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Le site chasséen de Canneville (Oise)

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Danièle Hamard

1. Le site et l’historique des recherches

Volltext

1.1. Canneville et son environnement

1Le plateau de Canneville est situé à la sortie sud de Creil, sur la rive gauche de l’Oise, mais sur le territoire de la commune de St‑Maximin (fig. 1). La région est encore, à l’heure actuelle, un noeud de communication, ce qui explique que le site ait disparu pour faire place à une bretelle autoroutière qui a profondément entamé le plateau. Le site fait face au confluent de l’Oise et du Thérain, dont la vallée ouvre un axe de communication avec l’ouest, vers Beauvais, et, au‑delà, la vallée de la Bresle. A 4,5 km en amont se trouve le confluent de l’Oise et de la Brèche, axe de communication avec le nord‑ouest, vers Clermont, et au‑delà, la vallée de la Somme. Enfin, à 7,5 km en aval, le confluent de l’Oise et de la Nonnette ouvre un axe de communication avec l’est, vers Chantilly et Senlis, et, au‑delà, la vallée de l’Ourcq. Le cours de l’Oise elle‑même assure les communications vers le sud et le nord.

Fig. 1 – Canneville et son environnement. Carte géologique, feuille de Creil XXIII‑12, éch. 1/50 000.

2Le plateau proprement dit s’élève à une altitude qui varie entre 60 et 70 m, et domine la vallée de l’Oise d’environ 40 m (fig. 3). La pente est extrêmement raide, comme le montrent les profils établis par A. Lesbros lors de ses sondages à Canneville (fig. 2). Mais une vallée sèche, le vallon des Hironvales, met en communication le plateau et les rives de l’Oise. Les recherches des érudits locaux sur les voies romaines ont établi l’existence de deux anciens gués, la Passe à Cheval et le Mal Pas, au sud et au nord du site.

Fig. 2 – Situation et profil de l’éperon (extrait de Lesbros 1973).

● Fig. 3 – Topographie de l’éperon (Audouze 1982).

3Les ramassages de matériel lithique ont été effectués pendant une centaine d’années sur l’ensemble du plateau, des deux côtés du vallon des Hironvales et sur une superficie d’environ 5 ha. Les sondages et la fouille se situent, par contre, sur l’éperon triangulaire limité par le cours de l’Oise au nord‑ouest et le vallon des Hironvales au sud‑ouest (fig. 2). La carte géologique, feuille de Creil XXIII‑12, montre que l’éperon est situé sur le calcaire lutétien (e5c‑e), mais qu’une couche de limons des plateaux (LP) vient mourir sur le plateau même, fournissant donc, à proximité, des terres agricoles riches. Il faut descendre vers le sud, jusqu’au confluent de l’Oise et de la Nonnette, pour trouver les affleurements du Sénonien (c4‑6) et du Thanétien susceptibles de fournir du silex de bonne qualité. Sur l’autre rive de l’Oise se retrouvent les mêmes couches à quoi viennent s’ajouter les argiles à silex (Re2‑c6) (fig. 1).

4L’abondance du matériel récolté en surface, l’emplacement sur éperon, si évidemment défendable, et cette position géographique privilégiée suffisent à expliquer que Canneville soit devenu, bien avant d’avoir été fouillé, un site connu, dont il est souvent fait mention dans la littérature archéologique.

1.2. Historique du site

5L’histoire de Canneville peut se résumer en trois épisodes : de la découverte en 1873 à 1910, le site connaît une période de notoriété qui lui vaut d’apparaître régulièrement dans la recherche nationale. Suit une longue éclipse qui va durer jusqu’au début des années 60, pendant laquelle se crée la légende de « l’éperon barré de Canneville ». La coïncidence des premiers sondages, qui vont faire connaître la céramique, et de la remise en ordre du Néolithique du Bassin parisien effectuée par G. Bailloud, va faire sortir Canneville de l’ombre. Enfin la publication par A. Lesbros en 1973 des résultats de ses sondages semble avoir déclenché la fouille de sauvetage de l’hiver 1974‑75.

1.2.1. Découverte

6Canneville apparaît pour la première fois en 1872, dans l’ouvrage que N. Ponthieux consacre à Catenoy (Ponthieux 1872) : l’auteur constate que des matériels lithiques semblables à ceux de Catenoy se rencontrent sur la rive gauche de l’Oise, sur les promontoires, dont celui de Canneville.

7C’est en 1873 que paraît dans une revue locale, les Mémoires du Comité historique et archéologique de Senlis, un article signalant la découverte du site (Louchez 1873), suivi en 1874 d’un second article (Louchez 1874). Des croquis et des dessins accompagnent le texte. Le site est présenté comme une découverte fortuite : le défrichement d’un terrain inculte depuis très longtemps a fait remonter des silex et des fragments de tuile romaine. E. Louchez a fait confirmer sa découverte par des érudits locaux, l’abbé Caudel, le comte de Maricourt et M. Vinet. Il note que ce promontoire ressemble aux oppida connus dans la région, mais que les vestiges d’un système défensif n’apparaissent pas dans le paysage. Il a ramassé quelque 300 pièces, sur une superficie qui dépasse largement celle de l’éperon, donné cependant comme la zone de densité maximum. L’auteur présente des grattoirs, des perçoirs, des tranchets, des haches polies fragmentées ou partiellement retaillées, des armatures de flèches tranchantes, lancéolées, ou à pédoncule et ailerons, des couteaux à dos, un nucléus à lames et des percuteurs. E. Louchez mentionne également des objets en grès, interprétables actuellement comme une meule et sa molette. Compte tenu de l’imprécision des dessins et du vocabulaire typologique de l’époque, cette présentation frappe par sa qualité : E. Louchez a vu les rapprochements possibles, tant avec les sites de hauteur de la région (Noyon, Catenoy, Gouvieux), qu’avec les matériels déjà connus (Catenoy, le Camp Barbet). Ce qui n’a pas été vu, et ne pouvait pas l’être à l’époque, c’est une certaine hétérogénéité de ce matériel, où l’on peut repérer quelques pièces mésolithiques ou postérieures à ce qui deviendra le Chasséen septentrional.

1.2.2. De la découverte à 1910

8Ces deux articles ont des retombées immédiates : en 1873 toujours, et dans la même revue, le nom de Canneville réapparaît à propos de la découverte de vestiges gallo‑romains (Caudel 1873). Deux ans après, le même auteur, l’abbé Caudel, mentionne les articles de E. Louchez (Caudel 1875 : 9). Il est cité également dans deux ouvrages consacrés à l’histoire de Creil (Boursier 1883 : 57, 60 ; Maçon 1907 : 3). Parallèlement à cette audience locale, Canneville fait son entrée dans la recherche nationale grâce au comte de Maricourt, qui, outre deux articles dans la revue locale (Maricourt 1877A : 71 ; Maricourt, Guérin 1877A : 374), incorpore le site à l’inventaire et au catalogue de sites qu’il publie dans les actes du Congrès archéologique de Senlis (Maricourt 1877B : 22 ; Maricourt, Guérin 1877B : 310).

9Ce même trajet de l’érudit local aux savants se reproduit quand l’abbé Breuil compte Canneville au nombre des sites sur lesquels est fondé l’article du congrès de l’A.F.A.S. de Boulogne (Breuil 1899 : 563). Le site est encore une fois rapproché de Catenoy. L’abbé Breuil mentionne trois collectionneurs locaux dont il a vu les matériels : MM. Pouillet, Brunet et l’abbé Müller. Ce même abbé Müller va publier dans une revue locale un catalogue des sites de l’Oise où Canneville est cité (Müller 1901 : 9, 10, 13). Il mentionne d’autres collections, celles de E. Louchez, du vicomte de Caix de Saint‑Aymour (connu et cité aussi par le comte de Maricourt) et de M. Martin.

10En 1906, au moment où A. Guébhard crée à la S.P.F. la « commission des enceintes », A. de Mortillet publie un inventaire vieux de dix ans. Canneville y figure sous l’appellation fausse de « Saint‑Maximin‑Camp de César » (Mortillet 1906 : 194). Cette erreur est relevée et corrigée dans les séances de travail de la S.P.F. (Guébhard 1907 :100, 155). La commission, se référant à l’abbé Caudel, conclut à l’existence de deux sites distincts, le « Camp de César » à Gouvieux et celui de Canneville à St‑Maximin. Or l’abbé Caudel n’avait envisagé l’existence d’une fortification à Canneville que pour la période gauloise ou romaine. La commission va cependant enregistrer Canneville comme un camp, erreur que les érudits locaux s’étalent bien gardés de commettre.

11Les années 1897‑98 avaient vu un nouveau collectionneur fréquenter le plateau de Canneville : il s’agit de A. Debruge qui a publié dans une revue qui, cette fois, dépasse le cadre local (Debruge1904). Son article, ainsi que celui de l’abbé Breuil, sont repris par A. Déchelette, qui cite Canneville et l’inclut dans son index des sites (Déchelette 1908 : 497, note en bas de page et 662). Canneville participe à plusieurs titres au Congrès préhistorique de Beauvais en 1909 : des éléments des collections de MM. Duffossé et Debruge sont exposés (Anonyme 1909 : 29, 30), et les actes du congrès comportent un article de ce dernier (Debruge 1909).

12Canneville apparaît encore l’année suivante au Congrès préhistorique de Tours, dans l’enquête sur le silex du Grand‑Pressigny (Hue 1910 : 410, 424, 433 ; Saint‑Venand 1910 : 259), A. Debruge ayant répondu au questionnaire de la S.P.F.

1.2.3. De 1911 à 1960

13A partir de cette date Canneville ne fait plus que des apparitions fugitives dans l’archéologie nationale, la plupart du temps dans des discussions typologiques (Schleicher 1911 : 228 ; Coutil 1913 : 439 ; Patte 1914 : 459‑ 460 ; Coutil 1923 : 324 ; Patte 1926 : 115 ; Patte 1936 :155, 156 ; Vaché 1937 : 92‑93). Ces notules ont surtout porté l’accent sur des pièces, soit mésolithiques, soit postérieures à la masse des matériels récoltés. L’hétérogénéité chronologique commence à être perçue, mais pas encore nettement.

14Un nouveau prospecteur, et de valeur, fait cependant des récoltes à partir de 1928. Il s’agit de R. Daniel, qui ne publiera ce matériel que près de cinquante ans plus tard.

15Cette période voit une profonde divergence entre le traitement accordé au site dans les inventaires archéologiques selon qu’ils sont régionaux (Montandon 1920 ; Soubeiran 1926) ou nationaux (Viré 1917 ; Anonyme 1922) : les premiers donnent des bibliographies où figurent toujours les articles importants ; la commission des enceintes, elle, ne renvoie qu’à la controverse de 1906‑07, et le Dictionnaire archéologique de la Gaule donne une référence unique et qui remonte à cinquante ans. Les synthèses où paraît Canneville ne lui réservent pas un meilleur sort. Les articles de P. Bosch‑Gimpéra et J. de C. Serra‑Rafols le classent dans les « sites à maisons et fonds de cabanes » de la culture Seine‑Oise‑Marne, alors qu’aucune structure d’habitat n’y a jamais été signalée (Bosch‑Gimpéra, Serra‑Rafols 1925 : 362 1926 : 324). L’erreur d’attribution chronologique peut venir d’une lecture trop hâtive de l’article de A. Debruge de 1904 (seule référence citée, et dont les illustrations présentaient des armatures de flèche très sophistiquées). L.‑R. Nougier, lui, garde cette attribution, avec comme références ce même article de Debruge et celui de l’abbé Breuil (Nougier 1950 : 245, 394, 428, 429‑430). Le rapprochement avec Catenoy se fait sur la notion de site défensif.

16Le premier sondage a lieu pendant cette période, en 1949, effectué par P. Durvin, qui cherchait à préciser l’implantation gallo‑romaine. Le matériel sera volé, et il ne restera donc de cette première tentative que ce qu’en dira P. Durvin. Dans un livre sur Creil (Durvin 1954 : 1‑2) il présente Canneville comme un « oppidum néolithique », et le compare à ceux de Gouvieux et du Tremblay. Il est cependant le premier à mentionner la présence de tessons néolithiques. C’est dans une revue locale (Durvin 1959 : 1,6) qu’il va créer la légende de « l’éperon barré de Canneville » : le site est présenté comme un éperon barré par un fossé remblayé depuis longtemps ; la carte jointe mentionne même, sans aucune justification, la présence de sépultures néolithiques. Dans une revue nationale (Durvin 1961 : 44) l’auteur précise que le fossé n’est plus marqué que par la présence d’une haie sur l’éperon. P. Durvin a cependant noté la coexistence de pièces mésolithiques et campigniennes (selon la définition de L.‑ R. Nougier), et, en 1961, attribue même les tessons au Chasséen septentrional. Il faut dire qu’à cette date G. Bailloud avait déjà commencé à remettre de l’ordre dans le Néolithique du Bassin parisien.

17En 1956 A. Lesbros avait effectué sur le plateau des sondages ; il n’en publiera les résultats que beaucoup plus tard, mais P. Durvin a assisté à l’un de ces sondages et G. Bailloud a vu le matériel.

1.2.4. Action de G. Bailloud

18Il mentionne Canneville pour la première fois en 1955, dans un texte qui ne sera publié que 19 ans plus tard (Bailloud, Mieg de Boofsheim 1974 : 12), à propos de la persistance des traditions tardenoisiennes dans le néolithique, avec mention de la « feuille de gui » décrite par E. Patte en 1936, et reprise de ses illustrations.

19En 1959, à Prague, G. Bailloud utilise Canneville, entre autres sites, pour démontrer l’existence dans le Bassin parisien d’une culture de tradition chasséenne, mais qui possède aussi des « plats à pain » (considérés comme caractéristiques de la culture Michelsberg). L’industrie lithique est cependant différente de celle connue à Chassey, et l’auteur la qualifie de « campignienne », mais en se démarquant de la signification que L.‑R. Nougier donnait à ce mot : le terme n’implique plus l’existence d’une civilisation, mais la simple ressemblance avec l’industrie du site du Campigny à Blangy‑sur‑BresIe (Bailloud 1961 : 510, 511). Les tessons de plats à pain de Canneville sont ceux qui ont été trouvés dans les sondages de A. Lesbros.

20En 1964 paraît Le Néolithique dans le Bassin parisien. Canneville y figure plusieurs fois (Bailloud 1979, 2e édition : 76, 77, 78, 86, 92, 96, 114), en particulier à l’inventaire des sites chasséens, sous l’appellation exacte « d’habitat sur éperon ». Deux collections sont mentionnées, celle du musée de l’Homme et celle de A. Lesbros. Le site est porté sur la carte des sites chasséens, est cité dans l’étude des flèches perçantes et celle des plats à pain, et une armature amygdaloïde et un petit vase figurent dans les illustrations (fig. 4). Le Chasséen du Bassin parisien est défini par ses différences avec les cultures d’inspiration danubienne qui l’ont précédé, avec le Chasséen du sud de la France, et par ses originalités.

● Fig. 4 – Sites chasséens connus en 1964 (Canneville a été encerclé) et matériel du site publié dans Bailloud 1979. Habitats (triangles), sépultures (points), trouvailles isolées (croix).

21L’implantation des sites est beaucoup plus variée que précédemment : les fonds de vallée sont toujours occupés, mais on trouve aussi des sites sur les plateaux et sur leur bordure ; les sites en éperon sont plus particulièrement recherchés pour de grandes installations. Les premières mines de silex sont mises en exploitation. Les sépultures sont mal connues, avec de très rares sépultures individuelles. Tout au plus peut‑on être sûr de l’existence en Normandie de dolmens à couloir attribuables à cette période.

22L’industrie lithique (fig. 5) compte au nombre des nouveautés : elle est robuste. L’outillage campignien (adjectif pour G. Bailloud à simple connotation technique qui renvoie aux tranchets, ciseaux et pics en silex) est fait sur éclat ou sur rognon ; il est loin d’être seul représenté : les grattoirs sont les outils les plus nombreux ; ils sont sur éclat, robustes et quelquefois épais ; les racloirs sont rares, les perçoirs et pointes aussi ; les haches sont toutes en silex et rarement intactes sur les sites d’habitat ; les couteaux à dos sont abondants, sur lame, à dos souvent entièrement retouché ; les armatures de flèche sont en majorité tranchantes et le plus souvent triangulaires, toujours à retouche abrupte ; les armatures perçantes existent aussi, amygdaloïdes, à retouche bifaciale non couvrante, et à base droite, convexe ou concave ; le silex du Grand‑Pressigny est absent, qu’il s’agisse des poignards ou des scies à encoches. Vers le sud‑est du Bassin parisien existent des faciès un peu différents, plus laminaires, où les armatures tranchantes disparaissent ainsi que l’outillage campignien. Dans cette industrie, les couteaux à dos et la forme des armatures tranchantes (mais non leur facture) peuvent rappeler le Midi ; l’outillage campignien, dont la ressemblance avec le Maglemosien et l’Erteböllien est notée, pose le problème de sa genèse, le hiatus chronologique paraissant à l’auteur un obstacle à l’établissement d’une filiation ; enfin les armatures amygdaloïdes lui paraissent d’inspiration orientale (influences Roessen).

● Fig. 5 – Matériel lithique du Chasséen septentrional (d’après Bailloud 1979).

23La céramique est l’élément le plus sûrement méridional ; toutes les formes du Chasséen du Midi, dont l’antériorité est démontrée par le 14C, s’y retrouvent, alors que les rapports sont inexistants avec l’Europe du Nord. Le répertoire des formes céramiques comporte des écuelles en calotte (fig. 6E) relativement rares, des bols hémisphériques se transformant progressivement en bols à col légèrement resserré (fig. 6C), formes les plus fréquentes, des récipients à épaulement (fig. 6B), des marmites (fig. 6A) également abondantes, des gobelets et des cuillers rares. A la différence de la céramique du Midi, ces formes ne sont que peu décorées, et uniquement de décors plastiques (boutons). Les préhensions sont des boutons, des languettes (à perforation unique ou multiforées). Le Chasséen du Bassin parisien comporte cependant deux points originaux : les vases‑supports (fig. 7A), seuls porteurs de décors incisés à sec dans le style de Chassey, et plus rarement de décors pointillés dans le style de Bougon. Les deux formes, cubique ou cylindrique, sont bien représentées. Autre originalité : la présence de plats à pain, dont G. Bailloud signale l’ubiquité en milieu chasséen dans le Bassin parisien, sans vouloir cependant en faire la preuve absolue d’une influence Michelsberg. Enfin on trouve des statuettes de terre cuite, sommaires, plates ou cylindriques, et qui sont des représentations féminines (fig. 7B).

● Fig. 6 – Matériel céramique du Chasséen septentrional (d’après Bailloud 1979).

● Fig. 7 – Vases‑supports (A) et statuettes (B) (d’après Bailloud 1979).

24L’industrie osseuse est relativement abondante mais sans originalité. Par contre l’existence d’une industrie en bois de cerf, pics et gaines de hache est une nouveauté. La parure est trop rare pour être exploitée convenablement.

25De cette date jusqu’à 1982, la définition du Chasséen septentrional, toujours dirigée par G. Bailloud, s’est peu modifiée ; les critères qui en définissent la céramique et le lithique restent à peu près les mêmes. Ce qui se transforme c’est l’environnement archéologique dans lequel se poursuit la recherche : le nombre de sites augmente considérablement (fig. 9), et ce sont, cette fois, des sites connus par des fouilles ou des sondages récents. Avant le Chasséen, ou contemporaines, de nouvelles cultures sont définies, ce qui modifie complètement le problème des origines et des influences possibles. Les différentes publications de G. Bailloud rendent compte de cette évolution (Bailloud 1971, 1976A, 1976B, 1982A, 1984). Les influences post‑Roessen ont été largement confirmées par la céramique de Jonquières (Blanchet, Burnez 1984 ; Lasserre 1984), le problème des plats à pain et de l’apparition de l’outillage campignien a été reporté sur des cultures antérieures, le Cerny et le Villeneuve‑St‑Germain. Un nouveau problème est apparu, celui des contacts avec la culture de Michelsberg, seule présente, à la même période, dans la vallée de l’Aisne (Dubouloz, Lasserre 1984). Aux formes d’implantation très diverses déjà signalées en 1964 est venue s’ajouter la dualité, pour les sites de plaine, entre villages ouverts et villages clos par une enceinte à fossés et palissade. Le problème du rituel funéraire s’est compliqué aussi depuis la découverte dans les fossés de Boury‑en‑Vexin de dépôts humains.

26Pour le site de Canneville les effets des recherches de G. Bailloud ont été marquants. L’armature amygdaloïde et le bol dessinés par lui vont être repris (mais sans mention du site) dans une publication internationale (Müller‑Karpe 1969, 2 : 39). On assiste à la publication de matériels jusque‑là inédits (Patte 1973A, 1973B ; Daniel 1970 ; Lesbros 1973). R. Daniel présente 315 pièces lithiques recueillies de 1928 à 1939. L’hétérogénéité chronologique du matériel est bien notée : les fragments de poignard pressignien sont attribués au « Chalcolithique » (mais les scies à encoches sont considérées comme éventuellement chasséennes) ; l’appartenance de certaines des armatures à cette même période n’a pas été vue ; quant aux microlithes, ils feraient partie d’un « complexe » où la juxtaposition avec des pièces néolithiques serait possible. Le tri du matériel chasséen est fait selon les critères de G. Bailloud. A. Lesbros publie les résultats de ses sondages de septembre 1956. L’article comporte des plans, des coupes (fig. 2), des dessins du matériel recueilli. De nouvelles prospections ont lieu (Rigault 1975) qui démontrent que du matériel chasséen peut encore être ramassé de l’autre côté du vallon des Hironvales. Enfin Canneville est encore une fois incorporé dans une étude sur les sites fortifiés de Picardie (Jorrand 1976), mais sous l’appellation nuancée de « camp néolithique ». G. Bailloud lui‑même citera encore deux fois Canneville (Bailloud 1971 : 229, 235 ; Bailloud 1976B : 10, 20). Et le Dr. Rozoy réglera définitivement le problème de la présence de microlithes dans les collections provenant de Canneville (Rozoy 1978 : 547,548) en refusant l’idée de contacts entre deux cultures séparées par un tel hiatus chronologique.

27La fouille de sauvetage de F. Audouze et J.‑Cl. Blanchet a lieu en 1974‑75. R. Agache en rend compte dans Gallia‑Préhistoire (Agache 1976) avec une planche de dessins (fig. 8). Un article sur le site est publié par F. Audouze (Audouze 1982) dont le contenu sera repris dans le chapitre suivant.

● Fig. 8 – Matériel des fouilles de 1956 et 1974‑75 (Agache 1976).

1.2.5. Problématique actuelle

28Les fouilles des dix dernières années ont considérablement enrichi l’image du Chasséen septentrional : on dispose maintenant de 25 sites (fig. 9). Trois des sites portés au catalogue de 1964 ont fait l’objet de fouilles (Catenoy, Jonquières, St‑Maximin) (Blanchet, Bouchain, Decormeille 1984 ; Blanchet 1984). Enfin deux sites nouveaux ont été également fouillés : Pont‑Ste‑Maxence et Boury‑en‑Vexin (Martinez 1984, 1985). Ces cinq sites ont fourni des matériels importants, et d’autres sites moins riches contribuent cependant à enrichir le corpus (Chérence, Condécourt, Epiais‑Rhus, Liévin, Longueil‑Ste‑Marie, Sagy, Thourotte, Us). Le site de Boury a même fourni une stratigraphie sur remplissage de fossé, et des relations stratigraphiques apparaissent également sur le site de Catenoy.

● Fig. 9 – Sites chasséens connus à l’heure actuelle (Blanchet, Martinez 1986) : 1/ Catenoy (60), Le Camp César ‑ 2/ Jonquières (60), Le Mont d’Huette – 3/ Compiègne (60), Le Coq Galleux – 4/ Mouy (60), Le Camp Barbet – 5/ Boury‑en‑Vexin (60), Le Cul Froid – 6/ St‑Maximin (60), Canneville – 7/ Pont‑Ste‑Maxence (60), Le Bois de Sarron – 8/ Verberie (60), Le Buisson Campin – 9/ St‑Jean‑aux‑Bois (60) – 10/ Thourotte (60), Le Martelois – 11/ Hardivilliers‑Troussencourt (60), Les Plantis – 12/ Pontpoint (60), Moru ‑ 13/ Longueil‑Ste‑Marie (60) – 14/ Chérence (95), Les Sauts Grains – 15/ Condécourt (95), Cotty Monsieur – 16/ Epiais‑Rhus (95), Le Bois des Menues Terres – 17/ Longuesse (95), La Gâtine – 18/ Sagy (95), Sur Ambrimont – 19/ Us (95), Le Cornouiller – 20/ Liévin (62) – 21/ Abbeville (80), La Portelette – 22/ L’Etoile (80), Le Champ de Bataille – 23/ Blangy‑sur‑Bresle (76), Le Campigny – 24/ Sorel‑Moussel (28), Fort‑Harrouard – 25/ Neuf Marché (76), Le Joyeux Repos.

29Le problème de l’établissement d’une nouvelle définition, plus complète, du Chasséen septentrional est rendu plus difficile par le fait qu’une évolution chronologique se fait sentir dans cette culture (Blanchet, Martinez, Méniel 1982 ; Martinez 1984, 1985 ; Blanchet, Martinez 1986). On peut établir trois phases (fig. 10) : une phase I, qui dispose d’un registre de formes et de tailles variées, présentant des profils peu accentués et des bords éversés, des récipients à carène basse, de nombreux vases‑supports avec présence de décors post‑Roessen, type de Menneville (boutons au repoussé, pointillé‑sillonné), et de décors incisés chasséens nombreux. Jonquières serait le meilleur représentant de cette phase ; une phase II, présente à Boury et Catenoy, où le nombre des formes se réduit, cependant que les profils s’accusent (apparition de carènes vives), et que les cols sont plus nettement marqués ; la taille tend à diminuer, mais on voit apparaître de très grands vases et les décors font leur apparition sur les vases ; enfin une phase III, présente à Compiègne et à Boury, où le nombre des formes est encore plus réduit (disparition des carènes vives), où les bords ont tendance à se redresser et les diamètres à augmenter ; les décors incisés diminuent au profit des décors plastiques ; les vases‑supports persistent, mais perdent leurs décors. Des influences Michelsberg se font sentir dès la phase II.

● Fig. 10 – Typologie chronologique du Chasséen septentrional (Blanchet, Martinez, Méniel 1982). – A. Compiègne, Le Coq Galleux – B et C. Boury‑en‑Vexin, le Cul Froid – D. Troussencourt – E. Jonquières, Le Mont d’Huette.

30Les phénomènes d’évolution à cette époque et pour cette culture semblent être quantitatifs tout autant que qualitatifs. Il faudra donc attendre que les études en cours soient terminées pour pouvoir donner une image vraiment précise du Chasséen septentrional.

1.3. Les fouilles de 1974‑75

1.3.1. Conditions des fouilles

31En 1974 le site de Canneville est condamné à disparaître : la construction d’une bretelle autoroutière reliant la RN17 à Montataire, sur la rive droite de l’Oise, va éventrer l’éperon proprement dit et combler une partie du vallon des Hironvales ; d’autre part le futur hôpital de Creil occupera une partie du plateau de Canneville. La fouille de sauvetage commence en septembre 1974, s’interrompt en hiver, reprend à Pâques 1975, et doit cesser définitivement en mai, la pose d’une clôture autour du périmètre du futur hôpital interdisant l’accès à la zone des fouilles.

32Une première tranchée exploratoire fut ouverte à la pelle Poclain, du nord au sud, sur une longueur d’environ 150 m (fig. 11) ; elle a permis de repérer une zone nord riche en vestiges gallo‑romains et néolithiques, qui a été fouillée ; au sud la tranchée a recoupé un fossé, également fouillé. Une série de dix tranchées perpendiculaires à la première ont permis de retrouver le fossé, d’acquérir la certitude qu’aucune structure archéologique importante n’avait été négligée, et de préciser l’étendue et l’importance des effets de l’érosion sur le sommet du plateau. Ces tranchées ont montré qu’au sud‑est de l’éperon rien ne peut avoir subsisté sinon une structure creusée comme le fossé, car il ne reste que 20 cm de terre arable au‑dessus du calcaire ; de même, à la pointe de l’éperon et au nord‑ouest, les sondages n’ont permis de découvrir qu’un fort remaniement avec seulement quelques esquilles. Par contre la zone centrale n’a été perturbée par les labours que dans sa partie supérieure.

● Fig. 11 ‑ Plan de la zone explorée à Canneville.

33Dans cette zone la stratigraphie s’établit comme suit : à un horizon humique de 10 cm d’épaisseur (fig. 12) succède un sol brun épais de 20 à 50 cm qui, en certains endroits, se subdivise en un sol brun foncé à grains fins, épais de 30 cm, et un sol épais de 20 cm qui est brun blanc avec de nombreux granules calcaires ; dessous se trouve la roche‑mère (calcaire lutétien) avec souvent une couche intermédiaire de calcaire en bouillie au contact du sol brun. L’humus et le sol brun contiennent des blocs calcaires émoussés et des plaquettes, tantôt clairsemés, tantôt en nappe, et qui ne peuvent se confondre avec les fragments de la roche‑mère. Les témoins archéologiques se trouvent dans la couche humique et dans la partie supérieure du sol brun ; on distingue :

  • la couche I, qui contient des éléments gallo‑romains et chasséens ; pour quelques carrés, situés en IP99‑107 (fig. 20), cette couche se divise en une couche la, au‑dessus de la nappe de blocs calcaires, et Ib, située au‑dessous, mais où le gallo‑romain et le chasséen sont mélangés ;

  • la couche II, chasséenne, qui ne se distingue de la première que sur quelques mètres carrés, où elles apparaissent en superposition ; ailleurs elles sont à la même altitude, semblent exclusives l’une de l’autre, sans qu’aucune caractéristique pédologique permette de les différencier.

● Fig. 12 – Coupe de la nappe de cailloux gallo‑romaine.

1.3.2. Structures découvertes

34Ce sont du nord au sud :

  • la structure PQ98 : elle est de forme subcirculaire, large de 2 m, profonde de 0,60 m (fig. 14). Le remplissage est constitué de blocs et de plaquettes calcaires, avec de rares témoins archéologiques, tessons et silex ;

  • la nappe de blocs calcaires : elle recouvre la zone JS99‑107 ; les blocs qui la constituent sont de tailles diverses, de 7 à 50 cm de longueur. Les témoins archéologiques, tant gallo‑romains que chasséens, sont répandus dans toute l’épaisseur de la couche. Il s’agit d’une structure d’éboulis, restes écroulés d’un pierrier qui surmontait les deux cistes. Au nord, en LM99, une dalle de 100x50 cm porte des traces de charrue et de combustion. En L104‑105 une énorme dalle calcaire, fragmentée en gros blocs, et des blocs de grès représentent une zone de raréfaction des vestiges ;

  • la ciste : elle se trouve de l’autre côté de la tranchée exploratoire en H99‑101 ; une deuxième ciste, située en IJ 103 a été détruite par la tranchée. La ciste fouillée est constituée d’un bloc de calcaire évidé, de 30 cm de large sur 40 cm de profondeur, qui contenait deux os longs, une dent et quelques tessons (fig. 13) ;

  • la structure RT105‑107 : elle descend à une profondeur de 0,50 m. Les parois en pente douce sont tapissées de plaques de calcaire gélifractées. Le remplissage est constitué de silex, de tessons et de fragments de torchis et de tuile (fig. 15) ;

  • le sol d’habitat chasséen : il s’étend sur deux zones séparées par la tranchée exploratoire, mais aucune différence n’est apparue à la fouille entre la zone sud (CI 112‑116) et la zone nord (JP108‑113). Les vestiges archéologiques sont en position horizontale ou subhorizontale sur une épaisseur d’une dizaine de centimètres. En D112 une dalle calcaire de 100 x 60 cm porte des traces de combustion. Le sol d’habitat chasséen semble disparaître sous les éboulis gallo‑romains au nord. Une nappe de petits blocs calcaires et de petits morceaux de grès s’étend du sud‑ouest au nord‑est, encadrée en N108 et K108 par deux amas de blocs plus gros. Des blocages de poteaux ont été repérés dans les carrés N108, L108, M109, L110, M110, L111, M111, N111 (fig. 16). Un foyer a été repéré en N106, mais la pauvreté en matériel n’a pas permis de préciser son appartenance chronologique ; cependant la taille relativement réduite des blocs calcaires de la nappe où il se trouve ferait pencher pour une attribution au chasséen, les blocs du pierrier gallo‑romain étant plus gros. Le matériel est réparti sur toute la surface du sol d’habitat ;

  • la fosse néolithique : elle jouxte la zone d’habitat à son extrémité nord‑ouest, en PQ106‑107 (fig. 17). Elle est bordée d’un ovale de blocs calcaires dont certains de grandes dimensions. Elle mesure 2,50 x 1 m, et atteint une profondeur de 0,60 m. Le remplissage comporte de nombreux tessons, fragments osseux et silex ;

  • la structure YZ116 : c’est une structure ovale de 2 x 3 m et de 0,50 m de profondeur. Le remplissage est constitué de silex, tessons, fragments de tuile et de torchis, mélangés dans toute l’épaisseur ;

  • la structure XYZ124‑125 : c’est une structure subcirculaire, large de 2,80 m, et profonde de 0,40 à 0,50 m. Des fragments de torchis, de tuile, des tessons, des silex y ont été trouvés mélangés (fig. 18) ;

  • le fossé : il barre l’éperon, avec une orientation NNW‑SSE, sur une longueur de 40 m. Ses dimensions sont variables, de 0,70 m de large pour une profondeur de 0,60 m dans sa partie sud, à 2 m de large pour une profondeur de 0,40 m dans sa partie nord (fig. 19). Il disparaît à 5 ou 6 m de la bordure ouest du plateau. Il est rempli de blocs calcaires de taille très variée, allant jusqu’à 30 à 40 cm de longueur. Dans la partie nord‑ouest, quelques mètres avant sa disparition, ont été trouvées deux plaquettes calcaires en position verticale, perpendiculaires l’une à l’autre, qui pourraient être latrace d’un calage de poteau. Aucune autre trace de poteau de palissade n’a été repérée. Les témoins gallo‑romains et les silex sont présents partout dans le remplissage supérieur.

Fig. 13 – Plan de la ciste.

● Fig. 14 – Coupe de la fosse PQ98.

● Fig. 15 – Coupe de la structure RT105‑107.

● Fig. 16 – Plan du sol chasséen (Audouze 1982).

● Fig. 17 – Coupe de la fosse chasséenne.

● Fig. 18 – Coupe de la structure YZ125.

● Fig. 19 – Coupes du fossé du NW au SE.

35Une tranchée exploratoire de 2 m a été creusée à l’endroit où une certaine tradition plaçait le fossé défensif ; il n’existe pas. Le seul fossé, celui trouvé à la fouille, se trouve donc entre la pointe de l’éperon et le sol d’habitat chasséen, et ses dimensions interdisent de lui attribuer une fonction défensive, quelle que soit son attribution chronologique.

1.3.3. Conclusion

36L’ensemble des zones fouillées a fourni du matériel chasséen, silex et tessons ; mais hors la fosse PQ106‑107 dont l’attribution chasséenne ne fait aucun doute, ce matériel provient de zones qui peuvent avoir été perturbées par l’occupation gallo‑romaine : c’est une évidence pour la zone de la ciste (H99‑101) et celle du pierrier éboulé (J99‑107) ; c’est une possibilité pour le fossé dont l’attribution chronologique reste incertaine ; il en est de même pour les zones PQ98, RS105‑106, YZ115, XYZ124‑125 dont, de plus, la fonction reste douteuse : leurs parois obliques font qu’elles pourraient n’être que des cavités naturelles, que le ruissellement intense sur le plateau serait venu combler. Enfin la distinction entre sol chasséen et pierrier qui a été faite sur la taille des blocs calcaires, ne donne en fait que les limites du pierrier, et non celles de la zone d’occupation gallo‑romaine ; si, comme l’écrit F. Audouze « l’occupation gallo‑romaine [a] été installée sur un sol où l’érosion avait mis les vestiges néolithiques au jour » (Audouze 1982 : 114), la zone d’habitat chasséenne CP107‑112 doit être considérée, au mieux, comme un site de surface ancien, au pire, comme une zone perturbée par la présence gallo‑romaine.

37Il nous appartient donc de chercher, au niveau du matériel, des traces de perturbations éventuelles, et des arguments permettant de préciser l’attribution chronologique ou fonctionnelle des zones douteuses, afin de pouvoir étudier la plus grande quantité possible du matériel chasséen fourni par les fouilles de 1974‑75. C’est seulement après avoir prouvé la cohérence du matériel que nous pourrons tenter d’établir une définition précise des matériels céramique et lithique de Canneville.

Abbildungsverzeichnis

Bildunterschrift Fig. 1 – Canneville et son environnement. Carte géologique, feuille de Creil XXIII‑12, éch. 1/50 000.
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Bildunterschrift Fig. 2 – Situation et profil de l’éperon (extrait de Lesbros 1973).
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Bildunterschrift ● Fig. 3 – Topographie de l’éperon (Audouze 1982).
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Bildunterschrift ● Fig. 4 – Sites chasséens connus en 1964 (Canneville a été encerclé) et matériel du site publié dans Bailloud 1979. Habitats (triangles), sépultures (points), trouvailles isolées (croix).
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Bildunterschrift ● Fig. 5 – Matériel lithique du Chasséen septentrional (d’après Bailloud 1979).
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Bildunterschrift ● Fig. 6 – Matériel céramique du Chasséen septentrional (d’après Bailloud 1979).
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Bildunterschrift ● Fig. 7 – Vases‑supports (A) et statuettes (B) (d’après Bailloud 1979).
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Bildunterschrift ● Fig. 8 – Matériel des fouilles de 1956 et 1974‑75 (Agache 1976).
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Bildunterschrift ● Fig. 9 – Sites chasséens connus à l’heure actuelle (Blanchet, Martinez 1986) : 1/ Catenoy (60), Le Camp César ‑ 2/ Jonquières (60), Le Mont d’Huette – 3/ Compiègne (60), Le Coq Galleux – 4/ Mouy (60), Le Camp Barbet – 5/ Boury‑en‑Vexin (60), Le Cul Froid – 6/ St‑Maximin (60), Canneville – 7/ Pont‑Ste‑Maxence (60), Le Bois de Sarron – 8/ Verberie (60), Le Buisson Campin – 9/ St‑Jean‑aux‑Bois (60) – 10/ Thourotte (60), Le Martelois – 11/ Hardivilliers‑Troussencourt (60), Les Plantis – 12/ Pontpoint (60), Moru ‑ 13/ Longueil‑Ste‑Marie (60) – 14/ Chérence (95), Les Sauts Grains – 15/ Condécourt (95), Cotty Monsieur – 16/ Epiais‑Rhus (95), Le Bois des Menues Terres – 17/ Longuesse (95), La Gâtine – 18/ Sagy (95), Sur Ambrimont – 19/ Us (95), Le Cornouiller – 20/ Liévin (62) – 21/ Abbeville (80), La Portelette – 22/ L’Etoile (80), Le Champ de Bataille – 23/ Blangy‑sur‑Bresle (76), Le Campigny – 24/ Sorel‑Moussel (28), Fort‑Harrouard – 25/ Neuf Marché (76), Le Joyeux Repos.
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Bildunterschrift ● Fig. 10 – Typologie chronologique du Chasséen septentrional (Blanchet, Martinez, Méniel 1982). – A. Compiègne, Le Coq Galleux – B et C. Boury‑en‑Vexin, le Cul Froid – D. Troussencourt – E. Jonquières, Le Mont d’Huette.
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Bildunterschrift ● Fig. 11 ‑ Plan de la zone explorée à Canneville.
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Bildunterschrift ● Fig. 12 – Coupe de la nappe de cailloux gallo‑romaine.
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Bildunterschrift Fig. 13 – Plan de la ciste.
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Bildunterschrift ● Fig. 14 – Coupe de la fosse PQ98.
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Bildunterschrift ● Fig. 15 – Coupe de la structure RT105‑107.
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Bildunterschrift ● Fig. 16 – Plan du sol chasséen (Audouze 1982).
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Bildunterschrift ● Fig. 17 – Coupe de la fosse chasséenne.
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Bildunterschrift ● Fig. 18 – Coupe de la structure YZ125.
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Bildunterschrift ● Fig. 19 – Coupes du fossé du NW au SE.
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