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Castellu (Haute-Corse)

 | 
Philippe Pergola
, 
Cinzia Vismara

Chapitre 1. Introduction

1. Introduction (P.Pergola)

1. Introduzione (p. pergola)

Philippe Pergola

Zusammenfassung

La fouille de l’établissement rural de Castellu (commune de Corte, au coeur de la Corse), menée de 1981 à 1985, fait l’objet dans ce dix‑huitième volume des DAF d’une publication collective pour laquelle les auteurs ont remis leurs manuscrits en juin 1986. De nombreuses difficultés d’ordre pratique ont dû être surmontées, mais les résultats obtenus sont essentiels pour la connaissance de l’île au terme de l’occupation vandale et durant les premières décennies de l’administration byzantine. Cette enquête a permis d’ébaucher une carte archéologique de la vallée du Tavignano dans la région de Corte, à partir de toutes les informations disponibles, à la fois grâce à des prospections et à des informations recueillies de la tradition orale. Il en résulte une occupation assez dense à l’époque romaine de la part d’une population qui semble avoir assimilé très largement et très tôt, la plupart des modes de vie des occupants.

Volltext

1« Le train nous conduisait d’une Afrique sans mosquées à une Suisse sans vaches » : c’est ainsi que le romancier A. Rinaldi (Les Dames de France, Paris, 1977, p. 128) résume un voyage de Bastia à Vizzavona, le long de la voie ferrée qui passe à quelques centaines de mètres du site de Castellu, objet de cet ouvrage collectif.

2Si la Corse d’aujourd’hui, et surtout ses régions internes, présentent effectivement un paysage méditerranéen le plus souvent vide de contenu, ou plutôt avec les traces d’un contenu désormais à l’abandon, les prospections archéologiques en cours, des découvertes plus ou moins fortuites, et quelques rares fouilles –dont celle de Castellu constitue l’unique expérience programmée d’assez longue durée– permettent d’entrevoir pour l’époque classique, l’Antiquité tardive et le Haut Moyen Age, les réalités d’un pays actif et d’un monde rural organisé, ouverts sur un extérieur souvent lointain.

1.1. Historique de la recherche

1.1.1. Le choix du site

  • 1 Pour la période romaine (avec la bibliographie essentielle plus récente), cf. Vismara 1980 : 303‑32 (...)

3Bien qu’il n’existe pour les sites côtiers de la Corse aucune publication relative à des fouilles de longue haleine, scrupuleuses, pour les périodes historiques allant de la romanisation au début du Moyen Age, une idée d’ensemble de leur évolution s’est lentement ébauchée, à partir d’indices tirés des sources littéraires et épigraphiques ou de fouilles épisodiques, plus ou moins minutieuses1. Il n’en va pas de même pour les régions de l’intérieur de l’île, pour lesquelles, au mieux, l’intérêt s’est porté sur des sites préhistoriques ou des édifices chrétiens du Moyen Age.

4La plaine centrale du Tavignano, et en particulier les collines qui la surplombent, sur le territoire des cantons actuels de Venaco et Corte (fig. 1), nous ont semblé constituer un point de départ intéressant pour tenter de cerner la nature de la romanisation de la Corse de l’intérieur et ses multiples implications socio‑économiques, ou encore les conditionnements de l’habitat jusqu’au Moyen Age. Des enquêtes sur deux églises médiévales de la région m’avaient déjà amené à me poser une série de problèmes topographiques qui allaient au‑delà de laseule période relative à ces monuments (Pergola 1979 : 89‑111 ; 1980a : 93‑124).

• Fig. 1 – Position géographique de Castellu.

5En dehors des zones côtières, cette région de la Corse de l’intérieur est sûrement celle qui présente le territoire le plus étendu caractérisé par un relief relativement peu mouvementé, propice de tous temps au développement d’un habitat, même dispersé, qui pouvait compter sur une utilisation de ce territoire polyvalente et rationnelle : agriculture, élevage, chasse, pêche, mais aussi transhumance, compte tenu de la proximité des pâturages de haute montagne.

6Après une phase préliminaire de recueil d’informations –essentiellement orales, car l’état des publications se limite à des données ponctuelles– et de prospections limitées, nous avons pris la décision du choix d’un premier site à fouiller, celui de Castellu. Ce site présentait et présente, à notre avis, l’intérêt majeur de n’avoir subi aucune réoccupation –sinon agricole– depuis le Moyen Age au moins (d’après les données de la prospection) et aussi d’être situé au centre géographique des concentrations humaines modernes, fruit d’un éclatement, ou du moins d’une reconstitution sur des bases nouvelles, du tissu humain postmédiéval.

7Nous comprendrons peut‑être, en étendant notre enquête, les raisons qui ont été à l’origine de la première occupation du site (qui reste à déterminer) et de son abandon définitif, vraisemblablement durant le Haut Moyen Age, du moins à partir des données de fouille que nous avons recueillies jusqu’ici et que la prospection préliminaire ne permettait pas de supposer. L’absence de cultures, un maquis très dense souvent impénétrable, et de toute façon un humus végétal épais qui laisse entrevoir difficilement le sol, en toutes saisons, rendent les prospections extrêmement difficiles, et la possibilité de distinguer tessons ou tuiles et briques est souvent pratiquement nulle. Il en va de même pour la photographie aérienne, compte tenu aussi de la présence d’arbres imposants dans toute la région (c’est le cas, en particulier, du site de Castellu).

  • 2 Malgré Moracchini‑Mazel et ses collaborateurs (1974 : 63), qui attribuent à Castellu un site mentio (...)
  • 3 En 1865, pendant les deux heures de voyage que la diligence mettait à parcourir les 12 km qui sépar (...)

8Si des sites du Cortenais ont été signalés à différentes reprises et en général à la suite de découvertes fortuites, aucune information précise ne peut être attribuée explicitement au site de Castellu2. Son existence n’aurait pu échapper au fin connaisseur de la région que fut Mgr de La Foata à la fin du siècle dernier ; or, rien dans l’abondante littérature –souvent romancée– qu’il consacre en particulier à cette région ne peut laisser penser qu’il avait recueilli des informations sur Castellu3.

  • 4 Ptol. III, 2, 8 ; comme l’a fait justement remarquer C. Vismara à l’occasion d’une conférence tenue (...)

9Aucune source littéraire antique ne peut être attribuée au site lui‑même, alors que pour la région à laquelle il appartient, les toponymes modernes renvoient sans doute à Ταλκινον et à Ουενικιον de Ptolémée4.

1.1.2. Le choix de l’emplacement des sondages (fig. 2)

10Plusieurs contraintes ont guidé le choix de l’emplacement des cinq sondages que nous avons pratiqués jusqu’ici à Castellu. Tout d’abord, nous avons dû nous limiter à une enquête sur les parcelles dont les propriétaires étaient connus, ou dont le nombre était relativement peu élevé, afin de pouvoir obtenir une autorisation de leur part sans avoir à solliciter l’accord de plusieurs dizaines de membres d’une même famille dans l’indivision, phénomène malheureusement habituel en Corse. Nous ne nous sommes bien sûr intéressés, dans un premier temps, qu’aux parcelles pour lesquelles les indications précieuses de M. F. Flori et nos propres prospections nous permettaient de croire que nous avions le plus de probabilités de rencontrer des structures antiques (Vismara 1984b : 179‑181).

• Fig. 2 – Disposition des sondages : les sondages I, III, IV et V pratiqués dans la partie nord du site. Le sondage II (6 x 3 m), absent de ce plan, est situé à 40 m au sud‑ouest du sondage V.

11Le sondage I a été implanté dès 1981, au nord du site, là où la trop grande quantité de matériel archéologique (surtout pierres et tuiles) avait empêché toute culture, jusqu’au moment de l’abandon de l’exploitation agricole de tout ce site autour des années 1940. Ce sondage s’est poursuivi tout au long des cinq campagnes et a été élargi dès 1982. Une pièce quadrangulaire y a été découverte et l’essentiel du matériel archéologique de Castellu en provient (cf. § 2.1., le compte rendu de A. Carignani).

12Le sondage II a été pratiqué en 1981 au sud du mur N.‑S. qui délimite à l’ouest la parcelle principale du site où se trouvait une vigne jusqu’aux années 40. A l’occasion de ce sondage nous avons également débroussaillé et nettoyé ce mur sur toute sa longueur. A cause probablement du ravinement important au cours des siècles, le sondage Il n’a guère éclairé l’histoire du site, bien que le long mur N.‑S. présente de toute évidence des parties antiques, des remplois (pierres taillées, tuiles et briques) liés par une chaux très résistante. Ces blocs maçonnés antiques sont recouverts d’un enduit épais, des deux côtés, qui rappelle\’opus signinum (cf. § 2.2., le compte rendu de C. Vismara).

13Les sondages III et IV ont été pratiqués en 1982, respectivement au nord et à l’est du sondage I, et interrompus avant que nous ne soyons parvenus au sol vierge. Le manque de moyens nous a amenés à concentrer nos efforts sur les sondages I et V. Ces sondages mineurs devraient être repris dans le cadre de la poursuite éventuelle de l’enquête (cf. §2.3. et 2.4., les comptes rendus de C. Vismara).

14Le sondage V, poursuivi au cours de trois campagnes (1983‑1985), a été le plus étendu des cinq et conduit intégralement selon l’application scrupuleuse de la méthode en open area par unités stratigraphiques ; son intérêt est surtout lié à la succession de structures appartenant à deux pièces contiguës, alors que le matériel archéologique restitué a été peu abondant (cf. § 2.5., le compte rendu de E. M. Loreti et M. Pentiricci). La position de ce sondage à l’intérieur de la vigne a entraîné en effet la destruction d’une bonne partie des structures mises en évidence par la fouille ; les traces d’un épierrage systématique du site sont constituées par un amoncellement impressionnant de pierres (et en quantité moindre de briques, et quelques meules), immédiatement à l’ouest du sondage I.

1.2. Méthodes et techniques de fouille

15L’enquête de Castellu est née en 1981, alors que le premier ouvrage d’A. Carandini et de S. Settis, sur la fouille de la villa de Settefinestre (Carandini, Settis 1979 : 1‑30, 101‑114), faisait le bilan de campagnes conduites depuis 1976 et qu’était appliquée pour la première fois en Italie la méthode de fouille anglaise en open area par unités stratigraphiques. Une petite révolution qui connut, et connaît, de nombreuses réticences –j’avais moi‑même exprimé des réserves dans la Rivista di archeologia cristiana de 1980– voire une opposition marquée. C’est à l’insistance amicale de C. Vismara, puis de E. M. Loreti (qui avait suivi des stages à Settefinestre et à la Crypta Balbi à Rome) que je dois de m’être converti à cette nouvelle méthode que nous avons appliquée à partir de 1983 et que j’applique depuis sur tous les chantiers que je dirige.

16La méthode que nous utilisions, avec C. Vismara, était le fruit d’expériences personnelles de direction de plusieurs chantiers, et son origine remontait à la formation que nous avait donnée notre maître N. Lamboglia, à Albintimilium et Bordighera, complétée en ce qui me concerne par un apprentissage médiéval, en particulier à Brucato où j’avais pu bénéficier des enseignements de J.‑M. Pesez, auquel je dois beaucoup et avec lequel se poursuit un échange stimulant, qui contredit toute théorie relative aux barrières que certains continuent à élever entre antiquisants et médiévistes.

  • 5 A partir de l’expérience des jeunes collègues déjà formés à cette méthode, pour laquelle on peut re (...)
  • 6 Cette méthode est d’ailleurs appliquée à l’heure actuelle sur la plupart des fouilles conduites dan (...)

17Par souci de rigueur, et compte tenu des multiples possibilités de la « méthode anglaise », particulièrement adaptée à la problématique des habitats d’époque « classique », nous avons tenu à l’adopter sans réserves et avec toutes ses implications5. Nous avons traduit en français les formulaires des fiches d’unités stratigraphiques, et utilisé les calques préimprimés destinés au plan des couches (overlays), en pratiquant des coupes tous les mètres (E.‑O. et N.‑S.)6. Alors que le sondage V a été intégralement conduit selon la nouvelle méthode, celle‑ci n’a été appliquée au sondage I qu’en 1984 et 1985. Nous avons donc intégré les résultats des trois premières campagnes aux nouvelles nécessités d’enregistrement des données, à partir des journaux de fouille « traditionnels », en mesurant concrètement les limites de notre première méthode qui laisse échapper certains éléments, parce que moins systématique. L’application de cette méthode nouvelle m’a aussi convaincu de son efficacité quant à la rapidité de la fouille, ce dont j’avais douté avant de l’utiliser. Sa seule limite est qu’elle requiert un nombre élevé de collaborateurs qualifiés sur la fouille, aussi bien pour identifier les unités stratigraphiques, avec l’omniprésente truelle (la balayette est bannie sauf pour les sols maçonnés), que pour remplir les fiches, relever les couches et les coter sans laisser la moindre place à l’improvisation.

18Parallèlement à la fouille, nous avons organisé collectivement des manifestations publiques, auxquelles j’ai fait allusion dans l’avant‑propos, et entrepris de former de jeunes lycéens et étudiants corses. De plus, en 1982, notre ami D. Gambini, photographe du Parc naturel régional, a réalisé avec notre collaboration un montage audiovisuel sur la fouille, destiné aux écoles primaires de Corse, que j’ai présenté en 1985 au congrès organisé à Ravello par le Conseil de l’Europe, et consacré à la sensibilisation des enfants à l’archéologie (Pergola 1985 : 39‑40).

1.3. Castellu et la plaine intérieure du tavignano

19Bien que le but de cet ouvrage collectif n’ait pas précisément un caractère topographique, et se limite à deux sondages ponctuels qui ne donnent pas encore à l’heure actuelle une idée de la durée d’occupation du site fouillé, de son étendue ni de la nature précise du type d’établissement dont il s’agit, il me semble opportun de présenter dans les grandes lignes les éléments épars, jusqu’ici contrôlés, qui sont le témoignage d’une géographie humaine aux contours encore flous. Elle se dessine pour la période allant de l’époque romaine au Moyen Age dans toute la plaine intérieure du Tavignano, de part et d’autre du cours d’eau, et plus ou moins loin de celui‑ci.

  • 7 Rebuffat 1967 : 217‑227 ; Rebuffat, Soyer 1967 : 228‑231 ; Moracchini 1957 : 61‑67 ; id. 1960 : 185 (...)

20Mérimée, en 1840, traversa probablement très rapidement le Cortenais, dont il ne retint que les ponts modernes. On peut considérer que Mgr de La Foata fut le premier « historien » moderne à s’intéresser au passé de la région, avec un minimum d’esprit critique et de connaissance du terrain. Dès 1865, il semble avoir des idées bien arrêtées, qui sont publiées dans son ouvrage consacré à l’histoire de l’Église en Corse (de La Foata 1895 : 210‑240). De La Foata avait identifié sans doute une partie des sites connus actuellement, y compris ceux du Moyen Age. Aucun apport vraiment nouveau ne vient de Poli (1907 : 117‑118, 130‑131), Ambrosi (1933 : 9‑10) ou Ascari (1942 : 96‑99), qui confondent souvent sites et toponymes. Durant les trente dernières années, l’importance de cette région a été mise en évidence à différentes reprises, en particulier pour les périodes allant de l’Antiquité au Moyen Age, par R. Rebuffat, G. Moracchini‑Mazel, C. Vismara et moi‑même7.

  • 8 Ptol. III, 2, 8 ; ce toponyme survit probablement encore sous la forme Coenicum (à moins qu’il ne s (...)
  • 9 De La Foata (1895 : 236) place Cenestum dans la région de Vezzani et Ghisoni, au sud de Corte ; Pol (...)
  • 10 Pergola 1980a : 104‑124. A propos de la pieve, terme qui désigne à la fois, durant le Moyen Age, un (...)

21Si la position du Κενεστον de Ptolémée8 est loin de faire l’unanimité et varie de plusieurs dizaines de kilomètres, du nord au sud de Corte, selon les auteurs9, les territoires de Ταλκινον et Ουενικιον (Ptol. III, 2, 8) ne semblent guère contestables : la pieve médiévale de Talcini est au nord de Corte, celle de Venaco au sud (la pieve, édifice, et les villages du Vénacais). Avant d’énumérer rapidement les sites antiques sûrement identifiés, il me semble opportun de mentionner les trois monuments principaux, liés à la géographie ecclésiastique médiévale, qui se trouvent le long du Tavignano, en pénétrant dans la plaine intérieure depuis Aleria. On rencontre d’abord, sur la rive gauche, la chapelle de S. Ghjuvanni (Ponte a u Larice) achevée en 1600, et construite en partie avec des remplois de pierres d’une église des xiiexiiie s., qui remplace la pieve médiévale de Rogna, une église dont sont conservés des éléments (en particulier l’abside) dans les pans de mur d’une maison moderne à quelques centaines de mètres plus au nord10. Ce centre ecclésiastique était plutôt lié, probablement, au territoire actuel du canton de Piedicorte. Plus au nord‑ouest, sur la rive droite du cours d’eau, se trouve le site de la pieve S. Ghjuvan Battista de Venaco –la zone actuelle de Corte dite quartier St‑Jean–, cas unique de pieve à. trois nefs en Corse et l’un des trois cas présentant un baptistère distinct de l’église (Moracchini‑Mazel 1967a : 30‑35) ; des découvertes fortuites, de tous temps, et différentes fouilles –la dernière étant celle que j’y ai dirigée en 1981– ont livré du matériel archéologique sûrement antique. Enfin, rive gauche, plus au nord‑est, sur une hauteur à mi‑pente d’une colline qui domine la vallée, se trouve la pieve de Talcini, caractérisée par deux absides jumelles, accolées (Pergola 1979 : 89‑111 ; 1980a : 93‑124). Aucune trace des voies de communication –antiques ou médiévales– n’a jamais été retrouvée dans la région, même si les monuments conservés et la position des sites en suggèrent le parcours sinon la nature. Aucun site antique n’a été identifié jusqu’ici dans la première partie de la plaine (au niveau de la chapelle du Ponte a u Larice ou de la pieve de Rogna).

22Le site le plus connu et le plus important de la région, par le nombre et le caractère des vestiges visibles et des découvertes qui s’y sont succédé depuis le siècle dernier, est sans aucun doute celui de S. Ghjuvan Battista, pieve de Venaco, au sud‑est de Corte. Les différents toponymes qui lui sont liés ont engendré bon nombre de confusions à son sujet, de la part des auteurs modernes et contemporains. Pourtant, de La Foata avait tenté de faire le point sur ces différents toponymes ; l’erreur de plusieurs de ceux qui ont repris ses informations a été d’attribuer à d’autres sites du même nom, ou d’un nom semblable, les découvertes du quartier St‑Jean de Corte. Pour ce seul site, de La Foata utilise les noms de Poggio, Punta del Palazzo, Pieve vecchia in Venaco, Poggio del Palazzo (de La Foata 1895 : 210‑223, 228‑230, 236‑237), extraits de documents historiques modernes et de la toponymie de son temps. La confusion majeure, par la suite, est due à l’attribution à Poggio de Venaco, village moderne au sud de Corte, des découvertes (structures et matériel archéologique) liées au seul site cortenais de la pieve de Venaco. Poli s’est le premier trompé lorsqu’il parle de « Castello del Palazzo (Poggio de Venaco) » auquel il ajoute le « Castello de Tosani » (Poli 1907 : 118) ; quant à Ambrosi, on peut douter qu’il ait jamais eu une connaissance du terrain : il attribue à Tusani les découvertes de la « Punta del Palazzo », à Poggio de Venaco celles de mosaïques et monnaies de ce même site, en citant Mgr de La Foata (vraisemblablement de seconde main) et enfin à Corte –« identifié avec le Cenestum de Ptolémée » (sic)– les trouvailles du quartier St‑Jean (Ambrosi 1933 : 9‑10). Ascari a les idées plus claires, même s’il accepte la version désormais déformée de « Poggio di Venaco » liée au village homonyme (Ascari 1942 : 97‑98).

  • 11 Moracchini‑Mazel 1967a : 30‑35 ; depuis, cet auteur date le baptistère du vie s. (cf. ci‑dessous, n (...)
  • 12 Moracchini‑Mazel 1974 : 61‑63 ; l’égarement dans ce texte est poussé jusqu’à attribuer cette préten (...)

23L’importance du site de la pieve de Venaco n’a pas échappé à G. Moracchini‑Mazel qui a conduit dans l’église et le baptistère l’une de ses premières fouilles (Moracchini 1957 : 55‑67 ; 1960 : 185‑198), avant d’y effectuer des restaurations et reconstructions, accompagnées de sondages précipités, à la fois au niveau de la pieve (Moracchini‑Mazel 1974 : 54‑64) et à celui du « Palazzo » (id. 1976 : 9‑13). J’aurai l’occasion de revenir de façon approfondie sur les théories exprimées à la suite de ces enquêtes, dans une étude qui accompagnera la publication de la fouille de la pieve de Venaco que j’ai dirigée en 1981. Aussi bien les travaux de G. Moracchini‑Mazel que nos propres fouilles ont confirmé l’existence d’un site antique étendu et l’importance de la pieve médiévale. Quant aux théories de G. Moracchini‑Mazel sur la datation de l’église et celle du baptistère –deux monuments sûrement romans– au ixe s.11 tout comme pour le « Palazzo » –attribué au seigneur Ugo Colonna du ixe s., personnage légendaire inventé de toutes pièces à l’époque moderne– elles sont à l’heure actuelle irrecevables en l’absence de tout témoignage archéologique digne de foi. Enfin, notre fouille de 1981 a permis d’établir que le mur semi‑circulaire découvert par G. Moracchini‑Mazel au cours de ses « restaurations » de 1973‑74, au‑dessous de l’abside médiévale (au nord), et légèrement décalé par rapport à celle‑ci12, ne semble en fait qu’un mur de soutènement de la construction romane, rendu nécessaire par la pente du terrain en cet endroit, mais l’enquête devra être reprise pour en préciser la nature réelle. Une fouille partielle de l’intérieur de l’abside nous a permis en revanche de mettre au jour les fondations de deux murs épais, se croisant à angle droit, antérieurs au Moyen Age, mais que l’absence de matériel archéologique sûrement daté ne nous permet pas de situer chronologiquement avec précision.

  • 13 De La Foata 1895 : 233‑234 : « On y distingue encore les traces de quelques cabines blanchies, ados (...)

24Un autre site romain du Cortenais, bien connu par de La Foata, qui donne même une brève description de structures encore visibles, est celui des « Bagni romani »13, situé dans un vallon immédiatement au nord et en contrebas de S. Mariona, pieve de Talcini (Pergola 1979 : 89‑111) ; une prospection également aux alentours, et surtout au‑dessus de l’église, nous a permis de vérifier la présence de tessons d’époque romaine impériale et de restes de structures en pierres sèches de datation indéfinissable. L’existence, la position, la chronologie et les toponymes liés aux sites de S. Mariona et des « Bagni » ne posent aucun problème particulier aux autres auteurs modernes et contemporains ; la nature de l’habitat et sa chronologie restent cependant à déterminer de façon précise. Une découverte fortuite de thermes –accompagnée d’une fouille non autorisée, qui n’a guère ému les pouvoirs publics « compétents » selon une habitude désormais enracinée en Corse– a eu lieu en 1983‑84, en contrebas de Corte, non loin du Tavignano, sur sa rive gauche (Moracchini‑Mazel 1985 : 58‑63). La nature de ces fouilles n’a permis de recueillir aucun élément qui puisse contribuer à établir la chronologie de cet établissement ; il est certes étonnant qu’aucun tesson ni autre matériel archéologique n’aient été retrouvés au cours de ce déterrement d’environ 20 m2, comportant des murs qui semblent avoir en moyenne (aucune mesure n’en est donnée dans la « publication ») au moins 0,50 m de hauteur... Quoi qu’il en soit, ce site semble confirmer la présence d’un habitat, également dans cette zone de Corte, suggérée par des découvertes effectuées à l’occasion de la construction de « fortifications » de la ville en 1770 (cf. en dernier lieu, Ambrosi 1933 : 10).

25Enfin, le dernier site antique, ou du moins de l’Antiquité tardive, fouillé dans la région, celui de Castellu, sur la rive droite du Tavignano, est l’objet de la présente publication.

  • 14 A partir d’un faux médiéval, étudié par Scalfati (1980 :1 ‑44) ; cf. à ce propos en dernier lieu, a (...)

26A mi‑chemin environ de la pieve de Venaco (et du « Palazzo » adjacent) et de Castellu, mais décentrées vers l’ouest, se trouvent les ruines de l’« abbaye » bénédictine de S. Stefano de Venaco et de la petite chapelle de S. Gavino (plus au sud), qui semble être un sanctuaire de confins (l’une des limites de l’établissement bénédictin ?) compte tenu de ses dimensions minuscules. Mgr de La Foata (1895 : 230‑233) en avait compris l’importance même si la chronologie qu’il suggère, le xe s., est aujourd’hui irrecevable et s’il faut plutôt penser aux xiiexiiie s.14 . Aucune découverte antérieure au Moyen Age n’a concerné jusqu’ici ces deux sites, sur lesquels nous avons effectué également une prospection préliminaire.

27Plus au sud de Castellu, et particulièrement dans la région des villages actuels de Poggio de Venaco et de Riventosa, il faudra contrôler sur le terrain les hypothèses suggestives de R. Rebuffat et de J. Soyer à propos de la présence d’aménagements qui pourraient être liés à une enceinte défensive (Rebuffat, Soyer 1967 : 228‑231). Selon l’hypothèse de R. Rebuffat, le Praesidium de l’Itinéraire d’Antonin serait à rechercher dans le Vénacais‑Cortenais (Rebuffat 1967 : 217‑227). Doit‑on penser à l’un des sites antiques déjà identifiés ou supposés tels ? A quel moment pourrait‑il remonter ? Combien de temps fut‑il effectivement un praesidium militaire ? Quel fut son rôle dans la romanisation de l’intérieur de la Corse ou du moins de la plaine du Tavignano ? Ce sont là quelques exemples des questions auxquelles il nous faudra répondre et pour lesquelles seule une recherche archéologique scrupuleuse (prospections et fouilles) sera en mesure d’apporter des solutions.

1.4. Présentation de la publication

28Le texte que nous présentons ici a été réalisé en moins d’un an, après l’achèvement de la dernière campagne de fouille et d’étude de 1985. Nous avons voulu ainsi livrer au plus vite à la communauté scientifique les résultats auxquels nous sommes parvenus sur ce site original. Cette originalité est double : un milieu rural d’accès malaisé depuis la côte orientale (une voie antique à proprement parler n’a probablement jamais existé), mais surtout une période historique en général mal documentée et jusqu’ici absente de l’archéologie corse en particulier. Compte tenu du temps limité dont chacun a disposé pour l’étude des différentes classes de matériel, il est bien entendu que les auteurs se réservent la possibilité de revenir sur leurs analyses et leurs conclusions, indépendamment de la reprise de la fouille proprement dite.

29Cet ouvrage commence par les rapports relatifs aux cinq sondages pratiqués sur le site, suivis du catalogue des objets découverts, puis des illustrations (photographies et relevés des principales unités stratigraphiques fouillées). En l’absence de certitudes relatives à la datation des unités stratigraphiques des sondages I et V, leurs diagrammes (matrix) sont présentés séparément au terme des comptes rendus de fouille de ces deux sondages. Le caractère limité et incomplet des sondages mineurs nous a fait renoncer à en publier les coupes stratigraphiques ou les matrix qui n’apportent, en leur état actuel, aucun élément utile à la chronologie du site.

30Le chapitre suivant est consacré à l’étude du matériel, divisé par classes, dans l’ordre qui a été suivi pour les catalogues de chacun des sondages. Les planches de dessins des objets, divisées par classes elles aussi, se trouvent au terme de chaque étude. Les matériaux de construction de terre cuite et un groupe d’objets de pierre (meules et mortier) réunissent catalogue et étude. Les études de la faune et des paléosemences concluent ce chapitre.

31Pour chacun des objets publiés sont données, en centimètres, les dimensions qu’il a été possible de mesurer en fonction de leur état de conservation. Pour les objets de terre cuite est indiqué le numéro de la pâte identifiée par F. Pacetti, qui renvoie par conséquent au catalogue et à l’étude des argiles, en appendice de notre ouvrage. Sauf indication différente, l’échelle utilisée pour les dessins qui reproduisent les objets est de 1/3 pour la céramique et 1/2 pour le reste du matériel.

32Nous avons tenu également à joindre à la publication de la fouille un rapport relatif à la restauration et à la conservation, qui ont constitué une priorité dans nos préoccupations et un moment essentiel de l’enquête. Des objets informes ont acquis un visage, mais surtout bon nombre d’entre eux ont été sauvés d’une disparition certaine, donnant ainsi à réfléchir sur la gravité de nos responsabilités, chaque fois que nos enquêtes ne prévoient pas de mesures adéquates de protection du patrimoine exhumé. Comme le montre d’autre part le rapport de restauration d’un objet en os, joint en annexe, il peut être dangereux de ne pas avoir de contact direct avec le technicien chargé de la restauration, (sans compter les délais qu’a nécessités l’opération : deux ans !). Sans la restauration systématique du matériel telle que nous l’avons appliquée, une bonne partie des objets publiés ici n’aurait pu y figurer.

33Un appendice, évoqué ci‑dessus, suit les conclusions. Il est constitué par un catalogue et une étude des argiles de tous les objets de terre cuite découverts durant la fouille (de la céramique fine à la plus grossière et aux matériaux de construction) ; des résultats étonnants ont été obtenus bien qu’il ne s’agisse que d’une enquête empirique : les moyens mis à notre disposition ne permettaient aucun autre type d’analyse.

34Ensuite vient la bibliographie générale et l’abréviation de chacun des textes cités au sein de l’apparat critique. Nous devons à R. Martorelli, et à sa patience infinie, la mise en forme de cette bibliographie.

35Après avoir utilisé pendant plusieurs années l’orthographe corse pour les toponymes, j’ai utilisé ici leur version officielle, « toscanisée », telle qu’elle apparaît sur les cartes actuellement disponibles, afin de simplifier la tâche des lecteurs, alors que la « corsisation » des toponymes ne semble plus guère officiellement à l’ordre du jour.

Endnoten

1 Pour la période romaine (avec la bibliographie essentielle plus récente), cf. Vismara 1980 : 303‑328, synthèse relative à la côte orientale de l’île, la mieux connue et celle qui présente la densité d’habitats la plus élevée. Pour la période suivante, cf. ma contribution, Pergola 1981a : 226‑255, dans l’attente de mon ouvrage, en préparation, sur les Origines de la Corse chrétienne.

2 Malgré Moracchini‑Mazel et ses collaborateurs (1974 : 63), qui attribuent à Castellu un site mentionné par l’auteur d’un traité de géographie de la Corse, du début du xxe s. qui signale une trouvaille relative à la commune de Poggio de Venaco (en fait une confusion avec le « Poggio del Palazzo », cf. infra, p. 19 ; Castellu se trouve sur la commune de Corte, à la limite de celle de Casanova...) : les restes d’une villa avec mosaïques et des monnaies des ie,ive s. ap. J.‑C. De façon tout à fait gratuite, ces mêmes auteurs attribuent à notre site des thermes, avec une canalisation de plus d’1 km de long, et une basilique paléochrétienne. Une autre méprise est celle d’Ambrosi (1933 : 9‑10), qui attribue à Tusani (c’est l’un des toponymes modernes de notre site) des ruines situées en fait à proximité immédiate de la pieve de Venaco, qui est mentionnée à part (« quartier St‑Jean »), en scindant par erreur ces deux sites qui n’en sont qu’un. Ascari (1942 :97‑98) est par contre plus prudent et se contente de citer ses prédécesseurs en évitant des localisations trop précises. L’apparition du toponyme Tusani semble due à Poli (1907 :118), et la confusion systématique avec St‑Jean de Corte naît avec Ambrosi (1933 ; 9), repris par les auteurs suivants.

3 En 1865, pendant les deux heures de voyage que la diligence mettait à parcourir les 12 km qui séparent Corte de Venaco, la rencontre fortuite de l’érudit A. Grassi et de Mgr de La Foata (alors curé de Corte, plus tard évêque d’Ajaccio) nous vaut un récit intéressant relatif aux connaissances et aux idées historiques et archéologiques (antiques et médiévales) de l’écclésiastique corse, sur les sites à proximité desquels passait la diligence (Monti 1984 : 5‑7) ; rien n’est signalé à la hauteur de Castellu : à 6 km/h de moyenne, un oubli eût été difficile ! En 1895, Mgr de La Foata ne sait toujours rien du site puisqu’aucun passage des longues considérations consacrées au Cortenais dans son ouvrage volumineux sur l’Église en Corse n’en souffle mot (de La Foata 1895 : 210‑240).

4 Ptol. III, 2, 8 ; comme l’a fait justement remarquer C. Vismara à l’occasion d’une conférence tenue à l’université de Corte en 1982, l’identification exacte des sites, par une attribution de toponymes précis, n’est qu’un jeu subtil de l’esprit, sans possibilité de contrôle véritable (à moins d’improbables découvertes épigraphiques) et sans utilité, qui n’apporte guère en soi de grand progrès scientifique ; cette idée de C. Vismara a été reprise dans notre brochure collective : Antomarchi et alii, Pourquoi « Ouenikion » ?, 1983, p. 4. Aucun apport particulier nouveau à propos de ces localisations ne vient de Jehasse 1976 : 162.

5 A partir de l’expérience des jeunes collègues déjà formés à cette méthode, pour laquelle on peut renvoyer aux traités exhaustifs de Carandini 1981 et de ses prédécesseurs Barker 1977 et Harris 1979.

6 Cette méthode est d’ailleurs appliquée à l’heure actuelle sur la plupart des fouilles conduites dans le cadre des surintendances archéologiques italiennes, et l’on dispose maintenant d’un ouvrage précieux, rédigé par différents spécialistes, sur l’utilisation et la rédaction des différentes fiches normalisées, édité en collaboration par le Ministero per i Béni Culturali e Ambientali, l’Istituto Centrale per il Catalogo e la Documentazione et la Soprintendenza archeologica de Rome (Parise Badoni, Ruggeri Giove 1984).

7 Rebuffat 1967 : 217‑227 ; Rebuffat, Soyer 1967 : 228‑231 ; Moracchini 1957 : 61‑67 ; id. 1960 : 185‑198 ; Moracchini‑Mazel 1967a : 20, 30‑35, 42‑43, 325‑326, 329‑332 ; id. 1974 : 54‑64 ; id. 1975:84‑91 ; id. 1976 : 9‑13; id. 1985 : 58‑63. Vismara 1980 : 305, 311 ; id. 1983:267‑270 ; id. 1984b : 179‑183 ; id. 1984a : 271‑282. Pergola 1979 : 89‑111 ; id. 1980a : 93‑124.

8 Ptol. III, 2, 8 ; ce toponyme survit probablement encore sous la forme Coenicum (à moins qu’il ne s’agisse d’une déformation de Venicium) dans la Ravennatis Anonymi Cosmographia, V, 27 (Schnetz 1940 : 102).

9 De La Foata (1895 : 236) place Cenestum dans la région de Vezzani et Ghisoni, au sud de Corte ; Poli (1907 :130‑131) se dit convaincu que Cenestum « devait se trouver sur la rive gauche du Tavignano », au nord de Corte donc, et suggère le lieu‑dit Castellare. Ambrosi (1933 : 10) a des idées particulièrement confuses à ce sujet : « Corte. On l’a identifié avec le Cenestum de Ptolémée qui devait se trouver sur la rive gauche du Tavignanu » ; il confond ensuite rive gauche (« fortifications ») et quartier St‑Jean, en fait sur la rive droite, et qu’il cite auparavant déjà deux fois (nos 29 et 30, p. 9) sans avoir compris qu’il s’agit du même site ! Ascari (1942 : 98‑99) pense à un vaste territoire, au sud de Corte, allant de Vizzavona à la mer, en fonction de l’analyse des coordonnées de Ptolémée. Bien que Rebuffat (1967 : 217‑227) ne mentionne à aucun moment Κενεστον‑Cenestum, Jehasse (1976 : 162) l’utilise pour suggérer que Κενεστον n’est autre que le Praesidium de l’Itinéraire d’Antonin qu’il situe à Vezzani. M. Rebuffat parle sans équivoque de Ουενικιον et du Vénacais actuel pour Praesidium, et à aucun moment de Κενεστον ni de Vezzani (comme l’a déjà justement remarqué C. Vismara [1980 : 305, note 9]). Aucun toponyme et aucune donnée archéologique ne permettent à l’heure actuelle de suggérer une quelconque solution digne de foi pour ce problème, par conséquent sans importance ‑ en l’état actuel de la question sauf pour Praesidium – aux fins d’une enquête historique, archéologique et même topographique du Cortenais‑Venacais.

10 Pergola 1980a : 104‑124. A propos de la pieve, terme qui désigne à la fois, durant le Moyen Age, un édifice‑aux fonctions proches de celles de l’église paroissiale – et une circonscription religieuse et administrative, cf. Pergola 1979 ; 94, note 4 ; id. 1980a : 91‑92, notes 3‑4 ; id. 1981a : 282‑283.

11 Moracchini‑Mazel 1967a : 30‑35 ; depuis, cet auteur date le baptistère du vie s. (cf. ci‑dessous, note 12).

12 Moracchini‑Mazel 1974 : 61‑63 ; l’égarement dans ce texte est poussé jusqu’à attribuer cette prétendue abside primitive (« de belle façon », en fait des pierres informes destinées à une fondation recouverte après sa réalisation) au ive s. et le baptistère –de plan courant en Italie du Nord, par exemple, aux xiie et xiiie s.– dans sa forme actuelle à une reconstruction « vers le vie s. (est‑ce au temps de saint Grégoire le Grand [?] au même endroit que ce précédent [?]).», avec pour toute note critique ou preuve archéologique deux points d’interrogation...

13 De La Foata 1895 : 233‑234 : « On y distingue encore les traces de quelques cabines blanchies, adossées à un rocher, et plus bas, le tronçon mutilé d’un pilier carré, maçonné avec de la chaux et des briques... ».

14 A partir d’un faux médiéval, étudié par Scalfati (1980 :1 ‑44) ; cf. à ce propos en dernier lieu, avec la bibliographie précédente, Pergola 1979 : 93‑94 ; id. 1980a ; 95‑96, notes 7‑12.

Abbildungsverzeichnis

Bildunterschrift • Fig. 1 – Position géographique de Castellu.
URL http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/34160/img-1.jpg
Datei image/jpeg, 58k
Bildunterschrift • Fig. 2 – Disposition des sondages : les sondages I, III, IV et V pratiqués dans la partie nord du site. Le sondage II (6 x 3 m), absent de ce plan, est situé à 40 m au sud‑ouest du sondage V.
URL http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/34160/img-2.jpg
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