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Les chasseurs d’Aurochs de La Borde

 | 
Jacques Jaubert
, 
Michel Lorblanchet
, 
Henri Laville
, 
et al.

Introduction

Jacques Jaubert et Michel Lorblanchet

Texte intégral

1La fouille du site de La Borde à Livernon (Lot) a été menée dans les difficiles conditions d’un sauvetage urgent sans qu’une opération programmée ne soit venue l’appuyer ou la relayer. Les éléments qui sont aujourd’hui présentés, bien que très partiels et incomplets par rapport au potentiel archéologique d’un tel gisement, méritaient selon nous une publication monographique.

2Ces dernières années (décennie 1975‑1985), plusieurs sites méridionaux interprétés comme des installations spécialisées dans l’exploitation et le traitement du gibier, datés de la transition Pléistocène moyen/Pléistocène supérieur (stades isotopiques 6 et 5) ont été méthodiquement explorés (Jaubert 1988b). Les travaux de décapages ont généralement porté sur des surfaces dérisoires en comparaison des étendues supposées ou reconnues. C’est le cas à Mauran, Haute‑Garonne (Girard‑Farizy, Leclerc 1981 ; Girard, David 1982 ; Farizy 1983), à Coudoulous, Lot (Clottes 1979, 1981 ; Jaubert 1984 ; Brugal inédit), à Puycelsi, Tarn (Tavoso 1987) ou au Rescoundudou, Aveyron (Jaubert et alii 1988). La faune, abondante et bien conservée, offre une vision spectaculaire des rapports qui liaient l’Homme au milieu animal, notamment les grands herbivores comme l’Aurochs ou le Bison. D’autres sites ont été reconnus mais n’ont fait l’objet que d’observations encore plus partielles (sondages ou récoltes de surface) comme Le Roc en Dordogne (Geneste 1985).

3La Borde, site fortuitement découvert à la suite de travaux mécaniques, est l’un des premiers, sinon le premier des gisements du Paléolithique moyen français, pour lequel l’exploitation quasi systématique d’un seul grand herbivore (en l’occurrence l’Aurochs) a été observée et signalée (Lorblanchet, Genot 1972). L’opération menée sur le terrain par l’un de nous (M. Lorblanchet) n’a pas fait l’objet d’une fouille par décapages extensifs, mais plutôt d’une analyse rapide sous les contraintes de délais fixés par les aménageurs et du pillage clandestin toujours possible. Compte tenu de ces différentes raisons, l’intervention pluridisciplinaire a été réduite à des observations de terrain assez limitées et au prélèvement de quelques échantillons préliminaires. Malgré ce difficile contexte et un handicap certain en comparaison des opérations programmées ou pluriannuelles, nous avons pensé qu’une synthèse s’imposait afin que ce gisement puisse sinon servir de référence, du moins d’exemple, et contribuer à alimenter nos connaissances du mode de vie durant le Paléolithique moyen, notamment dans sa phase ancienne et les rapports qu’a établis l’Homme avec son environnement animal et minéral.

4Juin 1988

© Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1990

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