Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire)
| , ,Première partie. Les Figurines en Terre Cuite
4. Les animaux et les fruits
Texte intégral
1Parmi les animaux nombreux et variés retrouvés à Bourbon‑Lancy, ce sont les volatiles qui prédominent, et plus particulièrement les coqs, suivis des poules, paons, pigeons, oies ; d’autres oiseaux sont plus difficiles à identifier, certains semblent absents, comme la colombe, la chouette. L’aigle est présent, mais associé à un personnage, sans doute une Vénus.
4.1. Les quadrupèdes
2La liste des quadrupèdes est courte : des chiens de garde assis, des chevaux –dont certains étaient destinés à être réunis en couple–, peu de taureaux, pas de béliers, ni de singes ; le lion n’est présent que sous forme de vase, tout comme le cerf. Quant aux reptiles, ils sont représentés par un seul mais superbe lézard.
4.1.1. Les chiens
4.1.1.1. Typologie
■ Types
3Type I – Chiens de garde, assis.
Type II – Chiens couchés.
Type III – Chiens debout.
Type IV – Chiens courant.
■ Groupes
4Groupe A – Le chien ne porte pas de collier.
Groupe B – Le chien porte un collier :
– 1 : avec clochette ;
– 2 : sans clochette.
4.1.1.2. Liste des moules (M) et figurines (F)
■ Type 1 : chien de garde, assis
Groupe B : le chien porte un collier
5M 86.15 : valve postérieure signée BODVA.
M 86.333 : fragment de valve postérieure de moule.
M 86.346 : fragment de valve postérieure de moule.
M 86.362 : fragment de valve postérieure de moule.
Groupe B1 : 1e chien porte un collier avec clochette
6M 86.373 : valve antérieure de moule.
F 86.17 : les oreilles, les pattes avant et le socle manquent.
F 86.127 : tête.
F 86.867 : tête.
F 86.868 : fragment antérieur.
7 fragments sans numéro.
4.1.1.3. Commentaire typologique
7Tous les chiens retrouvés à Bourbon‑Lancy sont représentés en chiens de garde à l’air féroce ; ils sont semblables aux innombrables autres découverts dans toute la Gaule qui furent déposés dans les tombes et dans les laraires (comme dans celui de Rézé retrouvé intact : Rouvier‑Jeanlin 1986 : fig.125) dès le ier s. En revanche, pas la moindre trace de chiens allongés, pourtant de fabrication contemporaine.
8Les chiens assis étaient fabriqués à partir de plusieurs éléments : deux valves servaient à obtenir la face antérieure et la face postérieure, tandis que les pattes avant et le socle mince et plat (rectangulaire ou hexagonal) étaient sans doute façonnés à la main. Il faut remarquer que les coroplathes gallo‑romains ont escamoté toute la partie métatarsienne des pattes arrière et même très souvent les pieds ; on peut comparer deux exemplaires trouvés en Suisse (Gonzenbach 1986 : pl. 112, 4‑5), dont les jambes reposent directement sur le socle pour l’un, tandis que l’autre possède des pieds modelés (ces derniers sont parfois simplement indiqués par un plan incliné).
■ Type 1
9La valve de moule la plus intéressante est celle qui présente une signature en creux au revers : bodva (inv. 86.15, fig. 34, 7 et 42, 13) ; elle a été trouvée en stratigraphie (US 16) et peut ainsi être datée de la première moitié du iie s. Le corps du chien, bien que de taille inférieure aux autres, est très massif, avec un dos fortement bombé ; les oreilles sont dressées et le milieu de la tête est marqué par une dépression verticale. Mais une originalité –propre à Bourbon‑Lancy jusqu’à présent– permettra d’identifier sûrement les figurines issues d’un tel moule : il s’agit du collier qui ailleurs est le plus souvent composé d’un ou deux bourrelets et est ici formé de quatre fins bourrelets superposés. Nous retrouvons cette particularité sur des figurines découvertes en Suisse, l’une à Riddes (Gonzenbach 1986 : pl. 111, 2), l’autre à Avenches (Gonzenbach 1986 : pl. 111, 3) ; l’aspect trapu du chien d’Avenches correspond mieux au dos puissant de celui de Bourbon‑Lancy. Nous savons que la nécropole de Riddes a déjà restitué plusieurs figurines issues de moules de Bourbon‑Lancy (Vénus et coq), il ne serait donc pas étonnant que ce chien, sans sortir précisément du moule de Bodua dont la taille est moindre, ait été fabriqué à Bourbon‑Lancy.
10Une autre valve de moule (inv. 86.373, fig. 34, 1), antérieure cette fois, est intéressante à deux titres : elle est complète et chacun des trois fragments retrouvés éparpillés dans le matériel offre la particularité d’être différent des autres par son aspect et sa consistance ; pour l’un l’argile est très blanche, d’aspect crayeux, tendre, pour le deuxième, l’argile est également blanche mais plutôt coquille d’œuf en surface, tandis que le troisième, bien que blanc, est ocré et de consistance dure, avec des traces noires de feu. Nous avons rencontré ce phénomène plusieurs fois au cours de cette étude et, si les fragments ne s’étaient pas parfaitement recollés, nous n’aurions pas pensé à les rapprocher tant l’aspect de chacun est différent. Faut‑il y voir la conséquence d’un long séjour pour chacun dans de la terre de nature différente ou bien les traces de feu observées sur le fragment dur seraient‑elles l’indice de sa surcuisson accidentelle dans un foyer ?
11Ce chien assis, de type I, B1, est plus grand que le précédent (13 cm au lieu de 10 cm), mais plus petit que d’autres qui mesurent jusqu’à 15 cm ; il est élancé, avec un long cou enserré dans un collier à double bourrelet auquel pend une clochette de forme imprécise (la cassure du moule est située à cet endroit). Les deux oreilles, grandes et ourlées, se dressent bien verticalement sur la ligne horizontale du front, sans descendre sur les côtés. Le front, profond et plat, est plissé longitudinalement au centre. Les yeux, immenses, en forme d’amande avec une pupille en creux, exorbités, jaillissent d’épais sourcils arqués qui sont dans le prolongement des deux bourrelets formés par les trois plis du front. Le poitrail s’avance en arête, sans marquer un creux sous la cage thoracique, et l’emplacement où le coroplathe devait ajouter les pattes avant est indiqué par une légère protubérence ; dans d’autres moules, comme à Vichy ou à Varennes‑sur‑Allier, ces emplacements sont soulignés par des demi‑cercles incisés ou en relief. Nous hésitons à qualifier d’ithyphallique le sexe qui est modelé sur le ventre, tant il est petit par rapport à celui d’autres séries où la partie supérieure se situe à la hauteur des grassets.
12Il est possible que le fragment de valve postérieure de moule inv. 86.362 qui comprend la tête soit complémentaire du numéro précédent : on y retrouve les mêmes proportions, particulièrement dans la finesse du cou dont le collier est identique. Au centre de l’arrière de la tête, une dépression qui se trouve dans l’axe du milieu des plis du front descend jusqu’au collier tandis que chacune des lignes externes de ces plis cerne la base des oreilles.
13Un autre fragment de valve postérieure de moule (inv. 86.333, fig. 34, 2) représente une tête de chien, avec un collier semblable mais d’une taille supérieure. Quant au fragment de valve postérieure de moule inv. 86.346, trop petit pour en connaître la typologie, on ne peut que constater la similitude du collier avec celui du numéro précédent.
14D’un format plus trapu, une figurine presque complète (inv. 86.17, fig. 34, 6 et 42, 12) est doublement intéressante : par sa découverte en stratigraphie (US. 16) qui permet de la dater de la première moitié du iie s. de n. è. d’une part, et par des détails de fabrication d’autre part. Pour ces derniers, deux sont une indication de fabrication précoce puisqu’on les retrouve plutôt sur des figurines datées du ier s. de n. è. (50/60 de n. è. dans le fanum des Bolards, de Tibère aux Flaviens en Suisse) (Gonzenbach 1986 : pl. 110, 3, 4, 8 ; pl. 111, 1 et 3, entre autres). Ces deux détails sont faciles à repérer : le premier consiste en un renforcement de l’arrière des pattes avant par une languette en forme d’attelle, le second se situe en bas de chaque côté de la figurine, sous forme d’un enlèvement de pâte profond et rectiligne. Ici, la queue est brisée, mais il y a fort à parier qu’elle était petite, enroulée sur elle‑même, et percée d’un trou en son centre, telle qu’on peut la voir sur d’autres exemplaires plus complets de même style. La tête est semblable à celle du moule cité plus haut et le collier est double avec une clochette fruste, Le sexe est semblable à celui de la valve antérieure décrite plus haut.
15Les autres fragments retrouvés (fig. 34, 3‑5 et 8) sont proches des pièces précédentes, sans pouvoir être précisément rattachés à l’une plus qu’à l’autre. Sur un socle plat, on retrouve les pieds antérieurs habituels vigoureusement incisés trois fois. De la longueur donnée aux membres antérieurs dépendait l’inclinaison du corps ; d’où la difficulté de comparer ces animaux à partir de photographies prises de face ; sur celles‑ci, les traits de chiens identiques peuvent paraître différents selon leur degré d’inclinaison, donc d’une perspective qui les déforme plus ou moins.
4.1.2. Les chevaux
4.1.2.1. Typologie
■ Types
16Type I – Les chevaux, debout, sont nus.
Type II – Les chevaux, debout, sont nus et bridés.
Type III – Les chevaux, debout, sont sellés.
Type IV – Les chevaux, debout, sont sellés et bridés.
17Détails de harnachement :
– a : selle sans housse ;
– b : selle avec housse ;
– c : housse seule ;
– d : avec poitrinière, sans croupière ;
– e : avec poitrinière, avec croupière ;
– f : sans poitrinière, avec croupière ;
– g : avec collier (1 : sans pendentif ; 2 : avec pendentif en lunule ; 3 : avec pendentif d’une autre forme).
■ Groupes
18Forme de la crinière. Deux lettres servent à sa description : la 1re pour le côté droit du cheval, la 2e pour le côté gauche.
19A – Crinière à poils raides qui descendent sur l’encolure
B – Crinière à poils raides en brosse
C – Crinière à poils souples qui descendent sur l’encolure
D – Crinière à poils souples en brosse :
– a : sans mèche(s) sur le front ;
– b : avec mèche(s) sur le front.
■ Sous‑groupes
20Emplacement des oreilles. Le même système que pour les groupes, à deux lettres, est utilisé : la 1re pour le côté droit du cheval, la 2e pour le côté gauche.
21a – Oreille placée en dessous de la crinière et sur sa partie inférieure.
b – Oreille placée entièrement sur la crinère.
c – Oreille placée dans la partie supérieure de la crinière et la dépassant.
– 1 : oreille verticale ;
– 2 : oreille oblique en avant ;
– 3 : oreille oblique en arrière ;
– 4 : oreille couchée.
4.1.2.2. Liste des moules (M) et figurines (F)
4.1.2.3. Commentaire typologique
22La quantité de chevaux retrouvés à Bourbon‑Lancy est bien minime. Et pourtant un nombre important de queues séparées du corps et de membres détachés attestent que cet animal y était bien présent.
■ Type 1
Type Bourbon‑Lancy no 1 (fig. 35,1‑2)
23Quelques fragments nous entraînent sur une piste fort intéressante : à partir de ces divers fragments nous arrivons à reconstituer un cheval dont la crinière retombe un peu sur l’encolure ; de la base de cette crinière, et non plus haut sur l’encolure comme on le voit habituellement, part un collier double orné d’un pendentif arrondi, presque en lunule. Le seul exemple semblable connu est celui de deux chevaux réunis sur un même socle plat, trouvés dans une tombe à incinération à Sougères‑sous‑Sinotte (Yonne) près d’Auxerre (Rouvier‑Jeanlin 1986 : no 323), maintenant au musée d’Auxerre. Or, il se trouve sur le flanc du no 86.1009 (fig. 35, 2) une masse d’argile cuite qui prouve que les chevaux de ce type de Bourbon‑Lancy, également représentés avec un ventre plat et sans indication de sexe, étaient pareillement accolés. Enfin, une donnée supplémentaire devrait emporter notre adhésion à cette attribution de Bourbon‑Lancy pour la fabrication des chevaux de Sougères : il a été retrouvé dans la même tombe un médaillon avec un buste de femme identique à celui du moule no 86.324 de Bourbon‑Lancy (fig. 31, 10). Deux hypothèses sont possibles : soit les deux objets de la tombe ont été fabriqués à Bourbon‑Lancy, à partir de moules fabriqués sur place ou importés d’un autre atelier, soit ils ont été fabriqués dans un autre atelier avec des moules identiques façonnés sur place ou importés de Bourbon‑Lancy. Nous savons qu’il y avait d’étroits rapports avec les ateliers de Saint‑Pourçain‑sur‑Besbre par exemple, mais, jusqu’à présent, aucun autre atelier que celui de Bourbon‑Lancy n’a restitué des moules de ce type. Seules des analyses pourraient nous renseigner.
■ Groupe Ab, g1
Type Bourbon‑Lancy no 2 (fig. 35, 3)
24C’est un type nouveau. Malgré une pose assez raide, l’ensemble ne manque pas d’élégance. La tête est longue, les yeux sont en forme d’amande disposée parallèlement au front, les naseaux sont ronds et la bouche est largement fendue. La crinière à poils raides forme sur le dessus du front un toupet à deux mèches séparées qui épousent chacune la base des oreilles, puis elle descend sur l’encolure en mèches obliques. Les oreilles, tenues tantôt droites ou tantôt penchées vers l’arrière, sont placées dans la hauteur de la crinière, avec les pointes qui dépassent. Le cou, haut et mince, est orné d’un large collier qui prend naissance dans la crinière, plus haut que sur le type précédent ; ce collier, formé d’un triple bourrelet souligné d’une frange, ne comporte pas de pendentif.
Type Bourbon‑Lancy no 3 (fig. 35, 4)
25C’est seulement par un fragment de valve de moule du côté gauche –mais combien révélateur !– dont il ne subsiste que la joue, la crinière et une partie du cou, qu’est représenté ce type. L’oreille, comprise dans le moule, bien ourlée, est tenue couchée vers l’arrière et est placée sous la crinière, en mordant légèrement sur celle‑ci. La crinière à poils raides semble être coupée en brosse, mais descendait peut‑être sur l’encolure. La distance entre la joue et la crinière est plus large (d’une oreille) que dans le numéro précédent, et il n’y a pas de mèche de toupet devant l’oreille. Haut sur le cou, un collier part de la crinière et, comme le collier décrit plus haut, ne passe pas dessus ; comment était‑il accroché ? Ici, il n’en reste que le départ, décoré de lignes verticales. Nous n’hésitons pas à rapprocher cette valve de moule d’une autre (du côté droit) trouvée à Saint‑Pourçain‑sur‑Besbre et signée marciillvs (Rouvier‑Jeanlin 1986 : no 324) qui a servi à fabriquer des chevaux réunis par un joug comme ceux découverts dans une tombe de Salzbourg (Autriche) datée de la fin du ier ‑ début du iie s. de n.è. (Rouvier‑Jeanlin 1986 : fig. 324bis) ou encore à Chalon‑sur‑Saône, dans le cimetière de la Citadelle daté du ier s. (Rouvier‑Jeanlin 1986 : nos 325‑326) : on y retrouve les mêmes formes d’oreille, de crinière et de collier, avec une disposition identique. Voici donc un rapprochement de plus avec Saint‑Pourçain‑sur‑Besbre et une datation qui correspond tout à fait à celle de Bourbon‑Lancy.
26Un autre fragment de valve de moule (inv. 86.718, fig. 35, 5), du côté droit cette fois, ne comprend que l’œil, la joue, l’oreille et une partie de la crinière. L’œil est en forme d’amande exorbitée ponctuée d’une pupille centrale, parallèle au front et dans l’axe de l’oreille tenue obliquement vers l’arrière et placée sous la crinière ; cette dernière paraît être taillée en brosse.
■ Moule de queue de cheval
27C’est le premier moule de queue de cheval (inv. 86.347, fig. 35, 6) que nous rencontrons, et nous pensions, jusqu’à présent, qu’elles étaient façonnées à la main. Dans ce moule, et sur certains exemplaires, elles sont striées verticalement, tandis que d’autres sont décorées de chevrons ouverts à la pointe. Une fois démoulées, elles étaient ensuite collées plus ou moins simplement sur la croupe (fig. 35, 7).
28Enfin, nous avons pu rassembler deux grands fragments d’une valve gauche de moule de cheval, mais il manque encore la partie supérieure qui comprenait la tête. Il y a peu de choses à dire : l’animal n’est pas sellé, le ventre est plat et sans indication de sexe, ce qui paraît être une constante à Bourbon‑Lancy.
4.1.2.4. Les jougs
29Avant de quitter le domaine des chevaux, il est temps de parler des jougs. Si les chevaux de Sougères‑sous‑Sinotte sont simplement accolés par les flancs, dans d’autres groupes ils sont également liés par un joug, tels ceux de Salzbourg cités plus haut. Il serait vraisemblable d’imaginer le même usage du joug pour assembler des bœufs, mais nous n’avons encore jamais rencontré un seul objet qui puisse conforter cette hypothèse.
30Il a été retrouvé deux fragments de moules de joug à Bourbon‑Lancy : un grand fragment (inv. 86.356, fig. 35, 8) avec un fragment de figurine sorti d’un moule identique mais plus grand (nous avons donc là deux générations du même moule) ; un autre fragment de moule (inv. 86.713, fig. 35, 9) est semblable mais non identique. Comme à Salzbourg, le dessous est plat. Le dessus, convexe, est orné de bosses hémisphériques ; entre l’extrémité décorée de stries rectilignes longitudinales et la partie ornée de trois demi‑sphères juxtaposées et soulignées de stries verticales, s’insère, de chaque côté, un aileron arrondi. Le moule d’un joug de même style, signé priscvs, a été retrouvé au Champ‑Lary, à Toulon‑sur‑Allier (Tudot 1860 : pl. 6). N’oublions pas qu’un moule d’édicule signé g prisci.. a été retrouvé à Bourbon‑Lancy et qu’il va falloir résoudre le problème suivant : ce Priscus auteur d’objets d’un style du ier s. est‑il le même que le Priscus auteur de Vénus dont les types ne semblaient pas, jusqu’à présent, avoir pu être fabriqués avant le milieu du iie s. ? Nous hésitons à classer ici un objet cintré terminé en patte de fauve qui pourrait tout aussi bien être ... un pied de table ! (inv. 86.367).
4.1.3. Les taureaux
4.1.3.1. Typologie
■ Types
31Type I – Les taureaux sont debout.
Type II – Les taureaux sont à demi affaissés.
Type III – Les taureaux sont couchés.
■ Groupes
32Groupe A – Les poils de la tête sont indiqués.
Groupe B ‑ Les poils de la tête ne sont pas indiqués.
■ Sous‑groupes
33a – Les taureaux sont nus.
b – Un ruban enserre la panse
– 1 : ruban simple ;
– 2 : ruban ourlé ;
– 3 : lien double.
c– Taureaux avec joug.
4.1.3.2. Liste des moules (M) et figurines (F)
4.1.3.3. Commentaire typologique
34Grande est la déception d’en trouver si peu d’exemplaires à Bourbon‑Lancy : deux valves de moules, deux fragments de figurines et un fragment de socle plat avec un demi‑pied (inv. 86.645).
35Consolons‑nous avec les valves de moule qui sont amusantes par la disproportion de leur taille et de leur style ; l’une d’elles a été trouvée en stratigraphie (inv. 86.19).
■ Type 1
Type Bourbon‑Lancy no 1 (fig. 35, 11)
36Ce taureau du sous‑groupe a est très grand, massif, puissant. De cette valve de moule du côté gauche il manque la partie supérieure de la tête ; il reste un long muffle avec un naseau rond et creux. Les fanons sont nombreux et larges. L’emplacement des pattes, qui étaient modelées à part, est indiqué par un renflement. Le sexe n’est pas représenté.
Type Bourbon‑Lancy no 2 (fig. 35, 12)
37A l’inverse, ce taureau du sous‑ groupe b est tout petit. Il ne subsiste que la partie antérieure d’une valve de moule du côté droit, au dessin très net. Un très grand œil lenticulaire, exorbité, avec une pupille centrale creuse, cerné d’un profond sillon, surmonté d’un épais sourcil, parallèle à la ligne du front, occupe une grande partie de la tête. A cause de lui, le muffle paraît plus court qu’il n’est ; le naseau est indiqué en creux et la ligne des lèvres est affaissée au coin. Une masse ronde situe l’emplacement de la corne ; au‑dessus sont dessinés des poils qui ne descendent pas sur le front. L’oreille est absente, mais elle était peut‑être ajoutée en même temps qu’une corne sur la masse ronde, ce qui tiendrait de l’exploit sur une surface aussi réduite ! Les fanons sont ramassés et nettement dessinés. La place de la patte avant est indiquée par un renflement oblong. La panse est ceinturée d’un lien double. Cette valve de moule a été trouvée en stratigraphie dans une couche (US 16) datée de la première moitié du iie s. de n. è., en même temps que la valve de moule de chien signée Bodua, d’un chien et d’un superbe lézard dont on sait que d’autres exemplaires existaient déjà au ier s. de n. è.
4.1.4. Les animaux sauvages
38C’est sous forme de vase que nous trouvons des cerfs (fig. 36, 1‑2) et des lions, mais ils sont peu nombreux. Quant au singe, si présent dans d’autres ateliers, il est totalement absent.
4.2. Les reptiles
39En ce qui concerne les reptiles, dont on connaît fort peu de figurines jusqu’à présent (une tortue et un lézard recouvert d’une glaçure plombifère conservés au MAN, un moule de vipère conservé au musée Bargoin de Clermont‑Ferrand et une figurine de serpent conservée au musée de Moulins), il n’en a été retrouvé qu’un exemplaire : la partie antérieure d’un lézard inv. 86.16 (fig. 36, 4) trouvé en stratigraphie dans une couche (US 16) datée de la première moitié du IIe s. de n.è., en même temps que la valve de moule de taureau décrite plus haut.
40Ce lézard est plus grand que celui du MAN (Rouvier‑Jeanlin 1972 : no 1114) et est animé d’un mouvement sinueux différent. Les yeux sont en amande exorbitée cernée d’un sillon, avec une pupille creuse au centre. La patte gauche, palmée, est bien dessinée, la droite est cassée.
4.3. Les oiseaux
4.3.1. Typologie commune à tous les oiseaux
4.3.1.1. Types
41Le type est déterminé par la forme de la queue.
4.3.1.2. Groupes
42Le groupe est déterminé par un détail propre à chaque espèce.
4.3.1.3. Sous‑groupes
43Les sous‑groupes sont représentés par trois lettres accolées : la première pour le camail, la deuxième pour le début de l’aile, la troisième pour la ligne de séparation située au tiers de l’aile.
■ Camail
44A – Nu, sans plumes.
B – Recouvert de plumes courtes.
C – Recouvert de plumes longues.
D – Recouvert de plumes rondes imbriquées. E ‑ En collet (types III et IV).
■ Début de l’aile
45A – Nu, sans plumes.
B – Recouvert de plumes courtes rondes.
C – Recouvert de plumes longues.
■ Ligne de séparation
46A – Inexistante.
B – Ligne creuse.
C – Large bourrelet.
D – Double bourrelet.
E – Décoré de signes géométriques.
Dessin des plumes des ailes et de la queue
47a – En oblique /
b – En oblique \
c – En chevron ; queue pointe en haut : A ; aile pointe à gauche : <
d – En chevron ; queue pointe en bas : V ; aile pointe à droite : >
e – Penné ;
queue :
48aile :
49f – Penné ;
queue :
50aile :
51g –
52h – Vertical
53j – Horizontal
54k – En chevron ouvert ; queue en haut : / \ ;
55aile à gauche :
56i – En chevron ouvert ; queue en bas \ / ;
57aile à droite
4.3.2. Les coqs
4.3.2.1. Typologie
■ Types
58Type I – Le coq est dressé ; la base de la queue est soulignée.
Type II – Le coq est dressé ; la base de la queue n’est pas soulignée.
Type III – Le corps du coq est allongé ; la base de la queue est soulignée.
Type IV – Le corps du coq est allongé ; la base de la queue n’est pas soulignée.
■ Groupes
59A – La base de la queue est en forme de bourrelet simple ou double.
B – La base de la queue est formée de plumes.
C – La base de la queue n’est pas soulignée (dans les cas seule reste la queue et qu’alors le type est indéterminé).
4.3.2.2. Liste des archétypes (A), moules (M) et figurines (F)
■ Type I
Groupe A
Groupe B
■ Type I ou II
Groupe Z
■ Type III
Groupe A
Groupe Z
■ Sans typologie
60A 86.514 : archétype de queue.
A 86.520 : archétype de queue.
A 86.974 : archétype (?) de tête.
M 86.328 : queue.
M 86.790 : fragment d’aile et de dos.
M 86.829 : côté gauche d’une queue.
M 86.919 : fragment de queue.
M 86.929 : fragment de queue.
M 86.941 : côté gauche d’une queue.
F 86.504 : corps sans tête ni queue.
F 86.515 : côté droit sans tête ni queue.
F 86.523 : queue et bout d’aile qui complète les nos 86.515 et 86.524.
F 86.524 : côté gauche sans tête ni queue.
F 86.580 : no collectif : nombreux fragments.
F 86.638 : queue en panache.
F 86.975 : côté droit : fragment.
4.3.2.3. Commentaire typologique
61Il a dû se fabriquer beaucoup de coqs à Bourbon‑Lancy, comme en témoignent de nombreuses figurines (dont certaines quasi complètes), quelques moules et plusieurs archétypes ; avec la chance, pour la deuxième fois ici (la première concernait la Vénus avec l’aigle), de trouver un archétype et un des moules qui en furent issus (type no 6). Aucun des types retrouvés à Bourbon‑Lancy ne se rencontre dans d’autres ateliers du Centre, bien que présentant souvent des affinités avec eux. Les coqs sont représentés debout ou ont une forme allongée qui les apparente à des coqs au combat, ce que récusent certains chercheurs qui les voient plutôt picorant du grain. Cependant, on observe sur certains coqs de ce type une différence de traitement des plumes du camail et une forte ondulation du dos qui font penser au plumage gonflé d’un coq en colère. On peut imaginer que telle était la représentation voulue par les premiers coroplathes, mais qu’elle a été transformée, involontairement ou non, par la suite, en une pose plus pacifique.
■ Type I
Type Bourbon‑Lancy no 1 (fig. 18, 2)
62Fort heureusement, une des figurines de ce type est complète (inv. no 86.412). Le coq est fièrement campé et son camail est couvert de plusieurs étages de plumes courtes courbées. La crête, striée verticalement, surmonte un grand œil rond formé d’une circonférence cernée d’un large annelet ; la caroncule est bien indiquée sous le bec. La queue est en panache mais elle ne retombe pas en formant une pointe à l’extrémité : chaque plume se termine sur la même ligne droite que la précédente ; cette ligne forme un angle très ouvert avec la ligne de la base de la queue. Le côté droit de la queue est fruste et sur le côté gauche on voit, à partir du haut, une série de bandes parallèles au bord arrondi dont la première est sans décor ou fruste, suivie d’une autre striée d’obliques du type b, puis d’une autre ornée de chevrons du type e, qui se répète en dessous, et enfin d’un espace fruste. La base de la queue, du côté droit, est en forme de large bande décorée de stries obliques du type a ; le côté gauche est fruste. Le début de chaque aile est nu, sans indication de plumes, et un large bourrelet précède huit bandes horizontales légèrement concaves et superposées, chacune décorée de chevrons du type d pour l’aile droite et du type c pour l’aile gauche. L’oiseau repose sur un socle rond, peu élevé, avec, sur l’avant, de grosses pattes fortement modelées.
Type Bourbon‑Lancy no 2 (fig. 38, 1)
63Grâce au recollage de trois fragments très éparpillés dans le matériel (inv. nos 86.515‑86.523‑86.524), il est possible de reconstituer une grande partie de ce deuxième type. Il semble que le camail ait été recouvert de longues plumes. Le premier tiers de chaque aile est nu, et un épais bourrelet précède les cinq larges bandes horizontales superposées et décorées de chevrons du type d pour l’aile droite et du type c pour l’aile gauche. La queue est moins haute et en panache légèrement plus retombant que dans le type précédent ; de ce fait, les bandes sont moins parallèles entre elles puisqu’elles sont plus étroites à l’arrivée dans la partie inférieure : elles sont malheureusement toutes frustes, la première du côté droit exceptée qui est décorée d’obliques du type a ; la base de la queue est soulignée d’une large bande incisée d’obliques du même type. Il ne reste ni tête, ni cou, ni socle.
Type Bourbon‑Lancy no 3 (fig. 18, 1)
64Ce type de coq est différent des autres par son style et même dans sa typologie. Sur un exemplaire complet (inv. no 86.416) on remarque que la tête est tenue plus en avant, que le dessus du dos est plus long, et que la queue, moins grande, avec son port dressé, est plus proche par sa forme de celle des poules ; c’est tout simplement en incurvant les lignes de séparation des quatre bandes que l’illusion d’une queue en panache est créée. Ces bandes sont frustes dans l’ensemble ; du côté droit, disposées comme des faucilles courtes et larges, avec un léger retour vers l’arrière, elles sont ornées d’incisions dont seules celles de la deuxième bande (du type a) sont discernables ; du côté gauche, les trois bandes du haut ont une forme de faucille longue dont l’extrémité est parallèle au bord supérieur de la queue tandis que la dernière en bas remplit l’espace laissé libre, presque triangulaire ; les bandes sont ornées d’obliques assez désordonnées, mais plutôt du type b. La base de la queue est soulignée, de chaque côté, par de longues plumes stylisées disposées très librement : une longue plume en aigrette horizontale surmonte, sur la moitié de la largeur, des plumes rectilignes superposées en biais ; du côté droit, et c’est peut‑être une malfaçon, la deuxième bande de la queue en partant du haut se prolonge sur la longue plume en aigrette horizontale de la base. La crête est cassée, mais, sous un fort bec arqué, la caroncule, importante et bien modelée, est intacte ; l’œil est grand et rond, cerné d’une ligne creuse, et il est peut‑être ponctué d’une pupille centrale. Le plumage est extraordinairement foisonnant, disposé en plusieurs étages de plumes ondulées en fort relief. Sur le dos, au‑dessus des ailes, quelques plumes dans le même style sont courbées vers l’arrière.
65Ce sont les ailes qui créent la surprise : sans être toujours identiques d’un côté à l’autre, elles sont, en général, de forme semblable ; or, ici, le dessin des bandes est totalement différent d’un côté à l’autre. Pour le côté droit, après le premier tiers nu et le bourrelet vertical, l’aile est divisée en quatre larges bandes : la ligne inférieure de la première bande part du premier quart du bourrelet pour aboutir vers la fin de la partie supérieure de l’aile, celle de la deuxième est parallèle et aboutit à la fin de la partie supérieure de l’aile, celle de la troisième n’est plus parallèle et se termine sous la précédente, la quatrième de même. L’effet est dynamique et les bandes de l’aile semblent s’élancer vers celles de la queue, donnant ainsi à l’ensemble, malgré des contours statiques, par un mouvement ascendant, une illusion d’envolée. A l’inverse, de l’autre côté, l’effet est tout autre, car ce sont les plumes de la queue qui ont plus de souplesse et les bandes de l’aile qui se figent sagement et statiquement en quatre branches d’éventail égales ; les stries qui les décorent sont obliques d’un type b presque horizontal. Le socle rond, orné d’un tore, est tout gondolé ; cet accident de cuisson fut peut‑être la cause de son rejet dans la décharge. La partie antérieure d’un coq apparemment identique a été trouvée en Suisse à Riddes (Gonzenbach 1986 : pl. 115). On retrouve le même style de camail dans le coq no 1178 du catalogue du MAN, mais les ailes et la queue sont différentes.
■ Type I ou II
Type Bourbon‑Lancy no 4 (fig. 38, 3)
66Nous ne connaissons ni la tête ni la queue de ce type. Cette fois ci, c’est dans le traitement des plumes du camail qu’il n’y a pas identité entre les deux côtés : à droite, les plumes, disposées en étages, sont dessinées en courbes verticales, tandis qu’à gauche elles sont dessinées en obliques légèrement ondulées. En revanche, les ailes sont identiques de forme : après le premier tiers nu et le bourrelet, les huit bandes ne sont pas disposées comme les branches d’un éventail, mais sont parallèles à la ligne supérieure horizontale et légèrement concave de l’aile ; leur taille décroissante en allant vers le bas permet d’obtenir un joli mouvement arrondi de la partie inférieure de l’aile. Les bandes sont décorées de chevrons du type d pour l’aile droite et du type c pour l’aile gauche. En ayant ainsi dissocié les styles et les types dans un même sujet, les coroplathes de Bourbon‑Lancy ne facilitent pas notre travail de reconstitution et nous invitent, une nouvelle fois, à beaucoup de prudence dans ce genre d’exercice !
Type Bourbon‑Lancy no 5 (fig. 38, 4)
67Ce type est bien incomplet puisqu’il est uniquement représenté par un fragment de la valve gauche d’un moule dont il ne subsiste que la tête, le cou et le début de l’aile. Néanmoins, ce fragment présente deux particularités intéressantes : l’œil est en forme d’amande bombée placée parallèlement au sommet de la tête, ce qui est exceptionnel chez les coqs (plus fréquent dans les représentations d’oies et d’aigles ou dans les productions rhénanes) d’une part, et, d’autre part, les plumes du camail sont disposées en rangs régulièrement étagés –ce qui n’a rien d’étonnant en soi– mais ces plumes, courtes, sont recourbées vers l’arrière, ce qui constitue la seconde particularité exceptionnelle. L’aile est nue dans son premier tiers et un large bourrelet précède les bandes décorées de chevrons du type c, du moins pour les deux premières. Le revers du moule était signé ou orné d’une grande croix dont il ne reste que deux branches.
Type Bourbon‑Lancy no 6
68Comme nous le faisions remarquer plus haut, c’est la première fois qu’il a été retrouvé dans la même fouille des moules et l’archétype qui a servi à les fabriquer. Dans le cas de la pseudo‑Vénus, l’archétype retrouvé est l’aigle complet ; pour le coq de ce type no 6, l’archétype (inv. nos 86.518‑86.524, fig. 16, 3) comprend une partie du camail ainsi que le début de l’aile du côté droit : par une chance extraordinaire, la valve de moule retrouvée (inv. no 86.335, fig. 16, 4) comprend la même partie du camail et l’aile presque complète. Soyons honnête, sans la présence de cette valve de moule nous n’aurions sans doute pas eu l’idée de recoller de cette façon les trois fragments de l’archétype retrouvés séparément au milieu de plusieurs caisses de débris, car nous hésitions alors à les classer, soit avec les coiffures, soit avec les draperies ! C’est que les parois de cet archétype sont très épaisses et que les bords de chaque fragment sont émoussés de telle sorte qu’aucun raccord n’est, à première vue, satisfaisant. C’est seulement après avoir rassemblé ces trois éléments semblables par leur style dans la valve de moule du coq que les raccords pouvaient enfin se comprendre.
69Ce coq était de grande taille. Le camail est recouvert de longues plumes représentées par de fines nervures assez espacées pour qu’apparaissent entre elles de courtes plumes incisées ; ces nervures descendent en souplesse, d’abord verticalement, puis, en avant de l’aile, elles s’infléchissent vers le centre du camail pour s’arrêter à la hauteur de la base de l’aile. Cette dernière, dont le premier tiers, nu, est suivi d’un large bourrelet, est ensuite divisée en sept bandes parallèles décorées de fines stries obliques serrées du type a. Le revers de ce moule était peut‑être signé : près de la cassure il subsiste une sorte d’accent circonflexe incisé qui pourrait appartenir à une lettre ou à une marque.
70Il est impossible, jusqu’à ce jour, de savoir si les coqs appartenant aux types Bourbon‑Lancy no 4‑5‑6 font partie du type I (le coq est dressé, la base de la queue est soulignée) ou du type II (le coq est dressé, la base de la queue n’est pas soulignée), puisque tous les exemplaires retrouvés à Bourbon‑Lancy ont eu leur queue brisée.
■ Type III
Type Bourbon‑Lancy no 7
71Avec cette catégorie de coqs nous abordons le type III (le corps du coq est allongé comme en position de combat). Si les représentations à Bourbon‑Lancy du type III sont moins variées que pour les types I ou II, en revanche, le type no 7 a dû connaître un très grand succès puisque nous le trouvons ici sous forme de moules (inv. 86.828 – 86.918) ainsi qu’en de nombreux exemplaires de figurines (dont une complète : inv. 86.511, fig. 38, 5). Par ailleurs, il a été découvert un exemplaire complet de ce type, en parfait état de conservation, dans la nécropole de Mollens (Valais Suisse) (Gonzenbach 1986 : pl. 116, 4) ; outre ce fait déjà fort intéressant, il a été trouvé, dans cette même nécropole, un autre coq, en tout aussi parfait état de conservation, dans la même position, seulement différent par l’interprétation du plumage, qui sort d’un moule signé butino (collection Bailleau. Inédit.) trouvé à Saint‑Pourçain‑sur‑Besbre (Allier) : on retrouve encore une fois, dans un même contexte, des produits de Bourbon‑Lancy et de Saint‑Pourçain, sans qu’on puisse encore savoir s’il y a eu concurrence ou association entre les deux ateliers qui ont fonctionné, de toute évidence, à la même époque.
72La tête du coq du type no 7 est entièrement envahie par un grand œil rond (où il devait y avoir une pupille centrale aujourd’hui effacée) ; au‑dessus, la crête est divisée par quatre incisions verticales ; en dessous, la caroncule, de taille moyenne, est vigoureusement modelée. Le cou, tendu à l’horizontale, est recouvert de longues plumes qui forment une collerette ; de là partent des lignes horizontales, parallèles au mouvement sinueux (hérissé ?) du dos, qui butent sur l’avant de l’aile et la surmontent jusqu’au large bourrelet décoré de stries obliques (du type a à droite, du type b à gauche) qui précède la queue. Cette dernière est en quart de cercle dans sa partie supérieure et la ligne rectiligne de sa partie inférieure est dans le prolongement de la ligne inférieure de l’aile ; de chaque côté, la queue est divisée en cinq bandes parallèles au bord arrondi ornées de stries obliques et de chevrons : à droite, successivement du type a.d.d.d.d. (en partant du haut), et à gauche (toujours en partant du haut) du type b.b.c.a.a. ; curieux mélange qui offre l’avantage de permettre l’identification certaine d’une queue isolée de ce type. Les bandes des ailes (au nombre de cinq de chaque côté), après le premier tiers nu et un large bourrelet, sont d’égale hauteur ; elles se superposent horizontalement, sans se rejoindre comme les branches d’un éventail, mais, au contraire, donnent l’impression de passer sous le bourrelet qui souligne la queue et de se prolonger dans les bandes de cette dernière. Les bandes des ailes, comme celles de la queue, sont également ornées d’une succession d’obliques et de chevrons, du type b.d.d.b.b. pour l’aile droite, du type c.b.c.c.c. pour l’aile gauche. A Mollens, le coq est posé sur un socle plat rond à tore dont tout l’espace est occupé par les pattes.
Type Bourbon‑Lancy no 8 (fig. 38, 6)
73Ce fragment du côté droit (inv. 86.183) tire son importance d’avoir été trouvé en stratigraphie (US 17) dans la première couche d’occupation du ier s. D’un format plus réduit que les figurines du type précédent, il en conserve l’attitude. Les plumes du camail sont assez longues alors que celles qui surmontent l’aile sont courtes et courbées, placées verticalement. Sur l’aile, après le premier tiers nu, un bourrelet précède les bandes horizontales qui sont d’épaisseur égale ; on en distingue cinq ornées de stries obliques du type b.
4.3.2.4. Fragments sans typologie
74Parmi les nombreux fragments de coq, il faut tout d’abord signaler deux queues en panache sur lesquelles on distingue fort bien les lignes en creux qui les désignent comme archétypes. Le premier de ces archétypes (inv. 86.520, fig. 17, 6) est original dans sa fabrication : la queue, très arrondie, est partagée en quatre bandes ornées de plumes en relief disposées de façon libre et artistique, avec, sur la deuxième bande, un ajout d’une seconde bande de pâte chevronnée comme une tresse. Un fort bourrelet souligne la base. Ce procédé, très rare dans la production des ateliers du Centre, peut être rapproché de celui utilisé pour la queue d’un coq conservé au MAN (Rouvier‑Jeanlin 1972 : no 1188).
75L’autre archétype de queue (inv. 86.514, fig. 17, 7) est également original. Le panache est composé de nombreuses plumes d’inégales longueurs, souplement arquées et modelées en relief, sans décor, qui jaillissent d’un groupe de plumes semblables superposées et placées en biais. Nous n’avons aucun modèle de référence à proposer.
76Parmi les figurines de coq, un exemplaire (fig. 19, 5), malheureusement incomplet (la tête et la queue manquent), mérite d’être cité pour le traitement en relief du camail et des ailes. Les plumes du camail sont courtes et courbées en virgule, disposées symétriquement de chaque côté du centre de la partie antérieure, en rangs réguliers. Le premier tiers de l’aile est nu et un large bourrelet précède l’aile divisée en quatre bandes horizontales et parallèles. Cette partie de l’aile n’est pas plate comme sur les autres exemplaires, car chaque bande est décollée dans sa partie inférieure et Surplombe la suivante ; ces bandes sont décorées de chevrons du type d pour l’aile droite et du type c pour l’aile gauche.
4.3.3. Les poules
4.3.3.1. Typologie
■ Types
77Type I – La queue est verticale, presque carrée.
Type II – La queue est verticale, plus large que haute, avec un pan coupé.
Type III – La queue est verticale, plus haute que large :
– a : en éventail ;
– b : en oblique, très en arrière des ailes.
■ Groupes
78A – La queue est ornée de deux bandes verticales d’arêtes du type d, séparées par trois sillons.
B – La queue est ornée de deux bandes verticales d’arêtes séparées par une bande lisse.
C – La queue est divisée en bandes ornées d’arêtes.
D – La queue est divisée en bandes ornées d’obliques.
E – La queue est divisée en bandes lisses.
F – La queue est divisée en bandes alternativement lisses et striées.
G – La queue est divisée en bandes striées horizontalement.
H – La queue est divisée en bandes ornées de chevrons fermés.
J – La queue est divisée en bandes ornées de chevrons ouverts :
– 1 : la base de la queue n’est pas soulignée ;
– 2 : la base de la queue est soulignée d’une bande de plumes ;
– 3 : la base de la queue est soulignée d’une bande de chevrons ;
– 4 : la base de la queue est soulignée d’un lien simple, double ou multiple ;
– 5 : la base de la queue est soulignée d’une bande ornée d’obliques du type a ;
– 6 : la base de la queue est soulignée d’une bande ornée d’obliques du type b ;
– 7 : la base de la queue est soulignée d’une bande lisse ornée de cercles creux.
79N.B. Les arêtes (C) et les chevrons (H et J) se différencient par le sens de la pointe : lorsque le sens des pointes est le même d’une bande à l’autre il s’agit d’arêtes, mais si le sens des pointes peut être alterné, il s’agit de chevrons.
4.3.3.2. Liste des archétypes (A), moules (M) et figurines (F)
■ Type I
80A.A.C. : le camail est sans plumes (A), le premier tiers de l’aile est lisse (A), suivi d’un large bourrelet (C).
Groupe C1
Groupe H6
Groupe J7
■ Sans typologie
81F 86.488 : queue de poule du groupe H.
F 86.513 : côté droit sans queue.
F 86.411 : aile gauche de poule ? a.a.a.a.a.
F 86.157 : poule sans tête ni queue, US 8.
A 86.842 : archétype de poule (?) sans queue. Groupe A.A.C., aile droite : d.d.d.d.d.d.
4.3.3.3. Commentaire typologique
82Les poules sont bien moins nombreuses que les coqs à Bourbon‑Lancy, moins variées, et même un bel et original archétype ne sauve pas l’ensemble d’une certaine monotonie stylistique.
■ Type I
Type Bourbon‑Lancy no 1 (fig. 19, 2)
83C’est le seul type qu’on puisse rapprocher de ceux produits dans les ateliers de l’Allier et plus précisément des poules de Priscus dont la queue et les ailes sont décorées d’arêtes ; mais, d’une part les obliques des arêtes ne se succèdent pas de la même façon que sur les types similaires connus dans d’autres ateliers et, d’autre part, la forme de l’aile est toute différente : alors qu’ailleurs les bandes décorées s’ouvrent comme les branches d’un éventail à partir de la pointe où elles convergent, ici les sept bandes restent parallèles au bord supérieur presque horizontal et diminuent de longueur en allant vers le bas. Enfin, les stries qui imitent les plumes sont loin d’être aussi nettes et régulières que celles des moules de Priscus (Rouvier‑Jeanlin 1972 : no 1161), de plus, ici, du côté droit, sur la première bande située à droite de la queue, qui est surélevée par rapport aux bandes suivantes, les stries sont en relief au lieu d’être incisées ; seuls points vraiment communs, le premier tiers de l’aile est nu, la ligne de séparation qui suit est en forme de bourrelet simple (comme chez Priscus, car chez Sacrillos il est double) et la base de la queue n’est pas soulignée.
Type Bourbon‑Lancy no 2 (fig. 19, 1)
84Ce type, présent sous forme de valves de moules du côté gauche et de figurines, est beaucoup plus spécifique de Bourbon‑Lancy que le précédent, principalement par le décor de la queue dont chaque bande est ornée d’un dessin de chevrons et non plus d’obliques qui forment des arêtes avec celles, inversées, de la bande suivante. La base de la queue est soulignée par une large bande recouverte d’obliques du type b. La forme de l’aile est différente de la précédente : bien que les six bandes restent parallèles au bord supérieur quasi rectiligne, leur taille n’est pas décroissante en allant vers le bas ; cependant, l’extrémité de chacune, à partir de la troisième, a tendance à s’incurver vers le haut et les quatre premières butent sur la bande qui souligne la queue. Comme dans le type no 1, le premier tiers de l’aile est nu et la ligne de séparation est en bourrelet simple. Des marques sont inscrites sur le revers des deux valves de moule, une croix pour l’une, une lettre incomplète pour l’autre.
Type Bourbon‑Lancy no 3 (fig. 16, 1 et 37, 1)
85Ce type est créé pour un archétype (inv. 86.413) dont nous n’avons jamais rencontré un seul des moules qu’il a servi à fabriquer, pas plus que des figurines qui en seraient issues. Cet objet semble être en pleine pâte, mais son manque de ligne creuse pour la délimitation des futures valves nous rend perplexe. Est‑ce vraiment un archétype ? Mais s’il s’agit d’une pièce unique, il lui fallait bien un socle pour tenir debout, forcément collé avant la cuisson et nous en verrions encore les traces ; car ce n’est pas le trou pratiqué sous la queue qui pouvait aider à fixer un support, il est bien trop excentré. Quoiqu’il en soit, cette pièce, tout en étant d’une grande sobriété dans sa décoration, possède une puissance d’expression liée à la vigueur et à la régularité des excisions qui indiquent les plumes. La queue est divisée en quatre bandes (une étroite et trois larges) du côté gauche et en cinq (une étroite, trois moyennes et une large, en partant de la gauche) du côté droit, toutes décorées de chevrons dont la pointe, qui n’est pas dessinée, est tantôt dirigée vers le bas, tantôt vers le haut ; la base est soulignée d’une bande lisse ponctuée de six cupules en ligne. Après un large bourrelet de séparation, les quatre bandes de chaque aile ne sont pas parallèles mais sont disposées en éventail ; le décor est le même que celui des bandes de la queue, cependant, les branches de l’aile étant plus étroites, les lignes obliques des chevrons sont plus proches, jusqu’à se toucher parfois et à dessiner la pointe.
86L’absence de la queue nous fait hésiter à classer parmi les poules l’archétype inv. 86.842 (fig. 17, 4 et 37, 4), bien que la taille, les proportions, le camail sans indication de plumes, l’œil rond cerné d’un sillon, de même que les obliques du type b qui ornent les six bandes de l’aile (Rouvier‑Jeanlin 1972 : no 1165), soient parfaitement compatibles avec les caractéristiques habituelles de ce volatile. Il ne reste ici que la partie gauche de l’archétype qui n’était pas plein, mais sur laquelle on voit nettement la ligne creuse de délimitation des futures valves de moule sur le sommet de la tête.
4.3.4. Les paons
4.3.4.1. Typologie
87Les paons en terre cuite sont répartis en deux types : dans le premier sont réunis ceux qui font la roue avec leur queue, dans le second se classent ceux qui la laissent traîner à terre.
4.3.4.2. Commentaire typologique
■ Type Bourbon‑Lancyno 1 (fig. 16, 5‑6 et 37, 2)
88Cet archétype (inv. 86.413), que nous avons eu la chance de pouvoir reconstituer dans son entier, est une très belle pièce, sans doute de fabrication précoce comme l’indiquent sa grande taille, le mouvement de la tête tournée à droite et, surtout, la forme lenticulaire de l’œil cerné d’un profond sillon avec une pupille centrale en creux. Sur le sommet de la tête, une protubérance oblongue est prête à recevoir une aigrette moulée à part, à moins que cette dernière ne se limite à une légère saillie ou encore qu’un accident ne l’ait détruite pendant ou après la cuisson ; de même, il est difficile de savoir si la zone plane qui s’étend à la place de l’œil gauche est le résultat d’un accident de fabrication, et il aurait alors été jeté au rebut, ou si cet accident est lié au séjour en terre (le cas est identique pour l’aile droite de l’archétype de poule no 3). Le corps et le premier tiers de l’aile sont lisses, excepté sur le dos où des plumes courtes et rondes imbriquées sont dessinées. Un léger bourrelet précède les cinq bandes de chaque aile ; ces bandes, décorées à droite comme à gauche d’obliques du type a, ne sont ni vraiment parallèles, ni vraiment en éventail, puisqu’elles ne se rejoignent pas en pointe à l’extrémité de l’aile, mais qu’elles contournent le croupion en forme de bourrelet circulaire. C’est là que la queue déployée était collée à la barbotine et l’on imagine aisément la taille impressionnante que devait atteindre l’oiseau une fois terminé ; un paon semblable, mais non identique, est conservé au musée Bargoin de Clermont‑Ferrand (Rouvier‑Jeanlin 1986a : no 376). Sous le corps et sur la ligne creuse est creusé un trou qui est peut‑être la trace d’un support nécessaire pendant le modelage.
89Il est possible que le grand fragment inv. 86.569 (fig‑ 37, 3) ait fait partie d’une queue déployée, et comme le dessin des plumes est encore en bon relief, il pourrait s’agir d’un archétype.
90Les paons du type II (la queue traîne à terre) rencontrés jusqu’à présent sont d’une taille beaucoup plus réduite et nous pensons qu’ils ont dû apparaître un peu plus tard ; en effet, imaginons quelle taille encombrante ils auraient atteinte si, au lieu de la queue déployée, on avait ajouté une queue deux fois plus longue que le corps ! Il est vrai que les coroplathes de l’époque n’ont jamais reculé devant la difficulté ou la fantaisie.
4.3.5. Divers
■ Type Bourbon‑Lancy no 1 (fig. 39, 1)
91Notre perplexité est bien grande devant l’oiseau, que nous n’avons jusqu’à présent jamais rencontré, qui était fabriqué avec la valve de moule du côté gauche inv. 86.331, et celle signée d’un R inv. 86.334 (fig. 44, 9) Si cette longue queue n’est pas assez ornée pour être celle d’un paon, elle pourrait convenir à une colombe ; cependant, la haute crête dont la tête est pourvue empêche cette attribution. Parmi tous les volatiles, c’est le coq de bruyère qui correspond le mieux à cette représentation fabriquée à Bourbon‑Lancy, et exclusivement dans cet atelier jusqu’à présent. La forme de l’aile est identique à celle de la poule du type no 1, mais les sept bandes sont décorées de chevrons du type c et non plus d’obliques en arêtes ; les bandes de la queue sont ornées de chevrons identiques.
■ Type Bourbon‑Lancy no 2 (fig. 39, 2‑3)
92Nous avons la chance d’avoir retrouvé deux valves de moule (inv. 86.357, fig. 39, 3 et inv. 86.359, fig. 39, 2) qui se complètent, mais dont il manque, malheureusement, la partie supérieure du corps. La queue, horizontale, plate, décorée d’obliques, correspond assez bien à celle d’un pigeon. Les ailes, après un simple bourrelet, sont divisées en sept bandes ornées d’obliques successivement (en partant du haut) du type b.a.b.a.d. pour le côté droit et a.b.a.b.c. pour le côté gauche ; ces bandes sont de longueur décroissante en partant du haut où elles sont jointes.
93Les oiseaux décrits jusqu’ici ont été fabriqués à l’aide de moules comprenant une valve pour le côté droit et une pour le côté gauche (sans oublier le moule nécessaire pour le socle) ; bien d’autres fragments de moules et de figurines relevant de cette façon d’opérer ont été retrouvés (pour quelques‑uns voir fig. 39, 4‑9).
94Cependant, ils pouvaient être fabriqués différemment : le moule n’était pas divisé longitudinalement mais horizontalement, ce qui donnait une valve de moule supérieure et une valve de moule inférieure (voir fig. 40, 1‑6 et les commentaires).
95Enfin, dans quelques fragments de moules dont il ne reste que la tête, avec parfois un long cou, on distingue souvent un œil rond (fig. 40, 8‑11), mais aussi ovale (fig. 40, 7) ; ou encore lenticulaire comme sur cet oiseau à la tête tournée à gauche qui nous fournit ainsi deux indices d’une fabrication sans doute précoce (fig. 40, 12).
■ Socles
96Tous ces oiseaux étaient posés sur des socles dont l’épaisseur va augmenter au fil du temps : d’abord plats (rectangulaires ou circulaires), ils deviendront hémisphériques plus tard, avec ou sans tore(s). Sur tous, les pattes sont modelées.
- 1 Dans la collection de figurines trouvées aux Bolards‑Nuits‑Saint‑Georges (Côte‑d’Or) et propriété d (...)
97A ce sujet, nous voudrions revenir sur les socles trouvés isolément (fig. 38, 10‑11 et 43, 14). Pour certains spécialistes, ces socles étaient destinés à des oiseaux qui y étaient reliés par des bâtonnets fixés dans les trous que l’on peut remarquer sur le dessus. Pour d’autres, ces socles restaient isolés, d’abord parce que sur les centaines d’oiseaux retrouvés sans socle tous présentent des traces d’arrachement là où ils étaient reliés à un socle ; s’ils avaient dû être reliés par des bâtonnets comme il est dit plus haut, il aurait bien fallu percer un trou dans le bas du corps pour chacun d’eux. Honnêtement, parce que depuis trente ans nous n’avions jamais rencontré d’oiseaux ainsi percés, nous penchions plutôt pour la deuxième solution ; ceci jusqu’à ce que nous ayons vu, tout dernièrement, deux oiseaux trouvés au Petit‑Creusot (Chalon‑sur‑Saône, coll. particulière), fabriqués à l’aide d’une valve supérieure et d’une valve inférieure, sous lesquels deux trous, dont les conduits sont en biais, avaient été aménagés avant cuisson ; cependant, pour faire tenir ces fameux bâtonnets, encore fallait‑il que les socles fussent impérativement troués, or cela n’est pas toujours vrai. Défaut de fabrication, dira‑t‑on ! Enfin, pourquoi les coroplathes auraient‑ils cherché une telle complication, alors qu’il était si simple de mettre un peu de barbotine entre le socle et l’oiseau1 ? Donc, ne nous hâtons pas de conclure et attendons encore un peu pour le faire d’avoir rencontré des cas plus nombreux et plus explicites. Il serait utile, pour essayer de trouver une réponse satisfaisante pour tous, d’une part, de faire un recensement de ces objets auxquels on ne prête pas toujours une attention suffisante et, d’autre part, de bien rechercher leur provenance d’utilisation ainsi que, si possible, leur datation.
98Par ailleurs, nous avions déjà remarqué que ces socles isolés (à tout le moins ceux que nous avons pu observer) étaient plats, qu’ils soient ronds ou rectangulaires, et nous paraissaient donc de fabrication précoce ; nous en avons la confirmation ici puisque deux exemplaires ont été retrouvés en stratigraphie, dont un dans une couche datée de la première période d’occupation du Ier s. (fig. 43, 14 et 39, 10‑11).
■ Œuf (fig. 41, 12)
99Nous ne quitterons pas le domaine des volatiles sans signaler la présence à Bourbon‑Lancy d’un objet dont ils ne sauraient se passer : l’œuf ! Il est intact, et, de plus, trouvé en stratigraphie dans une couche datée de la fin du Ier s. (inv. 86.13).
4.4. Les fruits
100Nous terminerons sur une note agreste, avec la présence du moule d’un fruit (inv. 86.722, fig. 40, 13) dont il ne reste que le sommet partagé en cinq protubérances qui encadrent cinq feuilles disposées en étoile autour d’un cercle parsemé de petits trous. Est‑ce la grenade symbole de la fécondité ? Est‑ce la pomme, fruit de science et de magie dans les traditions celtiques ? Nous laissons au lecteur la liberté du choix.
Notes
1 Dans la collection de figurines trouvées aux Bolards‑Nuits‑Saint‑Georges (Côte‑d’Or) et propriété de l’Institut d’archéologie de Berne, nous avons remarqué un très grand socle rectangulaire plat sur lequel sont disposés les quatre sabots d’un bœuf ou d’un taureau percés de quatre petits trous. Aucune trace d’arrachement n’est visible et si l’animal était complet, il devait être très grand ; comment tenait‑il alors ?
Table des illustrations
© Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1989