2.1. Région des Gorges d’Ollioules

2.1.1. Présentation

« Sur les flancs torturés de ces masses rocheuses sont accrochés parfois des troupeaux de chèvres qui, mêlant le tintement de leurs clochettes à la chanson du berger, réveillent seuls les échos endormis de cette solitude, où se remarquent un certain nombre de grottes profondes et sauvages. »
C. Bottin, 1899

1Nous parlons de la « région » des gorges d’Ollioules car le groupe des grottes ornées y est très étalé, depuis le Val d’Arenc jusqu’au massif du Croupatier, zone qui ne représente pas une unité géographique. La plus grande partie de cette zone se situe sur le territoire de la commune d’Evenos. Les sites ornés plus méridionaux sont sur la commune d’Ollioules.

2Au nord‑ouest, la vallée, sèche de nos jours, orientée ouest‑est, est encadrée par les calcaires du Gros Cerveau au sud, par les grès de la Jaume et de Sainte‑Anne au nord et par les grès de Hugueneuve à son débouché vers Sainte‑Anne d’Evenos et le lit de la Reppe. Des affleurements de silex sont décelables au fond du talweg. Dans le même axe approximativement et au nord‑est s’ouvre la vallée du Cimaï dominée au nord par les calcaires marmorisés de la Barre des Aiguilles.

3A deux kilomètres au sud de ce confluent, la Reppe s’enfonce dans la partie dite des gorges d’Ollioules, rencontre le Destel au milieu des gorges et arrose ensuite la plaine d’Ollioules avant de se jeter dans la mer à Sanary. Les gorges d’Ollioules sont creusées dans les calcaires du Crétacé du Château du Diable, du Taillan et de la Ripelle. Elles sont dominées au nord et au sud par deux affleurements d’une coulée de basalte, Evenos et la Courtine.

4Deux sites ornés sont situés dans les grès de la Jaume et de Sainte‑Anne. Les autres, à l’exception de la grotte Chelo dans le massif du Croupatier, sont concentrés autour du confluent de la Reppe et du Destel, au centre même d’une zone riche en cavités occupées de longue date.

5Le Destel est un torrent d’une dizaine de kilomètres de long, de régime méditerranéen, qui prend sa source au centre du plateau du Camp, près d’affleurements de bauxite ettraverse les retombées septentrionales du massif du Croupatier en formant des marmites de géant, les Cuves du Destel. Une garrigue parfois clairsemée couvre les hauteurs. En amont et en aval des gorges, les plaines sont fertiles et cultivées.

2.1.2. Mamelon Georgeot (Evenos) (pl. II, 1)

2.1.2.1. Site

6Nom local : abri de la Jaume.
Nom attribué par les inventeurs : mamelon et abris Georgeot.
Plan directeur : Toulon ouest 1 au 1/25 000.
Voie dʼaccès : un sentier conduit de Sainte‑Anne d’Evenos à la vallée du Réal Martin en passant entre les grès de Sainte‑Anne puis la Barre de la Jaume et le Gros Cerveau.
Altitude : 140 m environ.
Altitude au‑dessus du talweg : 20 m au‑dessus de la Jaume.
Rive du cours d’eau : rive droite.
Inventeur : P. Georgeot le 8 octobre 1943.
Dimensions : le mamelon lui‑même mesure 38 m x 28 m.
Orientation : les deux abris ornés sont ouverts vers l’ouest.
Bibliographie : Glory et alii 1948 ; Barge 1978.

7Le mamelon Georgeot a disparu à la suite de l’exploitation des grès dans cette zone du Val d’Arenc. Nous rapportons donc ici des constatations faites par A. Glory (1948) et par divers informateurs que nous avons pu contacter.

8Le mamelon était isolé par rapport à l’ensemble des mamelons de grès de la vallée. On accède aux trois abris qui le couronnent par une quarantaine de marches faiblement marquées dans le rocher. Le premier et le troisième abri sont ornés. Il s’agit de grandes anfractuosités creusées dans les grès par les agents d’érosion. Les parois sont fragiles et ne sont pas lisses. En bas du mamelon, d’autres cavités ont été habitées par des Troglodytes comme nous l’avons également constaté pour de nombreux mamelons de grès du même vallon.

2.1.2.2. Peintures

■ Peintures de l’abri n^o 1 (pl. III et IV)

9Dans une zone de 1,40 m de large sur 1,75 m de long et à 1,30 m du sol, dix figures ont été repérées par leur inventeur. Nous les décrivons dans l’ordre donné par A. Glory (1948) et d’après les documents Georgeot que nous avons eus à notre disposition.

10N^o 1 – Un trait vertical discontinu de 0,22 m de long est hérissé de lignes perpendiculaires qui finissent par un crochet dirigé vers le haut : quatre perpendiculaires de chaque côté.

11N^o 2 – Un trait vertical discontinu de 0,38 m de long est hérissé de lignes perpendiculaires qui retombent : quatre perpendiculaires courbes et deux plus longues de chaque côté. Un trait vertical plus petit et presque dans l’axe du premier surmonte celui‑ci. Il débute et se termine par un double crochet.

12N^o 3 – Un trait vertical discontinu de 0,50 m de long est hérissé de lignes perpendiculaires qui finissent en crochet dirigé vers le haut : six perpendiculaires de chaque côté. Le trait vertical se divise vers le bas en cinq appendices parallèles.

13N^o 4 – Un trait vertical discontinu de 0,38 m de long est hérissé de lignes perpendiculaires qui finissent en crochet dirigé vers le haut : cinq perpendiculaires de chaque côté. Un trait vertical plus court est peint en haut et à droite. Il débute et se termine par des traits divergents mal définis.

14N^o 5 – Un trait vertical continu de 0,15 m de long, épais en haut. A sa gauche, quelques point alignés en une ligne verticale et deux lignes courbes.

15N^o 6 – Deux séries de points alignés en deux lignes verticales non parallèles sur une hauteur de 0,38 m.

16N^o 7 – Des points sont alignés en sept lignes courbes et parallèles et en six lignes verticales au‑dessous des premières. L’ensemble a un développement de 0,38 m.

17N^o 8 – Deux séries de points alignés en deux lignes verticales non parallèles.

18N^o 9 – Quatre traits courts parallèles et verticaux se rattachent à un trait horizontal. Quelques points surmontent la figure qui a un développement de 0,18 m.

19N^o 10 – Trois séries de points alignés en trois lignes verticales et parallèles sur 0,24 m de haut.

20Les auteurs parlent de signes anthropomorphes et d’un signe méandriforme (n^o 7) correspondant à des rangées de perles. Les figures sont de teinte rouge.

■ Peintures de l’abri n^o 2 (pl. V)

21L’abri noté 2, bien qu’il s’agisse du troisième, mesure 10 m de long. A 3 m du sol, cinq figures ont été repérées.

22N^o 1 – Trois courtes lignes divergent à partir du haut. Un point les surmonte. L’ensemble a un développement de 0,19 m.

23N^o 2 – Un trait épais et vertical se divise en deux lignes dans le bas et six lignes courbes dans le haut. L’ensemble a un développement de 0,18 m.

24N^o 3—Plusieurs points sont alignés en une ligne verticale et d’autres sont dispersés sur les côtés.

25N^o 4 – Un trait vertical et continu de 0,16 m de long est barré par deux traits horizontaux et courts vers le bas.

26N^o 5 – Un trait vertical et continu de 0,16 m de long est barré par un trait oblique.

27Les auteurs interprètent ces figures comme des personnages, les deux premiers étant masculins. Les figures sont de teinte rouge.

2.1.2.3. Gravure

28Au‑dessous des figures de l’abri n^o 1, on a gravé une sorte de trapèze pourvu d’appendices, d’un développement de 0,15 m. Les auteurs parlent de la représentation d’une hache.

2.1.3. Abri de la Toulousane (Evenos) (pl. II, 2)

2.1.3.1. Site (pl. VI, C)

29Nom local : abri de la Toulousane (du nom du quartier).Nom attribué par les inventeurs : le même.
Plan directeur : Toulon ouest 1 au 1/25 000.
Altitude : 160 m environ.
Altitude au‑dessus du talweg : 10 m.
Massif : au pied des grès de Sainte‑Anne.
Voie d’accès : à 10 m du chemin qui conduit de la RN 8 au Val d’Arenc.
Rive du cours dʼeau : rive droite de la Reppe.
Inventeur : J. Sanz‑Martinez le 23 mars 1943.
Dimensions : 3 m de long et 1,50 m de profondeur.
Orientation : la cavité est ouverte au sud.
Bibliographie : Glory et alii 1948 ; Barge 1978.

30L’abri de la Toulousane est une des multiples cavités creusées dans les mamelons de grès de la vallée. Après le premier mamelon bien régulier qui s’élève à 5 m du chemin et sur une hauteur de 8 m environ, un second plus accidenté présente une série de cavités très peu profondes dont la première seule est ornée. Une patine noirâtre couvre le sol de la cavité et par endroits les parois et la voûte. Ailleurs, la roche est en cours de désagrégation, orangée à certains endroits et nettement blanche au plafond. De très nombreux éclats de silex ont été recueillis alentour à la surface des champs.

2.1.3.2. Peintures (pl. VI, A, B)

31Les figures sont très endommagées par la desquamation de la paroi. Une seule d’entre elles (n^o 2) est vraiment nette. La teinte des autres figures est rouge mais a considérablement pâli.

32Il s’agit de six figures identiques faites d’un trait vertical bifurqué à sa base, coupé dans sa moitié supérieure par une ligne perpendiculaire dont les extrémités finissent en s’incurvant vers le bas. A gauche de ces représentations, on a peint un trait oblique et renflé dans son extrémité supérieure. Au‑dessus de ce trait, un peu oblique, on a figuré un motif identique aux six autres mais d’une teinte plus sombre. Chaque figure mesure 20 cm en moyenne.

33Les auteurs parlent de la représentation de deux hommes pour les figures de gauche et de quatre femmes pour les suivantes.

2.1.3.3. Gravure

34Une petite croix de 0,12 m de développement a été gravée dans la roche à quelques mètres en contrebas de cet abri. Elle n’est pas mentionnée par les auteurs précédents.

2.1.4. Grotte Dalger (Ollioules) (pl. II, 3)

2.1.4.1. Site (pl. VII, A)

35Nom local : grotte Dalger.
Nom attribué par les inventeurs : grotte Dalger ou station Dalger ou encore grotte Dalger n^o 1, du nom du propriétaire en 1940 et pour la distinguer des deux abris n^os 2 et 3 situés dans la falaise sud du même massif.
Plan directeur : Toulon ouest 1 au 1/25 000.
Altitude : 160 m environ.
Altitude au‑dessus du talweg : 100 m au‑dessus de la Reppe. Voie d’accès : il faut descendre le versant à partir de la RD 20 et à hauteur de la station d’assainissement du canal de Provence.
Rive du cours d’eau : rive droite.
Inventeurs : le Dr R. Gérard découvrait une partie des peintures en mai 1943, J. Sanz‑Martinez la seconde partie le 22 juillet 1943. Dimensions : 12 m de long pour la galerie inférieure, 11 m de long pour la galerie supérieure, 11 m de long pour la galerie terminale, 9,50 m pour la galerie annexe.
Orientation : E./N.‑E. pour les trois premières galeries, E.‑O. pour la galerie annexe. Les trois ouvertures sont face à l’E.
Bibliographie : Gérard 1946‑47 ; Glory et alii 1948 ; Veraldo, Edel 1954 ; Barge 1978.

36La grotte Dalger n^o 1 s’ouvre à l’extrémité N.‑E. du massif de la Ri pelle (Ri pelle d’Ollioules pour la distinguer de son homologue du mont Combe au Revest‑les‑Eaux), au‑dessus d’une forte pente encombrée d’éboulis qui domine la Reppe. L’accès le plus aisé se fait par la galerie inférieure ; l’entrée a été aménagée en août 1944.

37Cette galerie communique avec la galerie supérieure par un passage large de 2 m. Une fissure prolonge la galerie inférieure sur 4 m. On peut également accéder du dehors à la galerie supérieure par une étroite rampe rocheuse. Dans l’axe de cette galerie et se terminant en courbe, s’enfonce la galerie terminale. Le passage des eaux a dû se faire par le niveau supérieur avant d’entamer les calcaires du passage et de leur donner la forme caractéristique d’une marmite. Une galerie annexe décrivant deux paliers s’ouvre en dessous de la galerie supérieure. On y accède par une rampe plus large que la précédente. Un début de fissure s’ouvre dans le fond de cette galerie et semble en communication avec la galerie inférieure, quoique cette fissure soit colmatée. Le fond de cette galerie annexe est rempli d’argile stérile.

38L’extrémité de la galerie terminale est en légère pente, humide et tapissée d’une faible couche de terre. Il s’agit des vestiges d’un remplissage dû à la présence d’un ossuaire. Les restes de quatre adultes et d’un enfant auraient été mis au jour à cet endroit. Nous avons trouvé sur le sol de la galerie quelques ossements humains et la partie proximale d’un couteau à dos en silex.

39Les parois de la grotte sont d’une teinte blanchâtre devenant légèrement orangée dans la partie terminale. Elles sont généralement lisses.

2.1.4.2. Peintures (pl. VII, VIII, IX)

40Elles occupent le début de la galerie terminale à un endroit où la clarté du jour parvient encore.

41N^o 1 – A 4,50 m du début de la galerie et à 1,20 m du sol, sur la paroi de droite, un cercle discontinu, pointé au centre, est dessiné sur un support parcouru de petites fissures. La peinture a un aspect pulvérulent. Quelques traces de peinture existent à droite de cette figure. Le cercle n’est pas parfait et a un diamètre minimal de 0,11 m (5 cm pour R. Gérard et 8 cm pour A. Glory). La teinte est orangée (bistre pour R. Gérard et noirâtre pour A. Glory).

42N^o 2 – Au‑dessus de la figure n^o 1, à 1,60 m du sol, un grand ovale est barré d’un trait vertical qui finit en fourche. Un éclat de la roche a sauté et emporté la partie centrale de la figure. La teinte de cette peinture est un rouge‑brun. Elle mesure 0,23 m de haut et 0,11 m de large.

43Les inventeurs parlent d’une variante de l’homme en phi.

44N^o 3 – A 0,40 m sur la droite et à 1,80 m du sol, est dessiné un cercle légèrement aplati, de 0,21 m de diamètre maximal, dont le périmètre est barré à cinq reprises par des traits partant du centre : deux traits en bas de 0,18 et 0,19 m de long respectivement et trois traits en haut (0,15 m, 0,18 m et 0,18 m de long). Un éclat de roche a sauté et emporté une portion du cercle en bas et à droite. La teinte de cette figure est un rouge‑brun.

45Il s’agit d’une variation de l’homme en phi pour R. Gérard qui cite H. Breuil, et d’une figure anthropomorphe féminine acéphale à vulve discoïde pour A. Glory.

46N^o 4 – Sur la voûte, un trait courbe surmonte deux points. Un trait horizontal les souligne et se raccorde à une extrémité du premier. L’ensemble a une hauteur maximale de 0,16 m. La paroi est lisse mais elle s’interrompt au‑dessous de la figure et l’arête ainsi formée porte de fines stalactites qui témoignent d’une ligne d’humidité. Au‑dessus, décalé vers la droite, est peint un point. A 0,14 m de celui‑ci on a un petit carré creux de 0,04 m de côté. A gauche de la figure centrale et à 0,30 m de celle‑ci sont dessinés cinq points dont deux sont presque superposés. A 0,50 m du carré et à 1,60 m du sol, on observe trois autres points. Toutes ces figures sont de teinte orangée (la figure centrale est rosâtre pour les inventeurs et les points sont rouges).

47Il s’agit pour A. Glory d’une simplification de la déesse en forme de stèle. Il interprète le petit carré comme le dessin d’une tombe ou d’une ciste.

48N^o 5 – A 2 m du début de la galerie et à 1,75 m du sol est peinte une figure de 0,16 m de long faite de deux traits parallèles presque horizontaux recoupés par quatre traits courts et verticaux. La teinte du dessin est blanche (bistre pour R. Gérard qui parle aussi d’un dépôt jaune foncé dans les anfractuosités alors que la paroi est parfaitement lisse !).

49Le même auteur interprète ce signe comme une « structure » construite par l’homme avec du bois.

50N^o 6 – Au début de la galerie terminale, sur la même paroi et à 1,40 m du sol pour le plus bas d’entre eux, sont dessinés trois signes. Le premier est fait d’un trait vertical bifurqué aux deux extrémités et hérissé de deux autres traits. Un trait court et oblique surmonte le dessin. Le second dessin consiste en deux traits verticaux parallèles. Le trait droit est bifurqué dans le bas. Un éclat de la roche a sauté et emporté le haut des deux traits verticaux. Dans les documents Georgeot, cet endroit est celui des prélèvements d’échantillons de pigments. Le troisième signe est fait d’un trait vertical bifurqué dans le bas et hérissé de deux traits légèrement courbes. Les trois figures sont de teinte rouge‑brun.

51Les auteurs identifient ces trois figures à des personnages anthropomorphes. Les inventeurs de la cavité parlent de figures sur la paroi gauche, à 2,50 m du début de la galerie. Ces dessins nous semblent avoir été faits à la flamme d’une bougie. Nous les citons avec réserve.

52N^o 7 – Un carré de 0,14 m de côté. Du côté gauche partent deux traits parallèles et horizontaux. A droite de cette figure, on note cinq traits courts et alignés dont le premier est un peu plus petit que les autres.

53R. Gérard les dit de couleur bistre et y voit le plan sommaire d’une chambre funéraire et l’indication du nombre d’individus inhumés. A. Glory identifie le premier signe au plan d’une allée couverte et le second à une main.

2.1.5. Abri Dalger N^o 3 (Ollioules) (pl. II, 4)

2.1.5.1. Site (pl. X, A)

54Nom local : aucun.
Nom attribué par les inventeurs : abri sous roche Dalger (du nom du propriétaire et pour le distinguer de la grotte du même nom) ou abri Dalger n^o 3.
Plan directeur : Toulon ouest 1 au 1/25 000.
Altitude : 200 m environ.
Altitude au‑dessus du talweg : 140 m environ.
Voie dʼaccès : l’abri est juste en contrebas de la RD 20 qui va d’Ollioules au Gros Cerveau.
Rive du cours dʼeau : rive droite de la Reppe.
Inventeur : R. Gérard le 2 mai 1943.
Dimensions : 5 m de long et 4 m de profondeur.
Orientation : face au S.‑E.
Bibliographie : Gérard 1946‑47 ; Glory et alii 1948 ; Barge 1978.

55L’abri Dalger n^o 31 est un petit renfoncement de la roche dans la falaise méridionale du massif de la Ripelle. Il est peu profond et se termine par une fissure dont l’orifice est étroit. L’endroit est légèrement surélevé par rapport au pied de la falaise et exposé au soleil une bonne partie de la journée. Les parois sont de teinte orangée et la voûte est recouverte d’une altération noirâtre. Ni l’une, ni l’autre ne constituent un support lisse.

2.1.5.2. Peintures (pl. X, B et XI)

56N^o 1 – Sur la paroi de gauche, et à 1,20 m du sol, un trait de 0,30 m de long décrit plusieurs courbes. Autour de ce trait, quelques points indiquent l’extension initiale de la figure. R. Gérard parle d’une seconde figure au‑dessus de la première constituée d’un trait épais vertical et bifurqué à l’extrémité inférieure. La ligne sinueuse est rouge aux deux extrémités, blanche au milieu et le rouge est plus foncé au début du trait. Les inventeurs la disent brune.

57Ils interprètent l’ensemble comme un serpent se précipitant sur un oiseau en plein vol ou un serpent accompagné d’un personnage.

58N^o 2 – Sur la paroi de droite et de l’autre côté de la fissure, à 0,85 m du sol, le signe central a la forme d’un arc de 0,23 m de haut coupé par un trait horizontal dépassant vers la gauche. Au‑dessus et un peu déporté vers la gauche, un simple trait courbe épouse la forme arrondie de la roche. Les deux figures sont de teinte rouge foncé.

59Les inventeurs du site interprètent le premier dessin comme un arc dirigé contre le serpent de l’autre paroi. Ils sont partagés sur l’interprétation de la seconde figure, soit une massue, soit les vestiges d’un signe en forme de fer à cheval.

2.1.6. Grotte de la Béate du Destel (Evenos) (pl. II, 5)

2.1.6.1. Site (pl. XII)

60Nom local : grotte de la Béate du Destel (une femme y vivait au xvii^e s., dit la légende, en expiation de ses péchés). Certains provençalisent en Béato.
Nom attribué par les inventeurs : grotte Saint‑Estève (Saint‑Etienne en provençal), du vocable de la chapelle qui surplombe la grotte et de l’oratoire qui l’annonce. En fait, la grotte Saint‑Estève n^o 1 est la cavité située quelque 30 m plus à l’est.
Plan directeur : Toulon ouest 1 au 1/25 000.
Altitude : 130 m environ.
Altitude au‑dessus du talweg : 25 m environ.
Rive du cours d’eau : rive droite du Destel à 50 m en amont de son confluent avec la Reppe.
Inventeurs : J. Sanz‑Martinez, F. Dumas et A. Glory le 30 décembre 1943.
Dimensions : 40 m de long et 1 à 2 m de large.
Orientation : la première partie du couloir est orientée N.‑S., la partie terminale O.‑E. L’entrée est au S.
Bibliographie : Bottin 1896 ; Glory et alii 1948 ; Brun 1977 ; Barge 1978.

61Il s’agit d’un long couloir de 40 m descendant en pente uniforme et décrivant un angle de 90^o sur ses dix derniers mètres. L’entrée s’ouvre sur une pente accentuée qui descend vers le Destel. Le plafond est haut dans les premiers mètres et creusé de petites cavités et de fissures. Les parois du reste du couloir sont lisses et la voûte abaissée. La grotte est sèche sauf dans sa partie terminale. C’est également la zone d’un remplissage de terre rendue boueuse par le ruissellement. Les parois sont de teinte noire sur les premiers mètres du couloir (altération naturelle commune à de nombreuses cavités de la même région) et perdent cette couleur pour un orangé très marqué dans le fond de la grotte. On constate l’existence de taches de soufre sur une paroi à 6 m de l’entrée.

62La grotte a été prospectée de longue date. C. Bottin a découvert une base de flèche avec ailerons et pédoncule en silex, une hache polie en serpentine et des aiguilles (?) dans la partie terminale du couloir. Nous avons ramassé de nombreux fragments de silex noir dans la cavité parmi lesquels la partie distale d’une lamelle retouchée.

2.1.6.2. Peintures (pl. XII)

63Bien que nous ayons constaté à l’entrée l’existence de quelques traits de teinte rouge recouverts d’une altération noire mais visibles en lumière rasante, il nous est impossible d’y discerner les deux figures signalées par A. Glory.

64N^o 1 – Figure constituée d’un axe horizontal de 0,15 m de long d’où descendent cinq traits perpendiculaires et montent deux traits obliques.

65N^o 2 – Figure composée de deux lignes sinueuses dont la plus longue mesure 0,20 m et qui se coupent en leur milieu. Un point, peut‑être les vestiges d’une ligne plus longue, accompagne la figure située comme la première sur la paroi de droite.

66Les inventeurs parlent d’un capridé et d’un signe anthropomorphe.

67N^o 3 – A 6 m de l’entrée et à 1,80 m du sol, une protubérance de la paroi représente assez nettement une tête humaine. Un creux figure l’œil droit, deux sillons limitent le nez et deux autres contournent la bouche. Un point de teinte noire a intentionnellement servi à figurer l’œil gauche. L’ensemble de la saillie rocheuse est cerné par une ligne de même teinte.

2.1.6.3. Gravure

68Sur une tablette relativement lisse de la paroi gauche, à 4 m de l’entrée et à 1,30 m du sol, un trait sinueux de 0,64 m de long, bifurqué à chaque extrémité, est gravé dans la roche. Une coulée stalagmitique recouvre le trait en son milieu et sur 0,10 m de longueur. Une série de petites taches noires près de l’extrémité gauche du trait pourraient être les vestiges d’une peinture destinée à compléter la ligne gravée.

69A. Glory parle de la courbe dorsale d’un animal.

2.1.7. Grotte Monier (Evenos) (pl. II, 6)

2.1.7.1. Site (pl. XIII, A)

70Nom local : grotte du Portique en raison de l’arche rocheuse qui domine le Destel à la sortie de la grotte.
Nom attribué par les inventeurs : grotte Monier ou grotte du Grand Monier.
Plan directeur : Toulon ouest 2 au 1/25 000.
Altitude : 100 m environ.
Altitude au‑dessus du talweg : 30 m.
Voie dʼaccès : juste au‑dessus du sentier qui longe le Destel.
Rive du cours dʼeau : rive gauche du Destel à 100 m de son confluent avec la Reppe.
Inventeur : J. Sanz‑Martinez le 14 février 1943.
Dimensions : 13 m de long et 1,30 m de large en entrée, 1,50 m de large en sortie.
Orientation : couloir coudé orienté N.‑S. puis N.‑O./S.‑E. L’entrée est au S.
Bibliographie : Glory et alii 1948 ; Layet 1959 ; Courtin 1974 ; Barge 1978.

71La grotte s’ouvre à mi‑pente d’un éboulis au‑dessous des gigantesques rochers du Château du Diable. C’est un petit couloir coudé dont le plafond s’abaisse progressivement de 1,80 m à l’entrée à 0,80 m à l’autre extrémité. Cette dernière débouche sur une petite esplanade en plein air, horizontale sur les deux premiers mètres puis en pente sur 9 m. Cette esplanade se dirige vers le nord et se termine en une falaise au‑dessous d’un grand portique creusé dans le calcaire gris par les agents d’érosion.

72La roche percée par la galerie est très fissurée et parcourue par des failles longues et verticales qui laissent s’infiltrer les eaux de pluie. Des traînées de calcite parcourent les parois qui de ce fait sont rarement lisses. Une fissure qui prend naissance derrière une banquette naturelle au niveau du coude du couloir débouche en bas de la falaise qui abrite la grotte. Le sol est aujourd’hui formé de brèche jaune. Deux couches recouvraient celle‑ci jusqu’en 1943, date à laquelle A. Glory, P. Georgeot et F. Dumas ont fouillé la grotte. Nous avons effectué une intervention dans cette grotte en février 1983.

73La couche intermédiaire (ou 2), épaisse de 0,20 m à 0,70 m, a restitué en 1943 des lames et éléments de lamelles, des armatures tranchantes, des pointes de flèches et des extrémités de grattoirs, deux nuclei en silex noir, une petite hache polie, divers polissoirs et galets polis, des éléments de parure tels que canine de renard et incisive de rongeur perforées, dentales, clovisse (sans autre précision), perles en ambre, en cuivre ou en pâte vitreuse, quelques fragments de cuivre, une centaine de tessons céramiques dont deux ornés, des coquillages marins, des fragments osseux animaux et humains, un fragment de sifflet (?) en os, une plaquette de schiste gravée et un galet de schiste sculpté. Nos travaux personnels ont donné 17 éléments lithiques dont une flèche tranchante, 221 tessons céramiques dont plusieurs décorés, 315 fragments osseux et 45 dents humaines, 3 coquillages marins et 9 morceaux d’ocre.

2.1.7.2. Peintures (pl. XIII, XIV, XV)

74N^o 1 – A 1,70 m de l’entrée et à 1,60 m du sol, sur la paroi ouest et dans un petit renfoncement aux parois lisses et plus claires que le reste de la cavité, on voit un signe losangique, barré par un trait axial vertical bifurqué dans le bas en deux lignes qui affectent les mêmes orientations que les côtés du losange, et coiffé par deux traits courts horizontaux et parallèles. Ce dessin est de teinte rouge foncé.

75Les inventeurs l’interprètent comme une figure anthropomorphe.

76N^o 2 – A 3,70 m de l’entrée, sur le plafond et dans l’axe du couloir, un trait courbe long de 0,05 m surmonte trois traits plus courts rectilignes. Un espace vide entre les deux séries de traits est occupé par une coulée stalagmitique. La peinture est rouge clair.

77A. Glory relie les traits à un personnage à tête circulaire.

78N^o 3 – Face à l’entrée, à 2,80 m de celle‑ci et à 1,10 m du sol, en partie recouvert de fins cristaux de calcite, un trait vertical de 0,09 m de long est prolongé dans le bas par trois traits divergents et courts. Le trait axial pourrait être doublé. La teinte de cette peinture est le rouge clair.

79Les inventeurs et fouilleurs précédents n’avaient pas remarqué cette figure.

80N^o 4 – A 6 m de l’entrée, sur un petit rebord rocheux qui devait être au ras du sol avant les fouilles de 1943, un trait pâle, oblique, est tout ce qui reste d’une figure losangique publiée par A. Glory. Dans les documents Georgeot, le dessin est représenté en sens inverse. Il s’agit d’un losange barré de lignes diagonales, la ligne verticale dépassant le losange en haut et en bas. Un trait court coiffe l’ensemble. La teinte est qualifiée de blanc‑rosé.

2.1.8. Grotte du Pin (Ollioules) (pl. II, 7)

2.1.8.1. Site (pl. XVI, B)

81Nom local : grotte du Pin.
Nom attribué par les inventeurs : le même.
Plan directeur : Toulon ouest 2 au 1/25 000.
Altitude : 160 m environ.
Altitude au‑dessus du talweg : 60 m environ.
Voie d’accès : au‑dessus du sentier qui va du Destel à la Courtine et au Croupatier.
Rive du cours dʼeau : rive gauche de la Reppe.
Inventeur : F. Dumas le 10 mars 1943.
Dimensions : 4 m de long et 1,20 m de large à l’ouverture.
Orientation : N.‑O./S.‑E ; l’ouverture est au S.‑E.
Bibliographie : Glory et a///1948 ; Barge 1978.

82C’est une petite cavité qui s’ouvre en milieu de falaise dans la Barre du Taillan, une barre rocheuse qui descend vers l’ouest et vers la Reppe. Très étroite, cette faille va en s’amenuisant vers le fond et affecte un léger pendage dans ce sens. Les parois sont de teinte grise à orangée sauf la voûte et le fond de la cavité qui sont, noirâtres.

83Le sol est actuellement constitué par la roche nue mais J. Sanz‑Martinez a fouillé un remplissage contenant des ossements appartenant à une femme de trente ans et à un enfant de moins de dix ans. Une perle cylindrique en os, un tesson de poterie grisâtre, deux nuclei de silex noir, trois éclats de silex et quatre fines lamelles accompagnaient ces restes humains.

2.1.8.2. Peinture (pl. XVI, A)

84A 1,50 m de l’entrée, sur la paroi de gauche et à 0,50 m du socle rocheux, on distingue avec peine quelques traits discontinus, certains perpendiculaires entre eux. La teinte de ces traits est le blanc.

85Il n’est donné aucun avis sur cette figure très dégradée.

2.1.9. Grotte dumas (Ollioules) (pl. II, 8)

2.1.9.1. Site (pl. XVII, A)

86Nom local : inconnu.
Nom attribué par les inventeurs : grotte Dumas.
Plan directeur : Toulon ouest 2 au 1/25 000.
Altitude : 160 m environ.
Altitude au‑dessus du talweg : 60 m environ.
Voie dʼaccès : au‑dessus du sentier qui va du Destel à la Courtine et au Croupatier.
Rive du cours dʼeau : rive gauche de la Reppe.
Inventeur : F. Dumas le 10 mars 1943.
Dimensions : ce devait être à l’origine une cavité de 3 m x 4 m environ.
Orientation : ouverture au S.‑E.
Bibliographie : Glory et alii 1948 ; Barge 1978.

87La grotte Dumas s’est effondrée jadis et un éboulis de plus de 5 m de puissance existait avant notre intervention (juin 1983), de 2 m de puissance aujourd’hui. L’entrée, 6 m au‑dessus du pied de la falaise, est presque totalement obstruée par un bloc de 2 m de long. La voûte a totalement disparu.

88Nous n’avons pu déblayer la grotte dans sa totalité et avons cherché à dégager les parois et une zone nous permettant d’effectuer un sondage. Il n’a été possible de dégager que les parois nord et est, les autres étant orientées vers un à‑pic. Nous avons mis au jour dans l’angle nord une courte stratigraphie qui nous permet d’affirmer que la grotte Dumas n’a pas été utilisée à d’autres fins que picturales. Il faut signaler la présence d’un amas de sept galets de rivière, étrangers à l’éboulis, sous la peinture principale : des galets apportés par l’homme.

2.1.9.2. Peinture (pl. XVII, B)

89Au‑dessus de l’entrée et dans un creux aménagé par la disparition d’un éclat de roche, une figure de 0,28 m de haut est légèrement oblique. Un cercle diamétralement divisé en deux renferme deux points. Une ligné incurvée souligne le cercle. Une autre ligne part du haut de la figure, épouse la courbe du cercle et descend verticalement. Une ligne perpendiculaire la rejoint en son milieu. Au bas de la composition on observe deux taches épaisses et indéfinissables. La teinte de cette peinture est le blanc tirant parfois légèrement sur l’orangé. L’aspect du pigment est pulvérulent. La partie droite de la figure est plus endommagée que sur le relevé de A. Glory.

90Les auteurs assimilent cette figure aux idoles gravées sur les statues‑menhirs.

91Quelques traits et points sont peints à gauche de la figure. Ils sont blancs pour la plupart mais on en note un partiellement gris et deux autres rougeâtres.

2.1.10. Abri du Taillan (Ollioules) (pl. II, 9)

2.1.10.1. Site (pl. XVII, D)

92Nom local : aucun.
Nom attribué par les inventeurs : abri du Taillan.
Plan directeur : Toulon ouest 2 au 1/25 000.
Altitude : 165 m environ.
Altitude au‑dessus du talweg : 65 m environ.
Voie d’accès : dans un passage étroit au‑dessus du sentier qui va du Destel à la Courtine et au Croupatier.
Rive du cours dʼeau : rive gauche de la Reppe.
Inventeur : Ph. Hameau le 21 mars 1983.
Dimension : 2 m de profondeur.
Orientation : ouvert au S.‑E.
Bibliographie : néant.

93A 10 m de la grotte Dumas, dans une faille escarpée qui monte jusqu’au sommet de la Barre du Taillan, la voûte d’une petite fissure a aménagé un abri de faibles dimensions. Les parois sont lisses, de teinte orangée du côté N.‑E. et grise en face. Le remplissage entre les deux parois résulte de leur dégradation.

2.1.10.2. Peinture (pl. XVII, C)

94Sur la paroi orangée et au milieu de l’abri, nous avons constaté l’existence d’un trait vertical de teinte orange, parfois blanche. L’ensemble mesure 0,38 m de long. Le trait est coupé en cinq segments.

2.1.11. Grotte Chelo (Ollioules) (pl. II, 10)

2.1.11.1. Site (pl. XVIII, A)

95Nom local : grotte Chelo ou Schello.
Nom attribué par les inventeurs : le même.
Plan directeur : Toulon ouest 2 au 1/25 000.
Altitude : 400 m environ.
Voie dʼaccès : un sentier conduit à cette grotte depuis la Barre du Taillan, ou depuis la Courtine.
Rive du cours dʼeau : néant.
Inventeur : J. Sanz‑Martinez en novembre 1943.
Dimension : 45 m de long entre les deux entrées.
Orientation : les deux ouvertures sont orientées au S. La partie centrale du couloir est orientée N.‑O./S.‑E.
Bibliographie : Glory et alii 1948 ; Benoit 1955 ; Barge 1978.

96La grotte s’ouvre au bas de l’une des falaises qui forment la partie occidentale du massif du Croupatier. Ses deux entrées se voient de loin lorsque l’on arrive à hauteur de lʼoppidum de la Courtine. La tradition veut que des deux ouvertures la plus méridionale soit l’entrée.

97Il s’agit d’un long couloir coudé en deux endroits. Le porche d’entrée mesure 4 m de haut au maximum mais le sol accidenté et en pente réduit rapidement la hauteur de la galerie de 1,80 m à 1,50 m. Dans la partie médiane du couloir, la voûte s’abaisse jusqu’à 0,40 m du sol. L’extrémité offre un aspect similaire à l’entrée quoique moins haute et en pente plus douce, Un remplissage de terre occupe la partie médiane de la galerie, sur une puissance supérieure au mètre si l’on en juge par certains sondages clandestins. Aux deux extrémités, le sol est à nu et la roche parfaitement lisse. Les parois elles‑mêmes présentent des arêtes émoussées. Leur couleur est l’orangé aux deux ouvertures et le noir au milieu du couloir, là où se trouve le remplissage argileux. La grotte Chelo est actuellement une cavité sèche et soumise par sa configuration à un courant d’air permanent. Quelques fissures proches de l’entrée témoignent d’un réseau de galeries souterraines dans la même falaise.

2.1.11.2. Peintures (pl. XVIII, XIX, XX)

98N^o 1 – A 10 m de l’entrée et dans un creux de la voûte de 0,31 m de long et 0,17 m de large pour une profondeur. maximale de 0,06 m, on distingue très nettement la représentation d’une tête. Les contours de celle‑ci sont les bords de la cavité soulignés de rouge. Les yeux sont larges, le nez est fait d’une ligne brisée. La bouche agrandie est ouverte sur les dents. Huit traits verticaux parallèles figurent une barbe. Pour occuper toute la cavité, la tête est couverte par une coiffe triangulaire.

99Les inventeurs nomment cette peinture « la tête grimaçante ». Ils distinguent cinq traits courts à droite de cette figure et les assimilent à une main levée ; nous n’avons pas de représentation nette, au milieu de nombreux graffiti modernes, qui soit attribuable à cette « main ».

100N^o 2 – Sur la paroi de droite, à 14 m de l’entrée et à 1,10 m du sol, dans une zone plus claire que le reste de la grotte, a été peinte une figure de 0,68 m de haut. Il s’agit d’un grand trait vertical bifurqué à sa base de façon que les deux branches décrivent un ovale hérissé d’une dizaine de traits courts et rayonnants. Le milieu de l’axe vertical sert de diamètre à un second ovale. L’extrémité supérieure se termine en fourche à trois dents. Quelques points et traits disséminés autour de cette figure sont peut‑être les traces d’une extension initiale de cette représentation. La peinture est de teinte noire. Elle semble presque pâteuse. Le dessin a été gratté récemment. A 0,25 m sur la droite, un petit trait vertical de 0,15 m de long, coupé deux fois par deux paires d’appendices tournés vers le bas et accompagné d’un point, présente deux teintes, blanche et orange.

101Il s’agit pour les inventeurs de deux sujets, l’un mâle et l’autre femelle.

102N^o 3 – En face et à 1,60 m du sol, un axe oblique de 0,23 m de long est bifurqué à sa base. Deux branches incurvées et trois paires d’appendices relevés s’en écartent. A. Glory parle d’une extension de la figure surmontée de trois courtes barres horizontales. A sa droite on distingue une portion de cercle coupé en son milieu. A. Glory cite un cercle barré d’un axe vertical qui se termine en trois branches et est coupé par deux lignes perpendiculaires dans sa partie supérieure. Ces deux figures, plus ou moins recouvertes par l’altération noire de la paroi, sont de teinte brun‑rouge.

103Il s’agirait encore pour leurs inventeurs de deux sujets, l’un mâle et l’autre femelle.

104N^o 4 – Les mêmes auteurs parlent d’une cavité sur la gauche, cernée d’un liseré rouge et évoquant une vulve. Plusieurs anfractuosités portent une ligne qui les cerne mais dont la teinte est nettement noire. La couleur a‑t‑elle viré ?

2.2. Vallée du haut Carami (pl. XXI)

2.2.1. Présentation

« Cette excursion est des plus agréables en suivant la rivière dont les eaux vives, peuplées de truites et surtout dʼécrevisses, coulent au milieu dʼune végétation vigoureuse et des plus variées, où les cornouilles piquent leur note vive sur le vert sombre des massifs. »
H. de Gérin‑Ricard, 1904

105Le Carami (ou Caramy), autrefois affluent de l’Argens, prend sa source à Mazaugues et se jette aujourd’hui dans le lac artificiel de Carcès. Dans les deux premiers kilomètres de son cours, il traverse successivement des terres cultivables autour de la commune de Mazaugues puis les terres stériles creusées de lapiez de ruissellement de la Crau de Sarrazin et de la Caire de Piourian. Au moment où il traverse le front de bauxite long de 22 km, il s’enfonce dans une gorge étroite sur 5 km de son cours. Ce sont d’abord les calcaires du Portlandien supérieur puis les dolomies du Portlandien inférieur. C’est dans ces dernières que s’ouvrent les cavités ornées en aval de la source de la Figuière, point de départ d’un canal de dérivation qu’on attribue ordinairement à l’époque romaine.

106Les barres de rochers de la rive gauche, les plus importantes, montent régulièrement en direction du plateau, dit de Saint‑Probace, qui est tapissé d’un sable dolomitique blanc. Les seuls aménagements agricoles visibles sont situés en aval du Pont Romain, après les barres rocheuses occidentales, outre quelques murs de soutènement autour de la ferme Rimbert. Le couvert forestier est dense. Le Carami a un débit d’étiage de 500 litres / seconde mais peut passer à 7 000 litres / seconde en janvier et février. Les crues sont fréquentes et le Carami peut déborder dans les terres basses de Rimbert.

107La vallée du Bonheur, adjacente à la première et située à l’ouest du plateau de Saint‑Probace, est plus large. Elle est irriguée par intermittence par un ruisseau né de la source vauclusienne du Jardinier. Elle est cultivée depuis la source jusqu’à la plaine de Tourves‑Brignoles. C’est dans la partie amont que se détache une double barre de rochers qui progresse en direction de la chapelle qui a donné son nom au plateau.

2.2.2. Abri Bernard (Tourves) (pl. XXI, 1)

2.2.2.1. Site (pl. XXII, A)

108Nom local : sans doute aucun.
Nom attribué par les inventeurs : abri Bernard.
Plan directeur : Brignoles ouest 6 au 1/25 000.
Altitude : 400 m environ.
Altitude au‑dessus du talweg : 35 m environ.
Voie dʼaccès : au fond de la vallée du Bonheur, commence un sentier qui rejoint le plateau de Saint‑Probace par le sud.
Rive du cours d’eau : un peu en amont du Bonheur, rive gauche.
Inventeurs : A. Glory, H. Neukirch et P. Georgeot le 22 juillet 1944.
Dimensions : 8 m de long et 2 m de large.
Bibliographie : Glory et alii 1944 ; Glory et alii 1948 ; D’Anna 1980.

109Deux barres calcaires partent du fond du talweg où sourd la fontaine du Jardinier et remontent avec une inclinaison de 25^o environ en direction du plateau de Saint‑Probace au niveau de l’enceinte de Candoux, L’abri Bernard s’ouvre dans la barre inférieure, presque au début de celle‑ci. A cet endroit l’érosion a dégagé une corniche surbaissée, à 1 m du sol et profonde de 2 m au maximum. Quelques blocs tombés au pied de la falaise aménagent une petite cavité qui se poursuit dans la masse du calcaire par une fissure étroite à l’entrée puis évasée. La roche est blanche, très lisse et sans le moindre accident. Le sol est un remplissage d’humus mêlé de petits blocs. Du côté S.‑ O., un alignement de quelques pierres pourrait être le vestige d’un aménagement récent delà cavité par l’homme.

2.2.2.2 Peinture (pl. XXII, B, C)

110Le dessin a été exécuté au plafond de l’abri, à peu près à la moitié de la longueur de celui‑ci. Il n’aurait pu être figuré sur la paroi du fond, très réduite. On le distingue assez malaisément, d’autant que seule une partie de l’ensemble décrit par A. Glory existe encore. Il s’agit de deux traits larges, non parallèles et légèrement incurvés à l’extrémité supérieure. A. Glory les fait se rejoindre en un cercle qui donne à l’ensemble la forme d’un fer à cheval légèrement rétréci dans sa partie médiane. Le dessin mesurait dans sa totalité 0,32 m de long et 0,18 m de large. Le trait est d’une teinte rouge à brun.

111L’interprétation habituelle est qu’il s’agit de la silhouette d’une tête posée sur un long cou.

2.2.3. Grotte des Cabro (Tourves) (pl. XXI, 2)

2.2.3.1. Site (pl. XXIII, B)

112Nom local : grotte des (dei) Cabro, c’est‑à‑dire des chèvres.
Nom attribué par les inventeurs : grotte Sanz. Le nom est marqué sur le plafond de la grotte mais les différents rapports mentionnent cette cavité sous son nom local.
Plan directeur : Cuers ouest 2 au 1/25 000.
Altitude : 320 m environ.
Altitude au‑dessus du talweg : 25 m environ.
Voie dʼaccès : la grotte est facile à trouver à partir du chemin qui longe le Carami mais aucun sentier n’y monte directement.
Rive du cours dʼeau : rive gauche du Carami.
Inventeurs : H. Neukirch la découvrit en mars et A. Glory y vit des figures le 8 août 1943.
Dimensions : 6 m x 6 m environ.
Orientation : N.‑O./S.‑E. avec l’ouverture au S.‑E.
Bibliographie : Glory et alii 1944 ; Glory et alii 1948 ; Lantier 1946 ; Barge 1978.

113La grotte s’ouvre dans une barre de rochers qui descend presque jusqu’à la rivière, au niveau du canal de dérivation qui suit le cours du Carami depuis la source de la Figuière. Le calcaire à cet endroit est gris. La cavité est un grand porche. Le sol est constitué d’un remplissage supérieur aux 40 cm du sondage pratiqué par A. Glory, sondage encore visible. A cause de ses dimensions restreintes (0,40 m de profondeur et 0,15 m de diamètre) qui le font plutôt ressembler à un trou de poteau, nous avons tenu à effectuer une vérification sur ce site. Nous n’avons trouvé pour tout témoin préhistorique qu’un fragment proximal de lamelle en silex.

114Il reste une banquette de concrétions dans la partie la plus enfoncée de la cavité. Celle‑ci a donc été jadis très humide et les parois sont effectivement presque totalement couvertes de petites concrétions qui rendent malaisée toute action picturale. Dans le fond de la grotte et à 1 m du sol actuel, s’ouvre une fissure de 0,40 m de large sur plus de 2 m de long. Les inventeurs disent l’avoir trouvée remplie de terre charbonneuse ; ils ont vidé cette fissure tout en laissant quelques vestiges du remplissage. Cette terre était stérile et nous‑même n’avons rien trouvé en achevant de la tamiser.

2.2.3.2. Peintures (pl. XXIII, A, C)

115N^o 1 – La peinture est tracée sur une partie lisse de la paroi, quelques dizaines de centimètres avant la fissure terminale. Le dessin est difficilement discernable à l’exception du trait horizontal le plus marqué. La localisation est facile à déterminer, à cause d’une grande tache blanche naturelle. Il s’agit d’un cercle de 0,13 m de diamètre à l’intérieur duquel sont peints trois points. De ce cercle partent, sur sa droite, quatre traits dont l’un affecte le même arrondi. A 5 cm à droite du cercle part un trait horizontal de 0,12 m de long. Deux points surmontent la figure et un troisième est placé en dessous. L’ensemble du dessin est situé entre 0,75 m et 1 m au‑dessus du sol. La teinte du trait se rapproche du brun‑orangé.

116Les grandes différences entre nos relevés et ceux de 1943 sont l’orientation de la figure que A. Glory présente tournée de 90^o par rapport à la réalité, l’absence de deux points supérieurs et les tailles moindres du trait horizontal et du trait qui souligne le cercle.

117Les inventeurs parlent de similitude entre cette figure et les statues‑menhirs languedociennes.

118N^o 2 – La figure est à l’aplomb du porche et de ce fait exposée aux intempéries. Pâle sur un fond plus accidenté que la première, elle est difficile à discerner. Un trait forme un angle droit en deux branches rectilignes de 0,10 m de long. Trois points surmontent la branche verticale, un trait oblique et un point la doublent sur la gauche. L’ensemble est situé à 1,40 m du sol environ. La peinture est de teinte rouge.

119L’inventeur de cette peinture la représente tournée de 45^o par rapport à sa position réelle. Les trois points supérieurs sont reliés en un cercle et la barre oblique devient un triangle rattaché à la barre verticale.

120Aucune interprétation n’est proposée.

2.2.4. Trou des Deux Amis (Tourves) (pl. XXI, 3)

2.2.4.1. Site (pl. XXIV, A)

121Nom local : sans doute aucun.
Nom attribué par les inventeurs : trou des Deux Amis.
Plan directeur : Cuers ouest 2 au 1/25 000.
Altitude : 315 m environ.
Altitude au‑dessus du talweg : 20 m environ.
Voie d’accès : un léger sentier commence à se former à partir de la grotte des Cabro.
Rive du cours dʼeau : rive gauche du Carami.
Inventeur : J. Sanz‑Martinez en juin 1941.
Dimensions : 1,20 m de profondeur et 2 m de large.
Orientation : ouverture au S.‑E.
Bibliographie : Glory et alii 1944 ; Glory et alii 1948 ; Barge 1978.

122Il s’agit d’un simple renfoncement dans le rocher à 2 m du trou Nicole et à 8 m de la grotte Alain. Alors que le rocher alentour est gris, les parois de cette anfractuosité sont légèrement orangées. Elles sont relativement rugueuses. La terre qui tapisse la cavité n’est qu’un remplissage humique.

2.2.4.2. Peintures (pl. XXIV, B)

123Sur la paroi de gauche on distingue un grand crochet ouvert à droite et vaguement losangique, continué par un trait oblique. Les contours de la figure suivent ceux d’une protubérance de la paroi. Le trait est large. A sa droite, quelques traces rouges évoquent l’emplacement d’une seconde peinture que A. Glory dit semblable à la première et en forme de fer à cheval. Nous voyons plutôt deux figures différentes et peu discernables.

124Les inventeurs interprètent ces figures comme des variations stylisées de l’idole représentée dans d’autres grottes.

2.2.5. Trou Nicole (Tourves) (pl. XXI, 4)

2.2.5.1. Site (pl. XXIV, C)

125Nom local : inconnu.
Nom attribué par les inventeurs : trou Nicole.
Plan directeur : Cuers ouest 2 au 1/25 000.
Altitude : 315 m environ.
Altitude au‑dessus du talweg : 20 m environ.
Voie dʼaccès: même sentier bien sûr que pour la cavité précédente
Rive du cours d’eau : rive gauche du Carami.
Inventeur : J. Sanz‑Martinez en juin 1941.
Dimensions : 6 m de long dont une fissure de 1,70 m de long.
Orientation : N.‑O./S.‑E. avec une fissure orientée N.‑S. L’ouverture est au S.‑E.
Bibliographie : Glory et alii 1944 ; Glory et alii 1948 ; Barge 1978.

126La cavité s’ouvre dans la même barre de rochers que le trou des Deux Amis et à 2 m de celui‑ci. Elle s’enfonce dans le sens longitudinal de la barre. La roche est légèrement orangée à l’intérieur de la cavité. Il s’agit d’une étroite fissure dans laquelle une personne s’engage difficilement. Au bout de 4 m, le boyau se rétrécit tout à fait et le sol remonte légèrement. Dans le plafond s’ouvre une petite fissure qui débouche sur le couloir 1,50 m plus loin. Cette fissure mesure à l’entrée une trentaine de centimètres de côté puis va en s’amenuisant un peu. Dans ce creux, la roche est parcourue de plusieurs veines de roche plus sombre. Il n’y a aucun remplissage dans cette grotte,

2.2.5.2. Peinture (pl. XXIV, D)

127Le dessin est peint à l’entrée de la fissure supérieure. Il passe sur une veine plus sombre de la roche et se trouve en partie masqué par des taches noires. La peinture est difficile à voir du fait de sa situation dans un creux et de la présence de ces taches. On la distingue mieux à la lampe, le corps de l’observateur masquant alors le passage de la lumière du jour. Il s’agit d’une ligne mince de 0,13 m de long tracée dans le sens de la fissure, surmontée d’un cercle et barrée de trois traits courts perpendiculaires. Une ligne incurvée double le cercle. La teinte du trait se rapproche du brun orangé. De toute évidence, l’artiste pouvait à peine voir ce qu’il peignait lorsqu’il avait le bras engagé dans la fissure.

128Les auteurs l’interprètent comme une figure anthropomorphe de sexe masculin.

2.2.6. Grotte Alain (Tourves) (pl. XXI, 5)

2.2.6.1. Site (pl. XXV, B)

129Nom local : grotte de la Figuière du nom de la source du quartier.
Nom attribué par les inventeurs : grotte Alain.
Plan directeur : Cuers ouest 2 au 1/25 000.
Altitude : 315 m environ.
Altitude au‑dessus du talweg : 20 m environ.
Voie dʼaccès : même sentier que les deux cavités précédentes
Rive du cours dʼeau ; rive gauche du Carami.
Inventeur : H. Neukirch en avril 1941.
Dimensions : 2,50 m de large et 3 m de long.
Orientation : l’entrée est au N.‑E.
Bibliographie : Glory ef alii 1944 ; Glory et alii 1948 ; Courtin 1974 ; Barge 1978.

130C’est une petite cavité basse et peu profonde, assez bien éclairée pourtant de nos jours. Elle s’ouvre à 8 m du trou Nicole et presque dans le front d’une falaise orientée O.‑E. Elle a été probablement très humide autrefois au point que des stalactites et diverses concrétions rehaussent le sol et la voûte et sillonnent les parois. De nombreuses fissures s’enfoncent dans l’épaisseur du rocher. L’humidité a favorisé la croissance des mousses qui ont donné une teinte verte ou grise aux parois. Le sommet de la couche archéologique a laissé une trace sombre sur la paroi, au‑dessus d’une roche plus claire.

131Les fouilles ont eu lieu en juin 1943 (inscription sur la paroi de la grotte) ou en 1941 (d’après Glory 1948). Les inventeurs H. Neukirch et J. Sanz‑Martinez disent avoir ôté un muret de pierres sèches composé de pierres plates, dont il reste un témoin posé de chant en parement extérieur soutenu par un remplage de petits moellons par derrière.

132Le remplissage avait une puissance de 0,10 m à 0,40 m et contenait, si l’on en croit les auteurs, les restes anthropologiques de 26 adultes et 6 enfants. A ceux‑ci étaient associés 8 armatures de flèches en silex, une plaque de calcaire perforée de 0,04 m de côté portant des traces de colorant, 2 perles en bauxite et 1 perle en test de coquillage, 2 poinçons en os et 2 morceaux de galets de bauxite. La céramique se réduit à une vingtaine de tessons atypiques dont un exemplaire présente le profil d’un vase non orné de 0,14 m de diamètre.

2.2.6.2. Peintures (pl. XXV, A, C)

133N^o 1 – Elle est figurée à hauteur d’yeux, à 1,60 m du socle rocheux et au‑dessus de l’entrée, légèrement déportée par rapport à l’axe de celle‑ci. Le trait est bien net sur la paroi blanche à cet endroit. Une coulée stalagmitique noire borde le dessin sur la droite sans le toucher (la peinture lui est très certainement antérieure). Un sillon de la roche coupe le trait central. Il s’agit d’un ovale de 0,20 m de diamètre dans son plus grand axe que borde un second trait incurvé. Un trait horizontal, plus épais à droite et coupé par deux tangentes, s’inscrit dans l’ovale. Vingt‑quatre points accompagnent cette figure (28 selon Glory 1948 qui n’en représente que 23) ; 8 au‑dessus du trait horizontal, 4 en dessous, 9 au‑dessus de l’ovale et 3 à gauche de celui‑ci. Ces derniers sont accompagnés par un trait court et horizontal qui pourrait être la réunion de deux points (?). Le trait est de teinte rouge.

134Les auteurs appellent cette figure « l’homme couché ».

135N^o 2 – A 0,60 m à gauche de la première figure et à 0,50 m du sol brusquement rehaussé, deux signes en forme de fer à cheval ont tous deux une hauteur de 0,10 m. La moitié du signe de droite est recouvert par une pellicule cristalline qui n’empêche pas de le discerner. Cinq points, disposés deux à gauche, un au centre et deux à droite, sont peints au‑dessous des fers à cheval. La teinte de ces signes est le rose pâle.

136Il s’agit pour les auteurs précédents de l’idole funéraire.

2.2.7. Grotte Neukirch (Tourves) (pl. XXI, 6)

2.2.7.1. Site (pl. XXVI, A)

137Nom local : sans doute aucun.
Nom attribué par les inventeurs : grotte Neukirch, du nom du pharmacien de Tourves qui a découvert les sites ornés du haut Carami.
Plan directeur : Brignoles ouest 5 au 1/25 000.
Altitude : 320 m environ.
Altitude au‑dessus du talweg : 30 m environ.
Voie dʼaccès : aucune. La grotte est difficile à trouver car elle ne s’inscrit pas dans une barre de rochers.
Rive du cours dʼeau : rive gauche du Carami.
Inventeur : A. Glory le 8 août 1943 (date déduite car l’auteur ne nomme pas la cavité prospectée ce jour‑là).
Dimensions : 2,80 m x 2,50 m.
Orientation : O.‑E. avec l’entrée à l’E.
Bibliographie : Glory et alii 1944 ; Glory et alii 1948 ; D’Anna 1980.

138La grotte s’ouvre dans le front d’un affleurement de calcaire gris. Le sol s’abaisse brusquement à 1 m de l’entrée et forme un recoin qui va en s’amenuisant vers le S.‑E. Cette partie de la grotte est tapissée d’une terre rouge dans laquelle les inventeurs ont pratiqué un son dage dont le résultat a été négatif. Les parois sont grises ou blanches mais le sol du porche est nettement orangé. La roche est rarement lisse sauf à l’entrée. Elle est hérissée de concrétions ou parcourue de petits sillons. Une fissure part du sommet du plafond et rejoint la crête de l’émergence du rocher (lapiez). Une seconde fissure au fond de la grotte plonge dans l’épaisseur du rocher. Devant l’entrée nous avons trouvé cinq petits morceaux d’ocre jaune apparemment non utilisés, mais rapportés.

2.2.7.2. Peintures (pl. XXVI, B, C)

139N^o 1 – Au départ delà fissure montante, à 1,80 m du sol et à un endroit où la paroi est parcourue de sillons et barrée par une veine de calcite, une petite croix aux branches obliques, de 0,08 m de développement, est accompagnée d’un point. Le trait est brun et segmenté par les accidents de la roche.

140Les auteurs parlent d’une stylisation théomorphe autrefois plus complète.

141N^o 2 – Dans la fissure terminale et par l’une des ouvertures de celle‑ci, on distingue, figuré de biais, un demi‑cercle de 0,08 m de diamètre enfermant deux points et hérissé de quatre traits rayonnants. A l’origine, le demi‑cercle surmontait un trait axial vertical coupé par un trait oblique. La peinture est de teinte rouge foncé.

142Les auteurs pensent que l’orifice de la fissure a été anciennement agrandi et usé « par des attouchements anciens ». Ils qualifient la figure de symbole solaire anthropomorphisé. Il est impossible de voir le signe comme le montre la photo – probablement retouchée – faite par A. Glory (1948).

2.2.8. Abri Hillaire (Tourves) (pl. XXI, 7)

2.2.8.1. Site (pl. XXVII, B)

143Nom local : sans doute aucun.
Nom attribué par les inventeurs : abri Hillaire (ou Hilaire) du nom d’un indigent qui s’était installé dans les parages de la ferme Rimbert au moment de la découverte des peintures du haut Carami.
Plan directeur : Brignoles ouest 5 au 1/25 000.
Altitude : 340 m environ.
Altitude au‑dessus du talweg : 45 m environ.
Voie d’accès : aucune. L’abri est difficile à trouver car il ne s’inscrit pas dans une barre de rochers. Il est à mi‑chemin entre la grotte Neukirch et la grotte Chuchy.
Rive du cours dʼeau : rive gauche du Carami.
Inventeur : J. Sanz‑Martinez en juin 1941.
Dimensions : 1,80 m x 1,20 m.
Orientation : ouverture à l’O.
Bibliographie : Glory et alii 1944 ; Glory et alii 1948 ; D’Anna 1980.

144Dans un affleurement de calcaire gris, un renfoncement se poursuit par une fissure très étroite surélevée de 0,80 m par rapport au sol. Celui‑ci est constitué de l’humus environnant. Le renfoncement est d’une teinte nettement orangée par rapport au reste du rocher. Une altération noire couvre la voûte et le fond de la fissure. Les parois ne sont pas lisses sauf du côté droit de la fissure et à partir d’une hauteur de 0,50 m par rapport au sol.

2.2.8.2. Peintures (pl. XXVII, A)

145N^o 1 – A l’entrée de la fissure et du côté gauche, presque masqué par un voile noirâtre, on distingue un cercle de 0,07 m de diamètre surmonté par un trait vertical de 0,08 m de long. A. Glory a vu un axe plus long et traversé de trois traits horizontaux et a noté deux traits courts à gauche du cercle. Ceux‑ci ont disparu. A droite de cette figure, un trait curviligne se détache sur un fond de paroi claire à l’intérieur de la fissure. La teinte des traits est un rouge foncé.

146N^o 2 – A droite de la fissure, en face des figures précédentes, un signe de 0,08 m de développement a la forme approximative d’un A aux barres allongées. Il est surmonté d’un point d’après le relevé de A. Glory (19.48). A sa gauche un trait vertical de 0,22 m de long est coupé par trois lignes perpendiculaires qui s’incurvent à leurs extrémités. Un trou naturel de la roche perce le sommet de l’axe vertical. Ces deux figures sont tracées avec un pigment rouge foncé sur une paroi sombre.

147Ces figures (n^o 1 et n^o 2) sont interprétées comme des stylisations anthropomorphes.

2.2.9. Grotte Chuchy (Tourves) (pl. XXI, 8)

2.2.9.1. Site (pl. XXIX, A)

148Nom local : inconnu.
Nom attribué par les inventeurs : grotte Chuchy (le nom lui est donné par J. Sanz‑Martinez). On lit aussi Cuchy.
Plan directeur : Brignoles ouest 5 au 1/25 000.
Altitude : 360 m environ.
Altitude au‑dessus du talweg : 90 m environ.
Voie dʼaccès : aucune, mais on y parvient aisément car la grotte est visible depuis la ferme Rimbert.
Rive du cours dʼeau : rive gauche du Carami.
Inventeur : J. Sanz‑Martinez.
Dimensions : 2,50 m x 3 m environ, avec une fissure au N.‑O.
Orientation : ouverture au S.‑E.
Bibliographie : Glory et alii 1944 ; Glory et alii 1948 ; D’Anna 1980.

149La grotte s’ouvre à la base de la barre de rochers la plus élevée, au‑dessus de la ferme Rimbert. Il s’agit d’une cavité peu profonde dont la voûte est à 2 m de haut, poursuivie par une fissure étroite du côté gauche, à 1,50 m de l’entrée. Cette fissure se prolonge loin dans la roche en s’amenuisant progressivement. Le sol de la grotte est recouvert d’une fine pellicule de sable stérile provenant de la désagrégation des calcaires dolomitiques. L’esplanade devant le porche est inclinée et tombe rapidement sur une pente en forte déclivité. Les parois de la cavité sont d’une teinte jaune à orangée et sont relativement accidentées.

2.2.9.2. Peintures (pl. XXVIII et XIX, B)

150N^o 1 – Sur la paroi gauche par rapport à la fissure (panneau A), au départ de celle‑ci, un grand ovale de 0,20 m de haut et déformé dans sa partie supérieure occupe le centre d’une composition. Il enferme un point dans cette partie supérieure (deux points d’après Glory et alii 1948) et deux traits courts dans sa partie inférieure, l’un d’eux coupant la figure en deux parties égales. Un éclat de roche a emporté une partie du trait périphérique. A gauche de ce signe, on a cinq traits courts dont quatre sont surmontés d’un point (les cinq sont pointés d’après A. Glory). Au‑dessus du même signe sont figurés quatre points et au‑dessous est peint un cinquième. A droite de la figure centrale sont peintes deux croix d’inégales grandeurs et le début d’une troisième (il y a quatre croix dans le relevé de A. Glory). A droite des quatre points supérieurs et arrêté par une arête vive de la roche, à un endroit où la paroi est plus sombre, on voit un demi‑cercle de 0,08 m de diamètre pourvu de quatre traits courts rayonnants. Cette figure est un cercle presque entier avec dix traits rayonnants d’après A. Glory. Un trait souligne l’ensemble et coupe à son extrémité droite un ovale grossier dont le plus grand diamètre est de 0,14 m de long. Le trait de l’ensemble de ces signes est de teinte brune. Le relevé de A. Glory (1944) est sans doute la reproduction de la photographie qu’il présente dans le rapport de 1948. En effet, l’élargissement des figures ne peut qu’être dû à un relevé de côté et non à un relevé de face comme nous le donnons en illustration (relevé direct).

151Les auteurs interprètent l’ensemble comme la figuration d’une idole accompagnée de cinq hommes stylisés, de quatre stylisations féminines sous un signe soléiforme. La représentation du bas est comprise comme une hache rituelle ou comme le plan d’une chambre funéraire.

152N^o 2 – Il s’agit d’une figure tout à fait à l’écart des autres, peinte dans la fissure. Six traits courts et divergents forment une figure de 0,10 m de diamètre. Le trait est de teinte rouge foncé. Notre relevé diffère de celui de A. Glory (1944).

153Les inventeurs interprètent cette figure comme une main.

154N^o 3 – Un panneau fait face au précédent (panneau B, paroi de droite), à même hauteur sur une paroi entièrement lisse. A gauche, un trait vertical de 0,18 m de long et bifurqué dans sa partie inférieure est terminé en crochet dans sa partie supérieure. Une ligne perpendiculaire le coupe en son milieu et se termine par un cercle du côté gauche. A 0,25 m de ce signe, un trait légèrement incurvé, vertical, bifurqué dans sa moitié inférieure, doublé dans sa partie centrale et terminé en crochet dans sa partie supérieure est traversé par une ligne presque perpendiculaire qui se relève à ses deux extrémités. Entre ces deux figures, quatre plus petites, sensiblement identiques, sont constituées par un trait axial d’où partent selon le cas deux à cinq appendices. Deux points sont peints au‑dessous de ces quatre figures (trois points d’après A. Glory et alii 1948). A droite de l’ensemble, cinq lignes verticales d’inégales longueurs sont barrées par deux lignes perpendiculaires, l’une au milieu et l’autre au bas de la figure. Le relevé de 1948 note la présence de quatre points ou fragments de traits sous cette figure. Le pigment de ces figures est de teinte rouge.

155Les auteurs précédents identifient l’ensemble à « une chasse au renard » ; l’homme a tué le renard (la petite figure du bas) que rabattait vers lui sa femme et que poursuivaient les chiens. Le mari est armé d’une fronde (figure de gauche). La femme est debout sur le seuil de la maison (figure de droite).

2.2.10. Abri du poste du Lazaret (Tourves) (pl. XXI, 9)

2.2.10.1. Site

156Nom local : abri du Lazaret à cause d’un poste de vigilance construit là, en retrait de la voie Tourves‑La Roque, et dont on voit encore quelques ruines.

157Nom attribué par les inventeurs : abri du Poste du Lazaret.
Plan directeur : Brignoles ouest 5 au 1/25 000.
Altitude : 295 m environ.
Altitude au‑dessus du talweg : 10 m environ.
Voie dʼaccès : 5 m en retrait du chemin qui longe la rivière.
Inventeurs : J. Sanz‑Martinez et A. Glory le 8 août 1943.
Dimensions : impossible à apprécier.
Orientation : l’abri fait face au S.
Bibliographie : Glory et alii 1944 ; Glory et alii 1948 ; D’Anna 1980.

158A l’endroit le plus resserré en aval des gorges, une vingtaine de mètres au‑dessus de la rivière, la barre de rochers se termine par un abri sous roche. Au‑dessus de l’abri et à 15 m du sol, un deuxième surplomb rocheux abrite des pans de murs. Plusieurs anfractuosités forment des niches peu profondes dans le calcaire gris clair.

2.2.10.2. Peinture (pl. XXIX, C)

159A. Glory cite un dessin géométrique dans la niche centrale qui est aussi la plus profonde. Il est formé d’un trait horizontal de 0,25 m de long coupé par plusieurs lignes verticales d’inégales longueurs. Le signe était d’une teinte rouge foncé. Nous n’en avons pas retrouvé trace.

2.2.11. Grotte du Charbonnier (Tourves) (pl. XXI, 10)

2.2.11.1. Site (pl. XXIX, D)

160Nom local : grotte du Charbonnier car elle a servi au début du siècle à abriter un charbonnier. On voit l’aire résultant de la combustion de la meule à quelques mètres en contrebas.
Nom attribué par les inventeurs : le même.
Plan directeur : Brignoles ouest 5 au 1/25 000.
Altitude : 350 m environ.
Altitude au‑dessus du talweg : 60 m environ.
Voie d’accès : un sentier reliant le Pont Romain aux carrières de bauxite de Mazaugues passe à quelques mètres de la barre de rochers.
Rive du cours dʼeau : rive droite du Carami.
Inventeur : J. Sanz‑Martinez en juin 1941.
Dimensions : 2 m x 3 m environ.
Orientation : S.‑O./N.‑E. avec ouverture au N.‑E.
Bibliographie : Glory et alii 1944 ; Glory et alii 1948 ; D’Anna 1980.

161En face de la ferme Rimbert et sur une longueur d’un kilomètre environ, une barre calcaire presque horizontale limite la vallée du Carami en rive droite. Au milieu d’une demi‑douzaine de grottes s’ouvre une petite cavité fermée en partie par un muret bas monté en pierres sèches. Les parois sont lisses et de teinte gris clair. Le sol est un remplissage de terre mêlée à de petits blocs.

2.2.11.2. Peinture (pl. XXIX, E)

162Nous n’avons pas retrouvé la peinture de la grotte du Charbonnier et donnons les renseignements mentionnés par A. Glory (1948). Il s’agit d’un cercle de 0,10 m de diamètre traversé par dix rayons disposés assez irrégulièrement. La figure se trouvait au fond delà grotte et à 0,70 m du sol2. La teinte est dite rouge brique.

163Les auteurs parlent de roue solaire.

2.3. Vallon du Gueilet

2.3.1. Présentation

164Le vallon du Gueilet, nom donné dans les premiers kilomètres de son cours à la Ribeirotte qui est un affluent de l’Argens, se situe entre la forêt de Bras et la commune du Val. Il est large d’un peu plus de 1 km. Les terres sont fertiles, traversées par un gisement de bauxite sensiblement parallèle au cours du Gueilet. Le versant septentrional de cette vallée est barré par une falaise orientée N.‑O. / S.‑E. puis O.‑E., constituée de calcaires du Jurassique inférieur.

165Les sites dont il est question s’inscrivent dans l’extrémité occidentale de la barre de rochers, à l’endroit où la chênaie mixte colonise les terres anciennement essartées. Une série de sources importantes jaillissent entre le pied de la falaise et le Gueilet.

2.3.2. Abri des Eissartènes (Le Val)

2.3.2.1. Site (pl. XXX, A)

166Nom local : abri des Eissartènes, du nom du quartier des Eissartènes : terres défrichées, gagnées sur la forêt.
Nom attribué par les inventeurs : nous lui gardons son nom local assorti de la lettre A pour le distinguer d’un abri orné de gravures (abri B) découvert dans le même quartier en juillet 1984. La presse a voulu lui donner le nom d’abri Glory.
Plan directeur : Brignoles est 3 au 1/25 000.
Altitude : 420 m environ.
Altitude au‑dessus du talweg : 50 m environ.
Voie dʼaccès : on atteint l’abri en suivant le tracé d’une ligne électrique à partir de la propriété « Les Eissartènes ».
Rive du cours dʼeau : rive gauche du Gueilet.
Inventeurs : découvert en 1976 par des habitants du Val.
Dimensions : 23 m de long et 4 m de haut.
Orientation : L’abri est orienté N.‑O./S.‑E. et regarde le S.‑O.
Bibliographie : Goudineau 1977.

167L’abri est isolé du reste de la barre de rochers à l’endroit où celle‑ci s’interrompt sur quelques centaines de mètres et forme un col permettant d’atteindre le versant opposé. Il est très allongé avec un surplomb assez faible et un second renfoncement au plafond bas s’ouvre au‑dessus de sa voûte. Le rocher est à nu sur toute l’étendue de l’esplanade qui tombe 8 m en avant sur une pente couverte de garrigue mais autrefois cultivée (murs de soutènement). La surface peinte est d’une teinte nettement orangée tandis que la voûte est grise. Une grande fissure sans profondeur coupe verticalement l’abri en deux, la partie occidentale étant la mieux abritée contre le soleil car plus enfoncée. La surface de la roche tombe par écailles et parfois même par plaques. Un ramassage systématique des fragments tombés de la paroi n’a donné aucun éclat recouvert de pigment.

168Dix mètres plus bas une source jaillit au fond d’une grotte hélas bétonnée pour aménager un drain.

2.3.2.2. Peintures (pl. XXX, B, XXXI et XXXII)

169A l’origine, l’ensemble des peintures constituait un panneau continu de 15 m de long au minimum. Outre les traces de certains motifs sur quelques parties de la roche que le gel a épargnées, la suite des peintures conservées et identifiables se restreint aujourd’hui à un panneau de 8 m environ essentiellement concentré dans la partie gauche de l’abri. Ce sont tout de même des figures dégradées dont il n’est pas toujours aisé de déterminer la forme exacte. Les endroits notés A, B, D et E sur le plan sont des zones avec des traces indéfinissables de peintures rouges et orange selon les cas. Nous ne les décrivons pas. Nous ne présentons que le panneau central noté C. Cette numérotation n’a aucun lien avec les interprétations ultérieures.

170De gauche à droite nous avons vingt‑six figures.

171N^o 1 – Un trait axial vertical de 0,10 m de long renflé dans son extrémité supérieure et muni de quatre appendices disposés par paires et tournés vers le bas. Depuis les appendices de droite descend une figure composée de deux axes verticaux non parallèles reliés entre eux par huit traits courts horizontaux. Cet ensemble est de teinte rouge et recouvre une figure non identifiable de teinte violette.

172N^o 2 – Sous la figure n^o 1, se trouve la partie gauche d’un grand quadrilatère dont les côtés sont dessinés en lignes brisées. Le trait est fin et de teinte rouge.

173N^o 3 – De la figure n^o 1 partent neuf points alignés qui mènent à un grand rectangle de 0,18 m x 0,22 m divisé en onze cases. Deux des cases enferment un point. Un visiteur a dessiné au crayon la partie supérieure gauche manquante de cette grille. Sous celle‑ci, on a un alignement de sept points et à sa droite une série de six points : cinq points alignés et un point en dessous. Ce groupe de points conduit à une figure presque carrée dont le côté inférieur est ouvert. A l’intérieur de cette figure on voit deux alignements verticaux de trois points. Toutes ces figures sont de teinte orange et se superposent par endroits à des signes de teinte rouge.

174N^o 4 – Sous l’alignement des neuf points un petit carré est divisé en trois cases. A sa droite, un autre carré de plus petite dimension présente le départ de quatre subdivisions internes. Ces figures sont de teinte orange.

175N^o 5 – Un grand rectangle endommagé sur le côté gauche enferme quatre points et montre une division interne. Le trait est orange.

176N^o 6 – Entre les figures n^o 3 et 5 deux alignements de points orange recouvrent un certain nombre de traits rouges parmi lesquels un trait vertical coupé par une ligne perpendiculaire dont les extrémités sont tournées vers le bas.

177N^o 7 – A droite de la figure n^o 5, sept points alignés conduisent à un grand carré de 0,21 m de haut, endommagé sur la partie gauche et divisé en cinq cases. Les points de teinte orange se superposent à quatre axes verticaux reliés à leur extrémité supérieure par un trait horizontal. Cette figure est d’un rouge presque violet. Le carré divisé en cinq cases est de teinte orange et recouvre trois traits obliques, rouges, reliés par une ligne horizontale à leur extrémité supérieure.

178N^o 8 – Un trait axial vertical est coupé par quatre lignes perpendiculaires et coiffé par un trait en forme d’accent circonflexe. Cette figure est de teinte rouge.

179N^o 9 – Un trait axial vertical est coupé par quatre courtes lignes perpendiculaires dont les extrémités sont relevées. Un trait horizontal court coiffe l’ensemble. Cette figure est de teinte rouge.

180Entre cette figure et la précédente, un certain nombre de traits endommagés appartiennent sans doute à des figures identiques.

181N^o 10 – Une série de petits points de teinte rouge s’inscrit dans un alignement de traits de même teinte dont certains se coupent à angle droit.

182N^o 11 – Un trait vertical est muni de quatre appendices disposés par paires et tournés vers le bas. Cette figure est de teinte rouge et mesure 0,09 m.

183N^o 12 A – droite de la figure n^o 11, un trait vertical est coupé par quatre lignes verticales courtes. La partie inférieure de la figure est superposée à un point de teinte orange.

184N^o 13 – Sous la figure n^o 12, un trait vertical coupe un petit ovale. Il est accompagné de deux points. Cette figure est de teinte rouge et mesure 0,09 m.

185N^o 14 – Un petit ovale est constitué de petits points de teinte rouge qui en forment le périmètre. A l’intérieur un point plus important forme un anneau. Cette figure mesure 0,09 m.

186N^o 15 – Un demi‑cercle de teinte orange dont le diamètre horizontal est hérissé de quatre traits courts, deux traits obliques et deux traits verticaux. Cette figure est superposée en partie à une autre de teinte violette qui consiste en un arc de cercle dont la partie inférieure se termine en fourche à trois dents. L’ensemble a un développement de 0,18 m.

187N^o 16 – Une série de traits courts de teinte rouge s’arrêtent au niveau de la fissure.

188N^o 17 — Sous la figure n^o 16, un trait hérissé de trois petits appendices pourrait être le vestige d’une figure identique à la figure n^o 15.

189N^o 18 – A droite de la fissure, on a une grande tache d’un rouge plus ou moins foncé selon les zones. A gauche de cette tache, une grille divisée en quatre cases est de teinte rouge.

190N^o 19 – Sous la figure n^o 18, un trait vertical est coupé par trois lignes perpendiculaires dont les extrémités sont tournées vers le bas. Cette figure est de teinte rouge.

191N^o 20 – Sous la tache, on observe quatre alignements de petites ponctuations rouges. Les deux alignements supérieurs sont les plus longs et aboutissent à une tache rouge hérissée de huit appendices disposés par paires.

192N^o 21 – Au‑dessus de la grande tache, une ligne en forme de U est accompagnée d’un alignement de petites ponctuations rouges. Cette figure mesure 0,06 m de haut.

193N^o 22 – Au‑dessus de la figure n^o 21, un trait oblique est entouré de deux alignements de ponctuations. L’alignement du haut est endommagé. Cette figure est de teinte rouge.

194N^o 23 – De la partie droite de la grande tache partent deux alignements de gros points orange, le plus haut étant constitué de 18 points qui se superposent à des traits courts de teinte rouge disposés dans le même axe. L’alignement inférieur comprend 10 points.

195N^o 24 – Quatre traits obliques, dont les deux du centre sont les plus longs et finissent en crochet, accompagnent un groupe de six points disposés en cercle. Cette figure est de teinte rouge pâle.

196N^o 25 – Un trait vertical constitue le diamètre commun de trois demi‑cercles. Cette figure est de teinte rouge. La paroi sur laquelle est peint cet ensemble de figures est orangée. Elle est grise sous les éclats tombés à terre. On distingue parfois des zones d’un orangé plus foncé au milieu desquelles apparaissent parfois des traits. L’ensemble des figures est réalisé à une hauteur moyenne de 1,40 m à 2 m par rapport au sol de l’esplanade. On discerne quelques traces de peintures plus haut.

197N^o 26 – Au plafond, une saillie de la roche a été entourée d’un liseré noir de façon à figurer un animal au mufle en avant. L’œil a été rajouté avec le même pigment.

2.4. Moyennes gorges du Verdon

2.4.1. Présentation

198La partie des moyennes gorges du Verdon dites gorges de Baudinard, en aval du lac de barrage de Sainte‑Croix‑du‑Verdon, est un canyon aux falaises abruptes où la dénivellation est supérieure à 100 m. Le plateau est un lapiaz occupé par la garrigue à chênes verts. De nombreuses grottes sont creusées dans les calcaires du Kimméridgien‑Portlandien et l’occupation humaine de certaines d’entre elles commence au Paléolithique moyen (grotte Murée, Eglise supérieure, etc.).

2.4.2. Grotte de lʼéglise (Baudinard)

2.4.2.1. Site

199Nom local : grotte de l’Eglise.
Nom attribué par les inventeurs : le même.
Plan directeur : Salernes 1‑2 au 1/25 000.
Altitude : 470 m environ.
Altitude au‑dessus du talweg : le réseau supérieur est situé à 25 m environ au‑dessus du Verdon.
Voie dʼaccès : un chemin part de la RD 71 et descend vers le Verdon en suivant les strates calcaires.
Rive du cours dʼeau : rive gauche du Verdon.
Inventeurs : F. Isnard fit les premiers relevés en 1951‑52 en recensant les grottes du canyon menacées par les projets d’aménagement des gorges par EDF (d’où la numérotation par lettre de la plupart des cavités). J. Courtin les redécouvrait en 1959 .
Dimensions : il s’agit d’un réseau de galeries étalé sur 1 400 m et trois niveaux à partir de neuf porches différents.
Orientation : les porches supérieurs s’ouvrent vers le N.‑O.
Bibliographie (on ne donne ici que la bibliographie concernant les peintures) : Courtin 1959, 1960, 1961 ; Cauvin 1963 ; Courtin 1976 ; D’Anna 1980.

200L’accès entre les différents niveaux de la grotte de l’Eglise peut se faire par l’intérieur des galeries. Il est facilité aujourd’hui par des aménagements dus aux fouilles de J. Courtin depuis 1958. Les galeries sont souvent larges et hautes sauf pour la partie terminale du réseau supérieur. On y note une humidité assez forte et un sol tapissé d’argile brune à rouge. Les parois sont d’un gris très clair.

201Les fouilles ont été effectuées dans les porches et le début des galeries encore atteintes par la lumière du jour et dans les réseaux moyen et supérieur. Les vestiges d’une occupation existent pourtant dans le réseau inférieur et parfois à l’intérieur des galeries plongées dans l’obscurité.

202L’essentiel des peintures se situent dans le réseau supérieur. Il s’agit d’une série de galeries convergeant rapidement vers un couloir assez large de 200 à 300 m de long qui se termine par un puits. Quelques ramifications plus étroites et plus basses partent sur les côtés. Les parois sont d’un blanc très pur au‑dessus d’une ligne horizontale sombre qui doit figurer le niveau des eaux du temps où celles‑ci ont creusé la roche. A divers endroits, la voûte prend la forme d’une petite coupole. Les figures sont peintes au milieu de la galerie principale et dans une galerie basse et très ramifiée qui lui est adjacente. Il faut franchir deux laminoirs pour atteindre la zone peinte.

2.4.2.2. Peintures (pl. XXXIII, XXXIV)

203Dans la galerie principale, on rencontre dix figures.

204N^o 1 – Figure à 16 rayons dont le centre est à 1,75 m du sol, sur la paroi d’une petite coupole. Le rayon le plus long mesure 0,46 m.

205N^o 2 – Figure à 16 rayons dont le centre est à 1,75 m du sol et à 8 m de la précédente. Un des rayons finit en une sorte de pointe.

206N^o 3 – Figure à 8 rayons dont le centre est à 1,80 m du sol, au sommet d’une coupole et à 10 m de la première. Les branches sont très inégales et certaines d’entre elles sont sinueuses. Une branche est effacée. La figure a un développement maximal de 0,75 m. A 0,40 m en dessous, on a tracé un petit trait qui se termine en crochet de 0,13 m de long.

207N^o 4 – Figure à 8 rayons à 0,90 m du sol et sur la voûte de la galerie. Les branches sont inégales et droites. La figure a un développement maximal de 0,60 m.

208N^o 5 – Figures en forme de croix à 2 m de la précédente. Les branches sont inégales et ne sont pas médianes. La première a un développement maximal de 0,20 m, la seconde de 0,18 m et la troisième de 0,15 m.

209N^o 6 – Figure à 8 rayons à 10 m de la figure n^o 1, à 1,85 m du sol. Les rayons sont rectilignes et presque égaux. Le plus grand mesure 0,12 m.

210N^o 7 – Figure constituée de quatre traits convergents mais qui ne se coupent pas au même endroit, à 5 m de la précédente et à 1,55 m du sol. Le développement maximal de cette figure est de 0,24 m.

211N^o 8 – Au sommet de la même coupole, figure à 8 rayons aux branches rectilignes. La figure a un développement maximal de 0,24 m.

212N^o 9 – Figure à 8 rayons dans la coupole voisine. Les branches sont rectilignes. La figure a un développement maximal de 0,34 m. Au‑dessous sont alignés trois petits traits parallèles. Le plus long mesure 0,11 m.

213N^o 10 – A quelques mètres de la figure précédente, figure à 8 rayons peinte à 1 m du sol. Les branches sont rectilignes et inégales. Cette figure a un développement maximal de 0,30 m.

214Toutes ces figures sont de teinte brun‑rouge.

215Dans la galerie adjacente se trouvent quatre figures.

216N^o 11 – Figure à 8 rayons dont celui du bas est plus long et curviligne. Elle est peinte sur les parois d’une coupole. Le trait est souvent triplé. La figure a un développement maximal de 0,95 m.

217N^o 12 – Figure constituée de trois traits formant des angles droits. Tous trois sont peints dans le même sens, mais de telle façon qu’ils se chevauchent. Cette figure a un développement maximal de 0,30 m. Elle est surmontée par un trait isolé de 0,07 m de long.

218N^o 13 – Figure à 8 rayons dont certains sont confondus 2 par 2 au sommet d’une coupole. Son développement maximal est de 0,30 m. A 0,18 m sur sa droite, on a un petit trait en forme de crochet de 0,07 m de haut et à 0,48 m également sur sa droite, une figure à 8 rayons rectilignes dont le plus long mesure 0,09 m de long. A 0,75 m au‑dessus, se trouve une autre figure à 8 rayons. Le point de départ des rayons supérieurs est décalé par rapport au point de départ des rayons inférieurs. L’axe horizontal de cette figure mesure 0,24 m de long. La figure est au sommet de la voûte. A côté de cette dernière, il y a trois traits alignés et parallèles dont le plus long mesure 0,15 m.

219N^o 14 – Figure cruciforme d’un développement maximal de 0,40 m. Les traits sont triplés voire quadruplés pour une des branches supérieures.

220La teinte de ces figures est le brun‑rouge sauf pour les figures n^o 13 dont le brun tire vers l’orangé. Une auréole orangée est visible autour de la plus grande des figures n^o 13 alors que le reste de la paroi de cette coupole est de teinte grise et est crevassée.

221Dans un petit diverticule bas, parallèle à la galerie adjacente, se trouvent trois figures.

222N^o 15 – Figure en forme d’accent de 0,40 m de long à 0,60 m du sol.

223N^o 16 – Figure en forme d’accent de 0,35 m de long à 0,45 m du sol et à 5 m de la précédente. Elle est accompagnée d’un autre trait rectiligne et horizontal de 0,40 m de long et de trois traits courts en forme de virgule.

224N^o 17 – Grand trait rectiligne de 0,50 m de long à 5 m de la figure précédente.

225La teinte de ces figures est le brun‑rouge. Elles ont été peintes au‑dessus des zones de passage surbaissées. La paroi est de teinte blanche.

226Dans un second diverticule bas et masqué par une rangée de stalactites, on rencontre une autre figure.

227N^o 18 – Figure constituée de deux traits convergents. Le trait de gauche de 0,25 m de long est recourbé à son extrémité supérieure et est flanqué d’un ovale grossier du côté gauche. Le trait de droite est coupé par deux lignes perpendiculaires dont les extrémités gauches convergent. Quelques traits isolés accompagnent cette figure et font penser à une extension initiale de celle‑ci. Elle est de teinte brun‑rouge. La paroi sur laquelle on l’a représentée est grise et traversée de nombreux sillons.

228Le sol de la galerie adjacente est jonché d’os animaux et creusé d’un certain nombre de fosses de dimensions variables, de 0,40 m de diamètre à 2 m environ. Ces fosses peuvent se trouver à l’aplomb exact des coupoles de la galerie ou dans les zones reculées des diverticules bas. J. Courtin a fouillé certaines de ces fosses, dont celle qui se trouve sous les figures n^o 13 et a découvert des tessons céramiques dont certains ornés, des poinçons en os, un grand nombre de moyens de préhension céramiques isolés au milieu de charbons de bois. Les ramassages de surface ont donné de la céramique dont un vase à carène basse entier et un bracelet en bronze. Nous avons ramassé plusieurs centaines de tessons céramiques lors de nos visites.

229A la fin d’un petit laminoir adjacent à la galerie principale, nous avons relevé deux figures.

230N^o 19—Figure à 8 rayons à 1,20 m du sol et sur la voûte. Le rayon supérieur est segmenté. La figure a un développement maximal de 0,32 m. En dessous, de nombreux traits triplés ou quadruplés correspondent à une ou plusieurs figures superposées à plusieurs rayons. Des traits courts accompagnent l’ensemble. Ces figures sont de teinte brun‑rouge. Dans le réseau moyen de la grotte de l’Eglise, nous avons constaté l’existence de plusieurs figures en forme de grille approximativement identique. J. Courtin n’en considère qu’une comme authentique.

231N^o 20 – Figure de 0,30 m de côté en forme de grille divisée en quatre cases de tailles différentes. En dessous, un trait horizontal est hérissé de quatre appendices vers le bas et de deux appendices vers le haut. Cette figure a un développement maximal de 0,10 m. Sa teinte est brun‑rouge.

232Les peintures de la grotte de l’Eglise sont considérées comme des figures solaires ou stellaires. La figure n^o 18 est qualifiée de « sorcier aux bras tendus revêtu d’un tablier ».

2.5. Massif de l’Estérel

2.5.1. Présentation

233Le massif de l’Estérel (point culminant, le mont Vinaigre, 616 m) est un des massifs cristallins de la Provence orientale. Le socle rocheux est constitué par des rhyolites. La zone qui nous intéresse est située sur la commune des Adrets. On aperçoit la mer en contrebas. La vallée est sèche. La végétation est du type maquis avec des chênes‑lièges, arbousiers, grandes bruyères, myrtes, etc. De nombreuses cavités s’ouvrent sur cet adret.

2.5.2. Grotte de lʼOlivier (Les Adrets de l’Estérel)

2.5.2.1. Site (pl. XXXV, A)

234Cette grotte a été découverte récemment. Ses inventeurs nous ont permis de la citer. Nous n’en donnons que les principales caractéristiques tirées des « informations » de la circonscription (Gallia Préhistoire 1984), la publication définitive n’étant pas faite.

235Nom local : aucun.
Nom attribué par les inventeurs : grotte de l’Olivier du nom de l’aire en contrebas.
Plan directeur : St‑Raphaël 3/4 au 1/25 000.
Altitude : 550 m environ.
Voie dʼaccès : il faut remonter l’éboulis à partir de l’aire de l’olivier.
Inventeurs : F. Ballestra a découvert la grotte en décembre 1982.
Elle a été fouillée par lui‑même, J.Courtin, A. Muller et G. Sauzade. J. Courtin a repéré les figures en février 1983.
Dimensions : 4 m x 2 m environ.
Orientation : ouverture au S.
Bibliographie : Courtin 1984.

236Il s’agit d’une cavité de petites dimensions qui s’ouvre au‑dessus d’un éboulis sur le versant du mont Vinaigre. Le porche est haut de 2 m environ. La roche est assez accidentée et les parois ont la teinte rouge des rhyolites du massif.

237Devant le porche, une terrasse de 2 à 3 m est retenue par un muret avec un talus de terre en contrebas. Ce talus pourrait provenir d’un nettoyage de la cavité à une période relativement récente (médiévale ?). Dans cette terre les fouilleurs ont trouvé des armatures de flèches. Dans le remplissage de la grotte, ils ont mis au jour des restes anthropologiques dont un squelette complet en position fortement contractée le long de la paroi de droite, des tessons céramiques et quelques objets de parure parmi lesquels des pendeloques en crochet en os, des perles en stéatite, une grande pendeloque en défense de suidé, etc.

2.5.2.2. Peintures (pl. XXXV, XXXVI)

238N^o 1 – Un cercle sur le périmètre duquel sont accrochées trois protubérances arrondies enferme deux points. Du cercle descendent deux traits verticaux renflés à l’extrémité inférieure. Un trait perpendiculaire part de l’appendice de droite et avance d’une dizaine de centimètres. Cette figure mesure 0,41 m de haut. Elle est réalisée à 1,20 m du sol et en avant du surplomb rocheux. La paroi est lisse à cet endroit. Un éclat de roche suit le contour gauche de la figure. Celle‑ci n’est vraiment visible que par temps couvert.

239N^o 2 – Trois figures ovales de 0,14 à 0,16 m de haut pourvues de trois protubérances arrondies du côté gauche enferment chacune un point. Elles sont réalisées à 1,80 m du sol actuel.

240N^o 3 – Une figure très endommagée présente dans la partie supérieure les protubérances décrites précédemment. Cette figure est peinte à 1,10 m du sol.

241N^o 4 – Deux séries de petits renflements en forme de chiffre 3 sont peints à 1,20 m du sol.

2.6. Val d’Enfer (pl. XXXVII)

2.6.1. Présentation

242Le Val d’Enfer est une vallée sensiblement orientée O.‑E. qui prend naissance au niveau des deux lacs Long et se termine au moment où le torrent déverse ses eaux dans la Miniera, aux Mescles. La vallée est au pied du versant méridional du mont Bégo qui culmine à 2 872 m. En amont des lacs Long, la vallée s’oriente N.‑S. depuis la Baisse de la Valmasque ; c’est la célèbre vallée des Merveilles. Il s’agit d’un relief modelé par les glaciers dont il ne reste qu’une série de lacs.

243La végétation est rare dans la zone des lacs. On retrouve un couvert forestier plus fourni à mesure que l’on redescend vers les Mescles. Les mousses colonisent le Val d’Enfer. Il y gèle de septembre à mai et la neige persiste pendant tous ces mois. Les différences de températures sont celles d’un climat montagnard.

2.6.2. Le gias aux Peintures (Saint‑Dalmas‑de‑Tende)

2.6.2.1. Site (pl. XXXVIII, A)

244Nom local : sans doute aucun.
Nom attribué par les inventeurs : gias aux Peintures ou abri du Val d’Enfer.
Plan directeur : Tende 1/2 au 1/25 000.
Altitude : 2 050 m environ.
Altitude au‑dessus du talweg : 20 m environ.
Rive du cours dʼeau : rive droite. Une petite source jaillit à proximité du rocher aux peintures.
Voie dʼaccès : le sentier des Mescles aux lacs Long passe à 20 m.
Inventeur : G. Martino d’imperia en 1973.
Dimensions : 14 m de long et 6 m de large.
Bibliographie : Bernardini, Vicino 1973, 1976 ; Bernardini 1977.

245Il s’agit d’un petit abri formé par les rochers provenant d’un éboulis du versant que l’on appelle un « gias » dans la vallée de la Roja, aménagé par l’homme à une période récente. Le rocher qui porte les peintures est long de 2,40 m et haut de 0,80 m. Une arête de la pierre le divise en deux zones distinctes. Le support est de teinte blanche à grise et sa surface est irrégulière du fait de sa composition et de fractures qui le parcourent.

2.6.2.2. Peintures (pl. XXXVIII, B)

246N^o 1 – Un trait épais et oblique, bifurqué dans sa partie inférieure est hérissé d’un petit trait horizontal du côté gauche. Ce trait divise en deux parties égales un signe en forme d’arc. A gauche de cette figure, un trait vertical épais est hérissé de plusieurs appendices, soit quatre lignes horizontales partant du sommet ou du centre de cet axe. A droite de celui‑ci, on voit un trait court et horizontal. Quelques points complètent la figure et sont les vestiges d’une extension initiale de celle‑ci. La figure de gauche mesure 0,16 m de haut et 0,11 m de large. La figure de droite a un développement maximal de 0,25 m. Toutes deux sont de teinte rouge‑brun.

247Les auteurs interprètent l’ensemble comme une scène de chasse au capridé.

248N^o 2 – Sur l’autre face du rocher, une grande tache de 0,29 m de haut sur 0,15 m de large présente deux appendices vers le bas, un appendice orienté vers la gauche et un dernier étiré vers le haut. De petits points l’accompagnent et témoignent de l’extension initiale de la figure. Il s’agit d’une peinture de teinte rouge‑brun.

249Les inventeurs l’appellent le « guerrier » et lui attribuent un bouclier.