Avant‑propos
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Texte intégral
1Les mines métalliques anciennes des Vosges ne répondent plus aujourd’hui à des critères rentables d’exploitation mais elles méritent considération car elles sont bien une réalité toujours actuelle. En effet, la spéléologie et l’archéologie minières développées depuis près de trois décennies ont levé le voile sur un patrimoine souterrain ignoré, à la fois naturel et archéologique.
2La visite de ces lieux permet, par l’observation des divers vestiges qui y sont conservés en place, l’approche d’un passé humain oublié. Constituant de plus un accès privilégié dans le sous‑sol, les mines sont de ce fait un laboratoire remarquable pour l’investigation scientifique. Malheureusement, ce milieu récemment dévoilé est très vite devenu la proie de pilleurs et de vandales, et sa sauvegarde mérite des mesures sérieuses de protection.
3Si les anciennes ouvertures de mines à Ste‑Marie‑aux‑Mines suscitent dès le début du siècle l’intérêt de quelques curieux, ce n’est que vers 1960 que les premières explorations systématiques commencent. En 1963, la quasi‑totalité des réseaux souterrains accessibles sans réouvertures d’entrées est visitée : 9 km de galeries et de puits. C’est alors qu’on entreprend de rouvrir les entrées éboulées depuis des siècles. D’abord 1, puis 2, puis 4 et jusqu’à 5 km de nouveaux réseaux sont découverts chaque année. Actuellement les 55 km accessibles (sur 300 potentiels !) constituent un terrain d’observation privilégié mis à profit par de nombreux scientifiques. Ceux‑ci doivent aux spéléologues et à leur technicité l’accessibilité à ce monde souterrain. Plus même, bon nombre de chercheurs se sont formés à ce sport.
4Depuis 1971, la visite des anciennes mines n’est plus une simple activité sportive. En effet, les nombreuses observations réalisées dans les anciens chantiers de mineurs ont lancé une activité nouvelle dans les Vosges : l’archéologie minière. Les recherches dans ce domaine sont actuellement menées avec une fructueuse collaboration entre les équipes de fouilles et les organismes officiels, et des programmes prioritaires sont définis. Ainsi depuis 1981 les sites miniers du massif vosgien ont été le théâtre d’une cinquantaine d’opérations archéologiques intégrées au programme H27 « Mines et métallurgie dans la France de l’Est » du Conseil supérieur de la recherche archéologique.
5Ce volume constitue le rapport d’une de ces fouilles programmées réalisées à Ste‑Marie‑aux‑Mines en 1983. Cette étude, qui concerne avant tout les vestiges souterrains de l’exploitation d’un filon, témoigne d’une approche résolument pluridisciplinaire. Elle est en ce sens un modèle de collaboration étroite entre spéléologues miniers, archéologues et géologues.
6Le Neuenberg, aujourd’hui inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques d’Alsace, est devenu un site pilote pour l’archéologie minière souterraine. La mine St‑Louis a été aménagée en une mine d’initiation à l’environnement souterrain minier, accessible au grand public sous la conduite de guides, ceci dans le cadre d’un vaste programme de mise en valeur du patrimoine minier du Val d’Argent mené par l’ASEPAM (Association spéléologique pour l’étude et la protection des anciennes mines).
LISTE DES PARTICIPANTS À L’ÉTUDE DU FILON ST‑LOUIS
Archives : P, Fluck, B. Ancel (plans et cartes), Spehlinhauer (transcription).
Topographie de surface : B. Ancel. C. Henri ; P. Fluck en 1990.
Fouille de surface : B. Ancel, C. Gitta, C. Henri, P. Lejay, M. Courtial., P. Fluck, L. Steinbach‑Fluck, M. Halstenbach, R. Colas. C. Schneider, M. Munschy.
Explorations souterraines : P. Bagy, B, Ancel, R. Colas
Topographie souterraine : B. Ancel, P. Bagy. P. Lejay, A. Lejay, C. Schneider, C. Henri, P. de Robert. M. Munschy (P. Fluck en 1971‑75).
Etudes archéologiques : B. Ancel.
Etude structurale : P. Fluck, I. Reuber, R. Colas.
Elude minéralogique : P. Fluck.
Etude climatologique : P. Fluck, C. Henri, P. Lejay, P. Henri, L. Steinbach‑Fluck.
Photographies : G. Lagarde, M. Herr, B. Ancel.
Dessins : C. Schultess (outils), B. Ancel (topographie), P. Ruck (géologie), M. Dorn,
Nous tenons à remercier pour leur soutien M. Pétry, de la direction régionale des Antiquités historiques, et la commune de Ste‑Marie‑aux‑Mines.
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