerner plusieurs dizaines d’unités stratigraphiques dans les sédiments chalcolithiques comparables de la grotte de la Chauve‑Souris. S’il est difficile de restituer des ensembles cohérents, les gobelets à décor impressionné n’en demeurent pas moins les plus caractéristiques du début du Bronze ancien, le gobelet à motif incisé étant peut‑être un peu plus récent.
68Parmi les pots et les jarres, nous trouvons trois individus (fig. 10, nos 5, 6 et 9) dont les caractéristiques physiques (aspect, couleur beige à marron), identiques à celles des séries du groupe de Fontbouisse exhumées de la grotte de la Chauve‑Souris, plaident en faveur d’une datation du début du Bronze ancien. Des connexions entre les mobiliers chalcolithiques et postérieurs sont donc maintenant envisageables ; une série inédite de Saint‑Just d’Ardèche, où des traits typologiques archaiques (des cannelures) se surimposent à des formes Bronze ancien, le confirme. Cet aspect du problème a d’ailleurs été soulevé par X. Gutherz à propos du Languedoc (1976‑78 : 28‑29).
2.5 Le Bronze moyen
2.5.1 Données chronologiques générales
69Dans les Grisons, retenons la fourchette fournie par neuf dates de l’horizon D de Savognin‑Padnal, soit 1700‑1400 av. J.‑C. environ, que le mobilier rapporte aux Bronze B1 et B2 (Rageth 1986) (fig. 8).
70A Bellinzona‑Castel Grande, cinq dates de la couche 4 (trois sur un foyer, deux sur un four à poterie) donnent les fourchettes 1545‑1255, ou 1425‑1321, pour l’occupation de la fin du Bronze moyen attestée par un fragment de jarre à rebord, et panse à méplat (Tessin : Donati 1986). Rappelée pour mémoire, la date de la couche 2b de Sembrancher Crettaz‑Polet paraît un peu récente en regard du mobilier qu’elle renferme, situé à la troisième phase du Bronze moyen du Plateau suisse (Valais : Wermus 1983 ; Anonyme 1986).
71Dans le centre et le sud‑est de la France, la grotte du Noyer à Esclauzels (Lot : Clolles, Lorblanchet 1972 ; deux dates) représente le groupe quercynois, dont la typologie indique une phase récente du Bronze moyen, également attestée en Auvergne (Daugas et alii 1983).
72Dans les Alpes françaises, alors que deux datations des couches 4d et 5 de la grotte des Sarrasins à Seyssinet‑Pariset concernent une phase indifférenciée du Bronze moyen (Bocquet 1976b, 1977 ; Borel 1977 ; Delibrias et alii 1976), la couche 11b de la grotte de la Chauve‑Souris à Donzère est actuellement le complexe le plus caractéristique du début du Bronze moyen de la moyenne vallée du Rhône. Elle a livré des jarres, à rebord et cordon, ou sans, à l’aspect physique proche des séries du Bronze ancien de la Baume des Anges, ainsi qu’une perle d’espacement en calcaire (Vital 1984). Trois dates, fournies par trois foyers contigus, placent l’occupation de la couche 11b entre 1852 et 1680 av. J.‑C. La date obtenue pour la couche F8 de la grotte des Cazals à Sallèles‑Cabardès, au mobilier comparable, confirme cette position (Aude : Gasco 1983 : 1734‑1686 à 1620 av. J.‑C.).
73Dans la plaine du Pô, plusieurs mesures furent réalisées sur des échantillons de l’Isolone del Mincio à Volta Mantovana. La synthèse des informations archéologiques indique que l’habitat palafittique situé sur le fleuve Mincio a connu nombre d’occupations auxquelles correspondent trois couches. Les niveaux inférieurs furent en premier lieu attribués au Bronze ancien, mais il semble acquis que les témoins de cette époque n’occupent en fait que la berge lombarde du gisement. Les deux dates qui concernent les formations archéologiques inférieures de l’île indiqueraient donc plutôt le Bronze moyen, extrêmement bien documenté (Lombardie : De Camilli Soffredi 1970 ; Guerreschi, Limido 1982 ; Guerreschi et alii 1985). Les niveaux 2A et 2B du second sondage des fouilles menées en 1971 dans la tourbière de Desenzano‑Lavagnone, ont chacun fait l’objet d’une datation (Barich 1975‑80). La fourchette obtenue s’accorde parfaitement avec le mobilier caractéristique du Bronze moyen.
74En conséquence, nous pouvons proposer une fourchette approximativement comprise entre 1750/1700 et 1400 av. J.‑C. pour le développement du Bronze moyen. Les différences entre les dates dendrochronologiques et radiométriques restent, comme pour le Bronze ancien, irréductibles. Même en admettant, en toute hypothèse, que les dates dendrochronologiques les plus récentes de Bad Buchau‑Forschner en haute Souabe correspondent au début du Bronze moyen (1508 av. J.‑C.), et les plus anciennes au Bronze ancien (1767‑1730 av. J.‑C. ; Keefer 19851, il n’en demeure pas moins que les dates absolues du Bronze ancien de Suisse orientale semblent se placer vers 1500 av. J.‑C.
75Les découvertes peu fournies des sites des basse et moyenne vallées du Rhône se prêtent difficilement à une périodisation. Si l’on considère que l’occupation de la couche 11b de la grotte de la Chauve‑Souris caractérise la première phase du Bronze moyen, les dépôts sépulcraux de la couche 2 de la salle IG et de la couche 3B du Carrefour de la grotte du Hasard à Tharaux (Gard) représenteraient un stade plus tardif défini par la multiplication des types céramiques et l’utilisation des décors cannelés et Proto‑Saint‑Vérédème. Une épingle à tête biconique et corps épaissi perforé du Carrefour est classée au Bronze A3/B1 dans le Jura de Souabe, mais au Bronze B2 sur le Plateau suisse (Roudil 1972 ; Roudil, Soulier 1976 ; Pirling et alii 1980 ; Osterwalder 1971).
76Les caractères septentrionaux que représentent les décors de triangles estampés ou excisés, rares pour les premiers, absents pour les seconds dans la deuxième phase du Bronze moyen, interviendraient dans un troisième temps. La couche 5 de la grotte Murée de Montpezat pourrait se placer à ce stade (Alpes‑de‑Haute‑Provence : Courtin 1962, 1976), pour lequel n’existe encore aucun complexe représentatif dans la moyenne vallée du Rhône.
77En conséquence, le mobilier à datation large qui relèverait de la fin du Bronze moyen sera classé dans le Bronze récent, en l’attente d’une confirmation de la tripartition de cette première phase et de sa discrimination d’avec le Bronze final 1.
2.5.2 Le mobilier céramique
2.5.2.1 Caractéristiques physiques
78Les quelques céramiques du Bronze moyen de la Baume des Anges ne présentent aucune affinité avec celles de la grotte de la Chauve‑Souris qui se situent dans le prolongement des productions du Bronze ancien ; cette constatation pourrait avoir une signification d’ordre chronologique.
79Deux jarres (fig. 13, nos 2 et 3) montrent des faces marron foncé lissées et brillantes, proches de certaines surfaces du Bronze final, seules les traces de finitions visibles les en distinguent. Une seconde série de 3 à 4 récipients (fig. 13, nos 4 à 7) est tout à fait particulière. La finesse et la dureté des parois, de coloration brune à marron violacé, s’accompagnent d’un lissage satiné de la face externe, opposé à un raclage mat de la face interne, qui n’ont pas été distingués sur d’autres individus.

FIG. 13 – 1 à 9 : mobilier attribuable au Bronze moyen 2 ; 10 à 12 : coupes attribuables au Bronze récent.
2.5.2.2 Les jattes
80Jatte (fig. 13, no 8)
81L’unique exemplaire renverrait au complexe Polada de la station éponyme de Desenzano (Barich 1971 : fig. 25, nos 4 et 5). Mais ce genre de récipient plus large que haut et dont l’anse est attachée à la lèvre doit plutôt se rapporter au Bronze moyen dans la moyenne vallée du Rhône, à l’instar de celui de la grotte de la Chauve‑Souris (Vital 1984 : pl. 139), car il ne figure pas clans les inventaires des mobiliers du Bronze ancien. Des jattes du Languedoc et de Provence lui sont directement comparables (Roudil, Guilaine 1976 ; Courtin 1976 : fig. 3, no 18). Les complexes à jattes de l’horizon Weiningen en Suisse et de la tombe 2 de Bremelau‑Reisberg dans le Jura de Souabe datent ces types du Bronze moyen 2 et 3 (Osterwalder 1971 : fig. 2, no 1 ; Pirling et alii 1980 : pl. 5, no 13).
2.5.2.3 Les pots
82Grand pot à cordons digités (fig. 13, no 1)
83Il appartient au répertoire des formes du Bronze moyen sur les sites de Rances Champ‑Vully en Suisse, de Misy‑sur‑Yonne et de la grotte du Pontet à La Burbanche (Vaud : Gallay, Voruz 1978 : fig. 1 ; Seine‑et‑Marne : Mordant et alii 1977 : fig. 14 ; Ain : Combier 1959a : fig. 9). Deux formes plus petites proviennent d’une tombe de Saint‑Jean‑de‑Cuculles (Hérault) et de la couche 2 de la salle IG de la grotte du Hasard (Roudil 1972 : fig. 20, no 1 et fig. 58, no 5).
2.5.2.4 Les jarres
84Deux jarres (fig. 13, nos 2 et 3) trouvent des affinités dans les complexes du Bronze moyen tels la couche 11b de la grotte de la Chauve‑Souris, la couche 2 de la grotte de Pâques II à Collias, la grotte des Bruixes à Tautavel et surtout la couche 2 de la salle IG de la grotte du Hasard, du Bronze moyen 2 (Vital 1984 : pl. 138, no 3 ; Gard : Vigneron 1978 : fig. 3 ; Pyrénées‑Orientales : Guilaine 1972 : fig. 52, no 1 ; Roudil, Soulier 1976 : fig. 2, no 1). Dans le Massif central, cette forme appartient à la « Civilisation du Causse de Gramat » (Séronie‑Vivien 1986 : fig. 12, no 8).
2.5.2.5 Les jarres à rebord
85Vase et son décor (fig. 13, no 4)
86Sans être rigoureusement identiques, ils se comparent à ceux de la couche 5 de la grotte de Labeil à Lauroux, et de la couche 3B de la zone du Carrefour de la grotte du Hasard qui fournit une épingle à corps renflé, décoré et perforé (Hérault : Bousquet et alii 1966 : fig. 35, no 1 ; Roudil, Soulier 1976 : fig. 6, no 1). Le décor d’incisions et d’impressions correspond à la définition donnée par J.‑L. Roudil du style Proto‑Saint‑Vérédème, placé chronologiquement à la seconde phase du Bronze moyen sur la base des découvertes des grottes de Labeil, du Hasard (couche 3B du Carrefour), et du tholos de Roucayrol à Brissac (Hérault : Roudil 1972 : 99). Mais une date plus récente est assignée aux documents de l’horizon C de Crestaulta dans les Grisons (Burkart 1946 : pl. 18, no 247), qui a livré des vestiges si semblables que l’on doit s’interroger sur la diffusion du style Proto‑Saint‑Vérédème à l’est des Alpes occidentales. Des affinités indéniables existent d’autre part avec les décors et les formes du faciès Scamozzina‑Monza de Lombardie, de la fin du Bronze moyen (De Marinis 1980 : pl. 9 et 11).
87Trois récipients fragmentés (fig. 13, nos 5 à 7)
88Leurs caractéristiques physiques sont comparables à celles du précédent, nous autorisent à les rapporter au Bronze moyen, bien qu’ils restent sans comparaison directe. Ils pourraient représenter une composante régionale.
89Un dernier tesson illustre à nouveau les motifs Proto‑Saint‑Vérédème (fig. 13, no 9).
2.5.3 Le mobilier métallique
90Fragment de hache à rebord et constriction médiane (fig. 52, no 6)
91Il pourrait appartenir à un type du Bronze moyen, mais la fragmentation empêche une détermination précise.
92Les objets métalliques de la fin du Bronze moyen seront traités avec ceux du Bronze récent.
2.5.4 Bilan typochronologique
93L’analyse typologique confirme ce que nous supposions à partir des caractéristiques physiques de certaines céramiques : aucun individu ne représente le début du Bronze moyen et les restes des neuf récipients sont à classer à la phase 2 de cette période, sans exclure la possibilité d’une date plus récente pour le grand pot à cordons digités.
2.6 Le Bronze récent
2.6.1 Données chronologiques générales
94Trois dates 14C, qu’illustre le mobilier archéologique de l’horizon B de Savognin‑Padnal (Rageth 1986), sont les seules données chronologiques concernant le début du Bronze final (Bronze D). Les corrections appliquées avec la table de Tucson fixent ce moment entre 1395 et 1355 av. J.‑C., alors que des fourchettes bien plus larges sont proposées à partir des tables de Pearson et Stuiver (fig. 8). Les premières nous paraissent les plus recevables en regard des deux mesures de l’ensemble supérieur de l’Isolone del Mincio à Volta Mantovana, qui pourraient correspondre aux séries de mobilier du début du Bronze tardif (Bz C/D) (Lombardie : De Camilli Soffredi 1970 ; Guerreschi, Limido 1982 ; Guerreschi et alii 1985). Le Bronze récent pourrait avoir une durée très courte, entre 1400 et 1300 av. J.‑C.
95A l’image de la fin du Bronze moyen, le Bronze final 1 restait jusqu’alors un stade peu discernable dans le sud‑est de la France, faute d’ensembles clos. Si cette constatation reste valable pour le Languedoc, aucune modification ne semblant être intervenue depuis la synthèse de J.‑L. Roudil (1972 : 143), quelques complexes ont été révélés en Provence (Lagrand 1976 : 452). Le glissement d’un certain nombre d’ensembles et de complexes du Bronze final 1 vers le Bronze final 2, entre les deux synthèses de cet auteur (1968, 1976), indiquent à quel point notre connaissance de ces périodes est incomplète.
96Dans les Alpes, le dépôt de vases de la grotte de La Rousse à Sainte‑Marie‑du‑Mont, caractérise au mieux, à notre avis, le Bronze final 1 (Isère : Bocquet, Degueurce 1976), par ses connexions avec le mobilier de la nécropole lombarde de Canegrate dont la plupart des tombes sont rapportées au Bronze D.
97Dans la moyenne vallée du Rhône, nous avons pu douter de l’existence d’une phase distincte synchrone du Bronze D (Vital 1986b et 1988). Notre examen du mobilier en grande partie inédit de la Baume Sourde à Francillon (Drôme, Cornet 1963 ; Cornet, Vignard 1976) autorise à lever ce doute, tout comme une partie de celui de la Baume des Anges dont la description va suivre. La stratigraphie de la Baume Sourde compte en effet un niveau de cette période (C1), séparé par des formations stériles (C, B) et de plusieurs couches renfermant des vestiges du Bronze final 2 et 3 (B1, A1, A).
98Enfin, les fouilles récentes de la grotte de la Chauve‑Souris (couches 10‑11) et du site de plein air de la Roberte à Châteauneuf‑du‑Rhône (fosse 25, Drôme : travaux A. Beeching), 8 km au nord de Donzère, apportent de nouveaux éléments pouvant se rattacher au Bronze final 1 ; les études en cours permettront prochainement de réduire les interrogations.
99La discrimination des séries de la Baume des Anges qui pourraient se classer respectivement au troisième stade du Bronze moyen, ou au Bronze final 1, demeure aléatoire ; en conséquence nous utiliserons le concept de Bronze récent.
2.6.2 Le mobilier céramique
2.6.2.1 Caractéristiques physiques
100La rareté des complexes régionaux pouvant guider l’analyse typologique des séries du Bronze récent et du Bronze final 2a, nous a conduit à chercher si les caractéristiques physiques des poteries pouvaient constituer des marqueurs chronologiques.
101L’examen à l’œil nu des cassures fraîches opérées sur 174 individus, aux surfaces de couleur beige à noire, nous a permis de distinguer 6 séries de constituants :
– série 1 : dégraissant > 1 mm, pâte grise, couverte orangée ;
– série 2 : dégraissant > 1 mm, pâte orangée‑grise‑orangée dans l’épaisseur ;
– série 3 : dégraissant sableux et végétal de 0 à 0,5 mm, pâte orangée‑grise‑orangée dans l’épaisseur ;
– série 4 : dégraissant sableux de 0 à 0,5 mm et grossier > 1 mm, pâte noire à grise ;
– série 5 : dégraissant > 1 mm, végétaux rares, pâte marron‑rouge à rouge ;
– série 6 : dégraissant sableux et végétal de 0 à 0,5 mm, pâte marron à marron‑rouge.
102La répartition de chaque valeur des variables série et chronologie est donnée dans le tableau de contingence ci‑après, dans lequel ont été retenues toutes les formes attribuées au Bronze récent, ainsi que les coupes, les écuelles à rebord et certaines jarres à col et à rebord du Bronze final 2a pour lesquelles ne se posait pas de problème de datation.
103Nous agglomérons les effectifs de S1 et S2, du fait de la faiblesse des premiers et de l’identité de leurs mouvements évolutifs, et nous comparons leur répartition par rapport aux catégories S3 à S6 (non S1‑S2), en utilisant le test du Khi 2. L’indicateur d’écart X2 = 40,51 étant supérieur à 10,827 pour ddl = 1, et la probabilité de dépasser cette valeur inférieure à 1 ‰, on conclut que les écarts constatés sont trop grands pour être attribués au hasard et on admet l’hypothèse alternative de l’hétérogénéité des répartitions. De même, on compare les effectifs observés deux à deux. On peut constater l’homogénéité avec réserve des séries 1+2 suivant les modalités BR et BF 2a avec X2 = 2,72 (pour ddl = 1) (0,05 ˂ P ˂ 0,1).
104Par contre, la progression des séries 3 à 6 entre le Bronze récent et le Bronze final 2a doit être considérée comme un mouvement évolutif significatif. Cette différence est surtout marquée par le recours aux composants des séries 5 et 6 durant le seul Bronze final 2a et par la progression des effectifs de la série 4. En effet, la comparaison des répartitions des S1+S2 et des S3+S4 (à l’exclusion des écuelles que nous ne pouvons rattacher à la série 4) donne un indicateur d’écart X2 = 2,80 (pour ddl = 1), trop faible pour être significatif au seuil de probabilité de 0,05 (3,841 ; 0,05 ˂ P ˂ 0,1) et pour lequel nous retenons l’homogénéité avec réserve. En revanche, la répartition des caractères S1 + 2 + 3 et S4 + 5 + 6 n’est pas homogène avec X2 = 53,86 (pour ddl = 1).
105C’est donc plus par la progression des séries 4 à 6, que par la dégression des séries 1 et 2, que se marquent les différences évolutives entre le Bronze récent et le Bronze final 2a.
2.6.2.2 Caractéristiques géométriques
106Nous pouvons considérer que les ressauts figurant sur les faces externes de types variés de récipients, au niveau de l’encolure (fig. 14, nos 6, 8, 9 ; fig. 15, nos 4, 6, 11 ; fig. 16, nos 1, 2, 4 à 13), sont des traits morphologiques remarquable du Bronze récent. Ils figurent sur les formes de la Baume Sourde à Francillon, de la grotte de La Rousse à Sainte‑Marie‑du‑Mont et de la nécropole de Cancgrate (Bocquet, Degueurce 1976 : fig. 83 ; Rittatore Vonwiller 1953‑54 et 1956‑57).
107Quant aux cannelures, elles diffèrent de celles des vases du Bronze final 2 par leur plus grande largeur, par la rareté, voire l’absence, de combinaisons de cannelures verticales et horizontales, et par l’irrégularité fréquente du tracé (fig. 14, nos 8, 10 ; fig. 15, nos 4, 5, 11, 12 et fig. 16).
2.6.2.3 Les coupes
108Coupes à languette peu saillante (fig. 13, no 11)
109Elles sont peu représentées en France. On doit se tourner vers l’Italie du Nord pour trouver des vases analogues, à Fiavè‑Carera, clans la couche 3 de Cop‑Roman à Gazzo‑Veronese, dans la terramare de Gorzano et dans la tombe 152 de Canegrate (Perini 1976 : fig. 57, nos 10 et 11 ; Vénétie : Salzani 1976 : fig. 4, no 17 ; Emilie‑Romagne : Säflund 1939 : pl. 6, no 6 ; Rittatore Vonwiller 1956‑57 : pl. XII). Ils figurent aussi au nord des Alpes, dans le site de Viège, en Valais (David‑Elbiali 1987). Les exemplaires du Bronze D d’Allemagne et du Bronze final 2 de Provence diffèrent par la présence fréquente d’une carène marquée, et parfois d’un rebord (Unz 1973 ; Lagrand 1968, 1976).
110Coupe carénée décorée à languette horizontale (fig. 13, no 12)
111Des individus approchants sont attribués à la fin du Bronze moyen et au début du Bronze final en Alsace, tumulus 8 d’Hattenerstangen et tumulus 56 d’Oberfeld en forêt de Haguenau, station d’altitude du Hohlandsbcrg à Wintzenheim, avec un décor excisé, (Bas‑Rhin : Schaeffer 1926 : fig. 15/G et 24 ; Haut‑Rhin : Bonnet 1973 : fig. 5, no 1). Leur aire de répartition est vaste, puisqu’ils sont présents dans la sépulture 2 de La Colombine à Champlay, et portent un décor incisé ou excisé dans la sépulture de Charmoy et à Maillot, dans les tombes du sud‑ouest de l’Allemagne comme à Mengen et Reutlingen (Yonne : Lacroix 1957 : 40 ; Parruzot 1957 : pl. 1, no 4 ; Dehn 1967 : nos 29 à 32 ; Unz 1973 : pl. 5, no 7), et enfin à Vuadens‑Le‑Briez (Fribourg : Schwab 1982 : no 14).
112Dans ce dernier cas, ils sont datés du Bronze D et ne se retrouvent qu’exceptionnellement à la phase suivante.
2.6.2.4 Les jattes
113Jattes à anse ou à languette peu saillante (fig. 14, nos 2, 3)
114Ces formes sont connues à la fin du Bronze moyen, salle IG de la grotte du Hasard, grotte de La Madeleine à Villeneuve‑lès‑Maguelonne, et en dehors du Languedoc dans la région de Semur‑en‑Auxois, sur l’éperon de Zeneggen et dans la grotte de la Fosse Limousine à Agris au Bronze final 1 (Roudil, Soulier 1976 : fig. 2, nos 4 et 6 ; Hérault : Roudil 1972 : fig. 34, nos 6 et 7 ; Côte‑d’Or : Bonnamour et alii 1976 : fig. 2, no 6 ; Valais : Degen 1986 : fig. 230 ; Charente : Gomez 1980 : fig. 22, no 2). En Italie, ce type est connu dans la phase 5 de Desenzano‑Lavagnone ; en Provence, il se couvre de cannelures à la fin du Bronze moyen et au début du Bronze final à Châteauneuf‑de‑Grasse (Perini 1975‑80 : fig. 12, no 4 ; Vindry 1978 : fig. 14, no 42). Le méplat du second et la languette du premier signeraient plus sûrement une date du début du Bronze final. Un tesson (fig. 14, no 1) appartint peut‑être à ce type.
115Jattes à méplat (fig. 14, nos 4 et 5)
116Elles sont à rapprocher de celles des zones alpine et périalpine : grotte de Nizas (Hérault) et surtout tombe 3 de Canegrate et couche 2b de l’habitat de Crettaz‑Polet à Setnbrancher en Valais où elles sont associées à du mobilier métallique des Bronze C et D (Roudil 1972 : fig. 47, no 8 ; Rittatore Vonwiller 1953‑54 : pl. 8 ; Wermus 1983 : fig. 16).
117Jattes à lèvres chanfreinées, non décorées ou cannelées (fig. 14, nos 6, 7 et 9)
118La première comporte une languette perforée et la dernière un téton ovale peu saillant. Formes septentrionales, elles s’apparentent aux jattes de la grotte du Gardon à Ambérieux‑en‑Bugey, de Vaux‑les‑Prés et du Châtel d’Arrufens à Montricher, du Bronze final 1 (Ain : Bonnamour 1972a : fig. 1, no 4 ; Doubs : Pétrequin, Urlacher 1967 ; fig. 6, no 3 ; Pétrequin 1982 : fig. 1 ; Vaud : Pousaz 1984 : pl. 28, no 1).
119Jatte cannelée (fig. 14, no 8)
120Elle est connue dans les contextes Bronze moyen‑récent de Viverone station VI‑1, Oberwil im Simmental Zwergliloch III », Surin‑Crestaulta horizons supérieurs et Viège (Piémont : Fozzati, Giolitto 1980 : fig. 12 ; Berne : Osterwalder 1971 : fig. 51, no 1 ; Grisons : Burkart 1946 : no 5 ; David‑Elbiali 1987).
121Un fragment à décor excisé et cannelé (fig. 14, no 10) renvoie à une jatte à rebord de Vaux‑les‑Prés (Pétrequin, Urlacher 1967 : fig. 6, no 2). Plus généralement, le thème décoratif évoque ceux des bassins parisien et rhénan (Unz 1973).
2.6.2.5 Les jattes à rebord
122Jatte à anse et cannelures espacées (fig. 15, no 5)
123Dans le sud du Bassin parisien, ces formes apparaissent au Bronze moyen à Misy‑sur‑Yonne (Mordant et alii 1977 : fig. 11), pour s’imposer au Bronze final 1 dans la sépulture a de La Colombine à Champlay et dans l’incinération 17 de Prépoux à Villeneuve‑la‑Guyard (Yonne : Mordant 1975 : fig. 5, no 1 ; Mordant et alii 1979 : fig. 24, no 2). La même datation est proposée pour la jatte de Schweighouse, alors que celle d’Arsac‑en‑Velay a été découverte hors stratigraphie (Bas‑Rhin : Unz 1973 : pl. 30, no 10 ; Haute‑Loire : Daugas et alii 1983 : fig. 9, no 3). Les constituants de cette jatte sont de type 1.
124Jattes non décorées et cannelées (fig. 15, nos 8 et 6)
125Ces formes sont peu nombreuses en Languedoc et dans le bassin rhodanien en général. Dans le Bassin parisien, la vallée du Rhin et en Franche‑Comté, ces profils marquent, entre la deuxième moitié du Bronze moyen et le Bronze final 2a, une étape dans l’évolution des formes basses, se traduisant par une inclinaison progressive de la partie supérieure ; les motifs de cannelures s’identifient dès la fin du Bronze moyen à Misy‑sur‑Yonne et dans la Baume de Gigny (Mordant et alii 1977 ; Jura : Pétrequin 1982 : fig. 1 ; Pétrequin, Vuillemey 1988).
126Jatte non décorée
127Elle s’apparente à celles de la grotte de Vaux‑les‑Prés et de La Balme (Pétrequin, Urlacher 1967 : fig. 5, no 10 ; Isère : Bocquet, Reymond 1976 : fig. 80, no 9).
128Jatte à cannelures horizontales jointives
129Elle est connue dans la grotte de Lains et dans la grotte Joubert à Sigottier (Jura : Daugas, Pétrequin 1970 : fig. 6, no 2 ; Pétrequin 1982 ; Hautes‑Alpes : Bocquet 1976c : fig. 40, no 8).
130Jatte à décor cannelé (fig. 15, no 7)
131C’est dans la région du lac de Garde que nous retrouvons le motif de cannelures anglées, à Fiavè‑Carera, Molina di Ledro, Bor di Pacengo et Cisano (Perini 1976 : fig. 54, no 1 ; Rageth 1974 : pl. 53, no 1 ; Aspes, Fasani 1967‑68 : fig. 6, no 2 ; Fasani 1980 : fig. 30, no 13 et 40, no 13). Il figure dans les ensembles terramaricoles d’Emilie‑Romagne à Quingento et Falconara (Säflund 1939 : pl. 19, no 11 et 28, no 9). La forme est connue dans le tumulus de Stenico‑Calferi, dans les couches de la phase 6 de Desenzano‑Lavagnone, datées du Bronze moyen III italique, et dans la Baume de Gigny (Trentin : Perini 1983 : fig. 38 ; 1975‑80 : fig. 16, no 4 ; Pétrequin, Vuillemey 1988 : fig. 21).
2.6.2.6 Les écuelles à rebord
132Ecuelle à rebord parallèle et décor excisé (fig. 15, no 1)
133Elle est datée du milieu et de la fin du Bronze moyen par le mobilier métallique associé dans le tumulus 8 de Harthouse, dans la tombe 4 de Mannheim‑Walldstadt et dans la tombe 2 de Magerkingen Hartschachen (Bas‑Rhin : Schaeffer 1926 : fig. 58, no 8c ; Bade‑Wurtemberg : Köster 1968 : pl. 28, no 17 ; Jura de Souabe : Pirling et alii 1980 : pl. 33, no K1). En périphérie des régions d’origine, ces formes sont attestées au Bois‑du‑Roc à Vilhonneur, au début du Bronze final (Charente : Patte 1974 : pl. 1 ; Gomez 1980 : fig. 16, no 1). Un décor semblable est connu à Misy‑sur‑Yonne, au Bois‑du‑Roc et sur la station d’altitude du Hohlandsberg à Wintzenheim (Mordant et alii 1977 : fig. 10, no 14 ; Gomez 1980 : fig. 15, nos 26 et 27 ; Haut‑Rhin : Bonnet 1973 : fig. 5, no 2).
134Un fragment de partie inférieure peut être issu d’une forme proche (fig. 13, no 10).
135Ecuelle à anse, à rebord divergent et décor excisé (fig. 15, no 2)
136Elle ne trouve pas de parallèle dans les formes des Garrigues héraultaises et gardoises du premier âge du Fer, où le décor de carrés excisés est bien connu (Dedet 1980 : motif 17a, p. 17), mais où il se présente sous la forme de panneaux successifs s’articulant avec d’autres motifs qui peuvent être, comme dans le style gardois et sur notre exemplaire, limités par des incisions horizontales (Gasco 1978 : 414). L’organisation du décor rappelle l’urne du tumulus VI du Bois du Juré à Pont‑à‑ Mousson, datée du début du Hallstatt (Meurthe‑et‑ Moselle : Thévenin 1981 : fig. 15).
137Les techniques décoratives et la position de l’anse, chevauchant la panse, évoquent plutôt les productions de la région de Haguenau, à la fin du Bronze moyen (Schaeffer 1926 : pl. 10), ainsi qu’un vase de l’incinération 8 de l’enclos E1 de Misy‑sur‑Yonne, rapportée au Bronze final 1 (Mordant et alii 1977 : fig. 25, nos 1 et 2). Une forme comparable est issue de la grotte de Lains (Daugas, Pétrequin 1970 : fig. 6, no 1 ; Pétrequin 1982).
138Ecuelle à rebord (fig. 15, no 3)
139Elle est représentée par quelques tessons à décor excisé et estampé qui se rapportent au style Saint‑Vérédème (Roudil 1972 : fig. 98, no 14). Dans le Piémont, les très rares céramiques à décor excisé, comme celle de type Canegrate de Lomellina, appartiennent au Bronze D (Gambari, Venturino‑Gambari 1983 : fig. 5, no 5).
140Ecuelle à téton et décor de cannelure bouclée (fig 15, no 4)
141Les tétons cerclés apparaissent au Bronze moyen au nord et au sud des Alpes (Holste 1953 ; Perini 1975‑80). Cette forme ne fait qu’évoquer les récipients d’Alsace et du groupe bavarois de Riegsee (Mathieu 1985 : fig. 3, no 3 ; Müller‑Karpe 1959 : pl. 202/B1, 2O3/E3 et 4, fig. 23) et le seul élément de comparaison que nous retiendrons provient de la grotte du Gardon à Ambérieu‑en‑Bugey (Voruz 1985 : fig. 90, no 1). Ces remarques et le décor de cannelure bouclée nous conduisent à accepter une datation du Bronze final 1 et à avancer l’hypothèse d’une production locale ou régionale, dans le cadre d’un phénomène d’évolution plus large.
142La cartographie du motif de cannelure bouclée (fig. 54A) montre leur densité dans le bassin rhodanien et leur diffusion dans le Bassin parisien et la Plaine padane.
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Les Roches à VideJles, Essonne. Bronze moyen et récent (Bailloud 1959 : fig. 7, no 8 ; Mohen 1977 : no 694).
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Le Breuil à Saint‑Marcel‑les‑Chalon, Saône‑et‑Loire. Bronze moyen et final indéterminé (Combier 1962 : fig. 82, no 4 ; Bonnamour 1964‑65 : fig. 1, no 5).
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Grotte de Lains, Jura. Bronze final (Daugas, Pétrequin 1970 : fig. 6, no 1).
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Grotte du Gardon à Ambérieu‑en‑Bugey, Ain. Bronze final 2a (Voruz 1985 : fig. 90, no 1).
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Grotte aux Ours à Torcieu, Ain (Bonnamour 1972a : fig. 2bis).
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La Roberte à Châteauneuf‑du‑Rhône, fosse 25, Drôme. Bronze final 1 (inédit, fouilles A. Beeching).
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Baume des Anges à Donzère, Drôme. Bronze final 1‑2a.
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Grotte du Pontiar à Vallon‑Pont‑d’Arc, Ardèche. Bronze final (inédit, fouilles A. Héritier).
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Salle IG de la grotte du Hasard à Tharaux, couche 2, Gard. Bronze moyen 2 (Roudil 1972 : pl. 14).
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Camp Redon à Lansargues, Hérault. Bronze final 2 (Prades et alii 1985 : fig. 30, no 10).
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Aven de Vauclare à Esparron‑de‑Verdon, Alpes‑de‑Haute‑Provence. Bronze final 2 (Courtin 1963 : fig. 8, no 2 ; Lagrand 1968 : pl. 26, no 6).
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Grotte Murée de Montpezat, couche 4c, Alpes‑de‑Haute‑Provence. Bronze final 2 (Lagrand 1968 : pl. 55, no 6).
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Grotte des poteries à Vence, Alpes‑Maritimes. Bronze final (Lagrand 1968 : pl. 68, no 2).
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Oppidum du Baou des Noirs à Vence, couche 8. Bronze final (Vindry 1978 : fig. 12, no 216 ; Latour 1985 : fig. 7, nos 23, 27 et 28).
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Tombe à incinération de Nice/Youri, Alpes‑Maritimes. Bronze final 2 (Arnaud et alii 1987).
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Pavone di Alessandria, Piémont. Bronze final (Antico Gallina 1978‑79 : fig. 2).
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Nécropole de Pianello di Genga, Marche. Bronze final (Müller‑Karpe 1959 : pl. 54, no 1).
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Borgo Canevedo di Este, Vénétie. Bronze final (Fogolari 1957 : 48).
143Les plus anciens exemples sont ceux du Bronze moyen de la grotte du Hasard, mais la majorité de ces décors figure dans des ensembles ou complexes du Bronze final 2a, pour les plus tardifs. Ce décor fréquent dans le sud‑est de la France atteste, dans le domaine de la céramique, une part d’indépendance des groupes régionaux face à ceux du nord et du sud des Alpes.
2.6.2.7 Les gobelets
144Gobelets à anse et décors cannelés (fig. 15, nos 11 à 13)
145De tels récipients, quoique plus volumineux, sont fréquents en Italie du Nord au début du Bronze moyen (De Marinis 1980 : pl. 1, nos 3 à 5 et pl. 5, no 1), dans les Grisons et au sud des Alpes à la fin de cette même période, horizon C de Crestaulta à Surin, Isolone del Mincio à Volta Mantovana et terramares de Gorzano et de Gambalone di Coloreto (Burkart 1946 : fig. 5, no 185 et 6, no 464 ; Guerreschi 1982 : fig. 55, no 6 ; Emilie‑Romagne : Säflund 1939 : pl. 6, no 8 et 7, no 1). Les exemplaires provençaux sont attribués au Bronze moyen et au début du Bronze final : gobelet à décor Saint‑Vérédème de la station du Déffends d’Eyguières, gobelets à décor cannelé de l’oppidum du Baou des Noirs à Vence et de la station du Brusc à Châteauneuf‑de‑Grasse (Bouches‑du‑Rhône Courtin 1963 : fig. 3 ; Alpes‑Maritimes : Vindry 1978 : fig. nos 216 et 217 : fig. 13, no 38 ; Latour 1985, fig. 7, nos 23 et 24 ; Lagrand 1968 : pl. 8, no 4).
146Les comparaisons, les caractéristiques physiques (constituants de la série 1) et les décors régionaux des gobelets de la Baume des Anges nous conduisent à les rattacher au Bronze récent.
2.6.2.8 Les pots
147Pots à partie supérieure décorée ou non (fig. 16, nos 1, 2, 4 et 5)
148Ils possèdent fréquemment un ressaut, que précèdent des cannelures ou des motifs incisés, à l’image de ceux de la grotte de Vaux‑les‑Prés et de Macon‑Flacé (Pétrequin, Urlacher 1967 : fig. 3 ; Saône‑et‑Loire : Barthélémy 1976b : no 14). Les chevrons emboîtés renvoient aux site du Bronze D, au nord des Alpes (Unz 1973).
149Pot à lèvre et cordon digités (fig. 17, no 2)
150Une réplique exacte provient de la fosse IV du site de Macon‑Flacé (Barthélémy 1976b : fig. 2).
2.6.2.9 Les jarres
151Trois parties supérieures sont attribuées à des jarres (fig. 16, nos 3, 6 et 7). Par leurs ressauts, les languettes horizontales et les cannelures, elles rappellent celles de Vaux‑les‑Prés, du Châtel d’Arrufens à Montricher et de la fosse de la grotte de La Rousse à Sainte‑Marie‑du‑Mont (Pétrequin, Urlacher 1967 : fig. 3, no 2 et 4, no 4 ; Pousaz 1984 : pl. 12 ; Bocquet, Degueurce 1976 : fig. 83, no 6).
152Jarre à cannelures horizontales (fig 16, no 10)
153C’est une forme alpine connue dans la tombe 15 de la nécropole de Canegrate et dans la grotte de La Rousse à Sainte‑Marie‑du‑Mont (Rittatore Vonwiller 1953‑54 : pl. IX ; Bocquet, Degueurce 1976 : fig. 83, no 2). Un fragment (no 11) peut lui être associé.
154Jarres à anse et décor cannelé (fig. 16, nos 8 et 9)
155Les cannelures anglées du premier ont été évoquées (2.6.2.5). La forme est caractéristique des productions des Alpes occidentales : grotte de La Rousse et Baume Sourde à Francillon (Bocquet, Degueurce 1976 : fig. 83, no 7 ; Cornet 1963 : fig. A et fig. 11, no 1).
156Jarre à col (fig. 16, no 13)
157Son décor cannelé et sa partie, inférieure profondément peignée appellent à nouveau des comparaisons alpines : grotte de La Rousse, tombe 152 de Canegrate et habitai de Ponzana (Bocquet, Degueurce 1976 : fig. 83, nos 6 et 7 ; Rittatore Vonwiller 1956‑57 : pl. XII ; Piémont : Negroni Catacchio 1980‑81 : fig. 52 et 54). Des rapprochements doivent être effectués avec la sépulture 2 d’Echainvilliers à Aulnay‑la‑Rivière, qui renfermait deux jarres attribuées au Bronze final 2a (Loiret : Cordier 1977 : fig. 12).
158Jarre non décorée (fig. 17, no 3)
159Sa forme et un léger ressaut sur la partie supérieure évoquent les jarres de la grotte de Vaux‑les‑Prés, du Châlel d’Arrufens à Montricher et de la fosse 1 de la grotte du Puits à Esparron‑de‑Verdon (Pétrequin, Urlacher 1967 : fig. 3, no 2 ; Pousaz 1984 : pl. 9, nos 3 et 4, et pl. 10, no 1 ; Alpes‑de‑Haute‑Provence : Lagrand 1968 : pl. 24, no 4).
160Grande jarre à décor excisé garni de matière blanche (fig. 17, no 1)
161La partie inférieure est couverte de plages adjacentes de séries linéaires de pincements digités. Cette jarre allie plusieurs traits typologiques des récipients des Bronze C et D : séries discontinues de triangles excisés comme sur les formes de Maillot, du tumulus 53 d’Oberfeld, d’Allemagne du Sud‑Ouest (Yonne : Unz 1973 : pl. 36, no 2 ; Bas‑Rhin : Schaeffer 1926 : pl. 24 a ; Müller‑Karpe 1959 : fig. 25, no 11), et sur les parties supérieures convexes, portant une anse, des vases du Rhin moyen, de Franconie, et du Midi de la France dans l’aven de Rouvière à Roquefort‑la‑Bédoule (Holste 1953 : pl. 20, no 1 ; Torbrügge 1959 : pl. 65, no 9a ; Bouches‑du‑Rhône : Audibert 1958 : fig. 3 ; Courtin 1976 : fig. 3, no 21). Fréquents dans ces régions, les chevrons excisés sont également nombreux en Languedoc durant le premier âge du Fer (Dedet 1980). Le méandre symétrique nous avait dans un premier temps conduit à attribuer cette forme au Bronze final 3b, puisqu’il semblait inconnu aussi bien dans les séries du Bronze moyen continental que dans les complexes du premier âge du Fer (Vital 1984 : 228), alors qu’il apparaît dès le Bronze final 2b dans le Jura (Rychner et alii 1986 : fig. 1, no 6). Les caractéristiques physiques de ce récipient qui s’intègre à la série 2 des constituants, nous autorisent à réorienter notre diagnostic.
162Dans le sud‑est de la France, une plus grande ancienneté peut se concevoir pour le méandre symétrique, sous l’influence des traits décoratifs apenniniques d’Italie centrale et méridionale. Ces derniers, représentés par les méandres et les spirales incisés garnis d’impressions circulaires, figurent dans les séries de Camp‑Redon à Lansargues, de la grotte de La Madeleine à Villeneuve‑lès‑Maguelonne et de Saint‑Pierre‑de‑Tourtour, attribuées au Bronze final 2 (Hérault : Prades et alii 1985 : fig. 19, nos 1 et 6, fig. 20, no 6 ; Roudil 1972 : fig. 35, nos 8 et 11 ; Var ; Lagrand 1968 : pl. 79, no 3). Signalons qu’un méandre incisé orne l’intérieur d’une coupe conique du BF 2 à Camp‑Redon (Prades et alii 1985 : fig. 29, no 3). Mais une datation antérieure n’est pas à écarter concernant les premières manifestations de ces productions (cf. infra 2.6.2.10), car en Italie centrale ces styles décoratifs se développent entre le Bronze moyen et le Bronze final (Puglisi 1959 : fig. 23, nos 9, 10 et 19 ; Fugazzola Delpino 1976, phases 1B et 2, fin du Bronze moyen et Bronze récent : fig. 19, no 2, 48, no 3 et 54, nos 1 et 7).
163Les cannelures bouclées, si nombreuses dans le Bassin rhodanien dès la fin du Bronze moyen, ont probablement constitué une seconde origine au méandre symétrique, simultanément aux influences apenniniques. En effet, la règle est de voir ce thème décoratif s’interrompre sur les préhensions (fig. 15, nos 4 et 12) dont la base peut être soulignée par des motifs cannelés (fig. 27), dont un méandre (fig. 27, no 6). Sur le site chasséen de La Roberte à Châteauneuf‑du‑Rhône (Drôme), une jarre de la structure 25, du Bronze final 1, possède elle aussi un décor de cannelures bouclées encadrant et soulignant une anse. On remarquera alors que le tracé d’un motif continu visant à détourer la base de la préhension conduit à réaliser un méandre, comme sur notre exemplaire.
164Outre la jarre de l’aven de Rouvière, les exemplaires de comparaison les plus nets sont ceux de Worms‑Rheingewann, de Traisa, de la tombe 4 d’Haidenkofen (Hesse rhénane : Eggert 1976 : pl. 27, no 2 ; Holste 1953 : pl. 20, no 1 ; Franconie : Torbrügge 1959 : pl. 65, no 9a), tous du Bronze D.
165L’analyse par fluorescence X de la poudre blanche réhaussant le décor, réalisée par C. Carruesco de l’Institut de Géologie du Bassin d’Aquitaine, donne les résultats suivants :
CaO |
SiO2 |
MsO |
AI203 |
Fe203 |
Na2O |
K20 |
MnO |
TiO2 |
P.feu |
58.4 |
31.6 |
2.67 |
0.77 |
0.42 |
0.42 |
0.13 |
0.03 |
0.016 |
0.008 |
166Cette matière blanche est apparemment constituée de phosphate de chaux, puisque ces deux éléments représentent près de 90 % des éléments majeurs (CaO et P2O5), alors que parmi les éléments mineurs dominent le phosphore et le soufre ; elle semble devoir être assimilée à un pigment obtenu par calcination de matière dure osseuse. Ce premier résultat a été récemment confirmé par analyse biophysique (Vital, Susini, Baud, à paraître) : il s’agit plus précisément d’une poudre obtenue par calcination d’ossements de jeune bovidé.
2.6.2.10 Les indéterminés
167Fragment de rase bisegmenté (fig. 16, no 12)
168De grandes cannelures concentriques ornent des récipients de la période IV de l’âge du Fer aquitain, mais les relations avec cette région sont inexistantes à la fin du premier âge du Fer, sur la base des productions céramiques tout du moins (Mohen 1980 : pl. 146, nos 1 et 7). Ce motif est présent sur un vase du Bronze moyen lusacien de la tombe 3 de Dresde‑Niedersedlitz, dans la nécropole Bronze moyen‑récent de Pietole et clans la terramare de Cavazzoli (Coblenz 1958 : pl. D62, no 5 ; Lombardie : Bonghi Jovino 1970 : fig. 3, no 9 ; Emilie‑Romagne : Säflund 1939 : pl. 7, no 2).
169Les seules comparaisons convaincantes, alliant forme et décor, sont celles que l’on fait avec les céramiques des tombes d’Arbesthal, d’Hippersdorf et du dépôt de vases de Maisbirbaum en basse Autriche, toutes datées de la fin du Bronze moyen (Willwonseder 1937 : pl. 9, no 5, 8, no 5 et 19, rios 6 et 7).
170Vase bisegmenté à rebord parallèle (fig. 16, no 15)
171Il est apparenté au précédent par la qualité de sa finition, son aspect lissé soyeux et brillant, et la couleur grise de sa face externe. L’élément le plus proche provient de la tombe 1 d’Echainvilliers à Aulnay‑la‑Rivière, rapportée au Bronze final 2a, mais les caractéristiques physiques de notre exemplaire nous incitent à le classer au Bronze récent. L’irrégularité du décor laisse à penser qu’une préhension, ou un de ses points d’attache, se situait sur la partie supérieure. Ce fait permet de voir en l’urne du tumulus de Saint‑Menoux, à la datation imprécise mais antérieure au Bronze final 2, une seconde comparaison (Allier : Moret 1900 : pl. IV).
172Vase bisegmenté à décor cannelé (fig. 18, no 19)
173Ses caractéristiques physiques le rapprochent du précédent. Le décor qu’il porte est attesté dans l’est de la France et en Italie du Nord à la fin du Bronze moyen, ainsi qu’au début du Bronze final (Bonnet 1974 : fig. 12, no B15 ; Rageth 1974 : pl. 63, no 5 ; Perini 1976 : fig. 55).

FIG. 18 – 1 à 12 : coupes attribuables au Bronze final 2a ; 14 à 16 : écuelles à rebord attribuables au Bronze final 2a ; 13, 17 à 24 : jattes et fragments.
174Fragment décoré de profondes incisions, de carrés estampés et d’une cannelure circulaire (fig. 16, no 14)
175Des rapprochements nous conduisent dans le Jura de Souabe à Mehrstetten et Tailfingen, et dans le Bassin parisien à Videlles et au Fort‑Harrouard à Sorel‑Moussel, de la fin du Bronze moyen au début du Bronze final (Unz 1973 : pl. 5, no 8, 6, nos 1 et 2 ; Essonne : Mohen 1977, no 191 ; Eure‑et‑Loir : Sandars 1957 : fig. 74, nos 3 et 4).
176Tessons ornés d’un méandre irrégulier incisé profondément et garni d’impressions (fig. 18, no 22)
177L’absence de contexte stratigraphique leur enlève beaucoup de valeur, mais on peut reconnaître en eux les témoins des productions caractéristiques des groupes apenniniques d’Italie centrale et méridionale (Puglisi 1959 ; Fugazzola Delpino 1976), bien que dans ces régions les motifs spiraliformes dominent très largement sur les méandres. Les fragments donzérois apparaissent les plus septentrionaux, lorsqu’on les confronte à la cartographie des décors de style apenninique du sud‑est de la France récemment dressée par B. Dedet (1985 : fig. 5).
178L’un des nombreux tessons de Camp‑Redon à Lansargues est très semblable au nôtre et une datation du Bronze moyen et du début du Bronze final a pu être proposée pour les exemplaires languedociens (Mendoza, Prades 1979 : pl. 6, no 22 : Roudil 1972 : 98). Les fouilles récentes menées sur les sites lagunaires n’ont pas confirmé une date si ancienne, puisqu’aucun niveau de Camp‑Redon n’est antérieur au Bronze final 2 (Dedet, Py 1985 : 9‑10). Cette dernière datation prévaut également pour C. Lagrand, à propos des témoins apenniniques provençaux (Lagrand 1976 : 455), mais l’absence de complexes céramiques du Bronze récent dans le sud‑est de la France ne nous autorise pas plus à fixer avec certitude la date d’apparition de ces produits qu’à rejeter une datation antérieure au Bronze final 2.
2.6.3 Le mobilier métallique
2.6.3.1 La parure
179Bracelet à extrémités rétrécies, de section losangique (fig. 52, no 4)
180Il présente un décor incisé partiellement restitué par symétrie et s’apparente à ceux des dépôts de Pont‑d’Ain et de Chéry à Malassis (Ain : Millotte 1963 : pl. 5, no 8 ; Cher : Briard et alii 1969 : nos 98 et 99). Cette forme est très répandue en Alsace, en Wurtemberg et dans le Jura de Souabe (Schaeffer 1926 : fig. 7, no 2 ; Zumstein 1964 : fig. 34 ; Holste 1953 : fig. 4, no 14 ; Pirling et alii 1980 : pl. 33J, nos 24 et 25), mais de nombreux modèles proviennent de la région roannaise et du Languedoc (Roman 1975 : fig. 2 ; Roudil 1972 : fig. 37 et 38). Les contextes céramiques de la grotte des Duffaits et de Saint‑Paul‑de‑Varces montrent que les affinités septentrionales qui s’affirment dans ces parures sont également perceptibles dans la céramique (Charente : Gomez 1980 : fig. 18 ; Isère : Bocquet 1963b ; 1969 : fig. 91, nos 13 et 14). Les contextes funéraires permettent de les rapporter à la fin du Bronze moyen, alors qu’ils figurent dans certains dépôts à la phase suivante.
181Epingle à tête évasée (fig. 52, no 5)
182Un fragment appartint vraisemblablement à une épingle à tête évasée.
183Epingle à grosse tête globuleuse (fig. 52, no 10)
184Décorée de deux séries de deux incisions encadrant trois triangles hachurés, elle possède un col orné d’un chevron et de lignes incisées. Elle rentre dans la catégorie des épingles à tête de pavot, bien qu’elle n’en possède pas les gradins caractéristiques. Les exemplaires les plus proches par la forme et l’ornementation sont ceux des palafittes de Corcelettes à Grandson (Vaud) et des Eaux‑Vives à Genève (Beck 1980 : pl. 44, nos 19 et 20), de Sivry‑les‑Arnay et de l’incinération du tumulus 5 du Pont‑de‑Chabestan (Côte‑d’Or : Nicolardot 1968 : pl. C, no 11 ; Hautes‑Alpes : Courtois 1968 : fig. 46).
185Alors que les deux premières passent pour typiques du Bronze D, la dernière a souvent été attribuée au Bronze final 3, sur la base d’une série de découvertes faites anciennement sur les sites littoraux des lacs alpins (Audouze, Courtois 1970 : 2.3‑24, no 111). Pour les exemplaires d’Auvernier, V. Rychner (1979 : 103) admet une datation du début du Bronze final et explique par des pratiques cultuelles la présence d’objets antérieurs aux premières manifestations humaines dans les sites palafittiques. Une série de complexes exhumés récemment sur le bord des lacs suisses confirment ces associations d’objets d’âges divers au Bronze final.
186Il n’est pourtant pas inutile de revenir sur la datation de l’épingle de Chabestan, pour remarquer que les formes céramiques des incinérations des tumulus 4 et 9 (Courtois 1968 : fig. 20 ; Martin 1902), n’ont pas été retrouvées dans les séries du Bronze final 3b récemment constituées de la grotte de la Chauve‑Souris, de Saint‑Ferréol‑Trente‑Pas et des grottes de la basse vallée de l’Ardèche (Drôme : Vital 1984 ; Laudet, Daumas 1985). Elles présentent par contre des traits typologiques (cannelures horizontales ou obliques, languette horizontale asymétrique détourée par une cannelure) présents au Bronze final 2a sur les formes de la Baume des Anges (fig. 27). On peut en conclure que les deux seules incinérations de Chabestan sont les plus anciennes sépultures de cette nécropole et qu’elles datent du début du Bronze final.
187Epingle à tête sphérique et col renflé (fig. 52, no 11)
188Nous la classons au Bronze récent, puisque c’est la datation qu’indiquent les épingles des nécropoles lombardes de Canegrate, tombe 6 et de Monza. L’inhumation 27 des Gours‑aux‑Lions à Marolles‑sur‑Seine livra un individu de forme approchante (Rittatore Vonwiller 1953‑54 : pl. XIII ; Vannacci Lunazzi 1971 : pl. V, no 6 ; Seine‑et‑Marne : Brun 1986 : pl. 17, no 12).
2.6.3.2 Les armes et les outils
189Poignard à languette perforée (fig. 52, no 13)
190La fragmentation de la soie ne permet pas de voir s’il s’agit d’un poignard à languette bi‑ ou tripartite (Briard, Mohen 1983 : types 231 et 3). Son contour général et le martelage bilatéral de la languette le rapprochent d’un des poignards de la station littorale de Peschiera, daté du Bronze final 1 (Vénétie : Müller‑Karpe 1959 : pl. 107, no 21).
191Couteaux à soie simple (fig. 52, nos 14 et 15)
192Ils ne sont pas caractéristiques d’une phase précise du Bronze final, mais on notera que des formes de petite taille sont connues au début du Bronze final (Beck 1980 : pl. 10, no 15), comme dans le dépôt de Sion (Haute‑Savoie : Bocquet, Lebascle 1976 : fig. 2, no 6).
2.6.4 Bilan typochronologique
193L’étude typologique des céramiques de la Baume des Anges permet enfin d’isoler dans la moyenne vallée du Rhône un ensemble conséquent et caractérisé du Bronze récent (fin du Bz C et Bz D).
194Un paradoxe subsiste par la présence d’objets métalliques classiques de la fin du Bronze moyen, alors que peu de céramiques relèveraient de ce stade. L’attitude parfois conservatrice des Protohistoriques envers les objets en bronze explique peut‑être ce fait ; en Provence, C. Lagrand (1968 : 144) a noté de tels asynchronismes, des individus du Bronze moyen étant incorporés à des séries du Bronze final. Pourtant, des dépôts métalliques, comme celui de Porcieu‑Amblagnieu (Isère : Bocquet 1969), et certains complexes, tel celui de la couche 5 de la grotte Murée de Montpezat (Courtin 1962 et 1976), semblent bien s’être constitués à la fin du Bronze moyen et caractériser un troisième stade de cette phase.
195Le caractère lacunaire de la documentation disponible peut constituer une explication à la difficulté de discriminer, par la seule confrontation typologique, les ensembles typochronologiques BM 3 et BF 1.
2.7 Le Bronze final 2a
2.7.1 Données chronologiques générales
196Le site d’En‑Raillon à Bavois, sur le Plateau vaudois, est le seul à fournir des indices chronologiques. La plus ancienne occupation, qui livra du mobilier céramique relevant de la fin du Bronze final 2a (couche 5b), se placerait vers 1500 av. J.‑C., date fort ancienne en regard de la chronologie conventionnelle et de celle de l’horizon B (Bz D ‑ Ha A) de Savognin‑Padnal (Vital, Voruz 1984 : 95) (fig. 8).
197Dans la moyenne vallée du Rhône, le scialet funéraire du bois des Vouillants à Fontaine est le complexe le plus représentatif du Bronze final 2a (Isère : Bocquet 1963a et 1969).
198La couche 5 de la fosse Fl de la Baume des Anges relève également de ce stade (fig. 6).
199Les ensembles du Bronze final de la grotte des Cloches à Saint‑Martin‑d’Ardèche (Vital 1986b), postérieurs au Bronze final 2a, ont été utilisés pour confirmer par défaut certains traits propres à cette période.
200Dans le Midi, la séparation des différentes phases du Bronze final 2 semble malaisée (Lagrand 1976 ; Dedet, Py 1985), la seule stratigraphie ayant été relevée dans le couloir de la grotte du Hasard à Tharaux, où les couches 2 et 3 correspondent respectivement au Bronze final 2b et 2a (Roudil 1972 : 163).
2.7.2 Le mobilier céramique
2.7.2.1 Caractéristiques physiques
201Les principales caractéristiques physiques des poteries du Bronze final 2a ont été exposées dans le paragraphe 2.6.2.1. Retenons qu’elles s’individualisent par la progression des pâtes marron à marron‑rouge et par la fréquence des pâtes feuilletées. Les surfaces sont le plus souvent de coloration brune à noire.
2.7.2.2 Les coupes
202Coupe à anse, à lèvre épaissie biseautée (fig. 18, no 1)
203Ces profils segmentés sont connus dès le Bronze moyen en Italie du Nord à Molina di Ledro, Bor di Pacengo ou Fiavè‑Carera (Rageth 1974 : pl. 61, no 2 ; Aspes, Fasani 1967‑68 : fig. 5, no 3 ; Perini 1972 : fig. 18, no 286). Quelques éléments de Camp‑Redon à Lansargues (Hérault : Prades et alii 1985 : fig. 27, no 7 et 29, no 19), de la Baume de Gigny (Pétrequin, Vuillemey 1988 : fig. 23, no 1) et du Castellaro de Zignago (Ligurie : Scarani, Mannoni 1974 : fig. 4) orientent la datation de cette forme rare vers le Bronze final 2a.
204Coupe à rebord et décor peigné (fig. 18, no 2)
205Ce sont à nouveau des récipients de la Baume de Gigny mais surtout de Lumellogno (Piémont : Negroni Catacchio 1980‑81 : fig. 37) qui s’en rapprochent le plus. Le décor peigné grossier est très fréquent sur les jarres à rebord ou à col du Bronze final 2a de la moyenne vallée du Rhône.
206Coupes à carène vive (fig. 18, nos 3 et 4)
207Elles sont une des composantes méridionales, car représentées sur les gisements de Camp‑Redon à Lansargues, de Notre‑Dame du Brusc à Châteauneuf‑de‑Grasse (Alpes‑Maritimes), dans la couche 4b de la grotte Murée de Montpezat, à Castellaro di Zignago et dans la grotte Pollera à Finale Ligure (Prades et alii 1985 : fig. 26 ; Lagrand 1968 : pl. 14, nos 5 et 6 ; pl. 54, nos 17 et 20 ; Scarani, Mannoni 19974 : fig. 3 ; Bernabo Brea 1946 : pl. LIV).
208Coupe à ressaut et cannelures orthogonales (fig. 18, no 6)
209Ces coupes profondes sont attestées à Vaux‑les‑Prés, sur le Châtel d’Arrufens à Montricher, et postérieurement dans la grotte des Lunettes à Vallon‑Pont‑d’Arc (Pétrequin, Urlacher 1967 : fig. 5, no 7 ; Pousaz 1984 : pl. 27 et 29, no 1).
210Coupes à cannelures horizontales (fig. 18, nos 7 à 9)
211Proches de la précédente, on les confrontera également avec celles de la Baume de Gigny et de Camp‑Redon à Lansargues (Vuillerney 1976 : fig. 63, no 11 ; Pétrequin, Vuillemey 1988 : fig. 23, nos 4 et 6 ; Prades et alii 1985 : fig. 27, no 17).
212Coupes à décors digités (fig. 18, nos 11 et 12)
213Ces décors sont tout à fait caractéristiques du Bronze final 2a régional (fig. 8, nos 26, 27 et fig. 30), tout comme les coupes profondes qui les portent en règle générale.
214Coupe à paroi discontinue, à anse et cordon digités (fig. 18, no 10)
215Le Châtel d’Arrufens sur le Plateau vaudois, ainsi que l’inhumation 19 des Gours‑aux‑Lions à Marolles‑sur‑Seine, ont livré des formes comparables, avec le même décor dans le premier cas (Pousaz 1984 : pl. 4, no 6 ; Seine‑et‑Marne : Mordant 1970 : fig. 11, no 2).
216Pied à décor cannelé (fig. 18, no 13)
217Un fragment irrégulier et profond pourrait avoir appartenu à une coupe du Bronze final 2a.
2.7.2.3 Les jattes
218Jatte à téton et cannelures orthogonales (fig. 18, no 17)
219Les éléments du décor de ce vase très fragmenté renvoient aux séries de la Bassée et des vallées de l’Yonne et du Rhin (Mordant 1970, Unz 1973, Brun 1986).
220Jatte à méplat et téton peu saillant (fig. 18, no 20)
221Cette forme n’a semble‑t‑il pas été rencontrée en dehors des sites de la moyenne vallée du Rhône et du Languedoc tels la grotte des Lunettes à Vallon‑Pont‑d’Arc et Camp‑Redon à Lansargues (Prades et alii 1985 : fig. 24, no 27).
222Jatte à anse ? (fig. 18, no 21)
223Ses caractéristiques physiques nous la font rattacher au Bronze final 2. La préhension brisée serait une anse dont le point d’attache inférieur présente une perforation verticale. Des formes approchantes proviennent de la Cauna de Martrou à Mas‑de‑Cours, de Camp‑Redon à Lansargues et de la fosse 2 de la grotte du Puits à Esparron‑de‑Verdon (Aude : Gasco 1983 : fig. 7, no 5 ; Prades et alii 1985 : fig. 22 et 24 ; Alpes‑de‑Haute‑Provence : Lagrand 1968 : pl. 25, no 2).
2.7.2.4 Les jattes et les écuelles à rebord
224Ces formes à segmentation généralement médiosommitale, non ornées ou à décors cannelés variés, ont depuis longtemps retenu l’attention des chercheurs (Sandars 1957 ; 130 ; Millotte 1963 : 147 ; Niederlender et alii 1966 : 171 ; Linz 1973 : 56). Leur position chronologique a été précisée depuis une dizaine d’années aboutissant, comme en Franche‑Comté par exemple, au regroupement de la plupart des types retenus (Daugas, Pétrequin 1970) dans une phase ancienne du Bronze final (Pétrequin 1982). Dans la moyenne vallée du Rhône, il n’est pas permis de bâtir un schéma évolutif comparable à ceux du nord‑est de la France (Unz 1973 ; Mordant et alii 1977 ; Brun 1986). Le complexe de la structure Fl (couche 5) de la Baume des Anges (fig. 6) conduirait à un classement des formes au sein du BF 2a, les jattes à rebord existant dès le Bronze récent (2.6.2.5).
225Des écuelles à rebord furent toutefois découvertes dans des complexes du Bronze final 2b, dans la couche 1 de la grotte du Prével Supérieure à Montclus, dans le niveau A1 de la Baume Sourde à Francillon et à La Roque Saint‑Christophe à Peyzac‑le‑Moustier (Gard : Roudil 1972 : fig. 62 à 68 ; Cornet 1963 : fig. 5 ; Vital 1988 : fig. 5 ; Dordogne : renseignement J. Roussot‑Larroque et Roussot‑Larroque 1988). La stratigraphie du site vaudois de Bavois‑en‑Raillon illustre bien ce phénomène d’évolution régulière durant le Bronze final 2 (Vital, Voruz 1984).
226Un type particulier, surbaissé (fig. 19, nos 1 et 2, fig. 21, no 1, fig. 22, no 7, fig. 23, no 8) a été cartographié avec ses homologues du Bronze final 2b (2.9.2.5 : fig. 54B).
227Ecuelles surbaissées
228Leur production est localisée à la bordure occidentale des Alpes, mais ce phénomène d’aplatissement est également attesté au Bronze final 1‑2a dans la Plaine padane, sur les sites de Cop Roman, de Castellaro‑Lagusello (couche A) et de Sabbioneta (Salzani 1976 : fig. 1, nos 2 et 5 ; Piccoli 1982b : pl. 4, nos A et C ; De Marinis 1980 : pl. VI, nos 1, 3, 4 et 6). Il est beaucoup moins marqué en Catalogne, où la grotte du Reclau‑Viver reste le meilleur exemple (Pons I Brun 1984 : fig. 58, nos 4 à 6).
229Jattes et écuelles à rebord, non décorées (fig. 19, nos 1 à 19)
230Elles se comparent à celles de la grotte de La Fontaine de La Roche à Courchapon, du tumulus 94 de Haguenau‑ Kurzgeländ, de la grotte de Roucadour à Thémines, de l’incinération no 1 de Montot, de la couche 1 de la grotte du Prével Supérieure et de la grotte d’Antonnaire à Solaure (Doubs : Kimmig 1954 : fig. 3, no 14 ; Richard 1980 : nos 171, 172, 179 ; Bas‑Rhin : Unz 1973 : pl. 26, no 3 ; Lot : Arnal et alii 1969 : fig. 10, no 2 ; Haute‑Saône : Pétrequin 1984 : fig. 3, no 2 ; Roudil 1972 : fig. 62, no 8 ; Drôme : inédit, fouilles A. Héritier). Ces sites leur assurent une datation du Bronze final 2a, ce que confirment les formes de la nécropole de Pougues‑les‑Eaux (Nièvre : Jacquinot, Usquin 1878 : pl. 4, nos 2 et 4 ; Kimmig 1952 : fig. 20E, no 1 et 21A, no 1 ; Bouthier et alii 1988 : fig. 2 et 3), découvertes dans un cas avec une épingle à tête cylinclro‑bitronconique attribuée au Bronze final 2 (Mordant, Prampart 1976 : 159 et 160). Ce type de parure ne doit pas apparaître avant cette phase, la station de Peschiera (Vénétie) généralement rapportée au Bronze récent et qui en a livré plusieurs exemplaires, n’étant pas chronologiquement homogène comme l’a démontré R. De Marinis (1972 et 1982).
231Jalles et écuelles à rebord, à méplats (fig. 20, nos 1 à 13 et 15 à 20)
232Elles apparaissent au sud des Bassins parisien et rhénan, nécropole du Claveau à Gièvres, Marvelay‑Sully, grotte du Pontet à La Burbanche, couche 1 de la grotte du Prével Supérieure à Montclus, grotte des Lunettes à Vallon‑Pont‑d’Arc et grotte d’Antonnaire à Solaure (Loir‑et‑Cher : Cordier 1977 : fig. 15, no 2 ; Saône‑et‑Loire : Millotte 1959 : fig. 59 ; Ain : Bonnamour 1972a : fig. 1 ; Roudil 1972 : fig. 68, no 4). Ces sites sont rapportés au Bronze final 2a, plus rarement au milieu du BF 2.
233Jattes et écuelles à rebord, à décor de cannelures verticales (fig. 21, nos 1 à 16)
234Elles semblent particulièrement bien représentées dans les Alpes occidentales au Bronze final 2a, couche 4ab de la grotte des Sarrasins à Seyssinet‑Pariset et grotte du Hasard à Tharaux (Bocquet 1976b : fig. 52, no 11 ; Roudil 1972 : fig. 70, no 8). Elles figurent dans les inventaires de la grotte de Courchapon, de la station du Chemin de Connantray à Ecury‑le‑Repos et à La Roque‑Saint‑Christophe à Peyzac‑le‑Moustier (Kimmig 1954 : fig. 2, no 2 ; Richard 1980 : nos 192, 195, 197, 198 ; Marne : Brisson, Hatt 1966 : fig. 9, no 16 et 10, no 2 ; Sandars 1957‑ fig. 67, no 3).
235Deux cas d’association avec des coupes à décor interne d’arceaux incisés, du Bronze final 2b, sont fournis par le niveau Al de la Baume Sourde à Francillon et par le site de plein air du Vieux‑Bourg à Vénissieux (Cornet 1963 : fig. 5, no 1 ; Vital 1988 : fig. 5, nos 2 et 3, fig. 4, no 12)
236Jattes et écuelles à rebord et à décor de cannelures borizontales (fig. 22, nos 1 à 14, 18 à 21)
237Si ce type est fréquent dans la moitié nord de la France dans la tombe 105 de la nécropole de La Colombine à Champlay, à Escolives‑Sainte‑Camille, à Pont‑sur‑Yonne, dans la grotte de Lains et dans l’inhumation 12 de la nécropole des Vicreuses à Pougucs‑les‑Eaux (Lacroix 1957 : fig. 71 ; Kapps 1969 : fig. 5 ; Unz 1973 : pl. 37 ; Prampart 1982 fig. 58a ; Daugas, Pétrequin 1970 : fig. 6, no 14 ; Bouthier et alii 1988 : fig. 2), il est également présent dans d’autres complexes du Bronze final 2a à Férolles Le Parterre clans le Loiret, dans la couche A2 de Roucadour à Thémines, dans les horizons inférieurs de la grotte des Cloches à Saint‑Martin‑d’Ardèche et dans la grotte d’Antonnaire à Solaure (Cordier 1977 : fig. 3, no 5 ; Niederlender et alii 1966 : pl. 13, no 1 ; Ardèche : Vital 1986b : fig. 5, no 10). Si un fragment est issu de la couche 5 de la fosse Fl de la Baume des Anges (fig. 6, no 23), ce décor est absent sur ces formes dans le sud de la France.
238Jatte à languette horizontale et décor cannelé horizontal (fig. 22, no 19)
239Ce type est représenté du Bronze moyen au début du Bronze final dans la vallée de l’Yonne à Maillot, Bassou et Misy‑sur‑Yonne (Mordant et alii 1982 : fig. 49, no 26b ; Unz 1973 : pl. 36, no 6 ; Mordant et alii 1977 : fig. 11, no 25).
240Jattes et écuelles à rebord à décors cannelés borizontaux et verticaux (fig. 23 et 24)
241Ce sont des récipients classiques du début du Bronze final. Ils apparaissent dès le Bronze final 1, tombe 2 d’Altheim, et leur nombre s’accroît au Bronze final 2a : incinération 5 et inhumation 18 de la nécropole des Gours‑aux‑Lions à Marolles‑sur‑Seine, nécropole de Pougues‑les‑Eaux (Sarre : Kolling 1968 : pl. 66, no 9 ; Mordant 1970 : fig. 30, nos 5 et 10, no 2 ; Bouthier et alii 1988), bien que C. Unz (1973) considère que ces deux derniers sites appartiennent au Bronze D. Au Bronze final 2a se classent aussi une partie du mobilier de Courchapon (Pétrequin et alii 1985 ; Richard 1980 : no 187) et les séries de la grotte des Escabasses à Thémines, de la couche 1 de la grotte du Prével Supérieure à Montclus, de l’abri de Barne Bigou et du scialet funéraire des Vouillants à Fontaine, de La Balme et de Villars‑de‑Lans (Lot : Lorblanchet, Genot 1972 : fig. 2 ; Roudil 1972 : fig. 62, no 2 ; Isère : Bocquet 1969 : fig. 60, no 16 ; 1963a : fig. 2, no 14 ; Bocquet, Reymond 1976 : fig. 80, no 2 ; Bocquet 1969 : fig. 89, no 17). Dans la Drôme et en Ardèche, citons les fragments de la Baume Sourde et de la grotte des Cloches (Blanc et alii 1956 : fig. 2, no 9 ; Vital 1986b : fig. 5, no 7), et celui du Rocher des Doms à Avignon pour la Provence, où ces motifs sont extrêmement rares (Vaucluse : Gagnière et alii 1962 : fig. 8, no 5).
242Couples de cercles imprimés (fig. 24, no 12)
243Ils datent du Bronze D en Bavière à Straubing » Im Königreich », tombe 30 (Hundt 1964 : pl. 62, no 3), mais ce motif a dû s’étendre par relais jusqu’au bas Rhône, comme l’indiquent notre forme du Bronze final 2a et celle de la grotte du Hasard à Tharaux (Roudil 1972 : fig. 70, no 8).
244Jattes et écuelles à rebord, à base plate et décor cannelé (fig. 19, no 20 à 25)
245Trois d’entre elles sont restituées graphiquement. Les bases plates sont assez rares sur les récipients du début du Bronze final, elles ne domineront qu’ensuite, au Bronze final 2b, dans les régions où ces deux phases s’individualisent nettement. Les décors cannelés sont par contre semblables à ceux des autres écuelles et jattes à rebord du Bronze final 2a. Les points de comparaison sont en majorité septentrionaux, tombe de Schweighouse, tombe 3 de Böckweiler, grotte de Courchapon, nécropole du Claveau à Gièvres, inhumation 20 de Pougues‑les‑Eaux et tombe du Martrois (Bas‑Rhin : Unz 1973 : pl. 30, no 3 ; Sarre : Kolling 1968 : pl. 38, no 19 ; Kimmig 1954 : fig. 2, nos 4 et 5 ; Daugas, Pétrequin 1970 : fig. 3 ; Richard 1980 : nos 136 à 140 ; Cordier 1977 : fig. 15, no 1 ; Abauzit 1965 : fig. 3, no 2 ; Bouthier et alii 1988 : fig. 3 ; Côte‑d’Or : Nicolardot 1968 : pl. C, no 17). Dans le bassin du Rhône, citons les vases du camp de Châne à Béligneux, de la couche 4ab de la grotte des Sarrasins à Seyssinet‑Pariset, de la grotte du Pontiar en Ardèche (Ain : Collectif 1982 : pl. 37, no 137 ; Bocquet 1976b : fig. 52, no 9).
246Ces formes subsistent ensuite parmi quelques complexes du Bronze final 2b, telles la couche 1 de la grotte du Prével Supérieure à Montclus et la sépulture 5 du bois des Hauts à Tigy (Roudil 1972 : fig. 62, nos 4 et 6 ; Cordier 1977 : fig. 7, no 5a). Ce fait nous était suggéré par le décor impressionné au peigne appliqué sur l’encolure d’une jatte (fig. 19, no 1), qui est un trait typologique bien plus fréquent au Bronze final 2b qu’au Bronze final 2a (BF 2b : fig. 38, nos 5, 8 à 11 ; BF 2a : fig. 24, no 6).
247Jattes et écuelles à segmentation médiane et à décor cannelé (fig. 22, nos 15 à 17)
248Ces trois formes renvoient aux ensembles décrits précédemment en ce qui concerne leur répartition et leur datation : grottes de Lains, de Gigny et de la Roche Chêvre à Sassenage (Daugas, Pétrequin 1970 : fig. 6 ; Millotte 1975 : fig. 11 ; Isère : Bocquet 1969 : fig. 94, no 4), une filiation typologique étant probable à partir des céramiques des tumulus de la région de Haguenau (Schaeffer 1926 : pl. 14). C’est peut‑être en ce sens que doit être considérée la forme proche, certainement du Bronze final 1, issue de la fosse 25 de La Roberte à Châteauneuf‑du‑Rhône.
249Jattes à rebord, à segmentation sommitale et à cannelures horizontales (fig. 18, nos 14 à 16)
250Ces formes sont caractéristiques des productions méridionales. Elles offrent des analogies avec les exemples provençaux du Brusc à Châteauneuf‑de‑Grasse, de Saint‑Pierre‑de‑Tourtour, de la grotte des Fées à Châteauvieux et de l’aven de Vauclare à Esparron‑de‑Verclon (Lagrand 1968 : pl. 13, nos 1 à 3, 15, nos 9, 81, no 1, 19, no 3, 26, no 3), attribuées au Bronze final 2 (Lagrand 1976). Elles tirent leur origine des jattes de la fin du Bronze moyen décorées dans le style de « Bor » et représentées dans les grottes ligures des Arene Candide et dell’Acqua à Finale Ligure (Bernabo Brea 1946 : pl. 1.1 V). Dans la plaine du Pô, on les retrouve ensuite dans les incinérations A et F de Scamozzina di Albairate, dont la datation est toujours sujette à discussion (Vannacci Lunazzi 1971 : pl. 1, nos 3 et 7 ; Negroni Catacchio et alii 1979 : 113 à 116). Comme nombre de nécropoles lombardes, celle de Scamozzina ne peut prétendre à l’homogénéité chronologique, ce que confirment à nos yeux les différences entre les urnes à base à dépression des tombes B et J et celles à pied dégagé de style « Proto‑Villanovien » des tombes A et F.
251Dans la moyenne vallée du Rhône, la position chronologique des plus anciennes jattes à segmentation sommitale est suggérée par celle de l’ensemble 10‑11 de la grotte de la Chauve‑Souris, du Bronze final 1 (Vital 1984 : pl. 140, no 11). Plus au nord, la tombe 1 de la nécropole de Vuadens‑le‑Briez, rapportée au Bronze D, renfermait le témoin le plus septentrional de ce type (Fribourg : Schwab 1982 : no 3).
252Ecuelles à rebord, à décor cordé (fig. 21, nos 17 et 18)
253L’absence de comparaison ne facilite pas leur datation, bien que les formes appartiennent au répertoire du Bronze final 2a ; il pourrait s’agir d’une production locale. Notons toutefois que le décor à la cordelette est appliqué sur un récipient de la tombe 80 de la nécropole lombarde de Canegrate, au Bronze D (Rittatore Vonwiller 1953‑54 : pl. 11).
254Jatte à rebord court et décor cannelé (fig. 25, no 2)
255Elle est présente entre la fin du Bronze moyen et le Bronze final 2a à Misy‑sur‑Yonne, dans la grotte de Vaux‑les‑Prés et à Schweighouse (Mordant et alii 1977 : fig. 11, nos 21 et 24 ; Pétrequin, Urlacher 1967 : fig. 6, no 3 ; Unz 1973 : pl. 30, no 11). Le rebord, attesté au Bronze final 2a sur un exemplaire de la couche 3 du Couloir de la grotte du Hasard à Tharaux, tendrait à la placer à ce stade dans la région (Roudil 1972 : fig. 59, no 1).
256Vases à décois de cannelures obliques (fig. 20, nos 22 à 24)
257Leur fragmentation ne permet pas une détermination précise. Le décor est attesté au Bronze final 2a dans la nécropole de Pougues‑les‑Eaux, dans le scialet funéraire du bois des Vouillants à Fontaine et au Tessin dans les nécropoles d’Ascona et de Gorduno (Bouthier et alii 1988 : fig. 2 ; Bocquet 1976a : fig. 3, no 3 ; Crivelli 1953‑ 54 : pl. XXIX, nos 1 et 4 ; Primas 1972 : fig. 1, no 1), et au Bronze final 2b dans la couche 1 de la grotte du Prével Supérieure à Montclus (Roudil 1972 : fig. 62, no 6 et 63, no 5), sur des formes du Bronze final 2a.
258Ecuelle à décor interne (fig. 24, no 14)
259Les décors internes à base de cannelures sont connus aussi bien au Bronze final 2a comme à Verjux La Marre Grillot (Saône‑et‑Loire : Thévenot 1985 : fig. 21, no 7), que dans le mobilier de transition BF 2a/2b de la fosse F2 du bois des Refuges à Misy‑sur‑Yonne (Mordant et alii 1977 : fig. 31, nos 5 et 13), ainsi que dans les séries du Bronze final 2b de Neckarsulm (Bade Wurtemberg : Delin 1972 : pl. 19, nos 23 et 25). La forme très aplatie pourrait être un peu plus récente que le Bronze final 2a, au vu des exemplaires découverts dans les horizons inférieurs (Bronze final 2b ancien) de la grotte des Cloches à Saint‑Martin‑d’Ardèche (Vital 1986b : fig. 5).
260Cannelures rayonnantes (fig. 20, no 7)
261Tracées sur la partie inférieure d’une écuelle, elles sont datées du Bronze final 2a dans la grotte de Châteauvieux à Aiguèze (Gard : inédit, renseignement A. Huchard) et du milieu du Bronze final 2 dans la grotte des Cloches à Saint‑Martin‑d’Ardèche. Des cannelures identiques décorent les vases de Camp‑Redon, de Blois‑sur‑Seille (Jura), de Courchapon et de Gigny (Prades et alii 1985 : fig. 25, no 1 ; Daugas, Pétrequin 1970 : fig. 8, no 2 ; Richard 1980 : nos 206 et 207 ; Pétrequin, Vuillemey 1988 : fig. 23, no 3).
262Arceaux cannelés (fig. 20, no 6, fig. 24, nos 10 et 11)
263Toujours sur les parties inférieures, ils sont bien représentés en Italie du Nord à Cisano et Bor di Pacengo au Bronze moyen (Fasani 1980 : pl. 40 et 42 ; Aspes, Fasani 1967‑68 : fig. 4, no 2), ainsi qu’au Bronze final 2 en Provence à Châteauneuf‑de‑Grasse et dans la couche 4b de la grotte Murée à Montpezat (Lagrand 1968 : pl. 16 et 54, no 20).
264Décor impressionné peu profond (fig. 21, no 19)
265Une écuelle présente sur la panse un décor impressionné peu profond, certainement obtenu au peigne, et sans comparaison directe, ce qui ne permet pas d’affecter ce type à un stade précis du Bronze final 2.
266Les fonds de ces jattes et écuelles à rebord sont rarement connus. Deux fragments indiquent qu’ils durent être arrondis, et présenter une cupule centrale (fig. 21, nos 20 et 21).
2.7.2.5 Les gobelets
267Gobelet sans rebord (fig. 18, no 23)
268Seules les caractéristiques physiques de celui‑ci, semblables à celles d’un autre exemplaire (fig. 25, no 7), permettent de le rattacher au Bronze final 2.
269Gobelet à rebord, à anse et à méplats (fig. 20, no 14)
270Cette forme peu courante semble être un élément méridional que l’on retrouve dans les séries de Camp‑Redon à Lansargues et de l’aven de Vauclare à Esparron‑de‑Verdon, à quelques variations près, mais plus encore dans la Plaine padane dans la couche 1 de Cop Roman à Gazzo‑Veronese et sur la station palafittique piémontaise de Viverone (Prades et alii 1985 : fig. 22, no 11 et 24, no 24 ; Lagrand 1968 : pl. 27, no 1 ; Salzani 1976 : fig. 1, no 4 ; inédit, renseignement L. Fozzati). Les méplats orienteraient la datation vers le début du BF 2.
271Gobelet à col et décor cannelé (fig. 20, no 21)
272Cette forme atteint une fréquence remarquable au milieu du Bronze final (BF 2b‑3a), mais le décor cannelé que présente notre individu plaide pour une datation du Bronze final 2a. Le rapprochement le plus direct nous conduit à La Balnie‑les‑Grottes (Isère : Bocquet 1987 : fig. 3, no 3).
273Gobelet à rebord, à anse et décor unguéal (fig. 25, no 1)
274C’est une forme représentée au nord des Alpes dès le Bronze moyen dans la tombe 5 du tumulus 6 de Fleckenhau à Mehrstetten et sur le site de Pfäffikon (Jura de Souabe : Pirling et alii 1980 : pl. 36 L ; Zurich : Zürcher 1977 : fig. 6, nos 19 et 20). Au sud des Alpes elle apparaît au Bronze récent et surtout au Bronze final 2, sur les stations du Lac de Viverone, de Châteauneuf‑de‑Grasse et de Camp‑Redon (Fozzati, Giolitto 1980 : fig. 12 ; Lagrand 1968 : pl. 11, no 6 ; Prades et alii 1985 : fig. 28, nos 12 et 13) qui offrent les meilleures comparaisons.
275Gobelet à partie supérieure discontinue cannelée, à segmentation basale et à rebord (fig. 25, no 4)
276Il trouve quelques évocations dans les gobelets des tombes du Bronze final 1 de la vallée du Neckar et d’Alsace (Unz 1973 : pl. 1, no 3 et 25, no 6). La rareté des confrontations directes laisse à penser qu’il s’agit d’un type régional dont un second représentant, décoré de cannelures bouclées, provient de la grotte aux Ours à Torcieu (Ain : Bonnamour 1972a : no 2).
277Gobelets à segmentation basale et décors cannelés (fig. 25, nos 7 à 9)
278Ces trois individus nous conduisent dans le Bassin parisien et dans la moyenne vallée du Rhin, avec la découverte de Misy‑sur‑Yonne et son décor de la fin du Bronze moyen, de Franckenthal et de Ludwigshafen‑ Mundenheim (Mordant et alii 1977 : fig. 10, no 1 ; Unz 1973 : pl‑ 18, no 5 et 20, no 13). En périphérie, la nécropole du Claveau à Gièvres est le seul point de comparaison (Cordier 1977 : fig. 15, no 3). Les caractéristiques techniques de nos trois récipients et leurs décors permettent de les rapporter au Bronze final 2a.
279Gobelet à rebord et décor cannelé (fig. 25, no 5)
280Il est ’attesté dès la fin du Bronze moyen dans les tumulus 8 de Hattenerstangen et 41 de Weissensee dans la forêt de Haguenau ainsi que dans la tombe d’IIerlheim, en basse Franconie, datée de la transition BF l‑2a (Unz 1973 : fig. 23, nos 5 et 9 ; Abels 1975 : fig. 3, nos 7 et 10). Dans les Alpes, la grotte de la Balme de Sollières‑Sardières a fourni un gobelet proche (Savoie : Benamour 1979 : fig. 4).
281Gobelet biconiqne à décor cannelé (fig. 25, no 10)
282Il évoque les formes du Bronze final 2a de Touraine, de Gièvres Le Claveau en Orléanais, des Gours‑aux‑Lions à Marolles‑sur‑Seine et de l’incinération 2 de Prépoux à Villeneuve‑la‑Guyard (Cordier 1961 : fig. 3 ; 1977 : fig. 15, no 5 ; Mordant 1970 : fig. 5, no 8 ; Mordant et alii 1979 : fig. 18, no 2).
2.7.2.6 Les pots à rebord à décor cannelé
283Pot à décor cannelé (fig. 25, no 3)
284Il s’agit d’une forme alpine connue avec un PSE médian dans la tombe 15 de Canegrate et dans la grotte de La Rousse à Sainte‑Marie‑du‑Mont, mais plus encore dans la grotte d’Antonnaire à Solaure au Bronze final 2a, ainsi que dans la grotte du Hasard à Tharaux (Rittatore Vonwiller 1953‑54 : pl. IX ; Bocquet, Degueurce 1976 : fig. 83, no 3 ; inédit ; Roudil 1972 : fig. 55, no 1).
2.7.2.7 Les jarres à col, à rebord et à décor cannelé
285Jarre à col et à décors cannelés (fig. 26, no 1)
286Cette forme est attestée dans la tombe de Beaujeu à Pont‑sur‑Yonne, dans la grotte de Rancogne, dans la sépulture 3 du Martroi à Férolles et dans la grotte de La Balme (Yonne : Prampart 1982 : fig. 59 ; Charente : Guillien 1968 : fig. 13 ; Gomez 1980 : fig. 57, no 10 ; Loiret : Cordier 1977 : fig. 2, no 3 ; Isère : Bocquet 1969 : fig. 29, no 34). Deux cas d’association avec des éléments du Bronze final 2b sont connus dans la sépulture 5 de la nécropole du bois des Hauts à Tigy (avec des arceaux cannelés) et dans la tombe 2 de la nécropole de Croix‑Tombée à Pérouge (Cordier 1977 : fig. 8, no 5c ; Ain : Vital 1988 : fig. 3, no 5). Il pourrait en être de même des formes de l’incinération Z7 d’Aulnay‑aux‑Planches et de la grotte de La Balme de Sollières‑Sardières (Marne : Brun 1986 : pl. 31, no 6 ; Savoie : Benamour 1979 : fig. 8 et 11).
287Des jarres à col identiques doivent être datées du Bronze final 2a (horizon de Binningen) dans les nécropoles de Rovio et de Locarno S. Jorio au Tessin (Castelfranco 1875 ; Primas 1972 : fig. 2).
288Jarre à décor cannelé orthogonal (fig. 26, no 2)
289Aux sites de comparaison invoqués précédemment nous ajouterons la nécropole des Vicreuses à Pougues‑les‑Eaux, la couche 3 de la grotte des Escabasses à Thémines et le site lagunaire de Camp‑Redon à Lansargues, le seul du Midi (Bouthier et alii 1988 : fig. 1 et 3 ; Lot : Lorblanchet, Genot 1972 : fig. 2, no 1 ; Prades et alii 1985 : fig. 30, no 11). Comme pour ce dernier, un classement au sein d’une phase avancée du Bronze final 2 n’est pas à exclure pour l’exemplaire de la grotte du Fortin à Veyrier‑du‑Lac (Haute‑Savoie : Oberkampf 1984 : pl. 42, no 1).
290Jarres à col parallèle et à décors cannelés (fig. 27 et 26, nos 6 à 11)
291Leur position chronologique fine n’est pas encore totalement assurée bien que la majorité d’entre elles appartienne au Bronze final 2a, un doute demeurant quant à leur présence au Bronze récent, notamment pour celles qui suivent.
292Jarres à partie supérieure décorée de cannelures horizontales (fig. 27, nos 1, 2, 4 et 5)
293Comme les exemplaires du Bronze final 2a (horizon de Binningen) de l’inhumation 18 des Gours‑aux‑Lions à Marolles‑sur‑Seine et des nécropoles haguenoviennes, tumulus 68 de Kirchlach et tumulus 57 d’Oberfeld (Mordant 1970 : fig. 10, no 5 ; Unz 1973 : pl. 25, no 13 ; 29, nos 7 et 8), elles dérivent des jarres du Bronze final 1 connues dans la nécropole de La Colombine à Champlay et sur le site des Roches de Videlles (Lacroix 1957 : no 81 ; Mordant 1975 : fig. 2, no 2 ; Mohen 1977 : no 188). Dans le sud‑est de la France, elles assurent également la descendance des formes du Bronze moyen 2 et du Bronze récent de la grotte Hannibal à Chastel‑Arnaud , de la salle IG de la grotte du Hasard à Tharaux, de l’inhumation de Bolière à Freyssinet‑de‑Fourques (Drôme : Boules 1976 : fig. 24, nos 10 et 13 ; Roudil 1972 : fig. 50, no 4 ; Roudil, Soulier 1976 : fig. 3, nos 2 et 3 ; Lozère : Fages et alii 1977 : fig. 4) et de la Baume des Anges (supra : fig. 16, nos 8 et 9). Les cannelures limitées perpendiculairement renvoient aussi bien aux formes d’Italie du Nord qu’à celles des bassins de l’Yonne et de la Seine, de la fin du Bronze moyen au Bronze final 2a (Säflund 1939 : pl. 6, no 8 ; Aspes, Fasani 1967‑68 : fig. 6, no 3 ; Unz 1973 : pl. 35, no 6, pl. 11, no 8 et pl. 30, no 10).
294Des cannelures bouclées figurent sur la partie inférieure d’un individu (fig. 27, no 5) dont la forme est identique à un vase de l’inhumation 18 des Gours‑aux‑Lions à Marolles‑sur‑Seine (Mordant 1970 : fig. 10, no 5). De cette nécropole (ibid. : fig. 5, no 8 et 20, no 8) proviennent des comparaisons pour un fragment à téton conique (fig. 27, no 9).
295Jarres à boucles, à chevrons et à arceaux cannelés (fig. 26, nos 6 à 10 ; fig. 27, nos 6 à 8, 10 à 14, 16 et 17)
296Ces formes s’apparentent, étroitement aux précédentes par l’identité de leurs caractéristiques physiques (constituants de série 4), par leurs techniques décoratives à base de cannelures et par la présence d’une anse pincée chevauchant l’encolure. Les parties supérieures sont par contre le plus souvent convexes. Ces jarres, supports d’une grande variété thématique de cannelures qui composent des motifs tout à fait originaux, forment un trait typologique régional. On retrouve ces morphologies parmi les séries du Bronze final 2a de la nécropole de Croix‑Tombée à Pérouge, dans la grotte de Peyroche II à Auriolles et sur le site du Brusc à Châteauneuf‑de‑Grasse (Vital 1988 : fig. 2, no 8 ; Roudil, Saumade 1968 : fig. 72 et 79 ; Lagrand 1968 : pl. 12, no 7).
297Les contacts avec le monde italique se traduisent par le décor des anses (fig. 27, no 11), connu dans les terramares et sur les sites littoraux du lac de Garde au Bronze moyen et récent (Säflund 1939 : pl. 35 ; Rageth 1974 : pl. 53, no 2), mais aussi par le décor en double V chevauchant une cupule (fig. 26, no 6), identique à celui d’une urne de la nécropole de Pianello di Genga (Marche : Müller‑Karpe 1959 : pl. 79, no 7). Si les cupules et les cercles cannelés (fig. 26, no 7) sont connus dès la fin du Bronze moyen en Italie du Nord (Aspes, Fasani 1967‑68 ; Perini 1976), les plus anciennes fibules en archet de violon de Pianello datent du Bronze final 2a et indiquent le terminus ante quem que l’on doit assigner à ces jarres (Müller‑Karpe 1959 : fig. 26, no 10 ; De Marinis 1971‑72).
298Des sites palafittiques de Viverone (Piémont) proviennent des récipients à décors cannelés curvilignes (Giolitto 1978 : photo 4 et renseignement inédit L. Fozzati), proches des nôtres (fig. 26, nos 8 et 9 ; fig. 27, no 8).
299Une partie inférieure cannelée appartint vraisemblablement à une jarre à col ou à rebord (fig. 26, no 11). Une pièce identique provient de la grotte des Lunettes à Vallon‑Pont‑d’Arc.
300Grande jarre à rebord divergent (fig. 28, no 1)
301Cette forme est peu représentée dans les Bassins rhénan et parisien (un exemplaire à Schweighouse : Unz 1973 : pl. 30, no 5). Elle est par contre très bien attestée au Bronze final 2a au sud de ces régions dans les incinérations 4, 10 et 18, et dans l’inhumation 8 de la nécropole des Vicreuses à Pougues‑les‑Eaux, dans les incinérations de Pézole à Valentigney, dans le scialet funéraire du bois des Mouillants à Fontaine, dans la couche 5 du sondage 2 du gisement de Tonnerre I à Mauguio et dans plusieurs séries inédites de basse Ardèche (Bouthier et alii 1988 : fig. 1 à 3 ; Doubs : Pétrequin 1966 : fig. 7, no 1 ; Bocquet 1963a : fig. 3, no 9 et 4, no 14 ; Hérault : Py 1985 : fig. 45, no 1). Au sud des Alpes, une urne des incinérations de Premeno (Piémont : Canetta 1970 : pl. 4) peut leur être adjointe.
302Tétons coniques cerclés par des cannelures et encadrés par des dépressions ovalaires
303Ce décor en séries (au moins 4 sur notre témoin) est en revanche extrêmement rare dans l’Hexagone et attesté actuellement dans la Baume de Gigny (Pétrequin, Vuillemey 1988 : fig. 23, no 12) et, dans une moindre mesure, sur un récipient de la fosse 2 de la grotte du Puits à Esparron‑de‑Verdon (Lagrand 1968 : pl. 25, no 5). Ces thèmes sont d’origine italique, puisqu’ils apparaissent dans la plaine du Pô au Bronze moyen 3 à Fiavè‑Carera, Molina di Ledro, Bor di Pacengo et Cisano, entre autres, pour disparaître ensuite (Perini 1972, fig. 10, no 52 et 21, no 341 ; 1975 ; fig. 18, no 40 ; Rageth 1974 : pl. 64, no 9 ; Aspes, Fasani 1967‑68 : fig. 8, no 5 ; Fasani 1980 : pl. 36, no 3).
304Jarres à ressaut et décois cannelés (fig. 28, nos 3 et 4)
305Leurs caractéristiques physiques sont identiques à celles de la précédente. Leur morphologie évoque celle des jarres et écuelles du Bronze final 2 des couches 4 de la grotte Murée de Montpezat et de Camp‑Redon à Lansargues (Lagrand 1968 : pl. 57 ; Prades et alii 1985 : fig. 30, no 11), mais plus encore de la Balme de Sollières‑Sardières (Bocquet, Chemin 1976 : fig. 69, no 5 ; Benamour 1979 : fig. 65 et 67) et des tombes tessinoises du Bronze final 2a de Rovio et de Locarno S. Jorio (Castelfranco 1875 ; Crivelli 1943 : fig. 12, 16 et 19). En Italie du Nord, les fosses de Ponzana livrent des éléments comparables (Negroni Catacchio 1980‑81 : fig. 52 et 54).
306Sans être directement comparables, certaines urnes des nécropoles du Bronze final ancien des vallées de la Sarre et de la Moselle affectent des profils à ressaut et décors cannelés (Kolling 1968 : pl. 3, no 2 et 7, no 12). Ces connexions sont la trace de relations intra‑alpines.
2.7.2.8 Les jarres à décor cordé et digité
307Un exemplaire (fig. 30, no 3) porte un décor assimilable au type 156 défini par M. W. Hurley (1979) et réalisé par l’application d’un toron de cinq cordelettes comportant chacune deux brins. D’autres motifs linéaires (fig. 30, nos 2, 6 et 7) ou punctiformes (fig. 30, nos 3 à 5 ; fig. 29, no 20) sont réalisés au doigt, par pincement ou par impression. Ces décors couvrent ou non la totalité de la surface et sont limités ou non par des cannelures horizontales, l’encolure ou le PSE. Il est possible qu’un fragment de col cylindrique (fig. 28, no 2) ait appartenu au récipient à cannelures horizontales (fig. 30, no 3).
308La technique du pincement est répandue en Bavière et en Franconie dès le Bronze ancien et au Bronze moyen (Holste 1953 : pl. 11, no 11 ; Torbrügge 1959 : pl. 74, no 9 ; Hundt 1964 : pl. 12, no 9), à la fin du Bronze moyen et au début du Bronze final sur le Plateau suisse (Osterwalder 1971 : pl. 43, nos 15 à 18 ; Zürcher 1977 : fig. 5, no 29), et au Bronze final 1 et 2a au sud des Alpes dans les nécropoles de Canegrate (tombes 2 et 164), d’Ascona (tombe 21) et de Gudo (Tessin) (Rittatore Vonwiller 1953‑54 : pl. 8 ; 1956‑57 : fig. 4, no 164 ; Crivelli 1953‑54 : pl. 29, no 6 ; Primas 1972 : fig. 8, no 2). Rappelons qu’une jarre de la Baume des Anges a été attribuée au Bronze récent (2.6.2.9).
309Les impressions digitées adjacentes sont présentes à Misy‑sur‑Yonne à la fin du Bronze moyen (Mordant et alii 1977 : fig. 15, no 136), alors que dans l’ouest de la France le pot de la fosse de Civaux (Vienne : Gomez 1971 : fig. 2, no 3 et pl. 1) est rapporté à cette période ou au début du Bronze final.
310A l’inverse des décors, les formes de la Baume des Anges ne sont attestées que dans des sites régionaux proches : grotte de Peyroche II à Auriolles (Roudil, Saumade 1968 : fig. 70) et grotte du Pontiar à Vallon‑Pont‑d’Arc, en Ardèche ; grottes d’Antonnaire à Solaure et de Reychas à Saint‑Nazaire‑le‑Désert, dans la Drôme (inédits, travaux : A. Héritier, J.‑C. Daumas, R. Laudet). Si les témoins de la couche 5 de la fosse Fl de la Baume des Anges (fig. 6, no 27) assurent une datation au Bronze final 2a, quelques éléments de la grotte de la Chauve‑Souris et de la structure 25 de La Roberte suggèrent leur présence dès le Bronze final 1 ; le contexte de la grotte de Reychas indique par contre une datation plus récente, du Bronze final 2b.
311Le décor pincé est ensuite utilisé au Bronze final 3b au nord des Alpes (Wyss 1972 : fig. 3b), mais aucun témoin donzérois n’en apporte la confirmation pour la moyenne vallée du Rhône.
312Un grand nombre de tessons couverts d’incisions verticales profondes et irrégulières sur la face externe laisse à penser que cette technique fut aussi utilisée au Bronze final 2a sur des formes proches de celles que nous venons d’examiner, à l’image de la jarre à anse du Bronze récent (fig. 16, no 13).
2.7.2.9 Les pots à décors impressionnés
313Ils se distinguent d’autres catégories (fig. 31 et 32) par la présence d’un rebord ou par la concavité de la partie supérieure (fig. 33, nos 1 à 11).
314Deux formes (fig. 33, nos 3 et 6) sont présentes dans les régions alpine et circum‑alpine, dès la fin du Bronze moyen à Misy‑sur‑Yonne et au Bronze final dans la grotte de Courchapon, dans la nécropole de Locarno S. Jorio et de Gudo, dans l’horizon c de Crestaulta à Surin, dans la grotte du Prével Supérieure à Montclus, sur le site de Camp‑Redon à Lansargues, dans la fosse 1 de la grotte du Puits à Esparron‑de‑Verdon et, dans la moyenne vallée du Rhône, dans les grottes des Lunettes à Vallon‑Pont‑d’Arc et d’Antonnaire à Solaure (Mordant et alii 1977 : fig. 15, nos 93 et 34, no 48 ; Richard 1980, nos 253, 261 ; Crivelli 1943 : fig. 20 et 22 ; Primas 1972 : fig. 8, no 10 ; Burkart 1946 : fig. 48 ; Roudil 1972 : fig. 70, no 2 ; Prades et alii 1985 : fig. 34 à 36 ; Lagrand 1968 : pl. 23, no 3 ; inédits).
315Les autres exemplaires, hormis quelques tessons de la grotte de Courchapon (Richard 1980 : nos 236 et 238), forment une composante régionale bien représentée dans les grottes des Lunettes et d’Antonnaire, ainsi que sur le gisement lagunaire de Camp‑Redon et sur le site des Lauzières à Loumiarin (Prades et alii 1985 : fig. 34 à 36 ; Vaucluse : Coutel et alii 1982 : fig. 31)
316Lorsque la fragmentation n’est pas trop importante, on note l’intégration de languettes horizontales et d’un bec verseur à la frise d’impressions (fig. 33, nos 1, 2, 10).
2.7.2.10 Les jarres à décors plastiques
317Le décor impressionnné est exécuté au doigt ou à l’aide d’une spatule, directement sur la face externe ou sur un cordon (fig. 33, no 12, 34, no 2 et 35). Ces récipients figurent à Misy‑sur‑Yonne au Bronze moyen et au Bronze final 2a (Mordant et alii 1977 : fig. 14, 15 et 34). Des fragments de la grotte de Courchapon et du site du Breuil à Saint‑Marcel sont aussi rapportés au Bronze final 2 (Richard 1980 : no 256 ; Saône‑et‑Loire : Bonnamour 1964‑65 : fig. 2). Cette datation est confirmée par les exemplaires du scialet funéraire du bois des Vouillants à Fontaine, de la grotte du Fournet à Solaure (Bocquet 1963a : fig. 3, no 8 ; 1969 : fig. 63, no 1 ; Drôme : Laval 1913 : fig. 3, no 14, et fig. 4, nos 16 et 18) et de la grotte des Lunettes à Vallon‑Pont‑d’Arc.
318Deux tessons à rebord non individualisé (fig. 35, nos 10 et 11) sont identiques à une forme de la grotte de la Chauve‑Souris (Vital 1984 : pl. 141) et leur datation pourrait relever du Bronze final 1.
319Jarre à rebord et cordon lisse (fig. 34, no 1)
320Les meilleures comparaisons proviennent de la grotte de Vaux‑les‑Prés, de l’incinération de la grotte du Gardon à Ambérieu‑en‑Bugey et du Châtel d’Arrufens à Montricher (Pétrequin, Urlacher 1967 : fig. 3, no 2 ; Bornatico et alii 1957 : fig. 6 et 12 ; Pousaz 1984 : pl. 9, nos 4 et 5 : pl. 10, no 3).
2.7.2.11 Les indéterminés
321Parmi de nombreux fragments provenant de vases non identifiables, quelques éléments se prêtent aux comparaisons.
322Décor de cannelures horizontales ou inscrites dans des triangles (fig. 26, no 12)
323Un fragment évoque les découvertes ligériennes et rhodaniennes, sépulture 1 du Martroi à Férolles, site de La Mare Grillot à Verjux, aven funéraire des Vouillants, grotte du Prével Supérieure, grotte de l’Herm, couche 4b de la grotte Murée de Montpezat et grotte du Loup à Saint‑ Laurent‑sous‑Coiron (Cordier 1977 : fig. 2, no 1a ; Thévenot 1985 : fig. 21, no 7 ; Bocquet 1963a : fig. 2, no 6 ; Roudil 1972 : fig. 63, nos 1 et 2 ; Ariège : Guilaine 1972 : fig. 90, no 3 ; Lagrand 1968 : pl. 54, nos 3 à 5 ; Ardèche : inédit). Les contextes indiquent une datation du Bronze final 2a.
324Décor cannelé (fig. 29, no 13)
325Un tesson montre, au centre d’une cannelure circulaire, les débris oxydés d’un cabochon assujetti par la pointe. L’association relief cerclé‑cabochon a été signalée sur une urne de Pougues‑les‑Eaux, sur une écuelle de l’aven de Navacelles et sur une urne de la nécropole des Sept Coups‑d’Epée à Buno‑Bonnevaux (Abauzit 1965 : fig. 1 ; Bouthier et alii 1988 : fig. 3 ; Gard : Hugues 1969 : fig. 1 ; Hugues, Bordreuil 1972 : fig. 1 et 2 ; Essonne : Tarrête 1983 : fig. 26). Le vase de Pougues est rapporté au Bronze final 2a et l’écuelle du Gard porte un décor du Bronze final 2a sur une forme présente ensuite au Bronze final 2b (fig. 38, no 20).
2.8 Mobiliers du Bronze récent et du Bronze final 2a
2.8.1 Le mobilier céramique
2.8.1.1 Les pots à décors impressionnés
326Pots à partie supérieure rectiligne ou peu concave (fig. 31 et 32)
327La morphologie générale, la position et la nature des décors les apparentent aux pots attribués exclusivement au Bronze final 2a. Sur toutes ces formes, le traitement par lissage de la partie supérieure la distingue de la partie inférieure raclée (fig. 31, nos 1, 2, 11 ; fig. 32, nos 1, 4, 5 ; fig. 33). Mais la recherche des comparaisons se heurte à la fragmentation poussée de ces formes, due à leur taille souvent importante. Elles sont très fréquentes dès la fin du Bronze moyen à Misy‑sur‑Yonne (Mordant et alii 1977 : fig. 15, no 79 et 34, no 48) et au début du Bronze final dans la grotte des Duffaits à La Rochette et dans les bassins de la Saône et du Rhône à Vaux‑les‑Prés, Macon Flacé, aux Vernes à La Boisse et dans l’abri Gay à Poncin, à Camp‑Redon à Lansargues, dans la couche 1 de la grotte du Prével Supérieure à Montclus, dans la fosse 25 de La Roberte à Châteauneuf‑du‑Rhône, et plus généralement sur tous les sites rhodaniens du Bronze final ancien (Charente : Gomez 1973 : fig. 7, no 13 ; Pétrequin, Urlacher 1967 : fig. 3, nos 1 et 2 ; Barthélémy 1976b ; Ain : Collectif 1982 : no 58 ; Desbrosse 1966 : fig. 3, no 1 ; Prades et alii 1985 : fig. 34 à 36 ; Roudil 1972 : fig. 64, no 6 et 66, nos 8 et 9, pl‑ 19 et 20).
328Pots à partie supérieure concave‑cintrée (fig. 32, nos 2, 8 et 10)
329Leur chronologie est semblable à celle des précédents. Ils sont bien représentés dans le domaine septentrional à Misy‑sur‑Yonne, dans la couche c de Crestaulta à Surin, dans la grotte de Génissiat, et au Bronze final 2 dans la fosse 1 de la grotte du Puits à Esparron‑de‑Verdon (Mordant et alii 1977 : fig. 15, no 93 ; Burkart 1946 : fig. 38 ; Sauter, Gallay 1959 : fig. 27, no 4 ; Lagrand 1968 : pl. 23, no 3).
330L’image de la répartition géographique des grands pots ou jarres à décors plastiques est faussée du fait que les complexes funéraires, souvent appelés clans les comparaisons pour le Bronze final, en renferment peu. Leur typologie devra de plus s’affiner à mesure que seront exhumées de nouvelles séries.
2.8.1.2 Les indéterminés
331Décors de cannelures, d’impressions circulaires et lenticulaires, et de cordons (fig. 28, nos 5 à 8 ; fig. 29, nos 16 à 24)
332Ils offrent des similitudes avec les motifs des vases de la grotte du Hasard à Tharaux, des stations de Fiavè‑Carera et de Molina di Ledro, des terramares de la Plaine padane et des nécropoles de Pianello di Genga, de Bismantova et de Fontanella à Casalromano (Roudil 1972 : fig. 87, no 4 ; Perini 1976 : fig. 49 et 55 ; Rageth 1974 : pl. 64 ; Säflund 1939 : pl. 10, 15, 21 ; Müller‑Karpe 1959 : pl. 53 à 55 et 84 à 86 ; Salzani 1978 : fig. 3, 17 et 19). Si leur origine italique est probable, leur position chronologique ne peut être précisée en l’absence de formes complètes ; ils se situent entre la fin du Bronze moyen et le dernier tiers du Bronze final.
333La conservation de plusieurs fragments (fig. 18, no 24, fig. 26, nos 3 à 5) ne permet pas de définir leur type d’origine.
334Cannelures cerclées et orthogonales (fig. 26, no 3)
335Un récipient portant des cannelures cerclées et orthogonales est identique à un témoin de la grotte de Courchapon (Richard 1980 : no 162).
336Des préhensions caractéristiques des groupes d’Italie du Nord n’ont été découvertes qu’à l’état de fragments.
337Une anse coudée (fig. 29, no 9) et une anse cornue (fig. 29, no 10)
338La première apparaît en Provence et en Languedoc au Bronze ancien (Couitin 1975 : fig. 7, no 16 ; Guilaine 1972 : 70 ; Roudil 1972, 49), pour céder ensuite la place aux formes à protubérance, telle l’anse cornue. Cette dernière n’est attestée qu’en Provence dans les gisements de Simiane‑Collongue (Bouches‑du‑Rhône : Lagrand 1976 : 455) au Bronze final 1, et du Brusc à Châteauneuf‑de‑Grasse au Bronze final 2 (Lagrand 1968 : pl. 9, no 4 ; Vindry 1978 : fig. 12, no 61). Les comparaisons italiennes de la tasse de Châteauneuf furent trouvées dans les Iles éoliennes (Lagrand 1976 : 455) et les anses cornues sont fréquentes en domaine terramaricole au début du Bronze final (Säflund 1939 : pl. 35 à 37), sur les stations littorales à la même époque et dès la fin du Bronze moyen (De Marinis 1980 : pl. 8 ; Perini 1971 : fig. 14, no 8).
339L’anse « ad ascia »
340Elle est représentée par un tesson découvert en surface lors de la fouille de la fosse F1 (Vital 1986a : fig. 7, no 6) et sa datation s’étend du Bronze moyen au milieu du Bronze final, les anses les plus courtes étant considérées comme les plus récentes (Couitin 1976 ; Lagrand 1976 ; Roudil, Guilaine 1976).
2.8.2 Le mobilier métallique
2.8.2.1 La parure
341Applique circulaire à pédoncule central (fig. 52, no 12)
342Elle correspond au type de Courtavant de G. Gaucher (1981 : fig. 49, no 5). On la retrouve abondamment dans les vallées de la Seine et de l’Yonne, au Bronze final 1 dans la sépulture 101 de La Colombine à Champlay (Lacroix 1957 : fig. 32), et au Bronze final 2 dans la nécropole des Gours‑aux‑Lions et dans le dépôt de Villethierry (Mordant 1970 ; Mordant et alii 1976 : fig. 168, no 23).
343Epingles
344Le dépôt que constituent trois épingles (fig. 52, nos 7 à 9) fut découvert dans le diverticule (fig. 4A, secteur D), qui ne recélait pour stratigraphie qu’un niveau remanié renfermant des vestiges du Bronze ancien au Bronze final 3b, surmontant un niveau de limons argileux ocres. C’est dans ce dernier que gisaient ces parures, à l’exclusion de tout autre mobilier. Ces trois épingles sont à la base de la définition du type de Donzère (Audouze, Gaucher 1981 : type 612), mais elles n’ont jamais été découvertes en contexte Bronze final 1, comme cela a pu être indiqué (op. cit. : 91). Leurs longueurs respectives sont de 51,5 cm, 71,5 cm et 65,5 cm. Nous distinguons deux variantes.
345La variante A (fig. 52, no 7) est à tête biconique rapportée, ornée de triangles hachurés traités par incision, réservant un motif cruciforme, à l’image du décor de la tranche et du col. Aucune épingle identique n’est connue mais on peut la rapprocher des exemplaires à tête biconique globuleuse à décor de chevrons et de triangles de Saint‑Bernard et du dépôt de Villethierry (Ain : Miilottc 1963 ; pl. 35, no 14 ; Mordant et alii 1976 : fig. 83 et 84). Elle offre des similitudes avec quelques épingles à tête discoide épaisse de Villethierry (op. cit. : fig. 30), d’Athée‑sur‑Cher, de Vierzon (Cher : Cordier 1984 : 315 ; 1977 : fig. 19, no 13) et de Montgivray (Indre : Gaudron 1955 : fig. 1, no 2 ; Coq, Gourvest 1961 : fig. 1, no 2), mais l’importance du décor incisé de la tranche n’est pas sans évoquer certaines variantes des épingles à tête de pavot (Beck 1980 : pl. 40, no 13, 41, no 10, 43, no 10 et 44, no 1). Si la datation de la tombe de Montgivray est difficile à établir en présence d’un couteau à douille et embout à anneau, d’un rasoir à manche ajouré et de l’épingle citée, le dépôt de Villethierry est quant à lui classé au Bronze final 2.
346La variante B (fig. 52, nos 8 et 9) se distingue de la précédente par la forme de la tête, rapportée, à partie inférieure pédonculée. Le sommet, conique, est décoré de cinq triangles hachurés et la tranche est soulignée par de courtes incisions. Ces deux épingles correspondent mieux que la variante A à la notion de type, car trois exemplaires tout à fait analogues proviennent de Fontenay‑le‑Comte et des dragages de la Saône à Saint‑ Romain‑des‑Iles et à Parcieu (Vendée : Pautreau 1979 : fig. 78, no 1 ; Rhône et Ain : Gallay, Huber 1972 : pl. 2, nos 3 et 4). Une des épingles du dépôt de Drumettaz‑ Clarafond, du Bronze final 2b, se rapporte à la variante B (Bocquet, Lebascle 1983 : fig. 4, no 3). Bien que ne portant que des cercles concentriques, les formes du Gué de Salcy près de Sens (Yonne : Hure 1931 : fig. 59) et du tumulus 1 de Sous‑la‑Chaux à Lavans‑Quingey (Doubs : Millotte 1963 : pl. 39, no 4) ont été rapprochées des épingles de Donzère (Audouze, Gaucher 1981 : 90).
347La diffusion de ces types montre qu’ils figurent parmi les témoins originaux de la métallurgie du début du Bronze final des Bassins rhodanien et ligérien. Cette production de bronzes est synchrone de celle de plusieurs types régionaux de céramiques cannelées, qui connaissent une répartition sensiblement identique. La mode des longues épingles, qui a débuté au Bronze moyen (Zumstein 1964‑65 : 36), s’est maintenue au Bronze final 2b‑3a (Bonnamour et alii 1976 : fig. 3 et 4 ; Bocquet, Lebascle 1976 : 65 et 66) et ne peut être considérée comme un critère chronologique.
2.8.3 Bilan typochronologique
348Si bon nombre de récipients ont été attribués soit au Bronze récent, soit au Bronze final 2a, certains n’obtiennent qu’un classement lâché. Plutôt que des certitudes concernant leur chronologie, c’est l’absence ou la rareté des complexes de référence qui en est la cause.
349Le mobilier métallique n’est d’aucun secours pour l’élaboration de la trame typochronologique, puisqu’à l’inverse des céramiques, diverses gammes d’objets figurent dans plusieurs phases chronologiques et que les individus propres à chacune d’elles sont rares.
2.9 Le Bronze final 2b
2.9.1 Données chronologiques générales
350Sur le Plateau suisse (fig. 8), les datations des couches 5a à 3 du site de plein air de Bavois En‑Raillon s’appliquent au début du Bronze final 2b, qui se caractérise par la présence de traits typologiques antérieurs (céramiques cannelées). La seconde partie du Bronze final 2b voit leur disparition (Vital, Voruz 1984 : 95) ; elle est attestée sur plusieurs sites palafittiques tels Hauterive‑ Champréveyres, Zoug‑Sumpf et Zurich Grosser Hafner, entre 1100 et 1000 av. J.‑C, d’après la dendrochronologie (Ruoff, Rychner 1986 ; Rychner et alii 1988). Les dates 14C de Bavois indiquent logiquement 1100 pour la fin du premier stade du Bronze final 2b, alors que nous ne pouvons fournir qu’une date indicative pour le passage BF 2a/2b, vers 1200 av. J.‑C.
351Dans les Alpes françaises, les stations palafittiques de la phase moyenne du Bronze final des lacs d’Annecy et du Bourget s’inscrivent dans la seconde moitié du xie siècle av. J.‑C (Orcel 1985).
352Un bilan des données typochronologiques disponibles dans la moyenne vallée du Rhône, où sont connus plusieurs complexes du Bronze final 2b, a été produit il y a peu (Vital 1988). Notre sondage de contrôle dans la grotte des Cloches, à Saint‑Martin‑d’Ardèche, a mis en évidence deux ensembles sédimentaires du Bronze final 2b, alors que pour cette phase les complexes des sépultures 14 et 24 de Pérouge, de l’aven de Sessa à Lagorce, du site de plein air du Vieux‑Bourg à Vénissieux et de la couche 4c de la fosse Fl de la Baume des Anges (fig. 6) fournissent un échantillonnage de référence. Nous lui adjoignons quelques groupements de mobilier de la Baume Sourde à Francillon (Vital 1986b et 1988).
353Nous avons récemment eu accès à une série inédite récoltée par A. Héritier en 1958 clans la grotte des Lunettes à Vallon‑Pont‑d’Arc (Ardèche) et qui se distingue de celles des deux stades admis du BF 2. Elle ne renferme ni les écuelles cannelées les plus caractéristiques du BF 2a, ni les types du groupe Rhin‑Suisse‑France orientale (RSFO) du BF 2b. La morphologie de plusieurs récipients évoque par contre les niveaux du BF 2b ancien de la grotte des Cloches qui permettent, ainsi que d’autres critères, de placer cet ensemble des Lunettes au milieu du Bronze final 2. Il pourrait provisoirement être synchronisé avec le premier stade du Bronze final 2b du Plateau suisse.
2.9.2 Le mobilier céramique
2.9.2.1 Généralités
354Aucune caractéristique physique particulière ne semble différencier les pâtes des récipients du Bronze final 2a de celles du Bronze final 2b. Nous avons d’autant plus rapidement interrompu nos investigations dans ce domaine que l’efficience de la typologie apparut prédominante.
355La tenue du colloque international de Nemours, consacré au « groupe Rhin‑Suisse‑France orientale » (RSFO) et à son impact clans la dynamique du Bronze final en Europe, a été l’occasion d’une cartographie des principaux artefacts représentes au Bronze final 2b‑3a (Brun et alii 1986, 1988). C’est en partie sur la base de ce document que nous établirons nos comparaisons et pourrons ainsi, mieux que pour toute autre période, déterminer la part représentée par les productions rhodaniennes.
2.9.2.2 Les coupes
356Coupes à profil continu et cannelures internes (fig. 37, nos 1 à 4)
357Leur répartition couvre l’Hexagone, à l’exception de la Provence où ces coupes restent rares (Brun et alii 1986 : type 8). Le modèle à bord épaissi et lèvre cannelée (fig. 37, nos 1 et 2) est particulièrement présent dans la moyenne vallée du Rhône et notamment dans la grotte des Cloches à Saint‑Martin‑d’Ardèche (Vital 1986b : fig. 7).
358Petites coupes (fig. 37, nos 5, 6 et 8)
359La première est connue dans la tombe 1 de Ballern dans la vallée de la Sarre, en Alsace dans les tombes XII et XVI de Lingolsheim, dans les cabanes de Pézole à Valentigney, dans la tombe 7 du bois des Hauts à Tigy et dans les palafittes de datation large du lac du Bourget (Kolling 1968 : pl. 25, no 12 ; Forcer 1937 : pl. 21 et 22 ; Pétrequin 1966 : fig. 5 ; Cordier 1977 : fig. 10, no 7d ; Savoie : Coutil 1915 : pl. 3, no 29). La troisième figure dans les séries de la grotte des Cloches et du Roc de Conilhac à Gruissan (Vital 1986b : fig. 7 ; Aude : Guilaine 1972 : fig. 89, no 9).
360Coupe à ressaut interne (fig. 37, no 27 et 6, no 12)
361Cette forme appartient au groupe RSFO et V. Rychner (1979 : 85) en donne la répartition pour le nord des Alpes. Elle est présente dans le Bassin rhodanien et en Languedoc (Vital 1986b ; Roudil 1972 : fig. 66, no 13), ainsi que dans l’Ouest dans la grotte de Rancogne en Charente (Gômez 1980 : fig. 57, no 1).
362Coupes à profil discontinu (fig. 37, nos 6, 28 et 29)
363Deux d’entre elles sont décorées de guirlandes tracées au peigne à dents larges, à l’image de la majorité des exemplaires régionaux. La cartographie de cette forme (RSFO 1986 : type 7) montre sa dispersion sur le pourtour du Massif central. Dans la moyenne vallée du Rhône, la Baume Sourde en a fourni de nombreux exemplaires (Vital 1988).
364Piédestaux
365Trois sont à rapprocher des coupes du Bronze final 2b. L’un (fig. 37, no 24) est un piédestal tronconique. La répartition des coupes munies de cet appendice (RSFO 1986 : type 2) est identique à celle des coupes à cannelures internes, pour une densité moindre. Le mobilier de l’ensemble inférieur de la grotte des Cloches et de la grotte des Lunettes, en Ardèche, ainsi qu’un fragment de la Baume des Anges (fig. 18, no 13) permettent d’envisager une datation du début du Bronze final. Beaucoup plus rare est le piédestal à rebord large (fig. 37, nos 25 et 26), que nous avons uniquement identifié sur les sites du Baous de la Salle à Bize, datés du Bronze final 2b par la présence notable d’une coupe à arceaux incisés (Lauriol 1958 : fig. 5, nos 161, 162, 164 et 165).
2.9.2.3 Les bols
366Bol à rebord (fig. 37, no 7)
367Il évoque les coupes profondes de la grotte des Lunettes à Vallon‑Pont‑d’Arc, d’une phase moyenne du Bronze final 2, et de Vénissieux.
368Bols à lèvre biseautée, à décors cannelés et incisés (fig. 37, nos 31 à 36)
369Ils sont bien particuliers aux régions du Massif central et de ses marges ouest et sud‑est, sur les sites du Cuzoul de Sénailhac, des grottes de Roucadour à Thémines, de Rouffignac, du Gaougnas à Cabrespine et des Cloches à Saint‑Martin‑d’Ardèche (Lot : Lorblanchet, Genot 1972 : fig. 41, no 1 ; Arnal et alii 1969 : fig. 11, no 6 ; Dordogne : Chevillot 1981 : pl. 92, no 3 ; Guilaine 1972 : fig. 93, no 6 ; Vital 1986b : fig. 7, no 11). Comme dans la fosse de Cormède aux Martres‑d’Artières et au Baous de la Salle à Bize, cette forme est à classer dans la phase moyenne du Bronze final, et plus précisément au Bronze final 2b dans notre région (Puy‑de‑Dôme : Daugas, Vital 1988 : fig. 5, nos 9 et 13 ; Aude : Lauriol 1958 : fig. 7, nos 153 à 155).
370On retrouve ce type au Bronze final 3 au nord‑ouest de l’arc alpin à Nanteuil‑sur‑Aisne, dans la grotte des Planches‑près‑Arbois, à Auvernier et dans la grotte du Gardon à Ambérieu‑en‑Bugey (Ardennes : Lambot 1977 : fig. 21 et 22 ; Pétrequin et alii 1985 : fig. 108 à 111 ; Rychner 1979 ; pl. 19 à 21 ; Bornatico et alii 1957 : fig. 17), alors qu’il semble y être absent au Bronze final 2b.
2.9.2.4 Les jattes
371Jattes à méplat (fig. 38, nos 2 et 3)
372Ce sont des formes méridionales présentes à Châteauneuf‑de‑Grasse, dans l’aven de Vauclare à Esparron‑de‑Verdon et dans la couche 1 de la grotte du Prével Supérieure à Montclus (Lagrand 1968 : pl. 8, nos 1 et 27, no 1 ; Roudil 1972 : fig. 68, no 3). Comme les précédents, le vase de la grotte de Peyroche II à Auriolles (op. cit. : fig. 85, no 6) doit être rapporté au début du Bronze final 2, la couche 3 d’où il provient ne présentant pas des garanties d’homogénéité suffisantes comme le suggèrent plusieurs témoins de cette même couche (Roudil, Saumade 1968 : fig. 67 et 70 à 72), qui ont depuis été retrouvés dans des contextes du Bronze final 2 et non du Bronze final 3b.
373Les ensembles de la grotte des Lunettes et de Camp‑Redon, mais plus encore les complexes de l’unité sédimentaire inférieure de la grotte des Cloches et de Tonnerre I, dans lesquels ils figurent avec des coupes coniques et en l’absence d’éléments représentatifs du Bronze final 2a, nous autorisent à classer les jattes à méplat dans les stades moyen et final du Bronze final 2 (inédit ; Prades et alii 1985 : fig. 22 et 24 ; Vital 1986b : fig. 5, no 9 ; Py 1985 : fig. 54, no 33).
2.9.2.5 Les écuelles à rebord
374Ecuelles surbaissées à segmentation médio‑sommitale, à rebord, à décor cannelé, incisé et peigné (fig. 38, nos 4 à 6, 8 et 10)
375Ces formes sont apparues au Bronze final 2a, période pendant laquelle elles connaissent leur fréquence la plus élevée.
376Nous avons isolé quelques individus qui portent des traits typologiques particuliers : doubles incisions, arceaux cannelés, impressions ou incisions au peigne sur la partie supérieure et sur l’encolure. Ces caractères sont attestés sur des formes du Bronze final 2b des sites rhodaniens du Vieux‑Bourg à Vénissieux et de la Baume Sourde à Francillon (Vital 1988). Plus généralement, on rencontre les arceaux cannelés au Bronze final 2b dans le Bassin parisien, en Alsace comme dans les incinérations de Lingolsheim et en Franche‑Comté dans la fosse 35 de Dampierre‑sur‑le‑Doubs (Brun 1986 : pl. 29, 30, 31, no 5, 40, no 5 ; Zumstein 1976 : pl. 4 ; Forrer 1937 : pl. 22 ; Pétrequin et alii 1969 : fig. 19). Cette datation est confirmée par les exemples des vallées de la Sarre, de la Moselle, et de Hesse rhénane (Kolling 1968 : fig. 24 et 26 ; Eggert 1976 : pl. 5, no 8 et 25, no 11).
377Ecuelles à arceaux (fig. 38, nos 4 à 6) et à décor peigné fin horizontal (fig. 38, no 10)
378On trouve des comparaisons directes dans les grottes du Hasard à Tharaux et des Cloches pour les premières et dans les grottes de la Chauve‑Souris et du Hasard pour la seconde (Roudil 1972 : fig. 70, no 8 ; Vital 1986b : fig. 5, no 7 ; 1988 : fig. 9, no 3; Roudil 1972 : fig. 52, no 7).
379Alors que deux fragments d’un unique récipient associent cannelures verticales et peigne (fig. 38, no 7), une écuelle (fig. 38, no 8) montre sur la partie supérieure une série de cannelures étroites encadrées par une ligne continue et une ligne brisée réalisées par impression au peigne. Ce dernier thème orne des gobelets à épaulement de Viverone, de la tombe 4 d’Ascona et de l’abri du Frochet à Saint‑Jean‑en‑Royans, que l’on rapportera à la fin du Bronze final 2 (Fozzati, Giolitto 1980 : fig. 12 ; Crivelli 1953‑54 : pl. 25 c ; Pauli 1971 : 25‑26 ; Drôme : Conibier 1982 : fig. 27).
380Une première cartographie des écuelles surbaissées à rebord a été réalisée lors de l’étude des séries de la grotte des Cloches. Elle s’additionne de quelques nouvelles découvertes qui offrent l’image et l’inventaire suivants (fig. 54B), les types de décors de la partie supérieure étant précisés (ND : non décoré ; CO : cannelures obliques ; CI I : cannelures horizontales ; CV : cannelures verticales ; CHV : cannelures horizontales et verticales ; M : méplats ; I : impressions ; P : décor peigné) :
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Incinération 5 des Gours‑aux‑Lions à Marolles‑sur‑Seine (Seinect‑Marnc : Mordant 1970 : fig. 30, no 5, CHV). BF 2a.
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Echilleuses, Les Larris 1 (Loiret : Simonin 1982 : fig. 4, nos 4 et 5, no 8, ND, CH). BF 2.
-
Inhumation 5 de La Colombine à Champlay (Yonne : Lacroix 1957 : fig. 23, CHV). BF 1.
-
Carisey (Yonne : Unz 1973 : pl. 36, no 4, CH). BF 1‑2a.
-
Tumulus 1 du Bouchot à Martrois (Côte‑d’Or : Nicolardot 1984 : fig. 4, nos 31, CHV). BF l‑2a.
-
Habitat de l’Alleu à Saint‑Hilaire‑Saint‑Florent (Mainc‑ct‑loire : L’Helgouach 1979 : fig. 21). BF 2b.
-
Montlouis‑sur‑Loire (Indre‑et‑Loire : Cordier 1985 : fig. 1, T). BF2.
-
Nécropole de Chissay‑en‑Touraine (Loir‑et‑Cher : Cordier 1961 : fig. 1, CHV). BF 2a.
-
Nécropole du Claveau à Gièvres (Loir‑et‑Cher : Cordier 1977 : fig. 15, no 2 et 13, M et CH). BF 2a.
-
Habitat du Parterre nord‑ouest à Férolles (Loir‑et‑Cher : Cordier 1977 : fig. 3, no 5, CH). BF 2.
-
Inhumations 11 et 12 de la nécropole des Vicreuses à Pougues‑les‑Eaux (Nièvre : Bouthier et alii 1988 : fig. 2, CHV et CH). BF 2a.
-
Matvelay‑Sully (Saône‑et‑Loire : Millotte 1959 : fig. 59, M). BF 2.
-
Camp de Chassey (Saône‑et‑Loire : Kimmig 1954 : fig. 10, no 4, M). BF 2.
-
Verjux La Mare Grillot (Saône‑et‑Loire : Thévenot 1985 : fig. 21, no 7, CHV). BF 2a.
-
Grotte de la Fontaine de la Roche à Courchapon (Doubs : Richard 1980 : nos 171, 172, 180, ND, CV). BF 2a.
-
Incinération 1 de Montot (Haute‑Saône : Pétrequin 1984 : fig. 3, no 2, ND). BF 2a.
-
Cabanes de Pézole (Doubs : Pétrequin 1966 : fig. 5, CH). BF 2b.
-
Tumulus 57 d’Oberfeld à Haguenau (Bas‑Rhin : Unz 1973 : pl. 29, no 3, CH). BF 2a.
-
Vénissieux Le Vieux‑Bourg (Rhône : Vital 1988 : fig. 4, no 12, CV). BF 2b.
-
Grotte de La Balnie (Isère : Bocquet, Reymond 1976 : fig. 80, nos 1 et 2, CHV). BF 2.
-
Grotte de Rancogne (Charente : Guillien 1968 : fig. 13, nos 3 et 14, no 7, CHV, CO). BF 2.
-
Grand abri de La Roque‑Saint‑Christophe à Pcyzac‑le‑Moustier (Dordogne : Roussot‑Larroque 1988 : fig. 2 et 3, CV, CHV). BF 2.
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Grotte des Escabasses à Thémines (Lot : Lorblanchet, Genot 1972 : fig. 2, no 3, CHV). BF 2a.
-
Grotte de Roucadour à Thémines (Lot : Arnal et alii 1969 : fig. 10, no 2, ND). BF 2.
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Scialet funéraire du bois des Vouillants à Fontaine (Isère : Bocquet 1963a : fig. 2, no 4, CHV). BF 2a.
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Grotte des Sarrasins à Scyssinet‑Pariset (Isère : Bocquet 1976b : fig. 52, no 11 et 53, no 3, CV et ND). BF 2a et 3a.
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Grotte de La Fontaine du Renard à Villars‑de‑Lans (Isère : Bocquet 1969 : fig. 89, no 17, CHV). BF 2a.
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Grotte d’Antonnairc à Solaure (Drôme : fouilles Héritier inédites, ND). BF 2.
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Baume Sourde à Francillon (Drôme : Cornet 1963 : fig. 5, no 1 ; Vital 1988 : fig. 5, nos 2 et 3, CV). BF 2b.
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Grotte de La Chauve‑Souris à Donzère (Drôme : Vital 1988 : fig. 9, no 3, P). BF 2.
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Baume des Anges à Donzère (ND, CHV, CH, CV, M, P). BF 2. 32 ‑ Grotte de Saint‑Marcel (Ardèche : Gilles 1984 : fig. 2 à 4, CHV). BF 2.
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Grotte de Châteauvieux à Aiguèze (Gard : inédit, collection A. Huchard, CV). BF 2.
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Grotte des Cloches à Saint‑Martin‑d’Ardèche (Ardèche : Vital 1986b : fig. 5, nos 7, 9 et 10, CHV, CV, M). BF 2b.
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Grotte de Chazelles à Saint‑André‑de‑Cruzières (Ardèche : Cauvin, Nikitine I960 : fig. 5, CV). BF 1‑2.
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Grotte du Hasard à Tharaux (Gard : Roudil 1972 : fig. 70, no 8, CV, P). BF 2.
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Grotte du Prével Supérieure à Montclus (Gard : Roudil 1972 : fig. 62, no 2, CHV). BF 2b.
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Grotte de La Boucle à Corconne (Gard .‑ fouilles Cours et Duday, inédit, CV). BF 2b.
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Habitat de Camp‑Redon à Lansargues (Hérault : Prades et alii 1985 : fig. 23, nos 32 et 33, fig. 24, nos 12 et 16, fig. 27, nos 16 à 22, CV, M, CH). BF 2.
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Canna de Martrou à Mas‑de‑Cours (Aude : Gasco 1983 : fig. 3, nos 6 et 8, ND). BF 2.
381Ecuelles à rebord non ornées ou à décors de cannelures horizontales et verticales
382Ce sont les plus répandues sur le pourtour du Massif central, au Bronze final 2a. Les ornements cannelés horizontaux dominent largement dans la moitié nord de la France, alors qu’à l’inverse les cannelures verticales et les méplats caractérisent ce type de forme dans les bassins de la Saône et du Rhône au Bronze final 2a ; le premier diffuse dans la vallée de la Loire, au Bronze final 2b. Le décor peigné est actuellement exclusif à la moyenne vallée du Rhône au Bronze final 2b.
383Au nord des Alpes, nous pouvons retenir une forme de la tombe 2 du tumulus 13 d’Altheim, dans le bassin de la Sarre, classée au Bronze D (Kolling 1968 : pl. 66, no 9). On peut admettre que dans ce secteur les « Knickwandschalen » ont tenu le rôle et la place des écuelles aplaties.
384Ecuelles à rebord et à segmentation sommitale (fig. 38, nos 11 à 20)
385Elles s’ornent généralement de cannelures larges et d’incisions (fig. 38, nos 13 à 15, 18), de cannelures fines seules ou associées à une cannelure large (fig. 38, nos 12 et 19, 20). Leur position chronologique a pu être précisée récemment par l’étude de plusieurs complexes et ensembles régionaux du Bronze final 2b. Ces formes sont une variante des gobelets à épaulement large et col haut rectiligne représentés dans les Alpes occidentales par les écuelles de la grotte des Gitans à Saint‑Sorlin‑en‑ Bugey et du Trou du Fortin à Veyrier (Brun et alii 1986 : type 11 ; Voruz 1986 : fig. 3, no 1 ; Oberkampf 1984 : fig. 41, no 4).
386Mais les exemplaires médio‑rhodaniens, tels ceux de la grotte des Cloches, de la grotte 3 du Ranc‑Pointu, de l’abri de Peyroche à Auriolles et de l’abri de Coufin II, diffèrent des précédents par la présence d’un rebord divergent ou d’un col court (Vital 1986b : fig. 8, nos 1 à 4 ; Gilles 1962 : fig. 8, no 3 ; Saumade I960 : fig. 2 ; inédit). La localisation des types à rebord est un argument pour une origine régionale, une dérivation étant dans ce cas probable à partir des modèles à décors cannelés du Bronze final 2a de Donzère et de l’aven de Navacelles (fig. 19, nos 20 à 25 ; Roudil 1972 : fig. 80, no 3).
2.9.2.6 Les formes à épaulement
387Elles tirent leur origine des gobelets larges et étroits du groupe RSFO (1986 : types 11 et 13).
388Ecuelles à épaulement (fig. 39, nos 1 à 15)
389A la différence des exemples septentrionaux (Brun 1986 : pl. 73 à 76), elles sont très rarement décorées (no 3) et leur aplatissement est fréquemment marqué. Leur répartition, outre quelques éléments à décor peigné du Bassin parisien (Brun 1986 : pl. 37, no 3, 45, no 3), couvre le Massif central et le Languedoc : fosse de Cormède aux Martres‑d’Arrières, habitat de Pommiers‑en‑Forez, coffre du Causse de Fallières à Thémines, aven de Sessa à Lagorce et couche 1 de la grotte du Prével Supérieure à Montclus (Puy‑de‑Dôme : Daugas et alii 1983 : fig. 10, no 3 ; Loire : Vaginay et alii 1982 : fig. 6, no 1 ; Lot : Lorblanchet, Genot 1972 : fig. 25 ; Ardèche : Roudil 1972 : fig. 69, no 1 et fig. 62, no 9).
390Formes à col parallèle ou divergent
391Elles furent découvertes en nombre dans les grottes du Pontiar à Vallon‑Pont‑d’Arc, du Hasard à Tharaux, de la Baume Sourde à Francillon et dans la grotte Loubière près de Marseille (inédit ; Roudil 1972 : fig. 60, nos 6 à 8 ; Cornet, Vignard 1976 : fig. 16, nos 2 et 3 ; Bouches‑du‑Rhône : Lagrand 1968 : pl. 34, no 3). Elles sont connues plus au nord dans les sépultures 3 de Granges et 2 du bois des Hauts à Tigy (Saône‑et‑Loire : Bonnamour 1969 : pl. 23, no 169 ; Cordier 1977 : fig. 6, no 2b).
392Gobelets à épaulement (fig. 39, nos 19 à 23 et 25)
393Ce sont les répliques élancées des écuelles. On les rencontre dans l’incinération 1 de la nécropole des Gobillons à Châtenay‑sur‑Seine et dans la fosse 32 dfc Dampierre‑sur‑le‑Doubs (Seine‑et‑Marne : Bontillot et alii 1975 : fig. 9, no 1 ; Pétrequin et alii 1969 : fig. 19, no 2). Pour le Midi, citons les gobelets de la fosse 2 de la gravière Saint‑Michel à Gignac, des grottes du Pontiar et du Hasard (Bouches‑du‑Rhône : Courtin 1978 : fig. 19, no 10 ; Roudil 1972 : fig. 52, no 3).
394Gobelets étroits (fig. 39, nos 24, 26, 27)
395Deux exemplaires et un fragment à décor incisé sont quant à eux caractéristiques du groupe RSFO comme l’indique leur répartition (Brun et alii 1986 : type 13).
396Nous soulignerons à nouveau la rareté des décors, dominés par les cannelures, sur les formes à épaulement.
2.9.2.7 Les gobelets
397Deux fragments (fig 38, nos 30 et 31) sont de datation délicate, bien que renvoyant aux productions du groupe RSFO. Ils pourraient aussi bien appartenir au Bronze final 2b qu’au Bronze final 3a. Ils figurent dans la couche 3 de la zone A d’Hauterive‑Champréveyre et sur la station d’Auvernier (Neuchâtel : Borrello, Gross 1988 : fig. 16, nos 20 et 21 ; Rychner 1979 : pl. 37, no 19). La grotte des Cloches, ainsi que la grotte du Bief du Marais à Andelot‑Morval, renfermaient des formes approchantes, plus volumineuses (Vital 1986b : fig. 12, no 17 ; Jura : Magny et alii 1984 : fig. 11, no 5 et 12, no 2).
2.9‑2.8 Les pots
398Pot à méplat (fig. 38, no 1)
399Sa morphologie le rapproche des jattes dont il partage les comparaisons méridionales. Il figure dans la couche 1 de la grotte du Prével supérieure à Montclus ainsi que sur le site de Notre‑Dame du Brusc à Châteauneuf (Roudil 1972 : fig. 68, no 5 ; Lagrand 1968 : pl. 11, no 2). On le trouve dans les Alpes sur le gisement du Pré de la Cour à Montagnieu (Ain : Vital et alii 1986 : fig. 69, no 12, inédit).
400Pot à rebord divergent (fig. 38, no 22)
401L’encolure est soulignée par un motif impressionné au peigne. Ce récipient ne trouve des comparaisons satisfaisantes que parmi les séries de la grotte du Hasard à Tharaux et de la station du Roc de Conilhac à Gruissan (Roudil 1972 : fig. 51, no 13 ; Aude : Guilaine 1972 : fig. 88, no 5).
402Pot à rebord, et décor impressionné (fig. 40, no 4)
403Cette forme est attestée dans la grotte du Hasard ainsi que dans la fosse 1 de la grotte du Puits à Esparron‑de‑Verdon (Roudil 1972 : fig. 55, no 6 ; Lagrand 1968 : pl. 23, no 3).
404Grand pot à rebord parallèle et panse digitée (fig. 6, no 21)
405Il est illustré par ceux de l’aven de Sessa à Lagorce, de la grotte des Cloches, des fosses du Baous de la Salle à Bize et de l’abri de Saint‑Etienne‑de‑Gourgas, tous en Languedoc (Roudil 1972 : fig. 69, no 8 ; Vital 1986b : fig. 11, nos 2 et 3 ; Lauriol 1958 : fig. 5, no 89 ; Hérault : Arnal 1972 : fig. 38). Dans le Massif central, la grotte de l’Igue Blanche à Sauliac a livré un pot comparable (Lorblanchet, Genot 1972 : fig. 27, no 5).
2.9.2.9 Les jarres
406Jarre à col (fig. 38, no 21)
407Cette forme particulière se singularise par une partie inférieure et un col développés, alors que la partie supérieure est très courte. Elle est attestée à l’est et à l’ouest des Alpes au Bronze final 2b, dans les tombes 3 et 4 de la nécropole d’Ascona au Tessin, dans les grottes du Hasard et des Cloches, à la Cauna de Martrou, dans le foyer F7 de l’abri de Saint‑Etienne‑de‑Gourgas et dans la sépulture 7 du bois des Hauts à Tigy (Crivelli 1953‑54 : pl. 25 ; Roudil 1972 : fig. 51, no 6 ; Vital 1986b : fig. 9, no 1 ; Gasco 1983 : fig. 5, no 13 ; Arnal 1972 : fig. 41, no 3 ; Corclier 1977 : fig. 10, nos 7g et 7c.). Un exemplaire isolé provient de la tombe 1 de Webenheim, dans la vallée de la Sarre (Kolling 1968 : pl. 37, no 4).
408Jarre à col (fig. 40, no 11)
409Cette forme est avant tout attestée au nord et à l’est du Massif central (Brun et alii 1986 : type 16 et types 18 et 19 de la nouvelle numérotation). Dans la moyenne vallée du Rhône, des jarres à col non ornées proviennent de la grotte des Conchettes à Grospierre et de l’aven de Combe‑Dérocs à Vallon‑Pont‑d’Arc (Ardèche : Gros, Demont 1968 : fig. 16 ; Combler 1963 : fig. 59, nos 1 et 2).
410Jarre à rebord et décor impressionné (fig. 40, no 10)
411Des jarres identiques proviennent des fouilles anciennes de la grotte des Cloches (Vital 1986b : fig. 13, nos 1 et 6), alors qu’un exemplaire de Pommiers‑en‑Forez porte un décor digité (Daugas, Vital 1988 : fig. 4, no 3).
412Jarres à décors digités (fig. 40, nos 2, 3, 5 à 8 ; fig. 6, no 22)
413Ces jarres sont bien représentées dans les complexes rhodaniens de la grotte des Cloches, de la grotte du Pontiar, de la Baume Sourde et de la grotte du Prével Supérieure (Vital 1986b : fig. 10, no 2 ; Héritier et alii 1980 : fig. 85, no 2 ; Blanc et alii 1956 : fig. 3, no 13 ; Cornet 1963 : fig. 6, no 3 ; Roudil 1972 : pl. 19 et 20), et plus largement dans la grotte du Gaougnas à Cabrespine, dans les fosses du Baous de la Salle et à Pommiers‑en‑Forez (Guilaine 1972 : pl. 95, no 2 ; Lauriol 1958 : fig. 1, no 25 et 2, no 45 ; Vaginay et alii 1982 : fig. 7, nos 1 à 6).
414Jarre non ornée (fig. 40, no 9)
415Proche des précédentes, elle doit se classer au Bronze final 2b d’après sa morphologie et la forme du rebord. Deux récipients comparables figurent dans les séries inédites de la Baume Sourde à Francillon.
416Grande jarre à cordon digité (fig. 40, no 1)
417Des formes identiques, inédites, proviennent de la grotte de la Chauve‑Souris et de la grotte des Lunettes à Vallon‑Pont‑d’Arc dès le milieu du Bronze final 2.
2.9.2.10 Les indéterminés
418Un tesson montre une face externe polie et brillante à décor cannelé, opposée à une face interne simplement raclée (fig. 37, no 37). Cette observation permet d’imaginer un probable pied, à moins qu’il ne s’agisse d’un couvercle.
419Plusieurs fragments (fig. 37, nos 9 à 23 ; fig. 37, no 30) durent appartenir à des coupes, ainsi que l’indiquent les rebords et fonds décorés.
420Un tesson de coupe (fig. 37, no 30) porte un décor d’arceaux incisés entre des cannelures horizontales. Pour V. Rychner (1979 : 59) les arceaux incisés sans rayons peuvent être postérieurs au Bronze final 2b. Notre fragment porte de surcroît des cannelures étroites, motif très courant au Bronze final 3b dans les séries régionales (fig. 41), mais l’absence des arceaux incisés parmi les motifs de l’abondant mobilier du BF 3b exhumé ces dernières années nous conduit à rejeter cette datation.
2.10 Mobiliers du Bronze final 2a et 2b
2.10.1 Le mobilier céramique
2.10.1.1 Les jattes à rebord
421Une forme non ornée, ou à décor de fines cannelures simples ou doubles sur la panse (fig. 6, no 28 ; fig. 36, nos 1 à 3, 12 à 18)
422C’est une production caractéristique du Languedoc. Sa position chronologique est large puisqu’elle figure au Bronze final 2a dans la couche 5 de la fosse F1 de la Baume des Anges (fig. 6, no 28), au milieu du Bronze final 2 dans la grotte des Lunettes et au Bronze final 2b dans la couche 3 de la grotte de Labeil à Lauroux et dans la couche 1 de la grotte du Prével Supérieure (Bousquet et alii 1966 : fig. 18 ; Roudil 1972 : fig. 66, no 3). Hors du bas Rhône, seule la grotte des Fées à Châteauvieux en aurait livré (Lagrand 1968 : pl. 19, no 2).
2.10.1.2 Les jarres non ornées à rebord
423Des quatre jarres présentées (fig. 6, no 32 ; fig. 29, nos 1, 2 et 7), la première est issue d’un complexe du Bronze final 2a. On les retrouve néanmoins aussi bien au Bronze final 2a dans le scialet du bois des Vouillants (Bocquet 1963a : fig. 4, nos 12 et 14), qu’au Bronze final 2b dans la nécropole des Gobillons à Châtenay‑sur‑Seine, dans la grotte de l’Igue Blanche à Sauliac, dans la grotte des Cloches et dans la grotte de Labeil à Lauroux (Bontillot et alii 1975 : fig. 11 et 14 ; Lorblanchet, Genot 1972 : fig. 27, nos 3 et 4 ; Vital 1986b : fig. 11, nos 4 et 5 ; Bousquet et alii 1966 : fig. 19). Ces formes non décorées semblent peu représentées sur le littoral méditerranéen.
2.10.1.3 Les indéterminés
424La fragmentation de plusieurs récipients bisegmentés (fig. 29, nos 3 à 6 ; fig. 36, nos 5 à 11, 19 à 23) rend leur datation impossible. La présence de cannelures tend à les rapporter au Bronze final 2.
2.10.2 Bilan typochronologique
425Outre l’indécision concernant le classement de plusieurs types, à l’un ou à plusieurs des trois stades actuellement individualisables au Bronze final 2, nous relèverons deux anomalies affectant la représentation du mobilier et les comparaisons.
426L’absence de métal au Bronze final 2b tendrait à signifier que les types du groupe RSFO (Brun et alii 1986 : types 22 à 30) n’ont pas essaimé abondamment dans la moyenne vallée du Rhône. Il est alors permis de s’interroger sur le bien‑fondé de nos datations de vestiges métalliques au Bronze récent et au Bronze final 2a, qui purent connaître une plus longue utilisation.
427Les comparaisons effectuées pour les jarres et les pots à décors plastiques attestent un petit nombre de connexions avec les régions septentrionales. Mais la fréquence des complexes funéraires, incluant rarement ce type de récipient, ne doit pas en être la seule cause ; des sites comme Dampierre‑sur‑le‑Doubs, Hauterive‑Champréveyre et Bavois‑en‑Raillon montrent en effet des productions quelque peu différentes de celles de la moyenne vallée du Rhône.
2.11 Le Bronze final 3b
2.11.1 Données chronologiques générales
428Elles sont principalement fournies par les mesures dendrochronologiques réalisées sur les sites littoraux circum‑alpins. Les phases d’abattage des bois utilisés sur les sites du BF 3b du lac de Neuchâtel sont comprises entre 880 et 850 av. J.‑C, alors que sur les lacs d’Annecy et du Bourget la fourchette est 910‑880 av. J.‑C. (Becker et alii 1985) (fig. 8).
2.11.2 Le mobilier céramique
2.11.2.1 Caractéristiques physiques
429Aucune caractéristique physique particulière ne peut être retenue concernant les céramiques du Bronze final 3b examinées à l’œil nu. Une analyse microscopique s’impose pour plus de précision.
2.11.2.2 Les coupes
430Coupes à rebord, à profil discontinu et décor cannelé (fig. 41, nos 1 et 2)
431Elles sont particulièrement bien représentées dans la basse vallée du Rhône comme à Saint‑Ferréol‑Trente‑Pas, ainsi que sur les sites de hauteur – oppidum de Gauto‑Fracho, de Triple‑Levée à Beaucaire, du Pègue et du Castelas de Baravon (Drôme : Daumas, Laudet 1985 : fig. 9 ; Gard : Dedet 1975 : fig. 16, no 22 ; Dedet et alii 1978 : fig. 10, no 16 ; Drôme : Lagrand, Thalmann 1973 : pl. 1, no 22 ; Ardèche : Gallet el alii 1987 : fig. 12, no 1). La tombe de Verna, dans l’Isère, a livré une forme identique (Bocquet 1976d : fig. 6).
432Coupe à rebord incisé (fig. 41, no 3)
433Le décor comparable à ceux des coupes de la grotte du Ranc‑Pointu no 3 à Saint‑Martin‑d’Ardèche, de Saint‑Ferréol‑Trente‑Pas et des oppida du Grand‑Ranc à Boucoiran et de Roque de Viou à Saint‑Dionisy, permet de la classer au BF 3b (Gilles 1962 : fig. 11, no 5 ; Daumas, Laudet 1985 : fig. 20, no 19 ; Gard : Dedet 1978 : fig. 6 ; Garmy, Py 1976 : fig. 21, no 99). Un fragment (fig. 41, no 8) lui est proche.
434Coupes à rebord et à profil discontinu, non décorées (fig. 41, nos 4 à 6)
435Bien qu’attestées dès le Bronze final 2b dans les régions septentrionales, nous les classons à la fin de cette période sur ki base de comparaisons plus proches, grotte des Cloches à Saint‑Martin‑d’Aidèche, habitats des Gandus à Saint‑Ferréol‑Trente‑Pas, de Triple‑Levée à Beaucaire, de Baravon à Gras, abri du Jardin du Capitaine à Montpezat, Balme de Glos à Fontaine et Epervans (Vital 1986b : fig. 14 ; Daumas, Laudet 1985 : fig. 9 ; Declet et alii 1978 : fig. 10, no 16 ; Gallet et alii 1987 : fig. 12, no 2 ; Alpes‑de‑Haute‑Provence : Lagrand 1968 : pl. 41, no A1 : Isère : Bocquet 1969 : fig. 51, no 16 ; Saône‑et‑Loire : Bonnamour 1973b : pl. 11, no 4).
436Coupes à profil discontinu (fig. 41, nos 10 et 11)
437Elles se placent à la fin du Bronze final sur l’oppidum de Triple‑Levée et au premier âge du Fer dans le dépotoir de Caramontron à Sinzelles et à Besançon‑Saint‑Paul (Dedet et alii 1978, Haute‑Loire : Houdré, Vital 1981 : fig. 3, no 5 ; Pétrequin et alii 1979 : fig. 69, no 1).
438Coupe à décor cannelé et imprimé (fig. 41, no 14)
439Le motif de cercles concentriques de cette forme hypothétique s’identifie à ceux des récipients à paroi divergente de Singen‑am‑Hohentwiel dans le Wurtemberg, de la grotte des Pierrotes à Scey‑en‑Varey, de Mantoche, de Grésine à Brison‑Saint‑Innocent et de la cabane B de l’oppidum de Roque de Viou (Kimmig 1949‑50 : pl. 3 ; Franche‑Comté : Pétrequin et alii 1967 : fig. 7, no 12 ; Millotte 1962 : 216 ; Savoie : Rabut 1869 : pl. 1, no 1 ; Garmy, Py 1976 : pl. 22). Connue dans la Drôme, cette technique n’est pas encore attestée sur les coupes, alors qu’elle l’est en Ardèche sur le site de hauteur du Malpas à Soyons (inédit). On la retrouve en Charente sur un tesson de la grotte du Quéroy à Chazelles (Gomez 1980 : fig. 68, no 20) et on soulignera sa fréquence sur plusieurs formes des tumulus d’Allemagne du Sud au Hallstatt C1 (Kossack 1959 : pl. 23 et 24).
440Coupes à rebord, et à décois excisés (fig. 41, nos 15 à 17)
441Les fragments illustrés appartiennent à au moins deux récipients (nos 15 et 16 ; no 17). Ils posent le problème de la datation de la technique de l’excision dans la moyenne vallée du Rhône, à la fin du Bronze final. Son retour ne semble pas antérieur à la seconde moitié du viie siècle av. J.‑C. en Languedoc, la fourchette admise étant 650‑500 av. J.‑C., soit le premier âge du Fer (Dedet 1979 : 36 ; 1980 : 43 ; Gasco 1978 : 411). Plusieurs arguments plaident pour une datation antérieure de nos éléments. La forme est absente de l’inventaire languedocien, bien que lé décor de triangles alternés soit attesté (Dedet 1980 : fig. 16, no 8a), comme dans la couche F2 de l’oppidum de Sextantio à Castelnau‑le‑Lez (Hérault : Arnal et alii 1964 : pl. 5). On trouve par contre des coupes à face interne couverte de triangles excisés parfois associés à des doubles incisions ou à des cannelures, à la fin de l’âge du Bronze à Courtavant Les Grèves (Aube : Joffroy 1970 : fig. 9 ; Piette 1984), sur le Castellas de Baravon à Gras et sur les sites du lac du Bourget (Gallet et alii 1987 : fig. 12, no 3 et 5 ; Bocquet, Ballet 1979 : fig. 22). Des parentés sont à nouveau décelables avec les céramiques des tumulus d’allemagne du Sud (Kossack 1959 : pl. 22, no 13).
442Coupe à décor cannelé (fig. 41, no 18)
443Le thème de cannelures parallèles, horizontales et obliques existent en contexte Bronze final 2 dans la grotte du Gaougnas â Cabrespine (Guilaine 1972 : fig. 94, no 1), mais leur présence sur une forme à lèvre chanfreinée indique une date plus récente. Les niveaux de la période 1 de l’oppidum de Roque de Viou, de la couche F1 de Sextantio, et du site littoral d’Auvernier Est –aujourd’hui Auvernier Nord– ont livré des fragments identiques en milieu Bronze final 3b (Garmy 1974 : fig. 6 ; Arnal et alii 1964 : pl. III ; Rychner 1974‑75 ; fig. 1, no 8). Signalons également les tessons traités par incision du lac du Bourget (Coutil 1915 : pl. 8).
444Coupes à lèvre biseautée, cannelée ou incisée (fig. 42, no 7, fig. 41, nos 19 et 20)
445Les deux derniers types sont, dans quelques cas, antérieurs au Bronze final 3b (Vital 1984 : 122), mais les comparaisons régionales, grotte de la Chauve‑Souris, Sérézin‑du‑Rhône, oppidum du Roc de Gachonne et village de la Bergerie Hermet à Calvisson et site littoral des Barlières à Serrières‑de‑Briord, indiquent cette datation (Vital 1984 : pl. 157 ; Isère : Bocquet 1969 : fig. 97, no 2 ; Garmy 1979a : fig. 10, no 160 ; 1979b : fig. 4, no 49 ; 1981 : fig. 22 ; Ain : Nicoud et alii 1987).
446Coupes sans rebord, non décorées (fig. 42, nos 15 à 18)
447Elles connaissent une répartition très large, Les Gandus à Saint‑Ferréol‑Trente‑Pas, les grottes de la Chauve‑Souris, des Cloches à Saint‑Martin‑d’Ardèche, du Pontiar à Vallon‑Pont‑d’Arc et de Peyroche II à Auriolles, dans la Drôme et en Ardèche ; sites de Busséol et de Sinzelles, en Auvergne ; camp Allaric à Aslonnes, grotte du Quéroy à Chazelles, Solvieux à Saint‑Louis‑en‑L’Isle et La Roque Saint‑Christophe à Peyzac‑le‑Moustier, pour le Centre‑Ouest ; enclos 1 de Champ‑Rabault à Serbonnes, stations du lac du Bourget (Daumas, Laudet 1985 : fig. 10 ; Vital 1984 : pl. 142, no 1 ; 1987b : fig. 15 ; Héritier et alii 1980 : fig. 78 ; Roudil, Saumade 1968 : pl. 75, no 3 ; Puy‑de‑Dôme : Tixier, Vital 1985 : fig. 6 ; Houdré, Vital 1981 : fig. 3 ; Vienne : Pautreau 1979 : pl. 89, no 6 ; Gomez 1978 : fig. 10, no 2 ; Dordogne : Chevillot 1981 : pl. 49 et 64, no 1 ; Yonne : Prampart 1982 : fig. 62 ; Coutil 1915 : pl. 2 et 3). Ces types sont moins fréquents sur le Plateau suisse : nécropole du Boiron à Morges (Vaud : Beeching 1977 : 32). Ils apparaissent dès le Bronze final 3a, lorsque ce stade peut être individualisé : station du Roc de Conilhac à Gruissan et horizon D2 de la grotte des Planches‑près‑Arbois (Guilaine 1972 : fig. 122, no 7 ; Pétrequin et alii 1985 : fig. 110).
2.11.2.3 Les bols
448Bol conique à rebord et à cannelures internes (fig. 41, no 7)
449Si ce type est connu en milieu Bronze final 2b à Dampierre‑sur‑le‑Doubs (Pétrequin et alii 1969 : fig. 15, no 1), c’est au BF 3b que nous classons le nôtre à l’image de ceux d’Auvernier, d’Epervans, des oppida du Languedoc tels Gauto‑Fracho à Bouquet et Roque‑de‑Viou à Saint‑Dionisy, sans oublier ceux du Cayla et de la nécropole du Moulin à Mailhac (Rychner 1979 : pl. 12, no 8 ; Bonnamour 1973b : fig. 12, no 5 ; Dedet 1975 : fig. 16, no 23 ; Garmy 1974 : fig. 5, no 2 ; Aude : Louis, Taffanel 1955 ; fig. 58, no 3 ; 1958 : fig. 8, no 2).
2.11.2.4 Les jattes à segmentation sommitale et panse arrondie
450Ces formes (fig. 42, nos 1 à 6, 11 à 14) apparaissent à l’aube du Bronze moyen au nord et au sud des Alpes (Schaeffer 1926 : fig. 54 J ; Torbrügge 1959 : pl. 32, no 24 ; Perini 1975‑80 : fig. 9 et 10), mais leur fréquence s’accroît au Bronze final 3a, grotte des Planches‑près‑Arbois, Le Landeron, sites languedociens (Pétrequin et alii 1985 : fig. 198 et 109 ; Neuchâtel : Schwab 1973 : fig. 40 ; Guilaine 1972 fig. 119, no 11) ; ainsi qu’au Bronze final 3b : vallées de la Sarre et de la Moselle, tombe de Singen am Hohentwiel, nécropoles des Marais de Saint‑Gond, fosse 543 de Grisy « Les Roqueux » en Seine‑et‑Marne, grotte de La Balme, sites d’Epervans, d’Auvernier, de Busséol et de La Roque Saint‑Christophe dans le Massif central (Kolling 1968 fig. 27 ; Kimmig 1949‑50 : fig. 6 ; Chertier 1976 : fig. 15 ; Baray 1985 : pl. 34 et 35 ; Bocquet, Reymond 1976 : fig. 80, no 7 ; Bonnamour 1973b : fig. 11, no 5 ; Rychner 1979 : pl. 19 ; Tixier, Vital 1985 : fig. 6, no 7 ; Chevillot 1981 : pl. 63 et 64). En Languedoc et en Provence citons les complexes de la couche 3 du sondage 2 du site de Tonnerre I à Mauguio et de la couche 5 de l’abri du Jardin du Capitaine à Montpezat (Hérault : Py 1985 : fig. 42 ; Lagrand 1968 : pl. 39, no 1). Leur nombre s’accroît dans les complexes postérieurs au Bronze final 3b, tels ceux de la couche 5 du sondage 2 de l’oppidum de la Redoute à Beaucaire, de la grotte de la Chauve‑Souris et du site de plein air de La Brégoule à Soyons (Gard : Dedet et alii 1978 : fig. 29, no 11 ; Vital 1984 : pl. 150 et 151 ; Ardèche : inédit, travaux A. Beeching, J. Vital), mais surtout dans les séries du début de l’âge du Fer : grotte Suspendue de Collias, oppidum de La Liquière à Calvisson, Saint‑Blaise et Le Pègue (Gard : Dedet, Py 1976 : pl. 5 ; Bouches‑du‑Rhône : Arcelin 1971 : pl. 19 à 26 ; Lagrand, Thalmann 1973 : pl. 4 et 5). Le même phénomène est sensible dans le Bassin parisien, au travers des sites de Marolles‑sur‑Seine « La Collerette » et de Choisy‑au‑Bac (Seine‑et‑Marne : Baray 1985 : pl. 60 à 62 ; Oise : Talon 1984 : fig. 34, 45, 67).
451Jatte à carène externe (fig. 42, no 8)
452Dans le Midi, elle est rapportée au Bronze final 3b sur l’oppidum de Triple Levée (Dedet et alii 1978 : fig. 9, no 28), mais l’absence de base individualisée l’assimile plus à celles de la nécropole de Vendres et de la couche 3c de la grande Baume de Gémenos, datées du premier âge du Fer (Hérault : Abauzit 1961 : fig. 1, no 4 ; Bouches‑du‑Rhône : Lagrand 1968 : pl. 32, no 3).
2.11.2.5 Les jattes à panse carénée
453Nous discernons deux types suivant les modes d’association des caractères suivants (Vital 1984 : fig. 35 et p. 130) :
– position du PSE ;
– morphologie de la lèvre ;
– variété et position des décors ;
– forme des parties inférieures et supérieures, et orientation de ces dernières.
454Jattes à panse carénée médio‑sommitale décorées de doubles ou de triples séries de deux ou trois incisions sur la partie supérieure (fig. 8, no 1 ; fig. 43, nos 1 à 19)
455Elles connaissent une large répartition géographique : Saint‑Ferréol‑Trente‑Pas, grottes Hannibal à Chastel‑Arnaud, de Baume Sourde, du Pontiar, de Peyroche II et des Cloches, dans la Drôme et en Ardèche (Daumas, Laudet 1985 : fig. 12 ; Boutes 1976 : fig. 24, no 12 ; Blanc et alii 1956 : fig. 5, no 20 ; Roudil, Saumade 1968 : fig. 75, no 2 ; Vital 1986b : fig. 16) ; oppidum de Sextantio, habitats du Pont du Diable à Aniane et de Tonnerre à Mauguio, oppidum de la Redoute à Beaucaire, en Languedoc (Arnal et alii 1964 : pl. 4 ; Hérault : Boudou et alii 1961 : fig. 10 ; Garmy 1981 : fig. 31, no 2 ; Dedet et alii 1978 : fig. 29, no 26), couche 3 de la grotte Murée de Montpezat et Glanum à Saint‑Rémy‑de‑Provence (Lagrand 1968 : pl. 48, no 9 ; pl. 75, no 3) ; abri de Barne‑Bigou à Fontaine et station de Grésine sur le lac du Bourget, dans les Alpes (Bocquet 1969 : fig. 61, no 25 ; Rabut 1869 : pl. 4, no 1) ; et en Auvergne, dans le Centre‑Ouest et en Périgord sur le Puy Saint‑André à Busséol, au Bois‑du‑Roc à Vilhonneur, dans la grotte du Quéroy à Chazelles et à Jaunay‑Clan (Tixier, Vital 1985 : fig. 7 ; Gomez 1980 : fig. 63, nos 14 et 15 et fig. 67, no 4 ; Vienne : Taillet 1956 : pl. 2 et 3 ; Pautreau 1979 : fig. 94, no 3, 9 ; Chevillot 1981 : pl. 155, no 8). L’exemplaire de la couche 4 de la fosse de la Baume des Anges confirme une datation du Bronze final 3b (fig. 6, no 1), alors que cette forme est absente de la grotte de la Chauve‑Souris ainsi, semble‑t‑il, que dans le nord de la France. L’origine de ces récipients doit être recherchée dans les séries du Plateau suisse et dans le Languedoc, dès le Bronze final 3a (Rychner 1974‑75 : fig. 14 ; Py 1985 : fig. 43, no 23).
456Ces formes non décorées (fig. 43, nos 20 à 24) sont bien représentées en Languedoc et en Provence, cabanes RA 1 et RE 14 de l’oppidum de Roque de Viou, oppida de Triple‑Levée et de La Redoute à Beaucaire et Glanum à Saint‑Rémy‑de‑Provence (Garmy, Py 1980 : fig. 5, nos9 et 16, no 1 ; Dedet et alii 1978 : fig. 9, nos 32 et 29, no 27 ; Lagrand 1968 : pl. 76, no 17). Elles sont attestées à Grésine et Auvernier (Rabut 1869 : pl. 3, no 11 ; Rychner 1976, no 63).
457Décor incisé court (fig. 43, no 26)
458Un fragment s’apparente à celui de la couche 5B‑5C de la zone 08 du Marduel à Saint‑Bonnet‑du‑Gard (Py, Raynaud 1982 : fig. 29, no 14), alors que celui à décor impressionné (fig. 43, no 25) ne trouve pas de comparaison directe.
459Méandre incisé (fig. 43, nos 2, 11, 12)
460Il connaît une répartition semblable à celle du décor incisé multiple. Il est attesté dans le Jura dès le Bronze final 2b ; puis au Bronze final 3a, comme en Languedoc (Dedet 1975 : fig. 9, no 4a). Il est ensuite courant au Bronze final 3b (Dedet, Py 1976 : 52 et 53) puis son utilisation devient discrète, à l’exemple de l’oppidum de Gauto‑Fracho et de la grotte de la Chauve‑Souris (Dedet 1975 et 1978 ; Vital 1984 : pl. 154, no 4).
461Jatte à épaulement (fig. 43, no 8)
462Elle semble inconnue hors du Languedoc. Les exemples de la couche 3 de la grotte de Peyroche II, de la cabane A de l’oppidum de Roque de Viou et du Pont du Diable à Aniane ont un encombrement supérieur et seul le dernier porte un décor incisé (Roudil, Saumade 1968 : fig. 77 ; Garmy, Py 1976 : fig. 12, no 5 ; Boudou et alii 1961, fig. 6, no 7).
463Jattes à panse carénée et segmentation indifférenciée (fig. 44 à 46)
464Elles sont abondantes dans la moyenne et basse vallée du Rhône et seules quelques jattes furent découvertes isolément en dehors du bassin rhodanien. A l’image des séries de la Baume des Anges, les vases de faible encombrement (fig. 44 à 46) dominent largement les récipients plus larges (fig. 43, nos 28 et 29) ; leurs diamètres sont en moyenne de 10 cm (Vital 1984 : fig. 35C), permettant d’attribuer, à ces types une fonction individuelle. Nous avons distingué les récipients à partie inférieure convcxe‑cintrée (fig. 44, nos 12, fig. 45, no 2) ou convexe‑rectiligne (fig. 45, nos 13, 15).
465Jattes à PI convexe, cintrée et rectiligne
466Des formes non décorées sont représentées dans les grottes de Peyroche II et des Cloches, dans la couche F de l’oppidum du Pègue, à Saint‑Ferréol‑Trente‑Pas, sur le site de la Combe de Montaillon à Sanilhac‑et‑Sagriès, ainsi que dans la couche 5 du sondage 2 de l’oppidum de La Redoute postérieure au faciès Mailhacien 1 du Bronze final 3b (Roudil, Saumade 1968 : fig. 76 ; Vital 1986b : fig. 16 : Lagrand, Thalmann 1973 : pl. 1, no 16 ; Daumas, Laudet 1985 : fig. 12 ; Gard : Dedet 1981 : fig. 6, no 64 ; Dedet et alii 1978 : 73 et fig. 29, no 29). Ce type décoré d’incisions horizontales (fig. 46, nos 12 et 13) est présent sur le Castellas de Baravon à Gras et à Saint‑Ferréol‑Trente‑Pas (Gallet et alii 1987 : fig. 13, no 4 ; Daumas, Laudet 1985 : fig. 12, no 14), alors que le décor cannelé (fig. 45, nos 7 à 9) ne se rencontre que sur les sites postérieurs au Bronze final 3b de la grotte de la Chauve‑Souris et du premier âge du Fer de Soyons La Brégoule (Vital 1984 : pl. 144 ; inédit).
467Jattes à PI convexe et rectiligne
468Leur dispersion est semblable à celle des jattes précédentes. Elles sont ornées ou non de méplats : grotte de Mourèze et station de Nizas, grottes des Cloches et du Ranc‑Pointu no 3, station II de Saint‑Uze, grotte de Peyroche II à Auriolles (Hérault : Roudil 1972 : fig. 72, no 5 et 47, no 4 ; Vital 1986b : fig. 16 ; Gilles 1962 : fig. 8, no 5 ; Drôme : Thivolle, Cala 1976 : fig. 15, no 24 ; Roudil, Saumade 1968 : fig. 69, no 2). Les exemplaires à décor incisé horizontal (fig. 46, nos 15 à 17) sont abondants dans la Drôme : les Gandus à Saint‑Ferréol‑Trente‑Pas, Le Pas de L’Estang à Saou, grottes de la Chauve‑Souris et de la Baume Sourde ; ainsi qu’en Ardèche dans la grotte des Cloches et sur le Castellas de Baravon (Daumas, Laudet 1985 : fig. 12 ; Héritier 1984 : fig. 2 ; Vital 1984 : pl. 145, no 4 ; Blanc et alii 1956 : fig. 5, no 18 ; Vital 1988 : fig. 16 ; Gallet et alii 1987 : fig. 11, no 5, fig. 13, no 15). On retrouve quelques unités dans l’enceinte no 2 des Grèves à La Villeneuve‑au‑Châtelot et dans la tombe de la gravière Chiavazzo à Saint‑Prex (Joffroy 1970 : fig. 6 ; Vaud : Degen 1957 fig. 30, no 3). La diffusion restreinte de ces jattes ne permet pas encore de parler de production industrielle, mais elles sont un élément majeur et caractéristique de la composante typologique rhodanienne, entre le Bronze final 3b et le premier tiers du premier âge du Fer.
469La partie inférieure à décor incisé court et à base cupulée (fig. 46, no 19) trouve des parallèles dans la grotte de Peyroche II et sur les habitats de plaine de Languisse! et du Marduel (Roudil, Saumade 1968 : fig. 73, no 2 ; Gard : Py 1981 : fig. 51bis, no 8 ; Py, Raynaud 1982 : fig. 29, no 14).
470Jattes de grandes dimensions (fig. 43, nos 28 et 29)
471Elles sont connues dans la cabane RA 1 de l’oppidum de Roque de Viou, à Antibes, et à Glanum à Saint‑Rémy‑de‑Provence (Garmy, Py 1980 : pl. 15, no 9 ; Alpes‑Maritimes : Lagrand 1968 : pl. 1, no 11 et 75, no 4).
2.11.2.6 Les gobelets
472Gobelets non décorés sans rebord (fig. 6, no 2 ; 45, nos 17 et 18)
473Trois d’entre eux doivent être datés du Bronze final 3b comme l’indiquent les complexes de la couche 4 de la fosse F1 de la Baume des Anges, de la tombe de faciès mailhacien –avec rasoir à manche et pince à épiler– du tumulus no 1 de l’Abeillou à Grospierres et de la couche F de l’oppidum du Pègue (Ardèche : Gros 1972 : fig. 4 ; Lagrand, Thalmann 1973 : pl. 1, no 17). On les rencontre dans les palafittes d’Auvernier et du lac du Bourget et dans la tombe 68 de la nécropole du Moulin à Mailhac (Rychner 1979 : pl. 19, no 10 et 20, no 4 ; Coutil 1915 : pl. 3, no 16 ; Louis, Taffanel 1958 : fig. 9). Bien que d’encombrement supérieur, un vase de la bergerie Hermet à Calvisson doit leur être rapproché (Garmy 1979b : fig. 7, no 159).
2.11.2.7 Les pots à rebord
474Pot non décoré (fig. 49, no 20)
475Ce pot, dont la partie supérieure peut être ornée, est fréquent dans la plupart des sites de référence du Bronze final 3b –et plus rarement au début du premier âge du Fer– tels Auvernier, Nanteuil‑sur‑Aisne, le Camp Allaric à Aslonnes, la fosse de Caramontron à Sinzelles, les stations du lac du Bourget, la grotte du Ranc‑Pointu no 3 à Saint‑ Marlin‑d’Ardèche, l’oppidum de La Redoute à Beaucaire, la tombe 103 de la nécropole du Moulin à Mailhac et l’habitat de La Calade à Fontvieille (Rychner 1979 : pl. 35, no 1 ; Lambot 1977 : fig. 26, nos 3 et 5 ; Pautreau 1976 : fig. 7, nos 1, 2 et 7 ; Gilles 1962 : fig. 5, no 1 ; Dedet et alii 1978 : fig. 45, no 1 ; Louis, Taffanel 1958 : fig. 10 ; Bouches‑du‑Rhône : Lagrand 1968 : pl. 28, nos 1 et 3).
476Pot à décor impressionné (fig. 50, no 3)
477Cette forme à rebord légèrement convergent, dont le décor est réalisé à l’aide d’un instrument et non du doigt comme il est fréquent au Bronze final 2, est analogue à celles de Puiseaux, de la grotte des Cloches à Saint‑Martin‑d’Ardèche, de la couche 3 de la grotte Murée de Montpezat et du Bois du Roc à Vilhonneur (Loiret : Simonin 1983 : fig. 4, no 1 ; Vital 1986b : fig. 18, no 3 ; Lagrand 1968 : pl. 49, no 2 ; Charente : Gomez 1980 : fig. 63, no 25).
2.11.2.8 Les jarres et les gobelets à rebord
478Jarres à décors cannelés el incisés (fig. 48 et 49)
479Elles sont très fragmentées et trouvent rarement des comparaisons directes si on tient compte de tous les caractères les définissant. En retenant les associations de certains d’entre eux, forme, cannelures, incisions, on les distingue sur la plupart des sites du Bronze final 3b : Auvernier, nécropoles des Marais de Saint‑Gond, tumulus de Sublaines, grotte de Rancogne et du Quéroy à Chazelles, station de La Roque Saint‑Christophe et de Busséol, sites du lac du Bourget (Rychner 1974‑75 : fig. 2, no 6 ; 1979 : pl. 39, no 2 ; Cheitier 1976 : fig. 24, nos10 et 11 ; Indre‑et‑Loire : Cordier 1976 : fig. 10 ; Charente : Guillien 1968 : fig. 15, no 3 ; Gomez 1978 : fig. 9, no 25 ; Chevillot 1981 : pl. 71, no 6 ; Tixier, Vital 1985 : fig. 8 ; Rabut 1864 : pl. 3 et 5 ; Bocquet 1976a : fig. 5, no 1) ; et plus près de Donzère : cabane A de l’’oppidum de Roque de Viou, couche 2 de l’oppidum de Triple‑Levée à Beaucaire, fosse de la Jasse d’Eyrolles à Sainte‑Anastasie, tumulus du Quartier de Beauregard à Saint‑Remèze, grotte des Cloches et site de Saint‑Ferréol‑Trente‑Pas (Garmy, Py 1976 : fig. 11, no 1 ; Dedet et alii 1978 : fig. 9, no 11 ; Gasco 1980 : fig. 5, no 13 ; Ardèche : Gourvest 1959 : fig. 2, no 1 ; Vital 1986b : fig. 18 à 21 ; Daumas, Laudet 1985 : fig. 7 et 8), pour ne citer que quelques gisements régionaux représentatifs. Ces formes semblent moins fréquentes en Provence ; le bord peut être parallèle comme sur les jarres de la couche 3 de la grotte Murée à Montpezat (Lagrand 1976 : fig. 3, no 1).
480Jarre à décor cannelé, incisé et excisé (fig. 48, no 10)
481Le motif associant des incisions courtes, présenté par cet exemplaire, est très rare. On le connaît dans les Alpes sur la station de Grésine et dans la grotte de Balme no 2 à Magland (Rabut 1869 : pl. 1, no 8 ; Haute‑Savoie : Combler 1980 : 524).
482Jarre à double rangée d’impressions (fig. 50, no 1) et jarre à cordon et impressions (fig. 50, no 2)
483Un élément de La Roque Saint‑Christophe fournit la meilleure comparaison au premier (Chevillot 1981 : pl. 72, no 3), alors que la fragmentation du second empêche toute confrontation.
484Gobelets à décors cannelés et incisés (fig. 47)
485Les comparaisons nous conduisent vers les gisements évoqués précédemment ; c’est pourquoi nous éviterons toute répétition.
486Décorde lamelles d’étain (fig. 47, no 9)
487Il a laissé des stigmates sur un gobelet, sous la forme de fines traces de découpe identiques à celles d’une remarquable coupe du Bronze final des Martres‑d’Artières (Puy‑de‑Dôme : Daugas, Vital 1988 : fig. 5, no 1). Les ornements à base de lamelles d’étain sont surtout utilisés au Bronze final 3 dans les régions qui jouxtent les importants sites du Jura et des Alpes : tumulus de Chaume‑les‑Baigneux, petit tumulus de Sublaines, grotte du Déroc à Vallon‑Pont‑d’Arc, grotte des Planches‑près‑Arbois et stations littorales d’Auvernier et du lac du Bourget (Côte‑d’Or : Ratel 1970 : fig. 8 et 9 ; Indre‑et‑Loire : Cordier 1976 : fig. 10 ; Courier, Sordes 1939 ; Pétrequin et alii 1985 : fig. 100 et 104 ; Rychner 1979 : pl. 67, no 11 et 68, nos 11 et 12 ; Egloff 1979 : 22 ; Combier 1974 ; Bocquet, Ballet 1979 : fig. 30).
488Toutes ces formes possèdent le plus souvent un rebord divergent, parfois peint (fig. 48, nos 1 à 6). Plusieurs motifs décoratifs sont visibles sur des récipients difficilement restituables : impressions concentriques à l’aide d’une matrice ou d’une épingle à tête vasifonne (fig. 48, no 15, fig. 49, no 18), impressions circulaires (fig. 50, nos 12 et 15), impressions courtes, décor peigné fin (fig. 48, nos 7 et 19), chevrons incisés (fig. 49, nos 10 et 11).
489Jarres à décors cannelés et impressionnés (fig. 50, nos 6 à 11)
490Ces modèles sont plus particulièrement représentés en Languedoc et en Provence : tombes 61 et 68 de la nécropole du Moulin à Mailhac, oppidum de Roque de Viou, grottes des Cloches, de Nizas, de Peyroche II et du Pontiar, sur les stations de Glanum et de Fontvieille, dans la couche 8 de l’abri du Jardin du Capitaine et dans la grotte Murée à Montpezat (Louis, Taffanel 1958 : fig. 9 ; Garmy, Py 1976 : fig. 11, nos 2 et 3, fig. 18, no 43 ; 1980 : fig. 6 ; Vital 1986b : fig. 17 et 19 ; Roudil 1972 : fig. 46, no 3, fig. 75, nos 3 et 4, fig. 83, nos 1 et 2 ; Héritier et alii 1980 : fig. 82 ; Lagrand 1968 : pl. 75, no 1, pl. 28, nos 1 et 3, pl. 29, no 13, pl. 41 B et pl. 32, no 8).
2.11.2.9 Les indéterminés
491Coupes à rebord, et à décors peints (fig. 41, nos 12 et 13)
492La diffusion des récipients à décors peints en rouge ou brun est très large à la fin de l’âge du Bronze et la fragmentation des coupes de la Baume des Anges interdit toute confrontation fine.
493Fonds de coupes (fig. 41, nos 21 à 24)
494Si la forme générale de ces coupes reste inconnue, les décors d’incisions obliques et le ressaut interne marqué autorisent un classement au Bronze final 3b. Les cannelures radiales (fig. 41, no 23) sont un décor des groupes alpins et jurassiens de cette période, stations de la Bonne Conduite à Sassenage et d’Auvernier Nord (Isère : Bocquet 1969 ; fig. 95, no 1 ; Rychner 1974‑75 : fig. 1, no 8).
495Piédestal (fig. 42, no 10)
496Un fragment a été déterminé d’après les caractères polis de la face externe et raclés de la face interne.
2.11.3 Le mobilier métallique
2.11.3.1 La parure
497Epingle sans tête (fig. 52, no 20)
498La partie proximale de la tige est polie et comporte deux stries obtenues par percussion, peut être pour assurer l’assujettissement d’une tête coulée. Cet objet trouve une comparaison directe dans l’habitat des Gandus à Saint‑Ferréol‑Trente‑Pas (Daumas, Laudet 1985 : fig. 26, no 6).
499Epingle à tête vasiforme et à sommet débordant (fig. 52, no 21)
500La tige est ornée de séries d’incisions séparées par des nodosités et le fin sommet est couvert de cercles concentriques incisés. Ces modèles sont typologiquement les plus évolués et ils sont particulièrement abondants dans le lac du Bourget (Audouze 1984). Sans réplique exacte, c’est du type Q6 que se rapproche en priorité notre exemplaire (Audouze, Courtois 1970 : 51 et pl. 15 à 17).
501Epingle â tête vasiforme (fig. 52, no 22)
502Elle s’intégre au type Q5 de F. Audouze et J.‑C. Courtois. La tige est décorée de quatre séries d’incisions séparées par des nodosités et le sommet porte quatre cercles concentriques. Elle est comparable à quelques épingles des stations du lac du Bourget (Audouze, Courtois 1970 : nos 369 et 383), mais plus encore avec celles du sondage 1 de l’oppidum de Gauto‑Fracho à Bouquet et de la couche 2 de l’habitat des Gandus à Saint‑Ferréol‑Trente‑Pas (Dedet 1975 : fig. 10, no 1 ; Daumas, Laudet 1982 à 1985 inédit).
2.11.4 Le mobilier osseux
503Pointe à base déjetée (fig. 6, no 9)
504Elle provient de la couche 4 de la fosse F1, du Bronze final 3b. Elle est tirée d’une diaphyse de grand ruminant et présente dans sa partie médiane de fines stries postérieures au façonnage.
505Ce type d’objet est très répandu sur les sites néolithiques littoraux de Suisse occidentale (Voruz 1984) ; il s’apparente à celui de Saint‑Aubin qui avait conservé sa hampe de bois (Neuchâtel : de Mortillet 1890 : fig. 48) et peut être interprété comme un engin de chasse ou de pêche. Comme le nôtre, les exemplaires néolithiques montrent fréquemment de fines stries transversales à l’emplacement de la ligature.
2.11.5 Bilan typochronologique
506Aucune série de vestiges ne se classe au Bronze final 3a. Ce fait rejoint les observations faites en Languedoc concernant la rareté des sites de cette époque (Dedet 1985), un des ensembles de la grotte des Cloches étant le seul attesté pour ce stade dans la moyenne vallée du Rhône (Vital 1986b).
507Par contre, nos comparaisons démontrent l’importance de l’ensemble du Bronze final 3b, ainsi que l’existence probable d’une phase postérieure définie d’après les matériaux de la couche de la grotte de la Chauve‑Souris (Vital 1984) et prenant fin vers 750 av. J.‑C. environ. Au stade actuel des recherches, il semble que cette phase distincte corresponde plus à une évolution terminale du Bronze final 3b qu’au Hallstatt C.
2.12 Mobiliers du Bronze final 2 et 3
2.12.1 Le mobilier céramique
508Coupes (fig. 51, nos 5 à 9)
509Leur banalité ne permet pas une datation précise.

FIG. 52 – Moule en grès. Le reste : mobilier en Bronze. 1 à 3 : Bronze ancien ; 4, 5, 10, 11, 13 à 15 : Bronze récent ; 12, 7 à 9 : Bronze récent ou Bronze final 2a ; 20 à 22 : Bronze final 3b ; 16 à 19, 23 à 28 : Bronze final 2 ou 3.
510Ecuelle à rebord (fig. 51, no 21)
511Cette forme est connue dans les régions septentrionales au Bronze final 2b et au Bronze final 3a, décorée ou non : enclos E de Gravon, incinération 0 des Milosiottes à Noyers,, incinération du tumulus de Chaume‑les‑Baigneux, habitats D2 de la grotte des Planches‑près‑Arbois et de Bavois‑en‑Raillon et stations littorales de Cortaillod‑Est et d’Auvernier (Seine‑et‑Marne : Mordant 1966 : fig. 7, no 2 ; Yonne : Poilout, Mordant 1979 : fig. 4, nos 5 et 6 ; Côte‑d’Or : Ratel 1970 : fig. 10 ; Pétrequin et alii 1985 : fig. 118, no 1 ; Vital, Voruz 1984 : fig. 61, no 980 et fig. 75, no 530 ; Borrello 1986 : fig. 45, no 5 et fig. 47, no 9 ; Rychner 1979 : pl. 22, no 16).
512Gobelet à décor cannelé (fig. 51, no 22)
513Il devait comporter un col semblable à ceux des formes de la grotte des Planches‑près‑Arbois, d’Hermance, du lac du Bourget, de la grotte des Sarrasins à Seyssinet‑Pariset et de la grotte des Cloches (Pétrequin et alii 1985 : fig. 91, no 4 et fig. 92, no 9 ; Genève : Vogt 1930 : pl. 2, no 79 ; Bocquet 1976b : fig. 52, no 10 ; Vital 1986b : fig. 12, no 14). On peut admettre une fourchette qui couvre le Bronze final 2b et 3a pour ce type inconnu au Bronze final 3b. Pourtant un vase semblable provient, accompagné d’une coupe à décor zoomorphe, du dépôt funéraire de la grotte du Ranc‑Pointu no 3 à Saint‑Martin‑d’Ardèche daté du Bronze final 3b (Gilles 1962 : fig. 3).
2.12.2 Le mobilier métallique
2.12.2.1 La parure
514Bracelets à légers tampons (fig. 52, nos 16 à 18)
515Ils sont de section circulaire et décorés d’incisions fines, en séries parallèles perpendiculaires (fig. 52, no 17) ou obliques (fig. 52, nos 16 et 18) ; chacune des extrémités de ce dernier est ornée de six bourrelets en relief. Ces décors incisés sont connus sur les bracelets de la fin du Bronze moyen et du début du Bronze final (Coffyn 1973), mais la morphologie des bracelets à faibles tampons les rapproche de ceux du milieu du Bronze final (BF 2b‑3a) de l’Event de Foussoubie à La Bastide‑de‑ Virac, des dépôts de Pourrières et de Goncelin (Ardèche : Combier 1963 : fig. 61, no 2 ; Var : Courtois 1957 : fig. 6, no 2 ; Isère : Bocquet, Lebascle 1976 : fig. 5, no 10). Les bourrelets terminaux caractérisent les formes du Bronze final 3b des dépôts de Challans et de La Loubière à Bénévent‑en‑Champsaur (Vendée : Eyguin 1957 : pl. 6, nos 32 et 34 ; Hautes‑Alpes : Courtois 1960a : fig. 34, no 5).
516Applique circulaire à bélière coulée (fig. 52, no 23)
517Elle n’est pas un bon guide chronologique. On la retrouve au Bronze final 2a dans la tombe 42 d’Unterhaching et dans la tombe de 1898 de Belp (Bavière : Müller‑Karpe 1959 : pl. 186, no 12 ; Berne : Beck 1980 : pl. 21, no 9), alors qu’elle est datée de la fin du Bronze final dans le dépôt d’Areste‑Longue à L’Epine et sur le site des Tamaris à La Couronne (Courtois 1960a : fig. 45, nos 4 et 5 ; Bouches‑du‑Rhône : Lagrand 1968 : pl. 85D, 2).
518Une seconde applique porte une bélière assujettie par forgeage ou par brasage (fig. 52, no 24).
519Applique à bélière et étranglement médian (fig. 52, no 26)
520Elle reçoit une datation du Bronze final 3a à Rouffignac et dans le dépôt de Casse‑Rousse à Villars d’Arène, et du Bronze final 3b à Espédailhac et dans le dépôt des Châteliers à Amboise (Chevillot 1981 : fig. 18 ; Hautes‑Alpes : Bataille 1964 : no 22 ; Audouze, Courtois 1970 : pl. 30, no 21 ; Lot : Lorblanchet 1965 : fig. 1, no 7 ; Indre‑et‑Loire : Cordier et alii 1960 : fig. 4, nos 37 à 39).
521Les trois appliques et pendeloques qui suivent se comparent aux types étudiés par F. Audouze (1974 et 1976).
522Applique à griffes (fig. 52, no 27)
523Elle s’apparente au type 2 que cet auteur date du Bronze final 3b et du premier âge du Fer (1974 : 250).
524Agrafe moulée décorée (fig. 52, no 28)
525Elle est représentée par un fragment orné de points et de demi‑cercles emboîtés obtenus par percussions posées successives, proche du sous‑type 7 de F. Audouze, daté du Bronze final 3 (1974 : fig. 6 et 7). Les décors les plus proches figurent sur une agrafe et une pendeloque du dépôt de Larnaud et sur une agrafe du dépôt de La Farigourière à Pourrières (Jura : Audouze 1974 : fig. 7, no 2 ; 1976 : fig. 22, nos 239 et 240 ; Var : Courtois 1957 : fig. 4, no 5), ce dernier est daté du Bronze final 3a.
526Pendeloque triangulaire à anneau (fig. 52, no 19)
527Elle a été coulée dans un moule monovalve, puis décorée d’incisions et s’inscrit dans le groupe é de F. Audouze (1976 : fig. 24 et 25). Par son décor, celle des Châteliers d’Amboise se rapproche de la nôtre, tout comme l’exemplaire hors contexte de Guévaux (Cordier et alii 1960 : fig. 4, no 40 ; Vaud : Musée Cantonal Vaudois 1896 : pl. 30, no 25). Ces pendeloques, qui entrent parfois dans la composition des ceintures articulées, sont souvent datées du Bronze final 3b mais on en connaît au Bronze final 3a dans l’horizon C3 de la grotte des Planches‑près‑Arbois et durant tout le Bronze final sur le plateau suisse (Pétrequin et alii 1985 : fig. 150, no 1 ; Rychner 1979 : 76).
528Pendeloque à bélières multiples et anneau central (fig. 52, no 25)
529Lin débris très oxydé a pu appartenir à une pendeloque à bélières multiples et anneau central, semblable par exemple à celle du tumulus 3 de Saint‑Bernard (Ain : Millotte 1963 : pl. 26, no 1).
2.12.2.2 Les armes et les outils
530Armature de flèche triangulaire perforée (fig. 53, no 9)
531La plus ancienne connue est celle de la grotte du Hasard à Tharaux, datée du Bronze final 2b, mais la fréquence de cet objet est la plus forte au Bronze final 3b, pour diminuer rapidement au début du premier âge du Fer (Roudil 1972 : 193). Ces armatures se concentrent dans la moitié sud‑est de la France (Combier, Gros 1972 : fig. 8), alors que celles réalisées en fer ne sont connues que dans la moitié nord‑ouest (Mohen 1980 : fig. 126).

FIG. 53 – Mobilier métallique (1 à 9), céramique (10 à 12, 18), lithique (13 à 15) et osseux (16 et 17) ; 10 ; rondelle attribuable au Bronze ancien.
2.13 Mobiliers indatables
2.13.1 Le mobilier céramique
532Fragments de plats (fig. 51, nos 1 et 2)
533Ils évoquent les nombreux exemples de Molina di Ledro (Rageth 1974 : pl. 89 à 91).
534Si un gobelet à décor impressionné (fig. 51, no 3) rappelle des formes du Bronze ancien, un tesson à décor excisé (fig. 51, no 4), un col et un fragment de pot (nos 20 et 13) se classeraient plus sûrement au Bronze final. Une datation semblable sera retenue pour un fragment de bracelet, une pièce énigmatique et un jeton découpé dans un récipient à décor cannelé (fig. 53, nos 12, 11 et 18).
535Il convient d’ajouter à cet inventaire une trentaine de fusaïoles de formes variées, non reproduites ici, dont trois sont façonnées dans des tessons.
2.13.2 Le mobilier métallique
536Il regroupe des parures et des outils de datation large tels que épingle à tête aplatie et enroulée, alène, burins, tranchets et poignard à soie (fig. 53, nos 1 à 7).
2.13.3 Le mobilier lithique
537Il est représenté par plusieurs galets à facettes polies striées (fig. 53, nos 13 à 15), dont l’utilisation est certainement liée au façonnage des poteries.
2.13.4 Le mobilier osseux
538Une armature de flèche en os à pédoncule et ailerons, de section elliptique (Lambert et alii 1976 : fig. 37, no 9)
539Elle se classe clans le groupe 1A à pédoncule court de M.‑R. Séronie‑Vivien (1968) et dans le groupe A de W. Pape (1980). Le premier insiste sur leur appartenance à la fin du Bronze ancien et au début du Bronze moyen, alors que le second signale leur présence dans des ensembles de la fin du Bronze final, comme dans la couche F3 de la grotte de la Fée à Thémines (Lot : Lorblanchet, Genot 1972 : fig. 11). W. Pape retient toutefois une datation globale du Bronze ancien et moyen, notre exemplaire se situant en limite de l’aire de densité maximum centrée sur le sud du Massif central et le nord des Pyrénées‑Orientales (Pape 1982 : fig. 9).
540Rondelles en os (fig. 53, nos 16 et 17)
541Deux sont respectivement façonnées dans une côte et dans une diaphyse de grand ruminant. Si l’âge protohistorique de la première peut être mis en doute par comparaison avec des témoins plus récents, il en va différemment pour la seconde dont l’origine italique est probable vu la densité de ce type dans ce pays. Elles ont une durée d’utilisation très longue, du Bronze ancien au Bronze final, dans la station de Desenzano‑Polada, dans les terramares et dans la nécropole de Fontanella, situés dans la basse vallée du Pô (Barich 1971 : fig. 18, no 8 ; Säflund 1939 : pl. 65 ; Salzani 1978 : fig. 4 et 16). Plusieurs modèles sont attestés en Languedoc oriental dans des sites non synchrones, du Bronze moyen et du Bronze final (Roudil 1972 : 179).
Table des illustrations
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Légende | FIG. 7a – Paramètres d’analyse et terminologie des parties constitutives des récipients. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 30k |
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Légende | FIG. 7b – Suivant le degré de fragmentation des poteries, les difficultés de reconnaissance des différents paramètres, de la segmentation au volume, iront croissant. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 11k |
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Légende | FIG. 7c – Les différents types de morphologie définis d’après l’étirement, la segmentation, la hauteur et la direction des parties supérieures des récipients. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 41k |
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Légende | FIG. 7d – Diagramme de corrélation hauteur/diamètre maximum indiquant les différentes classes d’encombrement et d’aplatissement des groupes typologiques rassemblant 280 individus de la Baume des Anges. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-4.jpg |
Fichier | image/jpeg, 72k |
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Légende | FIG. 8 – Cadre chronologique résumé de l’âge du Bronze des Alpes occidentales. A : d’après Klein et al. 1983 ; B : d’après Pearson et Stuiver 1986. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-5.jpg |
Fichier | image/jpeg, 107k |
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Légende | FIG. 9 – Gobelets attribuables au Bronze ancien. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-6.jpg |
Fichier | image/jpeg, 93k |
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Légende | FIG. 10 – Pots et jarres attribuables au Bronze ancien. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-7.jpg |
Fichier | image/jpeg, 109k |
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Légende | FIG. 11 – Pots et jarres attribuables au Bronze ancien. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-8.jpg |
Fichier | image/jpeg, 125k |
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Légende | FIG. 12 – Jarre, jatte et couvercle attribuables au Bronze ancien. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-9.jpg |
Fichier | image/jpeg, 51k |
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Légende | FIG. 13 – 1 à 9 : mobilier attribuable au Bronze moyen 2 ; 10 à 12 : coupes attribuables au Bronze récent. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-10.jpg |
Fichier | image/jpeg, 114k |
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URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-11.jpg |
Fichier | image/jpeg, 12k |
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Légende | FIG. 14 – Jattes attribuables au Bronze récent. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-12.jpg |
Fichier | image/jpeg, 88k |
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Légende | FIG. 15 – Jattes, écuelles et gobelets à rebord attribuables au Bronze récent. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-13.jpg |
Fichier | image/jpeg, 146k |
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Légende | FIG. 16 – Pots et jarres attribuables au Bronze récent. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-14.jpg |
Fichier | image/jpeg, 134k |
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Légende | FIG. 17 – Pots et jarre attribuables au Bronze récent. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-15.jpg |
Fichier | image/jpeg, 121k |
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Légende | FIG. 18 – 1 à 12 : coupes attribuables au Bronze final 2a ; 14 à 16 : écuelles à rebord attribuables au Bronze final 2a ; 13, 17 à 24 : jattes et fragments. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-16.jpg |
Fichier | image/jpeg, 112k |
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Légende | FIG. 19 – Jattes et écuelles à rebord attribuables au Bronze final 2a. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-17.jpg |
Fichier | image/jpeg, 121k |
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Légende | FIG. 20 – Jattes et écuelles à rebord attribuables au Bronze final 2a ; 14 et 21 : gobelets. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-18.jpg |
Fichier | image/jpeg, 110k |
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Légende | FIG. 21 – Jattes et écuelles à rebord attribuables au Bronze final 2a. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-19.jpg |
Fichier | image/jpeg, 135k |
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Légende | FIG. 22 – Jattes et éouelles à rebord attribuables au Bronze final 2a. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-20.jpg |
Fichier | image/jpeg, 117k |
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Légende | FIG. 23 – Jattes et écuelles à rebord attribuables au Bronze final 2a. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-21.jpg |
Fichier | image/jpeg, 127k |
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Légende | FIG. 24 – Jattes et écuelles à rebord attribuables au Bronze final 2a. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-22.jpg |
Fichier | image/jpeg, 118k |
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Légende | FIG. 25 – Gobelets et pots attribuables au Bronze final 2a. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-23.jpg |
Fichier | image/jpeg, 115k |
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Légende | FIG. 26 – Jarres à col et à rebord attribuables au Bronze final 2a. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-24.jpg |
Fichier | image/jpeg, 128k |
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Légende | FIG. 27 – Jarres à col et à rebord attribuables au Bronze final 2a. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-25.jpg |
Fichier | image/jpeg, 136k |
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Légende | FIG. 28 – Jarres à col et à rebord attribuables au Bronze final 2a. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-26.jpg |
Fichier | image/jpeg, 111k |
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Légende | FIG. 29 – Fragments attribuables au Bronze final 2a et 2. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-27.jpg |
Fichier | image/jpeg, 109k |
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Légende | FIG. 30 – Jarres à décors cordés, digités et impressionnés attribuables au Bronze final 2a. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-28.jpg |
Fichier | image/jpeg, 135k |
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Légende | FIG. 31 – Pots attribuables au Bronze final 2a et au Bronze récent. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-29.jpg |
Fichier | image/jpeg, 109k |
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Légende | FIG. 32 – Pots attribuables au Bronze final 2a et au Bronze récent. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-30.jpg |
Fichier | image/jpeg, 100k |
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Légende | FIG. 33 – Pots attribuables au Bronze final 2a. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-31.jpg |
Fichier | image/jpeg, 112k |
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Légende | FIG. 34 – Jarres attribuables au Bronze final 2a. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-32.jpg |
Fichier | image/jpeg, 78k |
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Légende | FIG. 35 – Jarres attribuables au Bronze final 2a. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-33.jpg |
Fichier | image/jpeg, 128k |
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Légende | FIG. 36 – Jattes, écuelles et Jarres attribuables au Bronze final 2. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-34.jpg |
Fichier | image/jpeg, 113k |
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Légende | FIG. 37 – Coupes et bols attribuables au Bronze final 2b. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-35.jpg |
Fichier | image/jpeg, 130k |
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Légende | FIG. 38 – Pots, Jattes, écuelles et gobelets attribuables au Bronze final 2b. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-36.jpg |
Fichier | image/jpeg, 135k |
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Légende | FIG. 39 – Ecuelles et gobelets à épaulement attribuables au Bronze final 2b. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-37.jpg |
Fichier | image/jpeg, 122k |
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Légende | FIG. 40 – Pots et jarres attribuables au Bronze final 2b. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-38.jpg |
Fichier | image/jpeg, 109k |
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Légende | FIG. 41 – Coupes et bol attribuables au Bronze final 3b. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-39.jpg |
Fichier | image/jpeg, 145k |
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Légende | FIG. 42 – Jattes à panse arrondie attribuables au Bronze final 3b. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-40.jpg |
Fichier | image/jpeg, 98k |
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Légende | FIG. 43 – Jattes à panse carénée attribuables au Bronze final 3b. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-41.jpg |
Fichier | image/jpeg, 126k |
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Légende | FIG. 44 – Jattes à panse carénée attribuables au Bronze final 3b. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-42.jpg |
Fichier | image/jpeg, 102k |
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Légende | FIG. 45 – Jattes à panse carénée attribuables au Bronze final 3b ; 17 et 18 : gobelets. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-43.jpg |
Fichier | image/jpeg, 85k |
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Légende | FIG. 46 – Jattes à panse carénée attribuables au Bronze final 3b. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-44.jpg |
Fichier | image/jpeg, 88k |
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Légende | FIG. 47 – Gobelets attribuables au Bronze final 3b. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-45.jpg |
Fichier | image/jpeg, 79k |
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Légende | FIG. 48 – Gobelets et jarres attribuables au Bronze final 3b. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-46.jpg |
Fichier | image/jpeg, 94k |
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Légende | FIG. 49 – Jarres attribuables au Bronze final 3b ; 20 : pot. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-47.jpg |
Fichier | image/jpeg, 109k |
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Légende | FIG. 50 – Jarres et fragments attribuables au Bronze final 3b. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-48.jpg |
Fichier | image/jpeg, 110k |
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Légende | FIG. 51 – Récipients de datation imprécise. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-49.jpg |
Fichier | image/jpeg, 105k |
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Légende | FIG. 52 – Moule en grès. Le reste : mobilier en Bronze. 1 à 3 : Bronze ancien ; 4, 5, 10, 11, 13 à 15 : Bronze récent ; 12, 7 à 9 : Bronze récent ou Bronze final 2a ; 20 à 22 : Bronze final 3b ; 16 à 19, 23 à 28 : Bronze final 2 ou 3. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-50.jpg |
Fichier | image/jpeg, 155k |
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Légende | FIG. 53 – Mobilier métallique (1 à 9), céramique (10 à 12, 18), lithique (13 à 15) et osseux (16 et 17) ; 10 ; rondelle attribuable au Bronze ancien. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/36230/img-51.jpg |
Fichier | image/jpeg, 98k |
© Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1990