1 Jean Errard de Bar-le-Duc, La fortification réduicte en art et démonstrée, Paris, s.n., 1600, Préface à la noblesse française.
2 Ibid, p. 402.
3 Pour le détail des cinquante-trois sièges auxquels Vauban a participé voir L’abrégé des services du maréchal de Vauban, rédigé par Vauban à l’occasion de son élévation au maréchalat, dans Les oisivetés de M. de Vauban, Michèle Virol (dir.), Seyssel, Champ Vallon, 2007, p. 33-56.
4 Service historique de la Défense (SHD), bibliothèque du Génie, P 4 et Archives nationales, Fonds Rosanbo, 260 AP 4 (microfilm 155 MI 3 A.N.).
5 L’exemplaire remis au duc de Bourgogne se trouve au SHD, bibliothèque du Génie. C’est un in-folio portant les armes de France sur le plat de la couverture. La dédicace est ornée d’une vignette et signée Vauban. Cet exemplaire a servi à l’édition du Colonel Augoyat, Traité des sièges et de l’attaque des places, par le maréchal de Vauban, Paris, Anselin, 1829, avec un volume de planches gravées (cette édition est celle que nous utilisons dans nos citations et références). Vauban, en rassemblant divers mémoires dans un recueil inachevé intitulé ses « Oisivetés », réserve le tome VIII au « Traité de l’attaque des places » et le tome IX au traité « De la Défense des places », achevé un an plus tard. Nicolas Faucherre et Philippe Prost ont utilisé les planches du premier Traité pour exposer la méthode d’attaque de Vauban dans Le triomphe de la méthode, Paris, Gallimard, 1992. Une édition critique de ce traité est publiée dans Les oisivetés de M. de Vauban, op. cit., p. 1157-1324 (présentation et annotations de Clément Oury).
6 Joël Cornette, Le roi de guerre. Essai sur la souveraineté dans la France du Grand Siècle, Paris, Payot, 1993, chap. v.
7 Note manuscrite datée de 1739 et conservée dans le volume laissé par son aïeul, Fonds Rosanbo, 260 AP 1 (microfilm 155 MI 1 A.N.).
8 Archives nationales, Fonds Rosanbo, id. La circulation des manuscrits, entiers, originaux ou copies et extraits, correspond à des usages sociaux étudiés par Harold Love, Scribal Publication in Seventeenth Century England, Oxford, Clarendon Press, 1993. L’auteur privilégie deux orientations, l’une selon laquelle la circulation manuscrite permettrait une diffusion restreinte d’informations parce que réservées, par leur sujet, à quelques-uns (tel serait le cas des mémoires militaires de Vauban), et une autre qui en fait un mode de protection pour des groupes de pensée qui sauvegarderaient ainsi la façade de solidarité de la classe qui gouverne. Il s’agit bien, dans les deux cas, de limiter la diffusion ou de la cacher pour conserver une forme de secret, ce que l’édition ne permet plus.
9 Journal de Trévoux, VII, 1738, p. 1206-1241.
10 Journal de Trévoux, VII, 1738, p. 1230.
11 Vauban défend les arts mécaniques, et réalise ce que l’Anglais William Petty projetait pour son Gymnasium mechanicum en 1648 : un ouvrage dans lequel les mots seuls ne suffisent pas, « tous les outils, tous les instruments doivent être représentés et coloriés, car une description sans couleurs serait insuffisante ». The Advice of William Petty to M. Samuel Hartlib for the Advancement of some Particular Parts of Learning cité par Pietro Rossi, Les philosophes et les machines, Paris, Presses universitaires de France, 1996 [1962], p. 128.
12 Menno, baron de Coehorn (1641-1704), au service de Guillaume d’Orange, a parfois été surnommé le Vauban hollandais. Il a fortifié Nimègue, Bréda et Berg-op-Zoom ; il était à Namur en 1692 quand Vauban en a fait le siège victorieux et il est l’auteur de trois traités de fortification (1682, 1683 et 1685).
13 Jacques-François de Chastenet, marquis de Puységur, Art de la guerre par principes et par règles, Paris, Charles-Antoine Jombert, 1748, article II, p. 62.
14 Mémoire pour servir d’instruction dans la conduite des sièges et dans la défense des places dressé par le maréchal de Vauban et présenté au roi en 1704, Leyde, Jean et Herman Verbeek, 1740, Avertissement au lecteur.
15 Les fortifications du comte de Pagan, nouvelle édition, Paris, Nicolas Langlois, 1689, Préface, p. 66.
16 Francis Bacon, Novum organum, Paris, Presses universitaires de France, 1986, livre I, § 102, p. 161.
17 Citée par Anne Blanchard, Vauban, Paris, Fayard, 1996, p. 387.
18 Les propos sont rapportés par l’ingénieur Thomassin d’après les notes du général Laffitte-Clavé, voir Général Cosseron de Villenoisy, Essai historique sur la fortification, Paris, J. Dumaine, 1869, p. 417.
19 Voir Hélène Vérin et Luisa Dolza, « Figurer la mécanique : l’énigme des théâtres de machines à la Renaissance », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 51-2, 2004, p. 7-37.
20 Vauban, Mémoire pour servir d’instruction dans la conduite des sièges, op. cit., chap, XXVII.
21 Ibid., p. 152.
22 Vauban, Traité de l’attaque des places, La Haye, T. de Hondt, 1737, p. 171.
23 Ibid., p. 174-180.
24 S. de Bitainvieu (pseudonyme du Père J. Du Breuil), L’art universel des fortifications, Paris, l’auteur, 1665, Préface.
25 Mémoire pour servir d’instruction dans la conduite des sièges, op. cit., p. 1.
26 « La conduite confuse, sans plan ni dessein, que l’on a tenue jusqu’à présent dans les Attaques, est encore un des plus pernicieux défauts qui se puissent imaginer dans la tranchée ; car on travaille au jour la journée sans jamais savoir ce que l’on fera deux heures après. Ainsi, toutes choses se font en désordre et à taton ; d’où il s’ensuit qu’une tranchée est toujours mal disposée. » (« De la conduite des sièges », chap. II, p. 13.)
27 Ibid., chap, m, p. 31.
28 « Toute la méthode réside dans la mise en ordre et la disposition des objets vers lesquels il faut tourner le regard de l’esprit, pour découvrir quelque vérité. Et nous l’observerons fidèlement, si nous réduisons par degrés les propositions complexes et obscures à des propositions plus simples, et si ensuite, partant de l’intuition des plus simples de toutes, nous essayons de nous élever par les mêmes degrés jusqu’à la connaissance de toutes les autres. » (René Descartes, Œuvre philosophiques, Ferdinand Alquié (éd.), Paris, Garnier, 1988, p. 100.)
29 « Ces instrumens sont bons et beaux pour d’autres usages, et sont très asseurez quant à la theorique, et à la science, veu qu’ils sont fondez sur des principes et desmontrations infaillibles, lesquelles on ne peut pratiquer icy, à cause qu’on est toujours empescher de s’en servir commodément. » (Chevalier de Ville, La fortification du sieur A. de Ville ou l’ingénieur parfait ; dont le contenu se voit tout au long à la page suivante, Amsterdam/Paris, s.n., 1672.) En revanche, Alain Manesson-Mallet expose les différents instruments utilisables par les ingénieurs dans Les travaux de Mars ou la fortification nouvelle reduicte en art, Paris, Thierry, 1671, t. I, « Traité pour lever les plans, sur le papier et sur le terrain, les instruments... ».
30 C’est ainsi que Vauban souhaite la généralisation d’une compagnie franche de mineurs et milite dès 1672 en faveur d’un « régiment de tranchée », avec ingénieurs, ouvriers formés, sapeurs et mineurs. Il ne sera pas entendu, la réforme des troupes de 1678 ne retenant pas cette solution, peut-être par crainte d’interférences entre l’artillerie et la fortification.
31 Ce passage du texte de 1672 sera intégralement repris en 1704 dans le Traité de l’attaque des places, ce qui a pu laisser croire aux libraires de Leyde, comme nous l’avons vu plus haut, qu’ils étaient en possession d’une copie du deuxième texte.
32 Vauban, selon les spécialistes, n’aurait connu que deux « échecs imperceptibles » : le chemin couvert de Montmédy et la corne de Mons. Voir Michel Decker, « Louvois, l’artillerie et les sièges », Histoire, Économie, Société, 1996-1, p. 85, note 19.
33 Lettre à Mme de Grignan, 22 octobre 1688, dans Mme de Sévigné, Lettres, G. Gailly (éd.), Paris, Gallimard, collection « Bibliothèque de la Pléiade », 1963, t. III, p. 222.
34 « Échigner ou échiner » signifie fatiguer à l’excès. Lettre de Racine à Boileau du 15 juin 1692, au camp devant Namur, dans Nicolas Boileau, Jean Racine, Lettres d’une amitié. Correspondance 1687-1698, Pierre Leroy (éd.), Paris, Bartillat, 2001, p. 138.
35 Lettre du 24 juin, ibid., p. 145-146.
36 Père Claude-François Milliet de Chasles, L’art de fortifier, de défendre et d’attaquer des places suivant les méthodes françoises, hollandoises, italiennes et espagnoles..., Paris, E. Michallet, 1677, p. 19.
37 Colonel A. Rochas d’Aiglun, Vauban, sa famille et ses écrits, ses oisivetés et sa correspondance, Genève, Slatkine, 1977 [1910], I, p. 243-247.
38 Vauban consacre de nombreux mémoires regroupés dans les Oisivetés à chacune des variables : recrutement des troupes (tome VII), munitions (tome VI), dépenses de guerre (tome III), envisageant enfin la question des finances dans son Projet de capitation, 1695 (tome II), et surtout dans la Dîme royale (tome V) ; Les oisivetés de M. de Vauban, op. cit.
39 Jacques-François de Chastenet, marquis de Puységur, Art de la guerre par principes et par règles, op. cit.