Groupe du Centre‑Ouest

1C’est en 1975 que C. Gendron (Bull. Soc. Ant. Ouest, 1977) utilisa, semble‑t‑il le premier, l’expression « groupe du Centre‑Ouest » : il qualifiait ainsi une production originale de vaisselle, lisse ou décorée au moule, propre apparemment à l’ouest et au nord‑ouest du Massif central. Ce sont, en effet, essentiellement les qualités techniques et esthétiques de ces produits qui permettent de les distinguer des céramiques issues des grandes fabriques arvernes ou rutènes. Par ailleurs, des découvertes fortuites, des ramassages, des fouilles partielles avaient, depuis la fin du xix^e s., attiré l’attention sur des sites dont on a pu supposer avec plus ou moins de vraisemblance l’activité céramique (présence de fours, de moules...) et qu’on a mis en rapport avec cette sigillée : Mougon et Nouâtre en Indre‑et‑Loire, Poitiers dans la Vienne (fig. 1). Toutefois, l’implantation de ces ateliers reste à confirmer et leurs rôles respectifs dans la production et la diffusion de la vaisselle demeurent des plus incertains. On ne peut exclure même que les officines connues — si officines il y eut — aient travaillé de façon durable, ou épisodique, dans la dépendance d’un centre plus important et qui reste à découvrir. Ces incertitudes nous ont donc incités d’une part à décrire globalement le matériel et son actuelle diffusion, de l’autre, à présenter les sites présumés de fabrication.

■ Définition archéologique du matériel sigillé

2Il ressort de l’ensemble des descriptions que la pâte est légèrement feuilletée et micacée et que sa couleur va, selon les observateurs, du saumon sale au brun clair. L’engobe, à dominante orangée, peut aller jusqu’au brun‑roux ; il est luisant, plus que brillant et présente un « toucher savonneux ». Proche, sur la foi de cette description, de certains produits précoces de Lezoux, ce mobilier semble toutefois s’en distinguer par la solidité de l’engobe, son éclat relativement plus vif et, surtout, par un lissage imparfait de la paroi des vases qui confère à ces derniers une apparence « facettée ».

3L’analyse au laboratoire de Lyon (M. Picon) de 16 échantillons venant de Tours, Mougon, Nouâtre a donné pour 13 d’entre eux les résultats suivants : constituants principaux : Na₂0 : 1,2 ± 0,2 ; K₂O : 2,9 ± 0,1 ; MgO : 1,5 ± 0,1 ; CaO : 1,6 ± 0,3 ; MnO : 0,11 ± 0,3 ; AI₂O₃ : 19,8 ± 0,8 ; FeO₃ : 7,1 ± 0,5 ; SiO₂ : 64,7 ± 1,2 ; TiO₂ : 0,98 ± 0,03 ; P₂O₅ : 0,22 ± 0,06. Traces métalliques : Rb : 172± 13 ; Sr : 116±11 ; Ba : 740 ±1 1 7 ; Ni : 53 ± 7 ; Zn : 174± 13 ; Cr : 98 ± 6 ; Zr : 297 ± 34 ; La : 83 ± 12 ; Ce : 141 ± 6 ; V : 1 10±8.

4On constate par ailleurs que leur cuisson serait plutôt de type A (mixte). La comparaison avec les produits d’autres ateliers du Centre ayant utilisé des argiles non calcaires donne les résultats suivants : teneur en sodium, aluminium et titane systématiquement plus faible, en manganèse et fer toujours plus forte. Le groupe se caractérise donc de manière nette.

5Le répertoire des formes lisses trouvées sur les sites présumés de fabrication pourrait être étendu — types Drag. 16, 26, Curle 21 à Mougon (fig. 2) ; Drag. 16, 22/ 23, 27, Ritt. 12, Curle 15, Walt. 79/80 à Nouâtre —, mais aucune vérification de la qualité technique de l’ensemble du matériel n’a pu être effectuée. Il en va de même pour les rares fragments de Drag. 29 dont l’attribution au groupe (vase signé CARANT, à Tours), ou l’identification (tessons de Poitiers et Mougon) seraient à confirmer. L’inventaire des estampilles pose également des problèmes dans la mesure où certaines pourraient, du fait de la qualité apparente du support, appartenir au groupe, mais ont déjà été revendiquées pour d’autres ateliers, en particulier Lezoux : ainsi CAPITV F, GARANT., CINTVI/—TVT, MALLEDO F, PETRECVS.

6La nature des décors semble être jusqu’à présent une des caractéristiques les plus évidentes du groupe (fig. 3 à 5). Plus que les systèmes de composition — larges métopes séparées par des colonnes végétales ou des rinceaux, décors libres de scènes guerrières...—, ou la substitution assez fréquente d’autres motifs (rosettes) aux habituelles bordures d’oves, ou encore la maladresse de la mise en œuvre, c’est le répertoire des poinçons qui permet d’identifier ce « style ». On en a recensé plus de 250 (au moins 70 personnages, environ 65 animaux et plus de 115 motifs secondaires, dont une vingtaine d’oves). L’ensemble est remarquable par son caractère composite : mélange de types empruntés à l’iconographie du Sud (La Graufesenque en particulier) et surtout du Centre (style des potiers X du règne de Trajan), voire affinités avec la manière des ateliers de la Moselle ou de Rhénanie ; mélange de copies de modèles classiques et d’innovations indigènes au modelé rudimentaire.

7Les caractères intrinsèques des produits incitent, faute de critères plus précis, à dater l’essentiel de cette fabrication entre environ 50 et le règne des Antonins.

■ La diffusion

8Outre les trois sites supposés producteurs, la diffusion couvre pour le moment un petit nombre de sites voisins : Pouillé‑Thésée et Blois (Loir‑et‑Cher), Luynes et Tours (Indre‑et‑Loire), Saint‑Marcel‑Argentomagrus (Indre), Civaux, Vendeuvre, Naintré (Vienne).

Mougon

9L’atelier est situé sur la rive droite de la Vienne, à une douzaine de kilomètres de Nouâtre, dans la commune de Crouzilles (Indre‑et‑Loire), à l’est du lieu‑dit Mougon, arrondissement de Chinon, canton de l’île‑Bouchard ; altitude 35/40 m.

■ Circonstances de la découverte et état du site

10Alors que des vestiges mérovingiens avaient été identifiés localement dès 1848, un atelier de potiers gallo‑romain fut fortuitement découvert dans la berge de la Vienne en 1871 et les premiers fours furent dégagés en 1882. Mais la production possible de sigillée n’a été mentionnée qu’à partir de 1898 par L. Bousrez. Les premiers moules de figurines apparurent en 1936 dans un sondage du baron Auvray. Des découvertes ont été à nouveau signalées depuis 1955/1960 ; et en 1973 commencèrent les investigations systématiques : quadrillage du sol et ramassage complétés par des prospections aériennes et géophysiques. La fouille toutefois s’est limitée jusqu’à présent à deux sauvetages de fours (1974 : J.‑L. Sergent ; 1979 : A. Ferdière).

11L’existence d’installations de potiers est attestée principalement par six fours reconnus et vingt autres repérés au cours des prospections : la production de figurines est garantie par la découverte de moules (fouilles et ramassages), celle d’amphores, à l’est du site, par le sauvetage de 1979. En revanche la fabrication de sigillée n’est que présumée à partir de la découverte de tessons d’une qualité particulière (cf. notice du groupe du Centre‑Ouest) et, peut‑être, d’un fragment de moule.

12Le gisement, actuellement menacé par des travaux de construction et l’érosion fluviale (Vienne), fait l’objet d’un projet d’acquisition. On évalue son étendue à plus de 15 ha.

■ Contexte historico‑géographique

13Situés en Lyonnaise, dans la cité des Turons, les ateliers faisaient partie d’un vicus (vicus Mediconnum ( ?) mentionné au vi^e s. par Grégoire de Tours). L’agglomération la plus rapprochée, Caesarodunum (Tours), capitale des Turons, jouissait du statut de ciuitas libéra ; le cours navigable de la Vienne offrait à la fabrique un moyen de transport commode, tandis que la voie romaine de Chinon à Port‑de‑Piles passait à proximité (tracé approximatif de l’actuelle R.N. 760, qui borde le site au nord).

14Des matières premières nécessaires aux potiers se trouvaient à portée de la main : l’eau (rivière et puits), l’argile verte (bancs d’alluvions de la Vienne) qui a donné lieu à des extractions antiques par puits (fouille 1979). Des bois se trouvent actuellement en amont sur les pentes du plateau (forêt de Chinon, lande de Cravant).

15La datation de l’atelier, établie approximativement entre Claude et la fin du ii^e s., se fonde principalement sur la céramique. Peu d’autres activités artisanales antiques sont actuellement reconnues dans le voisinage : tissage sur le site, métallurgie du fer sur la lande de Cravant, autre officine de potiers (?) à Nouâtre.

■ Activité céramique

16Les premiers témoins de ce genre de production sont datés vers 30‑40 : il s’agit de vaisselles communes et d’amphores Dr. 2/4 et gauloises 4 (fouille 1979). Parmi les productions ultérieures, sans doute multiples et simultanées et qui comprenaient en particulier des figurines et des terres cuites architecturales, la sigillée (à supposer qu’elle soit réellement d’origine locale) semble avoir tenu une place secondaire et l’atelier présumé pourrait n’avoir joué qu’un rôle de satellite par rapport à un centre principal encore indéterminé (cf. notice du groupe).

17Des analyses sont actuellement en cours (Laboratoire de céramologie de Lyon, Laboratoire de recherche des musées de France) afin de préciser l’origine du mobilier découvert à Mougon.

■ Définition archéologique du matériel sigillé (cf. notice du groupe)

18La pâte et l’engobe des tessons contrôlés ne présentent aucun caractère spécifique apparent par rapport aux autres produits attribués au groupe du Centre‑Ouest. La liste des marques épigraphiques attestées sur place est brève : signatures de Toncus, Malledo, Capitus. Quelques formes lisses ont été identifiées avec certitude : Drag. 24/25, 46, Curle 15 ; parmi les bols décorés seuls les types Drag. 30 et 37 sont sûrement représentés à Mougon.

■ La fabrication

19Outre la présence des accessoires habituels de toute production de vases céramiques (crapaudines, cales), on ne signale, avec des réserves, que la découverte d’un fragment de moule à sigillée (don Auvray au musée de la Soc. arch. de Touraine). On notera, par ailleurs, le nombre remarquable de fours ; les plus récemment fouillés sont ronds, à soles perforées.

■ La diffusion (cf. notice du groupe)

■ Bibliographie

20AUVRAY (baron H.). — Les Établissements romains de Mougon. B.S.A.T., XXVI, 1936, pp. 301‑315.

21BOUSREZ (L.). — La Poterie gallo‑romaine en Touraine : ateliers de Mougon et de Nouâtre. Paris, 1899, 14 p., 10 fig., 4 pl.

22CHEVALIER (C.). — Communications des 22 nov. 1871 et 25 nov. 1872. B.S.A.T., II, 1871‑1874, pp. 72‑73 et 246.

23CENTRE DE PROSPECTION ARCHÉOLOGIQUE DE TOURS. ‑ Étude préliminaire à la prospection du site de Mougon (commune de Crouzilles, Indre‑et‑Loire). M.S.A.T., VIII, Tours, 1974, pp. 33‑40.

24FERDIÈRE (A.). — Notes de céramologie de la Région Centre. Note 11 : les ateliers de potiers de la Région Centre. R.A.C., XIV, 1975, pp. 92‑94.

25GENDRON (C.). — La Production de sigillée ornée du Centre‑Ouest (Groupe Mougon‑Nouâtre, Indre‑et‑Loire). Étude préliminaire. Bull. Soc. Ant. Ouest, 4^e série, XIV, 1977, pp. 277‑296.

26HOFMANN (B.). — La Céramique sigillée ornée au moule du Musée Gouin à Tours (Indre‑et‑Loire) (1^ère partie). R.A.C., XVI, 1977, pp. 90‑96.

27TOULIER‑VALLÉE (C.). — Complément à l’étude du site de Mougon. B.S.A.T., XXXVIII, 1976, pp. 125‑154.

28VALLÉE (C.), TOULIER (B.). — Contribution à l’étude du site de Mougon : découvertes antérieures et résultats de la prospection de surface (maîtrise d’histoire, U.E.R. de Tours, Tours, 1976, 3 vol. dactylographiés).

■ Collections principales et lieux de conservation

29Musée de la Société Archéologique de Touraine (Tours).

30Dépôt archéologique de la Direction des Antiquités historiques de la région Centre.

31Collection de Mme C. Toulier, M. Smigielski (Crouzilles) ; anc. coll. Deschamps (L’île‑Bouchard) ?

■ Responsable actuel du site

32Le Directeur des Antiquités historiques de la région Centre.

Nouâtre

33L’atelier se trouve sur la Vienne, un peu en aval de son confluent avec la Creuse, dans la commune de Nouâtre (Indre‑et‑Loire), au lieu‑dit La Richardière, arrondissement de Chinon, canton de Sainte‑Maure ; altitude 39 m.

■ Circonstances de la découverte et état du site

34C’est en 1867 que le site gallo‑romain de La Richardière fut signalé et l’abondance de la céramique (rouge entre autres) fit soupçonner l’existence d’un atelier. Mais curieusement, malgré la richesse des découvertes — dont des moules à sigillée —, Nouâtre a suscité moins d’intérêt que Mougon. Dès 1898, néanmoins, L. Bousrez identifia les vestiges comme ceux d’une fabrique de sigillée et publia quelques moules. J. Déchelette en 1904 retint cet atelier et étudia les poinçons des moules. Plus récemment, un nouveau fragment de moule a été mentionné (1963, coll. Chazal). Mais, si l’étude du site a été reprise à l’occasion d’un travail universitaire (Delauné 1972), aucune fouille n’a été pratiquée à La Richardière depuis le siècle dernier et les prospections géophysiques n’ont eu encore qu’un résultat négatif.

35L’existence possible d’un atelier est donc déduite du nombre des céramiques de type « du Centre‑Ouest » (cf. notice du groupe) et de la découverte sur place d’au moins six gros fragments de moules (pour la plupart disparus aujourd’hui), mais aucun four n’a encore été repéré. Quoi qu’il en soit le gisement situé sous une prairie non constructible se trouve actuellement protégé ; sa superficie approximative est estimée à 4 ha.

■ Contexte historico‑géographique

36Ce site est en Lyonnaise, dans la ciuitas des Turons, à proximité de la limite du territoire des Pictons. L’agglomération la plus proche était Caesarodunum‑Tours (cf. notice de Mougon). L’absence de fouilles systématiques ne permet pas de déterminer le mode d’implantation de « l’atelier », ni en particulier de présupposer l’existence, au Haut Empire, d’un vicus à l’emplacement du Nogastrum castrum signalé au x^e s. On notera toutefois à proximité du site, le long de la voie romaine, la présence d’une nécropole du I^er s. ; l’agglomération antique, quelle qu’elle fût, disposait de débouchés commodes grâce à la voie romaine Tours‑Poitiers et au cours navigable de la Vienne.

37Par ailleurs, l’eau et l’argile (bancs d’alluvions récentes de la Vienne) étaient disponibles sur place ; le bois pouvait peut‑être provenir de la rive gauche de la rivière (forêt de Richelais à l’ouest du site). La datation proposée localement pour la production céramique (Flaviens — fin du ii^e s.) est exclusivement fondée sur l’étude stylistique et typologique des vases.

■ Activité céramique

38Aucun témoin n’autorise actuellement à supposer une fabrication antérieure à la fin du I^er s.; et il paraît vraisemblable qu’on ait produit en même temps que la sigillée une partie au moins des céramiques communes découvertes en association avec celle‑ci. Mais toute supposition relative au rôle exact de Nouâtre (jalon ?) dans le groupe du Centre‑Ouest relève de l’hypothèse et s’appuie sur le nombre relativement important des moules découverts.

■ Définition archéologique du matériel sigillé (cf. notice du groupe)

39L’apparence de la pâte et de l’engobe des tessons tenus pour régionaux et trouvés sur place ne les différencie pas des autres produits attribués ailleurs au groupe du Centre‑Ouest. On ne signale localement qu’un fragment d’estampille : SI]SSO F[EC, marque connue aussi à Poitiers. Seule la forme lisse Drag. 46 est, en l’absence de vérifications, sûrement imputable à une production régionale ; on ne connaît, avec les mêmes réserves, comme formes décorées que des bols Drag. 30 et 37.

■ La fabrication

40Hormis les moules, on n’a signalé à Nouâtre ni outils, ni accessoires de fabrication, ni aménagements professionnels identifiables.

■ La diffusion (cf. notice du groupe)

■ Bibliographie

41BOUSREZ (L.). — La Poterie gallo‑romaine en Touraine : ateliers de Mougon et Nouâtre. Paris, 1899, pp. 12‑14.

42DÉCHELETTE (J.). — Les Vases céramiques ornés de la Gaule romaine. Paris, 1904, t. I, pp. 208‑209 ; t. Il, p. 42, 59, 72, 99, 118, 129, 136.

43DELAUNÉ (P.). — Prospection et inventaire archéologique dans la région du Bec des Deux Eaux, pp. 119‑124, (maîtrise d’histoire, Fac. des Lettres Tours, Tours, 1972, 2 vol. dactylographiés).

44FERDIÈRE (A.). — Notes de céramologie de la région Centre. Note 11 : les ateliers de potiers de la région Centre. R.A.C., XIV, 1975, pp. 92‑94.

45GENDRON (C.). — La Production de sigillée ornée du Centre‑Ouest (groupe Mougon‑Nouâtre, Indre‑et‑Loire). Étude préliminaire. Bull. Soc. Anf. Ouest, 4^e série, XIV, 1977, pp. 277‑279.

46GRANDMAISON. — Communication du 30 juin. B.S.A.T., I, 1869, p. 196.

47HOFMANN (B.). — La Céramique sigillée ornée au moule du Musée Gouin à Tours (Indre‑et‑Loire) (1^ère partie). R.A.C., XVI, 1977, pp. 90‑96.

■ Collections principales et lieux de conservation

48Collections privées de M. Chazal et du Dr. Camboulives (Nouâtre), ancienne collection Pagé à Nouâtre (?), collection de Rilly à Rilly ( ?).

■ Responsable actuel du site

49Le Directeur des Antiquités historiques de la région Centre.

Poitiers

50La localisation d’un centre de production à Poitiers (Vienne) ancien Limonum, capitale des Pictons, ville sise sur le Clain au point de confluence de nombreuses routes antiques, repose pour le moment sur des présomptions. L’hypothèse se fonde, d’une part, sur les découvertes à la fin du xix^e s. d’un four de potier dans le secteur des Jardins et, à proximité, d’un fragment de moule, puis, un peu plus tard, de deux autres, d’autre part, sur deux constatations : l’abondance des représentants du groupe du Centre‑Ouest parmi les céramiques découvertes dans la cité, la présence d’un certain nombre de marques non localisées dans l’inventaire des estampilles de potiers établi entre 1971 et 1977.

■ Définition archéologique du matériel sigillé (cf. notice du groupe)

51La pâte et l’engobe des tessons imputés au groupe du Centre‑Ouest permettent en l’occurrence de noter l’importance relative de ce mobilier, non d’en déterminer l’origine locale. Parmi les formes lisses on attribue à ce type de production principalement des vases Drag. 24/25, 32, 33, 46, Curle 15, Drag. 30 et 37 guillochés ; parmi les formes décorées, on identifie avec certitude des Drag. 30 et 37. Les marques attestées sur place et imputées à ce groupe sont au nombre de neuf : AVGVRI, ELADVS FEC, ELVSSIV F, SENTRV, SISSO FEC, SVCCVS F, TONCVS F, OF MA ou AMA,… MAR… ? Le matériel recensé à Poitiers ne paraît actuellement correspondre qu’à la partie antonine de la production.

■ Collection principale et lieu de conservation

52Musée Sainte‑Croix de Poitiers.

■ Responsable actuel du site

53Le Directeur des Antiquités historiques de la région Charentes‑Poitou.

■ Bibliographie

54GENDRON (C.). — La Production de sigillée ornée du Centre‑Ouest (groupe Mougon‑Nouâtre, Indre‑et‑Loire). Étude préliminaire. Bull. Soc. Anf. Ouest, 4^e série, XIV, 1977, p. 279, 282‑ 284.

55RICHARD (A.). — Marques de potiers et petites inscriptions gallo‑romaines. Mémoires Soc. Ant. Ouest, 2^e série, XII, 1889.