Les lampes de Montans (Tarn)
|Introduction
Texte intégral
1Les fouilles anciennes (Second Empire) entreprises sur le site archéologique de Montans (Tarn) et celles, plus récentes, réalisées par les membres du CERAM (Centre d’études et de recherches archéologiques de Montans) ont restitué, entre autres matériels en terre cuite, des lampes à huile. Nous nous sommes proposé d’étudier l’ensemble de ces découvertes restées jusqu’ici méconnues, du moins pour les plus récentes. Reprenant les travaux de M. M. Labrousse sur les collections montanaises des musées de Toulouse et d’Albi, ce travail récapitule l’ensemble des lampes connues et mises au jour lors des fouilles entreprises sur le site, depuis le xixe s. et jusqu’en 1984.
2Avant d’aborder le détail de cette recherche, précisons que notre étude est celle d’une production : nous travaillons uniquement sur les lampes découvertes et produites à Montans. Notons que quelques pièces d’importation ont été recueillies lors des fouilles. Peu nombreuses, elles seront décrites au cours de notre étude mais ne figurent pas dans le catalogue des lampes. La production de lampes étudiées comprend 908 pièces, exhumées intactes ou à l’état de fragments. Ce chiffre n’est fixé comme tel que dans l’état actuel des investigations menées sur le site. Celui‑ci n’est pas entièrement fouillé.
3Cet ouvrage comprend d’une part l’étude des lampes, d’autre part les catalogues. L’étude se compose de trois parties. La première est descriptive. Il s’agit d’une présentation du site archéologique de Montans (localisation, historique...) et des lampes à huile, suivie d’un inventaire des différents lieux de découverte. Ensuite est abordée la fabrication des lampes et ses différentes caractéristiques, notamment la technique utilisée à Montans : le surmoulage. Les analyses typologique et chronologique constituent la dernière partie de l’étude. Les catalogues sont placés ensuite : catalogues des lampes, des décors, des signatures et des marques.
4Plusieurs points n’ont pu être abordés dans cette maîtrise ; il faudrait, dans l’avenir, en envisager l’étude. Ils sont d’ordre commercial et touchent aux différentes relations qui ont pu exister entre le centre de production de Montans, ses fournisseurs et la clientèle.
5Il paraît indispensable, dans le cadre de la fabrication, de rechercher d’où provenaient les lampes ayant servi de modèles aux potiers : venaient‑elles directement de leur lieu de production et, dans ce cas, quel est‑il ? Ou parvenaient‑elles indirectement, après d’autres étapes ? Dans un cadre plus large, ceci amènerait à envisager quels étaient les circuits commerciaux empruntés par les différents centres producteurs de lampes dans le monde romain.
6Enfin, à partir de lampes montanaises découvertes sur d’autres sites, il serait intéressant d’étudier leur commercialisation, ce qui permettrait d’élargir nos connaissances sur la chronologie et la typologie des lampes, et aussi d’entreprendre une recherche sur la clientèle des potiers. La fouille de structures bien définies (habitats, fosses funéraires...) ou la consultation de publications archéologiques permettraient des mises au point sur l’aire de distribution et sur l’utilisation des lampes. A partir de tels travaux, une comparaison de la diffusion des lampes avec celle, déjà établie, de la céramique sigillée autoriserait une réponse aux questions suivantes : compte tenu de la qualité très différente de ces deux productions, les artisans les destinaient‑ils à la même clientèle, les acheteurs appartenaient‑ils à la même catégorie sociale ? De telles recherches rendraient également possible l’étude de l’utilisation des lampes : les réservait‑on à un usage spécifique, funéraire, domestique ou religieux ?
© Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1989