7.1. Introduction

1En harmonie avec la présentation de la céramique, nous ne ferons pas une étude détaillée des nombreux objets métalliques récoltés au Breuil. Ils seront appréhendés d’une manière beaucoup plus synthétique, en insistant éventuellement sur certaines particularités rencontrées. Ce mobilier comprend une grande quantité de clous de charpente ainsi qu’un petit nombre d’objets et de fragments variés aux dimensions modestes. Ces derniers seront d’abord présentés dans les lignes qui suivent. Enfin, les fibules, en raison de leur grand intérêt archéologique et de leur nombre important, seront étudiées en fin de chapitre. Quant aux monnaies, elles ont été traitées à part (cf. § 6).

7.2. Petits objets et fragments métalliques

7.2.1. Fragments et débris informes

2Trois minuscules débris de bronze n’ont pas été dessinés. Il n’en est pas de même pour quelques fragments de plomb en feuille mince, en plaquette irrégulière ou en nodule (fig. 70, n^os 1‑4), dont le plus long (n° 4) est curieusement cranté sur un bord. Relativement fréquents sur les sites gallo‑romains, les fragments de plomb peuvent prendre ici une signification particulière. Les vases zoomorphes découverts, ainsi que d’autres tessons inédits revêtus d’une glaçure plombifère, sont les témoignages d’une fabrication locale de ce type de céramique. Le plomb métallique, élément indispensable à l’élaboration de cette glaçure, a peut‑être alors été utilisé.

7.2.2. Objets à fonction indéterminée

3Quatre sont en bronze (fig. 70, n^os 5‑8). Parmi ceux‑ci, l’objet plié en toit, perforé sur l’arête et muni d’une espèce d’anse, n’est en fait qu’une partie d’un dispositif plus complexe. Il en est de même pour un anneau radié (n^o 5), dont la base creuse devait être sertie dans un autre élément. Les cinq autres sont en fer (fig. 70, n^os 9‑13).

7.2.3. Objets à fonction décorative, bijoux

4Quatre plaques circulaires (fig. 70, n^os 14, 15, 16, 18) plus ou moins abîmées n’appartiennent pas à des fibules (absence de toute structure au revers). Il s’agit plutôt d’appliques décoratives, avec trous de fixation. Font partie aussi de cette catégorie le petit objet serpentiforme (fig. 70, n^o 21), ainsi que deux anneaux (fig. 70, n^os 19, 20). Tous ces objets sont en bronze.

7.2.4. Objets à fonction utilitaire

5Ce sont les plus nombreux (19 au total).

7.2.4.1. En bronze

6Trois clous ou rivets (fig. 70, n^os 22‑24), un élément de charnière formé de deux plaquettes soudées et perforées en trois endroits (fig. 71, n^o 33), un élément de fixation de courroie (fig. 71, n^o 26), deux manches de miroir (fig. 71, n^os 28‑29), une belle cuiller à fard finement ouvragée (fig. 71, n^o 34), une alêne de section carrée associée à son étui (fig. 71, n^o 25), une belle clé de porte (fig. 71, n^o 35) découverte sur le dernier niveau d’habitat, une petite clé de coffret (fig. 71, n^o 27) et deux autres fragments de clés (fig. 71, n^os 31‑32).

7.2.4.2. En fer

7Deux fragments de couteaux, à moins qu’il ne s’agisse pour le premier d’un outil à rainurer (fig. 71, n^os 36‑37), un petit crochet de crémaillère (fig. 71, n^o 39), un gond (fig. 71, n^o 38), ainsi qu’une hache (fig. 72, n^o 56).

7.2.4.3. En plomb

8Un petit jeton (fig. 71, n^o 30). On peut remarquer après cette énumération l’absence d’outil révélant une activité artisanale spécifique.

7.3. Les fibules (fig. 73)

9Nous avons répertorié 16 fibules ou fragments de fibules, toutes en bronze.

7.3.1. Fibules à ressort nu, du type pseudo – la Tène II

10Résurgence au i^er s. d’un modèle apparu au second âge du Fer, ce type est représenté par trois exemplaires (n^os 47, 49 et 50). Rares sont les sites régionaux du i^er s. qui n’en ont pas livré au moins un exemplaire.

7.3.2. Autres fibules à ressort nu

11Deux modèles sont à mentionner, très différents l’un de l’autre. La plus grande, mais aussi la plus belle et la mieux conservée malgré la détérioration du porte‑ardillon, est un modèle à corde externe fixée par un ergot, de forme élégante et sobre datée du i^er s. de n. è. (n^o 43). L’autre fibule, morphologiquement différente mais faisant appel à une conception technique identique, est plus petite et en médiocre état de conservation (n^o 55).

7.3.3. Fibules à ressort protégé

12Les trois exemplaires que nous présentons sont des réalisations particulièrement soignées. La première (n^o 53) appartient à une variété bien définie par le décor du contre‑ressort : il s’agit d’une variante de la forme Ettlinger 22 (Ettlinger 1973) ou type de nertomarus, du nom d’un artisan ayant estampillé certaines fibules au décor similaire. Ce type ne semble avoir été en usage qu’à partir de l’an 1 jusqu’au milieu du i^er s. La seconde (n^o 52) est une fibule à queue de paon, légèrement déformée, qui appartient elle aussi à une catégorie bien caractéristique. La base de l’arc porte un protomé de lion stylisé. On la rencontre à Alésia, Roanne, Bibracte. Une tombe de Briord bien datée du règne de Tibère renfermait une fibule très semblable (Perraud 1971). Cet objet est donc très bien daté du début du i^er s. La troisième fibule (n^o 54) ne manque pas d’élégance, avec son arc entièrement orné de volutes ponctuées.

7.3.4. Fibules à charnière

13Le premier exemplaire est une fibule cruciforme (n^o 51), dont chaque branche porte un petit fleuron à son extrémité. On devine des traces d’étamage. Le deuxième exemplaire est une fibule discoïde (n^o 48) initialement étamée. Six pointes courtes rayonnent régulièrement sur son pourtour. Ces deux fibules sont aussi datées du i^er s.

7.3.5. Fibules indéterminées

14Les fragments sont trop petits pour en identifier le type (n^os 40, 41, 42, 44). Enfin, un élément pourrait provenir d’une fibule à charnière incomplète (n^o 46), mais sa morphologie évoque davantage la partie mobile d’une fermeture.

7.4. Conclusion

15Le mobilier métallique du Breuil constitue un ensemble cohérent. Il s’agit du matériel que l’on trouve habituellement sur les ruines d’habitat ou dans leur environnement immédiat : menus objets domestiques, de parure ou de toilette, clés, etc. Pas de disparité non plus sur le plan chronologique puisque tous les éléments datés nous reportent une fois de plus au i^er s., et donnent ainsi un certain reflet de l’intense activité qui a dû régner sur le site à cette époque.