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La prospection archéologique

 | 
Alain Ferdière
, 
Elisabeth Zadora-Rio

La prospection et les inventaires régionaux

La prospection « sensu lato » : quelques expériences en Flandre (Belgique)

Franz Verhaeghe

Abstract

This paper briefly discusses two research projects in which archaeological fieldwork plays an important part. The first concerns the study of medieval settlement in the western part of the Flemish Coastal area. The second, which started in 1982, concerns landscape and settlement use since Roman times in the area between the Lys and Scheldt, south of Ghent. In both cases, the localization and initial interpretation of the settlement sites and of other traces of past human activity is of prime importance and archaeological fieldwork constitutes a basic tool, the possibilities and limitations of which have to be continuously evaluated in accordance with the circumstances and aims of research activity. The importance of the so‑called régressive method is so stressed, which combines archaeological fieldwork with the regressive analysis of written, cartographic and iconographic sources, thus allowing the localization and more correct interprétation of the traces of past human activity, particularly those of the last millenium. At the same time, the general principles of total landscape archaeology are advocated, as settlement sites cannot be divorced from their human and natural environment and as fieldwork which is not limited to the settlement sites only, can yield much more relevant data.

Full text

1Le but de cette contribution est double : présenter brièvement deux programmes de recherche archéologique dans lesquels la prospection joue un rôle important, et faire état de quelques considérations méthodologiques générales (fig. 1). Il faut également souligner que ces programmes concernent en premier lieu les époques post‑romaines et qu’il s’agit non pas de projets d’inventaire archéologique simple, mais plutôt d’études archéologiques. Cela a des conséquences au niveau méthodologique.

Étude de l’habitat médiéval dans la partie ouest de la côte flamande

2Le premier programme, provisoirement terminé en 1977, porte sur l’habitat rural du Moyen Age dans une zone d’essai, située entre les villes de Fûmes (Veurne) et de Dixmude (Diksmuide), dans la partie occidentale de la plaine maritime flamande en Belgique (Verhaeghe 1977). Cette zone recoupe trois paysages pédogénétiques bien distincts: les polders moyens, encore inondés par la transgression marine du xie s. et où l’on retrouve les sédiments dunkerquiens IIIA ; les polders anciens, séparés des polders moyens par la Oude Zeedijk (ancienne digue de mer) qui les protégea contre la transgression dunkerquienne IIIA et où les sédiments les plus récents sont ceux de la transgression dunkerquienne II du iiie s; enfin, une partie de la Flandre sablo‑limoneuse, qui ne fut pas inondée par les transgressions marines de l’époque historique. Il va de soi qu’il y a des différences nettes entre ces trois parties de la zone d’essai en question. Ainsi, nous étions en mesure d’étudier l’influence des conditions pédologiques et orohydrographiques sur l’habitat médiéval.

3De plus, d’autres différences entre les parties constituantes de la zone d’essai pouvaient être prises en considération : le drainage, le micro‑relief, la végétation, les modes d’exploitation agraire, le parcellaire et d’autres facteurs naturels ou anthropogènes. Il est également à noter que la recherche historique et pédologique — et plus particulièrement l’étude de la géographie historique des défrichements (Verhulst 1966 : 17‑34 ; Boterberge 1962; Ameryckx 1958) — a clairement démontré que la mise en culture des polders anciens est partie de la Flandre sablo‑limoneuse aux viiieixe s. et que la mise en culture des polders moyens a débuté dès la fin du xie s. à partir des polders anciens. Il est donc également question de plusieurs phases chronologiques bien nettes dans le développement du paysage, ce qui se reflète par exemple dans le parcellaire, les dimensions des exploitations agricoles, etc. Tout cela a bien sûr son importance, non seulement au niveau de l’interprétation, mais aussi — et peut‑être surtout — au niveau de la méthodologie de prospection. Ainsi, par exemple, il s’est avéré que, dans la Flandre sablo‑limoneuse, les traditions locales liées aux travaux agraires et aux caractéristiques du sol (pauvreté relative, acidité, etc.) sont responsables de la quasi‑absence de concentrations denses de trouvailles de surface, tandis que dans les polders de telles concentrations sont beaucoup plus normales. Cela implique que, pour une concentration de trouvailles de surface d’une densité donnée, les conclusions peuvent être tout à fait différentes selon qu’on se trouve dans les polders ou dans la région sablo‑limoneuse (Verhaeghe 1977 : 132‑139).

• 1. Localisation des zones concernées par les programmes de recherche. 1. Micro‑région concernée par le deuxième programme. 2.‑8. Zone d’essai concernée par le premier programme. 2. Polders moyens, avec sédiments de la transgression marine dunkerquienne IIIA. 3. Polders anciens, avec sédiments de la transgression marine dunkerquienne II. 4. Flandre sablo‑limoneuse (à l’ouest, et Flandre sablonneuse là l’est de l’Ijzer). 5. Limites de la zone d’essai. 6. Village de Lampernisse (localisation de l’église). 7. Zone des Moëres (tourbières). 8. Dunes.

4Le premier problème était évidemment celui de la détection des sites d’habitat, ce qui revient à dire que la prospection intensive constituait le premier outil de base. Il y avait tout d’abord la prospection de terrain proprement dite, le fieldwalking, avec tout ce que celle‑ci comporte de problèmes théoriques et techniques, illustrés par d’autres dans ce volume. Il y avait également les autres méthodes plus ou moins classiques, telles que la photographie aérienne, l’étude d’anciennes trouvailles archéologiques et leur localisation, etc. Enfin il y avait les sources écrites, cartographiques et autres, qui pouvaient nous procurer des informations supplémentaires, des éléments de datation, d’identification et d’interprétation. L’objet des recherches étant en premier lieu l’habitat rural médiéval, ces informations nous semblaient indispensables.

5Il apparut très vite que la zone d’essai est une zone à occupation relativement dense et continue, où les sites d’habitat et d’autres traces d’activité humaine se superposent et se recoupent, et où bon nombre des exploitations actuelles se trouvent encore sur l’emplacement exact des fermes médiévales. La datation générale et l’identification de ces sites et des autres traces devenaient donc très vite nécessaires, ce qui constituait une autre raison pour utiliser aussi systématiquement que possible les sources écrites et cartographiques. De plus, les contaminations des trouvailles de surface occasionnées par les différentes activités humaines qui s’étaient succédé dans le temps exigeaient une critique poussée de la valeur de ces trouvailles de surface au niveau de l’interprétation. Et c’est là que l’exploitation des sources écrites et cartographiques, combinée avec une approche systématique de l’ensemble du terrain, devenait vraiment impérative. D’autres constatations portèrent sur la valeur de ces sources et sur le problème de leur utilisation méthodique.

6Au niveau de la détection des sites et des autres traces d’activités humaines, nous étions en mesure de constater qu’aucun type de source écrite ou cartographique, ni même la source par excellence, le terrain lui‑même, ne procurait à lui seul toutes les données requises ou possibles. Une combinaison de toutes ces sources, par contre, permettait une approche beaucoup plus complète et systématique du patrimoine archéologique.

7Un bel exemple de ceci nous est fourni par le cas d’un habitat disparu sur le territoire du village de Lampernisse. Le terrain actuel ne fournissait aucun indice clair, quoiqu’il fût parcouru de traces de fossés de drainage comblés. Les photographies aériennes, les cartes topographiques et les plans cadastraux du xixe s. ne donnaient rien non plus, sauf une photographie prise par la R.A.F. en 1944 qui fournissait une indication assez vague et difficile à interpréter. La carte topographique établie sous la direction du comte de Ferraris en 1774‑78, par contre, montre un petit bâtiment, mais cette carte n’est pas toujours très précise. Il nous fallait remonter jusqu’au terrier de 1714 pour trouver la mention d’une ferme. Une nouvelle prospection de terrain très intensive nous livrait quelques tessons post‑médiévaux isolés, comme on en trouve un peu partout dans cette région. Toutefois, des sondages pédologiques révélaient l’existence de restes de bâtiments en nous procurant même quelques tessons, qui nous permettaient de faire remonter l’occupation du site au Bas Moyen Age (Verhaeghe 1977 : 1270‑1275).

8Cet exemple, qui n’est qu’une illustration parmi d’autres des problèmes rencontrés lors de la détection des sites, démontre la nécessité d’une critique poussée de toutes les sources possibles. Cette critique peut se faire entre autres par la confrontation systématique de chaque source avec les autres sources et avec le terrain, ce dernier devant également être soumis à cette critique. L’exemple démontre aussi l’intérêt que peut avoir la méthode dite régressive de la géographie historique. Dans le cas du projet de recherche en question, l’utilisation de cette méthode s’est avérée être le seul moyen pour arriver à des résultats concrets et pour réussir à utiliser les sources écrites de façon systématique. En effet, bon nombre de sites et d’autres éléments du paysage sont mentionnés dans les textes, mais ils sont généralement situés de manière assez vague. Dès lors, il devient difficile, voire même presqu’impossible, de rattacher les données fournies par les textes aux phénomènes archéologiques auxquels elles ont trait, et cela entraîne une perte d’information. Ainsi, par exemple, certains documents des xve et xvie s. mentionnent quelques fermes et quelques fossés de drainage comblés. Ces informations sont très intéressantes, mais les données de localisation sont trop peu précises pour qu’on puisse les utiliser directement. Les informations peuvent se rapporter à une vingtaine de fermes différentes au moins et si l’on ne parvient pas à identifier sur le terrain et de façon précise les lieux concernés, ces informations sont inutilisables pour l’archéologue. La méthode dite « régressive » permet de pallier cet inconvénient. Et il va sans dire que cette manière de procéder procure des données chronologiques et interprétatives de grande valeur, qui permettent en plus d’évaluer plus correctement les indications de surface. Ainsi, par exemple, nous étions en mesure de constater une concordance entre un nombre même assez limité de trouvailles de surface d’une part et les données fournies par les sources écrites d’autre part, constatation qui n’était pas dépourvue d’intérêt dans le cas de sites pour lesquels nous ne disposions pas de textes. Un autre exemple est celui des fossés de drainage et de parcellaire, et des fossés entourant les sites d’habitat. Quand ils ont été comblés, ils présentent quelques caractéristiques qui permettent de les distinguer les uns des autres, ce qui n’est bien évidemment pas sans importance. Les textes ont été d’un secours inestimable pour arriver à cette conclusion qui a ensuite pu être utilisée lors d’autres campagnes de prospection de terrain.

9Un autre moyen pour arriver à ces résultats est évidemment la fouille et même le sondage, surtout dans le cas des sites d’habitat. Le problème est beaucoup plus complexe quand il s’agit d’autres traces d’activité humaine. Toutefois, même dans ces cas‑là, le sondage peut avoir son intérêt. Ce fut pour nous un autre moyen d’étudier ces sites d’habitat du Bas Moyen Age, ainsi que quelques autres traces d’activité humaine, telles que par exemple les fossés de drainage. La fouille et le sondage nous ont bien sûr procuré des données plus précises que celles fournies par la prospection de terrain. Mais en ce qui concerne cette prospection de terrain, ils n’étaient pas du tout sans intérêt, car ils nous ont appris à reconnaître et à interpréter plus correctement certains phénomènes archéologiques lors d’autres campagnes de prospection.

10On pourrait donc dire que, dans le cas du projet de recherche en question, nous avons procédé de façon plus ou moins empirique, avec quatre niveaux méthodologiques.

11Le premier niveau était celui de la prospection de terrain proprement dite, qui constituait en même temps une première prise de contact avec ce terrain et une occasion d’apprendre à le connaître. Il s’agissait d’une prospection de terrain classique et systématique, effectuée par une ou deux personnes. On n’utilisait pas de système statistique d’échantillonnage, mais les champs et les prés furent parcourus systématiquement avec enregistrement des phénomènes visibles et récupération du matériel de surface.

12Le deuxième niveau comportait l’étude des sources écrites et cartographiques à l’aide de la méthode dite « régressive » et en confrontant systématiquement ces sources entre elles et avec le terrain. Cette phase des travaux s’est faite, en partie du moins, simultanément avec la première prospection du terrain. Il est à noter que l’attention ne se porta pas exclusivement sur les sites d’habitat, mais qu’on tenait également compte d’autres indications directes ou indirectes concernant tout ce qui pouvait aider à mieux comprendre les différents éléments du paysage (végétation, utilisation des champs, clôtures, parcellaire, etc.).

13Le troisième niveau était celui de la fouille et du sondage. Ceux‑ci furent effectués sur des sites présentant des caractéristiques archéologiques plus ou moins bien définies et sélectionnés sur la base des données obtenues lors de la prospection de terrain.

14Le quatrième niveau — atteint après une nouvelle campagne de prospection de terrain au cours de laquelle on a tenu compte du feedback des niveaux 2 et 3 — était celui de l’intégration et de l’interprétation systématique des données acquises, ce qui nous menait à des hypothèses interprétatives. Celles‑ci peuvent au besoin être vérifiées et/ou affinées ultérieurement par de nouvelles fouilles.

15Cette manière de procéder a des avantages et des inconvénients. Parmi les inconvénients, il y a d’abord le fait que cette méthode prend beaucoup de temps (même si elle est moins laborieuse qu’on ne le supposerait). Cela implique également qu’elle ne peut être utilisée systématiquement dans les cas où la prospection de terrain fait partie d’une opération de sauvetage. Soulignons aussi que, pour les périodes antérieures au xiie s., elle semble donner beaucoup moins de résultats, même si elle permet de déceler les influences exercées par les interventions humaines plus récentes dont doit tenir compte toute prospection systématique.

16Toutefois, dans le cas des projets de recherche discutés ici, elle présente des avantages considérables. Et cela au niveau méthodologique aussi bien qu’au niveau interprétatif. Elle permet non seulement de rassembler des données très intéressantes et utilisables pour l’étude des phénomènes archéologiques, mais aussi d’évaluer de façon critique les informations recueillies lors de la prospection de terrain et même de faire la critique de cette prospection en tant que méthode d’investigation. C’est d’ailleurs là un aspect non négligeable de l’expérience car étant donné les différences naturelles et anthropogènes qui existent entre les différentes parties de la Flandre, les limites et les possibilités de la prospection de terrain proprement dite peuvent varier d’une partie de la Flandre à une autre. En effet, on a constaté — en Flandre aussi bien qu’en Angleterre (Foard 1980 : 37 ; Cales 1974 : 11 ; Verhaeghe 1977 : 132‑139) — que les différences naturelles et/ou anthropogènes peuvent exercer une certaine influence sur les résultats de la prospection de terrain et, dès que l’on accepte cette prémisse, il va de soi que la prospection doit de nouveau être soumise à la critique quand les conditions de l’environnement changent.

17Quelques mots très brefs sur les résultats de ce projet de recherche ont leur place ici. Nous avons découvert 365 sites d’habitat dont 350 étaient des fermes fossoyées (moated sites) du Bas Moyen Age (fig. 2 et 3). Nous avons pu constater que bon nombre de ces sites étaient abandonnés, mais que dans environ un tiers des cas, la ferme existe encore. Les sites abandonnés ne l’ont pas tous été à la même époque. Les désertions s’échelonnent dans le temps, ce qui implique que les sites ont été abandonnés pour des raisons différentes, dont quelques‑unes ont pu être estimées. Nous étions en mesure d’étudier les caractéristiques de ces sites et de leur distribution spatiale. Nous avons également pu constater que le nombre de fermes s’accroît considérablement au cours des xiiie et xive s., ce qui semble correspondre à une sorte de deuxième colonisation, en profondeur cette fois‑ci, avec une intensification des activités et de la production agricole. Il est apparu aussi que la distribution des sites n’était pas directement liée aux conditions physiques du sol, mais plutôt à la structure de la propriété foncière, ce qui explique le caractère très ouvert de cette distribution. Enfin, nous avons pu constater que le fossé entourant ces sites est à considérer comme un moyen de protection sommaire et surtout comme un moyen d’accentuer l’importance sociale (et financière ?) de la ferme (Verhaeghe 1977 et 1981).

• 2. Sites abandonnés de fermes fossoyées (moated sites) datant du Bas Moyen Age, situés dans la partie nord du village de Lampernisse. Parcellaire reconstruit sur la base du terrier de 1714 et du plan cadastral de P. C. Popp d’environ 1845. A noter les différences dans le parcellaire des polders moyens (au nord‑est de l’Oude Zeedijk ou ancienne digue de mer) et celui des polders anciens (au sud‑ouest de l’Oude Zeedijk). Dans les polders anciens, le parcellaire est plus irrégulier et se compose souvent de blocs, tandis que dans les polders moyens les parcelles sont plus allongées et orientées dans une même direction. Le parcellaire des polders moyens reflète leur mise en culture progressive à partir de l’Oude Zeedijk. 1. Sites abandonnés de fermes fossoyées (moated sites) du Bas Moyen Age ; les fossés sont comblés — 2. Limites des parcelles, généralement formées par des fossés — 3. Cours d’eau (le Bavenvliet).

• 3. Distribution de sites de fermes remontant au Bas Moyen Age. 1. Sites de fermes fossoyées (moated sites), généralement abandonnés ; les fossés sont généralement comblés. 2. Sites de fermes médiévales probablement fossoyées. 3. Sites non fossoyés à occupation médiévale. 4. Bâtiments actuels. 5. Routes et chemins actuels.6. Fossés de drainage anciens (médiévaux ?) et comblés avant 1806‑1832.

Étude du paysage et de l’habitat depuis l’époque romaine au sud de Gand

18Le deuxième programme de recherche ne débute en fait que cette année‑ci (1982) et l’on peut donc être très bref à son sujet. Il s’agit de l’étude systématique et multidisciplinaire d’une micro‑région, située au sud de Gand (Gent), entre la Lys (Leie) et l’Escaut (Schelde). Elle a une surface d’environ 260 km2 et l’on y trouve des sols différents et un micro‑relief variable. Il y a également des différences d’origine humaine, notamment dans le parcellaire, les époques et les techniques de défrichement, les modes d’exploitation agricole passés et présents, les types de bâtiments agricoles et leur distribution, etc. Cette micro‑région servira en fait de cobaye, car un des buts principaux du projet est d’arriver à une meilleure intégration de l’histoire et de l’archéologie. Cela implique qu’il faudra passer à l’étude systématique des sources écrites et des données historiques d’une part, et à l’étude archéologique systématique de la micro‑région de l’autre, le sujet étant en premier lieu les époques post‑romaines. Etant donné l’importance et la complexité de ce projet, plusieurs années de recherches intensives sont prévues, au terme desquelles nous espérons arriver à des idées plus précises concernant l’interaction de l’homme médiéval et post‑médiéval et de son milieu naturel, social et économique. Le substrat pré‑médiéval sera également pris en compte, puisqu’il sera étudié par F. Vermeulen (Université de l’Etat de Gand). Il va de soi que l’étude de la culture matérielle (la Sachkultur) et donc la fouille vont jouer ici un rôle important, mais il est aussi évident que la prospection au sens le plus large du mot constituera un moyen de recherche indispensable. Cette prospection ne sera pas axée exclusivement sur les sites d’habitat, même si ceux‑ci prennent une place importante. Mais bon nombre d’autres éléments du paysage (parcellaire, réseau routier, végétation, conditions pédologiques et hydrographiques, etc.) seront également étudiés et pris en compte lors de la prospection. De plus, il faut souligner que nous avons bon espoir de pouvoir affiner les méthodes mentionnées ci‑dessus, ainsi que de pouvoir éprouver de façon systématique les différentes sources et méthodes historiques et archéologiques.

Conclusion

19Il est grand temps maintenant de conclure en faisant état de quelques considérations méthodologiques générales, basées sur les quelques expériences que nous avons en Flandre. Il ne sera pas question toutefois des méthodes de terrain, suffisamment illustrées par d’autres. Il faut d’ailleurs souligner que dans le cadre actuel de la recherche en Belgique le travail de prospection de terrain proprement dit est normalement effectué par une seule personne, plus rarement par deux, ce qui limite le nombre de méthodes possibles. La prospection de terrain se fait généralement de façon systématique, c’est‑à‑dire que l’on parcourt le terrain entièrement (généralement selon une ligne en S) en enregistrant toutes les anomalies et en récupérant le matériel de surface. Il n’y a pas encore eu d’expériences avec des échantillonnages selon des systèmes de quadrillage statistique ; la densité de l’occupation du sol ainsi que la diversité des contextes naturels et anthropiques ne semblent d’ailleurs guère de nature à permettre ce genre d’approche méthodologique.

20Il est bien évident que la prospection — et surtout la prospection au sens large du mot, la prospection sensu lato — constitue un outil de premier ordre, sans qu’on puisse la considérer comme une méthode « miracle ». Elle a en effet de très sérieuses limitations dont il faut tenir compte, sous peine d’être amené à formuler des hypothèses erronées ou à proposer des conclusions insuffisamment fondées. Pensons seulement aux problèmes de datation précise, de la datation du début (et éventuellement de la fin) d’un site d’habitat, de la contemporanéité éventuelle de certains sites, etc. Soumis à une critique poussée, les résultats de la prospection et les trouvailles de surface peuvent néanmoins nous apporter des données impossibles à réunir d’une autre façon. La prospection peut également nous apporter une meilleure connaissance du contexte des sites d’habitat et elle peut surtout nous apprendre beaucoup de choses sur la distribution de ces sites et sur certains phénomènes visibles dans le paysage, mais que la fouille arrive souvent difficilement à discerner. C’est d’ailleurs pourquoi la prospection de terrain proprement dite ne peut vraiment pas se limiter à parcourir le terrain en enregistrant seulement les sites d’habitat et les trouvailles de surface. Il faut au contraire tenir compte de tous les éléments, naturels et humains, du paysage ou de la région qu’on étudie, et cela sans restriction d’ordre chronologique. L’expérience — entre autres l’expérience anglaise (Hayfield 1980, passim) — suggère d’ailleurs que ce dernier point n’est pas du tout facile à réaliser dans la pratique, puisque chaque prospecteur est plus ou moins inconsciemment influencé par l’intérêt qu’il porte à telle ou telle époque et qu’il découvrira surtout des restes appartenant à cette époque (et qu’il reconnaîtra plus facilement que d’autres vestiges). Mais même si cette difficulté est réelle, il reste que la prospection de terrain doit tenir compte de l’énorme complexité de l’objet qu’elle étudie, à savoir le terrain même. Une prospection peut évidemment être axée plus particulièrement sur tel ou tel sujet, mais, même dans ce cas‑là, une exclusivité d’approche trop poussée ne peut qu’entraîner une perte de données, même de données ayant une certaine importance pour le sujet en question. Ainsi, par exemple, l’étude de l’habitat rural gallo‑romain doit tenir compte du développement médiéval et post‑médiéval du paysage et de l’occupation et de l’exploitation du sol à ces époques, car ce développement a une influence certaine et probablement assez grande sur les résultats effectifs de la prospection. A l’inverse, l’étude de l’habitat rural du Moyen Age doit tenir compte de l’éventuel substrat pré‑médiéval, car ce substrat peut aider à expliquer certains aspects de l’habitat médiéval.

21Il n’y a pas seulement cet aspect diachronique. Il y a aussi les constituantes, naturelles et anthropiques du paysage, autres que les sites d’habitat. Ce serait en fait une erreur de ne pas en tenir compte lors de la prospection de terrain, car il s’agit là également d’éléments pouvant aider à mieux comprendre ces sites d’habitat. De plus, dans le cas des constituantes anthropiques du paysage, on se trouve devant des traces matérielles de l’activité humaine, dont on peut dire qu’elles appartiennent aussi au domaine de l’archéologie.

22En cela, nous souscrivons à la total archaeology ou landscape archaeology, l’archéologie du paysage, de Taylor et al. (Taylor 1974a, 1974b, 1978; Aston, Rowley 1974 ; Chapelot 1978). On pourrait objecter qu’une telle approche est totalement irréaliste, voire même conceptuellement impossible, puisqu’à ce moment tout devient trace archéologique. Il est vrai que la landscape archaeology semble un idéal plutôt qu’une chose réalisable dans la pratique car le paysage et toutes ses constituantes forment un objet d’étude très complexe. Mais d’un autre côté, il ne faudrait tout de même pas perdre de vue qu’une archéologie qui se limite strictement à l’étude des sites d’habitat est une archéologie un peu handicapée et pauvre, une archéologie de tessons et de plans de bâtiments uniquement, qui ne consacre que peu d’énergie au contexte plus large de ces restes. C’est d’ailleurs ce que, par exemple, les spécialistes du Paléolithique et les spécialistes de la géographie historique ont déjà fort bien compris depuis quelque temps.

23L’on pourrait également objecter que la total archaeology et la géographie historique ne diffèrent plus guère l’une de l’autre. Mais à partir du moment où l’on accepte que l’archéologie soit une discipline s’occupant des restes et des traces matérielles de l’activité humaine dans le passé (et passé même récent) et que le paysage actuel soit dans une très large mesure la résultante de cette activité, on ne peut qu’accepter que les « frontières » entre ces deux disciplines se dissipent (Verhaeghe 1980). D’ailleurs, quelques expériences anglaises ont déjà suffisamment souligné l’intérêt que peut avoir l’étude historico‑archéologique intégrée des éléments du paysage autres que l’habitat (Taylor 1975 ; Rackham 1976 ; Hooper 1974 ; Chapelot 1978).

24La landscape archaeology requiert évidemment une grande pluri‑disciplinarité qui n’est que rarement réalisée. Mais il semble bien que les données fournies par les sciences naturelles (par exemple sur l’évolution des sols et de la végétation) soient utilisables lors de la prospection aussi bien que lors de la fouille. C’est en tout cas ce que suggère l’expérience que l’on a en Flandre.

25Au niveau purement archéologique, la prospection de terrain constitue d’ailleurs un excellent moyen pour réunir les données nécessaires, pourvu que l’on ne dirige pas son attention exclusivement vers les sites d’habitat. Cela présuppose aussi une grande familiarité avec le terrain, familiarité qu’on ne peut acquérir ailleurs que sur le terrain même où il faut apprendre ce qui est « normal » , et donc aussi ce qui ne l’est pas. Mais on peut et doit aussi se documenter d’une autre manière. Et en ce qui concerne les époques médiévale et post‑médiévale, on doit utiliser les sources écrites et cartographiques au niveau de la détection des « anomalies » aussi bien qu’au niveau de leur interprétation. C’est là qu’intervient la méthode dite « régressive », car dans la plupart des cas, seule cette méthode permet d’utiliser pleinement et à bon escient les textes antérieurs à la Révolution française ; c’est également elle seule qui permet d’identifier et de fixer dans le temps certaines interventions humaines dont les traces sont détectables dans le paysage.

26On pourrait objecter que cette façon de procéder est beaucoup trop complexe et trop longue pour avoir quelque utilité dans le cas d’opérations de sauvetage. Cette objection est valable et il ne fait pas de doute que la méthode en question n’est vraiment utilisable de façon pratique que dans le cas de recherches programmées et intensives. Mais même dans le cadre d’opérations de sauvetage, il faudrait tenir compte de l’énorme complexité de l’objet des travaux et, dans la mesure où c’est réalisable, éviter de limiter les opérations de prospection à un simple exercice de fieldwalking axé exclusivement sur les sites d’habitat. Même des observations passagères concernant d’autres éléments du paysage peuvent avoir un intérêt certain.

27Il est clair qu’on peut faire une distinction entre la prospection de terrain proprement dite, le fieldwalking, et la prospection sensu lato, où le fieldwalking joue un rôle très important sans toutefois prendre toute la place. Dans ce dernier cas, les opérations sont plus longues et plus complexes, mais l’expérience qu’on est en train d’acquérir en Flandre semble bien indiquer que la prospection sensu lato offre des avantages considérables. De ces avantages, nous ne citons que les suivants : la possibilité d’arriver à une évaluation plus correcte des résultats de la prospection de terrain proprement dite et donc en même temps la possibilité d’évaluer les possibilités et les limites de la prospection sensu stricto en tant que méthode archéologique; la possibilité de déceler au fur et à mesure quel est l’impact des conditions liées à l’environnement (habitat, modes d’exploitation agricole, chronologie et systèmes de défrichement, végétation, conditions pédologiques, etc.) sur les résultats et sur la validité de la prospection de terrain; enfin, et peut‑être surtout, la possibilité d’arriver à une meilleure compréhension des différents éléments de l’interaction de l’homme et de son environnement naturel et humain ainsi que des mécanismes éventuels de cette interaction. La prospection sensu lato ne remplacera évidemment jamais la fouille, mais c’est peut‑être le seul moyen dont nous disposons actuellement pour placer les résultats de chaque fouille dans un contexte plus large et cela de façon plus ou moins systématique.

Remerciements

28Je tiens à remercier M. J. Bourgeois, de l’Université d’Etat de Gand, qui a bien voulu relire ce texte et en éliminer les erreurs les plus flagrantes.

Discussion.

Président de séance : F. Verhaeghe

29A. Ferdière : Deux questions : la première sur l’histoire de l’archéologie ; en France, on a commencé à faire des prospections systématiques il y a à peu près 5 ou 6 ans, peut‑être un peu plus ; si je comprends bien, c’est aussi le cas en Belgique ; il n’y a pas d’expérience très ancienne de prospection systématique ?

30F. Verhaeghe : Je crois que chez nous cela a vraiment commencé vers le début des années 70.

31J. Nenquin : Certaines régions ont été étudiées mais pas par une prospection de terrain systématique.

32A. Ferdière : Le deuxième point que je voulais soulever est une question qui nous ramène à l’archéologie du paysage : on a la chance de savoir par un texte de César que les champs des Nerviens étaient limités par des haies. Est‑ce qu’on a l’espoir de retrouver, par les sciences naturelles, les traces de ces haies dans les parcellaires anciens et est‑ce qu’il serait possible dans l’avenir de mettre en rapport ces éventuelles traces avec des celtic fields ?

33J. Bourgeois : Aucun travail n’a été fait dons le pays des Nerviens ; le nord du pays des Nerviens est constitué par une partie de la Flandre orientale, région que devraient étudier MM. Verhaeghe et Vermeulen ; le reste appartient à la Wallonie du Hainaut. Il y a peu d’espoir de trouver un genre de celtic fields ou bien, par la palynologie, d’autres traces qui pourraient donner une indication en ce sens. Ces régions ont été si densément occupées au cours des siècles que beaucoup de choses ont sans doute disparu.

34A. Ferdière : A propos de plusieurs endroits en Angleterre, en France et aux Pays‑Bas, on croit pouvoir affirmer, d’après les analyses de la flore, des insectes, et autres applications des sciences naturelles, qu’on avait un paysage bocager, avec des haies. Dans un cas où on est pratiquement sûr qu’il y en a eu au moins à la fin de l’Age du Fer, il serait tout à fait précieux de voir quelle en est la trace matérielle.

35F. Verhaeghe : Je crois que le problème se pose aussi d’une autre façon : en théorie, ce devrait être possible ; dans la micro‑région qu’on a étudiée au sud de Gand, il y a quelques sites de l’Age du Fer et du début de l’époque romaine, donc des zones qui peuvent entrer en ligne de compte. Mais il y a eu des restructurations si importantes au Moyen Age qu’il est presque impossible d’arriver à de telles conclusions. Il faudrait trouver un endroit où il n’y a pas eu de défrichement au Moyen Age, où la réorganisation médiévale, ou post‑médiévale, n’a pas eu un tel impact. Pour l’instant, je dois dire que je ne vois pas très bien où trouver un tel endroit en Flandre. Il y a peut‑être de petites zones de champs fossilisés, très anciens, mais comme la prospection n’a pas débuté depuis très longtemps, on n’en a pas encore localisé.

36J. Nenquin : Il ne faut pas oublier que la Flandre, du point de vue archéologique, est un peu un désert ; tout ce qu’on essaie de faire, c’est de créer quelques oasis. Il n’y a même pas de couverture aérienne à fin archéologique.

37F. Bange : Est‑ce que, par la prospection, vous pouvez connaître le niveau social des propriétaires de vos sites fossoyés ? Est‑ce que toutes les fermes correspondent à un site fossoyé, ou est‑ce que ce sont des têtes de seigneuries 2

38F. Verhaeghe : On ne peut pas faire ces constatations à partir du terrain seulement, sauf par déduction indirecte ; il y en a tellement qu’il est absolument impossible que tous ces sites soient des têtes de châtellenies. Pour donner quelques chiffres, dans la région de Fûmes par exemple, dans les polders, il y en a un pour à peu près 20 à 25 hectares ; dans l’arrière pays, il y en a un pour environ 18 à 20 hectares. Je sais que nous sommes dans un petit pays mais nos châtellenies étaient quand même plus grandes. De ce côté là, on a une indication indirecte par la prospection pure et par la cartographie pure ; c’est déjà un premier élément. Le reste, c’est à partir de l’utilisation des sources écrites, par la méthode régressive. C’est à ce moment que se pose le problème de l’identification de chaque site.

39F. Bange : Identifier les sites avec les données des textes ?

40F. Verhaeghe : Oui. Et ces données se placent à deux niveaux ; il y a l’identification de chaque site individuellement, qui montre qu’ils appartenaient à des membres de la petite noblesse ou à des fermiers moyens ; cela descend assez bas dans l’échelle sociale. Et la deuxième indication, c’est bien sûr la surface de leurs exploitations agricoles. On a pu l’établir, notamment pour Lampernisse, en utilisant le terrier, parce qu’on pouvait reconstituer dans une certaine mesure les petits fiefs en remontant jusqu’aux xve et xive s., et constater qu’il y avait chaque fois, ou presque chaque fois, un site au milieu de ces petits fiefs.

41F. Bange : Lorsque vous calculez la surface moyenne de ce qu’on pourrait appeler une exploitation, et que vous dites qu’il y a environ un site pour 20 à 25 hectares, cela sous‑entend que tous ces sites fossoyés ont existé à la même époque. On pourrait émettre l’hypothèse que ce sont des déplacements de petites seigneuries, et que les seigneuries avaient une surface beaucoup plus grande.

42F. Verhaeghe : Oui, mais, tout d’abord, on a de nombreuses indications en faveur des petits fiefs. Ces fiefs existent antérieurement aux sites en question. Une deuxième indication — et là vous soulevez, je crois, un problème important — c’est la possibilité de datation par les trouvailles de surface. Ce n’est pas facile, surtout quand on travaille dans des prés, notamment à Lampernisse et dans une partie de la région de Fûmes où 60 % des terrains sont des prés; il faut alors se contenter de 5 ou 6 tessons, ce qui ne donne pas nécessairement une indication précise, comme vous vous en doutez. C’est pourquoi nous avons fait une série de sondages et nous avons pu constater que, dans le cas de Lampernisse, par exemple, presque tous ces sites étaient plus ou moins contemporains. Ensuite on a essayé d’extrapoler. Quand je dis: « un site pour 20 à 25 hectares », c’est une approximation très générale, mais on peut dire en tout cas qu’il ne pouvait s’agir de très grosses exploitations.

43F. Bange : Même d’une seigneurie paroissiale, comme on en trouve à la fin du Moyen Age, de ces petites seigneuries qui se développent à l’échelle de la paroisse ?

44F. Verhaeghe : A Lampernisse, il doit y avoir un site fossoyé seigneurial, mais on ne sait pas lequel, parce qu’on en a 60.

Bibliography

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List of illustrations

Caption • 1. Localisation des zones concernées par les programmes de recherche. 1. Micro‑région concernée par le deuxième programme. 2.‑8. Zone d’essai concernée par le premier programme. 2. Polders moyens, avec sédiments de la transgression marine dunkerquienne IIIA. 3. Polders anciens, avec sédiments de la transgression marine dunkerquienne II. 4. Flandre sablo‑limoneuse (à l’ouest, et Flandre sablonneuse là l’est de l’Ijzer). 5. Limites de la zone d’essai. 6. Village de Lampernisse (localisation de l’église). 7. Zone des Moëres (tourbières). 8. Dunes.
URL http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/31808/img-1.jpg
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Caption • 2. Sites abandonnés de fermes fossoyées (moated sites) datant du Bas Moyen Age, situés dans la partie nord du village de Lampernisse. Parcellaire reconstruit sur la base du terrier de 1714 et du plan cadastral de P. C. Popp d’environ 1845. A noter les différences dans le parcellaire des polders moyens (au nord‑est de l’Oude Zeedijk ou ancienne digue de mer) et celui des polders anciens (au sud‑ouest de l’Oude Zeedijk). Dans les polders anciens, le parcellaire est plus irrégulier et se compose souvent de blocs, tandis que dans les polders moyens les parcelles sont plus allongées et orientées dans une même direction. Le parcellaire des polders moyens reflète leur mise en culture progressive à partir de l’Oude Zeedijk. 1. Sites abandonnés de fermes fossoyées (moated sites) du Bas Moyen Age ; les fossés sont comblés — 2. Limites des parcelles, généralement formées par des fossés — 3. Cours d’eau (le Bavenvliet).
URL http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/31808/img-2.jpg
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Caption • 3. Distribution de sites de fermes remontant au Bas Moyen Age. 1. Sites de fermes fossoyées (moated sites), généralement abandonnés ; les fossés sont généralement comblés. 2. Sites de fermes médiévales probablement fossoyées. 3. Sites non fossoyés à occupation médiévale. 4. Bâtiments actuels. 5. Routes et chemins actuels.6. Fossés de drainage anciens (médiévaux ?) et comblés avant 1806‑1832.
URL http://books.openedition.org/editionsmsh/docannexe/image/31808/img-3.jpg
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F.N.R.S.

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