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Les maisons gallo-romaines d’Ambrussum (Villetelle-Hérault)

 | 
Jean-luc Fiches

Chapitre 3.
Le mobilier de la maison A

Michel Feugère)

Texte intégral

1Dans le cadre de l’analyse des données fournies par les maisons à cour intérieure d’Ambrussum, j’ai pris l’exemple, dans ce chapitre consacré au matériel archéologique, de la maison A qui n’avait pas encore fait l’objet d’une étude. Le propos ne visera pas seulement à une présentation typologique ; il s’agira aussi de mettre en rapport le mobilier et sa position dans la maison pour préciser, dans le chapitre suivant, l’organisation de celle‑ci.

2Pour appréhender ce matériel, et notamment les céramiques, j’ai d’abord tenté d’en faire une approche quantitative en adaptant les principes de comptage utilisés pour les niveaux protohistoriques (Fiches 1983a). Pour rester dans le même esprit, j’ai distingué la vaisselle fine, les céramiques communes, les amphores, la céramique non tournée et le dolium ; en raison de l’abondance des céramiques communes, j’ai donc été conduit à les dissocier de la vaisselle fine dans laquelle apparaît la verrerie. Mais on verra plus loin quels types ont été distingués dans chaque catégorie. Pour m’en tenir à ces dernières, j’ai d’abord calculé leurs pourcentages respectifs, couche par couche et pièce par pièce. Le tableau 1, qui rend compte des résultats obtenus dans la pièce 8, est bien représentatif de ce qui a été observé dans l’ensemble du secteur : les couches superficielles, correspondant à la destruction, étaient plus riches en gros matériel alors que les sols contenaient au contraire davantage de petits fragments.

● Tableau 1

P. 8C. 2

P. 8C. 3

P. 8 contact 3‑4

Vaisselle fine
Céramiques communes
Amphores
Céramique non tournée
Dolium

10,8 %
49,7 %
31,8 %
6%
1,7 %

11,3 %
76,2 %
3,6 %
7,4 %
1,5 %

51,8 %
32,1 %
6%
10,1 %
0

3Il a donc semblé plus judicieux pour comparer le matériel recueilli dans chaque pièce, de totaliser d’abord ce qu’avaient livré dans chacune d’elles les phases d’occupation et d’abandon. Ce sont ces résultats qui sont présentés dans le tableau 2. Les pièces 2, 3 et 6 n’y figurent pas en raison du peu de matériel retrouvé au‑dessus de leur sol en béton de tuileaux.

4Une fois établie la proportion de chaque catégorie de céramiques dans chacune des pièces de la maison, il était nécessaire de rendre compte de la répartition de ces catégories selon la quantité retrouvée dans chaque pièce. On a donc comparé le nombre de tessons livrés par une pièce avec le total de la catégorie pour l’ensemble de la maison, en tenant compte de la superficie de l’espace considéré, pour obtenir le tableau 3.

5Le premier enseignement de tels tableaux est qu’on ne retrouve pas les mêmes proportions d’une pièce à l’autre. Cette diversité contraste avec la stabilité observée dans les pourcentages concernant les couches protohistoriques. Par rapport à celles‑ci, il n’y a guère ici que le dolium qui présente des proportions comparables et dans une fourchette identique. Toutes ces pièces ayant été occupées à la même période, on émettra donc l’hypothèse que le faciès matériel particulier de chacune d’elles est en rapport avec sa destination. On se trouve, en effet, dans le cadre d’un habitat beaucoup plus différencié qu’aux périodes précédentes et le matériel peut témoigner de cette différenciation, même s’il faut admettre qu’au cours de l’abandon du mobilier a pu être déménagé d’une pièce à l’autre. C’est surtout vrai pour le gros matériel, c’est ainsi que le fond d’une amphore gauloise, trouvé dans la pièce 6, se rapportait à un col découvert dans la pièce 8 (fig. 71 : no 1).

6La figure 48 rend compte de la répartition des céramiques dans la maison A, suivant les résultats du tableau 3. A droite, un histogramme visualise les données du tableau 2. On y remarque :

  • le faciès particulier de la pièce 4 caractérisé par la plus forte proportion de vaisselle fine, et notamment de verrerie, l’absence de dolium et le plus faible pourcentage d’amphores ;

  • la cour et les pièces 1 et 5 ont livré une quantité comparable de matériel (en tenant compte de leurs superficies respectives) avec une même importance de chaque catégorie; cependant la pièce 1 se distingue de la pièce
    5 par une plus forte proportion de dolium et le plus fort pourcentage d’amphores de la maison ;

  • les pièces proches de l’entrée (P. 7 et 8), qui ont livré la plus grande quantité de matériel, se distinguent nettement par leur mobilier : la pièce 7 est celle qui a fourni le plus de dolium alors que la pièce 8 contenait surtout des céramiques communes et une proportion assez forte de vaisselle fine.

● 48. Répartition des céramiques dans la maison A : vaisselle fine (blanc), céramiques communes (pointillés), amphores (hachures) et dolium (noir). A droite, répartition de ces catégories par pièce.

7Sans attendre l’étude de l’organisation de la maison qui sera abordée au chapitre suivant, on peut comparer ces observations avec celles qui avaient été faites lors de l’examen du plan, La pièce 4, qui est la seule petite pièce ouverte sur la cour à n’avoir pas reçu un sol bétonné, se distingue nettement par son mobilier du reste de la maison. La spécificité de la pièce 5 est moins évidente ; sa large baie a pu favoriser le dépôt de céramiques comme les amphores, au moment de l’abandon. Les pièces 1 et 7, malgré une situation très différente, s’apparentent, par leurs céramiques, à des pièces de stockage (amphores, dolium). Par contre, la pièce 8, qui a une superficie comparable aux précédentes, présente les caractères d’une pièce de vie (céramiques communes, vaisselle fine), comme le laissait déjà supposer son foyer central.

8Après cet essai sur la répartition du mobilier dans la maison, il convient d’analyser les différentes catégories définies ci‑dessus, ainsi que les objets en métal, en pierre, en verre, en os et en terre cuite, pour mieux caractériser la culture matérielle de cet habitat.

La vaisselle fine

9La vaisselle fine que l’on rencontre dans la maison et dans ses abords se compose de verrerie, de céramique sigillée du sud de la Gaule, de céramiques à parois fines et de céramiques à vernis argileux, les céramiques résiduelles mises à part. Pour rendre les proportions de chaque catégorie, il m’a semblé préférable de comptabiliser le nombre de bords plutôt que de compter l’ensemble des tessons, l’indice de fragmentation du verre et de la céramique n’étant pas le même. Un tel comptage fait ressortir la nette prédominance de la sigillée avec 110 bords. La vaisselle en verre et les gobelets à parois fines ont sensiblement la même importance (34 et 33 bords) ; les céramiques à vernis argileux (5 bords) sont certainement sous‑représentées : un certain nombre d’entre elles, en effet, ont dû être rangées avec les céramiques communes, leur vernis n’ayant pas été conservé.

■ La céramique sigillée de la Gaule du Sud

10La céramique lisse présente un répertoire de formes variées dans lequel dominent les coupes bilobées Drag. 27 (31 bords) (fig. 49 : nos 1 ‑ 7). Ce type de coupe, produit durant toute l’activité des ateliers du sud de la Gaule, présente d’abord une lèvre triangulaire ou amincie qui s’est arrondie à partir de l’époque flavienne (Oswald 1920 : 186‑188) ; dans ce lot, les secondes sont presque aussi fréquentes que les premières. Les services créés à La Graufesenque vers 60 (Drag. 35/36), et qui sont caractérisés jusque vers 120 par un décor barbotiné (Vernhet 1976), sont ici bien représentés avec seize pièces, identifiées par leur bord, dont plusieurs sont complètes (fig. 49 : nos 21‑30). Mais les coupes guillochées Drag. 24/25, les coupes hémisphériques Ritt. 8 et les bols cylindriques Ritt. 9, dont la production s’arrête justement vers 60 (Vernhet 1975), sont encore abondants avec onze pièces pour les premières (fig. 49 : nos 16‑18 ; fig. 50 : nos 1‑2), huit pour les deuxièmes (fig. 49 : nos 19, 20) et trois pour les derniers. Enfin, les coupes fronconiques Drag. 33 ont encore le profil peu épais et soigné des productions du ier s. (six pièces, fig. 49 : nos 9‑11).

● 49. Sigillée du sud de la Gaule. Les formes unies.

11La quasi‑totalité des assiettes sont de la forme Drag. 18 (10 pièces, fig. 50 : nos 6‑10) qui apparaît vers 40 et qui est diffusée jusqu’au iie s. Trois bords d’assiettes apodes de type Hermet 2 (fig. 49 : nos 12, 13) sont surtout caractéristiques de la seconde moitié du ier s. ; mais des assiettes de conception plus ancienne sont encore présentes avec deux bords Drag. 15/17 (fig. 50 : no 12) et un bord Drag. 19 (fig. 50 : no 11).

● 50. Sigillée du sud de la Gaule. Fonds et timbres de potiers.

12Deux formes ne s’inscrivent pas dans les typologies courantes : une coupe à parois convexes avec une lèvre débordante et aplatie, soulignée à l’intérieur par une gorge (fig. 49 : nos 14, 15) et une coupelle tronconique (fig. 49 : no 8) qui se distingue de la forme Drag. 33 par une lèvre épaisse et biseautée et une paroi plus ouverte.

13La présence de sigillée marbrée (formes Ritt. 2 et Drag. 37), qui est produite à La Graufesenque entre 40 et 70 (Hermet 1934 : 169‑178), indique la diffusion des produits de ces ateliers à Ambrussum, qui est confirmée par les timbres de potiers. En effet, les six estampilles suffisamment conservées pour être lues appartiennent à des potiers connus dans le centre rutène :

    • 1 Nom de potier ou forme de salut ? Ce timbre est désormais connu à La Graufesenque (Vernhet 1979 : 2 (...)

    AVE TV (fig. 50 : no 4)1 ;

    • 2 Potier à l’époque flavienne selon Oswald (Oswald 1931 : 280). Une de ces marques sur une coupe Drag (...)

    SANTO/ sur Drag. 24/25 (fig. 50 : no 1) qui désigne Santo 2;

  • /VITA sur assiette (fig. 50 : no 14) et /VITALIS sur Drag. 27 qui appartiennent à Vitalis, dont l’activité se place entre le règne de Claude et la fin du Ier s. (Oswald 1931 : 340‑342);

  • OF RVFI sur assiette (fig. 50 : no 15) qui désigne Rufus, sous Néron et Vespasien (Oswald 1931 : 270);

  • OF MOM (fig. 50 : no 17) qui est de Mommo, attesté entre les règnes de Claude et de Vespasien (Oswald 1931 : 208‑209).

14La céramique décorée au moule appelle de nouveaux rapprochements avec La Graufesenque : formes et décors font apparaître une nette prédominance des productions de l’époque flavienne et plus particulièrement de la période de transition de La Graufesenque (60‑80), caractérisée notamment par des animaux courant au‑dessus de touffes d’herbes et des panneaux coupés par des lignes ondulées en biais (fig. 51 : no 11) (Hermet 1934 : 184‑187). La forme Drag. 29b est peu représentée (3 bords, 3 décors, 1 fond, fig. 51 : nos 1‑4). C’est surtout le bol Drag. 37, produit à partir de 60, qui domine (fig. 51 : nos 5‑ 14). Les autres formes décorées ne sont attestées que par une pièce : une lagène qui a conservé un rang d’oves sans dard (fig. 51 : no 15) est certainement l’œuvre du décorateur de La Graufesenque, Sabinus (Fiches 1978c : 203‑206) ; une gourde (fig. 51 : no 16) est ornée de cerfs au‑dessus d’une guirlande ; un bol cylindrique Drag. 30 (fig. 51 : no 17) portant un amour entre deux panneaux à festons s’inscrit dans le style des décors du début du règne de Néron (Fiches 1978c : 201‑204).

● 51. Sigillée du sud de la Gaule, Les décors.

15Ce sont donc les sigillées de La Graufesenque, produites dans la seconde moitié du ier s. et plus particulièrement entre 60 et 80, qui constituent l’essentiel des céramiques de ce type dans la maison d’Ambrussum.

■ Les céramiques à parois fines

16Cette céramique, souvent engobée et décorée, est représentée par sept types de vases plus ou moins fréquents.

17Parmi les plus courants sont des vases ovoïdes ou globulaires (fig. 52 : nos 1 à 7) à fond plat ou creux, caractérisés par une lèvre mince, déversée vers l’extérieur. Ils comportent un décor à la barbotiné en écailles de pomme de pin tout à fait typique de ces vases que l’on date habituellement de la seconde moitié du ier s. de n. è., qui apparaissent sous Claude et sont fréquents sous les Flaviens (Mayet 1975 : forme XLII).

● 52. Céramiques à parois fines et à vernis argileux.

18Une lèvre courte et arrondie sur un bord lisse séparé de la paroi par une rainure (fig. 52 : nos 8 à 14) équipe des bols ou des tasses que la technique du décor permet de différencier. La plupart ont un décor sablé (fig. 52 : no 15) ; certains sont guillochés (fig. 52 : no 16). L’un d’entre eux porte un décor végétal à la barbotiné fait d’une fougère verticale et de lignes perlées (fig. 52 : no 16). Ce décor serait caractéristique des années 40‑80, mais ce type de vase, attesté dans des niveaux tibéro‑claudiens, est encore produit sous les Flaviens (Mayet 1975 : formes XXXVI à XLI).

19D’autres bols et tasses ont un bord droit ou légèrement rentrant sans lèvre, sous lequel peut se trouver un décor sablé, clouté ou mamillaire (fig. 52 : nos 18 à 22). Il s’agit d’un type connu à l’époque tibérienne mais qui peut avoir eu une chronologie plus large (Mayet 1975 : forme XXXIII et surtout XXVIII).

20Trois autres vases portent un décor à la barbotiné. Ce sont des tasses carénées (fig. 52 : nos 23 à 25) appartenant aux formes XXV à XXVII de la typologie de Fr. Mayet ou à la forme T2 (Bémont 1976).

21Plus nombreux sont les gobelets ovoïdes sans engobe ni décor dont la pâte s’apparente à la céramique commune (fig. 52 : nos 26, 27). L’un d’eux, à lèvre convexe (fig. 52 : no 29) proche de la forme Mayet IV, rappelle des types du ier s. av. n. è. et d’époque augustéenne.

  • 3 Cette forme a été fabriquée alors à La Graufesenque. Cf. Les dossiers de l’archéologie, 1975, no 9, (...)

22Enfin, un gobelet à dépressions (fig. 52 : no 28) s’inscrit dans les productions d’époque flavienne3.

■ Les céramiques à vernis argileux

23Nous avons regroupé dans cette catégorie des céramiques très variées, caractérisées par leur couverte (Picon 1973 : 41‑45). Il peut s’agir de coupes et d’assiettes à vernis rouge ou orangé et à pâte sableuse (fig. 52 : no 30) ou calcaire (fig. 52 : no 31). La similitude de pâte de ces vases et des vases en céramique commune ne doit pas faire oublier que certains, rangés dans cette dernière catégorie, ont pu perdre leur vernis.

24On peut cependant individualiser dans ces céramiques une série caractérisée par une pâte calcaire de couleur grise, couverte d’un vernis souvent mal conservé de couleur noire.

  • 4 Pour Nîmes, voir : GENTY (P.‑Y.) ; ROUX (J.‑CL). — Recherches sur l’urbanisme romain à Nîmes. Rempa (...)

25En effet, on ne rencontre dans cette technique que des bols hémisphériques (fig. 52 : no 32). De tels bols apparaissent dans le niveau flavien du quartier bas d’Ambrussum ; ils ont été reconnus à Nîmes et dans des habitats du Haut Empire en Vaunage et à Saint‑Gilles‑du‑Gard4 de sorte qu’il est possible d’y voir une production de la deuxième moitié du ier s. de n. è., peut‑être régionale.

■ La verrerie

26La vaisselle en verre où dominent encore les verres colorés (60 % des bords environ) comporte surtout des gobelets dont le caractère fragmentaire interdit toute attribution précise à une typologie (fig. 53 : nos 1 à 10). Les bouteilles à embouchure étroite (fig. 53 : nos 11 à 14) se rapportent vraisemblablement au type Morin‑Jean 14 qui peut recevoir des anses plates (fig. 53 : nos 15 et 16). La maison a également livré quelques fragments de coupes à parois cotelées en verre vert ou bleu de type Isings 17 (fig. 53 : nos 17, 18) et 3 C (fig. 53 : nos 19, 20) (Isings 1957 : 35) et une anse à poucier de skyphos Isings 39 (fig. 53 : no 21) attestés dans la nécropole du ier s. de n. è. à Lattes (Pistolet 1981 : 46‑49). Deux fonds en verre bleu et vert (fig. 53 : nos 23, 24) appartiennent vraisemblablement à des gobelets de type Isings 34 connus dès la seconde moitié du Ier s, de n. è. (Alarcao 1976 : pl. XXXIX, no 144).

● 53. Vaisselle en verre.

27Plusieurs assiettes en verre bleu ou vert, caractérisées par une lèvre ourlée (fig. 54 : nos 1, 3, 4, 5), sont du type 9 de K. Goethert‑Polaschek et sont connues dans la nécropole de Lattes (Pistolet 1981 : 52‑53). On rapprochera une assiette en verre bleu (fig. 54 : no 2) d’un vase de Conimbriga de datation incertaine (Alarcao 1976 : pl. XLV, no 282). Parmi les coupes ou assiettes à lèvre déversée vers l’extérieur (fig. 54 : nos 9 à 14), qui peuvent recevoir des oreilles de préhension (fig. 54 : nos 18 à 20), plusieurs, en verre incolore (fig. 54 : no 14) dont on ne peut dire s’il s’agit de formes basses ou profondes, sont à comparer à des exemplaires de Conimbriga datés entre 60 et 125 (Alarcao 1976 : 173, nos 99, 100) et rappellent le type 25 de Goethert‑Polaschek. Un fond d’assiette en verre bleu (fig. 54 : no 15) appartient peut‑être au type 48 ou 49 d’Isings ; il est comparable à des fonds de Conimbriga datés entre 60 et 125 (Alarcao 1976 : pl. XXXVI, 73, 75). D’autres fonds d’assiette en verre incolore ont un pied annulaire très fin (fig. 54 : nos 16, 17 et 30). Les pieds annulaires de petit diamètre sont généralement plus épais, surtout en verre bleu (fig. 54 : nos 21, 26, 27), plus rarement en verre jaune (no 22), vert (no 24) ou incolore (no 25).

● 54. Vaisselle en verre.

Les céramiques communes

  • 5 Ces premières analyses ont été effectuées par Pierre Poupet et par Jean‑Louis Reille (U.S.T.L., Mon (...)

28Comme le montrent les tableaux liminaires, la catégorie des céramiques communes est la plus importante en quantité, puisqu’on général elle approche ou dépasse la moitié du matériel céramique. Pour traiter une telle masse de documents, j’ai été conduit à distinguer plusieurs types en me basant sur l’aspect de la pâte. Cette première analyse, qui devra être prolongée par une recherche des centres de fabrication à partir d’observations à la binoculaire et sur des lames minces, permet une approche quantitative. Les vérifications faites sur un échantillonage limité à la binoculaire ont confirmé que ces types étaient bien différents les uns des autres, même s’il convenait à l’avenir de les subdiviser en groupes de fabrication distincts5. L’étude typologique a d’ailleurs conduit à associer des formes et des techniques particulières.

■ Mode de cuisson

29J’ai donc d’abord distingué les céramiques en fonction des différents modes de cuisson (Picon 1973 : 62‑ 66), reconnaissables en fonction de la couleur de la pâte :

30● mode A : cuisson réductrice puis oxydante donnant une pâte de couleur jaune, rose ou brique conventionnellement appelée pâte claire ;

31● mode B : cuisson réductrice puis réductrice donnant une pâte généralement sombre mais variant du noir au gris clair.

■ Composition de la pâte

32L’aspect de la pâte constitue un autre critère distinctif. Ainsi j’ai retrouvé dans les céramiques communes les catégories que F. Laubenheimer proposait de distinguer pour les amphores gauloises de la région de Nîmes : une série à pâte beige orangé, douce au toucher et ne comportant qu’un dégraissant micacé à peine visible, et une série rose ou gris rose, rugueuse au contact, et au dégraissant abondant et visible (Laubenheimer 1977 : 197). Dans cette perspective, je distinguerai des céramiques à pâte calcaire (pâte 1) et des céramiques à pâte sableuse (pâte 2) qui ont été cuites tantôt en mode A, tantôt en mode B. Les premières sont faites avec une argile épurée de couleur beige ou jaune, parfois rose ou grise, qui est tendre ou rayable à l’ongle. Les secondes, qui sont plus rugueuses au toucher et plus sonores, ont des teintes très variables, du blanc au rouge brique, du chamois au lie‑de‑vin, dans le cas d’une cuisson en mode A ; en mode B, il est plus aisé de reconnaître deux séries déjà différenciées dans les céramiques de Vaison (Goudineau 1977 : 154‑155) : l’une plus claire à reflets bleutés, l’autre à pâte noire ou gris sombre, portant souvent un dépôt de carbone. Cet enduit de carbone parfaitement adhérent a été obtenu par enfumage des céramiques en fin de cuisson ; c’est un aménagement particulier de la surface que l’on rencontre aussi dans les céramiques cuites en mode A (aménagement x). Les céramiques cuites selon le mode B comprennent, en outre, des vases dont la pâte est caractérisée par la présence de points de chaux (pâte 3) ; moins sableuse que dans les séries précédentes, elle y prend souvent une couleur gris bleu assez claire.

■ Séries particulières

33J’ai comptabilisé à part les mortiers, dont il n’est pas toujours facile de distinguer les fragments informes des autres céramiques claires, et les plats à vernis interne rouge pompéien.

34Ce sont donc neuf types de céramiques communes dont j’ai tenté d’évaluer la fréquence, calculée sur l’ensemble de la maison à partir de 3 608 fragments.

35Le tableau 4 fait apparaître la prédominance des céramiques cuites en mode A (56,8 %). Il fait aussi ressortir un mode de cuisson préférentiel pour certains types de pâtes : le mode A pour les céramiques à pâte calcaire ; le mode B pour les céramiques à pâte sableuse et à points de chaux. On notera aussi, en comparant ce tableau avec les données qui concernent les amphores gauloises, qu’il n’y a aucune concordance entre celles‑ci, où dominent les pâtes sableuses, et les céramiques cuites en mode A où dominent les pâtes calcaires. Il y a donc eu un approvisionnement différent pour ces deux catégories d’objets.

  • 6 A Nages, M. Py (Py 1978 : 200) a distingué un atelier A utilisant une argile à pisolithes qui n’est (...)

36Plusieurs types de pâtes sont connus de longue date dans les productions régionales : les céramiques à pâte calcaire s’inscrivent à la suite des imitations dans des ateliers régionaux des céramiques grecques et italiques des derniers siècles avant notre ère (Py 1978 : 244, 251‑253). Les céramiques à pâte rouge et à épiderme noir s’apparentent, autant par leur technique que par leur typologie, aux productions non tournées apparues à Nages et à Cambroux (Gard) dès le début du ier s. av. n. è.6. Ce sont également les céramiques non tournées à gros dégraissant que rappellent les céramiques grises à point de chaux. En revanche, les céramiques sableuses, déjà présentes dans les niveaux directement antérieurs à la construction de la maison et attestées, à l’époque augustéenne sur des sites voisins (Py 1978 : 257‑259), semblent relever d’habitudes récentes dans la poterie régionale.

  • 7 En témoignent les diamètres très variables des fonds : 11 de moins de 50 mm ; 41 entre 50 et 99 mm  (...)

37Il convient maintenant de mettre en parallèle les caractères typologiques des vases et les types de pâtes qui viennent d’être distingués. Certains traits sont particulièrement évidents : ainsi la quasi‑totalité des fonds annulaires sont en céramique claire à pâte calcaire qui comprend essentiellement ce type de fond (89 ex., soit 82,4%). Cruches, pichets et ollae de tout format pouvaient être munis d’un tel fond dans ce type de céramique7 où le pied peut être droit (fig. 55 : nos 12 à 19), oblique (fig. 55 : nos 21 à 27) ou biseauté (fig. 55 : nos 29 à 35). Par contre, quatre fonds annulaires seulement ont été retrouvés en céramique claire sableuse (13,3 %) (fig. 55 : no 9) ; un seul en céramique grise sableuse de type B2a (2,3 %) (fig. 56 : no 19) et en céramique grise fine ; aucun dans les autres types de céramiques.

● 55. Fonds de vases en céramique calcaire.

38Les fonds plats, au contraire, correspondent à la quasi‑totalité des fonds en céramique grise à points de chaux et en céramique noire sableuse ; ils sont les plus courants dans les céramiques sableuses grises et claires (65% environ) (fig. 56 : nos 1 à 5, 17, 18, 20, 22, 25) qui présentent aussi d’assez nombreux fonds creux (20 à 30 %) (fig. 56 : nos 6, 15, 21, 23, 24).

● 56. Fonds de vases en céramique sableuse.

39Les anses, de leur côté, équipent surtout des vases en céramique claire à pâte calcaire et en céramique grise sableuse (type B2a). Dans la première série, ce sont des anses arrondies ou légèrement aplaties de volume très divers (fig. 57 : nos 1 à 7), des anses à un sillon central (fig. 57 : nos 8 à 16) ou à deux sillons (fig. 57 : nos 17 à 23). Ces deux derniers types se retrouvent en céramique sableuse (fig. 57 : nos 24‑25 et 30‑33) où l’on rencontre aussi des anses rubanées à sillons peu marqués (fig. 57 : nos 26‑29).

● 57. Anses en céramiques communes de type A1 (1‑23) et B2a (24‑33).

40L’étude des bords confirmera que certains types de vases ont été surtout fabriqués selon une même technique. Le caractère fragmentaire du matériel a gêné pour caractériser exactement les vases auxquels appartenaient ces bords. Cependant, malgré quelques incertitudes qui seront signalées, j’ai choisi de présenter ces céramiques communes selon les types usuels en rappelant, pour chacune, les techniques de fabrication rencontrées.

■ Cruches et pichets

  • 8 La même observation a été faite à Nîmes dans un dépotoir du ier et du début du iie s. (Fiches 1981b (...)

41Difficiles à distinguer à partir des fragments des bords, les pichets et les cruches sont généralement en céramique claire à pâte calcaire (type A1), à l’exception des cruches à bec trilobé toujours en pâte sableuse8. Pour les cruches, il est souvent impossible de préciser si elles avaient une ou deux anses. La typologie des bords a permis de distinguer neuf formes.

42● Cruches à bec trilobé. Il s’agit de la forme 1 que C. Goudineau (Goudineau 1977 : 155) a décrite dans la céramique grise de Vaison, caractérisée en dehors du col par une anse rubanée et un fond creux. A Vaison, elle est connue dans les techniques B2 et B2x. A Ambrussum, elle existe en céramique grise sableuse (B2) (fig. 58 : nos 1‑3) et plus rarement en céramique claire sableuse (A2) (fig. 58 : nos 4, 5). C’est une forme qui est connue à Nages dans le dernier tiers du ier s. av. n. è. (Py 1978 : 259, forme 2) et qui est courante dans le bassin occidental de la Méditerranée aux ier et iie s. de n. è. (Végas 1973 : 109‑110).

● 58. Cruches et pichets en céramiques de type B2 (1‑3, 9) A2 (4, 5, 16) et A1 (6‑8, 10‑15, 17‑31).

43● Cruches à bord évasé et à lèvre à bourrelet externe. Avec les cruches à bec trilobé, c’est la forme la plus courante : 13 exemplaires en céramique claire à pâte calcaire et 1 en céramique noire sableuse (B2x) (fig. 58 : no 9). La plupart, qui ont une ouverture large de 53 à 58 mm (fig. 58 : nos 8‑12), étaient vraisemblablement munies d’une seule anse ; mais d’autres, qui ont un goulot plus évasé (70 à 85 mm au bord), ont pu avoir deux anses (fig. 58 : nos 6, 7). A Lyon, cette forme semble apparaître vers 60 et évoluer au IIe s. selon des profils très proches de ceux d’Ambrussum (Desbat 1979 : VIII 2 ; X, 1). Mais sur le site même, elle est présente dans un dépotoir d’époque tibérienne qui a livré un exemplaire sur lequel on peut observer l’attache supérieure de l’anse fixée sur le col, bien au‑dessous de la lèvre (Fiches 1978b : fig. 6, nos 15, 16). Un prototype pourrait être cette cruche à lèvre en bec‑de‑corbin en céramique claire à pâte calcaire, découverte sous la maison (fig. 32 : no 11) qui correspond tout à fait à des productions attestées à Saintes dans le dernier quart du ier s. avant n. è. (Santrot 1979 : 172).

44● Cruches à bord évasé en bandeau, caractérisé par une concavité interne. Elles sont représentées ici par trois exemplaires en céramique claire à pâte calcaire (fig. 58 : nos 13, 15) et par une variante en céramique claire sableuse (fig. 58 : no 16) ; c’est la forme de cruche la plus courante dans un dépotoir de Nîmes du ier et du début du iie s. Elle est également présente dans le dépotoir Libérien d’Ambrussum (Fiches 1978b : fig. 6, no 14). Attestée dans la seconde moitié du ier s. de n. è. à Pollentia, elle remonterait au ier s. av. J.‑C. (Végas 1973 : 92‑ 94).

45● Cruche à bord chanfreiné et lèvre rentrante : un exemplaire en céramique claire à pâte calcaire (fig. 58 : no 17).

46● Cruche à bord évasé caractérisé par une concavité externe et un méplat intérieur : un exemplaire en céramique claire à pâte calcaire (fig. 58 : no 18). Cette forme est attestée dans le dépotoir de la place des Arènes à Nîmes (Fiches 1981b : fig. 21, no 14).

47● Cruches ou pichets à bord convexe à lèvre en bourrelet (fig. 58 : nos 19 à 25). Ce sont les plus courants des vases de ce type à goulot élargi. Le diamètre à l’ouverture varie entre 85 et 100 mm. L’attache de l’anse au profil arrondi se fait sous la lèvre, mais aucun exemplaire n’a permis de déterminer si ces vases avaient une ou deux anses. Ils sont tous en céramique claire à pâte calcaire.

48● Cruches ou pichets à bord convexe et lèvre dégagée seulement par une rainure (fig. 58 nos 26, 27). Deux exemplaires en céramique claire à pâte calcaire constituent vraisemblablement une variante de la forme précédente. Ce type de bord équipe des cruches à deux anses dans des niveaux d’époque flavienne à Lyon (Desbat 1979 : pl. VIII, 5).

49● Pichets à une anse, à bord évasé et lèvre arrondie (fig. 58 : nos 28, 29). Connus dans la région depuis le IIe s. av. n. è. sous le nom d’olpes à col large (Py 1978 : 251), ces pichets, d’abord importés d’Italie puis fabriqués localement, sont encore représentés ici par cinq exemplaires en céramique claire à pâte calcaire.

50● Cruches ou pichets à bord évasé et lèvre aplatie (fig. 58 : nos 30, 31) représentés par deux exemplaires en céramique claire à pâte calcaire.

■ Amphorettes

51La fouille de la pièce 7 a livré une petite amphore dite « en forme de carotte » (fig. 59) dont la pâte, fortement dégraissée, est de couleur brun rouge. Cette production, connue dans les trois premiers quarts du ier s. de n. è., était très répandue de Claude aux Flaviens en Angleterre et en Suisse (Santrot 1979 : 214).

● 59. Amphorette.

52Deux autres fragments rappellent la typologie des amphores : il s’agit d’un bord en céramique calcaire à bourrelet arrondi avec attache de l’anse sous la lèvre (fig. 60 : no 1) qui reproduit l’amphore Dr. 2/4 ; et de deux bords en céramique claire sableuse (fig. 60 : nos 2, 3) qui sont à rapprocher des amphores gauloises à lèvre aplatie.

● 60. 1 ‑3, amphorettes ; 4, bassinoire ; 6, vase à tube verseur ; 5, 7, gobelets.

■ Bassinoire

53Ce vase à flancs arrondis (fig. 60 : no 4) en céramique grise sableuse (B2) est comparable, quant à la forme et à la technique, à une production de l’atelier de Dieulefit (Drôme) qui permet de restituer un goulot avec anse dans le prolongement du corps. La position de ce goulot destinerait cette forme à l’usage de bassinoire ou de bouillotte plutôt qu’à celui de gourde (Goudineau 1978 : 208‑209).

■ Vase à tube verseur

54Ce petit vase en céramique claire à pâte calcaire (fig. 60 : no 6) est caractérisé par un bec tubulaire conique. Les exemplaires complets permettent de restituer une anse verticale perpendiculaire ou opposée au bec (Santrot 1979 : forme 442). Celui‑ci se distingue par l’absence de col et un bord rentrant. Un autre bord, plus large, également en céramique calcaire est du même type (fig. 60 : no 7).

■ Gobelets

55La céramique calcaire comprend des gobelets. L’un, découvert dans les niveaux antérieurs à la construction de la maison (fig. 35 : no 9), est un gobelet caréné du type de ceux qu’a livré le dépotoir d’objets votifs du secteur V, proche de la maison sur le rempart, et que nous avons daté du temps de Tibère (Fiches 1978b : 159). Un autre gobelet plus haut, à parois verticales et à lèvre épaisse, a été découvert dans la pièce 7 (fig. 60 : no 5).

■ Urnes et ollae

56C’est le type le plus répandu dans la céramique commune. Plusieurs formes se rattachent à ce type. La plus courante est une urne qui a gardé les traits typologiques de l’urne protohistorique non tournée que l’on rencontre dans toutes les techniques ; viennent ensuite de grands vaisseaux à deux anses en céramique calcaire, puis des vases en céramique sableuse dans lesquels le dessin de la lèvre permet de distinguer deux formes ; enfin des vases à lèvre amincie en céramique calcaire ou grise sableuse peuvent être des pichets aussi bien que des ollae.

■ Urnes dans la tradition protohistorique

57Urnes pansues à fond plat avec un col rentrant surmonté d’un bord à lèvre déversée vers l’extérieur, c’est la forme 2 de Vaison (Goudineau 1977 : 157). A Ambrussum, c’est de loin la forme la plus courante de ce type de vase, que l’on rencontre dans toutes les techniques.

58● Céramique à points de chaux (type B3). Cette forme constitue le lot le plus important de cette céramique. La lèvre, arrondie et épaisse, est parfois horizontale (fig. 61 : nos 1 à 7), mais le plus souvent elle est oblique et généralement accompagnée d’un méplat intérieur (fig. 61 : nos 8 à 24). La panse peut comporter des stries horizontales qui rappellent le peignage des céramiques non tournées (fig. 61 : no 28). Les fonds sont plats (fig. 61 : nos 26 à 33) et, comme les bords, ils présentent des diamètres très variables. Certains de ces vases pouvaient être munis d’une anse verticale (fig. 61 : no 25).

59● Céramique à pâte rouge et épiderme noir (type Ax). Les mêmes remarques s’appliquent à cette catégorie : forme dominante, même typologie avec panses peignées, fonds plats, anses et bords souvent pourvus d’un méplat pour un couvercle (fig. 62 : nos 20 à 26).

  • 9 Leur diamètre varie entre 48 et 100 mm, mais il est surtout compris entre 65 et 75 mm.

60● Céramique noire sableuse (type B2x). Cette céramique présente un répertoire de formes plus diversifiées que les précédentes. Mais l’urne y est encore bien représentée (fig. 62 : nos 11 à 19) puisque douze des quinze fonds plats répertoriés appartiennent à cette catégorie9.

  • 10 Le diamètre au bord est souvent inférieur à 90 mm et ne dépasse pas 130 mm, alors que dans les caté (...)

61● Céramique grise sableuse (type B2). Les urnes ont dans cette céramique les mêmes caractères que dans les précédentes ; elles occupent cependant une place moins importante dans le répertoire et se limitent apparemment à des récipients petits et moyens10 (fig. 62 : nos 1 à 10).

62● Céramique grise à pâte calcaire (type B1). Six petites urnes (fig. 63 : no 1) ont été comptabilisées dans cette céramique.

63● Céramique claire à pâte calcaire (type A1). De petits récipients, proches des vases à parois fines, se rencontrent aussi en céramique claire (fig. 63 : nos 2 à 8). Ils sont tout à fait comparables aux petites ollae à fond plat ou annulaire découvertes dans le dépôt d’objets votifs d’époque tibérienne, trouvé non loin du secteur IV (Fiches 1978b : 159), et dont plusieurs étaient munies de deux anses comme certains exemplaires trouvés dans des couches antérieures à la construction de la maison (fig. 63 : nos 15 et 18). Parmi les récipients plus grands, certains ont la même lèvre oblique (fig. 63 : no 13) ; d’autres une lèvre en bourrelet (fig. 63 : nos 9 à 12) ; d’autres enfin une lèvre horizontale (fig. 63 : nos 14 à 16). Mais contrairement aux catégories précédentes, les urnes à méplat intérieur (fig. 63 : no 17) sont peu fréquentes dans cette technique.

64● Céramique claire à pâte sableuse (type A2). L’absence de méplat intérieur s’observe aussi sur le seul bord dans cette céramique (fig. 63 : no 21).

● 61. Bords et fonds d’urnes en céramique à points de chaux.

● 62. Urnes en céramique de type B2 (1‑10), B2x (11 ‑19) et Ax (20‑26).

● 63. Urnes en céramique de type B1 (1), A1 (2‑18) et A2 (19‑21).

Ollae avec lèvre à méplat, de profil carré (fig. 64)

65Ce sont de grands vases en céramique claire à pâte calcaire (fig. 64), exceptionnellement à pâte sableuse (1 exemplaire) (fig. 63 : no 1) ; ils sont munis de deux anses rubanées, attachées à la lèvre et reposant sur un fond annulaire. Leur diamètre à l’ouverture varie entre 120 et 240 mm, mais près de 60 % se situent au‑dessus de 200 mm. Ce type de bord, reconnu sur 29 exemplaires, est comparable à celui du vase ovoïde correspondant à la forme 284 de M.‑H. et J. Santrot connue à Bordeaux dans une nécropole du ier s. et de la première moitié du iie s. et, à Strasbourg, à la fin du ier s. (Santrot 1979 : 141).

● 64. Ollae à lèvre à méplat et profil carré.

■ Urnes ou pichets à lèvre amincie avec méplat horizontal

66Ce type de bord, qui comporte souvent une gorge intérieure pour recevoir un couvercle, a été reconnu en 13 exemplaires de céramique claire à pâte fine (type A1) (fig. 65 : nos 1 à 7) et en 5 exemplaires à pâte sableuse grise (type B2) (fig. 65 : nos 8 à 11). Il équipe des pichets en céramique grise fabriqués dans l’atelier de Dieulefit (Goudineau 1978) et des urnes ovoïdes en céramique claire à pâte fine, nombreuses à Saintes entre 40 et 80 (Santrot 1979 : 147).

● 65. Urnes à lèvre amincie (1‑11), à lèvre en amande (12‑21) et en bourrelet pincé (22‑26).

Ollae à lèvre en amande

67Cette forme, assez fréquente, ne se rencontre qu’en céramique à pâte sableuse grise (type B2) et surtout claire (18 bords sur 21). Vraisemblablement sans anses, ces ollae devaient s’appuyer sur un fond plat ou creux qui est le type de fond le plus courant en céramique sableuse. Sur les céramiques claires, le bord est pratiquement toujours noirci et l’extérieur de la lèvre a le plus souvent un profil convexe (fig. 64 : nos 12 à 18) ; sur les céramiques grises, celle‑ci forme un bec (fig. 64 : nos 20, 21).

68Il ne semble pas qu’il y ait un lien direct entre cette forme et les ollae à bord en amande très fréquentes sur les bords de la Méditerranée aux iie et ier s. av. n. è., mais qui tendent à disparaître à l’époque augustéenne (Végas 1973 : 16‑17).

Ollae à lèvre en bourrelet pincé

  • 11 Leur diamètre au bord varie entre 120 et 220 mm, alors que celui de la forme précédente se situe en (...)

69Comme la forme précédente, ce type de bord ne se rencontre qu’en céramique sableuse, le plus souvent claire (10 bords sur 13). Dans ce cas, la lèvre est aussi généralement noircie (fig. 65 : nos 22 à 26 et fig. 66 : nos 4, 5). Cette forme se distingue de la précédente par la présence d’un col concave au‑dessus de la panse globulaire. D’autre part. si leur volume est généralement comparable11, il existe, dans cette dernière série, des vases nettement plus grands qui ont pu avoir une vocation de stockage (fig. 66 : nos 1, 6 et 7).

● 66. Urnes à lèvre en bourrelet pincé et à bord rentrant.

Ollae sans col à bord rentrant

70Deux vases (fig. 66 : nos 2 et 3) en céramique claire sableuse à large ouverture (155 et 180 mm) sont également à ranger parmi les récipients de conservation. Cette forme se rencontre dès le 1er s. av. n. è. et durant toute l’époque romaine ; mais ce type de bord est à rapprocher d’une jarre d’Oberaden d’époque augustéenne (Végas 1973 : 17‑19).

■ Marmites

71J’ai reconnu deux formes dans ce type de vase qu’il est parfois difficile de distinguer des urnes à l’examen du bord seul, et lorsqu’il est impossible de vérifier le diamètre. La plus fréquente, définie à partir de 14 bords, ne se rencontre qu’en céramique sableuse. La seconde (9 bords) se trouve aussi dans les céramiques de tradition indigène (pâte rouge et épiderme noir ; grise à points de chaux).

■ Marmites à lèvre horizontale

72Parfois en céramique claire sableuse (fig. 67 : nos 1 et 2), plus souvent en céramique noire (fig. 67 : nos 3 à 5), cette forme à parois convexes, parfois pourvues de stries horizontales, avait sans doute un fond arrondi. Issue de prototypes grecs du iie s. av. n. è., elle s’est généralisée au ier s. av. J.‑C. et a perduré au ier s. ap. (Végas 1973 : type 4).

● 67. Marmites.

■ Marmites à lèvre inclinée

73Cette forme correspond au type 4 de Vaison (Goudineau 1977 : 161) où elle apparaît en céramique noire sableuse (type B2x). A Ambrussum, elle existe dans cette technique (fig. 67 : nos 6 à 11), et un exemplaire complet à fond plat et à carène adoucie se distingue du type vaisonnais. On la rencontre aussi en céramique à pâte rouge et épiderme noir (fig. 67 : no 12), en céramique grise sableuse (fig. 67 : no 13) et en céramique grise à points de chaux (fig. 67 : nos 14 à 16). Celle‑ci a d’ailleurs livré les exemplaires les plus grands (jusqu’à 320 mm de diamètre au bord).

74On n’a pas retrouvé, au niveau d’occupation de la maison, de petites marmites du type 13 de Vaison auquel se rapporte sans doute un fragment en céramique noire sableuse (type B2x) découvert dans une couche sous jacente (fig. 32). Il est vrai que cette forme est surtout attestée à l’époque augustéenne (Goudineau 1977 : 167).

■ Jattes et écuelles

75Ce sont essentiellement des jattes carénées à bord rentrant et à lèvre arrondie qui se placent dans la tradition des vases à oreilles en céramique non tournée, connus dans la région à partir du milieu du iie s. av. n. è. (Py 1978 : 194, 202). Les fouilles de l’oppidum de Nages ont d’ailleurs livré des exemplaires de cette forme en céramique non tournée, à pâte rouge et épiderme noir, dans des niveaux du ier s. av. n. è. La maison d’Ambrussum a livré cinq jettes dans cette technique, mais façonnées au tour (fig. 68 : nos 1 à 5). Cependant, la forme existe dans tous les types de céramiques, céramique grise à points de chaux (fig. 68 : no 6), céramique grise sableuse (fig. 68 : no 7), céramique claire à pâte calcaire (fig. 68 : no 8) et surtout céramique noire sableuse (fig. 68 : nos 9 à 12).

● 68. Jattes, écuelles, plats et assiettes.

76En dehors de cette série, un bord en céramique à points de chaux peut être rattaché à la forme 7 de Vaison que C. Goudineau (Goudineau 1977 : 163) considère d’origine protohistorique et survivant au début de l’époque romaine. D’autre part, une coupe en céramique noire sableuse (fig. 68 : no 24) s’inspire encore de modèles protohistoriques.

■ Terrines, plats et assiettes

77Ces vases, caractérisés par une large ouverture, peuvent avoir eu des usages divers sur lesquels le type de pâte utilisé peut donner une indication : les pâtes sableuses étant particulièrement adaptées à la cuisson ; les pâtes calcaires évoquant plutôt une vaisselle de table.

78Dans la première catégorie, on trouve trois formes.

79● a. La plus fréquente est un plat à parois rectilignes avec une lèvre en bourrelet ou à facettes. Elle existe en céramique noire sableuse (fig. 68 : nos 13 à 16) et en céramique grise sableuse (fig. 68 : nos 17 à 19). C’est la forme 9 de Vaison dont C. Goudineau (Goudineau 1977 : 165) a montré l’origine italique et la diffusion, à l’époque augustéenne, en Gaule intérieure et surtout méridionale.

80● b. Un des prototypes de cette forme est certainement le plat à engobe interne « rouge‑pompéien » (Goudineau 1970 ; Végas 1973 : 47‑49) que l’on rencontre dans le mobilier de la maison d’Ambrussum.

81● c. On y trouve aussi un plat ou terrine à parois convexes et fond plat en céramique à points de chaux (fig. 68 : nos 20 à 22) et en céramique claire sableuse (fig. 68 : no 23) comparable à la forme 8 de Vaison (Goudineau 1977 : 165) et encore inspirée par la céramique à engobe interne « rouge‑pompéien ».

82Les céramiques à pâte calcaire comprennent des coupelles et des assiettes de dimensions très variables et dont la lèvre peut être arrondie, épaissie, aplatie ou biseautée. La plupart sont en céramique claire (fig. 68 : nos 25 à 31), mais il en est une en céramique grise (fig. 68 : no 32).

■ Couvercles

83Les couvercles (fig. 69) se rencontrent dans tous les types de céramiques, mais surtout avec une pâte claire sableuse dont le bord est souvent noirci (10 exemplaires sur 28). En revanche ils sont rares en céramique claire à pâte calcaire (3 ex.) et en céramique grise sableuse (1 ex.). Ils sont pourvus d’un bouton de préhension plat et généralement de faible diamètre. La plupart ont une lèvre arrondie et droite, quelquefois retroussée pour assurer l’encastrement sur un vase. Un seul couvercle en céramique claire à pâte calcaire est pourvu d’un crochet (fig. 69 : no 9). Certains présentent un méplat intérieur (fig. 69 : nos 8 et 13). Leurs dimensions varient entre 130 et 370 mm.

● 69. Couvercles.

■ Mortiers

84Une première série de mortiers correspond à des imitations en céramique à pâte claire de mortiers italiques que l’on rencontre dans la région au milieu du ier s. av, n. è. (Py 1978 : 219). Ce sont des mortiers à fond plat, munis d’une simple lèvre triangulaire (fig. 70 : nos 1 à 3) ou comportant un décor digité sous la lèvre (fig. 70 : nos 4 à 6) qui peut se développer de manière à former une couronne (fig. 70 : no 14).

● 70. Mortiers.

85La série la plus courante, toujours à pâte claire, a un fond plat ou creux et un bord droit, légèrement déversé à l’extérieur et caractérisé par une double moulure convexe à l’extérieur, parfois réduite à un simple bandeau (fig. 70 : nos 8‑11). Les diamètres au bord laissent supposer l’existence de deux gabarits : l’un entre 215 et 245 mm, l’autre entre 293 et 335 mm. Cette forme de mortier est connue à Nîmes dans la deuxième décennie avant notre ère (Py 1981b : fig. 4, no 10) et à l’époque tardo‑républicaine à Pollentia, mais elle est toujours fabriquée sous l’Empire (Végas 1973 : forme 7b).

86Trois autres mortiers se caractérisent par une gorge intérieure sous une lèvre amincie (fig. 70 : no 25).

87Sur deux autres, la paroi convexe se termine par une lèvre arrondie ou aplatie, soulignée à l’extérieur par un cordon digité (fig. 70 : nos 16, 18). Deux autres, enfin, ont un bord com parable à celui de certaines jattes en céramique non tournée (fig. 70 : nos 15, 17).

88Si la plupart de ces vases avaient un fond plat ou creux (fig. 70 : nos 19‑21), certains étaient pourvus d’un fond annulaire (fig. 70 : nos 12, 22). Ceux‑ci appartiennent en effet à des mortiers en raison de la présence de cristaux saillants sur leur surface interne.

Les amphores

  • 12 Ces comptages ont été réalisés par F. Laubenheimer (Laubenheimer 1985 : 388).

89Une étude quantitative conduite sur l’ensemble de la maison (pièces et cour) et sur le sondage sud (soit 803 fragments) permet d’évaluer l’importance respective des différents types représentés12. Les amphores à fond plat, vraisemblablement produites dans la région, constituent 30,3 % du matériel amphorique. Viennent ensuite les amphores Dressel 1 avec 28,8 %. Les amphores Dressel 20 sont encore abondantes (22,2 %). Plus rares sont les types Dressel 7/11 (7,8 %), Pascual 1 et Dressel 2/4 (6,8 %). Les amphores proches du type Dressel 43 et de forme Lamboglia 2 ne sont représentées que par un ou deux fragments caractéristiques (0,1 %).

■ Les amphores à fond plat

90F. Laubenheimer a distingué dans ces productions désormais bien attestées en Narbonnaise, et notamment en territoire nîmois, des vases à pâte calcaire et des vases à pâte sableuse, suivant les dénominations utilisées pour les céramiques communes. On notera pour Ambrussum une nette prépondérance des amphores à pâte sableuse (80 %), plus marquée qu’à Nîmes (Laubenheimer 1977 : 198), et dont la proportion n’est pas comparable à celle des céramiques communes claires où dominent les vases à pâte calcaire. On conviendra donc que l’approvisionnement en amphores, sans doute accompagné de celui d’autres vases de stockage dont on a vu qu’ils étaient surtout faits en pâte claire sableuse, ne répondait pas exactement aux mêmes exigences et ne suivait pas les mêmes circuits que celui des céramiques communes destinées à d’autres usages. La typologie des bords, fonds et anses met en évidence la quasi‑exclusivité des amphores vinaires de forme « Gauloise 1 » à fond annulaire, panse striée en toupie (fig. 71), lèvre à méplat horizontal et quart‑de‑rond extérieur (fig. 72 : nos 1 à 8) et anses plates à deux sillons attachées sous la lèvre (fig. 72 : no 9). L’une de ces amphores à pâte sableuse porte sur le col l’estampille L.C. VE (fig. 72 : no 7) qu’il est tentant de rapprocher des marques VERI connues sur le même type d’amphores à Nîmes, à Lyon et à Trêves (Laubenheimer 1977 : 203).

● 71. Fonds d’amphores « Gauloise 1 ».

● 72. Bords et anses d’amphores « Gauloise 1 » (1‑9) avec variantes (10‑15) et de forme Dressel 28 (16‑19).

  • 13 Un col d’amphore de ce type a été découvert non loin d’Ambrussum. Cf. : LAUBENHEIMER (F). — Sondage (...)
  • 14 Sur la définition de ce type, voir : WIDEMANN (F.), LAUBENHEIMER (F.) et al. — Analytical and Typol (...)

91Certains bords constituent des variantes de la forme « Gauloise 1 » (fig. 72 : no 10‑13) ; d’autres sont caractéristiques d’un autre type d’amphore à fond plat, la forme Dressel 28 ou Oberaden 74 (Tchernia 1974 et 1976) (fig. 72 : nos 16 à 19) ; deux enfin, d’origine probablement gauloise en raison de l’aspect de leur pâte, se distinguent nettement de la forme G.1 (fig. 72 : nos 14, 15)13. Mais on ne peut qu’être surpris de ne trouver dans ce lot aucun fragment d’amphore « Gauloise 4 » pourtant produite en Narbonnaise au Ier s. de n. è.14.

■ Autres amphores

92La forte proportion d’amphores républicaines Dressel 1 (fig. 73 : nos 1 à 5) peut surprendre ici dans la mesure où il s’agit de productions diffusées dans la région aux iie et ier s. avant n. è. (Py 1978 : 247‑251). Une densité plus faible aurait laissé croire qu’il s’agissait d’un mobilier résiduel en rapport avec les niveaux plus anciens. Une telle densité pose le problème de la durée d’utilisation de ces emballages perdus qui ont pu être récupérés, même en fragments, à d’autres fins (notamment dans la construction).

● 73. Amphores de type Dressel 1 (1‑5) et 7/11 (6‑9).

  • 15 C. Pannella (PANNELLA (C.) in Carandini 1970 : 115) cite, à se sujet : BALDACCI (P.). — Alcuni aspe (...)

93Les amphores apparentées à la forme 43 (fig. 74 : nos 1, 2) sont, par contre, peu attestées ; il s’agit certainement de productions italiennes du ier s. de n. è. faites sur le modèle de l’amphore rhodienne et qui contenaient du vin à la grecque15.

● 74. Amphores apparentées au type Dressel 43 (1‑2), de type Dr. 20 (3‑7), Dr. 2/4 (8‑10) et Pascual 1 (11‑14).

  • 16 Pour la première on a compté deux bords et une anse ; pour la seconde, cinq bords et une anse. Sur (...)

94Les autres amphores vinaires présentent la pâte caractéristique des productions espagnoles (orangée à mica doré) : parmi elles, la forme Dressel 2/4 (fig. 74 : nos 8 à 10) est un peu moins présente que la forme Pascual 1 (fig. 74 : nos 11 à 14)16.

  • 17 Timbre POL (YCLITI) avec un P caractérisé par une panse non fermée, comme c’est généralement le cas (...)

95Les amphores à huile en provenance de Bétique du type Dressel 20 (fig. 74 : nos 3 à 7) sont fréquentes. L’une d’elles, d’ailleurs, porte le timbre de C. Sempronius Polyclitus17.

96En revanche, les amphores à saumure de type Dressel 7/11, sans doute aussi d’origine espagnole, sont peu représentées (fig. 73 : nos 6 à 9).

Céramique non tournée et dolium

97La proportion de céramique non tournée dans le mobilier de la maison est négligeable dans les pièces de séjour (0,5 % en P. 5 ; 1,1 % en P. 4) ; elle est plus forte dans la pièce 8 (7,3 %) mais elle reste comparable à celle qu’on rencontre dans le remblai d’époque flavienne du sondage sud (7,9 %) où cette céramique a un caractère résiduel. Les proportions plus fortes relevées en P. 7 et P. 4 (19,7 % et 21,4 %) sont plus délicates à interpréter.

98Le dolium, qui est surtout présent dans les pièces 1 et 7 ainsi qu’au niveau d’abandon des dépendances, prend deux formes très différentes :

  • le grand dolium à lèvre en quart de rond sous un méplat (fig. 75 : no 1) utilisé dans la région depuis le début du ier s. av. n. è. ;

  • le petit dolium à bord rentrant et lèvre biseautée, décoré au peigne (fig. 75 : n“ 2, 3, 5, 6) que l’on rencontre à partir du 3e quart du ier s. av. n. è. et qui semble surtout caractéristique de la basse vallée du Rhône (Py 1978 : 205‑206).

● 75. Dolium.

Objets en terre cuite et en pierre

■ Lampes

  • 18 Cf: BRUN (P. de), GAGNIÈRE (S.). – Les Lampes antiques du musée Calvet d’Avignon. Carpentras, 1937, (...)
  • 19 Une panoplie plus complète, comprenant des jambières et des épées en plus des casques et des boucli (...)

99La plupart des lampes (fig. 76) sont des types IIA1 et IIB1 (Ponsich 1961) avec une bordure plate et incisée, des volutes à double crosse et un bec en enclume ou en ogive. Un seul bec en queue d’aronde (fig. 76 : no 1) se rapporte à une lampe de type hellénistique (Ponsich 1961 : type 1C). Plusieurs décors de médaillons ont été conservés. L’un d’eux, figurant une tortue (fig. 76 : no 8), est la réplique d’une lampe à bec en enclume du musée d’Avignon18 ; un autre est formé d’une panoplie de gladiateurs (fig. 76 : no 7)19 ; d’autres comportent des masques (fig. 76 : nos 9,11).

● 76. Lampes et pesons.

100Plus rares sont les lampes à volutes qui présentent un profil chanfreiné (fig. 76 : no 7). Sur deux d’entre elles, les incisions soulignant le contour du médaillon ont été remplacées par des oves (fig. 7 6 : nos 13, 14) (Ponsich 1961 : type IIIA1).

101En dehors de la lampe hellénistique dont la fabrication remonte au ier s. av. J.‑C., toutes les autres lampes sont caractéristiques du ier s. de n. è. : les premières, produites à l’époque augustéenne et jusqu’au temps des Flaviens, les secondes à partir du règne de Claude, jusqu’au début du iie s. (Ponsich 1961 : 31).

■ Autres objets en terre cuite

102Ils se limitent à trois pesons (fig. 76 : nos 15‑17) découverts dans les dépendances et dans le sondage sud.

■ Objets en pierre

  • 20 Certains de ces objets ont été répertoriés par J.‑C. Bessac (Bessac 1979 : 152‑153, nos 53, 54, 57, (...)

103Certains ont déjà été répertoriés20. Ce sont surtout des fragments de meules rondes en basalte d’Agde (Jannoray 1955 : 264 ; Aris 1963) trouvés dans la cour, dans les dépendances et dans les pièces 1, 7 et 8.

104Un boulet en basalte de 120 mm de diamètre, découvert dans les dépendances, est à rapprocher des deux autres documents de même calibre recueillis dans l’éboulis du rempart, dont un dans un contexte préaugustéen (Bessac 1979 : nos 96‑97).

105Les autres pièces sont en calcaire coquillier : il s’agît d’une petite auge découverte sur le sol de la pièce 1, d’un mortier recueilli au niveau d’abandon du sondage sud et de deux broyeurs provenant des pièces 7 et 8.

■ Divers

106On a également prélevé un morceau de soufre sur le sol de la pièce 4 et une boule de colorant bleu sur le sol de la pièce 8.

Autres objets non céramiques

107Le petit mobilier non céramique est décrit et illustré dans les pages qui suivent selon des catégories typologiques choisies pour introduire l’évocation d’un thème particulier. L’intérêt d’un tel mobilier me semble, en effet, lié à l’utilisation que peut en faire l’archéologue dans l’exploitation complète de la fouille. On s’est donc efforcé, autant que possible, de cerner au plus près la nature de l’objet, même très fragmentaire, et surtout de retrouver sa fonction la plus probable dans la maison.

108Ce parti‑pris n’est pas à l’abri de toute critique, tel objet pouvant être utilisé dans le cadre de plusieurs activités très différentes, tel autre ne semblant pas au lecteur si caractéristique que l’on puisse l’identifier avec certitude dans la fonction évoquée ici. De nombreuses perturbations (animaux fouisseurs, sans parler des circonstances de l’abandon) ont également pu entraîner un déplacement des objets d’une pièce à l’autre, et on pourra s’étonner de nous voir rechercher dans la localisation des différents groupes des indices contribuant à retrouver la fonction de chaque pièce de la maison.

109Ces critiques pourront être, dans certains cas, fondées. Mais en ce qui concerne la caractérisation des objets, les références bibliographiques citées en note seront là, le plus souvent possible, pour étayer les hypothèses et préciser les arguments sur lesquels elles reposent. Quant à la recherche des activités auxquelles était consacrée chaque pièce de la maison, elle s’appuie évidemment sur un faisceau d’observations, et non sur les seuls éléments fournis par les petits objets. Malgré l’abondance apparente du matériel disponible, on ne peut que regretter la rareté des documents dans certains domaines très précis, rareté qui nous oblige à tenir compte des moindres indices, voire à utiliser parfois, avec la plus grande prudence, les arguments a nihilo ; ce type de travail souffre également, et d’une façon peut‑être encore plus cruelle, du manque total d’étude de référence qui nous aurait permis de confronter les données obtenues à Ambrussum à celles issues d’autres sites. On reste cependant frappé, et la démarche trouve ici, sans doute, sa meilleure justification, par l’étonnante cohérence des résultats obtenus, tant à partir de ce seul mobilier que sur l’ensemble de la documentation archéologique.

■ Étude typologique

  • 21 L’illustration de ce chapitre est conforme aux conventions issues de la table‑ronde de Valbonne : N (...)

110Dans l’esprit défini ci‑dessus, les objets21 seront présentés dans l’ordre suivant :

  • les accessoires de la vie quotidienne: habillement et parure, toilette, vaisselle, mobilier ;

  • les activités : jeux et comptage, outils, pêche, commerce ;

  • les objets militaires enfin, qui ne constituent à Ambrussum qu’une catégorie très marginale, mais néanmoins bien distincte des deux premiers ensembles.

■ L’habillement et la parure

  • 22 Cf. les groupes sculptés des riches tombes nîmoises, une figurine de chouette (?) dans les fouilles (...)

111● Ambre, il suffit de mentionner ici (no 1) un objet d’ambre, très corrodé et déformé, qui se présente aujourd’hui sous la forme d’un volume ovoïde aplati (37 x 26 x 13 mm). Sous le Haut‑Empire, les objets d’ambre importés pour la plupart d’Italie septentrionale (notamment à partir des ateliers d’Aquiléel (Strong 1966) consistent soit en figurines (groupes sculptés, petits objets décoratifs...) soit en objets de parure22.

112● Fibules (fig. 77). Elles sont au nombre de 5, dont 4 à l’intérieur de la maison, la dernière étant issue des niveaux du sondage ouest contemporains de l’occupation.
2. Type 5b3 (Feugère 1985), bronze ; dépendances, c.1 ; L. act. 41 mm ; seuls sont conservés l’arc, de section carrée, et le ressort à 4 spires et corde interne.
3. Type 3b1a, bronze ; P. 4, c.4 ; L. 48 mm.
4. Type 3b1a, bronze ; P. 4, c.4 ; L. 46 mm ; ces deux fibules, trouvées dans le même niveau de la même pièce, d’aspect identique, ont dû constituer une paire.
5. Type 3bl, bronze ; couloir, c.l ; L. act. 58 mm ; l’extrémité du pied manque, et tout l’objet a été déformé par écrasement.
6. Type 3b2, bronze ; sond. ouest, c.1 ; L. 81 mm ; fibule bien conservée, sauf l’extrémité du pied qui manque (avec la bague, souvent estampillée, qui le rattachait à l’arc).

• 77. Fibules en bronze.

113● Épingles (fig. 78) :
7. Extrémité d’une épingle (?) en os ; P. 8, c.3 ; L. act. 60 mm ; le fragment conservé présente un renflement médian près de la pointe et une section ovale ; l’objet est trop mince pour avoir servi de stylet et, bien que la tête manque, l’identification comme épingle semble la plus vraisemblable.
8. Tête d’une épingle en bronze ; sond. sud, c.4 ; L. act. 10 mm; la tête, cylindrique, est simplement creusée de 3 gorges transversales.
Un fragment de fût tourné en os (no 9, non illustré, P. 8, c.3/4 ; L. act. 50 mm) a pu appartenir à une épingle aussi bien qu’à fine aiguille.

114● Perles et pendeloques (fig. 78) :
10. « Meloneperle », fritte bleutée ; P. 8, c.l/2 et c.3; ht. 16mm, diam. 20 mm ; la moitié de la perle j où à peu près est conservée, On observe sur la face interne de la section un décrochement qui pourrait bien correspondre aux traces de moule décrites par H. Born (Born 1975).
11. Ruban spiralé en bronze ; P. 8, c.3/4 ; L. act. 51 mm, l'une des extrémités est distendue, sans que l'objet soit brisé.
12. Ruban spiralé en bronze ; P. 5, c.l/2; L. 14 mm ; il est possible que ces deux spirales aient été utilisées comme séparateurs de perles de collier.
13. Pendeloque phallique, bronze ; cour, c.2b; L. 45 mm ; ht. 37 mm ; ce type de pendeloque se rattache à un schéma bien connu, notamment dans le midi de la Gaule (Feugère 1981) mais l'exemplaire d'Ambrussum est remorquable par sa stylisation.
14. Pendeloque en bronze ; cour, c.2b; L. 21 mm ; ht. 27 mm ; elle représente un chien lové sur lui-même, contre un oreiller, la tête posée sur ses pattes et la queue ramenée en panache dans une attitude très naturelle. Deux trous coniques, à chaque extrémité de l'oreiller, devaient servir à la suspension, assurée par un anneau ouvert pivotant sur cet axe.

115● Bracelets (fig. 78) :

11615. Bracelet en verre de type Haevernick 8d ; P. 8, c.3; L. act. 26 x 16 mm (larg. restit. 23 mm), ép. 7 mm ; verre bleu, avec rehauts de filets en pâte de verre blanche sur la côte centrale, jaune sur la côte latérale. Des traces conservées à droite et à gauche sur la côte centrale montrent que celle-ci comportait aussi des filets jaunes : rythmée par des dépressions obliques donnant l'impression d'une torsade, cette côte médiane était sans doute ornée alternativement de filets blancs et jaunes.
16. Bracelet en verre de type Haevernick 7a ; P. p, sol 3 ; L. act. 13 mm„ larg. 9,5 mm, ép. 4,5 mm ; verre de couleur violette, très dégradé d’un côté (filaments creux).
17. Bracelet en verre ; cour, c.1 (non illustré).
18. Bracelet (?) de bronze ; cour, c.3 ; L. act. 14 mm, section ovale ; il pourrait s’agir d’un fragment de bracelet ouvert, à extrémités effilées.

117● Bague (fig. 78) ;
19. Bague (?), bronze ; P. 4, c. 1 ; anneau plat à l’intérieur, légèrement arrondi à l’extérieur, ayant pu être utilisé comme bague.

78. Objets de parure : 7 et 8, épingles ; 10, perle ; 11 et 12, éléments de collier (?) ; 13 à 14, pendeloques ; 15 à 18, bracelets ; 19, bague ; 7, os ; 8, 11 à 14, 18 et 19, bronze ; 10, fritte bleue ; 15 et 16, verre.

118L’impression générale fournie par cette catégorie de mobilier est celle d’une relative pauvreté : rien ne dépasse la stricte fonctionnalité, et les objets de parure se distinguent par leur faible nombre et leur uniformité ; la présence d’un unique objet d’ambre, d’ailleurs peu identifiable, ne vient pas modifier l’aspect de l’ensemble, d’autant que la fréquence exacte de ces objets en Gaule reste encore mal connue.

119La petite série de fibules illustre tout à fait ce constat. C’est sans doute accidentellement qu’on y trouve encore une fibule de Nauheim, et les types pseudo‑La Tène II sont certainement les modèles les plus fonctionnels du ier s. il faut cependant noter la présence d’une paire, fait rarissime pour le type 3b1, qui indique l’usage vraisemblable de ces objets : on agrafait, sur chaque épaule, une tunique largement ouverte vers le haut (Wild 1968 : fig. 26).

  • 23 La trouvaille la plus importante est probablement celle effectuée dans une tombe du « monument circ (...)

120Les épingles à cheveux et les perles de collier (si les deux rubans spiralés sont ici correctement identifiés) ne sont pas plus variées. La perle « en melon » (no 10) appartient sans doute au type le plus couramment utilisé à l’époque romaine, de l’époque d’Auguste au iiie s., bien qu’il semble nettement moins répandu dans le midi que dans le nord de la Gaule23.

  • 24 Au point que A. Taylor‑Lawson en intègre l’étude dans sa thèse : TAYLOR‑LAWSON (A.). — Roman Horse (...)
  • 25 Lavérune « La Peyrière », rens. C. Richard ; Valros « Les Combes », rens. J.‑L. Espérou ; Narbonne, (...)

121Dans un article récent (Feugère 1981), j’ai déjà eu l’occasion de présenter le type de pendeloque phallique double auquel se rattache le no 13. Quelquefois associés à des éléments de harnachement24, ces objets sont probablement, pour les plus précoces (c’est sans doute le cas à Fréjus), introduits en Gaule par les soldats de l’époque augustéenne. Mais il semble que, par la suite, de telles pendeloques aient connu un grand succès en Gaule, où on en a fabriqué dès le ier s. de n. è. : pour le seul Languedoc oriental, on peut aujourd’hui répertorier une bonne dizaine de découvertes, avec, outre les pendeloques de Nîmes, Murviel, Montagnac, Lignan‑lès‑Béziers déjà citées (Feugere 1981 : fig. 8), et bien sûr Ambrussum, celles de Lavérune, Valros, Narbonne et Mailhac25.

122La pendeloque n° 14, en forme de chien couché, est nettement plus originale : je n'ai pu la comparer avec aucun autre objet de même type.

  • 26 Cf. : BUSCHE‑FOX (J.‑P.). — Second Report on the Excavation of the Roman Fort at Richborough, Kent. (...)

123Souvent décrits comme « celtiques », les bracelets de verre moulé fournissent la quasi-totalité des objets de cette catégorie entre le milieu du iiie et le ier s. av. n. è. (Haevernick 1969 ; Py 1978 : 290-292), Très abondants sur les habitats languedociens, pourtant peu pris en compte par T. E. Haevernick dans son ouvrage, ils n'apparaissent bien sûr ici qu'à titre exceptionnel. Le n° 15, classiquement orné de filets blancs et jaunes, appartient au type le plus courant du iie s., tandis que le no 16 illustre la simplification des modèles du ier s. : dans un article récent (Praehistorico VIII, Prague 1981 L N. Venclovà a proposé de voir dans les perles et bracelets en verre de couleur violette des produits caractéristiques de LTD 1 (fin iie et 1ère moitié du ier s. av. n. è.). Parmi les minuscules fragments de bracelets en bronze, très probablement d'époque romaine, le n° 18 de section ovale, n'est guère identifiable. Rappelons néanmoins qu'un fragment issu des niveaux antérieurs à la maison, et orné d'incisions obliques, pose un problème d'interprétation. Les exemples similaires sont en effet généralement identifiés comme des imitations des bracelets tardifs, tressés ou torsadés à partir de plusieurs fils de bronze, et qui datent, eux, des iiie - ive s.. ap. J.-C.26,

  • 27 FAUDUET (I.). — Recherches sur la parure dans le nord‑est de l’Aquitaine à l’époque romaine. Thèse (...)

124En ce qui concerne l'évolution des faciès, on notera la disparition, tout à fait normale, du bracelet tubulaire en bronze attesté dans les niveaux antérieurs à la maison (Fiches 1983a : fig. 21, n° 80). Ce type très répandu, connu à Nages et Cambroux dans le Gard (Tendille 1979) dans le dépôt de Larina et à Vienne (Isère) (Chapotat 1970), à Chézieu (Loire) (fouille et rens. J. GorceL dans le Centre en abondance27, à l'Usine à Gaz de Bâle (Funger-Gunti 1980 : pl. 10, 199 à 207), est donc bien typique de la première moitié du ier s. av. J.-C. : tous les contextes confirment en effet cette fourchette chronologique.

■ La toilette

125● Miroirs en bronze (fig. 79}.
20. Fragment de type Lloyd‑Morgan A ; P. 5, sol 3 ; L. act. 52 x 33 mm ; il présente un bord en biseau, une face fruste et l’autre soigneusement polie,
21. Fragment de type inconnu ; cour, C. 3 ; une face porte 3 groupes de 2 cercles concentriques.
22. Fragment sans forme ; cour, C. 2.
23. Fragment de type inconnu ; cour, C. 3.
24. Id ; P. 4, C. 4.

● 79. Miroirs ; 20 et 23, bronze.

126● Autres objets.
25. Extrémité de curette, ou « cuillère à parfum », en os ; P. 7, c.1 ; L. act. 72 mm ; tige de section ronde, dans l’épaisseur de laquelle, à une extrémité, est creusée une petite cavité en forme de goutte d’eau.
26. Extrémité de spatule, bronze ; P. 5, c.1/2 ; L. act. 29 mm ; fine tige terminée par une petite palette oblique et arrondie.

  • 28 Voir carte et liste de ces miroirs (Feugère 1981 : 147 et fig. 12). Suppléments à la carte de 1981, (...)

127On ne peut guère, ici encore, que souligner l’indigence de la documentation en matière d’objets de toilette... Les miroirs métalliques fournissent la « série », si l’on peut dire, la plus intéressante : l’un d’eux, le miroir rectangulaire, appartient à un type bien connu dans le Midi (fig. 80), et très vraisemblablement de fabrication régionale. La carte de répartition, qui s’est enrichie depuis quelques années de rares exemplaires languedociens28, montre toujours une nette concentration dans la basse vallée du Rhône. Le ou les ateliers de fabrication sont sans doute, pour cette région, à placer à Nîmes et/ou à Vaison (fig. 81).

● 80. Miroirs rectangulaires (gr. Lloyd‑Morgan A) de Gaule méridionale : 1 et 2, environs de Die (Musée de Die, Drôme) ; 3, Courbessac, « Fajon », dans une urne en verre (Musée de Nîmes, no 007‑2‑39) ; 4, Musée Calvet à Avignon, sans origine (Vaison ?) ; 5, Fréjus, « Villeneuve » (Var) ; 6, Sainte‑Anastasie, « Les Chariots » (Gard) ; 7, Vaison (Vaucluse) (Musée de Nîmes, no 908‑51‑69) ; 8, Vaison, dans une tombe (Musée de Vaison).

● 81. Carte de répartition des miroirs rectangulaires en Gaule méridionale (cf. p. 98‑99, et note 28).

128La « cuillère à parfum » et la spatule appartiennent, de leur côté, à des types bien connus, mais peu caractéristiques (Béal 1983 : type A‑XXIV‑2a).

■ La vaisselle

129● Vaisselle métallique (fig. 82).
27. Support de vase, fragmenté ; P. 7, c.1 ; L. act. 18 mm.
28. Cochlear, bronze ; P. 8, c.3 ; L. 132 mm, diam. du cuilleron 21 mm; type classique, muni d’un long manche effilé.
29. Cochlear, bronze ; cour, c.2b ; L. act. 92 mm ; la plus grande partie du cuilleron manque, et le manche est moins effilé que ci‑dessus.
30. Couvercle de cruche en bronze ; cour, c.4b ; L. act. 50 mm, larg. 49 mm ; la charnière, qui permettait à ce couvercle de pivoter sur le bec tribolé, manque ; on observe, au‑dessus de l’embouchure, un rivet de bronze qui constitue le seul vestige d’un poucier brisé.
31. Anse de bassin, bronze ; P. 7, c.3 ; L. act. 69 mm„ restit. 93 mm ; conservée aux 2/3, cette anse de section pentagonale reposait à l’origine sur le bord d’un bassin de bronze, d’un diamètre de 20 cm environ.

● 82. Eléments de vaisselle métallique : 27, support de vase; 28 et 29, cochlearia ; 30, couvercle de cruche à bec tribolé ; 31, anse de bassin ; 32, attache d’anse de seau en bois; 27 à 31, bronze ; 32, fer.

130● Autre.

13132. Attache en fer de l’anse d’un seau en bois (?) ; P. 8, c.3 ; L. act. 38 mm ; tige de fer arrondie en boucle et brisée au niveau de deux aplatissements divergents.

  • 29 Nombreux exemplaires à Vindonissa (au Musée de Brugg); à Roanne (Loire), dans une fosse claudienne  (...)

132Il est toujours difficile de se faire une idée de la vaisselle métallique utilisée sur un habitat dont les fouilles ne livrent, en général, que de petits fragments séparés du vase ou brisés. L’approche permet cependant de mesurer avec une certaine acuité la période d’utilisation de telle ou telle forme de vase, là où les découvertes d’objets complets tendent souvent à suggérer une datation plus tardive. Le meilleur exemple en est ici le couvercle no 30, qui s’adapte sur des cruches piriformes en tôle, à anse et embouchure coulée, traditionnellement datées des iieiiie s. (Radnoti 1938 : pl. XLIV ; Boesterd 1956 : no 257 s ; Boucher 1976b, nos 193‑195 ; Raev 1976, type 2). Les découvertes de tels fragments dans des contextes du ier s. ne sont néanmoins pas exceptionnelles29.

  • 30 A Murviel‑lès‑Montpellier, tombe no 2 de la nécropole des Réaux : RICARD (A.). — Notice sur quelque (...)

133C’est à une problématique quelque peu différente que nous renvoie l’anse no 31. Elle appartient à un type de bassin coulé, de petites dimensions, comportant deux anses soudées enveloppant la lèvre. Des quelques « bassins à anses à crochets » de ce type connus en Gaule méridionale, quatre au moins sont à localiser en Languedoc oriental (fig. 83). Une production régionale de tels récipients reste néanmoins hautement improbable, car dans trois cas la découverte des bassins est liée à un usage funéraire30.

● 83. Carte de répartition des bassins à anses à crochets en Gaule méridionale (cf. p. 99).

  • 31 De tels seaux, de forme Ironconique et constitués de douves cerclées à la manière des tonneaux, ont (...)

134Quant au seau, il est d’un usage courant et presque nécessaire sur tout habitat romain31. De tels objets prolongent, sans grand changement de forme, des modèles bien connus au ier s. av. J.‑C. (Vidal 1976) et utilisés tels quels jusqu’à une époque récente.

■ Le mobilier

135● Coffres et coffrets (fig. 84).
33. Buste‑applique de Diane, bronze ; P. 8, c 3 (cf. infra, fig.105, p. 123) ; L. 64 mm ; on voudra bien se reporter pour cet objet, interprété comme une applique de coffre, à l’étude exhaustive qui en a été publiée dans R.A.N. XV, 1982, pp. 361‑371.
34. Clé en fer ; sondage sud, c.l ; L. 64 mm ; cette clé bien conservée comporte un manche rectangulaire percé d’un trou de suspension et surmonté d’un ergot.
35. Extrémité d’une ferrure ; P. 5, sol. 3 ; L. act. 81 mm ; elle est percée de 3 trous.
36. Clou décoratif, bronze ; P. 8, c.3 ; diam. 31 mm ; sur une partie de l’objet, on note des traces d’un placage d’argent ; au centre, des traces de plomb ont pu servir à fixer un décor, aujourd’hui disparu. Près du pourtour, 2 trous se faisant face ont dû être utilisés pour fixer la rondelle sur son support, après la détérioration de la pointe prévue à cet effet.
37. Clavette de coffret, bronze ; P. 4, fosse 2 ; L. act. 25, diam. 12 mm ; la tige, de section grossièrement triangulaire, est brisée ; la tête a été soigneusement creusée de cannelures, reprises au tour.
38. Clou décoratif, bronze ; P. 8, contact c.3/4 ; diam. act. 12 mm ; tête lisse.
39. Id. ; P. 5, sol 3 ; diam. 21 mm ; tête lisse.
40. Id. ; P. 5, sol 3 ; diam. 10 mm ; tête estampée.
41. Id. ; cour, c.4b ; diam. 16 mm ; tête lisse avec point de centrage.
42. Id. ; P. 4, c.4 ; diam. 13 mm ; tête ornée d’incisions rayonnantes.
43. Id. ; sondage sud, c.l ; diam. 21 mm ; tête lisse.
44. Id. ; P. 4, c.4 ; diam. 10 mm ; tête creuse arrondie.
45. Id. ; cour, c.4b ; diam. 16 mm ; id.
46. Cupule, bronze rempli de plomb ; cour, c.2 ; diam. 10 mm ; il pourrait s’agir d’un élément décoratif de coffret.

● 84. Mobilier : 34, clé ; 35, ferrure ; 36, applique ; 37, clavette de coffret ; 38 à 46, clous décoratifs ; 34 et 35, fer ; 37 à 46, bronze.

  • 32 En attendant la publication de l’important travail de D. Gaspâr sur les coffrets pannoniens, voir : (...)

136A la lecture de cet inventaire, il semble que coffres et coffrets constituent l’essentiel du mobilier utilisé dans cette maison d’Ambrussum. Si elle doit être nuancée par le fait que nous n’avons ici la trace, bien sûr, que des meubles comportant des éléments métalliques, cette assertion n’est cependant sans doute pas très éloignée de la vérité. Bien sûr, on a pu recourir à des tables, sièges et étagères dont les seuls vestiges conservés seraient des clous (la fouille en a livré, naturellement, en abondance) ; bien des travaux pouvaient également être assemblés par chevillage. Mais il est néanmoins certain que les meubles de rangement par excellence devaient être, plutôt que ces grands buffets miraculeusement préservés à Herculanum, les petits coffrets dont on retrouve les charnières en os et les décors métalliques en si grand nombre dans toutes les provinces32.

137L’identification de tels fragments reste toujours délicate. Si certains objets, comme le buste de Diane, ne posent guère de problème sous ce rapport, les clous de bronze à large tête aplatie ont pu prendre place sur diverses pièces d’ameublement ; un doute subsiste pour la « clavette » no 37, dont l’utilisation comme fixation décorative de plaque de serrure n’excluait peut‑être pas d’autres fonctions.

138● Statuette (fig. 105). Il faut ici présenter, en marge des éléments du mobilier, l’unique fragment de statuette en bronze qu’ait livré la maison :
47. Maillet, bronze ; P. 5, sol 3 ; larg. 16 mm ; diam. 13 mm ; il a la forme d’un cylindre plein, fini au tour (cupules sur les deux faces) et marqué de deux cercles incisés. La hampe, fine tige introduite en force, est brisée.

  • 33 LAVEDAN (P.). — Dictionnaire illustré de la mythologie... Paris, 1931, s.v.Lares.

139On reconnaît l’attribut d’une statuette de Sucellus, élément fragile qui manque sur la plupart des exemplaires connus (Boucher 1976a : 164‑170). Trouvé dans la pièce 5, salle axiale largement ouverte sur la cour, ce fragment détaché indique peut‑être que la statuette dont il provient prenait place sur un laraire : à Pompei, l’autel domestique se situe le plus souvent dans Vatrium ou à proximité, dans une pièce très fréquentée33.

■ Jeux et comptage

14048. Jeton en os ; cour, c.4b ; diam. 18 mm ; arête émoussée.
49. Id. ; P. 5, sol 3 ; diam. 18 mm ; tranche biseautée.
50. Id. ; P. 7, c.3 ; diam. 17 mm ; id.
51. Id. ; P. 8, c.3 ; diam. 21 mm ; la face la plus large est gravée d’un cercle tracé au compas, l’autre porte une croix incisée.
52. Jeton, pâte de verre ; couloir, c.l ; diam. 14 mm ; couleur noire.
53. Id. ; P. 8, c.3 ; diam. 14 mm ; couleur noire.
54. Id. ; P. 8, c.3/4 ; diam. 15 mm ; couleur blanche.

141Les hypothèses les plus diverses ont été évoquées à propos de ces jetons, qu’ils soient en os ou en pâte de verre, si courants du ier au ive s. Pour les derniers, il semble que l’opposition des couleurs claires (blanc, ou plus rarement jaune] et foncées (noir le plus souvent) implique la nécessité de distinguer deux séries, donc peut‑être deux joueurs. Certains jetons en os ont également dû servir de pions dans des jeux « de société », les faces cannelées et leur tranche en biseau facilitant leur maniement au cours de la partie. Mais leur couleur uniforme ne permettant pas de distinguer son jeu de celui de l’adversaire, on peut penser que les jetons en os servaient plus souvent de jetons de compte que de pions : la croix gravée sur le no 51 pourrait alors symboliser une quantité, ou un score (Béal 1983 : section A‑XXXIII).

■ Outillage (fig. 85)

14255. Hipposandale de type Aubert 2 (Lawson 1978 : 134) ; P. 7, c.1 ; L. act. 85 mm ; le fragment conservé représente la partie arrière, repliée en crochet pour permettre la fixation de l’hipposandale sur l’animal.
56. Poinçon, fer ; dépendances, c.0 ; L. act. 107 mm ; la pointe manque, mais on peut observer le corps robuste, de section carrée et surmonté d’un léger aplatissement.
57. Arrache‑clou, fer ; cour, c.2 ; L. 159 mm ; outil trapu et robuste, de section ronde puis rectangulaire du côté de l’extrémité fendue sur 2,5 cm.
58. Pierre à aiguiser ; P. 7, c.3 ; L. act. 43 mm, section de 33 x 22 mm ; c’est un parallélépipède de grès (?) fin, poli, brisé d’un côté, et qui a pu être utilisé comme aiguisoir.
59. Marteau‑taillant, fer ; P. 7, c.3 ; L. 181 mm ; outil intact.
60. « Pelle à feu » (extrémité), fer ; P. 7, c.3 ; L. act. 175 mm, larg. 90 mm ; la palette trapézoïdale, seule conservée, était prolongée par une tige rectiligne de section quadrangulaire.
61. Fiche en fer ; P. 8, c.3/4 ; L. 141 mm.
62. Id. ; cour, c.2b ; L. 206 mm ; tête conique.
63. Ferret ? cour, c.2b; L. 61 mm ; objet bipyramidal de section carrée.
64. Chaîne en fer ; P. 5, sol 3 ; L. act. 95 mm ; les 3 maillons conservés, en forme de 8, ont une L. moyenne de 45 mm.
65. Rondelle en fer ; cour, c.2 ; diam. 55 mm ; rondelle plate, large de 15 mm.
66. Scellement en plomb ; P. 4, c.4 ; il a conservé l’empreinte de la cavité, creusée dans la pierre, dans laquelle il devait maintenir une tige métallique, fer ou bronze.
67. Fragment de feuille de plomb, informe ; P. 4, c.4.

● 85. Outillage : 55, hipposandale ; 56, poinçon ; 57, arrache‑clou ; 58, pierre à aiguiser ; 59, marteau‑taillant ; 60, pelle à feu ; 61, poinçon ou fiche ; 63, ferret ; 64, chaîne ; 65, rondelle ; 66, scellement (?) ; 55 à 57, 59 à 65, fer ; 58, grès (?) ; 66, plomb.

143Cet outillage relativement varié (quoique peu spécialisé, si ce n’est le marteau‑taillant) correspond à ce qu’on peut normalement trouver dans une exploitation agricole, ou même dans toute maison rurale. On notera au passage l’abondance de ce mobilier dans la pièce 7 et dans les locaux désignés comme « dépendances » (cf. ci‑dessus, p. 108).

  • 34 Rens. J.‑L. Fiches, A. Vernhet, D. Rouquette ; Musée de Vaison et Musée d’Histoire de Marseille.

144L’hipposandale (fragment no 55) constitue un objet un peu à part. Ce type de protection amovible, destinée aux équidés utilisant des voies empierrées, est particulièrement fréquent en Bourgogne et, d’une manière générale, en Gaule continentale (Lawson 1978 : fig. 2). On a souligné, à juste titre, la rareté de ces ustensiles en Gaule méridionale : le jugement doit cependant être nuancé, puisque des hipposandales ont été découvertes dans la ville basse d’Ambrussum, à La Graufesenque, à Clermont‑l’Hérault et à Ceilhes (Hérault), à Vaison et à Marseille enfin34. Il n’en demeure pas moins que, pour une raison difficile à élucider, l’hipposandale reste un accessoire du harnachement celtique : on y recourt peu en Narbonnaise.

  • 35 Un exemple similaire à Valentine (Haute‑Garonne), fouilles et rens. G. Fouet. Des outils semblables (...)

145Le poinçon no 56 appartient à un type connu, mais, semble‑t‑il, peu significatif sur le plan chronologique35. La présence de cet outil dans les « dépendances » de la maison pourrait être liée à un travail de sellerie.

146Le marteau‑taillant, bien connu à l’époque romaine, tant par les exemplaires conservés que par les traces qu’il laisse sur les blocs de pierre, est aujourd’hui considéré comme un outil spécialisé ; sa présence dans la maison, à côté d’instruments d’usage tout à fait courant, peut nous aider à remettre en cause ces notions, parfois anachroniques, de « spécialisation » : il a pu être utilisé ici, et certains travaux d’Ambrussum le montrent bien, par des non‑professionnels (Bessac 1979).

  • 36 Cf. : GOMEZ (J.). — Un Tisonnier en fer de type celtique, trouvé en Gironde. Revue Hist. Arch. Libo (...)

147On peut sans doute rattacher la palette trapézoïdale no 60 à ces pelles à long manche de fer, forgées d’un seul tenant, et dont la fonction est peu claire ; la dénomination commode de « pelle à feu » ne fournit en tout cas qu’une possibilité parmi d’autres36.

  • 37 Objet identique, dans un contexte du ive s., sur la villa de Montsaunès (Haute‑Garonne), fouilles A (...)

148Il n’est pas non plus facile de désigner la fonction du no 63 : on notera seulement sa similitude avec les « ferrets » armant l’extrémité d’une canne ou d’un bâton, dans nos compagnes modernes37.

■ La pêche (fig. 86)

14968. Hameçon, bronze ; cour, c.4 ; L. act. 26 mm ; type classique à empile aplatie, ici dégradée.
69. Plomb de filet ; cour, c.2b ; L. 34 mm ; simple feuille de plomb enroulée sur elle‑même.

150Malgré leur rareté, ces deux objets nous permettent d’évoquer une activité qui devait être pratiquée dans le Vidourle, au pied même de l’oppidum : la pêche, à la ligne et au filet. Ce type d’objet est assez courant au ier s. ap. J.‑C. (Feugère 1981).

● 86. Matériel de pêche : 68, hameçon ; 69, poids de filet ; 68, bronze ; 69, plomb.

■ Le commerce (fig. 87)

151Il est toujours difficile d’évoquer une activité comme le commerce qui laisse peu de traces indubitables en dehors des produits échangés, et bien sûr des monnaies, non prises en compte ici. Aussi, à part le no 70, qui suggère manifestement un trafic commercial, les autres témoins ne sont‑ils présentés ici qu’à titre indicatif.

● 87. Commerce : 70, étiquette inscrite ; 71, plateau de trébuchet, estampillé ; 72, poids marqué (triens) ; 73, stylet (?) ; 70, plomb ; 71 et 72, bronze ; 73, os.

  • 38 De telles étiquettes, assez répandues en Gaule, en Bretagne et en Germanie, ne sont pas toujours li (...)

15270. Etiquette en plomb ; P. 7, c.3 ; L. 65 mm„ larg. 16 mm ; feuille de plomb rectangulaire, percée sur un petit côté d’un trou destiné à la fixer sur la marchandise concernée. On a gravé sur une face, à l’aide d’une pointe métallique, un texte aujourd’hui délicat à interpréter au‑delà du premier mot qui désigne des raisins : VVAS ASEN IO AMINI A AOIDONNE38
71. Plateau de trébuchet, bronze ; P. 8, c.3 ; diam. 23 mm ; formé d’une mince tôle galbée, percé de 3 trous de suspension, il porte sur le fond une palme estampée longue de 11 mm.
72. Poids en bronze ; P. 4, c.4 ; diam. 40 mm, ép. 15,5 mm ; l’une des faces porte 4 points estampés, symbole du Triens (Marquet 1970) ; or son poids actuel (107,20g) correspond de manière assez précise à la valeur théorique admise pour cette mesure (109,15g).
73. Extrémité d’un stylet (?) en os ; P. 8, c.1/2 ; L. act. 73 mm.

  • 39 Au musée de Besançon, deux petits plateaux trouvés à Mandeure (Inv. 882‑20‑71), estampillés d’un no (...)

153Les plateaux de trébuchets portent quelquefois des marques estampées39 qui, comme les inscriptions portées sur les poids, pouvaient servir à garantir la conformité de la balance par rapport à un système de mesure. Par sa taille et son faible poids, ce trébuchet devait être destiné à des pesées délicates : par exemple, la vérification du titre de monnaies.

  • 40 (Marquet 1970 : 43). On suppose qu’un tesson de dolium trouvé à Mailhac, marqué XXXVIS :, pourrait (...)

154La présence d’un poids d’1 triens implique, bien sûr, l’utilisation d’une balance plus robuste destinée à des pesées plus importantes. Les occupants de cette maison vivaient donc dans le système pondéral romain ; les témoins d’un système pondéral indigène sont, du reste, extrêmement rares et encore mal connus40.

  • 41 L’identification de cet objet n’est pas absolument sûre, en l’absence du sommet qui permettrait cer (...)

155Le stylet indique, lui aussi, l’utilisation d’un matériel dont il ne nous reste aucune trace: les tablettes en bois léger, souvent du pin, recouvertes de « cire » (en fait un mélange de gomme et de suie plus propre à l’écriture). Les exemples conservés nous montrent que l’on utilisait de telles tablettes pour la correspondance privée, mais aussi et surtout pour les relevés commerciaux, la comptabilité, etc.41.

■ Le mobilier militaire (fig. 88)

15674. Talon de lance, fer ; sond. sud, 1979 ; L. 72 mm ; il est très corrodé.
75. Boucle de ceinturon, bronze ; P. 4, c.4 ; L. 45 mm ; il manque l’ardillon et tout le système d’articulation.
76. Plaque de ceinturon, bronze ; P. 4, c.3 ; L. 48,5, larg. 34 mm ; elle comporte au dos 4 pattes de fixation, indiquant un support (en cuir) épais de 5 mm.
77. Pendant de ceinturon (?), bronze ; dépendances, c.1 ; L. act. 26 mm.
78. Clou de chaussure, fer ; cour, c.2b ; L. act. 18 mm.
79. Id ; sond. sud, c.4; L. 12 mm, pour semelle de 8 mm.
80. Id. ; sond. sud, c.1 ; L. 13 mm.

● 88. Mobilier militaire : 74, talon de lance ; 75, 76 et 77, boucle, plaque et pendant de cingulum ; 78 à 80, clous de chaussure ; 74, 78 à 80, fer ; 75 à 77, bronze.

  • 42 Les prospections sur des sites de villae livrent assez souvent des empreintes de chaussures cloutée (...)

157Il ne faut pas s’étonner de trouver à Ambrussum quelques objets militaires ; la rareté de ce mobilier, d’ailleurs, ne trompe pas : nous sommes bien là sur un site civil. De plus l’attribution des objets au domaine militaire n’est assurée que pour les quatre premiers objets. Bien qu’utilisées par tous les corps de l’armée romaine, les caligae cloutées se rencontrent, en effet, dans de nombreux contextes civils42.

158Le talon de lance apparaît en Gaule méridionale au vie s. av. J.‑C., et se rencontre tout au long du deuxième âge du Fer et de l’époque romaine, sans que l’on puisse même distinguer les armes indigènes des romaines (Feugère 1981).

  • 43 Publication du quartier de Villeneuve à Fréjus (Var) sous la direction de C. Goudineau.

159Les éléments de ceinturon, dont deux proviennent de la pièce 4, se rattachent également à des modèles connus. Plusieurs boucles du type du no 75 ont été recueillies lors des fouilles du camp romain de Villeneuve à Fréjus43 ; elles comportent un cylindre creusé à ses deux extrémités, qui pivote sur les deux pointes de la boucle, et sur lequel l’ardillon joue librement. De nombreuses plaques analogues au no 76 ont été trouvées sur le limes rhénan, notamment à Hofheim, Risstissen, Aislingen et Burghöfe.

  • 44 Cf. néanmoins un objet assez proche (mais le mode de suspension est inconnu) à Bourg, dans l’Ain (M (...)
  • 45 Ce qui ne facilite pas leur identification ; on tend à attribuer aux fantassins tous les pendants d (...)

160Le pendant no 77 évoque, par sa silhouette cordiforme et son bouton terminal, les pendentifs de phalères attribuables au harnachement militaire (cf. fig. 89) ; mais sa taille permet de le rapporter à coup sûr à l’équipement individuel, bien que les parallèles exacts fassent défaut44 : la plus grande variété règne en effet dans ces ornements qui pendaient aux lanières retombant par‑devant le ceinturon des légionnaires et auxiliaires45.

161On rapprochera ces éléments des quelques documents militaires déjà livrés par le site, et en particulier (fig. 89) :

    • 46 Types décorés de reliefs figurés : KÜNZL (E.). — Cingula di Ercolano e Pompei. Cronache Pompeiane, (...)

    une rare plaque de cingulum, secteur I, maison C, pièce 9 (Fiches 1976a : fig. 79, 1), qu’on ne peut guère rapprocher, pour le Midi, que d’une pièce analogue de Vaison mais qui est bien connue dans d’autres régions, et notamment sur les sites frontaliers46 ;

  • trois pendentifs de phalères de harnais (deux en surface dans l’îlot est, le troisième au niveau du couloir de ce même îlot) (Fiches 1976a : fig. 88, 13), qui constituent les objets militaires les plus fréquemment retrouvés sur les sites civils : fixés à la phalère par un simple crochet ouvert, ils s’en détachent facilement.

● 89. Autres mobiliers militaires d’Ambrussum : a, plaque de cingulum ; b à d, pendants de phalères de harnais ; a à d, bronze.

162D’après cette maigre documentation, on peut sans grand risque affirmer qu’aucun groupe de caractère militaire n’a jamais séjourné longtemps sur l’oppidum d’Ambrussum à l’époque romaine. En revanche, quelques fantassins et cavaliers ont dû passer par là, dans des circonstances qui ne seront probablement jamais connues mais qui n’ont, en tout état de cause, rien à voir avec un stationnement permanent, ni même un affrontement violent.

163Pour clore cette première partie, nous décrirons rapidement les objets qui n’ont pu être classés dans aucune des catégories ci‑dessus, ce qui ne signifie pas qu’il n’y ait là aucun élément caractéristique. Les nos 74 à 76, notamment, pourraient appartenir au même objet, non identifié (fig. 90).

16474. Tôle ajourée, bronze ; P. 4, c.4 ; petit fragment quadrangulaire, de 21 x 12 mm, percé de 2 ouvertures trifoliées reliées par des traits et un point, et de deux petits trous d’un côté.
75. Fragment de tôle, bronze ; P. 4, c.4.
76. Fragment de tôle, bronze ; P. 4, c.4.
77. Tôle de bronze ; P. 4, c.4 ; chaque angle est percé d’un trou rond.
78. Fragment de tôle en bronze ; cour, c.2 ; restes de 2 trous de diamètre inégal, et d’une ouverture rectiligne : il pourrait s’agir d’une entrée de serrure.
79. Rondelle en tôle de bronze ; P. 7, c.3 ; diam. 22 mm ; c’est en fait une calotte de sphère percée d’un trou central : était‑ce un décor, fixé au milieu par un clou ?
80. Rondelle moulurée, bronze ; P. 7, c.3 ; L. act. 29 mm.
81. Extrémité d’une clavette, bronze ; P. 4, c.4 ; L. act. 25 mm ; elle est brisée au niveau d’un trou médian.
82. Fragment d’un gros anneau en bronze ; P. 7, c.1/2 ; diam. estim. sup. à 50 mm ; section ronde.
83. Fragment d’un anneau en bronze ; P. 8, c.1/2 ; diam. ext. 36 mm, section ronde.

● 90. Objets divers ; 74 à 81, bronze.

■ Distribution spatiale

165Le mobilier qui vient d’être présenté a été utilisé jusqu’à maintenant comme un tout, chaque objet apportant, selon qu’il est plus ou moins caractéristique ou connu, sa contribution à l’étude globale du cadre de vie et des activités domestiques évoqués ci‑dessus. Or, chacun d’eux a en fait été recueilli dans la maison à une place précise qui ne peut être le pur fruit du hasard. Au départ, on doit bien admettre que la position de l’objet dans la maison « est en relation » avec l’activité à laquelle il se rapporte. A l’arrivée — localisation du mobilier à la fouille — il est donc intéressant de tester la situation relative des différents objets par rapport à la cohérence primitive présumée.

  • 47 L’identification de chaque objet, qui sous‑tend la formation des séries, doit dans ce cas être cons (...)

166Dans ce but, et sans tenir compte, dans un premier temps, des données extrinsèques, j’ai donc examiné la distribution de toutes les séries ci‑dessus dans la maison47. Dans un deuxième temps, il m’a paru opportun de cumuler certaines séries utilisables dans le cadre d’une même problématique : il n’y a en effet aucune raison de séparer les objets d’habillement, de parure et de toilette, si l’on cherche à distinguer les pièces de vie des pièces de stockage par exemple.

167La fig. 91 résulte de cette première opération. Comme on le voit, c’est la pièce 8 qui a livré le plus de documents de ce type, suivie par les pièces 4 et 5. La cour, comme c’est normal, fournit ici et dans les cas suivants un score important d’objets de chaque catégorie : lieu de passage et de rencontre obligé, c’est aussi là que, statistiquement, les petits objets ont le plus de chance d’être retrouvés, s’ils ont été déplacés au moment de l’abandon. Si le domaine pris en compte concerne bien une série d’activités quotidiennes et banales, peut‑on pour autant se hasarder à considérer les « petits scores » comme des « indices de fréquentation » ? Un pour le couloir, la pièce 7 et les dépendances, zéro pour la pièce 1. Contentons‑nous pour l’instant d’enregistrer ces résultats, afin de pouvoir les confronter aux suivants.

● 91. Distribution dons la maison des objets de parure, d’habillement et de toilette (en hachures, sols bétonnés).

168L’utilisation d’un local comme pièce à vivre ne se traduit pas exclusivement par la fréquence des petits objets personnels. La répartition des traces de mobilier devrait, en principe, corroborer les indications précédentes. Mais c’est cette fois (fig. 92) (à un seul objet près, cependant) la pièce 5 qui arrive en tête, suivie des pièces 4 et 8 ; on retrouve donc, dans les grandes lignes, le schéma suggéré par la première distribution, même si le classement n’est pas respecté.

● 92. Distribution dans la maison des éléments de mobilier.

169Malgré sa rareté, la vaisselle métallique constitue une catégorie fonctionnelle dont l’interprétation s’inscrit dans la recherche des pièces effectivement utilisées dans les rythmes quotidiens. On retrouvera sans surprise (fig. 93) la pièce 8, mais également deux éléments en pièce 7. Pour des valeurs aussi faibles, le score nul des pièces 4 et 5, dans lesquelles on aurait pu s’attendre à retrouver des restes de vases en bronze, n’a rien d’étonnant. Mais on gardera à l’esprit le fait que la récupération, si souvent invoquée pour expliquer la rareté des éléments de vaisselle métallique (et dont il faut sans doute, dans le cas des pièces 4 et 5, tenir compte) s’est appliquée également, en principe, à toutes les pièces de la maison.

● 93. Distribution dans la maison des éléments de vaisselle métallique.

170En corollaire des démarches précédentes, la répartition des outils nous indique la localisation des pièces de travail, que ceci soit ou non exclusif des catégories ci‑dessus. C’est la pièce 7 (fig. 94), à l’exclusion de toute autre pièce de la maison (hormis la cour, naturellement), qui en a livré le plus grand nombre. Le seul autre outil découvert lors de la fouille provient des locaux situés de l’autre côté du passage, et dénommés « dépendances ». On constate immédiatement la complémentarité des deux démarches : nous obtenons en effet deux groupes de locaux qui semblent assignés à des fonctions séparées. La pièce 7 pourrait alors constituer un atelier, ou une remise en partie utilisée comme atelier.

● 94. Distribution dans la maison des outils.

171Une dernière distribution, celle de la clouterie, se révèle d’interprétation plus difficile, mais elle pourrait nous aider à préciser la nuance apparue fig. 91 et 92 entre les pièces 4 et 5 d’une part, et la pièce 8 de l’autre : c’est celle de la clouterie (fig. 95). Dans ce domaine qui concerne probablement des aspects multiples du cadre de vie, la pièce 8 arrive nettement en tête avec 102 exemplaires. Nous trouvons ensuite : cour, 68 ; pièce 7, 43 ; dépendances, 29 ; pièce 4, 17 ; pièce 5, 12 ; vestibule, 11 ; pièce 1, 5.

● 95. Distribution dans la maison de la clouterie.

172C’est bien sûr à la typologie du mobilier que l’on voudrait pouvoir recourir, comme précédemment, pour affiner ces données visiblement hétérogènes. Mais une fois retirés les clous de chaussures, elle ne nous est pas d’un grand secours. On en est donc réduit à dresser la liste des utilisations possibles de la clouterie (fig. 96) :

  • charpente : assemblage des chevrons sur les poutres, et d’éventuelles voliges sur les chevrons (hypothèse peu vraisemblable si, comme on le suppose, l’écartement des chevrons est en fonction de la largeur des tuiles) ;

  • huisserie : assemblage des portes, et d’éventuels volets en bois ;

  • mobilier : fixation de ferrures (coffres) et assemblage de tables, sièges, étagères, meubles divers.

● 96. Clouterie.

173La première possibilité entraîne une dispersion régulière de la clouterie. Si elle a été utilisée, ce n’est donc pas de manière systématique, puisque plusieurs pièces ne livrent qu’une dizaine de clous. Le deuxième cas conduirait, dans l’hypothèse théorique d’une conservation parfaite des vestiges, à la présence d’un quota minimum de clous dans toutes les pièces ; cette éventualité n’est pas à rejeter à priori, mais elle serait alors exclusive de la précédente vus les faibles scores de certains locaux. Enfin, la troisième utilisation de la clouterie serait liée à la fonction des pièces et à la présence/absence de mobilier qu’elle sous‑tend.

174Seule l’utilisation massive des clous dans la fabrication d’un mobilier rustique nous permet de rendre compte de la distribution observée. Bien loin de contredire les observations précédentes, cette interprétation nous permet au contraire d’intégrer les données, quelque peu déroutantes, issues des fig. 92 et 93.

175Nous pouvons désormais dresser le schéma‑type de chaque pièce de la maison, tel que les démarches exposées ci‑dessus nous l’ont suggéré. Je précise qu’il n’est pas question d’empiéter ici sur les conclusions générales de la fouille, mais simplement de brosser, à petites touches, un tableau qui se précisera peu à peu au fur et à mesure des différents apports.

176La pièce 8 a été individualisée à plusieurs reprises. C’est là que se trouve la plus grande partie des vestiges quotidiens de l’activité domestique (parure personnelle, vaisselle métallique). Je proposerai bien sûr d’y placer un centre de l’organisation domestique et même, pourquoi pas, le seul lieu d’occupation permanente dans la maison.

177Tout concourt, en effet, à opposer ce local d’habitation aux pièces 4 et 5, qui ont pourtant elles aussi livré des traces d’habitat. Si les vestiges les plus courants, les plus nécessaires à une occupation permanente, sont localisés dans la pièce 8, c’est la pièce 5 qui livre le plus d’éléments décoratifs de mobilier ; la pièce 4 livre le plus de vaisselle fine (devant même la pièce 8, dans laquelle dominent, et de loin, les céramiques communes). On entrevoit alors un système d’occupation à deux niveaux, dans lequel d’un côté, en P. 8, toutes les fonctions seraient concentrées en un seul local, tandis que de l’autre, chaque pièce assurerait une fonction particulière.

178Sur le plan chronologique, les apports du petit mobilier restent faibles face à la précision des séries céramologiques. Si tout le lot étudié doit s’intégrer (mis à part les exceptions signalées) dans le courant du ier s. de notre ère, quelques objets peuvent fournir un terminus post quem : les fibules 3 et 4, pas avant Tibère ; la fibule no 6, pas avant 30/40 environ.

179Aucun objet n’est absolument caractéristique du iie s., ni même de l’époque flavienne, mais il faut dire qu’après la variété des mobiliers du début du ier s., les fossiles directeurs de ces périodes sont nettement plus rares.

180Le mobilier de la maison du secteur IV d’Ambrussum évoque, en dernier ressort, des activités semi‑rurales traditionnelles dans un cadre de vie soumis aux modèles importés, que ceux‑ci soient plus ou moins bien assimilés. La distribution spatiale des objets suggère, en plein ier s., la persistance d’un mode de vie traditionnel survivant en marge d’un système qui ne s’est guère renouvelé qu’au niveau des apparences. Au‑delà du superficiel, la maison vit et survit comme un tout cohérent, proche de l’entité protohistorique qu’elle prolonge en fait assez fidèlement.

Notes

1 Nom de potier ou forme de salut ? Ce timbre est désormais connu à La Graufesenque (Vernhet 1979 : 23).

2 Potier à l’époque flavienne selon Oswald (Oswald 1931 : 280). Une de ces marques sur une coupe Drag. 24/25 laisse supposer cependant que son activité a débuté avant 60.

3 Cette forme a été fabriquée alors à La Graufesenque. Cf. Les dossiers de l’archéologie, 1975, no 9, p. 29. Elle est attestée dans un dépotoir lyonnais daté entre 70 et 90. Cf. : LAROCHE (C.). — La Céramique commune « claire » du dépotoir flavien (70‑90 ap. J.‑C.) du site de la rue des Fages à Lyon. Mémoire de maîtrise dactyl., Lyon, 1980, Université J. Moulin, pp. 22‑23, fig. 7 no 2. Elle est connue à Glanum (Bémont 1976 : fig. 7, no 7536).

4 Pour Nîmes, voir : GENTY (P.‑Y.) ; ROUX (J.‑CL). — Recherches sur l’urbanisme romain à Nîmes. Rempart, voie et habitat de la clinique Saint‑Joseph. R.A.N., XV, 1982, pp. 187‑229, fig. 18, no 18 (3e tiers du ier s. ap. J.‑C.) et fig. 21, no 6 (dépotoir entre milieu iie et milieu iiie s.). Pour la Vaunage, cf. : POTTRAIN (A.). — L’Occupation gallo‑romaine en Vaunage, Gard. Mémoire de maîtrise dactyl., Université de Lille III, 1974, pl. 53, no 22 et pl. 61, no 1 (Saint‑Côme‑et‑Marvéjols, p. c. no 863, comblement d’un puits gallo‑romain) ; pl. 85, no 3 (Nages, p. c. 390). La présence de ce type de céramique sur le site d’Espeyran à Saint‑Gilles nous a été aimablement indiquée par M. Py.

5 Ces premières analyses ont été effectuées par Pierre Poupet et par Jean‑Louis Reille (U.S.T.L., Montpellier).

6 A Nages, M. Py (Py 1978 : 200) a distingué un atelier A utilisant une argile à pisolithes qui n’est pas locale, mais qui a été reconnue dans la région de Cambroux, à 10 km de l’oppidum. L’habitat de Cambroux a livré de telles productions datées de la 2e moitié du Ier s. av. n. è. Cf. : BESSAC (J.‑CL), BONNAUD (R.), PY (M.). — Prospection et sondages archéologiques dans la partie sud‑est du Bois des Lens (Gard). B.E.A.N., ns, 14, 1979, pp. 51‑57.

7 En témoignent les diamètres très variables des fonds : 11 de moins de 50 mm ; 41 entre 50 et 99 mm ; 6 entre 100 et 149 mm ; 9 entre 150 et 180 mm.

8 La même observation a été faite à Nîmes dans un dépotoir du ier et du début du iie s. (Fiches 1981b).

9 Leur diamètre varie entre 48 et 100 mm, mais il est surtout compris entre 65 et 75 mm.

10 Le diamètre au bord est souvent inférieur à 90 mm et ne dépasse pas 130 mm, alors que dans les catégories précédentes on trouvait des urnes au diamètre compris entre 160 et 255 mm.

11 Leur diamètre au bord varie entre 120 et 220 mm, alors que celui de la forme précédente se situe entre 110 et 190 mm.

12 Ces comptages ont été réalisés par F. Laubenheimer (Laubenheimer 1985 : 388).

13 Un col d’amphore de ce type a été découvert non loin d’Ambrussum. Cf. : LAUBENHEIMER (F). — Sondage dans un puits romain à Lansargues (Hérault). Étude des amphores. Archéologie en Languedoc, 2, 1979, p. 159, fig. 5, no 2.

14 Sur la définition de ce type, voir : WIDEMANN (F.), LAUBENHEIMER (F.) et al. — Analytical and Typological Study of Gallo‑Roman Workshops Producing Amphorae in the Area of Narbonne. Archoeophysica, 10, 1979, pp. 317‑341. Sur sa production régionale dans la 2e moitié du ier s. de n. è., voir notamment : P.‑Y. Genty (Genty 1978 : 77).

15 C. Pannella (PANNELLA (C.) in Carandini 1970 : 115) cite, à se sujet : BALDACCI (P.). — Alcuni aspetti dei commerci dei territori cisalpin. In : Atti del Centra Studi e Documentazione sull Italie romana. I, 1967‑8, p. 45. Voir aussi : PEACOK (D.P.S.). — Roman Amphorae : Typology, Fabric and Origins. In : Méthodes classiques et méthodes formelles dans l’étude des amphores. Rome, 1977, pp. 266‑270.

16 Pour la première on a compté deux bords et une anse ; pour la seconde, cinq bords et une anse. Sur ces types d’amphores, voir : FARINÀS DEL CERRO (L.), FERNANDEZ DE LA VEGA (W.), HESNARD (A.). — Contribution à l’établissement d’une typologie des amphores dites « Dressel 2‑4 ». In : Méthodes classiques et méthodes formelles dans l’étude des amphores. Rome, 1977, pp. 179‑206 ; PASCUAL GUASCH (R.). — Las Anforas de la Layetania, Ibid, pp. 47‑96.

17 Timbre POL (YCLITI) avec un P caractérisé par une panse non fermée, comme c’est généralement le cas pour C. Sempronius Polyclitus dont l’activité se serait placée entre 50 et 90 selon Callender (Callender 1965 : nos 472 et 1363b). Mais le fait que ce timbre soit attesté dans la cargaison de l’épave Port‑Vendres II permet de remonter de dix ans la chronologie de Callender. Cf. : COLLS (D.) et al. — L’Épave Port‑Vendres II et le commerce de la Bétique à l’époque de Claude. Archaeonautica, 1, 1977, p. 30, no 3d et pp. 28‑29, fig. 11 et 12, no 9.

18 Cf: BRUN (P. de), GAGNIÈRE (S.). – Les Lampes antiques du musée Calvet d’Avignon. Carpentras, 1937, p. 41, no 167. Voir aussi : LEIBUNDGUT (A.). — Die römischen Lampen in der Schweiz. Berne, 1977, pl. 48, no 305.

19 Une panoplie plus complète, comprenant des jambières et des épées en plus des casques et des boucliers, se trouve sur une lampe d’Avignon. Cf : BRUN (P. de), GAGNIÈRE (S.). — o. c., p. 29, no 74.

20 Certains de ces objets ont été répertoriés par J.‑C. Bessac (Bessac 1979 : 152‑153, nos 53, 54, 57, 64 à 66).

21 L’illustration de ce chapitre est conforme aux conventions issues de la table‑ronde de Valbonne : Normalisation du dessin en archéologie, 2, le mobilier non céramique. No Spécial 2 des D.A.M. Lambesc, 1982.

22 Cf. les groupes sculptés des riches tombes nîmoises, une figurine de chouette (?) dans les fouilles récentes de Fréjus, et une tête féminine de la Grotte Sartanette à Remoulins (coll. Soc. Arch. Montpellier) ; pour la parure, v. la bague de Narbonne : ROBERT (A.). — A propos de la nécropole du Boulevard de 1848 à Narbonne. R.A.N., X, 1977, pp. 265‑267 ; ou encore une épingle découverte à Loupian dans les fouilles de 1982 (rens. D. Rouquette).

23 La trouvaille la plus importante est probablement celle effectuée dans une tombe du « monument circulaire » de Besançon : plus de 600 exemplaires dans une fosse cinéraire (Musée de Besançon).

24 Au point que A. Taylor‑Lawson en intègre l’étude dans sa thèse : TAYLOR‑LAWSON (A.). — Roman Horse Equipment. A Study of Harness and Horse Furniture in the Européen Provinces of the Roman Empire. PhD inédit, Université de Londres, 1978, p. 232. Sur les rapports effectifs entre ce genre de pendant et le harnais, v. néanmoins deux trouvailles, particulièrement éclairantes, du camp rhénan de Friedberg : O.R.L. 26, pl. V, 3.

25 Lavérune « La Peyrière », rens. C. Richard ; Valros « Les Combes », rens. J.‑L. Espérou ; Narbonne, anc. coll. Charra, au Musée de Narbonne ; deux autres exemplaires à Mailhac (Aude).

26 Cf. : BUSCHE‑FOX (J.‑P.). — Second Report on the Excavation of the Roman Fort at Richborough, Kent. Oxford, 1928, pl. XXII, 59. Bracelets torsadés, Ibid., 60 ; également : NEAL (D.S.). — The Excavation of the Roman Villa in Gadebridge Park, Hemel Hempstead. Londres 1974, fig. 61, 164 à 170, et fig. 65, 233 à 240.

27 FAUDUET (I.). — Recherches sur la parure dans le nord‑est de l’Aquitaine à l’époque romaine. Thèse de IIIe Cycle inédite, 1978, p. 331. 14 ex. y sont cités, répartis sur 11 sites de Gaule centrale.

28 Voir carte et liste de ces miroirs (Feugère 1981 : 147 et fig. 12). Suppléments à la carte de 1981, d’ouest en est ; Vieille‑Toulouse « La Planho » (Haute‑Garonne), fragment d’angle, rens. G. Fouet ; Mailhac « Le Cayla » (Aude), 2 fragments ; Muiviel‑lès‑Montpellier, tombe à incinération (Musée, inv. M80‑2355) ; Florensac « Rec‑de‑Brague » (Hérault), rens. D. Rouquette ; Balaruc‑le‑Vieux, nécropole (Hérault), rens. id. ; Vachères (Alpes‑de‑Haute‑Provence), plusieurs ex. en contexte funéraire : F.O.R., VI, 57.

29 Nombreux exemplaires à Vindonissa (au Musée de Brugg); à Roanne (Loire), dans une fosse claudienne : FEUGÈRE (M.), PONCET (J.), VAGINAY (M.). – Une Fosse du Ier s. à Roanne « Gilbertès ». Bull. Gr. Rech. Arch. Dép. Loire, 1976‑1977, pl. Il, 2.

30 A Murviel‑lès‑Montpellier, tombe no 2 de la nécropole des Réaux : RICARD (A.). — Notice sur quelques sépultures antiques découvertes à Altimurium. M.S.A.M., I, 1840, pl. II, 3 ; à Nîmes, tombe du Mas de Bourges (Fiches 1982d : fig. p. 75) ; à Espeyran : BARRUOL (G.), PY (M.). — Recherches récentes sur la ville antique d’Espeyran à Saint‑Gilles‑du‑Gard. R. A. N., XI, 1978, fig. 5 nos 1, 10 et 11 (en fait un seul bassin, complet). Les autres trouvailles sont des anses isolées découvertes à Fréjus « Les Aiguières » et Lyon « Rue des Farges » toutes deux en cours d’étude.

31 De tels seaux, de forme Ironconique et constitués de douves cerclées à la manière des tonneaux, ont quelquefois été découverts dans des puits comblés à l’époque romaine : c’est le cas dans le Berry et à Alésia (Hofmann 1959 : nos 25 et 26) ; à Newstead : CURLE (J.). — A Roman Frontier Post and its People ; the Fort of Newstead. Glasgow, 1911 ; au Bernard en Vendée, ou à Béligneux (Ain) (Catalogue exposition Ain‑Autoroute‑Archéologie. Bourg, 1982, p. 152, no 182 et pl. 47, daté iieiiie s.).

32 En attendant la publication de l’important travail de D. Gaspâr sur les coffrets pannoniens, voir : BUSCHNAUSEN (H.). — Die spätrömischen Metallscrinia und frühchristlichen Reliquiare. Vienne, 1971, et les chapitres de RICHTER (G.M.A.). — In : Ancient Furniture. Oxford, 1926, pp. 143‑145 ; et : The Furniture of the Greeks, Etruscans and Romans. Londres, 1966, p. 114.

33 LAVEDAN (P.). — Dictionnaire illustré de la mythologie... Paris, 1931, s.v.Lares.

34 Rens. J.‑L. Fiches, A. Vernhet, D. Rouquette ; Musée de Vaison et Musée d’Histoire de Marseille.

35 Un exemple similaire à Valentine (Haute‑Garonne), fouilles et rens. G. Fouet. Des outils semblables ont souvent été signalés dans des contextes antiques dans la forêt de Compiègne (Hofmann 1959 : no 14, pl. VI, 84) et à Vertault (Côte‑d’Or) (ibid., pl. VII, 57).

36 Cf. : GOMEZ (J.). — Un Tisonnier en fer de type celtique, trouvé en Gironde. Revue Hist. Arch. Libournais, XLVII, 1979, pp. 124‑125. Nombreux objets similaires, d’époque romaine, dans la forêt de Compiègne (Hofmann 1959 : no 14, pl. V, 16 à 23).

37 Objet identique, dans un contexte du ive s., sur la villa de Montsaunès (Haute‑Garonne), fouilles A. Peyriguer.

38 De telles étiquettes, assez répandues en Gaule, en Bretagne et en Germanie, ne sont pas toujours lisibles. Celles qu’on a pu déchiffrer, partiellement ou en totalité, indiquent des marchandises avec leur poids, leur prix en deniers, voire le nom du propriétaire.

39 Au musée de Besançon, deux petits plateaux trouvés à Mandeure (Inv. 882‑20‑71), estampillés d’un nom illisible ; autre ex. au R.G.Z.M. de Mayence.

40 (Marquet 1970 : 43). On suppose qu’un tesson de dolium trouvé à Mailhac, marqué XXXVIS :, pourrait correspondre à une livre locale de 305 g; rien ne prouve cependant que ce poids improvisé nous soit parvenu intact...

41 L’identification de cet objet n’est pas absolument sûre, en l’absence du sommet qui permettrait certainement de trancher. Les épingles à cheveux n’ont pas besoin, d’ordinaire, d’une pointe aussi robuste, et la tige d’un fuseau devrait être, en principe, plus épaisse. Sur tous ces objets, on se reportera au catalogue de J.‑C. Béal (Béal 1983).

42 Les prospections sur des sites de villae livrent assez souvent des empreintes de chaussures cloutées sur briques ou tegulae ; par exemple, dans l’Aude, à Cuxac‑d’Aude « Montcaretou Sud » ; à Ouveilhan « Toutous » ; à Saint‑Marcel‑d’Aude « Empare‑le‑Haut » (prospections et rens. G. Fédière).

43 Publication du quartier de Villeneuve à Fréjus (Var) sous la direction de C. Goudineau.

44 Cf. néanmoins un objet assez proche (mais le mode de suspension est inconnu) à Bourg, dans l’Ain (Musée de Brou, sans numéro) ; également : ULBERT (G.). — Die römischen Donau‑Kastelle Aislingen und Burghöfe. Berlin, 1959, pl. 20, 7 (Aislingen).

45 Ce qui ne facilite pas leur identification ; on tend à attribuer aux fantassins tous les pendants de petite taille, trop légers pour les harnais ; cf. par exemple des pendants en forme de lunule, à Carlisle (au musée, coll. Netherby, 1949); à Usk : LEE (J.E.). — Isca Silurum. Londres, 1862, pl. XXXI, 20 ; à Newcastle (Musée d’Édimbourg, Inv. FRA 546) ; ou encore bien visibles sur la statue du soldat romain de Londres (Museum of London) ; un autre modèle est foliacé, à bords festonnés, et étamé, connu à Lyon : FEUGÈRE (M.). — Les Fouilles du Verbe Incarné à Lyon: objets de parure et de toilette. Bull. Liaison D.A.H. Rhône‑Alpes, 8, 1978, pl. 2, 8, à Ambrussum même, et au musée Ingres à Montauban (sans no) ; une forme très proche, en losange étiré, est attestée à Besançon (Rue Courbet : musée de Besançon, Inv. 854‑3‑63) et Langres (ibid., no 851‑4‑20) ; ou encore, très similaires mais terminés par un motif plat, à l’Arsenal de Besançon (ibid.). L’une des rares constantes de ces objets, de formes assez variées, semble (à part le cas des lunules) la présence d’un petit bouton terminal biconique destiné à lester le pendant : on le retrouve en effet, outre à Ambrussum, sur tous les exemples cités.

46 Types décorés de reliefs figurés : KÜNZL (E.). — Cingula di Ercolano e Pompei. Cronache Pompeiane, III, 1977, pp. 177‑ 197 ; GONZENBACH (V.v.). — Tiberische Gürtel‑ und Schwertscheibenbeschläge mit figürlichen Reliefs. Helvetia Antiqua, Fesfschr. E. Vogt, Zürich, 1966, pp. 183‑208 ; sur les modèles plus simples, à décor circulaire, voir : MUTZ (AJ. — Cingulum militis legionarii, Décoration du ceinturon romain. Pro Metall, 90, 1962, pp. 749‑752 ; exemples, plus ou moins proches de la plaque languedocienne, dans : UNZ (CJ. — Römische Funde aus Windisch im ehemaligen Kantonalen, Antiquarium Aarau. Pro Vindonissa, 1973, p. 35, fig. 7, 45s. ; du même : Römische Militärfunde aus Baden, Aquae Helveticae. ibid., 1971, p. 58, fig. 7, 73 s. ; ULBERT (GJ. — Die römischen Donau‑Kastelle… o.c., pl. 18, 17 (Aislingen) et pl. 61, 22 (Risstissen : décor conique comme à Ambrussum) ; BRAILSFORD (J.W.). — Antiquities from Hod Hill in the Durden Collection. Londres, 1962, fig. 5, spé. A119 et A121.

47 L’identification de chaque objet, qui sous‑tend la formation des séries, doit dans ce cas être considérée comme admise ; les quelques attributions litigieuses ont été signalées dans les notices et ci‑dessous.

Table des illustrations

Légende ● 48. Répartition des céramiques dans la maison A : vaisselle fine (blanc), céramiques communes (pointillés), amphores (hachures) et dolium (noir). A droite, répartition de ces catégories par pièce.
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Titre ● Tableau 2
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Titre ● Tableau 3
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Légende ● 49. Sigillée du sud de la Gaule. Les formes unies.
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Légende ● 50. Sigillée du sud de la Gaule. Fonds et timbres de potiers.
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Légende ● 51. Sigillée du sud de la Gaule, Les décors.
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Légende ● 52. Céramiques à parois fines et à vernis argileux.
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Légende ● 53. Vaisselle en verre.
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Légende ● 54. Vaisselle en verre.
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Titre Tableau 4
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Légende ● 55. Fonds de vases en céramique calcaire.
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Légende ● 56. Fonds de vases en céramique sableuse.
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Légende ● 57. Anses en céramiques communes de type A1 (1‑23) et B2a (24‑33).
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Légende ● 58. Cruches et pichets en céramiques de type B2 (1‑3, 9) A2 (4, 5, 16) et A1 (6‑8, 10‑15, 17‑31).
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Légende ● 59. Amphorette.
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Légende ● 60. 1 ‑3, amphorettes ; 4, bassinoire ; 6, vase à tube verseur ; 5, 7, gobelets.
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Légende ● 61. Bords et fonds d’urnes en céramique à points de chaux.
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Légende ● 62. Urnes en céramique de type B2 (1‑10), B2x (11 ‑19) et Ax (20‑26).
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Légende ● 63. Urnes en céramique de type B1 (1), A1 (2‑18) et A2 (19‑21).
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Légende ● 64. Ollae à lèvre à méplat et profil carré.
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Légende ● 65. Urnes à lèvre amincie (1‑11), à lèvre en amande (12‑21) et en bourrelet pincé (22‑26).
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Légende ● 66. Urnes à lèvre en bourrelet pincé et à bord rentrant.
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Légende ● 67. Marmites.
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Légende ● 68. Jattes, écuelles, plats et assiettes.
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Légende ● 69. Couvercles.
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Légende ● 70. Mortiers.
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Légende ● 71. Fonds d’amphores « Gauloise 1 ».
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Légende ● 72. Bords et anses d’amphores « Gauloise 1 » (1‑9) avec variantes (10‑15) et de forme Dressel 28 (16‑19).
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Légende ● 73. Amphores de type Dressel 1 (1‑5) et 7/11 (6‑9).
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Légende ● 74. Amphores apparentées au type Dressel 43 (1‑2), de type Dr. 20 (3‑7), Dr. 2/4 (8‑10) et Pascual 1 (11‑14).
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Légende ● 75. Dolium.
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Légende ● 76. Lampes et pesons.
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Légende • 77. Fibules en bronze.
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Légende 78. Objets de parure : 7 et 8, épingles ; 10, perle ; 11 et 12, éléments de collier (?) ; 13 à 14, pendeloques ; 15 à 18, bracelets ; 19, bague ; 7, os ; 8, 11 à 14, 18 et 19, bronze ; 10, fritte bleue ; 15 et 16, verre.
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Légende ● 79. Miroirs ; 20 et 23, bronze.
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Légende ● 80. Miroirs rectangulaires (gr. Lloyd‑Morgan A) de Gaule méridionale : 1 et 2, environs de Die (Musée de Die, Drôme) ; 3, Courbessac, « Fajon », dans une urne en verre (Musée de Nîmes, no 007‑2‑39) ; 4, Musée Calvet à Avignon, sans origine (Vaison ?) ; 5, Fréjus, « Villeneuve » (Var) ; 6, Sainte‑Anastasie, « Les Chariots » (Gard) ; 7, Vaison (Vaucluse) (Musée de Nîmes, no 908‑51‑69) ; 8, Vaison, dans une tombe (Musée de Vaison).
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Légende ● 81. Carte de répartition des miroirs rectangulaires en Gaule méridionale (cf. p. 98‑99, et note 28).
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Légende ● 82. Eléments de vaisselle métallique : 27, support de vase; 28 et 29, cochlearia ; 30, couvercle de cruche à bec tribolé ; 31, anse de bassin ; 32, attache d’anse de seau en bois; 27 à 31, bronze ; 32, fer.
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Légende ● 83. Carte de répartition des bassins à anses à crochets en Gaule méridionale (cf. p. 99).
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Légende ● 84. Mobilier : 34, clé ; 35, ferrure ; 36, applique ; 37, clavette de coffret ; 38 à 46, clous décoratifs ; 34 et 35, fer ; 37 à 46, bronze.
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Légende ● 85. Outillage : 55, hipposandale ; 56, poinçon ; 57, arrache‑clou ; 58, pierre à aiguiser ; 59, marteau‑taillant ; 60, pelle à feu ; 61, poinçon ou fiche ; 63, ferret ; 64, chaîne ; 65, rondelle ; 66, scellement (?) ; 55 à 57, 59 à 65, fer ; 58, grès (?) ; 66, plomb.
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Légende ● 86. Matériel de pêche : 68, hameçon ; 69, poids de filet ; 68, bronze ; 69, plomb.
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Légende ● 87. Commerce : 70, étiquette inscrite ; 71, plateau de trébuchet, estampillé ; 72, poids marqué (triens) ; 73, stylet (?) ; 70, plomb ; 71 et 72, bronze ; 73, os.
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Légende ● 88. Mobilier militaire : 74, talon de lance ; 75, 76 et 77, boucle, plaque et pendant de cingulum ; 78 à 80, clous de chaussure ; 74, 78 à 80, fer ; 75 à 77, bronze.
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Légende ● 89. Autres mobiliers militaires d’Ambrussum : a, plaque de cingulum ; b à d, pendants de phalères de harnais ; a à d, bronze.
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Légende ● 90. Objets divers ; 74 à 81, bronze.
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Légende ● 91. Distribution dons la maison des objets de parure, d’habillement et de toilette (en hachures, sols bétonnés).
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Légende ● 92. Distribution dans la maison des éléments de mobilier.
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Légende ● 93. Distribution dans la maison des éléments de vaisselle métallique.
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Légende ● 94. Distribution dans la maison des outils.
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Légende ● 95. Distribution dans la maison de la clouterie.
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Légende ● 96. Clouterie.
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© Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1986

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