Fabriques dispersées de l’Est
p. 237‑247
Texte intégral
Jaulges‑Villiers‑Vineux
1Le site de Jaulges‑Villiers‑Vineux, dans le département de l’Yonne, se trouve à cheval sur le territoire de ces deux communes, arrondissements d’Avallon et d’Auxerre, cantons de Saint‑Florentin et de Flogny‑la‑Chapelle, aux lieux‑dits : Charmois, Épinottes, Bruyères.
■ Circonstances de la découverte et état du site
2Connu depuis toujours en raison de l’abondance des vestiges visibles à la surface des champs labourés, ce site a fait l’objet au début du siècle de quelques fouilles conduites par un amateur, retraité du P.L.M., Louis Teinturier. C’est en 1965 que les auteurs retrouvèrent ce site et en commencèrent l’étude systématique.
3Ce travail a débuté par près de dix années de prospections au sol et par avion destinées à bien localiser les limites du site et à en retracer l’histoire. Parallèlement, une vaste campagne de prospections géophysiques était entreprise par le laboratoire du C.N.R.S. de Garchy, sous la responsabilité d’Albert Hesse. Dans un second temps, cinq campagnes de fouilles programmées ont eu lieu. Elles avaient pour but de résoudre quelques problèmes archéologiques précis : mode d’approvisionnement en matières premières, relations entre les installations de potiers et la voie romaine, nature de ces installations, existence de stratigraphies bien marquées, vérification de la fiabilité des prospections géophysiques et aériennes. En tout état de cause, ces travaux ne visent nullement à la fouille exhaustive d’une vaste surface, ce n’était pas là notre préoccupation majeure. À l’issue de la cinquième campagne, en 1983, il a été décidé d’interrompre les fouilles pour faciliter, entre autres, la préparation d’une publication de synthèse.
4Actuellement le site est dans une clairière et dans les bois qui la cernent, au sud et à l’est. On peut évaluer la superficie occupée par les vestiges à près de 25 ha. La partie située dans la clairière est partiellement menacée par des labours de plus en plus profonds. Cependant plusieurs hectares ont pu être achetés voici près de dix ans par les auteurs, relayés maintenant par l’Etat (ministère de la Culture) ce qui a pour effet de « geler » définitivement une partie des terrains. Remarquons que dans le même esprit un propriétaire, Louis Vincent, a fait don à l’Etat du terrain de près d’1 ha qu’il possédait sur le site. Ce fait est suffisamment rare pour mériter d’être signalé ici. Il serait tout à fait souhaitable qu’une protection juridique vienne renforcer cette protection « physique » en cours de réalisation.
■ Contexte historico‑géographique
5Le centre de production de Jaulges‑Villiers‑Vineux faisait partie de la Lugdunaise. Il était situé aux confins de plusieurs pagi et il est même possible qu’il se soit implanté exactement à cheval sur une limite antique. Il faut remarquer que l’un des chemins, qui sépare le site en deux dans le sens nord‑sud, sert actuellement de limite aux communes de Jaulges et de Villiers‑Vineux. Il servait aussi semble‑t‑il de frontière entre l’évêché de Langres et l’archevêché de Sens ainsi que de limite de baillages et d’élections.
6L’implantation des potiers fut, à n’en pas douter, rurale. On constate la présence, dans un rayon allant de 2 à 4 km, de plusieurs villae dont certaines paraissent avoir connu une certaine « opulence ». Il faut par ailleurs remarquer que le centre de production constituait à lui seul un village où il n’est pas du tout prouvé que seuls des potiers aient pu travailler. Ce village avait‑il une autonomie totale ou dépendait‑il, au moins au niveau de la propriété du terrain, des grandes villae qui le cernent ?
7Les agglomérations antiques de quelque importance sont assez éloignées de Jaulges‑Villiers‑Vineux: Auxerre (Autessiodurum) est à 35 km au sud, tandis que Sens (Agedincum) est à près de 60 km au nord ; quant aux bourgades de Tonnerre, de Saint‑Florentin et d’Avrolles (Eburobriga de la Table de Peutinger), bien plus proches, on manque totalement de données pour en apprécier l’importance dans l’Antiquité.
8Le site est remarquablement desservi par la voie romaine dite de « Sens à Alise » qui le traverse d’est en ouest et qui croise à quelques kilomètres de là celle « d’Agrippa » reliant Lyon à Boulogne‑sur‑Mer. De plus, l’Armançon, qui coule à peu de distance, était encore navigable au xviie s. et a pu servir lui aussi de voie d’exportation commode, mettant en relation Jaulges‑Villiers‑Vineux avec les bassins de l’Yonne et de la Seine.
9Les matières premières ne faisaient pas défaut non plus puisque toute la région est constituée par une vaste nappe d’argiles et de sables panachés du Banémien supérieur convenant tout à fait à « l’industrie » céramique. Ce sous‑sol peu riche et imperméable favorise une abondante couverture forestière où les feuillus abondent.
10La datation précise de l’atelier est délicate à établir car peu de céramiques datables semblent y avoir été importées. De plus, on connaît encore fort mal les séries céramiques tardives dans la région faute de fouilles urbaines publiées. Une importante série monétaire ne clarifie pas la situation puisqu’elle s’étend du début du ier s. de n. è. au règne d’Arcadius. On peut légitimement penser que le site a été occupé durant la seconde moitié du ier s. de n. è. et qu’il a été abandonné au début du ve s. La sigillée n’a jusqu’à ce jour jamais été trouvée dans des contextes bien datés, que ce soit sur le site de production ou sur des sites de consommation. Cependant, l’allure générale, la pâte et les styles militent pour une production du iie s. Il est certain que durant les iiie et ive s., Jaulges‑Villiers‑Vineux connaît une période d’expansion extraordinaire et que les potiers rivalisent d’habileté pour mettre au point de nouvelles formes et de nouvelles techniques. Mais à cette époque il semble bien que l’on ait renoncé depuis quelque temps déjà à faire de la sigillée.
■ Activité céramique
11Les premières céramiques de Jaulges‑Villiers‑Vineux sont des céramiques communes, difficiles à identifier faute de fouilles d’un niveau précoce. Cette production continuera durant les quatre siècles d’activité du centre et sera, de très loin, la plus abondante. La sigillée, au contraire, paraît n’avoir été produite qu’en petite quantité. Cependant, poinçons (trois actuellement connus) et moules ont été fabriqués sur place, comme en témoignent les analyses en cours au Laboratoire de céramologie antique de Lyon (Maurice Picon).
■ Définition archéologique du matériel sigillé (fig. 1)
12L’ensemble de la sigillée, moules et poinçons compris, provient des prospections de surface. En conséquence les tessons sont toujours petits et parfois très érodés par plusieurs séjours en surface. De plus, comme on se trouve sur un lieu de production, il n’est pas toujours facile au vu de très petits tessons de faire un choix précis entre accidents de cuisson et effets volontaires.
13Les pâtes sont variables mais de couleur dominante rose saumon ; elles ne contiennent pas de dégraissant visible à l’œil nu. Les engobes sont plutôt rouge pâle, parfois orangés. Remarquons la présence d’engobes noirs voulus et même, plus rarement, d’engobes franchement métallescents.
14Parmi les formes de sigillée lisse on remarque des Drag. 27, 33, 38, 43, 44 et 46 avec peut‑être une prédominance toute relative des Drag. 43 et 46. Les Drag. 45, abondants à Jaulges‑Villiers‑Vineux, n’entrent en aucune façon dans la catégorie des sigillées, même si parfois ils sont d’un rouge brillant ! Quelques rares signatures apparaissent, épigraphiques et anépigraphes, mais l’unicité des exemplaires et l’aspect peu caractéristique des pâtes interdisent de dire s’il s’agit de productions locales ou de produits importés. Cependant, un fragment de fond de vase sigillé lisse de forme indéterminable porte la signature de Birrantus qui est actuellement le seul potier de Jaulges‑Villiers‑Vineux connu avec certitude.
15Les formes en sigillée décorée se réduisent à de rares exceptions près à des vases Drag. 37 d’assez petite taille. La décoration est réalisée avec des moules produits sur place dont de nombreux fragments nous sont parvenus. Plusieurs styles sont identifiables qui mettent en scène des compositions libres d’animaux, des rinceaux végétaux, ou encore de véritables décors organisés où peuvent alterner personnages, quadrupèdes ou oiseaux. Les moules conservés ne sont jamais signés ; mais deux signatures sur vases nous sont parvenues, apposées sur le fond externe et décentrées. Toutes deux sont aussi de Birrantus.
■ La fabrication
16Les prospections de surface, plus que les fouilles, volontairement réduites et implantées dans des zones parfois peu prometteuses, ont livré de nombreux outils de potiers : lissoirs en silex, crapaudines de tours, meules et broyeurs, spatules et couteaux en fer, divers stylets en bronze... Les moules, comme nous l’avons déjà dit, ne sont pas absents de cette récolte, pas plus que les poinçons (trois dont l’un est signé d’un graffite). De nombreux supports de cuisson, cales, tubuli et fragments de murs, ainsi que les résultats des prospections géophysiques prouvent l’existence sur le site de nombreux fours. Seuls deux d’entre eux ont pu être observés lors des fouilles mais ils étaient totalement arasés et seule la base de l’alandier était encore en place.
17Les fouilles ont révélé de nombreux calages de poteaux, des empierrements, des fosses, des dépotoirs et la voie romaine qui traverse le site. Il faut remarquer que les fouilles anciennes et récentes ainsi que les prospections ont livré des indices qui permettent de penser qu’à côté des hangars évoqués par les trous de poteaux se trouvaient des bâtiments plus importants en « dur ». Certains, ou du moins l’un d’entre eux, pourraient même être publics, comme semble en témoigner une tête de statue plus grande que nature trouvée par Louis Teinturier et aujourd’hui disparue, ainsi qu’un très gros bloc architectural dégagé lors d’une petite fouille de sauvetage.
■ La diffusion
18Il est certainement prématuré de répondre à cette question, puisque nous n’avons pas encore publié exhaustivement la sigillée de Jaulges‑Villiers‑Vineux. Cependant il est extrêmement rare que nous ayons l’occasion d’en rencontrer sur les nombreux sites et dans les nombreux musées que nous avons visités. L’impression générale que nous avons est que l’épisode « sigillée » à Jaulges‑Villiers‑Vineux fut de peu d’ampleur et que cette production fut vite abandonnée par les potiers.
■ Bibliographie
19CHOCAT (C.). — Notice sur les fouilles (1906‑1912) et les industries céramiques anciennes de Villiers‑Vineux. Bull. Soc. des Sciences Historiques et Naturelles de l’Yonne, 1913, pp. 161‑ 168.
20JACOB (J.‑P.), LEREDDE (H.). — Les Poteries gallo‑romaines de Jaulges et de Villiers‑Vineux. Les premières recherches eurent lieu il y a 55ans. L’Écho d’Auxerre, no 108, 1973, pp. 7‑12.
21JACOB (J.‑P.), LEREDDE (H.). — L’Officine céramique gallo‑romaine de Jaulges‑Villiers‑Vineux (Yonne). R.A.E., XXV, 1974, pp. 365‑386.
22JACOB (J.‑P.), LEREDDE (H.). — Les Potiers de Jaulges‑Villiers‑Vineux (Yonne): Étude d’un centre de production gallo‑romain. Gallia, 1985, pp. 167‑192.
23JACOB (J.‑P.), LEREDDE (H.). — Jaulges‑Villiers‑Vineux. Les Dossiers de l’Archéologie, no 9, 1975, pp. 71‑78.
24JACOB (J.‑P.), LEREDDE (H.). — À propos des jattes de forme Chenet 323. R.C.R.F. Acta, XIX‑XX, 1977, pp. 77‑84.
25JACOB (J.‑P.), LEREDDE (H.). — La Terre cuite médiévale à Jaulges et Villiers‑Vineux. Point de la question. Archéologie médiévale, 1978, pp. 245‑258.
26BÉMONT (C.), BLANC (N.), JACOB (J.‑P.), LEREDDE (H.). — Décors sur céramique sigillée et classification automatique. Les Dossiers de l’Archéologie, no 42, 1980, pp. 80‑82.
27JACOB (J.‑P.), LEREDDE (H.). — Les Ateliers de potiers gallo‑romains de Jaulges‑Villiers‑Vineux (Yonne): une réussite artisanale. In : 109e Congrès National des Sociétés Savantes, Dijon, 1984, t. 1, pp. 69‑84.
■ Collections principales et lieux de conservation
28Musée des antiquités nationales (un fragment de moule Drag. 37 : coll. Millon, attribué à « Jaulges », et quelques tessons non sigillés).
29Musée d’Auxerre (Yonne) (quelques objets provenant de Jaulges‑Villiers‑Vineux, peu de sigillée).
30Dépôt de prospection et de fouille Jacob/Leredde, Montigny‑la‑Resle (Yonne) (la plus importante série de fragments de moules et de tessons sigillés actuellement connue).
31Collection Matton‑Dannemoine (Yonne) (constituée, en grande partie, des objets recueillis par Louis Teinturier dans ses fouilles du début du siècle ; quelques fragments de moules et de sigillée).
32Collection Bottin et collection Zlatoff à Flogny‑la‑Chapelle (Yonne) (résultats de prospections de surface avant 1965).
■ Responsables du site
33Responsables scientifiques : Jean‑Paul Jacob, directeur des Antiquités préhistoriques et historiques de la région de Franche‑Comté et Henri Leredde, maître de conférence (informatique), Université de Paris‑Nord.
34Responsable administratif : le Directeur des Antiquités historiques de la région de Bourgogne.
Luxeuil : atelier du Chatigny
35L’atelier est situé dans la commune de Luxeuil, département Haute‑Saône, arrondissement de Lure, canton de Luxeuil, au lieu‑dit Le Chatigny, à une altitude de 320 m.
■ Circonstances de la découverte et état du site
36En 1881, un article d’Alfred Vaissier (bibliographie) signala la découverte d’un fragment de moule à sigillée « dans les creusages de la propriété de M. Chauvet ». Mais c’est tout récemment qu’un projet de lotissement sur le site présumé de l’officine conduisit à l’ouverture d’une fouille de sauvetage en 1978. Après deux ans et demi de prospection au sol, le site de l’atelier est localisé. Depuis 1981, la fouille (classée en sauvetage programmé depuis 1983) se poursuit chaque année. Nous avons constaté que l’officine a été partiellement détruite au début des années 50 par le percement d’une route et l’extension du cimetière. Les fours mis au jour depuis trois ans sont l’objet d’une demande de classement (au titre des Monuments historiques) par la ville de Luxeuil, propriétaire du site (dossier en cours). La partie conservée de l’atelier paraît se limiter à un secteur d’environ 20 x 30 m.
■ Contexte historico‑géographique
37L’officine est située au nord de l’ancienne Séquanie. Elle est implantée à la limite orientale de l’agglomération gallo‑romaine de Luxouium connue principalement par ses thermes (Bull. Soc. Lure). Il convient de souligner qu’un autre atelier de sigillée a été repéré près des sources ferrugineuses (à environ 100 m au nord‑est des thermes) en 1857 (Delacroix, notice).
38De Luxouium partaient plusieurs voies antiques : vers le nord‑ouest, en direction de Langres, via Corre et Bourbonne ; vers le nord, en direction de Plombières ; vers le sud, en direction de Mandeure (sud‑sud‑est) et Vesoul (sud‑ouest).
39Les matières premières nécessaires à la fabrication étaient facilement accessibles aux potiers. En effet le substrat géologique du site est constitué de grès jaune (utilisé pour la construction des fours) couvert d’argile ferrugineuse. Plusieurs sources jaillissent de la colline où est implantée l’officine. La forêt (hêtres et chênes principalement) vient actuellement à moins de 100 m de l’atelier. L’analyse du charbon de bois trouvé dans les fours reste cependant à faire.
40Actuellement des ensembles de vases luxoviens découverts à Mandeure (Doubs) fournissent aux produits de Luxeuil deux jalons chronologiques concordants : l’un est un dépotoir établi sur une couche d’incendie de 97 et utilisé jusqu’à Hadrien, l’autre un lot de céramiques d’époque Vespasien‑Trajan.
41La fonction artisanale de Luxouium est autrement attestée par diverses découvertes fortuites : travail du métal, de la pierre (Walter) et du bois. Il est tentant d’établir un lien entre le déclin de l’officine du Chatigny et les troubles qu’a connus la Séquanie sous le règne de Marc‑Aurèle.
■ Activité céramique
42La fouille partielle du dépotoir a déjà fourni de nombreux échantillons d’une production multiforme et simultanée : poterie commune, poterie blanche (cruches et écuelles), gobelets à paroi fine, sigillée « à vernis métallique » (Déchelette) et sigillée rouge. En l’état actuel des recherches, la production de sigillée paraît minoritaire (20 % ?), la sigillée « à vernis métallique » étant la plus rare.
43Divers motifs de la production luxovienne sont à rapprocher des produits de Chémery, eux‑mêmes influencés par les Martres‑de‑Veyre (Lerat‑Jeannin). De plus, des moules de Luxeuil ont été découverts à Horbourg (Haut‑Rhin) (Inf. Gallia, 1968). Luxeuil serait donc un jalon dans la diffusion de la fabrication de la sigillée, ce que confirmeraient les découvertes récentes faites à Offemont (Rilliot).
44Pour la définition physico‑chimique des produits, des analyses réalisées vers 1960 au Laboratoire de céramologie de Lyon doivent être reprises et complétées à la suite des fouilles entreprises sur le site même de l’atelier.
■ Définition archéologique du matériel sigillé
45La pâte est claire, orangée ; l’engobe, rouge orangé, satiné ou brillant. La fouille n’a livré jusqu’à présent aucun graffite, mais dix estampilles : huit épigraphiques et deux anépigraphes ; six estampilles épigraphiques sont inscrites en une seule ligne dans un cartouche rectangulaire, deux sont dépourvues de tout cartouche.
46La sigillée lisse (fig. 2) comporte comme formes principales : Drag. 20, 32, 33, 35 et 46. Cinq estampilles (fig. 3) figurent uniquement sur des vases lisses : .../S dans un cartouche rectangulaire sur le centre intérieur d’une coupe Drag. 32 ; estampille anépigraphe (rosace à six pétales, no 193 in Lerat et Jeannin) sur le centre intérieur d’une coupe Drag. 46 (deux estampilles, trouvées sur des rebuts de cuisson et de production luxovienne) ; RIIGVLI.MA, dans un cartouche rectangulaire sur le centre intérieur d’assiettes Drag. 20 ; REGINVS.F, sur le fond intérieur d’un vase Drag. 33 ; estampille anépigraphe (cercle à huit rayons séparés par un point en relief) sur le centre intérieur d’une coupe (Drag. 46 ?). L’analyse physico‑chimique devrait permettre de rattacher ou non ces estampilles aux marques luxoviennes.
47Dans la sigillée décorée, à côté du type Drag. 37, nettement majoritaire, apparaissent les formes Drag. 29 (un exemplaire), Drag. 30, Knorr 78 et Drag. 67. Les pièces sont généralement décorées au moule, parfois à la barbotine (« feuilles d’eau »), plus rarement à la molette ; un médaillon d’applique avec motifs luxoviens a été trouvé. En attendant la publication des fouilles en cours, il convient de se reporter à l’étude de MM. Lerat et Jeannin et aux rapports publiés dans les Bulletins de la société d’histoire et d’archéologie de la région de Lure. Les quatre estampilles relevées sur sigillée décorée sont placées dans le décor des vases : OMM, lettres en relief sur la panse de Drag. 37 ; AIIDOMARIIC dans un mince cartouche rectangulaire en relief, sur la panse de Drag. 37 ; […] C, lettres en creux, sans cartouche, dans un fragment de moule pour Drag. 37 ; OFMRVI ?, estampille rétrograde, lettres en creux sur cartouche rectangulaire en relief, sur la panse d’un vase de forme incertaine (Drag. 37 ?). Les trois premières estampilles sont accompagnées de motifs typiquement luxoviens ; les décors liés à la quatrième sont trop incomplets pour être identifiés avec certitude.
■ La fabrication
48L’outillage mis au jour actuellement compte une dizaine de silex taillés et un racloir (?) en calcaire, plusieurs dizaines d’anneaux de cuisson (sans marque) et de colifichets, une cinquantaine de fragments de moules (trois moules ont pu être partiellement reconstitués). Aucun poinçon n’est encore apparu.
497 fours ont été décelés, dont 4 ont été entièrement fouillés. Tous ont été reconvertis en dépotoirs par les potiers : les derniers fours en usage dans l’officine ne figurent donc pas parmi eux. Ces fours varient par leur état de conservation et leur forme : 3 sont ronds, 3 ont un plan quadrangulaire, 1 est de forme ovoïde (ce n’est peut‑être qu’un foyer). Le four A, non encore fouillé, ne présente qu’une trace circulaire d’argile rubéfiée. Le four B, le mieux conservé du site, se présente sous la forme d’un cercle dont le diamètre atteint 3 m. Le mur circulaire qui entoure le laboratoire est constitué d’une double rangée de blocs de grès grossièrement taillés sur la face externe du cercle mais formant un appareil très régulier sur la paroi interne ; 4 rangs de moellons subsistent au‑dessus du niveau de la sole. Des tubulures d’argile très cuite doublent le mur circulaire sur sa face interne ; placées côte‑à‑côte et verticalement, elles sont maintenues dans un chemisage d’argile rubéfiée épais ; ces tuyaux étaient alimentés en air chaud par un espace, large de 9 cm, ménagé entre le mur circulaire du laboratoire et la sole, désolidarisant totalement ces deux éléments, sauf en quatre points. La sole, construite en plaques de grès soigneusement assemblées couvertes d’une croûte d’argile rubéfiée, mesure 2,16 m de diamètre ; elle est percée de 14 carneaux dont le diamètre moyen est de 7 cm ; l’intervalle entre les carneaux varie de 30 à 36 cm. Pour asseoir les tubulures verticales dressées contre le mur du laboratoire, un décrochement est pratiqué dans l’épaisseur de la sole sur toute sa périphérie. L’alandier ouvert à l’est forme un couloir de 211 cm dont la partie inférieure est creusée directement dans le grès. Il se prolonge par le couloir central de la chambre de chauffe. Au‑dessus de ce couloir, la chambre de chauffe s’évase pour atteindre le diamètre du laboratoire. Elle est partagée en six travées par cinq murs de grès supportant la sole. Ce four n’est pas sans rappeler, par sa structure, celui qui fut trouvé à Lezoux au début du siècle. Du four C ne subsiste qu’un mur en arc de cercle, interrompu à l’est par le four D et au sud‑ouest par le four B ; ce vestige s’apparente nettement par sa forme, son diamètre, son matériau et sa structure au four B. Les fours D et E présentent une structure et des dimensions comparables : laboratoire de forme carrée (environ 130 cm de côté), sole faite de plaques de grès, percée de quatre rangs de quatre carneaux, salle de chauffe alimentée par un alandier central, la chambre de chauffe se divisant en deux couloirs séparés par un muret en grès. L’alandier du four D s’ouvre à l’est, tandis que celui du four E est tourné vers le sud. Enfin, les murs du laboratoire du four D sont en moellons de grès alors qu’ils sont construits en tegulae dans le four E. Le four F, de plan grossièrement carré (1,80 m de côté), est bâti lui aussi en tegulae. Son entrée est tournée vers l’ouest. Le « four » G se présente sous l’aspect d’une cuvette piriforme creusée dans le grès en place et cernée d’une trace d’argile rubéfiée. Long de 1,33 m et large de 1,06 m, il n’a que 10,5 cm de profondeur. Il semble avoir comporté une ouverture aux deux extrémités de l’axe longitudinal : simple foyer ou four de type primitif ? Deux autres petits foyers ont été décelés à proximité des fours mais seule la poursuite de la fouille permettra d’en préciser la nature.
■ La diffusion
50La production du Chatigny se concentre principalement sur la Franche‑Comté où une dizaine de sites ont fourni des produits de cette officine, mais elle est attestée également en Alsace (à Ehl et Turckheim) et — sous réserve de vérification de trouvailles anciennes — en Haute‑Marne (Bourbonne et Champigny‑lès‑Langres). Hors de Gaule quelques tessons ont été identifiés à Vicques (Suisse) et à Faimingen (Bavière). Une meilleure connaissance des productions luxoviennes permettra sans doute de compléter progressivement ces quelques données. La fabrication et la diffusion des vases sigillés de Luxeuil paraissent en liaison directe avec les fonctions thermale et culturelle de l’agglomération.
■ Bibliographie
51Annales Littéraires Université Besançon, 1985 (à paraître). Bull. Soc. Hist. Archéo., Lure, 1981 et s.
52DELACROIX (Dr. E.). — Luxeuil, Ville, Abbaye, Thermes. Besançon, 1868, p. 128.
53DELACROIX (Dr. E.). — Un Céramiste gallo‑romain et la déesse Bricia. Soc. émulation Doubs, 1857, p. 380 et sq.
54DELACROIX (Dr. E.). — Notice sur les fouilles faites en 1857 et 1858 aux sources ferrugineuses de Luxeuil. Soc. émulation Doubs, 1862, pp. 93‑105.
55DROUHOT (J.). — Marques de potiers gallo‑romains du Musée archéologique de Langres. R.A.E., t. XXVIII, fasc. 3‑4, 1977, p. 366.
56FONCLAUSE (J.F.M.). — Luxeuil. Recueil d’Antiquités trouvées à Luxeuil. Ms 1778, Bibl. Mun. Vesoul.
57FROMOLS (Dr. J.). — Nouveaux fragments de poterie sigillée de Luxeuil. R.A., 1945, II, pp. 114‑117.
58Informations Archéologiques. Gallia, XXVI, 1968, p. 433.
59JEANNIN (Y.). — Céramique sigillée de Luxeuil : nouveaux fragments. R.A.E., XVIII, 1967, pp. 149‑155.
60LERAT (L.), JEANNIN (Y.). — La Céramique sigillée de Luxeuil. Paris, 1960, 104 p. + 27 pl.
61LERAT (L.). — Notes de céramique gallo‑romaine. R.A.E., XX, 1‑2, 1969, pp. 193‑208.
62LERAT (L.). — Un Fragment de céramique sigillée de Luxeuil au Musée de Lons‑le‑Saunier. R.A.E., XII, 1961, pp. 207‑209.
63LERAT (L.). — Luxovium ou Luxeuil gallo‑romain. In: 118e Congrès Archéol. de France, 1960, pp. 99‑104.
64LOMBARD (Y.). — Catalogue des collections archéologiques de Besançon. VI. La céramique sigillée. I. Signatures, Paris, 1978, p. 116.
65RILLIOT (M.). — Offemont : atelier de potier au lieu‑dit « La Cornée ». R.A.E., XXVII, 1‑2, 1974, pp. 171‑195.
66ROUSSEL (Abbé J.). — Luxovium ou Luxeuil à l’époque gallo‑romaine. Paris, 1924, p. 306.
67VAISSIER (A.). — Les Poteries estampillées dans l’ancienne Séquanie. Soc. émulation Doubs, 1881, pp. 423‑448.
68WALTER (H.). — La Sculpture funéraire gallo‑romaine en Franche‑Comté. Paris, 1974, 184 p., 56 pl.
■ Collections principales et lieux de conservation
69Musée municipal de Luxeuil.
70Musée de Besançon.
71Musée de Montbéliard.
■ Responsables actuels du site
72Directeur des fouilles : Philippe Kahn.
73Le Directeur des Antiquités de la région de Franche‑Comté.
La Madeleine
74Situé en Meurthe‑et‑Moselle, arrondissement de Nancy, canton de Saint‑Nicolas‑du‑Port, l’atelier de La Madeleine, à Laneuveville‑devant‑Nancy, est installé à une altitude de 202 m environ.
■ Circonstances de la découverte et état du site
75L’atelier fut découvert fortuitement en 1804 (an XII), on ne sait exactement dans quelles circonstances. L’abbé Hubert Vautrin signala à la Société des sciences de Nancy la découverte de fours et de fondations des bâtiments de la « fabrique ». Il entreprit lui‑même une fouille rapide et mit au jour un dépotoir où il recueillit de nombreux fragments de vases, décorés ou non, et de moules, ce qui confirmait la présence d’un atelier. Malgré une mention de cette découverte par Grivaud de la Vincelle, l’atelier de La Madeleine fut oublié jusqu’en 1898 date à laquelle A. Blanchet signale à nouveau l’atelier d’après Grivaud. Cela incita les archéologues Auguste et Georges Poirot à reprendre des fouilles sur le site de La Madeleine où s’était installée, dans l’intervalle, une soudière. Ils fouillèrent une épaisse couche de tessons, de 50 à 60 cm de profondeur, mise au jour par le curage d’un ruisseau. Malheureusement ils ne publièrent aucun compte rendu et le matériel qu’ils avaient recueilli disparut au cours de la Seconde Guerre mondiale. En 1908, le conservateur du Musée Lorrain, le comte Jules Beaupré, entreprit à son tour des fouilles pour le compte du musée. Il pratiqua des sondages au sud des fouilles antérieures et recueillit des tessons, toutefois assez peu nombreux (il n’était visiblement pas tombé dans un dépotoir) et ne jugea pas nécessaire de publier un compte rendu. La seule référence publiée restait celle de Grivaud de la Vincelle, mais l’atelier était connu et fut cité à plusieurs reprises (Behn 1910, Oelmann 1911, Foelzer 1913) avant la reprise des fouilles et la publication de G. Goury, conservateur du Musée Lorrain, en 1939. Il avait localisé ses sondages à côté de l’emplacement des travaux de A. et G. Poirot, vraisemblablement dans le même dépotoir. Il recueillit un matériel extrêmement abondant de fragments de moules, de vases, de ratés de cuisson et de matériel technique : cales de fours, colifichets, supports à ailettes... qui lui permirent d’étudier la production de l’atelier de La Madeleine et de publier ses conclusions dans un article qui parut en 1939 dans la Revue des Études Anciennes.
76Vers 1965, un sondage effectué dans un jardin situé entre l’usine (« Les Soudières Réunies ») et la Meurthe produisit, là encore, un matériel abondant : matériel technique (fragments de parois de four, supports de cuisson, massettes, colifichets); céramique sigillée (fragments de moules, certains avec oves et décors inédits, fragments de vases ornés dont certains poinçons étaient inconnus, fragments de sigillée unie, certains avec estampilles) ; céramique commune, recueillie en quantité. Certaines formes et certains décors étaient inconnus, d’autres en revanche étaient connus mais jusqu’alors attribués aux ateliers d’Argonne. Actuellement le site est occupé par les installations des Soudières. Il a été partiellement détruit lors des constructions et ce qui reste n’est pas accessible pour l’instant.
■ Contexte historico‑géographique
77L’atelier se trouvait implanté en province de Gaule Belgique dans la cité des Leuci. Il semble avoir été isolé dans une zone rurale. Toutefois une riche villa a été repérée sur le territoire de la commune de Laneuveville‑devant‑Nancy. Les deux établissements étaient‑ils liés ? Rien pour l’instant ne le prouve.
78En ce qui concerne les voies de communication, on ne peut pas relier directement l’atelier de La Madeleine à une grande route puisque les grandes voies les plus proches passaient par Toul : Langres‑Toul et Metz‑Toul‑Reims. Cependant l’atelier se trouvait à 100 m au maximum (sans doute moins, comme l’ont montré les sondages effectués vers 1965 dans des jardins) de la rive de la Meurthe. L’arrivée de matières premières et le départ de produits manufacturés étaient donc faciles par voie d’eau.
79Les matières premières accessibles aux potiers n’ont pas été à ce jour recensées. Toutefois il semble probable qu’ils aient utilisé du sable pris dans le lit de la Meurthe comme dégraissant. L’eau était naturellement elle aussi accessible facilement puisque l’atelier était situé tout près de la Meurthe.
80La datation traditionnelle de l’atelier de La Madeleine a été établie par la céramique et correspond à une période d’activité d’une centaine d’années : de 120 à 200 ou 235 ap. J.‑C. (pour M. Lutz, il faut remonter la date de la création de l’atelier aux années 80). Les fouilles récentes ont montré que l’activité s’était poursuivie beaucoup plus tard, pendant le ive s. Y a‑t‑il eu un hiatus entre 235 et le ive s. ? La question reste posée pour l’instant.
■ Activité céramique
81Jusqu’aux fouilles des années 1965, on avait noté à La Madeleine une production exclusive de céramique sigillée. Les derniers sondages ont prouvé qu’au moins à une période tardive une production de céramique commune et de vases décorés à la molette (d’un type jusque là considéré comme fabriqué en Argonne) avait vu le jour à La Madeleine.
82Pour préciser la définition physico‑chimique des produits, des analyses pétrographiques par lames minces d’une série de céramiques ont été effectuées en 1936 par A. France‑Lanord. Les résultats ont été perdus mais les lames minces sont toujours en sa possession.
■ Définition archéologique du matériel sigillé (fig. 4 et 5)
83Dans des conditions normales de cuisson la pâte des vases est ocre rouge, l’engobe rouge brique moyen.
84Les marques : on rencontre des estampilles épigraphiques et des signatures anépigraphes. Les cartouches sont rectangulaires en règle générale. Seules deux signatures parmi celles qui ont été recensées pour l’instant sont circulaires.
85Les principales formes de sigillée lisse utilisées à La Madeleine sont les suivantes : Drag. 27, 31, 32 ?, 33, 37, 38, 40, 43, 45, plus la forme M de G. Goury : « Grand vase muni d’un pied bas, à la panse ornée d’une arête cannelée. Non signé ». Le nom des potiers producteurs (une quarantaine environ) a été donné dans quatre articles principaux, cités ci‑après, et dont les listes d’estampilles se complètent ou parfois se recoupent : BILLORET (R.). — Informations archéologiques, circonscription de Lorraine ; Laneuveville‑devant‑Nancy et La Madeleine. Gallia, XXVI, 1968, p. 376 et fig. 6 et 7 ; GOURY (C.). — L’Atelier de céramique gallo‑romaine de La Madeleine à Laneuveville‑devant‑Nancy. R.E.A., XLI, 4, 1939, pp. 329‑ 338 ; OELMANN (F.). — Sigillatamanufakturen in La Madeleine bei Nancy. Römischgermanisches Korrespondenzblatt, 1911, pp. 90‑93 ; POIROT (G.). — L’Atelier des potiers romains à La Madeleine‑devant‑Nancy. L’Est illustré », Nancy. Il faut noter que les formes Drag. 33 ne sont jamais signées.
86Les formes décorées les plus fréquentes sont les Drag. 37. Notons par ailleurs que les formes Drag. 35/ 36 portent souvent des motifs barbotinés. Les thèmes le plus souvent utilisés dans les décors moulés tournent autour de scènes dites « de chasse » et des associations de motifs géométriques et végétaux. Ces décors sont organisés et présentent 4 types de structures : style dit « libre » ; décor en métopes, avec souvent en guise de séparations des arcades ou des médaillons circulaires ; rinceaux, mi‑géométriques, mi‑végétaux ; bandes horizontales superposées (trois ou quatre) avec décor géométrique ou végétal (succession d’arceaux suspendus à des baguettes; rinceaux géométriques; files de cercles pointés; succession de vrilles; lignes de fleurons, rosettes, feuilles d’acanthe, etc.).
87Le nombre des potiers producteurs reste indéterminé. Les signatures sont très rares; 3 seulement ont été répertoriées: 1 estampille dans le décor: C.C.SAV...; 1 estampille dans le décor, rétrograde la tête en bas: VIRTWS F; 1 graffite sous le décor, rétrograde la tête en bas: ALBILLVS F.
■ La fabrication
88Les détails manquent totalement pour pouvoir se faire une idée, même approximative, des installations de l’atelier de La Madeleine. On a simplement signalé l’existence de fours (un ou plusieurs ?) mais aucun d’eux n’a fait l’objet d’un relevé. On a également signalé les fondations d’un bâtiment qui a été interprété comme étant l’atelier lui‑même. Mais, là non plus, aucun plan n’a été conservé et l’identification est bien entendu hypothétique. En ce qui concerne le matériel technique, des fragments de moules et des supports de cuisson nous sont parvenus, mais aucun d’entre eux ne porte de signature.
■ Les potiers
89Dans ce domaine également les connaissances sont restreintes. La seule attestation épigraphique de tria nomina est incomplète : C.C.SAV. Des associations de potiers peuvent être suggérées par les estampilles à double nom : Gatus‑Successus et Gatus‑Valis (signatures sur des vases non décorés). On soupçonne le déplacement de quelques potiers d’un atelier à l’autre. Oelmann en particulier signale que IANVS est passé de La Madeleine à Heiligenberg et que Verecundus, potier d’Ittenwiller, s’est installé à La Madeleine, y apportant la corne d’abondance d’Ittenwiller.
■ La diffusion
90La diffusion des productions de La Madeleine s’est apparemment effectuée en direction et le long du Rhin dans les diverses stations du limes (voir la carte).
■ Bibliographie
91GOURY (G.). — L’Atelier de céramique gallo‑romaine de La Madeleine, Laneuveville‑devant‑Nancy. R.E.A., XLI, 1939, pp. 329‑338.
92Ouvrages et articles donnant des renseignements divers :
93BEAUPRÉ (J.). — Journal de la Société d’Archéologie Lorraine. 1836, p. 139.
94BEAUPRÉ (J.). — Les Études préhistoriques en Lorraine. Nancy, 1902, pp. 203‑204.
95BEHN (F.). — Römische Keramik mit Einschluss der hellenistischen Vorstufen. Mayence, 1910, pp. 233‑234.
96BILLORET (R.). — Informations archéologiques, circonscription de Lorraine, Laneuveville‑devant‑Nancy et La Madeleine. Gallia, XXVI, 1968, p. 376, fig. 6 et 7.
97BLANCHET (A.). — Ateliers de céramique de la Gaule romaine. B.C.T.H., 1898, p. XLVIII et 13 à 29 (no 47, p. 25).
98BLANCHET (A.). — Les Ateliers de céramique de la Gaule romaine. Mélanges d’archéologie gallo‑romaine, 1902, p. 88.
99DÉCHELETTE (J.). — Les Vases céramiques ornés de la Gaule romaine, t. 1. Paris, 1904, p. 210.
100DRAGENDORFF (H.). — Terra Sigillata. Bonner Jahrbücher, 1895, p. 135, fig. 23.
101FOELZER (E.). — Die Bilderschüsseln der ostgallischen Sigillata Manufakturen. Bonn, 1913, pp. 8, 37, 48 et pL 1, 2, 8.
102FORRER (R.). — Die römischen Sigillatatopfereien von Heiligenberg‑Dinsheim. 1911, p. 226, n. 1.
103GRIVAUD DE LA VINCELLE (H.). — Antiquités gauloises et romaines recueillies dans les jardins du Palais du Sénat. Paris, 1807, fig. 1, 2.
104HOLWERDA (J.H.). — Arentsburg, Een romeinsch militair Vlootstation bij Voorburg. Leiden, 1923, pl. 71, 72, 73, 74, 75.
105HULD‑ZETSCHE (I.). — Trierer Reliefsigillata Werkstatt I. Bonn, 1972, pp. 7, 32, 46, 111, n. 2, 6, 52, 62, 66, 82.
106KNORR (R.). — Die verzierten Terra‑Sigillatagefässe von Cannstatt und Köngen‑Grinario. Stuttgart, 1905, pl. 6, 6.
107KNORR (R.). — Die verzierten Terra Sigillatagefässe von Rottweil. Stuttgart, 1907, pl. 10.
108KNORR (R.). — Terra Sigillatagefässe. In : GOESSLER (P.). — Cannstatt zur Römerzeit. Neue archäologische Forschungen und Funde, Stuttgart, 1921, pp. 33‑75 (pl. 6,1).
109LUTZ (M.). — État actuel des études céramologiques en France. R.A.C., 19, 1980, pp. 77‑80 (p. 79).
110Nassauiche Annalen, 21, 1897, pl. 6, 14. Der Obergermanisch‑raetische Limes des Römerreiches :
8. JACOBI (L.). — Zugmantel, 1909, p. 122, fig. 27 ; pl. 22, 23.
23. WOLFF (G.). — Gross Krotzenburg, 1903, pl. 8, 23.
31. RITTERLING (E.). — Wiesbaden, 1909, pl. 14, 34, p. 106.
33. DREXEL (F.). — Stockstadt, 1910, p. 99 ; pl. 18.
111OELMANN (F.). — Sigillatamanufakturen in La Madeleine bei Nancy. Römischgermanisches Korrespondenzblatt, 1911, pp. 90‑ 93.
112RICKEN (H.). — Dir Bilderschüsseln der Kastelle Saalburg und Zugmantel, I. Saalburg‑Jahrbuch, 8, 1934, pp. 130‑182 (p. 133, 160 et pl. 7‑11).
113RICKEN (H.), FISCHER (C.). — Die Bilderschüsseln der römischen Tôpfer von Rheinzabern. 2 vol., Bonn, 1963.
■ Collections principales et lieux de conservation
114La plus grosse collection de céramique provenant de l’atelier de La Madeleine se trouve au Musée historique lorrain. Elle a été augmentée en 1975 par le don de la collection de Marchéville (propriétaire des terrains où s’est établie la soudière).
115À l’étranger, des vases ou fragments de vases sont conservés dans les musées de Trèves, Friedberg, Bonn, Hanau, Stuttgart.
■ Responsable actuel du site
116Le Directeur des Antiquités de la région de Lorraine.
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