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La civilisation des Champs d’Urnes

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Patrice Brun

Introduction

Texte intégral

1La notion de « Champs d’Urnes » possède des significations relativement variables selon les auteurs. Pour certains, elle définit bien ce pour quoi elle a été créée : la civilisation d’une population, d’une ethnie distincte ; pour d’autres, la plupart, elle signifie une culture seulement matérielle. Cependant, pour ces derniers, on constate qu’il s’agit d’un repli prudent et que l’on se garde bien de formuler précisément les implications de cette étiquette. Depuis une date récente, on note la tendance à une disparition de l’utilisation du terme ; mais ce silence est rarement expliqué. Les raisons de cette attitude ne semblent pas tenir uniquement à des facteurs réellement scientifiques.

  • 1 Cet ouvrage se fonde pour une large part sur ma thèse de troisième cycle intitulée « Le problème de (...)

2Ainsi, un grand flou enrobe ce concept dont les significations conditionnent des interprétations capitales pour l’évolution historico‑culturelle de l’Europe du dernier millénaire avant notre ère. La présente étude vise à mettre en lumière l’extrême dépendance des systèmes chronologiques vis‑à‑vis de ce concept. Les aspects contradictoires des terminologies découlent directement des modèles qui les sous‑tendent. On cherche à illustrer la valeur primordiale de la problématique, pour l’archéologie comme pour toutes les disciplines dont la méthodologie est scientifique. La métaphore de la pelote de laine traduit cet aspect méthodologique : on saisit une extrémité du fil en posant la question de la pertinence de l’hypothèse des « Champs d’Urnes » et la totalité se dévide jusqu’à des implications inattendues comme, par exemple, la périodisation des groupes atlantiques1.

Notes

1 Cet ouvrage se fonde pour une large part sur ma thèse de troisième cycle intitulée « Le problème des Champs d’Urnes dans le Bassin parisien » soutenue à l’Université de Paris I (Panthéon‑Sorbonne) en octobre 1984 devant un jury composé de M. Garanger, Président, de Mmes F. Audouze et M. Lichardus, et de MM. G. Gaucher et C. Mordant. Plusieurs corrections ont été apportées à la suite de critiques formulées par les membres du jury. Mais, surtout, des passages ont été supprimés parce que ne traitant que de péripéties au demeurant anecdotiques de la recherche française ; tandis que d’autres sont des apports ultérieurs destinés à annoncer mes prochains travaux qui se baseront sur le canevas présenté ici.

© Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1986

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