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Boussargues (Argelliers, Hérault)

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Albert Colomer
, 
Jacques Coularou
, 
Xavier Gutherz

Introduction

Albert Colomer Direction des Antiquités du Languedoc‑Roussillon, 5 bis rue de la Salle‑l’Evêque, 34000 Montpellier, Jacques Coularou Centre d’anthropologie des sociétés rurales, UPR 290 du CNRS, 56 rue du Taur, 31000 Toulouse, Xavier Gutherz CNRS, ERA 36 du centre de recherches archéologiques, Sophia Antipolis et 06565 Valbonne cedex et Direction des Antiquités du Languedoc‑Roussillon

Résumé

Le gisement est situé dans son cadre régional. La zone des garrigues occupe une grande partie du Languedoc oriental. Localement, l’habitat occupe l’extrémité d’un petit plateau calcaire dominant un vallon et un petit bassin. De nombreux villages fontbuxiens se trouvent à proximité (Cambous, Conquette, Lébous).

La problématique s’articule autour de trois points forts : l’architecture des divers édifices, l’organisation interne des espaces domestiques, l’habitat dans son territoire naturel et économique. L’étude exhaustive du gisement selon ces axes constitue une démarche nouvelle pour la période et la région considérées. En outre, on trouve là une occasion de poser à nouveau la question du rôle des enceintes, en se détachant des a priori qui ont guidé nos prédécesseurs.

Les techniques de fouilles sont celles employées de nos jours sur la plupart des gisements où l’on n’intervient pas dans l’urgence. Toutefois, l’enregistrement exhaustif des vestiges, y compris les pierres, qui fut adopté au début, a été soumis à des réajustements permettant une avance plus rapide des travaux de terrain.

Texte intégral

Localisation du gisement

Le cadre régional

1La région du Languedoc oriental est une grande région naturelle que l’on peut subdiviser schématiquement en trois unités géographiques qui constituent autant de marches d’escalier depuis la Méditerranée jusqu’au Massif central. La plaine du bas Rhône s’étend en arrière du littoral, depuis le confluent de l’Ardèche et du Rhône jusqu’à la basse vallée de l’Hérault. Au deuxième plan, la zone des garrigues est constituée de tout un ensemble de collines et plateaux calcaires entrecoupés de bassins, combes et canyons entre 100 et 500 m d’altitude. C’est une zone karstique couverte par une formation végétale spécifique où domine le Chêne vert. Le massif des Cévennes et une partie des Grands Causses constituent l’arrière‑pays montagnard, zone de partage des eaux et limite climatique (fig. 4).

● Fig. 4 – Carte géologique simplifiée du Languedoc oriental. Le site de Boussargues est indiqué par une étoile blanche sur fond noir.

2La région montpelliéraine dans sa partie nord‑occidentale appartient au domaine des garrigues. Le gisement de Boussargues est situé au cœur de cet écosystème, au paysage profondément transformé par l’action de l’homme.

Le cadre local

  • 1 Coordonnées Lambert du gisement : X = 710,825, Y = 3 159, 125. Altitude (NGF) : 252 m. Parcelle 335 (...)

3L’habitat ceinturé de Boussargues se trouve à 18 km au nord‑ouest de Montpellier, sur le territoire de la commune d’Argelliers1. Il occupe l’extrémité occidentale d’une lanière de plateau formée aux dépens de calcaires marins du Jurassique supérieur (Portlandien). Cette lanière culmine à 256 m, à proximité du gisement (altitude : 252 m). Cette cote d’altitude se retrouve sur plusieurs reliefs limitrophes et indique l’existence d’une ancienne surface d’érosion régionale.

4Si l’accès au site est aisé depuis l’est, sur un terrain à très faible pente, le relief est plus vigoureux à l’ouest et au sud. Le plateau de Boussargues domine dans cette direction d’environ 70 m un vallon sec encaissé, d’axe nord‑sud, le vallon du Saut des Aigles. Ce vallon débouche à 500 m au sud du gisement dans un petit bassin, fossé d’origine tectonique, qui prolonge, au nord, le bassin de Saugras et s’inscrit dans la topographie faillée du nord Montpelliérais. Cette dépression, dite de Cantagrils, favorisa il y a quelques siècles l’installation d’un grand domaine agro‑pastoral, aujourd’hui transformé en village de vacances (fig. 5 à 7).

● Fig. 5 – Position topographique du site de Boussargues. ABC axe de la coupe (cf. fig. 6).

● Fig. 6 – Coupe topographique de la région de Boussargues selon l’axe défini sur la carte de la figure 5. L’étoile noire indique l’emplacement du gisement.

● Fig. 7  Vue du site depuis le bassin de Cantagrils

cliché Gutherz

5Le site de Boussargues se trouve dans une région très riche en vestiges archéologiques. Plusieurs habitats chalcolithiques à maisons de pierre sèche sont connus de longue date dans les environs. Le plus connu est le village de Cambous, à 4 km au nord‑est. Le site de Conquette (fouilles Bailloud) est à environ 8 km au nord‑nord‑ouest. L’habitat ceinturé du Lébous se trouve, quant à lui, à 12 km au nord‑ouest de Boussargues.

Les fouilles : buts et méthodes

Problématique de la recherche

6L’étude de l’habitat ceinturé de Boussargues se réfère à une démarche actuelle de la recherche sur les sociétés néolithiques du sud de la France. Trop longtemps mobilisée par la fouille des stratigraphies en grotte, la préhistoire régionale ne s’est que peu investie dans l’étude des habitats de plein air. Jusqu’à une époque récente, les fouilles d’habitats chalcolithiques en Languedoc se limitèrent à l’exploration de petites surfaces et ne donnèrent lieu qu’à de courtes notes de présentation. J. Arnal, avec la fouille du Lébous, puis G. Bailloud, avec celle de Conquette inaugurèrent une ère nouvelle dans ce domaine en étendant les fouilles à la quasi‑totalité du site (Arnal 1973a et b, Bailloud 1975b). Plus récemment, J. Canet et J.‑L. Roudil entamaient des travaux étendus sur un grand village fontbuxien, celui de Cambous, dont l’exploration se poursuit actuellement (Canet 1983 ; Canet, Roudil 1978).

7Il est vrai qu’un retard restait à combler dans le domaine méditerranéen français dans le cadre de l’étude des sociétés paysannes néolithiques. Les fouilles extensives de grands ensembles, inaugurées il y a plus de trente ans en Europe centrale et surtout développées par la suite, en France, au nord de la Loire, n’ont été pratiquées que très récemment dans le Midi. Dans le Sud‑Est, ce sont ces dernières années seulement que de grands ensembles sont fouillés : Roquemengarde et Richemont en Languedoc, Le Mourre du Tendre et Les Martins en Provence, Saint‑Paul‑Trois‑Châteaux dans la moyenne vallée du Rhône. Tout un chacun est conscient de l’étendue et de l’intérêt des informations qu’apportent ces travaux d’ampleur sur les sociétés étudiées.

8Le cas de la communauté de Fontbouisse solidement implantée dans l’arrière‑pays calcaire montpelliérain est tout à fait original à cet égard. On ne saurait sans discernement plaquer sur ce petit pays au relief cloisonné, pauvre en terroirs fertiles, les modèles de développement mis en avant pour les communautés agricoles du Néolithique moyen, La très forte densité d’habitats, le faible éloignement entre les villages et l’inévitable concurrence pour la gestion des terrains cultivables induisent une approche plus précise du statut économique de chaque site, des conditions naturelles d’implantation des petites communautés fontbuxiennes qui exploitaient ce territoire aux ressources diversifiées. Dans cette optique, la fouille extensive et minutieuse de quelques sites peu éloignés les uns des autres prend tout son intérêt.

9Il est en effet nécessaire de réunir un maximum de données sur les composantes des divers assemblages industriels appartenant en propre à chaque gisement, dans la mesure où ils reflètent les activités de production et de subsistance. Une approche de type ethnographique des sols ou couches d’habitat permet d’appréhender l’organisation interne des espaces domestiques, d’établir des comparaisons entre les contenus des structures à l’échelle du village. L’analyse détaillée des techniques de construction, le relevé des vestiges bâtis encore en place ou éboulés permettent de proposer des hypothèses de restitution de l’habitat. Enfin, la recherche des lieux de provenance des matériaux utilisés et l’inventaire des ressources naturelles et des terroirs (ager et patus) fournissent des indications sur l’étendue des finages villageois et des territoires parcourus, ce qui permet de poser à l’échelle microrégionale le problème des rapports intra‑ et intercommunautaires.

10Une telle démarche n’a jamais été tentée en totalité dans cette région. Qu’il s’agisse des recherches de D. Peyrolles en 1947 sur le site éponyme, de celles de J, Arnal ou de J. Audibert dans la région montpelliéraine, aucune d’entre elles n’a donné lieu à des fouilles intégrales suivies d’une publication exhaustive. Si architecture et mobilier sont étudiés et décrits dans ces travaux, aucun d’eux n’aborde dans le détail la répartition spatiale des vestiges dans l’habitat et ne considère les éléments de construction éboulés comme des documents archéologiques pertinents. Au Lébous, une surface importante a été explorée et la publication est assez riche en détails de tous ordres. Cependant, le site se prêtait mal à une étude spatiale, tant il a été transformé par les occupations successives.

11Il ne s’agit pas pour nous de dresser un bilan négatif d’une époque de la recherche ; elle a suffisamment apporté pour que l’on reconnaisse sans difficulté le mérite de ses acteurs. Notre démarche consiste seulement à affiner les méthodes d’enregistrement et à élargir la problématique archéologique. Abordant l’étude d’un habitat circonscrit par un mur de ceinture en pierre sèche, une première question se posait, celle du rôle assigné par les constructeurs à ce système de délimitation du village. Au moment où nous avons entrepris les fouilles de Boussargues, on ne connaissait qu’un seul autre site ceinturé dans la région, celui du Lébous. Cette rareté a bien sûr orienté notre choix. Depuis lors deux nouveaux ensembles comparables ont été découverts dans la même région.

12Dans les années 60, la fonction de telles enceintes était interprétée selon une unique hypothèse, guerrière comme il se devait. Cette interprétation consacrait alors l’omnipotence du diffusionnisme, dans sa version la plus exacerbée, celle qui explique les transformations culturelles par un changement brutal de population. Construites au cours d’une période charnière entre le Néolithique final et l’âge du Bronze, les enceintes chalcolithiques languedociennes constituaient un moyen de défense contre les nouveaux venus, porteurs de la civilisation du Bronze rhodanien. Cette architecture peu commune dans cette région était inspirée de modèles ibériques (castros portugais et enceintes andalouses) ou orientaux (civilisations égéennes). Sans même entrer dans un débat idéologique, on sait que la calibration des datations absolues rend déjà caduque ce schéma diffusionniste, tout au moins s’agissant des influences orientales. De plus le concept de civilisation du Rhône doit être aujourd’hui révisé, tant il est vrai que la genèse du Bronze ancien rhodanien apparaît comme particulièrement complexe (rôle du groupe campaniforme, etc., Gallay 1987).

13Prenant radicalement le contre‑pied de cette interprétation, J. Canet et J.‑L. Roudil proposaient récemment, dans leur étude sur la cabane 11 de Cambous (Canet, Roudil 1978) une explication nettement plus pacifiste. Pour eux, les enceintes du Lébous et de Boussargues sont des enclos pastoraux, les constructions rondes servant d’abri aux bergers et aux bêtes malades. Ces deux interprétations ne peuvent nous satisfaire car elles ne prennent réellement en compte qu’une faible partie des données objectives fournies par ces gisements. La deuxième hypothèse, en particulier, ne tient aucun compte de l’existence d’un ensemble de cabanes à l’intérieur des enceintes, avec un contenu archéologique qui révèle d’autres activités que le seul pastoralisme.

  • 2 Deux datations isotopiques ont été réalisées par J. Evin au laboratoire de radiocarbone de l’univer (...)

14L’état de conservation remarquable du gisement de Boussargues, le fait qu’il ne semblait pas avoir été réoccupé après le Chalcolithique2 ainsi que son étendue modeste nous ont incité à en entreprendre l’étude exhaustive selon les axes de recherche suivants.

15⦁ Essai de restitution des techniques de construction et de l’état primitif de l’habitat. Une attention particulière est alors portée aux relevés de terrain, tant pour les parties encore en élévation que pour les parties ruinées. Des comparaisons sont établies avec des édifices contemporains ou plus récents qui font appel à la mise en œuvre de matériaux identiques dans les mêmes conditions techniques,

16⦁ Organisation des espaces domestiques. En utilisant les méthodes d’enregistrement actuelles, désormais bien éprouvées et en étudiant, à partir des relevés et des documents archéologiques, la répartition spatiale des vestiges, on cherche à restituer « l’habité ». La nature et les associations de documents permettent de proposer des hypothèses d’ordre économique et sociologique. L’étude comparative des différentes unités domestiques à travers leurs assemblages industriels, leurs vestiges alimentaires et leur organisation interne est une façon d’approcher au mieux la division de l’espace à l’intérieur de l’enceinte. On peut en effet se demander si les différents ensembles visibles intra muros ont des fonctions différentes ou identiques.

17⦁ L’habitat dans son territoire. Cette étape prend en compte l’ensemble des données précédentes : architecture, matériaux de construction, matériaux utilisés pour le travail et l’alimentation, organisation de l’espace habité, données économiques. Les documents et les activités qu’ils expriment sont replacés dans leur cadre géographique : recherche des sources d’approvisionnement, délimitation du finage et repérage des terroirs, aires de parcours (Amermann, Cavalli‑Sforza 1973). L’inventaire détaillé des sites d’habitat et des sépultures dans un rayon de 5 km permet d’aborder la question de la gestion économique de l’espace microrégional et celle du statut de chaque site dans ce territoire fortement anthropisé. L’ensemble des données mésologiques disponibles sont prises en compte.

18Afin d’élargir le champ de la réflexion, nous avons constitué un groupe de travail avec d’autres chercheurs du sud‑est de la France qui fouillent et étudient des enceintes néolithiques ou de l’âge du Bronze. Ce groupe de travail a mis au point un projet collectif de recherche dans le cadre de la programmation mise en place par le CSRA (ancien programme P 33). Le groupe a fonctionné de 1981 à 1987, ce qui a permis de définir une stratégie commune. Les premiers résultats ont été publiés collectivement (Camps‑Fabrer et alii 1984, 1985).

19En 1987, nous avons organisé à Lattes et Aix‑en‑Provence une table ronde sur le thème des enceintes, habitats ceinturés et sites perchés du Néolithique à l’âge du Bronze, largement ouverte aux chercheurs de régions voisines et septentrionales (D’Anna, Gutherz 1989). Il semblait en effet utile de confronter les résultats obtenus à partir des ensembles construits en pierre à d’autres types de protection : perchement naturel, fossés, palissades et de comparer les différentes analyses.

20Dans toutes les régions les problèmes posés par les enceintes peuvent se résumer ainsi : problèmes de terminologie, de chronologie, organisation interne des habitats, rapports entre les sites protégés et les sites ouverts ou entre les sites perchés et les sites de plaine, rôle économique, social ou politique des établissements protégés dans l’ensemble du système d’occupation et d’exploitation des territoires. Plus la connaissance des habitats ouverts ou protégés, des établissements de vallée et de plaine ou de hauteur progresse, d’une région à l’autre, plus les archéologues prennent conscience que le statut de tel ou tel site ne peut être compris à partir de la seule étude monographique. Celle‑ci, pour indispensable qu’elle soit, n’offre somme toute qu’une vision locale des activités et du milieu, De plus cette image est temporellement réduite à la durée d’occupation du site, probablement courte dans le cas qui nous concerne. Il convient donc d’élargir le champ des recherches à l’échelle de la microrégion et sans doute au‑delà, à l’échelle régionale.

21La découverte récente de nouveaux habitats ceinturés dans la garrigue montpelliéraine et les campagnes de prospection en cours devraient permettre dans les années à venir de mieux définir le statut de chaque site ‑village ouvert ou délimité par un mur – au sein d’un système cohérent d’utilisation de l’espace géographique.

Techniques de fouille et d’enregistrement

  • 3 Un plan d’ensemble du site a été effectué au théodolite à partir de quatre points fixes connus en c (...)

22Seule une partie du parement extérieur de la structure 1 était visible au moment de la découverte du site. De fait, les premières campagnes de fouille privilégièrent les dégagements de surface ; l’évacuation des cailloutis de gélifraction et le maintien en place des blocs de pierre permirent de dégager les alignements de murs et d’évaluer l’importance du site3. Le cailloutis de gélifraction reposant à certains endroits particulièrement érodés sur la couche archéologique, celui‑ci n’a pu être évacué ; seule la fouille de ces zones (cabanes 3 et 4) permettra d’en préciser les plans.

23Les techniques de fouille sont identiques à celles employées sur la plupart des gisements : mise en place d’un carroyage métrique et établissement d’un plan 0 pour l’ensemble du site, Tous les dessins sont effectués à l’échelle 1/5. Dès le début de la fouille, nous avons procédé à un enregistrement de l’ensemble du mobilier archéologique mais aussi du comblement de pierres issues de l’éboulement des murs. Toutes les pierres excédant vingt centimètres de long ont été dessinées, leur épaisseur (différence entre deux profondeurs « Z ») et leur pendage (à l’aide du perpendicule d’une boussole) ont été notés.

  • 4 Le matériel archéologique est lavé, marqué et classé au cours de chaque campagne. Le système de mar (...)

24La mise au propre, puis l’exploitation progressive des relevés ont montré qu’il était difficile de restituer une coupe à partir des seuls relevés en plan et des cotes de profondeur ; nous avons alors décidé de relever des coupes significatives avant que le prélèvement des pierres ne soit effectué. Dans la cabane 1 et le locus 1, nous avons trouvé de nombreuses plaques de calcaire ou de grès non local. Toutes ces dalles ont été reportées sur un plan d’ensemble des structures effectué au 1/10 et ne surchargeant pas ainsi les plans de répartition du matériel archéologique, Une fois enregistré et avant toute tentative de recollage, le matériel céramique est trié et classé afin d’identifier les différents vases4. Le travail de remontage des vases est d’une telle ampleur qu’il doit être effectué au terme de chaque campagne de fouilles. Ce travail de remontage permet ensuite d’établir des plans de liaison, mettant en évidence les processus de dispersion de la céramique. Le travail de recherche effectué à partir des données de l’ensemble 1 a montré qu’il était vain de reporter sur plan l’ensemble des pierres éboulées provenant des murs, sauf pour les structures rondes dont le mode de couverture fut déduit de l’analyse des comblements. Dans les cabanes, les relevés en coupe sont beaucoup plus explicites.

25Nous nous sommes par ailleurs aperçu que le pointage par zones de certains vestiges tels que les glands carbonisés était trop imprécis. Nous ne parviendrons à évaluer la quantité de glands stockés qu’au prix d’un pointage systématique de ces macrorestes. Nous entendons par pointage, non pas une numérotation de chaque gland, mais leur localisation précise. Un plan d’ensemble analogue à celui effectué pour les dalles sera désormais établi.

26Ces nouvelles dispositions prises au terme de l’étude effectuée à partir des données du secteur ouest devraient permettre un avancement plus rapide des travaux de fouille. Celle‑ci terminée, il convient ensuite d’assurer la conservation de l’ensemble des structures en pierre sèche mises au jour. Des travaux de consolidation ont été entrepris depuis sept ans sur le site. Conduits par une entreprise spécialisée sous notre étroite direction, ils permettront une conservation à long terme des vestiges architecturaux, la perspective d’une ouverture au public et d’un aménagement approprié étant d’ores et déjà envisagée par les divers partenaires concernés.

Notes

1 Coordonnées Lambert du gisement : X = 710,825, Y = 3 159, 125. Altitude (NGF) : 252 m. Parcelle 335, section E, commune d’Argelliers (Hérault).

2 Deux datations isotopiques ont été réalisées par J. Evin au laboratoire de radiocarbone de l’université Claude Bernard Lyon 1 : Boussargues 1982, locus 1. Ly‑3 016. 4170 ± 140 (‑3160‑2405). Boussargues 1981, cabane 1. Ly‑3 017. 4070 ± 170 (‑3160‑2405).

3 Un plan d’ensemble du site a été effectué au théodolite à partir de quatre points fixes connus en coordonnées rectangulaires.

4 Le matériel archéologique est lavé, marqué et classé au cours de chaque campagne. Le système de marquage adopté est le suivant : sont inscrits sur les objets le sigle BOUS, abréviation de Boussargues, suivi de l’année d’intervention, par exemple BOUS.85. Les indications de provenance sectorielle partent de la structure considérée (loc. pour locus, cb. pour cabane et st. pour structure ronde).Ces abréviations sont suivies du numéro d’ordre de la structure considérée (loc. 1, cb.2, st.5, etc.). Elles concernent ensuite le carré (carroyage métrique d’ensemble, par exemple AP 32) et enfin le numéro d’enregistrement de l’objet qui va de 1 à n par carré.

Table des illustrations

Légende ● Fig. 4 – Carte géologique simplifiée du Languedoc oriental. Le site de Boussargues est indiqué par une étoile blanche sur fond noir.
URL http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/35460/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 383k
Légende ● Fig. 5 – Position topographique du site de Boussargues. ABC axe de la coupe (cf. fig. 6).
URL http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/35460/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 82k
Légende ● Fig. 6 – Coupe topographique de la région de Boussargues selon l’axe défini sur la carte de la figure 5. L’étoile noire indique l’emplacement du gisement.
URL http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/35460/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 99k
Légende ● Fig. 7  Vue du site depuis le bassin de Cantagrils
URL http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/35460/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 184k

© Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1990

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