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Boussargues (Argelliers, Hérault)

 | 
Albert Colomer
, 
Jacques Coularou
, 
Xavier Gutherz

Deuxième partie. le secteur ouest les données archéologiques

2. La culture matérielle, les produits alimentaires

Jacques Coularou, Xavier Gutherz, Jean‑Claude Echallier, Henri Marchesi, Isabelle Carrère, Laurent Damais et Jean Erroux

Résumé

Une étude typologique des récipients en terre cuite provenant du secteur ouest a été réalisée. Elle a nécessité de nombreuses journées de travail consacrées au recollage des fragments. 9 groupes typologiques primaires ont été identifiés. La morphologie des récipients et les décors permettent d’intégrer cet ensemble au faciès héraultais du groupe de Fontbouisse qui se distingue par quelques caractères significatifs de l’ensemble des autres faciès céramiques de cette culture.

31 vases ont fait l’objet d’une analyse pétrographique à partir de lames minces. Les éléments observés au niveau du dégraissant permettent d’envisager la présence de 2 groupes pétrographiques de provenance différente, mais peu éloignée du site. Un vase déformé trouvé dans le locus 1 a subi une cuisson accidentelle alors qu’il était encore gorgé d’eau. Il s’agit là d’une preuve indirecte de l’incendie.

Avec 17 pièces dans la cabane 1 et 16 pièces dans le locus 1, le matériel de broyage est particulièrement abondant dans le secteur ouest. Il ressort de son étude que la percussion lancée a été la plus pratiquée. Cette technique de broyage, peu usitée pour la mouture des céréales est tout à fait adaptée au broyage des glands dont des quantités importantes ont été retrouvées dans ces édifices. La surabondance du matériel par rapport aux surfaces habitables permet de penser que l’on a affaire à une économie spécialisée.

Très peu abondants, les vestiges osseux animaux provenant du secteur ouest se rapportent aux ovicapridés et à un cerf.

A travers une analyse des conditions physico‑chimiques de conservation des documents archéologiques dans le secteur ouest, l’auteur démontre que le pH du sol n’est pas en cause dans l’absence ou la rareté des ossements. Par contre, l’humidité du sol en profondeur et la faible acidité sont responsables de la dégradation des fonds de vase reposant sur l’argile.

Peu abondants dans le secteur ouest, en dehors des glands carbonisés qui n’entrent pas dans cette étude, les graines et fruits se répartissent entre les céréales (Blé tendre compact et Orge), très rares, des légumineuses indéterminées, des graines de Lotier corniculé et des baies de Genévrier et d’Arbousier.

Texte intégral

2.1. La céramique

2.1.1. Avertissement

1Cette note a pour objet la description physique des vases et tessons isolés découverts dans l’ensemble 1 de Boussargues. Les études de répartition des fragments et les hypothèses qui en découlent font l’objet de chapitres séparés. Cette étude a été rendue possible grâce à un important travail d’identification des vases, de regroupement et de collage des fragments, d’établissement de fiches descriptives. Chaque récipient identifié a reçu un numéro d’ordre de 1 à n pour chaque structure. C’est ainsi que nous parlerons de l1 ou c5 ou st3 pour désigner le vase no 1 du locus, le vase no 5 de la cabane 1 et le vase no 3 de la structure 5. La numérotation des vases est arbitraire et correspond aux phases successives du travail d’identification ; elle est sans lien avec la position qu’occupaient les vases dans les structures considérées.

2Les méthodes utilisées ont déjà été testées par de nombreux néolithiciens. L’examen des vases reconstituables graphiquement et parfois physiquement permet d’établir une liste de groupes typologiques primaires qui peuvent éventuellement être subdivisés en sous‑groupes. Cette classification peut paraître sommaire, voire approximative, mais elle a le mérite de reposer sur des critères morphologiques simples, immédiatement perceptibles à l’examen visuel des restitutions graphiques. Nous l’avons déjà utilisée avec profit dans d’autres études relatives au groupe de Fontbouisse (Gutherz, Hugues 1974 ; Gutherz 1975).

3Par rapport à ces précédents travaux, nous avons introduit ici le critère volumétrique dont l’importance apparaît d’ailleurs de plus en plus primordiale pour l’étude d’ensembles céramiques (Coularou 1981). Cette étude ne prend pas en compte l’aspect technologique qui sera abordé dans un deuxième temps lorsque nous aurons rassemblé un échantillonnage plus étendu concernant l’ensemble du site. Toutefois, l’étude pétrographique des dégraissants contenus dans les céramiques du secteur ouest a fait l’objet d’une première recherche conduite par J.‑C. Echallier (cf. II § 2.2.).

4Nous avons classé les récipients de l’ensemble 1 en 9 groupes typologiques (fig. 36) :

  • 1. vases hémisphériques ;

  • 2. vases en calotte ;

  • 3. vases cylindriques bas ;

  • 4. vases cylindriques hauts ;

  • 5. vases sphéroïdaux ;

  • 6. vases ovoïdes ;

  • 7. vases tulipiformes ;

  • 8. vases à panse renflée et col droit, convergent ou divergent ;

  • 9. vases à carène haute, médiane ou basse et col droit, convergent ou divergent.

5L’indication des volumes permet d’apprécier les dimensions des récipients. Ainsi, certains vases de fort volume peuvent se retrouver dans le même groupe typologique que de très petits vases, le critère morphologique l’emportant ici sur le critère fonctionnel. La fig. 36 donne une représentation synoptique des groupes typologiques, les vases figurés correspondant à un dessin réduit de récipients provenant de l’ensemble 1. La liste descriptive donne pour chaque vase les caractères suivants : volume, groupe typologique, hauteur totale mesurée ou estimée, diamètre à l’embouchure mesuré ou estimé, couleur dominante de la paroi externe avec indication éventuelle d’une autre couleur présente, épaisseurs minimale et maximale de la paroi, nature, nombre et disposition des éléments de préhension, nature et disposition du décor. Pour les préhensions et les décors, le terme absent signifie que la partie du vase conservée ne possède aucun de ces attributs ; le terme sans signifie que le vase n’en possédait pas du tout.

● Fig. 36 – Groupes typologiques définis à partir du stock céramique de l’ensemble 1. Les vases figurés sont tous issus de cet ensemble (dessin Coularou)

6Une étude comparative des formes et des décors entre les différentes structures fouillées sur le site et entre l’ensemble du site et d’autres gisements du groupe de Fontbouisse est encore prématurée, dans l’état actuel des travaux. Les premiers éléments de synthèse que nous présentons ici ont un caractère indicatif. Les volumes sont classés en quatre groupes, selon la méthode mise au point par l’un de nous (Coularou 1981) :

  • très petit vase : de 0 à 0,5 l ;

  • petit vase : de 0,5 à 5 I ;

  • vase moyen : de 5 à 20 l ;

  • grand vase : plus de 20 l ;

  • lorsque les vases contiennent plus de 50 l, on parlera de très grands vases (2 récipients seulement dans le secteur ouest).

2.1.2. Liste descriptive (fig. 37 à 51)

2.1.2.1. Cabane 1

7● no 1.

8Petit vase (3,7 l) à panse renflée et col convergent. H : 17 cm, D : 9,4 cm. Couleur : rouge, orangé. Préhensions : 4 petites anses en ruban épais sur le col. Décor : 3 rangées subhorizontales de petites pastilles au repoussé (fig. 46, no 2).

9● no 2.

10Vase moyen (15,51) subcylindrique, bord faiblement convergent. H : 26,7 cm, D : 28 cm. Couleur : gris, brun. Ep. paroi : entre 0,8 et 1 cm. Préhensions : 4 languettes montantes. Décor : 2 cordons lisses horizontaux, l’un sur le bord, l’autre reliant les languettes (fig. 45, no 1).

11● no 3.

12Petit vase (3,3 l) cylindrique bas à fond aplani. H : 13,8 cm, D : 18,6 cm. Couleur : brun. Préhensions : 1 anse en ruban cassée, sur bas de panse. Ep. paroi : entre 0,4 et 0,5 cm. Décor : sans (fig. 42, no 5).

13● no 4.

14Panneau discoïdal à contour découpé appartenant à un grand vase (couvercle ?). Couleur : brun. Décor : sans (fig. 37, no 4).

15● no 5.

16Vase moyen (14,3 l) sphéroïdal. H : 26,3 cm, D : 29,4 cm. Couleur : gris. Ep. paroi : 0,8 à 1 cm. Préhensions : languettes horizontales. Décor : 2 cordons lisses horizontaux, l’un sous la lèvre, l’autre reliant les préhensions, à mi‑panse (fig. 42, no 3).

17● no 6.

18Très grand vase (env. 80 l) à panse renflée et col convergent à profil externe concave. H : 45 cm estimés, D : 43 cm. Couleur : rouge. Ep. paroi : 0,7 à 1,2 cm. Préhensions : languettes horizontales (4 ?). Décor : 3 cordons lisses horizontaux, l’un sous la lèvre, un autre à mi‑col, le dernier reliant les préhensions à la base du col.

19● no 7.

20Grand vase ovoïde (entre 30 et 40 l). H : env. 40 cm, D : env. 33 cm. Couleur : chamois, brun. Ep. paroi : 0,8 à 0,9 cm. Préhensions : 4 languettes horizontales à 12 cm sous la lèvre. Décor : 2 cordons lisses horizontaux, l’un sous la lèvre, l’autre reliant les préhensions (fig. 43, no 3).

21● no 8.

22Vase moyen (7,3 l) sphéroïdal aplati, bord convergent. H : 19 cm, D :  19 cm. Couleur : rouge, orangé. Ep. paroi : 0,5 à 0,8 cm. Préhensions : 4 oreilles perforées en position légèrement oblique, à 5 cm sous la lèvre. Décor : sans (fig. 42, no 2).

23● no 9.

24Fond de vase, peut‑être fond du vase no 15 ?

25● no 10.

26Petit vase (1 l) à carène douce médiane et bord divergent. H : en v. 9,5 cm, D : env. 16,5 cm. Couleur : noir. Ep. paroi : 0,4 à 0,9 cm. Préhensions : absentes. Décor : cannelures très fines peu profondes, disposées en métopes sur le col, cannelure horizontale sur la carène (fig. 49, no 6).

27● no 11.

28Vase moyen (entre 5 et 8 l) cylindrique bas. H : 14 cm, D : 24 cm. Couleur : chamois, taches noires. Ep. paroi : de 0,6 à 1,1 cm. Préhensions : un seul (?) bouton ovale à mi‑panse. Décor : sans (fig. 42, no 6).

29● no 12.

30Vase moyen (entre 5 et 10 l) ovoïde. H : env. 18,5 cm, D : 22,2 cm. Couleur : chamois clair, noir. Ep. paroi : 0,6 cm. Préhensions : grosses languettes descendantes, disposition incertaine. Décor : un cordon lisse sur la lèvre, un cordon lisse horizontal sur le bord (fig. 43, no 1).

31● no 13.

32Fond de grand vase. Couleur : brun.

33● no 14.

34Vase moyen (10,3 l) à carène douce médiane et col convergent à profil externe concave. H : 19,4 cm, D : 18,9 cm. Couleur : orangé, rouge. Ep. paroi : 0,2 à 0,7 cm. Préhensions : 4 anses en boudin verticales au‑dessus de la carène. Décor : 2 cannelures courtes en guirlande superposées, de part et d’autre des anses (fig. 50, no 2).

35● no 15.

36Grand vase (21 l) sphéroïdal. H : indét., D : 24,5 cm. Couleur : orangé, rouge. Ep. paroi : 0,5 cm. Préhensions : absentes. Décor : sans (fig. 42, no 1).

37● no 16.

38Fond de vase, se raccorde peut‑être au no 17. Couleur : rouge.

39● no 17.

40Très grand vase (env. 52 l) sphéroïdal, col droit à profil externe légèrement concave. H : env. 35 cm, D : 40 cm. Couleur : brun‑rouge. Ep. paroi : 0,5 cm. Préhensions : languette non positionnable. Décor : un cordon lisse horizontal sous la lèvre, un cordon lisse horizontal à la base du col (fig. 47, no 3).

41● no 18.

42Vase moyen (8 l) subcylindrique. H : 21,8 cm, D : 24,7 cm. Couleur : brun. Ep. paroi : 0,6 cm. Préhensions : 6 languettes descendantes à mi‑panse. Décor : un cordon lisse renforçant la lèvre, un cordon lisse horizontal reliant les languettes (fig. 41).

43● no 19.

44Grand vase (env. 50 I) subcylindrique haut. H : env. 55 cm, D : 38 cm. Couleur : ocre rouge. Ep. paroi : 0,9 à 1,2 cm. Préhensions : 4 languettes horizontales épaisses légèrement montantes, à mi‑hauteur du vase. Décor : cordons lisses horizontaux couvrant la panse, panneaux de cordons lisses verticaux au‑dessus des préhensions jusqu’en haut du bord (fig. 38, no 2).

45● no 20.

46Très petit vase (0,08 l) hémisphérique. H : 3,8 cm, D : 7,3 cm. Couleur : noir. Ep. paroi : 0,6 cm. Bouton cylindro‑conique à perforation axiale depuis la paroi interne jusqu’à l’extrémité, formant un goulot‑verseur. Il s’agit d’un vase biberon. Décor : sans (fig. 37, no 5).

47● no 21.

48Grand vase (41 l) subcylindrique. H : 52,2 cm, D : 34, 2 cm. Couleur : jaune, rouge. Ep. paroi : 0,7 à 0,9 cm. Préhensions : 4 languettes horizontales au tiers supérieur de la panse. Décor : cordons lisses subhorizontaux couvrant la panse (fig. 39).

49● no 22.

50Petit vase ( 1,14 l) à carène vive médiane et col convergent à profil externe concave. H : 10 cm, D : 12,8 cm. Couleur : noir, beige. Ep. paroi : 0,2 à 0,5 cm. Préhensions : absentes. Décor : très fines cannelures peu profondes en métopes irrégulières sur le col (fig. 49, no 3).

51● no 23.

52Vase moyen (15 l) subcylindrique haut. H : 29,6 cm, D : 32,1 cm. Couleur : rouge, orangé. Ep. paroi : 0,5 cm. Préhensions : 2 anses en ruban verticales à mi‑hauteur de la panse. Décor : 2 lignes de pastilles au repoussé à hauteur et au‑dessus des anses. Une ligne courte de pastilles au repoussé dans l’espace formé par 2 cordons lisses courbes montant de la base des anses vers le haut du vase (fig. 38, no 1).

53● no 24.

54Grand vase (env. 39 l) à panse renflée et col convergent. H : env. 30 cm, D : 32 cm. Couleur : rouge. Ep. paroi : 0,6 à 1 cm. Préhensions : 4 anses en ruban à bords épaissis, à la base du col. Décor : 2 cordons lisses horizontaux sur le bord, 2 cordons lisses légèrement courbes reliant les anses à leur sommet et à leur base (fig. 48, no 2).

55● no 25.

56Petit vase (env. 3 I) à panse renflée et col légèrement convergent. H : entre 15 et 20 cm. D : 17 cm. Couleur : noir. Ep. paroi : 0,6 cm. Préhensions : petite anse en boudin verticale. Décor : cannelures peu profondes en métopes (fig. 46, no 3).

57● no 26.

58Vase moyen (env. 23 l) à panse renflée et col convergent à profil externe concave. H : 36,5 cm, D : 20,3 cm. Couleur : rouge. Ep. paroi : 0,6 à 0,9 cm. Préhensions : 8 (?) oreilles perforées. Décor : sur la partie supérieure, cannelures parallèles disposées en métopes (2 bandes superposées) (fig. 44, no 2).

59● no 27.

60Très petit vase (0,25 l) en calotte. H : 4,9 cm, D : 11,2 cm. Couleur : brun‑gris. Ep. paroi : 0,4 à 0,8 cm. Préhensions : sans. Décor : sans (fig. 37, no 3).

61● no 28.

62Panneau de grand vase à profil convexe. Couleur : orangé. Ep. paroi : 0,4 à 0,7 cm. Préhensions : anse en ruban à bords épaissis. Décor : cordons lisses obliques partant de l’anse (fig. 37, no 1).

63● no 29.

64Fragment de vase de petit volume, coupe très ouverte, peut‑être carénée. D : 23 cm. Couleur : brun foncé. Ep. paroi : 0,3 à 0,4 cm. Préhensions : absentes. Décor : absent (fig. 49, no 7).

65● no 30.

66Très petit vase (0,1 l), tasse à carène basse à bord divergent. H : 4,6 cm, D : 7,6 cm. Couleur: brun foncé. Ep. paroi: 0,2 à 0,3 cm. Préhensions : une anse carénée verticale. Décor : sans (fig. 51, no 2).

67● no 31.

68Tesson de vase moyen (env. 2,2 l). H : indét., D : 17 cm. Coupe à bord divergent et profil externe concave. Couleur : gris. Ep. paroi : 0,4 cm. Préhensions : absentes. Décor : absent.

69● no 32.

70Tesson (bord) de vase moyen ou grand (?) à panse renflée et col légèrement convergent. H : indét., D : 29 cm. Couleur : orangé. Ep. paroi : 0,7 cm. Préhensions : absentes. Décor : cordons pincés lisses en métopes (fig. 47, no 1).

71● no 33.

72Partie supérieure d’un vase moyen (env. 11 I) à panse renflée. H : indét., D : 23 cm. Couleur : rouge, orangé. Préhensions : 4 languettes horizontales à la base du tiers supérieur. Décor : 2 cordons horizontaux lisses, l’un sous la lèvre, l’autre reliant les languettes .

73● no 34.

74Partie supérieure d’un vase moyen (env. 9l) à panse renflée et col droit. H : indét., D : 20 cm. Couleur : rouge. Ep. paroi : 0,4 cm. Préhensions : une anse en ruban probable mais non raccordée. Décor : un cordon lisse horizontal sous la lèvre.

75 Fragments isolés ou vases représentés par quelques tessons :

76A : anse en ruban
B : vase à cordon lisse sous la lèvre
C : petit vase
D : petit vase
E : anse en ruban
F : petit vase
G : languette et cordons lisses appartenant au même vase
H : téton et tessons d’un vase
I : vase à languettes
J : vase à cordons
K : vase à cordons et languettes
L : petit vase
M : téton
N : vase à paroi fine, bord droit et cordon lisse
O : fond de vase
P : vase à anse en ruban et cordon lisse
Q : vase à languettes et cordon sur la lèvre.

2.1.2.2. Locus 1

77● no 1.

78Grand vase (36 l) à carène haute, panse sphéroïdale et col convergent à profil externe concave. H : 42,5 cm, D : 17 à 22 cm. Couleur : rouge. Ep. paroi : 0,8 à 1 cm. Préhensions : 4 anses carénées sur le col, juste au‑dessus de la carène. Décor : cannelures fines peu profondes orthogonales, cordons lisses en arceaux joignant les préhensions, le tout sur le col (fig. 50, no 1).

79● no 2.

80Grand vase (env. 40 l) à panse sphéroïdale et col légèrement convergent. H : env. 40 cm, D : 34 cm. Couleur : beige. Ep. paroi : 0,8 à 1,4 cm. Préhensions : 4 anses en boudin à la base du col. Décor : placée sur le col, résille de cordons lisses partant des anses; placés sur le haut de panse, deux cordons en guirlande joignant les anses (fig. 46, no 2).

81● no 3.

82Vase moyen (5,5 l) à carène médiane et col légèrement convergent à profil externe concave. H : 19,8 cm, D : 15 cm. Couleur : brun foncé. Ep. paroi : 0,4 à 0,7 cm. Préhensions : sans. Décor : sans (fig. 49, no 4).

83● no 4.

84Vase moyen (3 l) subcylindrique à panse légèrement renflée. H : 14,9 cm, D : 17,8 cm. Couleur : rouge, taches noires. Ep. paroi : 0,5 cm. Préhensions : 4 languettes courtes et épaisses. Décor : une ligne d’incisions verticales courtes parallèles sur le bord, un cordon lisse horizontal reliant les préhensions (fig. 42, no 7).

85● no 5.

86Petit vase (1,2 l) sphéroïdal à fond percé intentionnellement. H : 13,1 cm, D : 7,7 cm. Couleur : rouge. Ep. paroi : 0,4 cm. Préhensions : 4 anses en boudin obliques au‑dessus de l’axe équatorial. Décor : une cannelure horizontale sur le bord (fig. 42, no 4).

87● no 6.

88Petit vase (0,9 l) à carène vive médiane et col droit à profil légèrement concave, H : 9,5 cm, D : 11,6 cm. Couleur : noir. Ep. paroi : 0,3 cm. Préhensions : sans. Décor : cannelures en métope sur le col (fig. 49, no 2).

89● no 7.

90Petit vase (1,5 l) ovoïde. H : 13 cm, D : 13 cm. Couleur : gris. Ep. paroi : 0,5 cm. Préhensions : sans. Décor : sans (fig. 43, no 2).

91● no 8.

92Grand vase (35,5 l) à panse renflée et col convergent. H : 35,5 cm, D : 22,2 cm. Couleur : orangé. Ep. paroi : 0,7 à 0,8 cm. Préhensions : languettes épaisses montantes (2 ou 4 ?). Décor : cordons lisses horizontaux en guirlande (fig. 47, no 2).

93● no 9.

94Grand vase (env. 40 I) subcylindrique bas. H : 37 cm , D : 38 cm. Couleur : noir. Ep. paroi : 0,5 à 0,9 cm. Préhensions : absentes. Décor : cordons lisses, 2 horizontaux sur le col, un ondulant à mi‑panse (fig. 45, no 2).

95● no 10.

96Petit vase (1,2 l) à carène médiane et col convergent à profil concave. H : 10,4 cm, D : 10,8 cm. Couleur : orangé. Ep. paroi : 0,2 cm. Préhensions : au moins une anse en ruban sur la carène. Décor : cannelures en métopes, irrégulières, très fines et peu profondes, uniquement sur le col (fig. 49, no 5).

97● no 11.

98Grand vase (env. 25 l) à panse renflée et col convergent. H : env. 30 cm., D : 30 cm. Couleur : orangé. Préhensions : languettes horizontales en nombre indéterminé. Décor : 2 cordons lisses horizontaux, le plus bas reliant les préhensions (fig. 44, no 1).

99● no 12.

100Grand vase ou vase moyen à carène médiane et col convergent, très déformé par l’incendie du locus. Couleur : orangé. Ep. paroi : 0,7 cm. Préhensions : anses en boudin. Décor : cordons lisses obliques sur le col reliant les anses au bord, cordon sur la carène d’anse à anse, cannelures orthogonales sur le col.

101● no 13.

102Vase moyen (5 l) à carène douce médiane et col peu convergent à profil concave. H : 16,6 cm, D : 18,6 cm. Couleur : jaune, noir. Préhensions : sans. Décor : sans (fig. 49, no 1).

103● no 14.

104Grand vase représenté par de nombreux tessons, fortement déformé en cours de séchage, en raison de l’incendie du locus. Panse actuellement très plate et bords à très forte courbure, forme d’origine indéterminable; stries de lissage sur plusieurs tessons. Couleur dominante : gris. Préhensions : anses en ruban à profil asymétrique. Décor : sans (fig. 94).

105● no 15.

106Vase moyen ou grand (?) à col convergent. H : indét., D : 24 à 26 cm. Couleur : brun‑rouge. Ep. paroi : 0,6 à 0,7 cm. Préhensions : absentes. Décor : un cordon lisse horizontal sur le bord.

107● no 16.

108Fragments d’un vase moyen à carène vive médiane et col convergent. H : indét., D : env. 18 cm. Couleur : beige. Ep. paroi : 0,3 à 0,5 cm. Préhensions : au moins une anse carénée à la base du col. Décor : cordons en arceaux reliant les préhensions, sur le col.

109● no 17.

110Grand vase (env. 24 l) à panse renflée et col convergent. H : env. 30 cm, D : 32 cm. Couleur : orangé. Ep. paroi : 0,5 à 1,1 cm. Préhensions : anses en ruban verticales (au moins 4). Décor : 3 cordons lisses subhorizontaux dont 2 relient les préhensions, à leur sommet et à leur base (fig. 48, no 3).

111● no 18.

112Fond de grand vase non reconstituable. Couleur : noir, rouge.

113● no 19.

114Fragments d’un grand vase (au moins 30 l) non reconstituable à col convergent. Couleur : jaune. Ep. paroi : 0,8 à 1,1 cm. Préhensions : languettes horizontales. Décor : au moins deux cordons sur le col, le plus bas reliant les préhensions.

115● no 20.

116Vase moyen (env. 6 l)sphéroïdal aplati. H : env. 15 cm, D : 20 cm. Couleur : beige. Ep. paroi : 0,6 cm. Préhensions : absentes. Décor : sans (fig. 43, no 4).

117● no 21.

118Fragments d’un vase petit ou moyen non reconstituable. Couleur : gris foncé. Ep. paroi : 0,5 cm. Préhensions : oreille à perforation inachevée. Décor : absent.

119● no 22.

120Fond de grand vase de couleur noire.

121● no 23.

122Fragment de grand vase. Couleur : brun. Préhensions : au moins une anse en ruban. Décor : au moins un cordon lisse.

123● no 24.

124Fragments d’un grand vase à panse renflée et col peu convergent à profil externe concave. D : 24 cm. Couleur : jaune. Ep. paroi : 0,5 à 0,7 cm. Préhensions : languettes. Décor : cordon lisse sur la lèvre, cordon lisse ondulant joignant les préhensions, à la base du col (fig. 48, no 1).

125● no 25.

126Fragment de grand vase à col convergent. Couleur : rouge. Ep. paroi : 0,4 à 0,6 cm. Préhensions : absentes. Décor : cordon lisse sur le bord.

127● no 26.

128Bord d’un grand vase. Couleur : orangé, rouge. Ep. paroi : 0,6 à 0,9 cm. Lèvre amincie. Décor : un cordon lisse à 4 cm sous la lèvre.

129● no 27.

130Fragments d’un vase de forme indéterminée. Couleur : orangé. Ep. paroi : 0,6 cm. Préhensions : absentes. Décor : cordon lisse sur le bord.

131● no 28.

132Tesson d’un vase de couleur orangée. Ep. paroi : 0,7 cm. Décor : cannelures obliques bordant un cordon lisse oblique.

133● no 29.

134Bord (2 tessons) d’un petit vase sans décor à col à profil externe concave. Couleur : gris, brun. Ep. paroi : 0,4 cm.

135● no 30.

136Fragments d’un vase petit ou moyen (?) à profil arrondi. Couleur : orangé. Ep. paroi : 0,4 à 0,5 cm. Préhensions : au moins 4 petites languettes horizontales étirées. Décor : sans.

2.1.2.3. Structure 5

137● no 1.

138Petit vase (1,2 l) à panse renflée et col peu convergent à profil externe concave. H : 13,7 cm, D : 10,7 cm. Couleur : noir. Ep. paroi : 0,5 cm. Préhensions : anse en ruban à la base du col. Décor : 4 lignes subhorizontales de pastilles au repoussé (fig. 46, no 1).

139● no 2.

140Très petit vase (0,36 1) tulipiforme. H : 7,5 cm, D : 11 cm. Couleur : noir. Ep. paroi : 0,3 cm. Préhensions : bouton allongé. Décor : sans.

141● no 3.

142Très petit vase (0,17 l) à carène basse et col divergent. H : 5,4 cm, D : 9 cm. Couleur : rouge, orangé. Ep. paroi : 0,3 à 0,5 cm. Préhensions : sans. Décor : sans (fig. 51, no 1).

143● no 4.

144Panneau de grand vase. Couleur : jaune. Ep. paroi : 0,8 cm. Préhensions : au moins 2 anses en ruban. Décor : cordons lisses horizontaux, l’un sur le bord, l’autre reliant les préhensions.

145● no 5.

146Deux panneaux appartenant à un grand vase. Couleur : rouge. Préhensions et décor absents.

● Fig. 37  1 panneau de grand vase orné de cordons ; 2 vase tulipiforme ; 3 coupe en calotte ; 4 panneau circulaire découpé dans le fond d’un vase ; 5 vase biberon

dessin Coularou

● Fig. 38 – vase cylindrique haut orné de cordons et de pastilles au repoussé ; 2 grand vase subcylindrique haut orné de cordons

dessin Coularou

Fig. 39 – Grand vase cylindrique haut orné de cordons

dessin Coularou

● Fig. 40 – Le même vase après restauration en laboratoire

cliché Aigoin

● Fig. 41 – Vase cylindrique orné de cordons

dessin Coularou

● Fig. 42  1 Grand vase sphéroïdal ; 2 vase sphéroïdal aplati ; 3 vase sphéroïdal orné de cordons ; 4 vase sphéroïdal à fond percé intentionnellement, orné d’une cannelure sur le bord ; 5 vase cylindrique bas monoansé ; 6 vase cylindrique bas ; 7 vase subcylindrique à panse légèrement renflée, orné d’incisions verticales courtes et d’un cordon

dessin Coularou

● Fig. 43  1 Vase ovoïde orné de cordons ; 2 vase ovoïde ; 3 grand vase ovoïde orné de cordons ; 4 vase sphéroïdal ou ovoïde très incomplet

dessin Coularou

● Fig. 44  1 Grand vase à panse renflée et col convergent, reconstitution approximative ; 2 vase à panse renflée et col convergent orné de cannelures

dessin Coularou

● Fig. 45  1 Vase subcylindrique à bord légèrement convergent, orné de cordons ; 2 vase subcylindrique orné de cordons

dessin Coularou

● Fig. 46  1 Vase à panse renflée et col droit orné de pastilles au repoussé ; 2 vase à panse renflée et col convergent orné de pastilles au repoussé ; 3 petit vase à panse renflée et col légèrement convergent, orné de cannelures ; 4 grand vase à panse sphéroïdale et col légèrement convergent, orné de cordons en résille

dessin Coularou

● Fig. 47  1 Fragment de vase à panse renflée et col légèrement convergent orné de cordons ; 2 grand vase à panse renflée et col convergent orné de cordons ; 3 grand vase à panse renflée et col droit orné de cordons

dessin Coularou

● Fig. 48  1 Grand vase à panse renflée et col peu convergent à profil externe concave, orné de cordons ; 2 grand vase à panse renflée et col convergent orné de cordons ; 3 grand vase à panse renflée et col convergent orné de cordons

dessin Coularou

● Fig. 49  1 Vase à carène douce médiane ; 2 vase à carène vive médiane orné de cannelures ; 4 vase à carène vive médiane ; 5 vase à carène vive médiane orné de cannelures ; 6 vase à carène adoucie médiane orné de cannelures ; 7 fragment de coupe à bord divergent

dessin Coularou

● Fig. 50  1 Grand vase à carène haute orné de cannelures et de cordons sur le col ; 2 vase à carène adoucie médiane et col court convergent orné de cannelures

dessin Coularou

● Fig. 51  1 Gobelet à carène basse ; 2 tasse à carène basse

dessin Coularou

2.1.3. Étude morphologique

147Dans cette partie, nous préciserons les caractères principaux et secondaires de chaque groupe typologique. Nous étudierons également la distribution des effectifs entre les groupes. Certains vases dont seule la partie haute a pu être restituée se rattachent sans difficulté à l’un ou l’autre des groupes typologiques. Ils sont comptabilisés dans le tableau I (structure morphologique élémentaire) (fig. 52).

● Fig. 52 – Tableau I : répartition des vases par groupes typologiques dans les différentes structures du secteur ouest.

2.1.3.1. Caractères des groupes typologiques

148◼ Groupe 1. Vases hémisphériques

149Il s’agit d’une catégorie commune à la plupart des groupes culturels. Elle est pourtant mal représentée dans le secteur ouest de Boussargues. Un seul récipient reconstituable se rattache au groupe 1. Il s’agit du vase c20 qui est un peu particulier puisqu’il possède un goulot verseur dans la paroi. Ces vases‑biberons n’ont jamais été signalés dans le groupe de Fontbouisse. Ils sont connus dans le Néolithique cardial (Châteauneuf‑les‑Martigues, Montclus).

150D’autres petits vases hémisphériques devaient être utilisés dans le secteur ouest, mais ils n’ont pu être identifiés parce que trop fragmentaires et non décorés.

151■ Groupe 2. Coupes en calotte.

152Les coupes et coupelles en calotte à bord plus ou moins divergent et très souvent à paroi fine (entre 2 et 4 mm) sont très fréquentes dans les gisements fontbuxiens appartenant au faciès central, plus rares au sud du Vidourle. Elles ne portent le plus souvent aucun élément de préhension. Lorsque celui‑ci existe, c’est un unique bouton généralement placé au bas de la paroi. L’exemplaire c27 est le seul appartenant à ce groupe dans le secteur ouest de Boussargues.

153◼ Groupe 3. Vases cylindriques bas.

154Les vases à corps cylindrique ou subcylindrique et fond convexe qui sont nettement plus larges que hauts forment cette catégorie. Deux vases lui appartiennent (c3 et c 11 ). Trois autres vases (c2, l4 et l9) ont été intégrés à ce groupe bien que leur panse présente un léger renflement et un resserrement dans le tiers supérieur. Ces caractères secondaires pourraient justifier la création d’un autre groupe typologique, s’ils se confirment sur d’autres vases provenant de secteurs différents du site. Il est à noter que ces trois vases portent des cordons lisses horizontaux, le plus bas étant situé juste au‑dessus du renflement de panse.

155◼ Groupe 4. Vases cylindriques hauts.

156Nous avons regroupé ici les vases de volumes divers dont la hauteur est supérieure ou égale à la largeur et la panse cylindrique ou subcylindrique. C’est dans ce groupe que s’inscrivent les deux jarres portant des cordons horizontaux sur toute la panse. De telles jarres, d’une contenance supérieure à 40 litres, font partie du fond commun des grands récipients à « eau » ou à « provisions » si courants dans le Néolithique final et le Chalcolithique du Languedoc méditerranéen, Entrent aussi dans cette catégorie morphologique deux vases plus petits : c18 (8 l) et c23 (15 l).

157◼ Groupe 5. Vases sphéroïdaux et sphéroïdaux aplatis.

158Ces récipients de forme sphénoïdale à bord plus ou moins rentrant sont au nombre de 5 (c5, c8, c15, l5, l20). Le vase c5 possède un bord redressé, caractère secondaire qui n’entre pas ici en ligne de compte. Le vase l5 offre la particularité de posséder un trou foré volontairement dans la paroi au bas de la panse. Le groupe pourrait avoir une plus forte représentation, certains tessons isolés semblant correspondre à des vases lui appartenant.

159■ Groupe 6. Vases ovoïdes.

160Catégorie commune représentée ici par trois vases dont le diamètre au bord est légèrement inférieur au diamètre maximum de la panse (c7, c12, I7).

161■ Groupe 7. Vases tulipiformes.

162Le secteur ouest n’a livré qu’un vase tulipiforme (st2), de petit volume. Les tulipiformes sont en général bien représentés dans les ensembles fontbuxiens héraultais (Le Gravas à Saint‑Mathieu‑de‑Tréviers, Richemont à Montpellier).

163◼ Groupe 8. Vases à panse renflée et col convergent, droit ou divergent.

164Ce groupe, aux contours assez lâches, rassemble aussi bien de grandes jarres que de petits vases à ouverture étroite. Ces vases possèdent un col plus ou moins haut se raccordant à la panse à la faveur d’une concavité du profil plus ou moins accentuée. C’est à ce niveau que se trouvent les éléments de préhension ou de suspension. (c1, c6, c26, l2, l24). Le vase l8 est le seul du groupe qui ne présente pas cette concavité à la base du col. Ce groupe est le mieux représenté de notre ensemble avec 15 vases. C’est là, nous semble‑t‑il, un des caractères majeurs du faciès céramique héraultais. Dans le faciès classique (gardois), cette catégorie est remplacée par les vases à panse sphéroïdale et carène haute surmontée d’un col à profil externe concave.

165■ Groupe 9. Vases carénés.

166Nous avons rassemblé dans ce groupe toutes les formes à carène vive ou douce. La position de la carène détermine cependant trois sous‑groupes :

  • vases à carène haute : groupe 9a ;

  • vases à carène médiane : groupe 9b ;

  • vases à carène basse : groupe 9c.

167Selon la position de la carène, on parlera de col pour la partie située au‑dessus (sous‑groupes 9a et 9b) ou de paroi (sous‑groupe 9c). Le profil externe des cols ou parois est concave. Les cols peuvent avoir un bord divergent, droit ou convergent. Ce sont autant de caractères secondaires qui peuvent être pris en compte dans une classification plus détaillée.

168Le sous‑groupe 9a n’est représenté que par un seul vase (l1). Cette rareté constitue l’un des caractères du faciès local, comme nous l’avons déjà souligné puisque ces formes sont ici remplacées par les vases du groupe 8. Le sous‑groupe 9b ne comprend pas de grand vase. Avec 8 vases, il est bien représenté dans cet ensemble. Les cols, toujours à profil externe concave bien marqué, peuvent se terminer par des bords droits ou convergents. Les carènes sont douces ou anguleuses. Deux vases (c10 et c14) ont été classés dans ce groupe bien que les carènes, très adoucies soient peu sensibles et à la limite assimilables à un renflement de panse. Le sous‑groupe 9c est celui des tasses et gobelets à carène basse et fond faiblement convexe. Ce groupe est peu représenté (c30 et st3).

2.1.3.2. Distribution des effectifs dans les groupes

169La répartition des effectifs au sein des groupes typologiques fait apparaître la prédominance du groupe 8 (15 vases sur 45), suivi du groupe 9 (10 vases). Les autres groupes ont des effectifs plus faibles (entre 1 et 5 vases) (cf. fig. 52). Le tableau II (fig. 53) permet de confronter le classement des effectifs par groupes typologiques avec leur distribution par volume. Il montre que les groupes 1, 2 et 7 ne comprennent que des petits vases, mais cela n’est pas significatif puisque chaque groupe n’est représenté que par un seul vase. Par contre, pour les groupes 5, 6 et surtout 8, plusieurs classes volumétriques sont représentées. Il ne semble pas dans ce dernier cas que forme et fonction soient étroitement liées. On soulignera enfin que, dans la catégorie des grands vases (20 à 50 l), les effectifs pourraient être augmentés car plusieurs vases n’ont pu être restitués graphiquement, les panses étant souvent absentes ou non identifiées dans la masse des tessons disponibles. Des analyses détaillées de la répartition des vases par volumes dans les unités domestiques du secteur ouest et les hypothèses que l’on peut en déduire sont présentées dans la 3e partie de ce volume (§ 3 et 4).

● Fig. 53 – Tableau II : rapports entre les groupes typologiques et les classes volumétriques des vases dans le secteur ouest.

2.1.3.3. Eléments de préhension

170Les types représentés sont par ordre de fréquence : les languettes — les anses en ruban — les anses carénées (ou nasiformes inverses) — les boutons — les oreilles perforées ou non — les anses en boudin.

171Les languettes sont les éléments les plus fréquents. Ces languettes sont disposées sur un même plan, par 2 ou 4, parfois 6.

172Ce sont des languettes simples plus ou moins épaisses, à profil convexe, disposées à l’horizontale, parfois redressées, plus rarement inclinées vers le bas. On notera l’absence de languettes multilobées ou ornées (incisions, pastilles) qui existent sur d’autres sites fontbuxiens.

173Les anses en ruban sont simples. Certaines d’entre elles possèdent des ourlets latéraux et un ensellement médian. Ces anses sont verticales ou légèrement obliques. Les anses carénées (ou nasiformes inverses) sont fréquentes dans le groupe de Fontbouisse. Ce sont en fait, le plus souvent, comme ici à Boussargues, des oreilles de forme spécifique, perforées. Il s’agit d’éléments de suspension. Le vase c26 possède 8 anses carénées.

174Les boutons, peu nombreux, ne sont pas très saillants. Leur forme est circulaire ou ovale. Les oreilles (languettes disposées verticalement) sont rares. Certaines sont perforées. Il n’y a pas, comme dans le Fontbouisse gardois, d’oreilles jumelées. Les anses en boudin sont verticales ou légèrement obliques. Elles ne sont jamais très volumineuses. Nous abordons, ci‑dessous, l’étude des décors, mais, dans l’immédiat, on peut noter l’association significative des languettes avec les cordons lisses (15 vases). Trois vases à cordon possèdent des anses en ruban. Aucun vase à décor cannelé ne possède de languette.

2.1.4. Étude des décors

175Sur 83 vases identifiés dans le secteur ouest, en tenant compte des plus complets aux plus fragmentaires, 49 portent un décor. Le pourcentage de vases ornés est donc de 59 % ce qui paraît très élevé. On doit toutefois tenir compte du fait que les reconstitutions de vases très fragmentés privilégient les vases ornés, plus faciles à identifier. D’autre part, les vases ornés de cordons sont très nombreux.

176Les techniques utilisées pour l’ornementation des vases du secteur ouest sont celles que l’on trouve habituellement dans les productions du groupe de Fontbouisse, Ce sont les cannelures, les cordons, les incisions et les pastilles au repoussé. Seules les impressions manquent à ce registre. Les cannelures sont ici peu profondes, le plus souvent fines, non jointives et disposées en métopes ou guirlandes. Les incisions sont présentes sur un seul vase. Ce sont des incisions fines, courtes, disposées en une portée de traits verticaux (vase l4). Les cordons sont tous des cordons lisses appliqués à l’exception d’un décor de cordons pincés.

2.1.4.1. Structure technique (nombre de fois où une technique est représentée) (fig. 54)

177En pourcentage, les techniques décoratives sont par ordre de fréquence :

178– cordons : 71,8 % ;
– cannelures : 18,3 % ;
– pastilles : 7,04 % ;
– incisions : 2,8 %.

179La colonne « autres » du tableau de la fig. 54 correspond aux autres secteurs fouillés : structures rondes 1, 2, 3, 4 et 6, zones ouest et centre de la cabane 2.

● Fig. 54 – Tableau III : fréquence des techniques décoratives dans chaque structure du secteur ouest.

2.1.4.2. Structure morphotechnique, les motifs (fig. 55)

180La structure morphotechnique permet de confronter les techniques utilisées avec les motifs mis en œuvre. Ce tableau permet d’apprécier la relative pauvreté du registre thématique utilisé. Le motif horizontal est le plus utilisé. Il concerne essentiellement les décors de cordons. Les cannelures horizontales sont dans presque tous les cas associées aux cannelures verticales pour former des motifs en métopes. Dans un seul cas, elles sont isolées. Dans un autre, il s’agit de lignes croisées. Les associations de techniques (décors complexes) sont rares. On note un vase (c23) portant des cordons lisses et des pastilles au repoussé. Un autre (l4) associe le seul motif incisé rencontré à un cordon horizontal. Le vase l1 porte sur le col un décor de cordons et de cannelures croisées. Enfin, un tesson isolé associe un cordon à des cannelures. Ce style décoratif, utilisant avant tout les cordons est relativement austère si on le compare aux productions plus chargées de la région centrale du groupe de Fontbouisse (vallée du Gardon, Uzège).

● Fig. 55 – Tableau IV : relations entre techniques et motifs décoratifs dans le secteur ouest.

181La structure technique des décors céramiques du secteur ouest de Boussargues est tout à fait comparable à celle de quelques gisements étudiés dans cette microrégion. Dans la zone des garrigues montpelliéraines, le site du Gravas (Saint‑Mathieu‑de‑Tréviers, Hérault) présente une structure tout à fait comparable (Arnal et alii 1967). Les sites littoraux de Richemont, à Montpellier et Domenove (Villeneuve‑lez‑Maguelonne) (Le Bastard‑Bossard 1987 ; Albagnac, Montjardin 1980) n’en diffèrent que par la plus forte représentation des décors de pastilles au repoussé, tradition locale issue du groupe de Ferrières. Une telle approche quantitative reste encore à faire pour le site de Cambous qui a livré un important stock céramique.

2.1.5. Conclusion

182Le stock céramique du secteur ouest de Boussargues nous est parvenu dans un remarquable état de conservation. Bien qu’extrêmement fragmentés, ce sont près de 50 vases qui ont pu faire l’objet de reconstitutions intégrales ou partielles. Bien sûr, ces 50 vases ne représentent pas la totalité du stock estimée à plus de 80 vases. Toutefois, cette documentation est déjà exceptionnelle pour un espace aussi restreint. Elle n’a été rendue utilisable qu’au prix d’un long et patient effort de tri et de reconstitution, mais les conditions de dépôt le permettaient.

183Il serait prématuré de tirer des conclusions définitives face à un ensemble qui n’est représentatif que d’une partie du site. Les quelques vases étudiés provenant d’autres secteurs (structures rondes, cabane 2) ne semblent pas présenter de caractères très différents. Manifestement –et cela corrobore les observations faites dans d’autres domaines– nous avons affaire à un ensemble homogène que l’on peut déjà considérer comme tout à fait représentatif du complexe céramique connu dans cette zone géographique. Ce faciès héraultais de la culture de Fontbouisse –ou plus précisément ce sous‑faciès des garrigues montpelliéraines– se caractérise par la relative rareté des formes à carène vive, dans le groupe des grands vases. Pour des volumes équivalents, les gisements du faciès central (Vaunage, Uzège, basses Cévennes) possèdent une forte proportion de vases à carène haute et col à profil externe concave. Ici, ils sont remplacés par de grosses jarres à panse renflée et col peu marqué, incluses dans notre groupe 8.

184Dans le domaine de la décoration, nous avons souligné la relative austérité des motifs et des associations de techniques. La prédominance écrasante des cordons lisses est un des traits marquants du faciès. On notera que ces cordons ne sont jamais agrémentés d’incisions ou d’impressions digitales, comme c’est si souvent le cas dans le Gard et en basse Ardèche. Les cannelures, qui restent parmi les techniques les plus prisées dans ce groupe culturel ne sont pas ‑ loin s’en faut ‑ absentes du faciès local, mais on note par exemple que les décors de cannelures jointives sont très rares et que le trait est souvent maladroit ou tracé hâtivement sans que le parallélisme soit bien respecté. On en retire l’impression que les potiers signaient leur appartenance au groupe en utilisant cette technique et les motifs fondamentaux (métopes) mais sans la rigueur d’exécution que l’on constate ailleurs, notamment dans les productions des grottes et stations de l’Uzège ou des contreforts calcaires des Cévennes gardoises. Le pastillage au repoussé, utilisé dans cette région depuis le Néolithique final (groupe de Ferrières) est une technique connue dans tous les faciès du groupe de Fontbouisse. Sa fréquence sur les petits vases à carène douce ou à panse renflée pourrait être une autre caractéristique du faciès héraultais.

185Ainsi, cet ensemble céramique vient confirmer nos précédentes observations sur la partition du complexe fontbuxien en faciès microrégionaux (Gutherz 1975). Cette partition doit certainement traduire une fixation territoriale forte de communautés bien adaptées à l’environnement local dont elles tiraient partie au mieux. Cette mosaïque de communautés attachées à leur territoire n’est pas moins marquée par une large cohésion culturelle qui s’exprime à travers des modèles architecturaux (la maison fontbuxienne) et un fond commun de techniques et motifs ornementaux appliqué aux productions céramiques et utilisé avec des nuances locales.

2.2. Analyse pétrographique du matériel céramique

2.2.1. Introduction

186Dans le cadre de l’étude globale de l’habitat, 31 vases provenant du secteur ouest ont fait l’objet d’une étude pétrographique. Sur ces 31 vases, 15 avaient été trouvés dans la cabane 1,14 venaient du locus 1 voisin et 2 de la structure circulaire 5. Malgré quelques variantes de détail, l’ensemble du matériel est d’une remarquable homogénéité puisque deux groupes pétrographiques principaux seulement ont pu être distingués. Le groupe 1, le mieux représenté, comporte 24 vases alors que le groupe 2 n’est composé que de 7 vases. Les éléments observés au niveau du dégraissant permettent d’envisager pour ces groupes deux provenances différentes, peu éloignées du site.

2.2.2. Le groupe 1

187La composition globale du groupe 1 constitue un résumé du cortège pétrographique des zones de la Matte ou d’Argelliers, situées un peu au sud et au sud‑ouest du site. La base de terre utilisée pour la confection des vases de ce groupe est de toute évidence constituée d’argiles rutilantes vitrolliennes (Eocène inférieur). Les éléments caractéristiques de ces argiles, en particulier des micronodules brun rouge de type pisolithique, sont présents dans la pâte. Toutefois, on peut penser que les « potiers » ne sont pas allés s’approvisionner directement aux veines d’argile rouge, mais ont utilisé les coulées d’argiles détritiques qui emplissent le fond des petites vallées périphériques. En effet, contrairement aux argiles rutilantes pures, on trouve dans les poteries, en mélange apparemment naturel, des débris quartzeux provenant de divers niveaux gréseux locaux, des grains émoussés et altérés de calcaires cristallins ou micritiques et des débris altérés de calcite de grotte provenant sans aucun doute du karst jurassique avoisinant. Il est pétrographiquement impossible de préciser l’endroit exact où la terre a été prélevée. Notons seulement que ce type de composition correspond tout à fait aux terres des vallons situés entre l’éminence de la Matte et le site de Boussargues, ou bien aux vallons situés à l’est de la Matte, les vallons ouest ne comportant pas d’argiles rutilantes.

2.2.3. Le groupe 2

188La composition globale du groupe 2 est différente, mais également très caractéristique. Nous ne sommes plus ici en présence d’argiles du type des argiles rutilantes de l’Eocène inférieur, mais d’argiles à composante glauconieuse. Le dégraissant est également différent et se caractérise à la fois par l’absence presque totale de quartz et par la présence de dolomies cristallines, associées à des calcaires cristallins. Le contexte d’origine est à rechercher dans le Jurassique moyen à supérieur (Callovien à Rauracien). De tels ensembles peuvent se trouver dans les garrigues à l’ouest de Montpellier, mais également, à proximité du site, dans les grands complexes jurassiques qui constituent tout le nord‑ouest de Boussargues et sont à moins de trois kilomètres. Les caractères d’altération du dégraissant laissent à penser que le mélange est, ici aussi, naturel.

189Un élément intéressant nous est fourni par un vase déformé trouvé dans le locus 1. L’étude microscopique montre que très vraisemblablement la pâte était encore saturée d’eau (poterie en cours de séchage) lorsque le vase a été soumis à un échauffement intense, ce qui a entraîné sa déformation. L’observation des fragments de calcaire du dégraissant fait apparaître un début de décarbonatation, indiquant des températures de 850° à 900° C. Toutefois, l’échauffement a dû être de courte durée car la décarbonatation n’a pas eu le temps de se produire sur la totalité de chaque grain : tous sont affectés, mais seule leur périphérie est décarbonatée. Une température nettement plus élevée ou de plus longue durée aurait entraîné soit un début de fusion, soit une décarbonatation totale, ce qui n’est pas le cas. Il est à peu prés certain que ce vase était en cours de fabrication au moment de l’incendie du site. Il a donc été fabriqué sur le site et comme il est en pâte de type 2, on a là une preuve quasi certaine que le « potier » était allé chercher sa terre à plusieurs kilomètres, alors que des terres utilisables (et utilisées pour les vases du groupe 1) se trouvaient à proximité immédiate du site. C’est sans aucun doute un choix délibéré, bien que ses raisons nous échappent.

190Cette production apparaît ainsi purement locale, mais sur un même ensemble nous observons l’utilisation de deux terres différentes par leur composition et leur provenance.

2.2.4. Répartition par groupes pétrographiques

191Les numéros d’identification des vases (v..) correspondent à la numérotation adoptée dans le chapitre précédent ; le second chiffre correspond au numéro d’identification des tessons sur les relevés de fouille.

Groupe 1A

192– Pâte vacuolaire à structure plus ou moins cordée.

193– Dégraissant abondant à spectre granulométrique étendu : petits grumeaux d’argilite et pisolites opaques ; fins débris de quartz (à caractère de limon fin) + quelques gros grains ronds quartzo‑feldspathiques ; grains émoussés à arrondis, très altérés de calcaires cristallins ou micritiques, avec présence dans certains cas, en mélange, de calcite de grotte à débit apparemment naturel.

194Cabane 1 – 10 vases :
v1‑67, v14‑15, v11 ‑41, v16‑24, v19‑375, v4‑153, v21‑221, v22‑82, v24‑70, v23‑203.

195Locus 1 – 8 vases :
v4‑65, v6‑43, v7‑217, v9‑303, v10‑448, v11‑13, v12‑183, v13‑123.

196Structure 5 – 1 vase :
v3‑base.

Groupe 1B

197Ce groupe est une variante du groupe 1A dans laquelle la fraction quartzeuse est plus abondante, avec une granulométrie plus importante.

198Cabane 1 – 1 vase :
v10‑174

199Locus 1 – 1 vase :
v3‑701

Groupe 1C

200Ce groupe est également une variante de groupe 1 A, dont il constitue un terme très pauvre en dégraissant.

201Cabane 1 – 2 vases :
v8‑380, v15‑196

202Structure 5 – 1 vase :
v2‑10

Groupe 2

203– Pâte vacuolaire à structure plus ou moins cordée.
– Dégraissant abondant, mais absence presque complète de quartz.
– Débris de calcaires cristallins ou micritiques avec traces de calcite de grotte à structure radiaxiale.
– Débris de dolomies cristallines (parfois à Cloudy Center).
– Quelques grumeaux d’argilite et présence fréquente de grains de glauconite pelletoïde.

204Cabane 1 ‑ 2 vases :
v2‑487, v7‑17

205Locus 1 ‑ 5 vases :
v1 ‑232, v2‑370, v5‑71, v8‑172, v14‑24/126 (vase déformé).

2.3. Étude du mobilier de broyage (cabane 1 et locus 1)

206Le matériel de broyage étudié provient du secteur ouest. Ne sont concernés que la cabane 1 et le locus 1, la structure 5 n’ayant livré aucun document de cet ordre. Après un inventaire du matériel et sa description physique, nous examinerons sa répartition dans les unités domestiques.

2.3.1. Inventaire (fig. 56 et 57)

207Les meules douteuses sont des blocs de poudingue très dégradés par l’incendie qui détruisit l’habitat mais que l’on peut assimiler aux meules par leur forme générale et la nature de la roche. L’objet dénommé « meule ou molette » est un fragment d’une pièce en poudingue portant une surface de broyage plane. Aucun élément ne permet de le ranger dans une des catégories typologiques, toutefois la surface plane usée atteste qu’il s’agit d’un outil de broyage.

● Fig. 56  Inventaire descriptif du matériel de broyage dans la cabane 1.

● Fig. 57 – Inventaire descriptif du matériel de broyage dans le locus 1.

2.3.2. Nature et origine des matériaux

208Les pièces dormantes et les molettes convexes sont en poudingue du Lutétien qui affleure dans la dépression de Cantagrils distante de 500 m du site. Les broyeurs et les molettes de concassage sont des galets de quartzite ou de grès fin.

2.3.3. Description du matériel (fig. 58 à 61)

2.3.3.1. Les pièces dormantes (fig. 58 et 59)

209Douze meules ont été mises au jour. Leurs formes en plan sont irrégulières, plus ou moins ovalaires. Leurs sections sont subrectangulaires ou plano‑convexes. Les bords sont régularisés par bouchardage. Les surfaces d’appui, irrégulières, présentent malgré tout un plan général qui permet la stabilité des pièces. Une meule du locus (carré AN 22) possède une surface non active fortement convexe et piqueté. Ceci devait obliger à la caler, peut‑être par des cailloux ou bien en la chaussant dans la terre pour la rendre stable. Les meules sont toutes de grandes dimensions, avec des longueurs égales ou supérieures à 30 cm. Elles sont toutes aussi massives puisque plusieurs ont des épaisseurs dépassant largement 10 cm.

● Fig. 58  Secteur ouest. Meules – 1. Cabane 1, AJ 27 no 136. Meule plane, travail en percussion lancée au centre – 2. Locus 1, AN 22 no 2 bis. Meule concave.

● Fig. 59 – Secteur ouest. Meules – 1. Cabane 1, AJ 28 no 17. Meule plane, surface piquetée – 2. Locus 1, AN 22 no 3 et 4. Meule plane, traces de percussion au centre – 3. Locus 1, AP 25 no 1137. Meule convexe.

210Les faces de broyage ont des aspects variés malgré une altération fréquente et l’emploi d’une même roche pour toutes les pièces. Six meules ont des faces de travail planes et deux sont légèrement convexes. Deux meules ont des surfaces très altérées. La présence de surfaces planes et même convexes donne l’impression de pièces dormantes qui auraient été utilisées relativement peu de temps entre leur fabrication et leur abandon. Les plans de travail d’une meule plane et d’une meule concave sont polis. Les autres pièces ont toutes des surfaces piquetées plus ou moins usées. Quatre meules, trois planes et une concave portent au centre de leurs faces actives des traces de percussions qui ont provoqué des petites dépressions irrégulières. Une d’entre elles (AJ 27 136) semble même n’avoir servi qu’à un travail effectué en percussion lancée perpendiculaire. Les meules ont donc été employées pour un travail nécessitant une action de frottement (concavité et apparition d’un poli) et une action de percussion lancée.

2.3.3.2. Les pièces actives (fig. 60)

211Trois fragments de molettes ont été découverts dans la cabane, dont deux pourraient appartenir à la même pièce mais ne se raccordent pas (Al 27). Elles ont des sections piano‑convexes. Les bords et les surfaces non actives sont soigneusement bouchardés. Les molettes ont une épaisseur de 4 à 5 cm au centre et des faces non actives fortement convexes qui permettent leur bonne préhension. Les faces de broyage, légèrement convexes, sont polies sur deux fragments et piquetées/usées sur le troisième.

● Fig. 60 – Secteur ouest. Molettes – 1. Locus 1, AL 24 no 1. Molette convexe – 2. Locus 1, AM 24 no 72. Molette de concassage – 3. Cabane 1, AQ 29no 21. Broyeur – 4. Cabane 1, Al 27 no 5. Molette convexe – 5. Locus 1, AM 22 no 193. Molette de concassage – 6. Cabane 1, AK 28 no 2. Molette convexe – 7. Cabane 1, Al 27 no 2. Molette convexe – 8. Locus 1, AM 22 no 192. Molette de concassage – 9. Locus 1, AN 23 no 81. Molette de concassage – 10. Locus 1, AP 26 no 322. Broyeur.

● Fig. 61 – Graphe de répartition du matériel de broyage selon la longueur et la largeur des pièces.

212Quatre molettes de concassage ont été trouvées dans le locus. Ce sont des galets d’une dizaine de centimètres de long. Une de leurs faces est usée ou même polie. Trois des quatres pièces portent au centre de cette face des stigmates de percussion lancée qui forment une petite cupule de un à deux centimètres de diamètre, profonde au maximum d’un millimètre. Ces galets présentent aussi des traces de percussion sur l’une ou les deux extrémités, ainsi que pour deux d’entre eux sur les pourtours. Les molettes de concassage sont donc des outils qui associent les possibilités de broyer par frottement et par percussion.

213Cinq broyeurs ont été découverts dans la cabane et deux dans le locus. Ce sont des galets de 8 à 12 cm de long. Ils présentent uniquement des traces de percussion sur l’une ou les deux extrémités et, pour deux pièces sur leur pourtour. Les autres faces restent corticales. Ces objets très rudimentaires ont pu avoir des usages multiples mais les traces de percussion les rapprochent des molettes de concassage.

2.3.4. Situation et répartition du mobilier

214Le violent incendie qui détruisit la cabane et le locus nous permet de considérer que l’ensemble du matériel de broyage a été abandonné in situ sans récupération d’une partie des pièces, et que la totalité du mobilier a été retrouvé, déduction faite des destructions occasionnées par le feu et par l’érosion ultérieure. Sa répartition est donc globalement la même qu’au moment de l’occupation du site. Dans sa grande majorité le mobilier a été mis au jour sur des emplacements proches des murs, comme rangé le long des parois. La plupart des meules étaient posées face active vers le sol. Ces faits ont déjà été observés sur d’autres sites chalcolithiques, par exemple dans les Bouches‑du‑Rhône à la Couronne ou bien aux Calades (Escalon de Fonton 1976, Barge 1984, Marchesi 1986). Cette disposition décrite de nombreuses fois en ethnologie (entre autres Roux 1985) s’explique par l’organisation de l’espace dans un lieu restreint comme une cabane, et par un souci minimum d’hygiène, parfois à connotation magique, qui ne veut pas laisser traîner aux quatre vents les ustensiles de préparation alimentaire.

215Si le nombre des pièces est en gros le même dans la cabane et le locus, la répartition à l’intérieur des catégories fonctionnelles est différente. Un nombre plus grand de meules dans le locus, plus de broyeurs dans la cabane, des molettes de concassage uniquement dans le locus, des molettes convexes uniquement dans la cabane. Cette répartition laisse entrevoir des activités de mouture différenciées correspondant aux deux constructions. Dans le locus, les meules sont rangées le long du mur ouest en deux ensembles distants de plus de 3 m correspondant aux carrés AN 22 et AP 25. Curieusement la majorité des pièces actives est séparée des meules et se trouve dans la partie est du locus. Dans la cabane le mobilier se trouve pour la plupart, et en totalité pour les meules, dans l’espace compris entre le foyer central et l’ouverture donnant vers l’extérieur.

216La répartition du mobilier fait apparaître trois espaces de broyage :

  • l’espace près de l’entrée de la cabane, qui comprend 3 meules et 3 fragments de molettes convexes ;

  • un espace proche de l’entrée du locus comprenant 3 meules, ou même 4 si on y rattache la meule trouvée à proximité (carré AM 22) ;

  • un espace dans le locus face à l’ouverture le faisant communiquer avec la cabane ; il comprend 4 ou 5 meules selon qu’on y rattache ou non la meule trouvée à un peu plus d’un mètre (carré AP 27).

2.3.5. Conclusion

217Les nombreuses traces de percussion observées sur le matériel de broyage indiquent que ce type particulier de préparation de la mouture a été largement pratiqué. La percussion lancée est peu employée pour la mouture des céréales. Par contre elle est tout à fait adaptée au broyage des glands dont des quantités importantes ont été retrouvées dans la cabane et le locus. Les populations qui pratiquent la cueillette intensive des glands utilisent fréquemment pour les broyer la percussion lancée dans un mortier ou sur une meule dormante, par exemple les amérindiens de Californie étudiés par A. Testart (1981). L’importante quantité de glands découverte semble indiquer qu’une récolte de fruits était pratiquée. Ceci n’a rien d’étonnant dans un écosystème où l’arbre dominant est le chêne (l’état de conservation des glands carbonisés ne permet pas de définir à quelle variété de chêne ils appartiennent). La cueillette intensive de glands pour la consommation humaine est attestée en de nombreux endroits. C’est le cas, déjà cité, des populations indigènes de Californie (Testart 1981, 1982). Mais cette pratique économique et alimentaire est aussi connue à l’époque historique en plusieurs points de la Méditerranée occidentale où la chênaie est abondante, par exemple en Sardaigne ou en Kabylie pour la préparation du couscous (Hanoteau, Letourneux 1893).

218Si on suppose que l’espace construit cabane 1 et locus 1 forme un seul ensemble domestique, on doit remarquer que le matériel de broyage est apparemment en surnombre. Les études ethnologiques ne décrivent en effet que quelques meules pour une unité domestique (Roux 1985). Mais ce surnombre s’explique facilement si on considère que l’on est en présence d’une économie spécialisée dans la cueillette des glands qui entraîne un travail de mouture plus intensif.

219C’est la première fois à notre connaissance que la cueillette intensive des glands est mise en évidence pour le Chalcolithique du Midi de la France. Ceci devrait amener à considérer d’autres sites où les glands carbonisés ont été découverts, même si c’est en quantité plus réduite. Il faudra peut‑être redéfinir à la hausse la place de la cueillette au Chalcolithique.

220La compréhension des trois espaces de mouture est un autre problème intéressant posé par la fouille de Boussargues. La cabane 1 est comparable aux autres cabanes fontbuxiennes découvertes sur d’autres sites (Cambous, etc.). Nous sommes tenté d’y voir une unité domestique où le matériel de broyage servirait à la mouture pour l’alimentation quotidienne de cette unité (un groupe familial probablement). Il est donc logique qu’il y ait un seul espace de broyage, Le locus est un élément particulier dans l’architecture fontbuxienne. La grande quantité de glands qui y a été découverte (supérieure à celle mise au jour dans la cabane) et le matériel de broyage disposé en deux ensembles, nous fait supposer qu’il s’agit d’un lieu spécialisé dans le stockage et la mouture des glands.

221Mais la spécialisation du locus ne suffit pas à justifier la présence de deux ensembles. Ceci nous amène à avancer l’hypothèse que le travail de meunerie réalisé dans le locus était le fait de deux groupes différenciés (selon des critères que l’archéologie ne permet pas d’entrevoir) ayant chacun leur propre matériel de broyage. Si ces deux groupes ont existé, ils pourraient être une subdivision d’un même groupe domestique, celui de la cabane, puisque le locus ne communique qu’avec elle. Cette hypothèse est fragile et n’est pas pour le moment démontrable, mais il peut s’agir d’une idée de travail que la poursuite des fouilles pourrait vérifier ou infirmer. Notons toutefois que V. Roux a montré par son travail sur Tichitt que sous certaines conditions la répartition du matériel de broyage pouvait être un révélateur des divisions sociales d’une population.

2.4. Détermination des vestiges fauniques

222Les vestiges fauniques déterminés proviennent du secteur ouest : cabane 1, locus 1 et structure 5.

2.4.1. Cabane 1

223AN 31. Rel. 3 : un fragment de molaire inférieure de cerf.
AN 32. 10 : un petit fragment de molaire de cerf.
AN 29. 37 : treize fragments de mandibule d’Ovis‑Capra, complètement brûlés.
AN 29. Rel. 11 : deux fragments de mandibule d’Ovis‑Capra, complètement brûlés.
AJ 27. 86 : un fragment de dent d’herbivore.
AK 27 : coxal microfaune.
AN 30. 35 : quatrième prémolaire lactéale inférieure droite d’Ovis‑Capra.
AP 29. 1 : troisième molaire inférieure gauche d’âne (?). Cette dent provient d’un niveau superficiel, aux abords d’une souche de chêne vert. Son appartenance à l’occupation chalcolithique est plus qu’incertaine.

2.4.2. Locus 1

224AM 23. Rel. 8 : un fragment indéterminé.
AN 24 : un fragment très brûlé indéterminé.
AP 26. rel. 11 : un fragment indéterminé.
AM 22 : un fragment de molaire indéterminé.
AP 26 : un fragment indéterminé.
AO 23 : un fragment de côte brûlée de petit herbivore (Ovis‑Capra ?).
AN 22. Rel. 14 : un fragment de dent ?

2.4.3. Structure 5

225Un fragment d’os brûlé.

2.5. Étude sur l’origine de la mauvaise conservation d’une partie du mobilier et sur l’absence d’ossements

226Le but de cette étude est d’analyser le rôle éventuel du sol sur l’absence d’ossements et sur le mauvais état de conservation de la base des récipients en céramique et de certaines meules provenant de la cabane 1 et du locus 1, secteur ouest de Boussargues.

2.5.1. Origine et nature du sol

227Remontons l’échelle géologique et replaçons nous à la fin du Tertiaire et au début du Quaternaire, vers 1,8 millions d’années environ. A cette époque, le Massif central était recouvert par une carapace latéritique. L’érosion et le transport par les eaux de pluie abondantes, en climat tropical, amenèrent les alluvions jusque dans la région des garrigues. Celles‑ci remplirent et recouvrirent l’ensemble du karst qui s’y trouvait. Ce n’est que bien plus tard qu’une nouvelle érosion permit de voir réapparaître ce karst fossile et le sol rouge caractéristique appelé terra rossa, comme on peut le voir sur le site même de Boussargues.

228L’évolution ultérieure de ce karst est pédogénétique et diffère de celle de son cousin, le karst aérien, par l’absence de cupules, rigoles et autres cannelures de surface dues à la dissolution par les eaux de ruissellement. Le sol actuel de Boussargues et de ses environs est un sol argileux rouge ayant pour origine un paléosol latéritique.

2.5.2. Étude et rôle des principaux facteurs édaphiques

229Les principaux facteurs pris en compte sont la nature du sol et le pH ainsi que la température et l’humidité (liée au climat).

2.5.2.1. Nature du sol

230Nous l’avons vu, c’est un sol rouge argileux (constitué de plus de 60 % d’argiles) qui devrait être normalement un bon milieu de conservation.

2.5.2.2. Le pH du sol

231Un certain nombre de prélèvements de sol ont été effectués sur l’ensemble du site de Boussargues (fig. 62) et ceci à différentes profondeurs de manière à disposer d’un échantillonnage le plus large possible.

● Fig. 62 – Localisation des prélèvements d’échantillons de sol pour la mesure du pH.

232Les mesures réalisées à l’aide d’un pH mètre, utilisant un colorant spécifique des différents degrés d’acidité de l’échelle des pH, nous donnent un pH voisin de 7, légèrement acide pour l’ensemble des échantillons quels que soient leur profondeur et le lieu de prélèvement.

233On peut conclure à ce stade que le pH, donc l’acidité, ne semble pas être responsable du mauvais état de conservation du mobilier se trouvant à la base des couches. En effet un pH neutre, voire légèrement acide, tout au long du profil, aurait les mêmes conséquences sur les parties hautes et basses ; tel n’est pas le cas pour la conservation du mobilier.

234Par contre, ces observations ne suffisent pas à expliquer les raisons de l’absence d’ossements. Pour cela, il m’a été donné la possibilité de mesurer le pH dans le sol d’un petit dolmen, à Viols‑le‑Fort (Hérault), ainsi qu’au village chalcolithique de Cambous, à Viols‑en‑Laval (Hérault). Ces deux sites donnent un pH identique de l’ordre de 7, voire légèrement acide. L’intérêt se trouve dans la présence de nombreux ossements sur ces deux sites. Le pH et le sol étant identiques (ainsi que le climat), il en résulte que l’absence d’ossements à Boussargues provient d’une autre cause, liée probablement à la nature des activités anthropiques ou à des circonstances particulières.

2.5.2.3. Température du sol

235Nous allons maintenant analyser l’évolution de la température du sol en fonction de la profondeur, au cours d’une journée d’hiver, en climat méso‑méditerranéen (la station considérée se trouve près du village de Montoulieu dans l’Hérault) (fig. 63). On peut constater que les variations thermiques sont importantes à la surface du sol, En profondeur, les variations sont très faibles, voire nulles. Ce ne sont donc pas les écarts thermiques qui sont responsables du mauvais état de conservation d’une partie du mobilier (céramiques, meules) en profondeur.

● Fig. 63  Variations thermiques sur 24 heures à différents niveaux de profondeur du sol dans une station de la garrigue (Montoulieu, Hérault). (Relevés L. Damais.) Température prise à : 1, 1 m de profondeur, 2, 10 cm de profondeur ; 3, surface.

2.5.2.4. Humidité du sol

236L’analyse du climatogramme (fig. 64) montre que le climat méso‑méditerranéen est caractérisé par une saison sèche en été (juillet) et par deux saisons humides (hiver et automne) dans la région de Viols‑le‑Fort. Les précipitations sont relativement peu abondantes néanmoins (moins de 200 mm d’eau en septembre et octobre qui sont les deux mois les plus humides). Les qualités d’ensoleillement particulières provoquent une évaporation importante de l’eau à la surface du sol. Le sommet des couches archéologiques est beaucoup plus à l’abri de l’eau et de son attaque, à cause de sa faible acidité (6, 8/7).

● Fig. 64 ‑ Climatogramme de l’arrière‑pays montpelliérain (d’après Dugrand 1963).

237En effet, le sol argileux en profondeur reste beaucoup plus longtemps humide et la faible acidité au cours du temps attaque et dissout aussi bien la surface du paléokarst que le dégraissant calcique des céramiques ou le ciment calcaire des grés composant les différentes meules. Cette désagrégation est très lente et ne s’effectue qu’au cours des phases les plus humides. C’est pourquoi elle n’affecte que la base du remplissage et non le sommet. Celui‑ci est relativement peu attaqué du fait de l’absence d’humidité constante tout au long de l’année.

2.5.3. Conclusion

238Ces observations nous montrent que ce ne sont pas les mêmes causes qui sont à l’origine d’une part de l’absence d’ossements, et d’autre part de l’état de mauvaise conservation des céramiques en profondeur.

239La mauvaise conservation en profondeur est due à l’action conjuguée de l’humidité quasi‑constante et de la faible acidité du sol à ces niveaux. Ceci permet l’attaque et la dissolution des éléments calcaires s’y trouvant. L’absence d’ossements sur le site n’est pas due à l’action du sol, mais probablement à une pratique alimentaire particulière, ou à une utilisation ne faisant pas intervenir sur ces lieux la présence d’animaux, à moins que cette rareté ne traduise simplement, comme d’autres éléments, le fait que ces structures ont été utilisées peu de temps et abandonnées brutalement. Il semble, d’après des données ethnographiques, que seules les maisons abandonnées sont utilisées comme poubelles, celles encore occupées étant régulièrement vidées des déchets alimentaires. Il resterait à découvrir sur le site les véritables dépotoirs.

2.6. Fruits et graines

2.6.1. Présentation du matériel étudié

240L’échantillonnage de fruits et graines étudiés provient de l’habitat chalcolithique ceinturé de Boussargues, sur un sol de lapiaz recouvert par les argiles rouges qui ont colmaté le site. Certains échantillons proviennent de tamisage à l’eau. D’une façon générale, les échantillons reçus comportent des restes généralement peu abondants (sauf pour les fruits d’Arbousier, très différents les uns des autres dans un même échantillon), chaque reste étant unique et ne pouvant être comparé aux autres restes du même échantillon, si bien que la diagnose manque de moyens de comparaison pour fixer les caractères de détermination, chacun de ces caractères exigeant l’examen de plusieurs exemplaires.

241De plus certains éléments terreux peuvent simuler des graines ou des fruits, alors qu’il ne s’agit que d’agrégats grumeleux qui s’effondrent lorsqu’on les presse sous la pince ou le scalpel. Il en est de même avec certains éléments petits, noirs, simulant des graines carbonisées ; mais après nettoyage, ils apparaissent plus brillants, résistent à la pression des doigts et s’avèrent insécables. Il s’agit de petits cailloux inertes.

2.6.2. Boussargues 1985. Locus 1. Graines

242L’échantillon contient :

  • 5 grains de Triticum aestivo‑compactum Schiem ; Blé tendre compact ; deux seulement sont entiers et mesurables ; LxIx h : 5 x 3,5 x 2,5 mm et 4 x 3 x 2,5 mm ; il s’agit donc de grains courts et arrondis ;

  • graines légèrement aplaties, d’un diamètre de 3 mm environ pour deux d’entre elles, la troisième légèrement allongée ; leur silhouette rappelle celle de certaines légumineuses (?) mais leur zone hilo‑microphylaire est très abîmée ;

  • huit restes indéterminables (graines ?) mêlés à de nombreux débris hétérogènes de graines représentées par leurs téguments externes, évoquant des formes plus ou moins hémisphériques, faisant supposer l’existence de diamètres de 2 à 8 mm au maximum pour l’objet initial ;

  • débris carbonisés enrobés dans une couche brun‑rouge.

2.6.3. Boussargues 1985. Locus 1. Fruits ?

243Il s’agit en effet de fruits brisés de Juniperus sp. (Genévrier) soit Juniperus oxycedrus var. macrocarpa soit Juniperus communis. Ils sont accompagnés de débris charbonneux, de couleur brun rougeâtre à l’extérieur et couleur de charbon à l’intérieur, provenant de fruits analogues. Les dimensions de ces débris permettent de supposer des diamètres de fruits originaux autour de 10 mm. On note la présence, dans des loges des parties intérieures, de charbons de forme triquètre. Ce sont les restes de graines contenues dans les fruits (galbules) de genévriers, graines carbonisées mesurant : h = 6 mm, I = 4 mm, qui confirment la diagnose.

2.6.4. Boussargues 1984. Locus 1. Graines, Fruits

244Le premier échantillon contient 9 objets plus ou moins fragiles, les uns charbonneux, les autres plus terreux, ressemblant par leurs formes et leurs dimensions aux parties périphériques de fruits (?) impossibles à déterminer.

245Le second échantillon contient de nombreux débris d’apparence terreuse, brun‑rouge à l’extérieur et charbonneux à l’intérieur. Comme précédemment il s’agit sans doute de débris de fruits de Juniperus sp. Cependant, dans l’échantillon, figurent aussi des « objets » noirs, carbonisés, ressemblant à des graines de légumineuses (?). En outre, une partie de ces objets, malgré leur couleur noire, ne sont pas des graines carbonisées : elles résistent à la pression des pinces à dissection et se coupent très difficilement au scalpel dont elles abîment le tranchant (cf. présentation du matériel, ci‑dessus). Leur intérieur, sur la section, apparaît rempli de terre rouge (terre cuite).

2.6.5. Boussargues. Séries de fruits et de graines

2.6.5.1. Cabane 1. AP32, AQ 32, fruits

246Cet échantillon comporte uniquement des fruits d’Arbousier (Arbutus unedo Lin.) carbonisés. 3 fruits sont entiers et mesurent : D =12 mm, h = 8 mm ; D = 13 mm, h = 8 mm ; D = 11 mm, h = 8 mm. Les autres exemplaires sont très déformés ou incomplets et réduits à l’état de fragments, soit 24 restes provenant d’un nombre de fruits qu’on ne peut apprécier. Sur certains exemplaires, on peut apercevoir le point d’insertion du pédoncule. Sur certaines cassures, on peut distinguer les vides laissés par les graines.

2.6.5.2. Boussargues 1985. Locus 1. Graines

247Parmi sept débris, se trouve un exemplaire plus gros, aux contours tourmentés (6,5 mm pour la plus grande dimension), de coloration noir rougeâtre, marqué d’une dépression, représentant peut‑être l’impression (empreinte) laissée par une graine ou un fruit allongé (2 ou 3 mm). Figurent également les restes de 2 graines (?) : l’un peut être un grain brisé en travers de son milieu, portant un sillon sur sa face ventrale, tandis que, sur ce qui serait sa face dorsale, se voit la trace d’un germe très oblique (?). La longueur de ce reste est de 2,4 mm. L’autre est un grain d’Orge (L x l x h = 4 x 3 x 2 mm). Les trouvailles peu typiques, isolées, restent toujours sujettes à caution au cours des déterminations ; lorsqu’elles sont nombreuses dans un même échantillon, le degré de certitude devient supérieur.

2.6.6. Boussargues 1985. Locus 1. Graines

248L’échantillon contient :

  • de nombreuses graines, différentes les unes des autres, mais indéterminables, sans caractère de diagnose apparent ;

  • des graines de Lotier corniculé (Lotus comiculatus L.) ;

  • de nombreux petits fragments carbonisés provenant, du moins pour certains, de graines ;

  • des débris de couleur brun rougeâtre dont l’intérieur, creux, est noir (carbonisé) ; leur forme triquètre rappelle les graines contenues à l’intérieur des galbules de Genévrier.

2.6.7. Boussargues. Cabane 1. AJ 29. Fruits.

249Il s’agit de deux fruits, l’extérieur est brun‑rouge (coloré par la terre ou sédiment ayant subi la chaleur), l’intérieur est creusé d’alvéoles dont les parois sont carbonisées et le centre plus ou moins rempli de charbon. Ce charbon provient peut‑être de la carbonisation des graines occupant les alvéoles. Il s’agit probablement de fruits de Genévrier, hypothèse rendue possible si on se réfère aux trouvailles : locus 1, 1984, ci‑dessus et locus 1, 1985.

2.6.8. Locus 1. AO 23. Fruits

250Deux débris provenant d’un ou deux fruits sphériques, ayant la forme de deux calottes sphériques (D = 7 à 7,5 mm) appartiennent sans doute à des fruits de diamètre supérieur. L’une de ces deux calottes porte la cicatrice d’un pédoncule. En raison des observations déjà faites sur les fruits du locus 1, il est probable qu’il s’agit encore de Genévrier (Juniperus sp.).

2.6.9. Conclusion

251La présence de nombreux restes atypiques, l’existence à l’état de traces de grains de céréales, l’abondance (relative) de fruits d’Arbousier et de Genévrier, ne permettent guère de tirer de conclusions générales concernant les restes végétaux.

252Il est cependant intéressant de rappeler que c’est dans un site ceinturé analogue, celui du Lébous à Saint‑Mathieu‑de‑Tréviers (Hérault), que le Dr. Arnal a trouvé les traces de l’aestivo‑compactum, sous forme d’empreintes de glumes. Les glumes de Blé à grain rond des palafittes avaient été décrites par Heer et la description reprise par Perceval (The Wheat Plant). Cette description coïncidait avec les empreintes relevées par le Dr. Arnal sur des tessons de poterie (Erroux in Arnal 1973a : 198‑200).

Table des illustrations

Légende ● Fig. 36 – Groupes typologiques définis à partir du stock céramique de l’ensemble 1. Les vases figurés sont tous issus de cet ensemble (dessin Coularou)
URL http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/35545/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 384k
Légende ● Fig. 37  1 panneau de grand vase orné de cordons ; 2 vase tulipiforme ; 3 coupe en calotte ; 4 panneau circulaire découpé dans le fond d’un vase ; 5 vase biberon
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Légende ● Fig. 38 – vase cylindrique haut orné de cordons et de pastilles au repoussé ; 2 grand vase subcylindrique haut orné de cordons
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Légende Fig. 39 – Grand vase cylindrique haut orné de cordons
Crédits dessin Coularou
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Légende ● Fig. 40 – Le même vase après restauration en laboratoire
Crédits cliché Aigoin
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Légende ● Fig. 41 – Vase cylindrique orné de cordons
Crédits dessin Coularou
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Légende ● Fig. 42  1 Grand vase sphéroïdal ; 2 vase sphéroïdal aplati ; 3 vase sphéroïdal orné de cordons ; 4 vase sphéroïdal à fond percé intentionnellement, orné d’une cannelure sur le bord ; 5 vase cylindrique bas monoansé ; 6 vase cylindrique bas ; 7 vase subcylindrique à panse légèrement renflée, orné d’incisions verticales courtes et d’un cordon
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Légende ● Fig. 43  1 Vase ovoïde orné de cordons ; 2 vase ovoïde ; 3 grand vase ovoïde orné de cordons ; 4 vase sphéroïdal ou ovoïde très incomplet
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Légende ● Fig. 44  1 Grand vase à panse renflée et col convergent, reconstitution approximative ; 2 vase à panse renflée et col convergent orné de cannelures
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Légende ● Fig. 45  1 Vase subcylindrique à bord légèrement convergent, orné de cordons ; 2 vase subcylindrique orné de cordons
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Légende ● Fig. 46  1 Vase à panse renflée et col droit orné de pastilles au repoussé ; 2 vase à panse renflée et col convergent orné de pastilles au repoussé ; 3 petit vase à panse renflée et col légèrement convergent, orné de cannelures ; 4 grand vase à panse sphéroïdale et col légèrement convergent, orné de cordons en résille
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Légende ● Fig. 47  1 Fragment de vase à panse renflée et col légèrement convergent orné de cordons ; 2 grand vase à panse renflée et col convergent orné de cordons ; 3 grand vase à panse renflée et col droit orné de cordons
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Légende ● Fig. 48  1 Grand vase à panse renflée et col peu convergent à profil externe concave, orné de cordons ; 2 grand vase à panse renflée et col convergent orné de cordons ; 3 grand vase à panse renflée et col convergent orné de cordons
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Légende ● Fig. 49  1 Vase à carène douce médiane ; 2 vase à carène vive médiane orné de cannelures ; 4 vase à carène vive médiane ; 5 vase à carène vive médiane orné de cannelures ; 6 vase à carène adoucie médiane orné de cannelures ; 7 fragment de coupe à bord divergent
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Légende ● Fig. 50  1 Grand vase à carène haute orné de cannelures et de cordons sur le col ; 2 vase à carène adoucie médiane et col court convergent orné de cannelures
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Légende ● Fig. 51  1 Gobelet à carène basse ; 2 tasse à carène basse
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Légende ● Fig. 52 – Tableau I : répartition des vases par groupes typologiques dans les différentes structures du secteur ouest.
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Légende ● Fig. 53 – Tableau II : rapports entre les groupes typologiques et les classes volumétriques des vases dans le secteur ouest.
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Légende ● Fig. 54 – Tableau III : fréquence des techniques décoratives dans chaque structure du secteur ouest.
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Légende ● Fig. 55 – Tableau IV : relations entre techniques et motifs décoratifs dans le secteur ouest.
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Légende ● Fig. 56  Inventaire descriptif du matériel de broyage dans la cabane 1.
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Légende ● Fig. 57 – Inventaire descriptif du matériel de broyage dans le locus 1.
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Légende ● Fig. 58  Secteur ouest. Meules – 1. Cabane 1, AJ 27 no 136. Meule plane, travail en percussion lancée au centre – 2. Locus 1, AN 22 no 2 bis. Meule concave.
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Légende ● Fig. 59 – Secteur ouest. Meules – 1. Cabane 1, AJ 28 no 17. Meule plane, surface piquetée – 2. Locus 1, AN 22 no 3 et 4. Meule plane, traces de percussion au centre – 3. Locus 1, AP 25 no 1137. Meule convexe.
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Légende ● Fig. 60 – Secteur ouest. Molettes – 1. Locus 1, AL 24 no 1. Molette convexe – 2. Locus 1, AM 24 no 72. Molette de concassage – 3. Cabane 1, AQ 29no 21. Broyeur – 4. Cabane 1, Al 27 no 5. Molette convexe – 5. Locus 1, AM 22 no 193. Molette de concassage – 6. Cabane 1, AK 28 no 2. Molette convexe – 7. Cabane 1, Al 27 no 2. Molette convexe – 8. Locus 1, AM 22 no 192. Molette de concassage – 9. Locus 1, AN 23 no 81. Molette de concassage – 10. Locus 1, AP 26 no 322. Broyeur.
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Légende ● Fig. 61 – Graphe de répartition du matériel de broyage selon la longueur et la largeur des pièces.
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Légende ● Fig. 62 – Localisation des prélèvements d’échantillons de sol pour la mesure du pH.
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Légende ● Fig. 63  Variations thermiques sur 24 heures à différents niveaux de profondeur du sol dans une station de la garrigue (Montoulieu, Hérault). (Relevés L. Damais.) Température prise à : 1, 1 m de profondeur, 2, 10 cm de profondeur ; 3, surface.
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Légende ● Fig. 64 ‑ Climatogramme de l’arrière‑pays montpelliérain (d’après Dugrand 1963).
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Auteurs

Ier
CNRS, ERA 36 du Centre de recherches archéologiques, Sophia Antipolis, 06565 Valbonne cedex


Centre d’anthropologie des sociétés rurales, 56 rue du Taur, 31000 Toulouse

X
17 rue du Dauphiné, 34000 Montpellier

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