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La préparation des publications archéologiques

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Jean Prodhomme

Chapitre 2. Le dessin

Texte intégral

But du dessin

1Ce titre peut surprendre. En effet, à quoi peut être utilisé un dessin en archéologie, si ce n’est à reproduire l’objet découvert, à retracer un plan de vestiges ou à situer la fouille par rapport au plan actuel ?

  • 1 La justification exprime la longueur d’une ligne de texte, les dimensions qu’un dessin, qu’un plan (...)

2Les choses sont plus simples. Si l’ouvrage n’est qu’une étude préliminaire ou si, au contraire, il est réalisé en vue d’un article ou d’une publication, la façon d’entreprendre différera à coup sûr. C’est pourquoi il faut s’enquérir auprès des demandeurs de la nature du projet, de sa justification1, bref, connaître les données indispensables à la détermination de la formule à retenir.

3Chaque problème, chaque visée supposent certaines techniques. Il s’agit de retenir celles qui conviendront ou but recherché, c’est-à-dire à celui qui consultera le document, en grandeur réelle ou en réduction. Or, il est des différences considérables entre ces divers buts : concevoir un dessin qui sera ultérieurement réduit exige toute une technique que, trop souvent, on néglige.

Les supports

■ Types de supports commercialisés

4Le calque « Canson », qui est commercialisé sous forme de rouleaux de dimensions diverses (cf. p. 40), présenté en feuilles de formats différents et d’un grammage varié ou proposé en ramettes et en blocs, est de loin le support le plus utilisé. Son prix le rend intéressant mais il présente quelques inconvénients : s’il accepte l’encre et tout travail au crayon, il est très sensible à l’hygrométrie et se détrempe lorsqu’un apport de liquide est distribué avec abondance sur sa surface. En feuilles, sa manipulation est assez aisée, mais en rouleaux, plus fragile, il se déchire assez facilement. Nous l’emploierons volontiers lors des levés sur le terrain, dans la confection de dessins en céramologie et pour le report d’un graphisme. Il sera aussi très utile pour l’établissement de brouillons, En revanche, la stabilité lui faisant défaut, il ne pourra servir à la sélection des couleurs pour des documents destinés à la publication : la mise au net du dessin devra être exécutée sur des supports mieux adaptés.

5Pour la représentation d’un objet, pour la composition d’une minute (mise au net du plan d’ensemble d’une fouille), par exemple, le papier à dessin « Canson » permet de dessiner au crayon, à la plume et à l’aide des matériels plus techniques que sont les tire-lignes et les stylos. Le grammage doit être choisi en fonction de l’étude envisagée. Si le graphisme s’effectue à l’encre, afin d’obtenir une bonne tenue du support celui-ci devra être d’une force égale ou supérieure au 200 g/m2. Parmi les papiers « Canson », le lavis technique est un des meilleurs car il se gratte aisément. Si toutefois cette opération s’avérait difficile, le remède existe : avant de repasser à l’encre sur l’endroit pelucheux, un simple frottis à l’aide de la miné HB prépare de nouveau la surface au tracé du trait. Celui-ci, une fois sec, caressé par la gomme, apparaîtra bien noir sur un fond toujours vierge.

  • 2 Le papier couché est un support employé principalement pour les ouvrages à gravures. Ce papier a re (...)

6De nombreuses revues artistiques, des ouvrages scientifiques et techniques font mention de divers procédés sur carte à gratter. En archéologie, le papier couché2 a notre préférence. Moins rigide puisqu’en papier et non en carton, il offre les mêmes avantages quant au grattage de sa surface. Il est moins coûteux et son épaisseur assez faible permet de l’encoller sur d’autres supports en vue de la reproduction. Vendu par l’intermédiaire des imprimeurs et des photograveurs, il est également disponible chez les papetiers en rames de 100 feuilles et plus. Généralement couchée une face, la feuille peut l’être parfois sur les deux, comme le papier pour aérographe, d’où une économie pour l’utilisateur. Mais attention, l’exécution à la plume d’un décor (en céramologie par exemple) est à proscrire : elle risquerait de griffer la surface, d’y déposer des quantités d’encre trop importantes, ce qui occasionnerait des taches. Le pinceau apparaît donc comme l’outil le mieux adapté à ce travail. Par contre, dans la représentation de graphiques et de plans, la plume « Brandauer » convient ainsi que les Stylos et tire-lignes.

7La carte à gratter noire sera cependant bienvenue lorsqu’il s’agira de traduire la transparence de l’objet. Les outils utilisés seront alors des grattoirs spéciaux.

8Avant de réaliser un quelconque projet sur un calque polyester, il sera prudent de procéder au nettoyage préalable du support avec de la poudre et des liquides spéciaux indiqués ci-après. On peut à la rigueur se contenter d’essuyer à l’aide d’un chiffon propre le côté présenté qui doit recevoir l’encre. Sans cette précaution, le liquide se rétracte et le trait se morcelle là où les doigts se sont posés. Un sous-main fait d’une simple feuille de papier permet d’éviter par la suite un tel incident. Sur toutes les surfaces plastiques ou métalliques sur lesquelles on veut inscrire des figures à la gouache, il est bon d’adjoindre à celle-ci quelques gouttes de fiel : le mélange ainsi obtenu permet le recouvrement de ces surfaces sans aucune difficulté.

9Le choix des matériaux mérite une grande attention : il s’agit de les adapter aux buts recherchés. La qualité première du calque polyester est tout d’abord sa stabilité ; puis vient la résistance aux intempéries, à la chaleur et à l’humidité. Parfaitement plan, le matage de ce support offre une surface très fine et uniforme et, lors du tirage, il sera translucide. Cependant tout avantage a un revers : en l’occurrence le coût d’achat. Nous l’adopterons donc pour une étude qui devra être reprise quelques mois voire quelques années plus tard : dans ce cas en effet, il faudra reprendre, parfois transformer l’image, or la surface déjà traitée pourra être grattée à l’aide de plumes vaccinostyles, de grattoirs ou simplement gommée. Si même une partie importante du dessin devait disparaître, l’emploi d’un chiffon légèrement humidifié suffirait. Ce support est très souvent utilisé dans la représentation des plans, c’est pourquoi, pour une meilleure conservation et dans un but de protection, nous conseillons de répandre sur l’ensemble de sa surface une légère pellicule fîxative. Ce dépôt doit être léger et couvrir toute la surface, sinon il entraînerait une mauvaise répartition de la lumière lors d’une prise de vue destinée à la publication.

10Feuille de triacétate de cellulose, le « Kodotrace », blanc ou azuré et dépoli sur une face, s’identifie aux polyesters par sa stabilité. Comme eux, il accepte tout travail au crayon et à l’encre avec les réserves formulées ou paragraphe précédent. Ce support remplace le calque dans toutes ses applications et est utilisé aussi bien lors d’une mise au net que pour une sélection de couleurs. Son seul défaut est sa fragilité : à l’utilisateur d’être précautionneux.

11La firme « Kodak » met à notre disposition une matière parfaitement transparente et recouverte sur les deux faces d’une couche de gélatine incolore facilitant l’adhérence des gouaches et des encres. Dénommé triacétate, ce substrat est particulièrement utile pour des montages en photomécanique, mais il peut aussi être utilisé en dessin à condition de ne pas employer certains outils tels que les compas qui, par leur pointe, détérioreraient sa surface.

  • 3 Le support RC est un papier photographique adapté principalement au travail en machine et recouvert (...)

12Le papier photographique des marques « Ilford » ou « Kodak » est un support conçu pour le travail photographique. Cependant, le papier ordinaire mat peut servir au dessin, mais seulement par le biais de la photographie. Nous décrirons ces techniques ultérieurement. Avec les plumes, les tire-lignes et les stylos, on peut sur ce papier non seulement dessiner mais faire toutes les retouches nécessaires. Ici, contentons-nous d’un avertissement : il faut proscrire l’emploi du papier RC3.

■ Conditionnement des supports adaptés à l’archéologie

■ Calque « Canson »

Particularité

13Hormis le travail effectué à l’aide des outils énumérés p. 44, ce support accepte le collage, le grattage et l’application d’adhésifs.

Présentation

14En ramettes de 500 feuilles – grammage 50/55 g ; format : A4 21 x 29,7 cm.

15À la feuille grammage : 50/55 g - 90/95 g - 110/115 g ; format : 50 x 65 cm (format raisin).

16En rouleaux de 20 m =
— grammage : 50/55 g ; largeur : 37,5 cm - 75 cm - 110 cm ;
— grammage- 90/95 g - 110/115 g ; largeur 37,5 cm - 50 cm - 75 cm 90 cm - 110 cm - 150 cm.

17En blocs croquis de 100 feuilles ou de 50 feuilles –
— grammage : 50/55 g ; format : A4, 21 x 29,7 cm ;
— grammage : 70/75 g ; format : A4, 21 x 29,7 - A3, 29,7 x 42 ;
— grammage : 90/95 g ; format : A4, 21 x 29,7.

■ « Kodatrace »

Particularité

18C’est une feuille de triacétate de cellulose plastifié, dépolie une face. Il est stable, s’utilise en dessin et accepte tout travail à la gouache, à l’encre et au crayon.

Présentation

19À la feuille — 50 x 65 cm est le format idéal.
En rouleaux — il est azuré ; format : 1,10 x 10 ou 20 m.

■ Triacétate

Particularité

20La transparence de ce support est parfaite. Il est recouvert d’une couche de gélatine incolore sur les deux faces, laquelle facilite l’adhérence des encres et des gouaches. Il est destiné au montage photomécanique. S’il est traité, il remplace alors nombre de supports et se travaille aisément à la plume.

Présentation

21En boîtes de 100 feuilles ou à l’unité épaisseur : 0,08 mm; format : 50 x 65 cm.
En rouleaux — format : 1,338 x 10 au 20 m.

22N.B. Il est disponible chez les détaillants d’arts graphiques et les représentants de la maison « Kodak ».

■ Calque polyester

Polyester mat dessin M.N.

Particularité

23Polyester adapté au tracé technique au trait, il est mat une face.

Présentation

24En blocs de 12 feuilles “ épaisseur 50 µ ; format : 29,7 x 42 cm — 42 x 59,4 cm.

Stabiphane

Particularité

25Mat deux faces, il est traité pour l’encre et le crayon et accepte la frappe machine.

Présentation

26Par 200 feuilles = épaisseur 38 µ ; format : 21 x 29,7 cm, 29,7 x 42 cm.
Par 100 feuilles = épaisseur : 28 µ : format : 42 x 59,4 cm, 59,4 x 84 cm.

• Tableau no 2. Formats des supports commercialisés.

Herculène

Particularité

27Mat une ou deux faces, il est antistatique et accepte le travail au crayon et à l’encre.

Présentation

28Par 100 feuilles = épaisseur : 50 p. ; format : 21 x 29,7 cm - 29,7 x 42 cm - 42 x 59,4 cm - 59,4 x 84 cm.
En rouleaux = format : 1,06 x 20 m.

■ Papier couché

Carte à gratter Baryt noire

Particularité

29Accepte l’encre de Chine, la gouache et les encres de couleur. Le graphisme effectué sur cette Carte peut subir sans dommage de nombreuses corrections à l’aide des instruments cités p. 44.

Présentation

30À la feuille = grammage : 700 g : format : 50x65 cm.
En pochettes de deux feuilles = grammage : 700 g ; format. 24 x 32 cm,

Papier couché

Particularité

31D’un grammage inférieur à la carte à gratter blanche, ce papier offre de nombreux avantages tant sur le plan financier que pour sa commodité d’emploi. En outre, il procure à la reprographie le contraste souhaité. À l’achat, opter pour un support satiné ou mat et écarter les surfaces trop brillantes, donc réfléchissantes. À noter aussi que toute application d’adhésifs sur un papier couché de faible grammage risque de provoquer sa détérioration.

Présentation

32Si ce produit particulier à l’industrie du livre n’est pas toujours disponible chez les dépositaires d’arts graphiques (des conseils et renseignements utiles peuvent cependant être fournis par ces détaillants), il est possible de se le procurer par l’intermédiaire des photograveurs et imprimeurs ou de s’adresser aux papetiers en gros, ce qui oblige l’acheteur dans ce cas à prendre 100 feuilles d’un format avoisinant le grand angle, c’est-à-dire 75x 105 cm (solution valable pour un laboratoire). Chez les autres fournisseurs il est plus facile d’obtenir des formats inférieurs (50x60 cm étant le mieux adapté à notre travail).

■ Papier à dessin

Lavis B. « Canson »

Particularité

33Accepte le travail au crayon-craie, au fusain, à la sanguine, au graphite, à l’aquarelle, au lavis, à la gouache, à l’encre, au feutre. Il se gomme, se colle, se gratte et est adapté à la maquette.

Présentation

34En pochettes de 12 feuilles — grammage : 200 g ; format : 24 x 32 cm,
À l’unité = grammage. 224 g - 280 g ; format - 75x 105 cm.

Papier à dessin millimétré

Particularité

35Employé souvent pour le montage et le travail sur table lumineuse. Le trait est de couleur bistre ou bleue (le bleu étant inactinique). D’autre part, ce papier n’est pas un instrument de mesure mais de comparaison.

Présentation

36En blocs de 100 feuilles = grammage : 72 g ; format : 22 x 32 cm, bistre - 29,7 x 42 cm, bleu.
À la feuille = grammage : 100 g ; format : 50 x 65 cm, bleu ou bistre.

■ Papier photographique

Support épais mat ou cartoline

Particularité

37Après traitement complet dans les bains réservés à cet effet, il devient un support pour le dessin au même titre que les précédents. Sa surface se retouche et se grotte sans difficulté. Tout tracé au crayon ou à l’encre est possible.

Présentation

38En vente chez tous les commerçants représentant « Kodak », « IIford », etc., il est disponible en pochettes de 10 ou 25 feuilles et en boîtes de 50 ou 100 feuilles, du format 9x12 au 50 x 60 cm, ainsi qu’en rouleaux de 1,08 x 10 m et de 1,26 x 10 m.

Les outils

■ Types d’outils

39Le crayon à mine graphite ou la mine graphite seule, introduite dans un « Critérium », est pour toute forme de figure l’outil de base du dessinateur. Un éventail de ces mines (qu’elles soient très dures : 7H, 6H, 5H ; dures : 4H, 3H, 2H, 1H ; moyennes ou HB ; ou très tendres : 1 B, 2B, 3B et 4B) permet une utilisation sur tous les supports non glacés.

  • 4 La simili est un cliché de photogravure obtenu à l’aide d’une trame et permettant de reproduire un (...)

40En archéologie, retenons seulement deux modèles, la mine 6H souple, au tracé précis permettant la réalisation de la minute (document sur lequel se fait une copie), lorsqu’il s’agit de l’élaboration d’un plan ou de la préparation de toute autre gravure, et la mine HB qui, par son caractère plus moelleux, sert surtout à la finition. À remarquer qu’une image destinée à la reproduction et réalisée à l’aide du crayon est traitée en simili par l’atelier de photogravure4. Les accessoires conseillés sont la gomme « Staedtler », utilisable sur tous supports commercialisés, et le taille-mine « Dahle » livré avec trois embouts pour porte-mines de calibres différents et fixable sur la table à dessin grâce à un système d’étau.

41Le graphite récupéré dans le taille-mine peut éventuellement servir à ombrer un dessin d’objet ou à composer des reliefs en cartographie.

42L’estompe, papier roulé en pointe, est spécialement conçue pour l’estompage des dessins. C’est elle qui étale le graphite, de manière à obtenir des ombres légèrement dégradées.

43Le fusain est de fous les moyens artistiques un des plus complets et revêt un aspect velouté lorsqu’il est habilement estompé. Cependant, tout dessin effectué à l’aide de cet instrument demande à être fixé. Pour ce faire des produits sont vendus dans les commerces spécialisés. Son application au domaine archéologique demeure cependant très rare.

44La « sauce », matière noire pulvérulente, donne des effets d’une richesse incomparable grâce à son beau noir velours dont on tire les valeurs les plus étendues. Elle pourrait éventuellement être admise dans la représentation d’objets.

45La pierre noire de « Conté », présentée sous forme de mine et adaptable à certains porte-mines, est une matière tendre offrant une diversité de valeurs applicables ou dessin artistique, mais ne trouve pas encore son utilisation en archéologie.

46Le carbon pencil « Conté » noir est un crayon à mine de charbon. Il en est de plus ou moins tendres. Nous retiendrons tout particulièrement le 3B et le HB pour compléter le rendu d’un dessin d’objet par exemple. L’affûtage de la mine en biseau donne de très beaux dégradés tandis que la pointe laisse un trait fin. En aucun cas il ne faudra associer le crayon carbone à la mine de plomb.

47Le crayon « Conté » blanc, dont la mine est constituée de craie, présente une technique pleine de ressources lorsqu’on lui adjoint le crayon carbone. Le support sera dans ce genre de travail un papier teinté gris. Trois valeurs initiales seront alors à notre disposition, le noir et le blanc des crayons et le ton du papier. Seul ou associé, il a sa place de droit dans le dessin d’objet en archéologie. Il permet dans ce domaine de différencier d’une manière efficace verrerie et céramique (cf. p. 110).

48Les crayons sanguine et sépia de « Conté » pourront lors d’expositions être eux aussi employés avantageusement.

49Le crayon de couleur n’est pour ainsi dire jamais utilisé en archéologie, si ce n’est dans les travaux d’exposition.

  • 5 En arts graphiques, ce terme s’applique à tout négatif, original ou cliché d’impression, dont l’ima (...)

50Le « Stabilo-pen » 77 est un outil adapté ou film triacétate et aux polyesters. Ses couleurs transparentes complètent agréablement certains graphiques et schémas reproduits sur films trait5 en négatif pour projections et diaporamas.

51Le bout de bois, formule réunissant à la fois la précision, la souplesse de la plume et le velouté du crayon, n’a en archéologie que peu d’adeptes malgré ses qualités. Un bout de bois ordinaire, un manche de porte-plume ou de pinceau rendus inutilisables peuvent, s’ils sont affûtés correctement, transcrire un trait fin à l’aide de la pointe ou reproduire des valeurs nuancées par la franche. Dans certains cas ils remplacent avantageusement les stylos trop souvent employés pour des opérations auxquelles ils ne sont pas adaptés.

52Parmi les marques de pinceaux proposées, le no 3 en martre d’« Isabey » permet une qualité du trait allant de la plus extrême finesse à la plus grande puissance. Le trait ainsi reproduit est plus gros qu’un tracé à la plume. Il conviendra tout particulièrement lors du remplissage d’un dessin de coupe en céromologie. Mais attention ! Encore faut-il en connaître le maniement. Des exercices préalables seront donc nécessaires.

53Le pinceau à lavis au ventre plus gros, dénommé communément petit gris, est utilisé pour représenter certains décors en céromologie. Il simplifie le travail et évite l’emploi de trames souvent mal choisies et non appropriées.

54La plume à dessin, souple et fort aiguë de pointe, fournit selon la pression exercée, des traits puissants ou très fins. Elle convient de ce fait au rendu de certains objets.

55La plume « Brandauer », ou plume litho, est l’instrument indispensable, ici recommandé. Elle offre au graphiste la possibilité d’exécution de documents soignés et permet au photographe toute retouche sur papier.

56Les stylos « Mars » 700, « Rotring » ou « Graphoplex », outils du domaine technique, trouvent leur place dans la réalisation des plans, des graphiques et dessins en céramologie. Leurs qualités de reproduction dépendent des encres utilisées (cf. p. 83). Leur inconvénient majeur est leur coût élevé, tant à l’achat que lors du remplacement des plumes.

57Le stylo « Graphos », par la variété des plumes qui lui sont adoptées, résout de nombreux problèmes et entre dans la même classification que les appareils précités.

  • 6 Les couleurs à employer sont l’encre de retouche, la gouache et l’aquarelle.

58Nous terminerons cette étude exhaustive sur l’outil par la description de l’aérographe, appareil en forme de Stylo qui pulvérise de l’encre ou de la couleur liquide par un jet d’air comprimé à l’intérieur d’un tube à section variable. Trois modèles sont actuellement commercialisés : un petit modèle destiné aux travaux de grande ténuité nécessitant peu de débit mais une grande finesse de vaporisation, et qui convient à la retouche d’agrandissements photographiques, à la confection d’ombres sur le dessin d’architecture et à l’exécution des dessins de verrerie, en archéologie6. Un modèle moyen, ou godet de contenance supérieure, a les mêmes attributions que le précédent, mais permet un plus grand épandage de couleur. Quant au troisième, destiné aux dessins publicitaires, à l’affiche, à la maquette et, en photogravure, à la projection de l’encre lithographique, il permet un débit plus important et l’utilisation de couleurs plus consistantes.

• Fig. 35 — Quelques outils utilisés pour le dessin archéologique.

■ Utilisation des outils en dessin

59Peuvent être utilisés sur calque « Canson » : les crayons HB et 6H ; les mines graphite HB et 6H pour « Critérium » ; les plumes ordinaires, à dessin et « Brandauer » (litho) ; les stylos « Mars » 700, « Rotring » et « Graphes » ; les tire-lignes ; les compas (crayon et encre); le pinceau « Isabey » n° 3.

60Peuvent être utilisés sur papier à dessin « Canson » : les crayons HB et 6H ; les mines graphite H B et 6H pour « Critérium » ; le crayon carbon pencil « Conté » (noir) ; les plumes ordinaires, à dessin et « Brandauer » (litho) ; les stylos « Mars » 700, « Rotring » et « Graphes » ; les tire-lignes ; les compas (crayon et encre) ; le pinceau « Isabey » no 3 ; le pinceau à lavis ; le bout de bois ; l’aérographe.

61Peuvent être utilisés sur papier à dessin teinté « Canson » : les crayons HB et 6H ; les mines graphite HB et 6H pour « Critérium » ; le crayon carbon pencil « Conté » (noir) ; le crayon blanc « Conté » ; les plumes ordinaires, à dessin et « Brandauer » ; les stylos « Mars » 700, « Rotring » et « Graphos» ; les tire-lignes ; les compas (crayon et encre) ; le pinceau « Isabey» n° 3 ; l’aérographe.

62Peuvent être utilisés sur papier couché et carte à gratter noire : les crayons HB ; les mines graphite HB pour « Critérium » ; les plumes « Brandauer » ; les stylos « Mars » 700, « Rotring » et « Graphes » ; les tire-lignes ; les compas (crayon HB et encre); le pinceau « Isabey » n° 3 ; l’aérographe.

63Peuvent être utilisés sur les polyesters : les crayons HB, les mines graphites HB pour « Critérium » ; les plumes ordinaires, à dessin et « Brandauer » ; les stylos « Mars » 700, « Rotring » et « Graphes » ; les tire-lignes ; les compas (crayon HB et encre) ; le pinceau « Isabey » n° 3 ; l’aérographe.

64Peuvent être utilisés sut le « Kodatrace » ; les mêmes matériels que pour les polyesters.

65Peuvent être utilisés sur le support « Kodak » triacêtate : les plumes à dessin et « Brandauer » ; les stylos « Mars » 700, « Rotring» et « Graphos » ; les tire-lignes ; les compas à encre ; le pinceau « Isabey » n° 3 ; le « Stabilo-pen » 77 de couleur.

66Peuvent être utilisés sur le papier photographique mat ordinaire : les crayons HB et 6H ; les mines graphite HB et 6H pour « Critérium » ; les plumes « Brandauer » ; les tire-lignes ; le pinceau « Isabey » no 3 ; l’aérographe.

Les accessoires

67Les compas. Indiquons d’abord qu’il est inutilement coûteux d’acheter une boîte complète : la plupart des ustensiles composant ces coffrets ne sont d’aucune utilité pour le technicien en archéologie. Seuls des appareils simples et de haute précision sont nécessaires, que l’on complétera par un compas à pompe (crayon et encre) pour réaliser les cercles de faible diamètre. Il est possible aussi d’acquérir un compas à verge pour grande surface.

68Les règles plates et les équerres doivent nécessairement être transparentes et comporter un biseau antitache pour la propreté du trait.

69Les échelles triangulaires (fig. 36). Pour réaliser un plan et opérer toutes transformations d’échelles voici les échelles triangulaires utiles :

  • no 1: 1/20, 1/25, 1/50, 1/75, 1/100, 1/125 ;

  • no 2 : 1/100, 1/200, 1/250, 1/300, 1/400, 1/500 ;

  • no 3 : 1/500, 1/1000, 1/1250, 1/1 500, 1/2000, 1/2500 ;

  • no 4 : 1/20, 1/25, 1/331/3, 1/50, 1/75, 1/100 ;

  • no 5: 1/500, 1/1 000, 1/2000, 1/2500, 1/4 000, 1/5000.

• Fig. 36 — Échelle triangulaire.

70Le flexicurve. D’un prix modique, il remplace avantageusement les divers pistolets présentés dans le commerce. Cet appareil de longueur variée module n’importe quelle courbe moyenne ou de grande dimension et peut être employé côté encre ou côté crayon. Par contre il n’est pas utilisable dans la construction des courbes de très faibles dimensions.

71Le hachurateur (fig. 37). Il est conçu pour le traçage régulier des hachures et des lignes parallèles à l’aide du crayon, du porte-mine, des stylos « Mars » 700, « Rotring », « Graphoplex », « Graphos ») et du tire-lignes. C’est un auxiliaire précieux du dessinateur. Il ne permet cependant pas une aussi grande rapidité d’exécution que les trames, mais celles-ci sont d’un prix élevé à l’achat et ne s’adaptent qu’aux petites surfaces (cf. p. 46).

• Fig. 37 — Hachurateur

72Les transferts. Le choix des caractères placés par transfert doit être homogène. Il faut éviter de mélanger des alphabets de toutes sortes. La hauteur et l’épaisseur des lettres et chiffres ont elles aussi leur importance. Nous y reviendrons.

73Le burin à graver (fig. 38). Qu’il sait de forme ronde, qu’il ait l’appellation « pied de biche » ou « langue de chat », le burin à graver devient avec les procédés modernes l’auxiliaire indispensable à toute reproduction de graphisme sur support plastique ou sur papier couché. Son emploi permet d’obtenir un trait épuré et la retouche devient aisée.

• Fig. 38 — Burins à graver

74N.B. Nous ne voudrions pas clore ce paragraphe sans informer les lecteurs que la gamme « Staedler Mars Plastic » est de loin la plus adaptée au gommage des divers supports énumérés ici, hormis bien sûr le triacétate et le papier photographique. Par ailleurs, le papier couché peut lui aussi être gommé, mais l’usage de la gomme salit et ternit le blanc du support, c’est pourquoi nous préférons le grattage. Celui-ci est évidemment réalisé à l’aide de plumes vaccinostyles et des grattoirs type langue de chat. À noter que certains polyesters ne se grattent qu’avec difficulté : un coton ou un chiffon humidifiés feront l’affaire.

Les encres

75Les produits commercialisés correspondent à différents critères : certains sont étudiés pour les pointes tubulaires, d’autres destinés au travail sur films plastiques, etc. ; dans notre discipline, l’encre utilisée en dessin doit avant toute outre chose satisfaire aux exigences de la reprographie. Beaucoup de fabrications sont trop fluides donc inefficaces quand on espère une opacité complète. C’est pourquoi nous préconisons une encre universelle, valable pour tous les supports, adaptée à tous les outils, même aux stylos à pointe tubulaire.

76La tenue, l’opacité du trait et la fluidité toujours constante font de l’encre de Chine « Pelikan » l’accessoire indispensable dans le travail en noir et blanc. De plus, ses différentes formes de conditionnement sont satisfaisantes.

77Présentée en flacons de 29 ml avec pipette, elle est aussi vendue en cartouches de 9 ml et en bouteilles d’une contenance d’un litre ou d’un quart de litre. La référence porte le numéro 17, les autres chiffres de 1 à 18 étant réservés à la couleur. En ce qui concerne la couleur, il est très important de se renseigner auprès des détaillants sur la composition des produits mis en vente. Quelques-uns contiennent en effet des ingrédients à l’acétone, substance nocive pour les stylos et aérographes.

78Sont également utilisables les encres « Colorex », « Écoline », « Magic Color » et les gouaches de la marque « Linel » et « Super T. 7 » disponibles en soixante-dix coloris.

79Mentionnons enfin le fiel pour coloris, vendu dans tous les magasins spécialisés en arts graphiques. Ce liquide, lorsqu’il est mélangé à la gouache déjà diluée à l’eau, permet tout travail sur les surfaces les plus lisses (métal, papier aluminium, etc.). Sans cet apport la peinture ne peut s’étaler.

Les colles de montage

80De toutes les marques disponibles sur le marché, deux retiennent notre attention.

81La première, la colle « Adhésine » (vinylique) de couleur blanche et liquide est un produit ad hoc pour le collage en dessin. Il suffit simplement, lorsqu’on utilise cette substance, d’en déposer quelques points successifs à l’aide d’une aiguille sur le support choisi au pourtour de l’emplacement prévu, en prévoyant un éventuel retrait de l’objet collé. S’il faut décoller, une plume vaccinostyle ou une lame de cutter (petit modèle), introduite entre les deux surfaces, permet la séparation de celles-ci sans dommage. Cette colle se présente en petits flocons. La colle « Kleer-Tak », contrairement à la précédente, s’étale uniformément sur les deux parties à réunir et, après séchage et collage, l’excédent peut s’éliminer par un léger frottement du doigt sur le surplus de colle. L’adhérence peut être permanente ou temporaire. Cette matière est destinée aux travaux nécessitant une propreté absolue. Elle se présente en pots de 250 cc avec pinceau et en recharges (bidons de 1 ou 5 litres).

82« Adhésine » et « Kleer-Tak » sont en vente chez les détaillants d’arts graphiques et chez certains papetiers.

83Monter des films entre eux en vue de reprographier un document nécessite l’emploi d’une colle de montage adéquate. « Pébéo » propose un produit à séchage rapide, incolore et transparent, spécialement conçu pour le montage des émulsions et invisible à la copie : c’est la colle de montage « Pébéo spécial films ». Elle se présente en bombes aérosol de 300 g et en pots de 120 ml avec pinceau ; elle est en vente chez les dépositaires de la marque « Pébéo ».

Les trames

84Faute de définitions exactes, il faut avant tout effectuer un classement à partir duquel nous pourrons déterminer leur nature et leur utilité. Elles peuvent être utilisées pour le dessin, pour la copie sur châssis pneumatique et sous l’agrandisseur, pour la reprographie au banc de reproduction.

■ Trames utilisées en dessin

  • 7 Des catalogues sont à la disposition des clients chez les détaillants.

85Elles sont de deux sortes la trame adhésive et la trame transfert (fig. 39), La trame adhésive vendue par « Mécanorma», « Letraset», « Alfac » (marques les plus connues) etc,, représente des points, des hachures et des textes étudiés pour la maquette (copy-text dans des caractères et des corps variés)7. Cette trame se découpe par plaques à l’aide d’une plume vaccinostyle que l’on affûte souvent sur une pierre à huile, de manière à assurer une coupe parfaite sans être obligé d’appuyer fortement, ce qui risquerait d’emporter et la trame et le support. Très adoptée à la représentation du plan ainsi qu’à la composition des graphiques, elle est aussi valable pour toute forme de dessin.

• Fig. 39 a   Trames odhésives après découpe, b — Trames « Normatex » (transfert).

86La trame transfert est destinée plus particulièrement à la conception du décor de l’objet et s’étend par simple frottement grâce à des spatules en acier poli ou en plastique PVC (catalogue « Mécanorma ») plus ou moins larges suivant la surface à étaler.

■ Comment choisir une trame

87C’est en fonction du graphisme et de sa future réduction que s’opère le choix d’une trame.

88Avant toute application, on doit s’assurer de la surface à couvrir et faire en sorte d’avoir suffisamment de matière pour ne pas être obligé de différer l’ouvrage, car il faut savoir que des morceaux de trame mis bout à bout ne se raccordent pas, l’hygrométrie faisant que souvent les deux surfaces accolées se rétractent dans des sens différents. Une grande surface doit donc être d’un seul tenant.

89Lorsqu’il est impossible d’aboutir dans le sens indiqué, une autre solution s’impose : elle consiste à exécuter uniquement les traits, à réduire ces derniers à l’échelle définitive et à apposer les trames et les annotations. Avec ce procédé, on gagne du temps et de l’argent pour une lisibilité correcte : encore faut-il éviter la superposition de plusieurs trames, ce qui risquerait, à l’impression, de provoquer des empâtements. De plus, par cette formule, la trame conserve sa teinte initiale (cf. p. 80).

90Ce que l’on doit enfin éviter, c’est la juxtaposition de deux trames même différentes (traits + points) maïs identiques par la valeur du grisé, témoin la figure suivante (fig. 40), car les traits, malgré leur distinction, annulent par un grisé similaire l’effet d’opposition entre l’eau et la terre. En conséquence, la trame figurant l’environnement terrestre aurait dû être plus contrastée, créant ainsi la différence. Une seconde solution, présentée ci-après (fig. 41), était de simplifier le travail en utilisant une seule trame et en simulant le rivage par quelques points exécutés manuellement.

• Fig. 40 — Mauvais résultat obtenu avec deux trames différentes (traits + points) mais identiques par leur valeur de grisé.

• Fig. 41   Bon résultat obtenu avec une seule trame, rivage étant simulé par quelques points exécutés manuellement.

■ Trames et hachures

91Dans les revues techniques, scientifiques et artistiques ayant trait ou dessin, les auteurs n’hésitent pas à dépeindre les hachures ou les trames supportant celles-ci comme étant les symboles les mieux appropriés à la description d’une coupe faite sur un objet, d’un écorché réalisé en mécanique, etc. Il est donc normal qu’en archéologie nous suivions ces conseils et appliquions cette règle de manière à assurer une plus grande homogénéité à tous nos travaux. De plus, il faut savoir que les graphistes créateurs de ces signes (traits, points et autres symboles) ont réalisé ces modèles avec discernement, en fonction des problèmes posés.

  • 8 Cependant, il est impératif de faire usage de hachures lorsque le but est de confronter l’ouvrage e (...)

92C’est pourquoi, dans une reproduction de l’objet par le dessin, il est néfaste de désigner deux éléments différents par l’emploi d’une même trame. Prenons un exemple précis : sur un dessin de céramique, pourquoi disposer des hachures à la fois comme identification de la section et comme représentation d’une couleur ? Les trames de points étalonnés à divers pourcentages sont suffisamment nombreuses pour permettre la seconde interprétation en laissant les hachures à leur destination première8.

93N.B. Toute trame devant compléter un dessin réalisé sur calque (« Canson » ou plastique) doit figurer côté dessin et non au revers du calque. Ceci afin d’obtenir une mise au point correcte lors de la reproduction du document. Il est impératif, pour une bonne conservation, de ne jamais laisser ces trames à l’air libre au risque de les voir se dessécher.

■ Films normacolor

94Ces films adhésifs sur acétate souple que propose la firme « Méconorma » s’appliquent aussi bien au dessin qu’à la photographie. L’avantage de ces surfaces à la couleur uniforme est de faciliter le travail en vue de sa reproduction sous forme de diapositive et, par la transparence de la teinte, d’obtenir le fond souhaité dans la photographie rapprochée. Présentées dans un nuancier 117 x 43 x 30 cm, 198 couleurs mates et brillantes d’un format de 35 x 47 cm sont disponibles et vendues à l’unité.

■ Trames utilisées pour la copie

95Ces trames sur support tri acétate au format 50 x 60 cm sont dénommées trames mécaniques ou fonds tramés. Elles sont utilisées par les photograveurs et certains laboratoires équipés de châssis pneumatiques, de margeurs aspirants et d’agrandisseurs.

96Faites d’une multitude de points identiques (fig. 42) mais à des pourcentages divers et de tonalités différentes (grille ci-contre), ces fonds tramés permettent, par copie sur un châssis pneumatique, l’obtention de grisés comme la carte ci-après (fig. 43).

• Fig. 42 — Grille de trames.

• Fig. 43 — Grisé obtenu sur un châssis pneumatique à l’aide d’une trame mécanique.

  • 9 Le format exact des trames est de 1 pouce (2,5 cm) plus grand que les formats énumérés plus haut, a (...)

97Placée sous un agrandisseur et mise en contact avec un papier spécial, grâce au margeur aspirant, cette trame permet de transposer une image en demi-teinte (photographie) en une image trait tout en conservant les valeurs de la demi-teinte. L’avantage de ce procédé est de pouvoir obtenir, comme nous l’indiquons p. 146, des duplicata d’excellente qualité sur la plupart des photocopieurs, à condition d’employer une trame dont le point est assez large (une 65 par exemple)9.

■ Trames destinées à la reprographie

98Les trames de contact nécessaires à la confection de tramés, sur banc de reproduction et dont le maniement est présenté p. 15, sont destinées à l’offset, à la typographie et à l’héliogravure. Il faut savoir que, suivant l’utilisation particulière de chacune, l’appellation change.

  • 10 La différence entre ces trames apparaît dans les tonalités moyennes d’une reproduction tramée : ave (...)

99Ainsi, nous pouvons trouver des trames de contact grises en 65, 85, 100, 1 10, 120, 133, 150 et 175 lignes ou pouce ayant pour caractéristique un point carré conventionnel ou elliptique10 et sous divers formats : 8 x 10, 24 x 24, 16 x 20, 29 x 29, par exemple. À ces premières, il convient d’ajouter les trames de contact magenta négatives et positives, les unes donnant des tramés négatifs d’après des originaux noirs et blancs, les autres des positifs dans les travaux en couleur. À ces groupes l’on doit ajouter les trames de contact magenta destinées à l’héliogravure et les trames PMT grises spécialement étudiées afin d’obtenir avec les papiers « Kodak » PMT des épreuves de très bonne qualité pour le montage,

100Enfin, il faut mentionner les trames de verre utiles elles aussi à la création du tramé direct sur banc de reproduction. On les utilise dans certaines photogravures. Ces dernières se fixent sur les bancs de reproduction ne possédant pas la succion.

Films et produits d’arts graphiques

101Contrairement aux films « photographiques », les films d’arts graphiques ont les caractéristiques suivantes :

  • ils sont destinés à fournir des documents au trait ;

  • on les emploie au banc de reproduction en copie et dans les appareils photographiques (6 x 6 et 24 x 36) afin d’obtenir des diapositives ;

  • ils sont du type « lith », au contraste élevé.

  • 11 Ce terme est appliqué aux émulsions photographiques sensibles à la lumière verte et bleue, d’où l’u (...)

102On en distingue deux catégories. Le film inversible et orthochromatique11, de contraste élevé, permet la création d’une image positive à partir d’un positif, ou d’un document négatif à partir d’un négatif. Les originaux à photographier sont opaques ou transparents, tramés (le tramé est une image formée de points de densité identique mais de surfaces variées) ou au trait. Conditionné dans des boîtes de 50 films dont les dimensions s’échelonnent du format 13 x 18 cm ou format 60 x 80 cm, il est présenté également en rouleaux de 30,5 cm x 30m pour le plus petit et de 130 cm x 30 m pour le plus grand, avec neuf tailles intermédiaires.

103La seconde émulsion, sur support Estar (référence « Kodak 8556 ») est elle aussi « super-ortho ». Mais, cette fois, l’image obtenue lors de la prise de vue est négative, obligeant l’opérateur à composer à partir de celle-ci un dessin positif soit sur un film identique, soit sur papier photographique. Il est aussi conditionné en boîtes de 50 films des formats 13 x 18 cm à 50x60 cm et présenté en un rouleau de 106,7 cm x 10 m.

104Le révélateur « Kodalith » (ou D11), sous forme liquide et concentrée ou en poudre, est prévu pour le traitement de ces films. Le premier a l’avantage d’être fractionné avant dilution. Il est disponible chez « Kodak » (vente aux professionnels) et chez les détaillants, en doses pour faire 24 l (3 x 8) ou 801 (2 x 40). En poudre, il est possible de se le procurer en doses pour faire 51 ou 101. Par la suite, un fixateur de type courant donnera entière satisfaction. À noter qu’un bain d’arrêt, quelques gouttes d’acide acétique dans une cuvette d’eau, est à prévoir entre le développement et le fixage, à l’issue duquel un lavage d’au moins une dizaine de minutes s’avère indispensable.

105Le film ainsi traité, s’il s’agit d’un négatif, présente bien souvent des piqûres sur sa surface (des taches blanches sur les zones denses de la pellicule) : on les bouche à l’aide de gouache brun rouge étalée au pinceau n° 3 de la marque « Isabey ».

■ Traitement des films trait

■ Révélation

106Pour révéler un graphisme à partir du révélateur « Kodalith » liquide concentré, il suffit, pour un négatif, de diluer dans l’ordre les liquides suivants: un volume de A auquel on ajoute 6 volumes d’eau, le tout complété par un volume de B, à condition évidemment d’utiliser la dose pour faire 241 (3 x 8) et ayant pour référence le no 507 1683 du catalogue « Kodak » ; lorsqu’il s’agit de révéler le film inversible, le traitement diffère alors et les contenances sont ainsi réparties : 1 dose de A + 3 doses d’eau + 1 dose de B.

■ Bain d’arrêt

107Ce bain a pour but de stopper immédiatement l’action du révélateur ; sa préparation s’établit comme suit : pour un litre d’eau, 20ml d’acide acétique.

■ Fixage

108Un fixateur courant se rapportant à ces films donne d’excellents résultats (marque « Kodak » ou autre).

■ Lavage

109Son action a pour but de débarrasser le négatif ou le positif de toutes traces de produits chimiques ; sa durée effective est d’environ dix à vingt minutes ; à noter qu’un négatif mal lavé ne se conserve pas longtemps.

■ Solution spéciale

110La solution « Kodak photo-flo », disponible en flacons de 40 ml, en bouteilles de 0,51 et de 5l, assure le mouillage des surfaces sensibles, facilite, lors du séchage, l’élimination de l’eau et réduit le risque de marques sur le film ; après lavage, le film séjournera environ une minute dans une cuvette d’eau additionnée de quelques gouttes d’agent mouillant.

■ Séchage

111Il s’effectue à l’abri de la poussière et dans les armoires sécheuses construites à cet effet ; cette opération peut être accélérée après essorage du film à l’aide d’une raclette spéciale.

■ Repiquage

112Sur la table lumineuse, l’opération est réalisée à l’aide du pinceau « Isabey » n° 3 ; les produits à utiliser sont la gouache brun rouge pour le film ou le graphit opac de « Pébéo » ; le diluant adapté à ces substances est l’eau.

113N.B. Les produits mentionnés ont été utilisés pour les expériences décrites ici.

■ Particularités de certains films d’arts graphiques

■ « Kodalith » Super Speed Duplicating

Référence

114Kodak: 2751.

Type

115Inversible direct ; ortho ; à contraste élevé ; support 0,10mm Estar.

Application principale : photographie

116Au banc de reproduction : donne des positifs à partir de positifs ; donne des négatifs à partir de négatifs.

117Sur châssis pneumatique : donne des contretypes négatifs ou positifs par contact ; assure l’obtention de nombreux effets en grisé par aplat, à l’aide de trames mécaniques.

  • 12 Ce produit d’arts graphiques n’est pas disponible en bobine, mais en boîte de 50 films allant des f (...)

118Dans un 24 x 36 (petit format) : fournit d’excellentes diapositives en noir et blanc12 à la lumière du jour ou sous éclairage artificiel (ces diapos sont positives à partir d’une image positive et négatives à partir d’une image négative) ; peut éventuellement remplacer la demi-teinte.

119Avec un moyen ou grand format : route possibilité de réduction puis de reproduction à l’agrandisseur est réalisable.

Application secondaire : dessin

120Après traitement, ce film s’utilise comme support ou même titre que le triacétate, il est recommandé pour les tireuses de plans où sa transparence parfaite permet des tirages excellents. Cette surface accepte la pose de trames adhésives, à transfert, et tout travail à l’encre à condition que celle-ci soit appropriée) |cf. p. 45).

■ « Kodolith » Ortho Type 3

Référence

121Kodak : 8 556.

Type

122Négatif ; ortho ; contraste extrême, support 0,06 mm Estar.

Application principale : photographie

123Au banc de reproduction : donne des négatifs d’une excellente définition ; à partir d’une image négative, obtention d’un positif. Sur châssis pneumatique procure des contretypes d’excellente qualité.

124Dans un 24 x 36 (petit format) : à la lumière du jour ou sous éclairage donne de bonnes diapositives de dessins au trait, sous forme négative.

125À l’aide d’un moyen ou grand format : le film de référence 2556 - 0,10 mm Estar lui est préféré du fait de l’épaisseur du support plus rigide ; assure lui aussi toute réduction destinée à être exploitée à l’agrandisseur.

Application secondaire : dessin

126Après obtention d’un positif, même particularité que le film de référence 2751.

■ Comment déterminer la meilleure exposition d’un film trait

127Dans le but d’obtenir une exposition correcte des films du type lith (fig. 44), il faut ;

  • réaliser un film sur lequel les surfaces noires soient très denses de manière à ce que la lumière ne les traverse pas ;

  • faire en sorte que les piqûres provoquées par la poussière ne soient pas trop nombreuses dans les noirs, les surfaces transparentes restant claires et propres ;

  • conserver, à l’image de l’original, la netteté du bord des traits ;

  • s’astreindre à rendre corrects et la largeur des traits et les petits détails.

• Fig. 44   Quelques exemples d’exposition d’un film trait.

■ Film demi-teinte (Professional copy 4125)

128À ces films d’arts graphiques il faut ajouter le film « Kodak » Professional Copy 4 125 (support Estar mince) spécialement conçu pour le modelé continu (demi-teinte), en remplacement du Kodélio. Ce film orthochromatique (sensible à l’ultraviolet, au bleu et ou vert) peut être manipulé sous un écran « Kodak » no 2 (rouge foncé) à condition que la lanterne (ampoule 15 W) soit placée à plus de 1,20 m du plan de travail.

129Il donne de hautes lumières contrastées nécessaires aux négatifs demi-teinte de reproduction. Le contraste des hautes lumières peut être contrôlé par l’exposition et le développement, afin de procurer une reproduction assez précise de la plupart des originaux noir et blanc, ou pour conserver un fond opaque dans les reproductions combinant le trait et la demi-teinte.

130Il est conditionné en boîtes de 25 films allant du format 9 x 12 cm au format 50,8 x 61 cm. Le traitement s’effectue avec le DK 50 (révélateur) et le Kodak Unifix (fixateur). Pour le tirage, tous les papiers noir et blanc sont valables.

131N.B. Il est à noter qu’un film correctement exposé peut donner une image sous-exposée si, lors de la révélation, il est enlevé prématurément du bain, ou encore si te révélateur est trop froid ou mal préparé. À l’inverse, et malgré une exposition correcte, le positif final peut paraître surexposé lorsque nous n’avons pas pris garde d’adopter l’éclairage de sûreté au film traité ou d’éliminer les reflets parasites.

■ Manipulation

132• Révélateur : la durée du développement est de 6 minutes pour le révélateur indiqué.

133• Bain d’arrêt : 10 secondes environ.

134• Fixage : de 5 à 10 minutes dans le fixateur « Unifix » ; de 2 à 4 minutes dans le fixateur rapide liquide « Kodak » à la température de 18° à 20°.

135• Lavage : 20 à 30 minutes puis immersion dans la solution photo-flo pendant quelques secondes.

136• Séchage : à l’abri de la poussière.

De l’écriture à la photocomposition

137Pour légender un plan, une carte ou un graphique, plusieurs solutions sont possibles : l’écriture à la main ; l’écriture à l’aide d’un trace-lettre (normographe) ; l’écriture par l’application de lettres transfert ; la photocomposition.

138Écrire à la main n’a sa raison d’être que si le projet est destiné à l’étude et exécuté à l’échelle 1/1. Dans le cas d’une publication, on doit rejeter cette façon de faire car, bien souvent, une réduction s’impose vu la justification demandée. La diversité des écritures rendrait le document final inintelligible.

139Si le trace-lettre (plaque en matière plastique dans laquelle ont été découpées des lettres) et la plume à godet (fig. 45) sont toujours d’actualité dans certains bureaux d’études où le plan est réalisé à l’échelle 1/1 puis transmis dans les services de fabrication, en publication archéologique ce moyen est à proscrire à cause du choix limité des caractères, de l’empâtement de certaines lettres (dû au manque de dextérité du dessinateur) et enfin en raison des fortes réductions parfois exigées qui accentuent le déséquilibre entre le texte et le graphisme (Coineau 1978: 86).

• Fig. 45 — Normographe, type d’écriture, porte-plume et plume.

140La lettre transfert est disponible sur feuilles ou sur cartes en bondes. Divers alphabets sont produits par « Mécanorma », « Letraset », « Alfac ». Des choix s’imposent.

141Pour le plan, la carte, voire le graphique, l’Univers 55 et 56 ou l’Helvetica light et médium italic de « Mécanorma » ont notre préférence. Ce sont des caractères, quel qu’en soit le corps, qui s’intègrent fort bien à un ensemble (texte, dessin). De plus, qu’ils aient subi ou non une réduction, ces modèles classiques sont d’un aspect agréable (cf. p, 78).

142Le prix en est malheureusement élevé (50 à 60 F la feuille pour une utilisation trop souvent partielle). De surcroît, mettre en forme un texte, même court, et composer des mots prend du temps pour un résultat médiocre lorsque le métier fait défaut C’est pourquoi ces matériels ne sont utiles que lorsque l’annotation est réduite (quelques mots, une courte légende). En revanche, si l’explication devient abondante, il faut recourir à la photocomposition.

143La photocomposition est un procédé basé sur le principe de la photographie et utilisé pour la réalisation rapide et économique de tous les textes. La photocomposeuse sur laquelle s’effectue la sélection des caractères est un clavier du type « machine à écrire », complété par un écran vidéo qui permet visuellement de corriger instantanément le texte composé sur le clavier avant son traitement par l’unité photographique.

144Afin de démontrer les avantages de cette formule, il a été demandé à un photocompositeur à façon d’établir la liste présentée ci-dessous, utilisée ensuite par des historiens archéologues.

145Ce résultat photocomposé (fig. 46), découpé puis positionné sur fond de carte, montre bien l’intérêt de ce procédé par rapport à la méthode transfert. La dépense globale s’est élevée à 115 F, soit 75F revenant au façonnier pour la composition, les 40 F restants représentant quant à eux l’équivalent d’une heure de travail nécessaire à la découpe et à la mise en place des noms (calcul basé sur le salaire moyen d’un dessinateur de la recherche).

• Fig. 46 — Liste de mots photocomposés qui seront ensuite découpés et positionnés sur un fond de carte.

146Avec le système transfert il aurait fallu se procurer une feuille de caractères dans le corps 6 au prix de 48 F (prix « Mécanorma ». janvier 1983), ensuite former les noms lettre après lettre, directement sur la carte, pendant 8 heures (durée d’exécution calculée au plus juste). La photocomposition a donc permis un bénéfice de 253 F accompagné d’une économie de temps (7 heures). Elle a fourni des résultats impeccables, sous un aspect agréable. De plus, dans l’éventualité de compositions ultérieures, cette liste a la possibilité d’être repiquée sur négatif pour ensuite servir à une réédition dans le même corps, ou agrandie sur bromure ou film suivant les besoins du moment, ce qui diminue d’autant le coût des travaux.

  • 13 À l’imprimerie, la casse est une boîte à compartiments inégaux contenant les lettres employées pour (...)

147La photocomposition suppose seulement un manuscrit lisible (si possible dactylographié) avec toutes les indications indispensables : justification des lignes, caractères et corps choisis, alignement à gauche, à droite, ou capitales, bas de casse13, etc.

148Comme les entreprises spécialisées (imprimeries, façonniers, journaux, etc.), les laboratoires archéologiques devraient se doter de ce moyen ; mieux, même si nous nous engageons dans l’utopie, une organisation commune à tous les organismes archéologiques d’une même région (C.N.R.S., Sous-direction de l’archéologie, Éducation nationale, etc.| allierait l’efficacité et l’économie (distribution, prix de revient, délais) !

149On peut aller beaucoup plus loin. Si l’on quitte le simple domaine du légendage des plans et des dessins, voire de la composition d’un texte, pour passer à la maquette d’un ouvrage, bien des perspectives s’ouvrent aujourd’hui : les disquettes magnétiques, les liaisons télécom permettent (ou vont permettre), à partir d’un simple clavier, de transmettre à un organisme central les ordres nécessaires à la confection d’un ouvrage. Les va-et-vient se feront par écran, les corrections seront immédiates. Outre les textes, les figures au trait et les tramés seront transférés automatiquement. Voilà qui suppose une organisation et une volonté que nous espérons dans un proche avenir.

• Tableau no 3. Texte photocomposé suivant les normes prescrites précédemment.

150Évidemment les détracteurs de ce système prétexteront que c’est un travail de spécialistes et que le prix d’achat est élevé. Ces arguments ne sont pas décisifs pour deux raisons :

  • parce que les fabricants et distributeurs assurent la formation du personnel désigné pour servir dans ce domaine, à la seule condition que celui-ci ait une formation de dactylographe (les machines étant apparentées aux machines à écrire) et s’intéresse à l’univers de l’imprimerie ;

  • parce que, malgré son prix à l’achat, ce matériel demeure compétitif, du fait que disparaissent les intermédiaires et qu’il permet une économie de papier (car il faut savoir que dans une ligne de même dimension, on inclut un plus grand nombre de caractères en photocomposition, d’où un nombre de lignes plus élevé par page).

Le dessin en céramologie et sa mise en page

151Le dessin des céramiques a fait l’objet de nombreuses études et, récemment, d’une proposition de normalisation (Arcelin 1979). Mais si l’on produit des exigences pour l’aboutissement (comment doit être représenté un vase), on ne se préoccupe guère de la méthode à employer pour y parvenir, non plus que des problèmes qui se posent lorsque l’on veut mettre en page plusieurs vases. C’est sur ces deux points que nous donnerons quelques indications rapides.

■ Le dessin

152Le meilleur support est le calque « Canson » ordinaire, sur lequel on dessine avec une mine graphite 6H (parfaitement affûtée). Les traits de crayon seront confortés à l’encre de Chine « Pelikan » qui, par rapport à d’autres marques, permet un bon contraste ; on utilisera des plumes tubulaires, stylos « Graphoplex » et « Mars ». Le tire-ligne litho pourra apporter parfois des lignes plus légères. Les mentions concernant vases et tessons seront faites au crayon et placées à leur immédiate proximité : on évitera ainsi tout gaspillage du support.

153Les dessins (à l’échelle 1/1) sont alors regroupés, sans ordre préétabli, sur le porte-document d’un banc de reproduction. On obtient une réduction en négatif ; ce film est mis en contact avec un papier photographique de grade 4 (extra-dur) qui donne un bromure. Une fois celui-ci rendu impeccable (en bouchant tous les défauts éventuels), le dessinateur obturera alors les sections matérialisant les profils en utilisant encre et pinceaux (dans le cas de pièces de grandes dimensions — par exemple des amphores — l’emploi de trames adhésives hachurées s’impose).

154Le lecteur peut se demander pourquoi nous ne recommandons pas d’encrer les sections directement sur le calque. La raison en est simple : au contact du liquide, le support risque de se déformer. En outre, mieux vaut, pour gagner du temps, encrer la surface après réduction plutôt qu’à l’échelle 1/1.

155Le dessin est donc fait et préparé pour la réduction souhaitée. Nous avons évidemment sélectionné les caractères (chiffres et lettres) correspondant à la même réduction. Nous avons aussi acquis un support assez rigide pour supporter les collages nécessaires (papier couché, bristol, papier à dessin) que nous effectuerons avec des colles adaptées (colles « Kleer Tak » ou colle vinylique « Adhésine »), C’est ce document qui après découpe des éléments doit être utilisé pour la conception d’une mise en page (fig. 47).

• Fig. 47 — Dessins de céramiques ou trait.

■ La mise en page

156La mise en page des dessins céramologiques est liée à deux impératifs : leur nombre et l’échelle de réduction. À partir de cela, il est simple de déterminer la manière d’agir. Deux cas se présentent.

157Dans le premier cas (fig. 48), le nombre de pages prévues par l’édition est laissé à notre convenance. Le mécanisme d’exécution est alors simple :

  • sur le support, à la dimension exacte d’une page, nous traçons au crayon — sans appuyer — la justification dans laquelle doivent s’insérer les résultats obtenus sur le bromure;

  • les dessins (déjà réduits) sont découpés puis répartis provisoirement sur la surface à combler (à nous de mêler l’utile et l’agréable : le résultat final en dépend);

  • lorsque le positionnement de chaque élément nous semble satisfaisant (plusieurs essais sont parfois nécessaires), les dessins sont fixés de manière définitive;

  • mise en place des numéros correspondant aux diverses pièces, apposition de l’échelle métrique, ou indication de celle-ci sous une autre forme; pour cette opération les chiffres Univers 55 sont très adaptés.

• Fig. 48 — Type de mise en page avec séparation des formes.

158Dans le second cas (fig. 49), il s’agit d’incorporer dans un minimum de surface le maximum de données. Il ne faut plus alors partir d’un support aux dimensions du livre, mais tracer en bas et à gauche d’une grande feuille de papier à dessin (50 x 60 cm ou plus si besoin est) la justification finale sur laquelle on aligne une diagonale dépassant la surface inscrite. On répartit ensuite tous les dessins de façon à recréer une page plus importante, traversée par la même diagonale et donc réductible au format de l’ouvrage.

• Fig. 49 — Autres exemples cohérents.

159Cette fois, la réduction sera arbitraire (et non de 1/2 ou 1/3), ce qui oblige à utiliser une échelle métrique et, aussi, nécessite une particulière attention pour le choix des chiffres et des caractères. Par ailleurs, alors que précédemment nous avions pu coller nos documents, il faut, cette fois, fixer les dessins à l’aide d’un scotch invisible (employer, pour le découper, la plume vaccinostyle). Heureusement, ces procédés de réduction arbitraire se font de plus en plus rares. Il faut même souhaiter leur totale disparition |

160Quelques mots encore sur la mise en page (fig. 50). Elle est, évidemment, fonction des conditions de publication (ou de diffusion) : tout le monde ne dispose pas de planches entières dans les revues nationales ou régionales et, d’autre part, il faut distinguer entre un ouvrage (ou un article) et un rapport ronéotypé ou photocopié. L’important est de proposer, quel que soit le contexte ou le support, des documents utilisables, c’est-à-dire lisibles et clairs. Si, pour la publication, des normes sont évidemment souhaitables, les documents à diffusion plus restreinte n’en doivent pas moins obéir à un minimum de règles ; il s’agit, toujours, de penser au lecteur.

• Fig. 50   Récapitulatif du second exemple.

161On nous pardonnera d’insister sur le fait que le dessin n’est pas seulement de la géométrie. Les responsables des revues archéologiques (mois aussi les photograveurs et les imprimeurs), s’ils sont intransigeants sur l’exactitude (c’est-à-dire sur la fidélité), ne négligent jamais les considérations esthétiques ; ce terme ne leur plairait d’ailleurs sans doute pas. Pourtant, dans une mise en page interviennent des notions qu’on ne saurait définir : la raison, l’équilibre, le goût, etc., peut-être même le bon sens ou l’expérience.

162Un exemple : si, dans une même planche, nous avons à représenter des dolia, des amphores, des assiettes, des bols, des lampes, etc., placerons-nous en haut les objets les plus volumineux et les plus lourds ? Quiconque le ferait provoquerait un malaise chez le lecteur. C’est donc que, inconsciemment, nous considérons la planche Comme une séné d’étagères et que, chez nous, il ne nous viendrait pas à l’idée de placer le plus lourd en hauteur. En fait, la réflexion nous conduirait encore plus loin et il faudrait entrer dans le processus de composition des tableaux ou des groupes sculptés I Restons-en là ; il y a la technique (indispensable) mais il restera toujours, dans la mise en page archéologique, une part irréductible aux conventions les plus strictes. Heureusement|

Reproduction d’un décor interne peint

163Représenter un décor à l’intérieur d’une poterie (un bol par exemple) est pour le non-initié un problème parfois insurmontable. Certains préconisent le traitement par le dessin, d’autres préfèrent la photographie. Les deux solutions sont envisageables, mais la première opération à effectuer demeure néanmoins la photographie (fig. 51). Si cette dernière répond à nos exigences, l’illustration sous cette forme sera retenue ; dans le cas contraire, le dessin au trait reste le moyen à adopter.

• Fig. 51 — Photographie d’un décor à l’intérieur d’une poterie.

■ La photographie (fig. 52)

164Sous un éclairage artificiel de 3 200 °K, l’objet est placé sur un support diffusant et photographié en vue plongeante. Deux sources lumineuses : un spot de 500 W éclaire en lumière frisante le motif peint, une seconde disposée sous la plaque diffusante allège l’ombre portée résultant de l’éclairage principal. Le résultat peut être parfaitement satisfaisant.

• Fig. 52 a   Prise de vue de la céramique, b   Dessin réalisé d’après la photographie.

■ Le dessin

165Au cas où le dessin serait cependant nécessaire, la manière de procéder est simple. Il s’agit d’humidifier la photographie et de la placer sur une surface propre et lisse (une vitre). En séchant, le papier se tend, créant une surface absolument plane sur laquelle nous disposons une feuille de triacétate apte à recevoir le rendu définitif. Une autre possibilité est le tracé direct des traits sur la photographie elle-même. Après quoi, nous la séparons de son support et la trempons dans un bain préparé chimiquement pour effacer l’image sans altérer le graphisme.

Comment reproduire un tirage

166Il va sans dire que tout duplicata sur papier, obtenu sur une tireuse de plan, ne doit sous aucun prétexte servir à la publication, cor, si l’on n’a pas observé l’une des méthodes prescrites pour le plan d’ensemble, les traits et textes du tirage seront amoindris, émoussés et disparaîtront, ce qui serait désastreux (fig. 53 et 54).

● Fig. 53 —  Document initial obtenu sur une tireuse de plan.

• Fig. 54 —  Réduction du précédent tirage.

167Il arrive néanmoins que l’on ne dispose que de documents imparfaits (documents anciens, par exemple, dont ne subsistent que de mauvais tirages) ou que, pressé par le temps, on ne puisse se procurer les originaux. Dans ce cos, par la retouche, une amélioration du document imparfait peut être menée à bien à certaines conditions.

168Il faut éliminer sur le film négatif obtenu à partir du document (fig. 53), et après réduction à la dimension définitive, toute représentation de textes, chiffres et lettres, la gouache brun rouge étant, comme on l’a dit, le produit idéal à cet effet.

169À partir de cette émulsion négative, réaliser par contact une image positive sur papier photographique mat (fig. 55b). Cette image sera complétée par le dessin : on restituera les traits disparus, on ajoutera les textes, chiffres et lettres de manière à ce que l’ensemble soit lisible. Le document final sera satisfaisant et compréhensible (fig. 56). Il est bien entendu que retoucher, dans ce cos, n’est qu’un pis-aller, ce travail exigeant de l’opérateur précision et connaissance approfondie de la spécialité. De plus la perte de temps incite à ne pas réitérer souvent ce genre d’opération.

● Fig 55 a — Retouche du négatif à l’aide de la gouache spéciale b — Contact à partir du négatif, seul le dessin subsiste c — Mise en place des titres, symboles, ect.

• Fig. 56 — Image acceptable destinée à la publication

170N. B. Le film à la prise de vue est évidemment un film à constraste élevé du type lith et de même classification que ceux dont il est fait mention p. 50. De ce fait les produits de traitement sont identiques à ceux décrits dans ce même paragraphe. Par ailleurs, la prise de vue peut aussi être exécutée avec un appareil grand format 10,5 x 12 (4 x 5 in) ou supérieur. Mais cette solution n’est pas recommandée car une manipulation supplémentaire deviendrait nécessaire sous l’agrandisseur.

• Tableau no 4. Tableau récapitulatif.

Notes

1 La justification exprime la longueur d’une ligne de texte, les dimensions qu’un dessin, qu’un plan doivent occuper dans une page. Indications indispensables à toute élaboration d’un travail de ce genre.

2 Le papier couché est un support employé principalement pour les ouvrages à gravures. Ce papier a reçu un enduit spécial qui améliore et l’opacité et l’imperméabilité.

3 Le support RC est un papier photographique adapté principalement au travail en machine et recouvert d’une couche plastique, ce qui ne facilite absolument pas le travail de retouche.

4 La simili est un cliché de photogravure obtenu à l’aide d’une trame et permettant de reproduire un document original en demi-teinte.

5 En arts graphiques, ce terme s’applique à tout négatif, original ou cliché d’impression, dont l’image n’est pas tramée mais formée de traits pleins de densité uniforme (Kodak).

6 Les couleurs à employer sont l’encre de retouche, la gouache et l’aquarelle.

7 Des catalogues sont à la disposition des clients chez les détaillants.

8 Cependant, il est impératif de faire usage de hachures lorsque le but est de confronter l’ouvrage entrepris avec des codes anciens où la hachure représente une couleur.

9 Le format exact des trames est de 1 pouce (2,5 cm) plus grand que les formats énumérés plus haut, afin d’en faciliter la manipulation. Il faut savoir aussi que plus le chiffre augmente et plus la trame est fine (cela concerne les trames grises et magenta, sans oublier les trames mécaniques).

10 La différence entre ces trames apparaît dans les tonalités moyennes d’une reproduction tramée : avec une trame conventionnelle à 50 %, le point est carré et jointif aux quatre coins, le point elliptique a la forme d’un losange et est jointif par deux coins seulement.

11 Ce terme est appliqué aux émulsions photographiques sensibles à la lumière verte et bleue, d’où l’utilisation possible en lumière rouge.

12 Ce produit d’arts graphiques n’est pas disponible en bobine, mais en boîte de 50 films allant des formats 13 x 18 à 50 x 60. Il est donc nécessaire avant chaque prise de vue de découper un morceau de film au format utile.

13 À l’imprimerie, la casse est une boîte à compartiments inégaux contenant les lettres employées pour la composition typographique. Le bas de casse représente les minuscules.

Table des illustrations

Légende • Tableau no 2. Formats des supports commercialisés.
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Fichier image/jpeg, 33k
Légende • Fig. 35 — Quelques outils utilisés pour le dessin archéologique.
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Fichier image/jpeg, 68k
Légende • Fig. 36 — Échelle triangulaire.
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Légende • Fig. 37 — Hachurateur
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Légende • Fig. 38 — Burins à graver
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Légende • Fig. 39 a   Trames odhésives après découpe, b — Trames « Normatex » (transfert).
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Légende • Fig. 40 — Mauvais résultat obtenu avec deux trames différentes (traits + points) mais identiques par leur valeur de grisé.
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Légende • Fig. 41   Bon résultat obtenu avec une seule trame, rivage étant simulé par quelques points exécutés manuellement.
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Légende • Fig. 42 — Grille de trames.
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Légende • Fig. 43 — Grisé obtenu sur un châssis pneumatique à l’aide d’une trame mécanique.
URL http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/32835/img-10.jpg
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Légende • Fig. 44   Quelques exemples d’exposition d’un film trait.
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Fichier image/jpeg, 73k
Légende • Fig. 45 — Normographe, type d’écriture, porte-plume et plume.
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Fichier image/jpeg, 33k
Légende • Fig. 46 — Liste de mots photocomposés qui seront ensuite découpés et positionnés sur un fond de carte.
URL http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/32835/img-13.jpg
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Légende • Tableau no 3. Texte photocomposé suivant les normes prescrites précédemment.
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Légende • Fig. 47 — Dessins de céramiques ou trait.
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Légende • Fig. 48 — Type de mise en page avec séparation des formes.
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Légende • Fig. 49 — Autres exemples cohérents.
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Légende • Fig. 50   Récapitulatif du second exemple.
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Légende • Fig. 51 — Photographie d’un décor à l’intérieur d’une poterie.
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Fichier image/jpeg, 65k
Légende • Fig. 52 a   Prise de vue de la céramique, b   Dessin réalisé d’après la photographie.
URL http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/32835/img-20.jpg
Fichier image/jpeg, 86k
Légende ● Fig. 53 —  Document initial obtenu sur une tireuse de plan.
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Légende • Fig. 54 —  Réduction du précédent tirage.
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Légende ● Fig 55 a — Retouche du négatif à l’aide de la gouache spéciale b — Contact à partir du négatif, seul le dessin subsiste c — Mise en place des titres, symboles, ect.
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Légende • Fig. 56 — Image acceptable destinée à la publication
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Légende • Tableau no 4. Tableau récapitulatif.
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© Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1987

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