5. Ressources naturelles, matériaux utilisés et territoire communautaire : premières données
p. 199‑204
Résumés
Sont passés en revue dans ce chapitre les lieux de provenance possibles des matériaux minéraux utilisés aussi bien pour la construction que pour les activités vivrières. Les ressources naturelles (eau, bois, plantes comestibles, terrains cultivables) se répartissent sur un territoire dont les contours sont esquissés. Le problème de la localisation et de l’étendue des terres cultivables potentielles se révèle assez complexe, compte tenu de l’importance de l’érosion des sols depuis le Sub‑boréal jusqu’à l’Actuel.
Les modèles proposés par de précédents auteurs ne tiennent pas compte de ce paramètre, alors que sur le plateau de Boussargues la géomorphologie a apporté la preuve que des sols existaient au Chalcolithique. La présence d’autres établissements fontbuxiens dans un rayon de 1500 m autour du site pose le problème des relations inter‑ et intracommunautaires, notamment en ce qui concerne l’exploitation du sol.
In this chapter are listed the places where the mineral materials used on the site were brought from. The limits of the territory where natural resources could be found (water, wood, plants, lands) are defined. Localizing and defining the lands potentialy suitable to cultivation is a complex task because of the erosion until now.
Patterns previously proposed by other authors did not take in count this erosion problem prooved on Boussargues’ plateau thanks to a geomorphological study. The tact that other Fontbouisse culture settlements are around Boussargues (1500 m far) makes wonder about the relations between these communities, especially concerning the land’s farming.
Texte intégral
1La recherche des lieux de provenance des matériaux minéraux utilisés à Boussargues contribue à définir l’étendue du territoire parcouru et exploité par les occupants du site. Cette enquête doit être complétée par la recherche des lieux d’exploitation, proches ou éloignés, des ressources naturelles aussi indispensables que l’eau, le bois, les plantes comestibles spontanées et, bien sûr, par le recensement des étendues cultivables. Les premières données présentées ici ont été obtenues à partir de l’étude du secteur ouest seul. Il s’agit donc de données partielles, même si leur portée est forcément générale. Des précisions seront inévitablement apportées par l’étude des autres secteurs.
2Dans une telle approche, il est nécessaire de tenir compte de la valeur relative de chaque information. C’est ainsi que nous avons prêté attention à la variabilité des distances théoriquement parcourues pour rejoindre les lieux de provenance supposés et du poids total des matériaux apportés sur le site pour chaque catégorie, quand il était déterminable. Seront examinés successivement :
3– les matériaux minéraux bruts et façonnés ;
– le métal ;
– les macrorestes végétaux ;
– l’eau ;
– les terrains cultivables.
5.1. Les matériaux minéraux
5.1.1. Les matériaux de construction des murs
4Les moellons utilisés dans la construction des cabanes (cabane 1 et locus 1) sont tous de provenance locale. Ceci veut dire qu’une majeure partie à été extraite sur place ou dans les environs immédiats de l’habitat. Des traces d’extraction de roche sont visibles sur le site, au sud de la cabane 2 et à l’intérieur même de la cabane 1. Sont du moins interprétés comme tels des affleurements en marche d’escalier.
5L’origine des lauzes et dalles utilisées dans la construction des structures rondes avait fait l’objet en 1982 d’une première recherche sommaire fondée uniquement sur un simple examen superficiel des matériaux (Balbure et alii 1986). Cet examen avait entraîné des conclusions erronées sur l’origine de ces dalles que l’on croyait extraites de couches de calcaire rauracien affleurant à 2 km environ du site. Les recherches récentes de L. Damais ont démontré que ces matériaux étaient eux aussi d’origine locale. Des affleurements de strates fines sont actuellement visibles tout au long du sentier qui conduit au site depuis l’est du plateau.
5.1.2. Les matériaux de couverture de la cabane 1 et du locus 1
6La cabane 1 et le locus 1 étaient recouverts par une toiture faite de matière végétale et de petites lauzes (ou plaquettes) de calcaire et de grès. L’origine de ces matériaux a été précisée par l’étude de L. Damais. Il s’agit de roches provenant des versants du bassin de Cantagrils : base du Portlandien, Crétacé terminal et Eocène. Les affleurements les plus proches se situent à une distance de 500 à 800 m du site. Le poids total des plaquettes actuellement conservées est de 1 000 kg pour le locus 1 et 100 kg pour la cabane 1. L’accès à la dépression de Cantagrils est relativement aisé si l’on suit le versant sud‑est de la colline de Boussargues, en se dirigeant vers la colline de la Matte. En effet, à l’ouest, le versant dominant le vallon sec du Saut des Aigles est très abrupt. Entre le site et la dépression, la différence d’altitude est de 70 m, pour une distance de 500 à 800 m. Le temps de parcours est d’environ 15 mn.
5.1.3. Le matériel de mouture
7Comme les lauzes de toiture de la cabane 1 et du locus 1, les meules, molettes et broyeurs ont été fabriqués avec des roches gréseuses du Crétacé terminal et de l’Eocène qui affleurent dans le bassin de Cantagrils comme dans la cuvette voisine de Prax, située à 2 km au nord‑est de Boussargues. Certains broyeurs sont des galets de quartzite dont l’origine peut être diverse : dépôts résiduels du plateau, poudingues du bassin de Vailhauquès, alluvions quaternaires de la région de Montpellier. Les meules et broyeurs représentent un poids total de 82,5 kg.
5.1.4. Les galets de quartz laiteux et les galets de schiste
8La structure 5 a livré un galet de quartz laiteux ; deux autres galets ont été trouvés devant le locus 1. Ces galets proviennent vraisemblablement des gorges de l’Hérault (4 km à vol d’oiseau).
9Du lit de l’Hérault, viennent aussi les galets de schiste trouvés groupés dans la structure 5. Quartz laiteux et schiste sont les matériaux les plus abondants dans les dépôts grossiers de ce cours d’eau d’origine cévenole.
10Si les habitants de Boussargues se sont rendus eux‑mêmes au bord de la rivière, ils ont dû parcourir une distance d’au moins 7 km et probablement plus s’ils ont cherché le meilleur accès. En effet, au nord de Boussargues, l’Hérault coule dans un canyon bordé de hautes falaises. Seuls quelques talwegs abrupts permettent d’accéder à la rivière depuis le plateau. Plus à l’ouest, une combe partant de Puechabon rend l’accès plus aisé, mais le trajet est plus long. Il est vrai que ces galets ne représentent qu’une faible charge : 500 g pour le schiste, 300 g pour le quartz. Le temps de parcours peut être estimé à une heure et demie au maximum.
5.1.5. L’argile et le dégraissant des poteries
11L’étude réalisée par Jean‑Claude Echallier fait ressortir l’existence de deux groupes pétrographiques. Les argiles et dégraissants du groupe A sont d’origine proche (complexe éocène inférieur vitrollien). Ces sédiments sont présents dans le bassin de Cantagrils à 1 km de Boussargues. Les argiles et dégraissants du groupe B relèvent des grands ensembles du Jurassique moyen et supérieur qui constituent toute la zone située au nord et au nord‑ouest de Boussargues et affleurent à moins de 3 km.
12Il est donc permis de penser que les vases présents dans le secteur ouest ont été fabriqués sur place ou en tout cas dans un lieu peu éloigné et avec des matériaux d’origine locale. Nous savons d’ailleurs que l’un au moins des deux vases déformés trouvés dans le locus 1, vase dont les fragments ont été étudiés par J.‑C. Echallier, était en cours de séchage au moment de l’incendie. Une partie au moins du stock céramique a donc été fabriquée sur place. L’homogénéité des groupes pétrographiques suggère une cohésion sociale du groupe humain, bien ancré dans la contrée.
5.1.6. Autres matériaux lithiques
13L’industrie du silex est très mal représentée dans le secteur ouest, comme d’ailleurs sur l’ensemble du site. Quelques blocs de chaille éclatés lors de l’incendie proviennent vraisemblablement des calcaires jurassiques locaux. Les rares éclats débités et parfois retouchés proviennent d’un silex patiné en blanc. Ils n’ont pas été analysés mais nous retiendrons deux sources possibles : l’Oligocène de Vailhauquès (4 km) et l’Eocène de Saint‑Martin‑de‑Londres (10 km). Ils représentent une très faible quantité de matière première.
5.1.7. Le métal cuivreux
14Bien que non analysés, deux objets métalliques, très probablement en cuivre, ont été découverts à Boussargues : un fragment de lame de poignard devant le locus 1 et une perle annulaire dans la structure 1. Comme d’autres gisements fontbuxiens de la garrigue montpelliéraine (Cambous, Lébous, le Gravas), Boussargues a pu bénéficier du faible éloignement des gîtes minéraux des basses Cévennes calcaires. Le district minier de Saint‑Laurent‑le‑Minier est à 20 km au nord de Saint‑Martin‑de‑Londres.
5.2. Les macrorestes végétaux
15Les glands carbonisés trouvés dans le locus 1 et la cabane 1 sont les restes de réserves alimentaires détruites par l’incendie. Ces fruits, tout comme les arbouses et les baies de Genévrier, sont probablement d’origine locale ou peu éloignée. Ces essences végétales, principalement le Chêne vert, sont largement représentées dans le cortège des charbons de bois recueillis en cours de fouille. Nous avons déjà signalé que ces fruits viennent à maturité en automne.
16Les rares céréales et graines de légumineuses présentes dans le secteur ouest proviennent sans doute de cultures établies par les Chalcolithiques soit dans la dépression voisine (bassin de Cantagrils) soit sur le plateau de Boussargues dans la mesure où l’étude géomorphologique a montré qu’une couverture pédologique aujourd’hui disparue pouvait exister localement. Les bois de construction et de combustion, probablement le Chêne vert en priorité, dans les deux cas d’utilisation, étaient abondants sur place.
5.3. L’eau
17Le problème de l’approvisionnement en eau se pose bien évidemment de manière cruciale en milieu karstique. On observe actuellement l’absence totale d’écoulement pérenne sur le plateau de Boussargues. Ce n’est que dans le bassin de Cantagrils et son prolongement de Saugras qui se trouvent en contrebas du site qu’existent plusieurs émergences karstiques actuellement captées pour les besoins en eau des communes du secteur. La plus proche est la source de Cantagrils (1200 m de distance). Elle est actuellement temporaire. Les sources de Saugras, à 2 km de Boussargues, ont un débit important et sont permanentes. Plus près du site, au pied du plateau, une petite source surgit dans le Champ du Travers. Il s’agit en fait d’une sortie secondaire, dans les dépôts colluviaux de la dépression, de la source de Cantagrils. La perte de sol, manifeste depuis la période d’occupation du plateau de Boussargues par les Chalcolithiques, a eu pour conséquence hydrologique une sous‑alimentation des nappes karstiques et de ce fait, il est permis de penser que certaines sources ainsi que des écoulements épigées (vallon du Saut des Aigles) ont peu à peu cessé.
18En dehors de ces sorties d’eau naturelles, il ne faut pas négliger la possibilité, souvent exploitée au Néolithique, qu’offraient les eaux de percolation des cavités naturelles, avens et grottes du plateau. De grandes jarres placées sous les égouttoirs permettaient en quelques heures de recueillir des quantités importantes d’eau, en période pluvieuse.
5.4. Les terrains cultivables
19Le problème de l’évaluation de l’étendue de l’ager autour d’un village préhistorique de garrigue est extrêmement complexe. Les terres actuellement cultivables sont concentrées dans les dépressions (bassins tectoniques, dolines, paléovallées) en bordure desquelles sont implantés les villages modernes et les mas. Plus rarement, sur les plateaux, de petites dépressions ou replats, peu marqués dans le relief, portent des traces d’anciens champs, aujourd’hui abandonnés.
20Sur les vastes étendues des reliefs où le substrat calcaire lapiazé affleure, aucune culture n’est aujourd’hui possible. Or, le processus d’érosion des sols, démontré à Boussargues par l’analyse géomorphologique (cf. M. Ambert, l § 1.3) a débuté dès le Néolithique pour s’accentuer après la phase d’exploitation active des garrigues par les Chalcolithiques du groupe de Fontbouisse. Dès lors, des terrains porteurs d’un sol et exploitables au cours du troisième millénaire, sont devenus totalement incultes. Cela pouvait être le cas sur le plateau de Boussargues, comme en bien d’autres points élevés de la garrigue montpelliéraine. Paradoxalement, ce sont alors les dépressions qui ont bénéficié d’une accumulation de dépôts, enrichissant d’autant les terrains cultivables. Il est difficile de mesurer la durée de ce processus et son rythme, bien que tout porte à croire qu’il ait été continu depuis le Chalcolithique jusqu’à l’époque contemporaine. Dans ces conditions, le recensement des terres actuellement cultivables dans les environs du site ne reflète pas exactement l’étendue de l’ager chalcolithique.
21Un deuxième facteur de complexité intervient dans une telle recherche. Il s’agit de l’existence avérée de plusieurs agglomérations fontbuxiennes dans le territoire pris en compte. C’est notamment le cas pour les dépressions cultivables de Cantagrils et de Prax en bordure desquelles ont été reconnus plusieurs villages fontbuxiens. Dans son essai sur le contexte économique de la région de Boussargues au Chalcolithique, N. Mills (Mills 1982‑86) propose une solution à ce problème. Il considère tout d’abord que les terrains actuellement cultivables sont les mêmes qu’au Chalcolithique. Il est donc amené à définir des emplacements de premier choix (près des bonnes terres et des points d’eau) et des emplacements moins favorisés si l’on se place dans le cadre d’une économie basée sur la céréaliculture. Plusieurs cas de figure existent : ou bien une vaste étendue de terres cultivables permet l’installation de plusieurs villages à sa périphérie, ceux‑ci entrant malgré tout en concurrence pour le choix des meilleures terres (cas de la dépression de Viols‑le‑Fort) ; ou bien à chaque étendue cultivable correspond un village et il y a partage équitable des terres à céréales. Les habitats installés sur des terrains moins favorables (éloignement de l’eau et des bonnes terres) ne sont occupés que par nécessité, quand les emplacements favorisés l’étaient déjà. En conséquence, dans ce cas de figure, si les emplacements de second choix sont occupés, ceux de premier choix le sont aussi. Tous ces habitats sont donc contemporains (Mills 1982‑86). Ce modèle est très séduisant et il semblerait fournir une explication cohérente à la très forte densité des habitats fontbuxiens dans la région de Viols‑le‑Fort, en admettant qu’ils soient réellement contemporains.
22Dans le cas de Boussargues, malgré la présence de quelques graines de céréales dans le secteur ouest, cette partie de l’habitat révèle surtout la présence de stocks de glands destinés à la consommation humaine (fabrication de farine). La préparation d’aliments à base de farine de glands pourrait représenter une économie de substitution face à la pénurie de céréales pour la communauté qui a occupé le site. A moins que, dans une vision moins pessimiste, on considère cette activité comme un complément à la production de céréales et aux ressources carnées. Dans ce cas, la spécialisation du site n’aurait pas été dictée par une impérieuse nécessité.
23Nous avons choisi de limiter l’inventaire des terrains actuellement cultivables et de ceux qui, anciennement cultivés, sont abandonnés depuis plusieurs dizaines d’années et comportent des sols peu profonds à un rayon de 1500 m autour du site. Dans cette aire existent d’autres villages fontbuxiens qui ne comportent pas de système de protection bâti. Nous les indiquons dans le tableau l (fig. 129).

● Fig. 129 – Tableau I : inventaire des principaux terrains cultivables dans la région de Boussargues (limitée à un rayon de 1500 m). *= parcelles actuellement abandonnées (sols peu profonds).
24Les terrains les plus proches du site, désignés sous le nom de « Champ du Travers » sont situés dans la dépression de Cantagrils. Nous avons vu que cette dépression occupait une place importante dans le territoire économique des habitants de Boussargues, puisque c’est probablement de là que viennent de nombreux matériaux (lauzes de toiture, matière première pour le matériel de mouture). Un village fontbuxien comportant 6 à 7 maisons se trouve en bordure de ces champs, sur une petite éminence qui les domine à l’Ouest (Mills 1982‑86). Ces terrains sont favorisés par la présence d’un petit ruisseau lié à la source de Cantagrils. Si Boussargues et le village du Travers ont été occupés en même temps, il est probable que les deux communautés ont exploité les mêmes terres ou en tout cas en ont bénéficié. Ces terres sont à un quart d’heure de marche de Boussargues.
25Le champ de la Croix qui prolonge au sud celui du Travers est lui aussi lié à une petite agglomération fontbuxienne (Audibert 1956b) et il se trouve à côté de la source de Cantagrils.
26D’autres parcelles cultivables se trouvent autour de la colline de la Matte sur laquelle a été bâti le domaine de Cantagrils qui exploitait autrefois toutes ces terres. A l‘Ouest, les terres que nous avons appelées « Matte ouest » occupent 11 ha. Au sud‑ouest de cet ensemble, la cuvette de Saugras possède de grandes étendues cultivables et plusieurs sites chalcolithiques (au moins une station au‑dessus de la source et des grottes occupées). Nous les signalons pour mémoire car ils sont éloignés de plus de 2 km de Boussargues. C’est à Saugras que sourd la plus importante émergence karstique de cette zone.
27Au nord du plateau de Boussargues, le flanc septentrional de l’anticlinal de Viols‑le‑Fort, déversé et faillé, a favorisé la formation d’une longue dépression depuis les Matelettes jusqu’à Cambous. Cette dépression est cernée par une dizaine d’agglomérations fontbuxiennes. Actuellement occupée par des vignes et des cultures fourragères, il semble qu’elle ait joué un rôle essentiel pour l’agriculture locale, et ce, depuis le Chalcolithique.
5.5. Premiers éléments pour une approche du territoire communautaire
28L’inventaire des ressources naturelles exploitées par les habitants du village de Boussargues fait apparaître une utilisation préférentielle du territoire proche (jusqu’à 1 km du site), territoire qui fournissait les éléments essentiels à la vie du groupe humain : matériaux de construction, matériaux nécessaires à l’équipement domestique, produits de consommation.
29L’approche que nous avons tentée est toutefois limitée à l’analyse d’un seul secteur du gisement. Elle devra être élargie à l’ensemble du site pour nous permettre de disposer d’informations plus complètes. L’exploitation du territoire proche, pour essentielle qu’elle soit, n’est pas pour autant exclusive. Le tableau II (fig. 130) résume les données recueillies. Nous avons considéré que le territoire exploité pouvait être théoriquement représenté sur une carte à partir de cercles concentriques équidistants de 500 m, dans un rayon maximal de 5 km. La représentation graphique des points ou zones exploitées, indiquées par des flèches dont l’origine est fixée à l’emplacement du site, permet de visualiser les zones préférentielles d’exploitation. Les points situés à une distance supérieure à 5 km sont indiqués avec un nombre représentant cette distance.

● Fig. 130 – Tableau II : ressources et matériaux utilisés. Distance du site.
30Les données résumées dans le tableau II font ressortir l’importance du territoire proche, mais aussi le rôle non négligeable de la périphérie jusqu’à une distance de 3 km du site environ (fig. 131).

● Fig. 131 – L’exploitation du territoire proche dans un rayon de 3 km. Etoile : emplacement du site de Boussargues ; triangles : emplacement de villages fontbuxiens (1. Le Roncas ; 2. Prax ; 3. Cantagrils ; 4. Le Travers) ; hachures obliques : terrains cultivables.
31Les matériaux provenant de zones plus éloignées, galets de schiste et de quartz laiteux, éventuellement silex de la région de Saint‑Martin‑de‑Londres, représentent de très faibles quantités qui traduisent des déplacements peu fréquents ou peut‑être des échanges avec d’autres groupes humains (fig. 132).

● Fig. 132 – Matériaux de provenance éloignée (au‑delà de 5 km).
32Une question n’a pas été abordée dans ce chapitre, celle des terrains de parcours du troupeau d’ovins. Compte tenu des nombreuses possibilités existant dans ce domaine autour du village de Boussargues, les seuls obstacles au parcours seraient liés à la protection des cultures et à la répartition intercommunautaire des pâturages. D’autre part, la faune domestique est si faiblement représentée dans le secteur ouest de Boussargues (quelques fragments d’os d’ovi‑capridés) qu’on doit pour l’instant considérer cette question comme secondaire.
33En dernière analyse on doit souligner le rôle majeur joué par la dépression de Cantagrils puisque c’est là que les habitants de Boussargues trouvèrent des matériaux essentiels, mais aussi d’importants points d’eau. Etant donné la position qu’occupe le petit village fontbuxien qui domine le Champ du Travers et si ce dernier a été habité en même temps que Boussargues, tout permet de penser qu’il dépendait de la même communauté paysanne.
Auteurs
Centre d’anthropologie des sociétés rurales, UPR 290 du CNRS, 56 rue du Taur, 31000 Toulouse
Rz
CNRS, ERA 36 du centre de recherches archéologiques, Sophia Antipolis, 06565 Valbonne cedex et Direction des Antiquités du Languedoc‑Roussillon
ERA 36 du Centre de recherches archéologiques, Sophia Antipolis, 06565 Valbonne cedex
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