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La prospection archéologique

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Alain Ferdière
, 
Elisabeth Zadora-Rio

Les modes d’échantillonnage

Recherches sur l’habitat et la société au cours de l’Âge du Fer en Auvergne (France)

Nigel Mills

Résumé

L’étude de l’habitat et de la société de l’Age du Fer a été concentrée principalement sur la fouille des oppida, des sites d’habitat en plaine les plus importants et des cimetières, sans qu’on les mettent en relation avec leur contexte rural. Il est évident pourtant que les changements économiques et socio‑politiques qui interviennent pendant l’Age du Fer ne peuvent pas être compris sans une connaissance approfondie de l’habitat rural. En Auvergne, un programme de prospections systématiques au sol a été mené entre 1979 et 1982, afin de replacer le site d’Aulnat‑Gandaillat et les oppida des environs dans leur contexte rural. La région a été divisée en zones de prospection homogènes sur le plan écologique et stratifiées en fonction de critères topographiques et agricoles. Dans chaque zone, un échantillon de 25 % a été systématiquement prospecté au sol. Les résultats font apparaître une transformation dans l’organisation de l’habitat rural au deuxième Age du Fer.

Texte intégral

Généralités

1La prospection systématique au sol est essentiellement une méthode permettant d’obtenir des données concernant la répartition, la variété et les modalités de l’habitat et de l’occupation des sols à travers le temps et l’espace. On présente d’habitude ces données sous la forme de cartes de répartition, mais il est rare que soient publiées les méthodes dont on s’est servi pour établir ces cartes. On n’est donc sûr ni de la validité, ni de la représentativité des données et il est facile d’arriver à des conclusions fausses quant à leur interprétation. Il faut toujours se demander dans quelle mesure ces informations sont représentatives des données archéologiques réelles et dans quelle mesure elles sont capables de répondre aux questions posées. En Languedoc par exemple, on a maintes fois insisté sur la densité remarquable des habitats du Néolithique Final et du Chalcolithique dans les garrigues montpellieraines et nîmoises. En fait, cette répartition n’est que le reflet de l’intérêt particulier des chercheurs pour les garrigues qui leur a fait délaisser la zone de plaine. Des recherches récentes montrent que la plaine recèle probablement une densité d’habitats égale à celle des garrigues et que cette plaine était la zone d’implantation préférée des communautés agraires depuis le Néolithique Moyen jusqu’à nos jours (D’Anna, Mills 1981 ; Mills 1980). L’échantillon actuel de l’habitat préhistorique dans les garrigues peut répondre à des questions limitées aux garrigues elles‑mêmes, mais il donne une idée fausse de l’occupation des sols à l’échelon régional.

2Un des buts principaux d’un programme de prospection est donc d’obtenir un échantillonnage de données qui soit suffisant pour répondre aux questions relatives à l’histoire du paysage et de l’occupation des sols. Mais il n’existe pas de méthode unique, ni de manière universelle d’aborder les problèmes. L’approche et les méthodes varient selon les questions et ne donnent pas nécessairement des résultats comparables. Il est donc nécessaire, dans tout travail de prospection, de publier un exposé détaillé des buts et des méthodes, afin de permettre des comparaisons utiles entre les résultats obtenus dans des zones différentes.

3Ces questions de représentativité et de comparabilité des résultats sont des problèmes d’échantillonnage et il nous faut utiliser un système d’échantillonnage adapté aux questions qui nous intéressent. On admet aujourd’hui que toute donnée archéologique n’est qu’un élément, caractérisé par son rapport d’une part avec les activités et les produits globaux d’une société, d’autre part avec l’échantillon enfoui de ces activités et de ces produits, et enfin avec l’échantillon sélectionné pour étude au cours du ramassage ou de la fouille (Binford 1964 ; Cherry et al. 1978 ; Mueller 1975 ; Schiffer, 1976). La prospection au sol comporte des problèmes et des choix d’échantillonnage dans la sélection des objets ramassés, dans les méthodes et la rigueur du travail, et dans la définition des limites de la zone d’étude. Nous ne pouvons étudier qu’une partie des données possibles et il nous faut donc être explicites quant aux buts de nos recherches, aux choix que nous avons faits, et quant au système d’échantillonnage et à la rigueur des méthodes utilisées.

• 1. Sites connus avant 1979 dans la région de Clermont‑Ferrand. A : terrains au‑dessus de 600 m. B : terrains au‑dessus de 400 m. C : rivières et ruisseaux. D : sites préhistoriques. E : sites du Bronze Final/Hallstatt. F : sites de La Tène.  G : sites gallo‑romains précoces. H : oppida. I : sites gallo‑romains. J : ville gallo‑romaine de Clermont‑Ferrand.

4Le choix des limites d’un projet de prospection est un facteur clef dans son organisation. Des programmes de prospection en Italie (Barker et al. 1978 ; Dyson 1978 ; Jones 1962, 1963 ; Kahane et al. 1968 ; Mills 1981) ont pris les territoires politiques de cités romaines comme limites des zones étudiées, donnant ainsi des résultats valables pour l’étude de l’occupation des sols à l’époque romaine. Puisque les sociétés préhistoriques n’étaient pas soumises aux mêmes contrôles politiques, ces territoires ne sont pas nécessairement appropriés à l’étude du paysage humain préhistorique. Il arrive fréquemment qu’on prenne une région géographique comme zone d’étude, car les activités humaines sont souvent circonscrites par des facteurs géographiques. Les activités humaines dans les différentes parties d’une région, dans des zones complémentaires du point de vue écologique, ont souvent des liens socio‑économiques étroits. L’histoire de l’occupation des sols dans une zone particulière est souvent le reflet de processus socio‑économiques issus d’une autre zone et elle en subit les influences. Nous ne pouvons pas comprendre ces zones séparément ; l’étude des rapports, changeants au cours des siècles, entre les différentes parties d’une région est un élément clef pour la compréhension de ces processus. Pourtant, comme dans les programmes de prospection en Italie, le choix des limites de l’étude nécessite des suppositions ou des hypothèses quant aux types de processus que nous étudions. Une région donnée, comportant des zones écologiques complémentaires, serait apte à l’étude de communautés agricoles, mais des limites différentes seraient peut‑être nécessaires s’il s’agissait de communautés vivant de la chasse ou de la cueillette.

5Les méthodes peuvent aussi varier selon les questions que nous nous posons. Des prospections orientées vers l’étude de l’habitat gallo‑romain peuvent être moins exhaustives que des prospections orientées vers l’étude de l’habitat préhistorique, car les habitats gallo‑romains sont plus facilement reconnaissables à la surface du sol (Mills 1981). Les résultats de ces prospections ne donneraient pas nécessairement une idée valable du système d’habitat préhistorique. Autre exemple, les prospections au sol sont fréquemment orientées vers la recherche de sites d’habitat. Pourtant, il est aussi utile d’étudier l’occupation des sols à partir de différences dans la répartition et dans la densité d’objets isolés (non‑site sampling, Foley 1981). Certaines zones n’étaient pas occupées de façon permanente, mais les trouvailles isolées peuvent démontrer que ces zones étaient tout de même exploitées à des fins particulières et intégrées dans le système économique. Si on utilise une méthode d’échantillonnage probabiliste, des techniques différentes seraient nécessaires pour l’étude de ces deux types d’information.

6Il faut souligner trois autres aspects des prospections au sol. Premièrement, comme la fouille, toute prospection est destructrice. Il est donc nécessaire de réfléchir sur les relevés effectués sur le terrain et sur la rigueur de l’étude. Dans certains cas, il serait souhaitable de relever tous les objets en place, sans ramassage, puisque tout ramassage entraîne la destruction d’une partie des informations possibles. Deuxièmement, toute prospection doit être liée à une étude des sols et de la géomorphologie de la zone d’étude. L’érosion et le dépôt des sols entraînent l’enfouissement et la destruction de sites, et peuvent donc modifier les résultats des prospections (D’Anna, Mills 1981). Troisièmement, c’est souvent les prospections qui doivent nous indiquer quels sites il nous faut fouiller. Nous ne pouvons pas comprendre un site si nous ne savons pas dans quelle mesure il est représentatif des autres sites dans une région. Les prospections au sol nous révèlent combien les sites d’une région sont variés et nous indiquent donc quels sites doivent être fouillés afin d’obtenir une idée représentative d’une société préhistorique donnée.

Prospections au sol en Auvergne

7Notre programme de prospections en Auvergne est associé aux fouilles dirigées par Collis et Périchon sur l’habitat de La Tène d’Aulnat‑Gandaillat. Le but majeur du programme est d’obtenir des données concernant l’organisation et le développement de l’habitat et de la société de l’Age du Fer, et de nous fournir des bases pour d’autres recherches sur la société et l’économie de cette période (Mills 1982, 1985). L’intérêt du site d’Aulnat‑Gandaillat et de celui de Levroux étudié par Buchsenschutz réside dans les informations qu’ils peuvent nous apporter sur les changements importants intervenus dans la société de l’Age du Fer lors du ier et du iie s. avant notre ère. Pourtant, il n’existait ni à Levroux, ni en Auvergne, de données suffisantes sur l’organisation et le développement du système d’habitat à l’échelon régional. On peut faire la même constatation ailleurs en Europe, où l’on a concentré les recherches de l’Age du Fer sur l’étude des habitats majeurs et des cimetières, isolés de leurs contextes en ce qui concerne l’habitat rural et l’environnement. Les changements économiques et socio‑politiques dans la société de l’Age du Fer ne peuvent pas être compris sans une bonne appréhension du système total d’habitat. Par exemple, quels rapports y‑a‑t‑il entre ces sites importants et d’autres sites contemporains ruraux, et existe‑t‑il une transformation dans l’ensemble de l’organisation de l’habitat entre le premier et le deuxième Age du Fer ? Si transformation il y a, comment les oppida s’y intègrent‑ils ? Fonctionnaient‑ils comme des villes agricoles où était concentré l’essentiel de la population rurale, ou fonctionnaient‑ils plutôt comme centres politiques et commerciaux, à l’écart des communautés rurales ?

8En Auvergne, mis à part des fouilles limitées à Gergovie, et quelques autres fouilles de sauvetage, Aulnat‑Gandaillat est le seul site qui ait été fouillé méthodiquement et extensivement. A l’exception de quelques vestiges du premier Age du Fer sur les collines, et ceux du deuxième Age du Fer en Grande Limagne et sur les plateaux de Corent et de Côtes‑de‑Clermont, on savait très peu de choses sur la répartition et la variété de l’habitat (fig. 1). Il était donc difficile de voir Aulnat‑Gandaillat dans son contexte régional ou d’analyser le développement de l’habitat au cours de l’Age du Fer.

9Nous faisons nos prospections en fonction des zones écologiques, et particulièrement en fonction de zones qui offrent des potentialités agricoles contrastées. L’Auvergne centrale se présente comme une longue dépression, qui comporte la Grande et les Petites Limagnes et la vallée de l’Allier, et qui est limitée à l’est et à l’ouest par des zones de collines et de montagnes (fig. 2). Les terres agricoles sont rares et pauvres sur la chaîne volcanique des monts Dômes à l’ouest, mais il y a là de grandes étendues de pâturages. A l’est se situe une zone de collines, aujourd’hui occupée par des forêts et des pâturages.

• 2. Carte de la région de Clermont‑Ferrand. A : courbes de niveau, à intervalles de 200 m,  B : terrains au‑dessus de 600 m.  : rivières et ruisseaux.  D : limites des zones prospectées.  E : villes principales. F : lieux d’intérêt particulier.

10La Grande Limagne s’étend au nord de la dépression centrale, avec de grandes étendues de terres céréalières riches, mais ces terres ont besoin de drainage avant leur mise en culture. Daugas, Raynal, Gachon et d’autres ont étudié l’origine et la chronologie de ces sols humides, appelés « terres noires » démontrant que leur mise en place date de l’Holocène récent, depuis le Néolithique mais particulièrement depuis l’Age du Fer (Daugas, Raynal 1977 ; Daugas, Tixier 1977, 1978 ; Daugas et al. 1982 ; Gachon 1963).

11Les Petites Limagnes se trouvent au sud de la Grande Limagne, et comportent une série de bassins entourés de collines. Le relief des parties inférieures des bassins comporte des glacis versants à pente douce, des petits vallons, des interfluves peu accidentés et des dépressions. Les sols sont minces et pauvres sur les collines, mais les parties inférieures des bassins donnent de bonnes terres agricoles. Les zones les plus basses sont mal drainées et portent des terres noires semblables à ceux de la Grande Limagne.

12L’Allier, la rivière principale de la région, passe à travers les Limagnes. Sa vallée se présente comme une fosse alluviale de 2 à 3 km de largeur, présentant au fond une série de terrasses. La première terrasse, qui peut mesurer jusqu’à 800 m de largeur par endroits, est très récente, puisqu’on y a découvert des céramiques modernes dans ses parties supérieures. Les autres terrasses datent du Quaternaire et donnent des sols bien drainés, un peu secs, mais d’une potentialité agricole élevée.

13Ces unités géomorphologiques et écologiques donnent des possibilités contrastées pour l’agriculture et l’implantation des habitats. Ces différences sont importantes pour l’interprétation du développement de l’habitat et de la société à l’échelon régional, et nous les avons prises en compte lors de la programmation du projet de prospection. Les meilleures terres agricoles se trouvent dans les Limagnes et la vallée de l’Allier et c’est dans ces zones que les populations agraires devaient être normalement concentrées. Pourtant, deux de ces zones préférentielles ont des caractères particuliers, et ne devaient pas être occupées de façon importante excepté dans des conditions précises en ce qui concerne la démographie, l’économie et/ou l’environnement. L’occupation humaine de ces zones peut donner des indices de processus socio‑économiques à l’échelon régional.

14La Grande Limagne est la première de ces zones. Sa mise en culture et l’extension de l’habitat sur sa surface témoignent soit de changements hydrographiques donnant un environnement plus attirant pour les communautés agraires, soit de la mise en œuvre de programmes de drainage, eux‑mêmes caractéristiques d’un niveau élevé de centralisation de la société et d’un système d’échanges régionaux ou extra‑régionaux donnant des débouchés à la production agricole de ces terres.

15Le deuxième cas concerne les collines des Petites Limagnes, avec leurs terres agricoles pauvres. En dehors des activités secondaires telles que l’élevage et l’exploitation des bois, il est peu probable que ces collines aient été occupées de façon importante par des communautés agricoles, sauf dans les périodes où la densité de population était trop élevée sur les bonnes terres des bassins, entraînant une extension de l’habitat et des cultures sur les terres pauvres. Evidemment, il est possible également que l’implantation des habitats sur les collines réponde à un besoin de défense, tandis que des sites tels que Gergovie seraient des centres socio‑économiques et que le choix de leur emplacement répondrait en partie à des facteurs d’ordre socio‑politique. Pourtant, de tels sites sont des cas particuliers, qu’il nous faut différencier d’un processus généralisé d’extension de la zone habitée sur les collines.

16Les montagnes et les collines entourant les Limagnes et la vallée de l’Allier offrent également des potentialités particulières pour l’implantation des habitats et l’exploitation des sols. Du point de vue agricole, ce sont des zones marginales par rapport aux Limagnes et à la vallée de l’Allier, mais elles auraient pu fournir des ressources agricoles particulières ou des matières premières. Par exemple, à l’époque historique, l’élevage était la base économique de ces zones, mais il dépendait des marchés et des débouchés régionaux pour le bétail et ses produits. L’occupation de ces zones ne peut pas être vue ou comprise sans tenter d’analyser les liens possibles avec les Limagnes.

17A partir de cette perspective sur les potentialités variées des différentes parties de la région, et vu le manque de données sur la répartition et le développement de l’habitat à travers le temps et l’espace, notre premier but était d’établir les modalités de l’implantation des habitats dans les zones agricoles préférentielles. Les recherches de Daugas, Raynal, Tixier et autres ayant donné une idée du développement de l’habitat en Grande Limagne, et cette zone étant difficile à prospecter en surface à cause de l’enfouissement des vestiges de l’Age du Fer par les terres noires, nous avons consacré nos efforts à trois bassins des Petites Limagnes et à la vallée de l’Allier.

18A la suite de prospections préliminaires effectuées en 1979 autour d’Aulnat‑Gandaillat (Mills 1982), nous avons prospecté ces unités à partir d’un échantillonnage probabiliste (fig. 3, 4, 5, 6). Nous avons différencié deux strates principales d’après des critères agricoles. La strate 1 comporte de bonnes terres agricoles sur pentes douces, dans les parties inférieures des bassins et sur les terrasses de la vallée de l’Allier. Le strate 2 comporte des terres agricoles pauvres et des pâturages situés sur les plateaux et sur les pentes escarpées des collines. En 1981, nous avons défini une troisième strate dans deux des bassins (fig. 5), qui comportaient des étendues de terres noires dans les zones les plus basses. Nous avons ensuite prospecté des échantillons de 20‑25 % de chaque strate à partir d’un carroyage établi sur le terrain d’après les coordonnées Lambert.

• 3. Carte des zones prospectées en 1979 et 1980. A : courbes de niveaux, en mètres. B : rivières et ruisseaux. C : limites des zones prospectées. D : carroyage de 1979. E : carroyage de 1980, carrés en strate 1. F : carrés en strate 2. G : carrés prospectés. B.S. : bassin de Sarliève. V.A. : vallée de l’Allier. R.A. : ruisseau d’Assat.

• 4. Résultats des prospections en 1979 et 1980. A : courbes de niveau, en mètres. B : rivières et ruisseaux. C : sites préhistoriques. D : sites du Bronze Final/Hallstatt. E : sites de La Tène. F : sites gallo‑romains précoces. G : sites gallo‑romains.

• 5. Carte des zones prospectées en 1981. A : courbes de niveau, en mètres. B : rivières et ruisseaux. C : limites des zones prospectées. D : carrés en strate 1. E : carrés en strate 2. F : carrés en strate 3. G : carrés prospectés. P. C. : Pont du‑Château. B.S. : bassin de Sarliève. V.A. : vallée de l’Allier. R.A. : ruisseau d’Assat. L.S. : La Sauvetat,

• 6. Résultats des prospections en 1981. : courbes de niveau, en mètres. : rivières et ruisseaux. : sites préhistoriques. D : sites du Bronze Final/Hallstatt. : sites de La Tène. : sites gallo‑romains précoces. : sites gallo‑romains.

19Nous avons prospecté les bassins du ruisseau d’Assat et de Sarliève, et un segment de la vallée de l’Allier en août 1980. Dans les deux bassins, nous avons utilisé des unités d’échantillonnage de 1 km2, chaque carré étant prospecté par une équipe de quatre personnes, avec 10 m entre chaque équipier, et à un rythme de 1 km2 par jour et par équipe. Nous avons prospecté la vallée de l’Allier au moyen d’interval‑transects, ou bandes de 500 m de largeur, afin d’obtenir une idée de la répartition des habitats à travers les terrasses alluviales et les pentes.

20Si les prospections de 1980 ont révélé des tendances générales dans la répartition et dans la densité de l’occupation des sols à travers les strates de l’échantillonnage, les résultats ont été pauvres par rapport à 1979 (fig. 3, 4).

21En 1980, nous avons prospecté 33 km2, dont 18 km2 en strate 1 et 15 km2 en strate 2, et découvert 7 sites gallo‑romains et 2 sites préhistoriques. La strate 2 n’a livré que 2 sites gallo‑romains et 1 site préhistorique. On peut comparer ces résultats aux 12 sites gallo‑romains et préhistoriques trouvés sur les 8 km2 de la strate 1 prospectée en 1979.

22A la suite de modifications dans nos méthodes en 1981, il semble que la pauvreté de nos résultats de 1980 était due à une mauvaise méthodologie, et que quatre facteurs principaux ont opéré.

23D’abord, nos équipes de 1980 n’étaient pas assez expérimentées, ni assez entraînées sur place. A ce manque d’expérience et d’entraînement s’ajoutait une mauvaise visibilité à la surface du sol, les prospections ayant été faites en août, quand beaucoup de champs sont recouverts de chaume après les moissons ou sont en maïs ; nous avons aussi tenté de couvrir trop de terrain par jour et par équipe, avec trop de distance entre les chercheurs. Les carrés d’un kilomètre de côté étaient aussi trop grands pour nous donner un échantillonnage suffisant, car du point de vue statistique, un grand nombre de petites unités donne un meilleur échantillonnage qu’un petit nombre de grandes unités.

24En 1981, nous avons modifié nos méthodes de la façon suivante: les prospections se sont poursuivies en mars/avril et en septembre, quand la plupart des champs étaient labourés, donnant une bonne visibilité à la surface du sol ; les unités d’échantillonnage ont été réduites à des carrés de 500 m de côté et la vitesse des prospections réduite à deux carrés de 500 m de côté par jour et par équipe de quatre personnes; les équipiers étaient espacés de 5 m et j’ai consacré plus de temps à leur entraînement, mettant dans chaque équipe deux prospecteurs expérimentés avec deux prospecteurs sans expérience.

25Nous enregistrons d’une manière assez détaillée les objets trouvés et l’étendue prospectée, remplissant pour chaque carré une fiche comportant des notes sur le relief, la répartition et la densité relative de vestiges archéologiques en surface, etc. Nous divisons chaque carré en unités de ramassage afin de garder les trouvailles de chaque unité à part. Ces unités de ramassage sont sélectionnées d’après des limites naturelles ou artificielles (routes, ruisseaux, etc.) et donnent une idée de la répartition des objets dans le carré. Cette méthode nous permet de refaire des zones si besoin est. Nous utilisons des agrandissements au 1/10 000 de cartes I.G.N.au 1/25 000 pour dessiner les parties des carrés prospectés ou non. Les limites des champs ne sont pas toutes marquées sur ces cartes, mais celles‑ci sont assez précises pour nous permettre de les tracer nous‑mêmes.

• 8. Sites préhistoriques et protohistoriques actuellement connus dans la région de Clermont‑Ferrand. A : terrain au‑dessus de 600 m. B : terrain au‑dessus de 400 m. C : rivières et ruisseaux. D : sites préhistoriques. E : sites du Bronze Final/ Hallstatt. F : sites de La Tène. G : oppida.

26Un site est défini par une concentration d’objets, que nous supposons être l’emplacement d’un habitat de quelque importance. Nous remplissons une autre fiche pour chaque site, donnant des détails sur son emplacement, son étendue, sa topographie, etc. La décision de classer une concentration d’objets comme site, et particulièrement un site préhistorique, est prise en fonction de plusieurs facteurs, tels que la densité relative des objets à travers un carré ou un champ, et les conditions de visibilité au sol. Vu la variabilité de ces facteurs, une définition rigide du site serait inutile et fausse, et il est préférable de laisser la décision à la discrétion et à l’expérience des chercheurs sur le terrain, à la suite de discussions avec le directeur de l’opération. Nous classons nos sites avec beaucoup de réserves. Presque tous nos sites ont livré entre 50 et 100 tessons dans une zone bien délimitée, et la plupart ont livré plus de 100 tessons. En Auvergne, nous ne considérons pas qu’une concentration de quelques tessons soit suffisante pour mériter l’appellation de site, mais cette décision n’est pas nécessairement valable pour d’autres régions (Mills 1981).

27Les objets ramassés sont un échantillon des objets observés au sol. Nous ramassons tous les tessons préhistoriques, un échantillon des pierres taillées et un échantillon des céramiques gallo‑romaines, médiévales et récentes. Un ramassage plus important se fait sur les sites, incluant tous les tessons caractéristiques et un échantillon des autres.

28Les méthodes adoptées en 1981 ont révélé davantage de sites qu’en 1980 avec 40 sites préhistoriques et gallo‑romains sur les 30 km2 prospectés en strate 1. Si l’on inclut tous les sites connus antérieurement et les sites découverts lors de travaux de construction, etc. (fig. 7), nous possédons actuellement un échantillon de plus de 100 sites de toutes les époques, du Néolithique au Haut Moyen Age, dont plus de 50 ont été occupés à l’époque pré‑ et protohistorique. La typologie en Auvergne est malconnue pour la période précédant le Bronze Final/Hallstatt, mais il semble que nous ayons toute la séquence chronologique, avec des habitats bien typés du Néolitique et du Bronze Ancien. Plus de 50 % des sites pré‑ et protohistoriques ont livré des indications prouvant l’existence d’une occupation au Bronze Final/Hallstatt (fig. 8), tandis que 9 seulement datent de La Tène. Puisque nous avons utilisé un échantillonnage de probabilités, nous pouvons être sûrs qu’il y a là une différence réelle entre le nombre de sites occupés au Bronze Final/Hallstatt et à La Tène, et nous pensons que cette différence témoigne d’un changement dans le système d’habitat rural. La plupart des sites se trouvent en strate 1, sur les bonnes terres agricoles des Petites Limagnes et de la vallée de l’Allier, soit à côté de petits ruisseaux, soit en bordure des terrasses alluviales.

• 7. Sites trouvés entre 1979 et 1981, en dehors du programme d’échantillonnage. A : terrain au‑dessus de 600m. : terrain au‑dessus de 400 m. C : rivières et ruisseaux. D : sites préhistoriques. E : sites du bronze Final/Hallstatt. F : sites de La Tène. G : sites gallo‑romains précoces. H : sites gallo‑romains.

29Ces résultats nous ont amené à changer d’avis sur la répartition des sites dans la région. Au début, on avait l’impression qu’il y avait plusieurs sites du Bronze Final/Hallstatt sur des collines, puis un mouvement vers la plaine pendant La Tène. En effet, d’après les résultats de nos prospections, il semble que, du Néolithique jusqu’à nos jours, ce sont les bonnes terres agricoles des Petites Limagnes et de la vallée de l’Allier qui ont été les zones préférentielles pour l’implantation de l’habitat, tandis que la Grande Limagne, avec son occupation du deuxième Age du Fer, et les collines, avec leur occupation du premier Age du Fer, ont été occupées à certaines périodes seulement dans des conditions particulières quant à l’environnement, à la démographie ou à l’organisation socio‑économique.

30Nous n’avons pas encore étudié les sites gallo‑romains, mais on peut constater qu’ils sont nombreux (fig. 9) et qu’il y a une grande variabilité de type et d’étendue. Maintenant que nous avons un échantillon suffisant, nous espérons faire une classification hiérarchique semblable à celles qui ont été établies lors des prospections en Italie.

• 9. Sites gallo‑romains actuellement connus dans la région de Clermont‑Ferrand. A : terrain au‑dessus de 600 m. B : terrain au‑dessus de 400 m. C : rivières et ruisseaux. D : sites gallo‑romains précoces. E : oppida. F : sites gallo‑romains. G : ville gallo‑romaine de Clermont‑Ferrand.

31Lors de nos prospections, nous avons fait des observations d’ordre géomorphologique sur des coupes pédologiques visibles dans des fossés en bordure des routes, etc. Ces observations nous montrent que l’érosion et le dépôt des sols ont été plus importants que prévu au début de notre recherche (Mills 1982) et que ces processus ont pu modifier la validité de notre échantillonnage dans des situations particulières. Ainsi, la roche calcaire se trouve proche de la surface sur les interfluves dans les bassins, tandis que les vallons des ruisseaux sont mal drainés et remplis de dépôts dus à la fois à l’alluvionnement et au colluvionnement de l’époque historique. Dans certains cas, de petits vallons ont été plus ou moins effacés sous l’accumulation de ces dépôts par suite de l’érosion des interfluves. Dans certains cas, ces accumulations ont pu nous empêcher de trouver des sites lors de nos prospections en surface, tandis que dans d’autres cas, nous avons des preuves de la destruction de certains sites.

32Ces effets de l’érosion et du dépôt des sols semblent se rapporter à des situations bien typées de vallons et de bas de pente. Nous espérons établir des cartes de l’érosion probable dans les différentes zones de la région selon la topographie, la profondeur des sols, le degré de pente et la géologie, pour les comparer ensuite avec la carte de répartition des sites trouvés lors des prospections. Ces cartes doivent nous permettre de donner quelques précisions sur l’influence des ces facteurs et serviront également à la Direction des Antiquités d’indices des potentialités archéologiques de la région.

33(Traduction N. MILLS)

Remerciements

34Nous tenons à remercier tous ceux qui ont participé au programme de prospections en Auvergne ou qui ont facilité sa réalisation, et particulièrement Ezio Arduini, Claude Chopelin, John Collis, lan Cumming, Jean‑Pierre Daugas, Henri Desfeuilles, Dave Fine, Colin Green, Dick Grove, Peter Hayes, Dave Hosking, Jean‑Pierre Maillard, Robert Périchon, Jean‑Michel Sauget, et Susan Stallibrass. Le financement du programme a été assuré par le C.N.R.S., la Maison des Sciences de l’Homme, the British Academy, the Prehistoric Society, the Royal Anthropological Institute, the Ernest Cassell Trust, the Wenner Gren Foundation.

Discussion.

Président de séance : L. Langouët

35A. Hesse : Comment déterminez‑vous la position des carrés prospectés ?

36N. Mills : C’est une partie de l’échantillonnage au hasard ; nous utilisons une table de nombres aléatoires.

37A. Hesse : Je pense que cette façon de choisir les carrés au hasard n’est pas très appropriée. D’ailleurs, quand vous regardez la carte que vous obtenez, il y a des concentrations manifestes dans vos choix de carrés ; on sait bien que dans les nombres au hasard, il y a des juxtapositions qui se produisent, tout à fait inopinées ; je pense personnellement qu’il est plus important d’avoir une maille régulière bien répartie, qui permette d’explorer de manière homogène tout le secteur. On voit qu’il y a des marges très importantes sur les côtés que vous n’avez peut‑être pas examinées ; là où le hasard, à mon sens, est important, c’est pour l’ordre dans lequel vous explorez les carrés que vous avez choisis, plutôt que pour la géométrie des carrés. Voyez‑vous la différence que je fais ?

38N. Mills : En ce qui concerne un maillage systématique, je ne serai pas d’accord, pour deux raisons : d’abord, pour obtenir une idée générale de la répartition des sites à travers la région, le système d’échantillonnage au hasard par strates écologiques est préférable; ensuite, avec un échantillonnage systématique, nous ne connaissons pas exactement — et ici on voit vraiment l’avantage d’un échantillonnage au hasard — les facteurs que nous essayons d’étudier ; c’est‑à‑dire qu’il est par exemple possible, pour les sites gallo‑romains, que les sites soient espacés à des distances bien définies à travers le paysage. On trouvera exactement le même problème pour les sites préhistoriques si par exemple il y a des facteurs socio‑économiques ou autres qui influent sur l’emplacement de ces sites, ou même s’il y a des facteurs géomorphologiques, par exemple des ruisseaux ou d’autres éléments espacés d’une façon assez régulière à travers le paysage.

39A. Hesse : Je sais très bien que c’est un risque, mais c’est le seul ; et, si vous utilisez un échantillonnage au hasard, c’est effectivement pour éviter, par des voies probabilistes, de rencontrer ce risque. Mais ce risque est absolument minime, parce que, quand vous avez des sites dont l’implantation est motivée par des structures géographiques très complexes et que vous plaquez sur une grille ; la probabilité pour que cette grille, qui est en termes métriques et rectangulaire, retombe sur une structure de l’espace ancien me paraît vraiment, sur le plan statistique, très faible. Je crois qu’il y a réellement là une illusion dans l’emploi d’un échantillonnage au hasard, et que la grille régulière vous offre l’avantage d’une couverture très homogène sur l’ensemble de l’espace, que vous n’avez absolument pas dans votre choix. Je crois que, par rapport aux risques que vous courez, l’avantage de la grille régulière l’emporte nettement, sous réserve que le travail sur le terrain ne soif pas de type progressif : l’important, si vous vous promenez le long d’une vallée, ou si par exemple vous explorez un rectangle, c’est de ne pas progresser systématiquement. La progression régulière d’une extrémité à l’autre de l’espace à explorer introduit, elle, un risque de biais considérable. Il faut sauter d’un point à un autre, sinon les observations qu’on fera en fin de parcours seront très différentes de celles qu’on aura faites au début, simplement parce que les opérateurs auront pris l’habitude du terrain, auront commencé à observer des choses qu’ils n’avaient pas vues avant et, à la limite, à raisonner sur les premières observations, et cela faussera complètement les données. Mais, je le répète encore, à mon sens, il est bien plus intéressant d’avoir une grille régulière qu’une grille au hasard.

40N. Mills : Des expériences ont été faites aux Etats‑Unis, consistant à étudier et prospecter complètement plusieurs régions, d’une façon très systématique, puis à expérimenter différentes méthodes d’échantillonnage de probabilité sur les mêmes régions, pour voir quel système d’échantillonnage donnait les meilleurs résultats. On a conclu ainsi que, pour obtenir une idée correcte de la répartition des petits sites, c’est‑à‑dire surtout des objets isolés, ce que nous avons appelé les interval transects donnait de bons résultats. Tandis que lorsqu’il s’agit de sites d’habitat, de communauté agricole par exemple, les meilleurs résultats sont donnés par l’échantillonnage au hasard, résultats différents de ceux fournis par les interval transects ; j’utilise donc le système d’échantillonnage au hasard parce que c’est le système qui offre les meilleures possibilités de prédiction du nombre de sites d’habitat dans nos régions.

41D. Reynolds : Pourriez‑vous me dire pourquoi vous avez utilisé des méthodes d’échantillonnage? Ne pouviez‑vous prospecter l’ensemble du territoire ? Etait‑ce par manque de temps, d’argent ou pour d’autres raisons ?

42N. Mills : C’est principalement une question de temps et d’argent. Nous ne pouvons pas prospecter toute la région. Il est donc indispensable de pratiquer un échantillonnage.

43D. Reynolds : Si vous n’étiez pas limité par le temps, vous abandonneriez l’échantillonnage ?

44N. Mills : De toute manière je n’aurai jamais assez de temps et d’argent, si bien que votre question est sans objet. Ce que je pourrais faire, si j’avais suffisamment de temps, ce serait de prospecter entièrement l’un de ces bassins et ensuite d’utiliser différentes techniques d’échantillonnage, en pratiquant des tests de simulation sur ordinateur pour voir quels seraient les résultats. Pour l’instant, nous n’avons pas le temps de prospecter intégralement même un seul de ces bassins, et cela bien qu’il s’agisse d’un projet de recherche, et non d’un sauvetage. Je suis donc obligé d’utiliser un système d’échantillonnage pour connaître la répartition des sites dans la région que j’étudie.

45D. Reynolds : Lorsque vous sélectionnez vos nombres aléatoires, supprimez‑vous ceux qui sont déjà sortis? Y a‑t‑il une chance pour que vous prospectiez deux fois la même zone ?

46N. Mills : Oui, mais uniquement parce que j’ai changé de système en cours de travail, parce que les résultats de la première année n’ont pas été satisfaisants. J’ai donc modifié la technique utilisée, et j’ai changé la définition des strates et la dimension des mailles de la prospection. C’est pour cette raison que nous avons des superpositions.

47P. Reynolds : Avez‑vous ignoré les résultats de la première année lorsque vous avez réalisé les cartes que vous nous avez montrées? Par ailleurs, le système d’échantillonnage que vous utilisez repose‑t‑il sur un modèle américain ou européen ?

48N. Mills : Je ne comprends pas très bien votre deuxième question.

49P. Reynolds : Il me semble que vous utilisez un système statistique qui s’inspire des travaux américains, faits sur le territoire américain.

50N. Mills : Pas uniquement. Je me suis inspiré des publications américaines et britanniques sur l’échantillonnage.

51P. Reynolds : Oui, mais l’échantillonnage probabiliste est une technique américaine, qui ne s’applique pas nécessairement à l’Europe.

• 10. Echantillonnage par Interval Transects.

52N. Mills : Je ne suis pas d’accord avec vous, car on a toujours affaire à des sites d’habitat, qu’on soit en Amérique ou en Europe.

53P. Reynolds : Les raisons fondamentales qui déterminent la répartition de l’habitat en Amérique, et tout particulièrement en Amérique du Nord, ne sont pas du tout les mêmes qu’en Europe.

54N. Mills : Est‑ce que cela change quelque chose à la prospection au sol?

55P. Fasham : Je ne veux pas débattre du caractère américain ou européen de l’échantillonnage, mais je voudrais dire que Mills a eu raison d’insister sur la nécessité de définir les buts et les méthodes de la prospection pour pouvoir en quantifier les résultats. Quelqu’un a demandé tout à l’heure pourquoi la région étudiée n’avait pas été intégralement prospectée. Aucun de nous ne devrait avoir honte de dire que le manque de temps ou de moyens est une bonne raison pour ne pas faire de prospection intégrale. La nécessité de faire porter la recherche sur des échantillons peut même aider à préciser les objectifs de la recherche. Mills a parlé aussi des variables, et il est évident que l’échec de sa première campagne de prospection est due à l’état des champs, qui n’étaient pas labourés. Il y a de très nombreuses variables et, jusqu’à présent, il n’y a eu, à ma connaissance, qu’une seule tentative pour évaluer leur impact sur les résultats de la prospection. Dans une communication présentée à Mexico, Shennan a essayé de mesurer l’influence des conditions géomorphologiques, géologiques, etc., sur les résultats, et il a suggéré, par l’étude d’échantillons dont le but était d’examiner les effets de certaines variables dans une région, que des distorsions causées par des facteurs influant sur les collections ne sont pas significatives. Si nous avions un plus grand nombre d’études semblables à celle de Shennan, nos méthodes de prospection feraient des progrès rapides.

• 11. Echantillonnage au hasard selon des strates écologiques (Stratified Random Sampling). Les figures 10 et 11 donnent l’exemple de programmes d’échantillonnage dans une vallée schématisée. Les strates (A, B, C) sont définies d’après des critères écologiques/topographiques (fond de vallée, bas de pente, mi‑pente).

56Y. de Kisch : Dans le sens de ce que disait Hesse, cette méthode de tirage au sort n’est peut‑être pas tout à fait adaptée à des micro‑régions, dont le type d’occupation n’est pas nécessairement homogène, même dans une période donnée. Et ce qu’on risque d’avoir, en dehors de l’obligation de repasser à plusieurs reprises par tirage au sort sur le même carré, c’est un panorama complètement faussé, une fausse homogénéité de l’occupation, sectorisée en quelque sorte.

57P. Gouletquer : La discussion entre Hesse et Mills soulève un problème qui me paraît important, c’est que la méthode semble prendre le pas sur les objectifs. Par ailleurs, depuis hier, on a vraiment l’impression qu’on travaille sur des terrains où il n’y a personne de vivant. Personne n’a parlé de l’enquête orale, ou pratiquement pas. Si par exemple Mills choisit d’étudier un carré, et s’il a une information concernant un point qui se trouve à 200 m de son carré, est‑ce qu’il en tient compte, ou non, dans son raisonnement ?

58N. Mills : Evidemment, j’en tiens compte, mais pas dans les calculs statistiques.

Bibliographie

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Table des illustrations

Légende • 1. Sites connus avant 1979 dans la région de Clermont‑Ferrand. A : terrains au‑dessus de 600 m. B : terrains au‑dessus de 400 m. C : rivières et ruisseaux. D : sites préhistoriques. E : sites du Bronze Final/Hallstatt. F : sites de La Tène.  G : sites gallo‑romains précoces. H : oppida. I : sites gallo‑romains. J : ville gallo‑romaine de Clermont‑Ferrand.
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Légende • 2. Carte de la région de Clermont‑Ferrand. A : courbes de niveau, à intervalles de 200 m,  B : terrains au‑dessus de 600 m.  : rivières et ruisseaux.  D : limites des zones prospectées.  E : villes principales. F : lieux d’intérêt particulier.
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Légende • 3. Carte des zones prospectées en 1979 et 1980. A : courbes de niveaux, en mètres. B : rivières et ruisseaux. C : limites des zones prospectées. D : carroyage de 1979. E : carroyage de 1980, carrés en strate 1. F : carrés en strate 2. G : carrés prospectés. B.S. : bassin de Sarliève. V.A. : vallée de l’Allier. R.A. : ruisseau d’Assat.
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Légende • 4. Résultats des prospections en 1979 et 1980. A : courbes de niveau, en mètres. B : rivières et ruisseaux. C : sites préhistoriques. D : sites du Bronze Final/Hallstatt. E : sites de La Tène. F : sites gallo‑romains précoces. G : sites gallo‑romains.
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Légende • 5. Carte des zones prospectées en 1981. A : courbes de niveau, en mètres. B : rivières et ruisseaux. C : limites des zones prospectées. D : carrés en strate 1. E : carrés en strate 2. F : carrés en strate 3. G : carrés prospectés. P. C. : Pont du‑Château. B.S. : bassin de Sarliève. V.A. : vallée de l’Allier. R.A. : ruisseau d’Assat. L.S. : La Sauvetat,
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Légende • 6. Résultats des prospections en 1981. : courbes de niveau, en mètres. : rivières et ruisseaux. : sites préhistoriques. D : sites du Bronze Final/Hallstatt. : sites de La Tène. : sites gallo‑romains précoces. : sites gallo‑romains.
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Légende • 8. Sites préhistoriques et protohistoriques actuellement connus dans la région de Clermont‑Ferrand. A : terrain au‑dessus de 600 m. B : terrain au‑dessus de 400 m. C : rivières et ruisseaux. D : sites préhistoriques. E : sites du Bronze Final/ Hallstatt. F : sites de La Tène. G : oppida.
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Légende • 7. Sites trouvés entre 1979 et 1981, en dehors du programme d’échantillonnage. A : terrain au‑dessus de 600m. : terrain au‑dessus de 400 m. C : rivières et ruisseaux. D : sites préhistoriques. E : sites du bronze Final/Hallstatt. F : sites de La Tène. G : sites gallo‑romains précoces. H : sites gallo‑romains.
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Légende • 9. Sites gallo‑romains actuellement connus dans la région de Clermont‑Ferrand. A : terrain au‑dessus de 600 m. B : terrain au‑dessus de 400 m. C : rivières et ruisseaux. D : sites gallo‑romains précoces. E : oppida. F : sites gallo‑romains. G : ville gallo‑romaine de Clermont‑Ferrand.
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Légende • 10. Echantillonnage par Interval Transects.
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Légende • 11. Echantillonnage au hasard selon des strates écologiques (Stratified Random Sampling). Les figures 10 et 11 donnent l’exemple de programmes d’échantillonnage dans une vallée schématisée. Les strates (A, B, C) sont définies d’après des critères écologiques/topographiques (fond de vallée, bas de pente, mi‑pente).
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© Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1986

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