La préparation des publications archéologiques
|Introduction : Principes de la photogravure et de l’impression
Texte intégral
Les différents stades de la documentation
1Nombreuses sont les étapes qui conduisent la documentation de son état brut jusqu’à l’impression. En schématisant, on peut distinguer trois stades.
■ Premier stade
2Celui qui correspond au travail sur le chantier de fouille. C’est bien sûr le stade le plus important dans la mesure où il conditionne tous les autres. Il rassemble toutes sortes d’opérations :
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celles qui concernent la topographie et la stratigraphie : plans et croquis réalisés selon les diverses méthodes connues aujourd’hui ([depuis la triangulation jusqu’à l’alidade); relevés cotés des surfaces ou des couches successives ; relevés en plan de tous les éléments caractéristiques d’un état (par exemple, toiture effondrée ou installations correspondant à un sol d’habitat : foyer, banquettes, céramiques en place; ou encore pavement de mosaïques) ; relevé des coupes verticales à la fin du sondage ou de la fouille, etc. Selon les circonstances, différents types de documents doivent être collectés et c’est à l’expérience et à l’intelligence du responsable de la fouille de définir leur nature et leur nombre ;
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parallèlement, des relevés d’architecture s’imposent souvent : étude des appareils muraux en fondation et en élévation ; pour les chantiers très étendus, coupes longitudinales et transversales mettant en relation entre elles toutes les structures;
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prise de vues photographiques de toutes sortes, des plus éloignées parfois aux plus rapprochées; éventuellement, photogrammétrie.
3Une documentation brute est ainsi rassemblée, Selon les habitudes, la formation (et les moyens) du responsable de la fouille, elle peut varier non seulement en qualité mais aussi en quantité. On constate notamment, depuis quelques années, une tendance à l’inflation des documents photographiques par rapport aux relevés et aux dessins.
■ Deuxième stade
4Le stade suivant consiste en une première exploitation de la documentation réunie. Les relevés, après examen et sélection, sont mis ou net. Les films photographiques, après développement (et éventuellement examen sur des tirages contacts) font l’objet d’épreuves agrandies sur papier et de diapositives. Le matériel, après recollage, est dessiné et parfois photographié.
5Ce stade ne correspond pas forcément à une activité de laboratoire, si l’on entend par ce terme un lieu bien équipé où travaillent des techniciens spécialisés. De nombreux archéologues, par la force des choses, confient leurs négatifs à des artisans du secteur privé, et c’est souvent chez eux, sur une table à dessin rudimentaire et avec des techniques approximatives, qu’ils procèdent à la mise au net de leurs documents graphiques ou qu’ils dessinent leurs céramiques.
6D’ores et déjà, à ce stade, toutes sortes de différenciations se font jour. De mauvaises mises au net abîment définitivement une éventuelle publication ou sont gages d’une publication médiocre voire détestable, Il en va de même pour certains dessins d’objets (céramique, métal, os) lorsque l’exécutant manque à la fois d’expérience et de matériel approprié. Enfin, nous avons tous vu des photographies d’objets totalement manquées (netteté défectueuse, fond inadéquat, prise de vue fantaisiste, etc.) parce que faites en méconnaissant les principes de base.
7Par conséquent, dès ce stade, l’intervention d’un personnel expérimenté et disposant des moyens de travail essentiels s’avère nécessaire.
■ Troisième stade
8Le troisième stade consiste en la préparation de toute la documentation qui sera remise à l’éditeur. Il s’agit donc d’abord de sélectionner les documents et de les rendre individuellement impeccables, éventuellement par des retouches. Plans et dessins sont réduits à leur format définitif ; si un document graphique doit comporter deux ou plusieurs couleurs, on opérera ce qu’on appelle la sélection des couleurs (cf. p 149), Il s’agît ensuite de réunir harmonieusement cette documentation : c’est la mise en page qui permet de donner à l’éditeur des maquettes qu’il devra reproduire facilement.
9Ce stade ne peut être exécuté que dans un laboratoire bien équipé. En effet parmi toute une gomme d’appareils, il en est deux absolument indispensables qui sont le banc de reproduction et le châssis pneumatique. Nous en verrons l’utilité tout au long de cet ouvrage.
■ Le banc de reproduction (fig. 1)
10C’est une chambre de reproduction de grand format. Il en existe de multiples variétés : en bois ou en métal, à mise au point manuelle ou automatique, etc. Selon ses caractéristiques, il peut reproduire (en les réduisant) des documents de faille plus ou moins grande à un format plus ou moins élevé.

• Fig. 1. a — Banc de reproduction à banc court, format 50 x 60 ; dimensions du porte‑modèle; 70 x 90 ou 90 x 120. b — Modèle ancien de construction simple: no 1, porte‑document sur lequel on fixe le document à reproduire. no 2, dépoli servant à faire la mise ou point, puis remplacé par le châssis porte‑film.
11Cet appareil de construction très rigide, et monté en vue d’éliminer toute vibration, possède d’innombrables qualités. Grâce à lui, en effet, il est possible d’exécuter des tramés, de procéder à la mise en œuvre de sélections pour la couleur, de reproduire tous les documents trait et demi‑teintes, enfin, de réduire instantanément tout dessin sur calque à l’échelle désirée.
12La caractéristique essentielle d’un banc, c’est le format du document qu’il permet d’obtenir. La dimension idéale est 50 x 60 cm : tous les formats Inférieurs pourront être traités de surcroît. Mais, évidemment, le format du document qu’il permet de traiter n’est pas indifférent : un porte‑document de 1,50 x 2 m est plus intéressant qu’un autre de format 90 x 120 cm. Le banc permet d’obtenir soit une épreuve papier, soit un film. Si on utilise un papier, surface opaque, un prisme de retournement est un accessoire indispensable.
13Vu l’encombrement de cette machine — certaines atteignant 4 à 5 m de longueur — il va de soi qu’un éclairage électrique est indispensable : pour un matériel neuf, il est préférable de se conformer aux indications du constructeur (malgré le coût élevé). Par contre, la photographie (fig 1b) présente un modèle ancien, lequel s’accommode aisément de torches cinéma de 1 000 W chacune (super 8) qui donnent des résultats aussi satisfaisants.
14À noter que, sur les bancs actuels, l’original et le film sont parfaitement maintenus grâce aux procédés dits « de succion » et « à dépression » (mise sous vide).
■ Le châssis pneumatique (fig. 2)
15Le châssis pneumatique, outil adapté à toute forme de copie, est employé dans l’industrie des arts graphiques pour assurer par contact la reproduction la plus exacte. Cet effet est obtenu en plaçant sous vide le plan de travail : les surfaces mises en contact adhèrent donc parfaitement, et toute déformation devient impossible.
16Quel que soit le modèle, il permet : de réaliser des négatifs à partir de positifs et des positifs à partir de négatifs ; de tirer des bromures ; de retourner l’image (de passer d’une image inversée à une image à l’endroit et vice versa) ; de confectionner des plaques imprimantes ; de faire des épreuves tramées sur papier pour les montages ; de réaliser des tramés unis, etc.
17Notre documentation, ainsi préparée, va encore passer par deux stades : la photogravure, puis l’impression. Même s’ils en connaissent parfois le principe, les archéologues ignorent en général les opérations précises qui leur correspondent. Or, ce sont ces opérations qui commandent tout : si on ne fournit pas les produits adaptés, le résultat sera mauvais. Nous allons donc rapidement décrire ce qui se passe durant ces deux dernières étapes.
La photogravure et l’impression
18Trois techniques différentes se côtoient ici, entre lesquelles le choix s’effectue selon plusieurs critères : tradition de l’éditeur, nature de l’ouvrage à réaliser, considérations économiques. Il s’agit de la typographie (ou impression en relief), de l’offset (ou impression à plat) et de Théliogravure (impression en creux). Examinons‑les successivement (fig. 3).
■ La typographie
19Pour une impression en typographie classique, il est nécessaire de réaliser, à partir des documents, des gravures en relief sur métal. Selon qu’il s’agit de la reproduction d’un dessin au trait ou de celle d’une photographie (« similigravure »), on utilise deux techniques différentes qui aboutissent à deux résultats différents :
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la photogravure au trait se traduit par des noirs et des blancs purs (fig. 4) ; elle aboutit à une plaque fixée sur un socle de bois à l’aide de pointes (fig. 5a) ;
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la simili, au contraire, doit transcrire tous les modelés et toutes les demi‑teintes d’une photo (fig. 4b); la plaque réalisée sera collée sur le socle grâce à un adhésif double face (fig. 5b).
■ Photogravure au trait
20Elle concerne des documents répondant à certaines conditions :
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comportant des oppositions franches de noir et de blanc ;
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sur support non teinté (exclure tout papier jauni ou coloré) ;
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dont les tracés sont opaques (gouache) ou d’un noir très dense (encre).
21L’original est photographié sur un banc de reproduction. On obtient un négatif (en une seule pose) présentant des surfaces noires (qu’il faut opacifier) et des blancs nets reproduisant le dessin (fig. 6).
22À partir de ce négatif, on exécute une copie en métal, en utilisant une plaque de zinc apprêtée d’une couche sensible à la lumière. On obtient donc une copie en positif (fig. 7).
23Cette copie est inutilisable telle quelle. Il faut, en effet, la graver de manière à ce que les zones noires soient en relief et les zones blanches en creux, afin que le rouleau encreur ne dépose d’encre que sur les premières. Il s’agit d’aboutir au résultat montré par la fig. 8. Pour ce faire, on va graver le métal par des morsures d’acide qui creuseront les zones blanches ; les zones noires sont, durant cette opération, protégées par encrage et résinage (fig. 9).
- 1 À ce propos, nous conseillons à l’auteur d’exiger que les épreuves soient exécutées sur le papier q (...)
24On contrôle alors le résultat obtenu. Généralement, on regroupe plusieurs dessins sur une plaque (de format 50 x 60 cm par exemple) et l’on tire des épreuves en disposant cette plaque sur une presse, dite à bras ou à essais, que l’on encre. Si l’essai révèle des défauts, on retouche soit au burin, soit à l’acide. Après quoi on adresse au client des jeux d’épreuves1 (fig. 10).
25Les épreuves ayant donné satisfaction, la plaque passe à la scie à ruban qui sépare les différents clichés. Pour choque pièce on façonne les talus extérieurs, on perce les trous de fixation et on exécute le montage sur socle de bois (fig. 5).
26On peut donc résumer les différentes opérations par le schéma suivant (fig. 11)
■ Similigravure
- 2 Ce système de trame permet de comprendre pourquoi il est déconseillé de « repiquer » dans une revue (...)
27Inventé à la fin du xixe s., ce procédé permet de reproduire tous les tons intermédiaires (toutes les nuances de gris ou demi‑teintes) grâce à la « trame quadrillée ». Celle‑ci consiste en deux plaques de verre portant sur une de leurs faces des traits parallèles extrêmement fins. Ces plaques sont étroitement appliquées l’une contre l’autre et maintenues par un mastic invisible, avec un décalage de 90° de façon à fournir par transparence un réseau quadrillé. On interpose ce réseau sur le passage des rayons lumineux dans la chambre obscure du banc de reproduction qui sert à préparer les négatifs. Sa présence a pour conséquence de décomposer en « points » d’étendue variable les diverses valeurs du gris existant sur l’original. On obtient donc des négatifs « tramés » par opposition aux positifs « à modelé continu » que sont les photographies originales. Ces trames de verre sont de plus en plus remplacées par des trames de contact (grâce à la succion) de 133 â 150 lignes au pouce pour les plus fines2 (fig. 12)
28C’est à partir de ces négatifs tramés que sont réalisés les clichés « similis ». Les creux sont beaucoup plus légers que sur les clichés au trait et le rouleau encreur passe sur les « points » en relief. Les talus sont de moindre hauteur et exécutés en à‑pic (et non plus en biseau).
■ L’impression
29Si la composition d’une page comprend un dessin, une illustration et un texte, les clichés correspondants sont réunis et disposés sur un cadre métallique appelé forme (fig. 13).
30Cette forme a pour fonction de maintenir avec rigidité tous ces éléments entre eux. On la place sur une presse typographique entrant dans l’un des deux systèmes suivants : plan contre plan ou plan contre cylindre (fig. 14). Une troisième solution — cylindre contre cylindre — est réservée aux rotatives ; dans, ce cas, la forme n’est pas plane, mais cintrée pour pouvoir être fixée sur l’un des cylindres.
1er système d’impression : plan contre plan ou presse à platine
31Par la pression, deux surfaces sont rapprochées, le marbre portant la forme, la platine portant la feuille à imprimer. Ce procédé est généralement employé pour les petits formats. Dans un premier temps, les rouleaux déposent l’encre sur les reliefs. Dans un second temps, la feuille de papier placée sur une surface plane (la platine) est mise en pression avec la forme préalablement encrée.
2e système d’impression : machine à forme plane et à cylindre
32La forme toujours plane est calée sur un marbre plan mais animé d’un mouvement alternatif de va‑et‑vient. La feuille de papier, quant à elle, est fixée par des pinces sur un cylindre qui passe en pression sur la forme.
3e système d’impression : rotative
33La forme est constituée par des clichés cintrés fixés sur un cylindre et la pression est obtenue par un second cylindre (fig. 15).
■ L’Offset
■ Principe
34Le principe de l’offset est tout différent. Il dérive de la lithographie : l’inventeur de celle‑ci, A. Senefelder, à la fin du xviiie s., avait remarqué accidentellement qu’un dessin exécuté au crayon gras sur une pierre calcaire sèche résistait à un lavage ultérieur à l’eau et que, si ce lavage était effectué avec une solution aqueuse de gomme arabique contenant un peu d’acide nitrique, les régions vierges de la pierre refusaient l’encre d’imprimerie qui prenait par contre très bien sur le dessin gras. On n’avait donc plus qu’à appliquer le papier sur la pierre ainsi préparée. On sait le succès considérable que rencontra ce procédé « à plat ».
35L’offset utilise le même principe. Mais la pierre a été abandonnée au profit d’une feuille de zinc suffisamment mince pour être enroulée autour d’un cylindre. En effet, comme d’autres métaux, le zinc accepte sans difficulté les encres grasses, tandis qu’un apport local d’eau suffit à préserver, sur lui comme sur la pierre calcaire, les zones non imprimantes. Un problème se posait cependant : l’insuffisante résistance à l’abrasion de ces formes circulaires métalliques.
36La solution fut trouvée lorsqu’un constructeur eut l’idée d’intercaler entre les deux cylindres (celui qui porte le zinc, celui qui porte le papier) un troisième cylindre revêtu de caoutchouc (dit « blanchet »), qui accepte l’encre fournie par la forme métallique et la reporte sur la feuille à imprimer. Le mot « offset », qui signifie « report », « décalque », traduit l’existence et l’action de ce blanchet. L’invention remonte au début du siècle.
37D’autres progrès sont depuis lors intervenus, notamment l’adoption de plaques bi‑métalliques, dont les zones imprimantes sont en cuivre, les zones non imprimantes en chrome (ou en acier inoxydable), qui expliquent l’expansion vertigineuse du procédé (fig. 16).
38L’existence du blanchet impose que l’image reproduite sur la plaque offset soit à l’endroit (et non inversée comme en typographie), de manière à devenir à l’envers sur le blanchet et de nouveau à l’endroit sur le papier vierge. Naturellement, l’offset accepte aussi bien les documents au trait que les documents tramés (photographies) : les formes imprimantes offset sont par définition composites, c’est‑à‑dire comprenant à la fois du texte et des illustrations, ce qui donne beaucoup de souplesse au procédé.
■ Réalisation pratique
39Les dessins ou trait sont photographiés sur des films à grand contraste (on les appelle « typons »). Les textes sont composés manuellement ou par photocomposition (cf. p. 52) sur une émulsion semblable ; les photographies sont tramées et le tout est assemblé et monté sur une feuille plastique transparente. Sous châssis pneumatique, la plaque offset (métallique) est alors impressionnée par contact avec la feuille plastique. Il ne reste plus qu’à procéder à l’impression.
40Les figures précédentes (fig. 17) montrent un exemple très simple : la réalisation d’une fiche d’enregistrement de données de fouille qui sera tirée sur une offset de petit format (offset dite « de bureau »).

• Fig. 17 – Réalisation d’une fiche d’enregistrement de données de fouille tirée sur une offset de petit format.
■ L’héliogravure
41Cette troisième technique est une technique « en creux » qui utilise le principe d’impression « cylindre contre cylindre » (fig. 18). Le cylindre inférieur gravé en creux passe dans un encrier; une racle ôte l’encre des parties en relief. Le papier, qui passe sur le cylindre supérieur, n’est donc imprimé qu’aux endroits correspondant aux creux.
42À l’origine l’héliogravure était réservée à l’impression des étoffes. En effet, la gravure manuelle du cylindre était une opération longue et coûteuse acceptable dans l’industrie textile mais incompatible avec les exigences du monde graphique. C’est l’invention de la méthode photomécanique alliée à de nouveaux procédés chimiques qui, au début du xxe s., permit son extension.
43À la base du nouveau procédé, le papier charbon, constitué d’un support en papier, est recouvert d’une couche mince de gélatine. Ce support est insolé deux fois: une fois sous une trame inverse de celle utilisée en typographie (carrés moins opaques délimités par des traits clairs), ensuite sous un positif transparent des documents à reproduire. Lorsque la lumière traverse le film, la gélatine se tanne plus ou moins selon l’intensité du flux lumineux ; elle demeure inchangée là où le noir ne permet aucun passage de lumière.
44Le papier est alors transféré sur le cylindre de cuivre, côté gélatineux adhérant ou métal. Une aspersion d’eau tiède dépouille le support en papier et fait disparaître la gélatine non insolée. Le cylindre est enfin gravé à l’acide (perchlorure de fer) à travers les réserves de gélatine durcie qui font naître, dans le cuivre, une multitude de cellules creuses dont les parois correspondent aux lignes claires de la trame, et dont la profondeur varie en fonction de l’opacité des gris sur le positif : l’acide attaquera davantage les couches de gélatine les plus faibles (celles à partir desquelles on obtient les noirs les plus puissants), et moins les plus fortes (qui correspondent aux zones claires).
45Pendant l’impression, le papier est mis en contact avec les multiples cellules creuses et pompe l’encre qu’elles contiennent, Cette encre, très liquide, s’étale légèrement et recouvre les blancs engendrés par les parois, ce qui transforme l’image gravée discontinue en une image imprimée continue. Contrairement à la typographie, les gris ne sont pas rendus par des points de surface variable, eux‑mêmes produits par une épaisseur d’encre identique, mais par des points de surface identique produits par une épaisseur d’encre variable.
46L’héliogravure est utilisée pour deux productions de types très différents : les travaux de très haute qualité et les magazines ou catalogues illustrés à très fort tirage (on peut tirer au minimum 30 000 fois 64 pages à l’heure). L’archéologue, à vrai dire, ne publiera que très rarement selon ce procédé.
47Au terme de cette introduction, insistons sur le point qui nous paraît fondamental : si l’on veut éviter les déconvenues (courantes, hélas) que cause une publication ratée ou simplement médiocre, il est nécessaire de fournir des documents impeccables et, si possible, préparés pour la photogravure ou pour l’ultime phase de l’offset, c’est‑à‑dire correspondant aux exigences techniques de ces procédés mais aussi mis en page, justifiés, légendes, etc. Les conseils que nous allons proposer dans le corps de cet ouvrage répondent à ce double souci.
48Si nous récapitulons les diverses étapes qui conduisent la documentation de son état brut jusqu’à la publication, nous obtenons le tableau no 1.
Notes
1 À ce propos, nous conseillons à l’auteur d’exiger que les épreuves soient exécutées sur le papier qui servira à l’impression : outre que c’est un droit, cette demande permet de mieux contrôler le travail.
2 Ce système de trame permet de comprendre pourquoi il est déconseillé de « repiquer » dans une revue ou un ouvrage une photographie pour la republier : le second tramage superposé au premier provoque un effet dit de « moirage » nuisible à la qualité de la reproduction.
Table des illustrations
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Légende | • Fig. 1. a — Banc de reproduction à banc court, format 50 x 60 ; dimensions du porte‑modèle; 70 x 90 ou 90 x 120. b — Modèle ancien de construction simple: no 1, porte‑document sur lequel on fixe le document à reproduire. no 2, dépoli servant à faire la mise ou point, puis remplacé par le châssis porte‑film. |
URL | http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/32825/img-1.jpg |
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Légende | • Fig. 2. a — Modèle courant muni d’un compresseur. b — Mise en place des documents |
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Légende | • Fig. 3 — Les trois techniques d’impression |
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Légende | • Fig. 4. a — Photogravure ou trait, b — Similigravure |
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Légende | • Fig. 5. a — Montage trait b — Montage simili |
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Légende | • Fig. 6 — Négatif obtenu |
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Légende | • Fig. 7. a — Film négatif mis en contact sur le métal, b — Plaque de métal copiée à l’envers |
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Légende | • Fig. 8 — Plaque de métal gravée prête pour l’impression. |
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Légende | • Fig. 9 — Principe de la photogravure au trait. |
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Légende | • Fig. 10 — Plaque comportant six clichés avant découpage. |
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Légende | • Fig. 11 — Les différentes opérations de la photogravure au trait. |
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Légende | • Fig. 12 — Trame de verre utilisée pour la similigravure |
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Légende | • Fig. 13 |
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Légende | • Fig. 14 |
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Légende | • Fig. 15 |
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Légende | • Fig. 16 — Plaque offset en métal (zinc). |
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Légende | • Fig. 17 – Réalisation d’une fiche d’enregistrement de données de fouille tirée sur une offset de petit format. |
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Légende | • Fig. 18 — Le principe d’impression de l’héliogravure. |
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Légende | • Tableau no 1. Récapitulation des étapes qui conduisent la documentation de son état brut jusqu’à la publication. |
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© Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1987