Chapitre 3. Le sexe du rap

p. 97-129


Extrait

1Libreville, mercredi 27 juillet 2011, sur une scène aménagée au centre d’un carrefour, des jeunes hommes s’affrontent dans des duels de joutes oratoires. La soirée nommée « Street fighter » consiste en une compétition de rap dans un contexte public, gratuit et populaire, au cœur du quartier le plus peuplé de la capitale (Nzeng-Ayong). Sur la petite scène en bois installée dans la ruelle pour l’occasion, les concurrents (tous masculins) viennent faire preuve de leur dextérité verbale et de leur audace dans des duels d’improvisation de rap (des clashs), face à un public composé pour une part d’autres rappeurs, pour l’autre d’adolescents du voisinage et d’adeptes du mouvement hip-hop, dont des jeunes filles enthousiastes qui encouragent leurs favoris par des cris et des mouvements de danse. Les adversaires s’envoient des railleries portant sur leur style vestimentaire et leur physique, ainsi que sur le degré de masculinité de l’attitude qu’ils adoptent. L’un d’entre eux s’exclame

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