1 À ce propos, le dépôt du sanctuaire archaïque de Kythnos, dans les Cyclades, qui comportait plusieurs objets en cristal de roche, constitue une remarquable exception. Pour ces objets, dont certains pourraient remonter à l’âge du Bronze, voir Koukoulidou et al. 2017, notamment p. 237-238, fig. 129-130. La situation change à l’époque romaine, comme le montrent les nombreuses découvertes d’objets figurés et de perles en cristal de roche dans l’aire vésuvienne : Scatozza Höricht 1989, p. 68-72 ; D’Ambrosio, De Carolis 1997, p. 91-92, n. 274-277.
2 Dejà soulignée il y a quelques décennies : D’Agostino, Schnapp 1982 ; D’Agostino 1985.
3 Sur l’identification de Vieste avec l’habitat d’Uria, cité par de nombreux auteurs anciens (Strabon, VI, 284 ; Ptolémée, III, 1,17 ; Denys le Périègète, 379 ; Pline l’Ancien, III, 103 ; Pomponius Mela, II, 66), voir Miroslav Marin 1998 ; Mazzei, Volpe 1998 ; sur les structures du port ancien de Vieste, voir Volpe 1990, p. 98.
4 Compagni 2008.
5 Ibid., p. 21.
6 Pacilio 2008b, p. 78-79. La monnaie en question est un as romain en bronze à tête de Janus sur le droit et proue navale sur le revers. Sur les nombreuses monnaies retrouvées dans la tombe, voir Mangieri 2008.
7 Compagni 2008, p. 21.
8 Il me semble donc qu’il faut rejeter l’hypothèse formulée par l’un des éditeurs, selon lequel un épisode violent, à dater à l’époque des Gracques, aurait déterminé la mort et l’ensevelissement des 26 individus (Mangieri 2008, p. 91). Il me paraît préférable d’expliquer ce contexte par une dynamique de transmission interne à un groupe familial et social dominant.
9 Pour la céramique « listata » retrouvée dans la tombe de Vieste : Pacilio 2008a, p. 31-32. Pour la définition de céramique « listata » (caractérisée par deux lignes parallèles, « liste » en italien, qui séparent un décor végétal disposé en bandes), désormais consolidée dans la nomenclature internationale des études sur les céramiques apuliennes : Yntema 1990, p. 272, et, plus récemment, Curti 2005, p. 3-5.
10 Yntema 1990, p. 279-286, qui souligne les probables emprunts stylistiques de cette céramique locale au répertoire de lai dite « céramique de Gnathia », également présente dans le mobilier de Vieste (voir la note suivante).
11 Il s’agit notamment d’une série de petites oenochoès, dont l’une porte l’image d’un oiseau, interprété comme une tourterelle : Pacilio 2008a, p. 33-34.
12 Webster 1968 ; Trendall 1994, p. 296 ; De Juliis 1997, p. 122-126. La chronologie de cette céramique est maintenant établie entre le milieu du ive et la fin du iiie siècle av. J.-C., avec trois phases chronologiques internes.
13 Avec une circulation qui concerne également le versant sud-oriental de l’Adriatique : Kirigin et al. 2006, notamment p. 206, fig. 12, et la liste des découvertes à la page 217, Appendice 6 ; Miše 2013, notamment p. 102.
14 Pacilio 2008a, p. 60 (verre en argent) et p. 72 (pendentif en or).
15 Ibid., p. 60.
16 Ferrandini Troisi 2008.
17 Ibid., p. 94.
18 Ibid., p. 93.
19 Pour Canusium, où cette gens figure en 223 dans la liste de décurions : Chelotti et al. 1985, I, p. 45 et suiv. n. 35, II, p. 26 ; III, p. 9 ; IV, p. 6 (liste des décurions) ; p. 135, n. 110 ; p. 157, n. 142.
20 Pour Venusia : D’Ercole 1991, D.6 (épitaphe d’un affranchi des Herennii) ; pour la présence des Herennii dans les Fastes du municipe de Venosa : CIL IX, 422.
21 À Aeclanum : CIL IX, 1125, 1140, 1280, 1288, 1317, 6083.
22 Ferrandini Troisi 2008, p. 93 ; Morizio 1990, p. 60 et suiv. pour la chronologie controversée de ce type d’amphore.
23 Ferrandini Troisi 2008.
24 Pacilio 2008a, p. 68-69.
25 Ambrosini 2011, p. 193.
26 Pacilio 2008a, p. 74.
27 Ibid., p. 45-52.
28 Ibid., p. 73.
29 À Aphrodite Sosandra sont consacrées les plus anciennes inscriptions de la grotte de Sant’Eufemia dans le petit îlot en face de l’habitat moderne de Vieste : Russi 1998, p. 97.
30 « Ô fille de la mer azurée, toi qui habites la sainte Idalie et la plaine d’Uries, Ancône et […] Dyrrachium, taverne de l’Adriatique » : Catulle, 36, 11-12 et 15 (trad. G. Lafaye, Paris, Les Belles Lettres, 1922).
31 Pacilio 2008a, p. 72.
32 Monno et al. 2008.
33 Gnathia est nommée par Horace (Satire I, 5, 97) comme une étape de son voyage de Rome à Brindisi.
34 Tiné Bertocchi 1964 ; Cocchiaro 2000.
35 Dell’Aglio 1984a, p. 434 : la date est attribuée sur la base des évolutions typologiques de la céramique de Gnathia et en raison de la forme rectangulaire des bases des statuettes, typiques de l’Apulie méridionale entre la fin du ive siècle et les premières décennies du iiie siècle.
36 Dell’Aglio 1984a ; Dell’Aglio 1984b ; Cocchiaro 2015b.
37 Cocchiaro 2015a.
38 Dell’Aglio 1984a, p. 428-432, nos 2-18 : il s’agit de figurines drapées du type « tanagréennes », de figurines assises, de bustes féminins avec couronnes de fleurs.
39 Dell’Aglio 1984a, p. 431, note 12.
40 Un vieux barbu et un Papposilène : Dell’Aglio 1984a, p. 431, no 14 et p. 432, no 15.
41 La statuette a une hauteur de 28 cm et présente les traces d’une vive polychromie (rose, bleu) sur l’engobe blanc : Dell’Aglio 1984a, p. 428-429, no 2.
42 Voir par exemple les trois statuettes retrouvées dans l’hypogée « Scocchera B », dispersées entre les musées de Bari, de Copenhague et de Rouen : De Juliis 1992 ; pour les statuettes, p. 234-235, nos 7-9.
43 Cocchiaro 2015b.
44 Dell’Aglio 1984a, p. 432-433, nos 18 (hydrie) et 19 (bouteille).
45 Ibid., p. 433, nos 20-23. Les quatre exemplaires ont un diamètre compris entre 17 et 19 cm.
46 Van der Wielen 1992.
47 Dell’Aglio 1984a, p. 434.
48 Pacilio, Montanaro 2013 ; la tombe appartenait sans doute à un couple aristocrate.
49 Lippolis 1984.
50 Le mobilier n’a pas encore fait l’objet d’une étude complète mais il a été montré dans l’exposition « Leoni, sfingi e mani d’argento/Löwen, Sphingen, SilberHände » à Bologne et à Francfort (2021-2022) ; pour la description des objets et du contexte, voir la lettre d’information Etruscan News (en ligne), winter 2017, https://as.nyu.edu/content/dam/nyu-as/ancient/documents/Etruscan%20News%2019.pdf.
51 Hasselin Rous, Huguenot 2017, p. 23-26 : une pyxis en bois tourné avec des restes de fard (p. 25, fig. 17). Le mobilier comportait d’autres objets pour la toilette, notamment un miroir en bronze et un peigne en bois (p. 25-26, fig. 18-19), ainsi que deux minuscules pyxides en bois tourné en forme de noix (p. 23, fig. 16).
52 Ambrosini 2011, p. 193-196, fig. 88-89.
53 L’étude de Gherchanoc 2011 montre bien les significations que l’usage des poudres, largement répandu, peut prendre selon les circonstances et les contextes.
54 D’Amicis 1984, cat. 273 ; Dell’Aglio 2009.
55 Conservée au musée archéologique national de Tarente avec le no inv. 54373, la pièce présente les dimensions suivantes (en centimètres) : hauteur 2,5 ; longueur 5,8 ; largeur 4,5.
56 Dell’Aglio 1984b.
57 La tombe 26 a été découverte via Umbria le 4 mars 1958 : Degrassi 1961 publie seulement deux pièces de ce mobilier, une bague en or avec chaton en cornaline gravé d’une figure masculine (p. 105-106, no 305) et la sphère en cristal de roche (p. 106, no 306).
58 Dell’Aglio 1984b, p. 231.
59 Elle présente une hauteur de 5,2 cm et un diamètre de 4,2 cm.
60 Dell’Aglio 1984b, p. 232 ; pour le sceptre du British Museum : Marshall 1969, p. 232-233, no 2070.
61 Une grande épingle en or a été retrouvée dans la « Tomba del Littore » à Vetulonia, de la moitié du viie siècle av. J.-C. : Rafanelli, Spaziani 2011, p. 246, fig. 117.
62 Pline l’Ancien, XXXVII, 28 : Postrema auctoritas in pondere est, « le poids a enfin son importance ». Quelques lignes auparavant, l’érudit latin avait cité l’énorme bloc de cristal que la femme d’Auguste, Livie, avait consacré dans le Capitole, qui pesait 150 livres ainsi que les proportions étonnantes de certains morceaux de ce minerai, qui auraient été suffisamment grands pour contenir … une amphore ! (Pline l’Ancien, Histoire naturelle XXXVII, 27, trad. E. De Saint-Denis, Paris, Les Belles Lettres, 1972).
63 Pline l’Ancien, XXXVII, 23-29. Sur ce passage de Pline l’Ancien, voir maintenant Crowley 2020, en particulier p. 152-157.
64 Pline l’Ancien, XXXVII, 23 : glaciemque esse certum est, unde nomen Graeci dedere.
65 Le quartz est une silice cristallisée : lorsqu’il est pur, il est à l’origine du cristal de roche, lorsqu’il contient des impuretés il prend une couleur violette (améthyste), jaune (citrine), noire (quartz fumé), orange ou rose. Une variété très utilisée dans la bijouterie antique était la calcédoine, avec des tonalités de couleur allant du blanc au rouge : Dictionnaire Hachette encyclopédique, s. v. « Quartz », Paris, 1998, p. 1553 ; Bruettner 2020.
66 Pline l’Ancien, XXXVII, 27.
67 Sur l’importance des échanges avec l’aire alpine, voir maintenant Egg 2021, sur les échanges de sujets figuratifs entre l’Adriatique et l’Europe centrale, voir D’Ercole 2000a.
68 Pline l’Ancien, VI, 100-101.
69 Périple de le mer Érythréenne 57. Sur ce traité du milieu du ier siècle apr. J.-C. : Belfiore 2004.
70 Comme l’attestent les campagnes menées par Aelius Gallus en 25-24 av. J.-C., par Gaius César qui atteignit le Golfe d’Aqaba en 1-4 apr. J.-C. et les inscriptions romaines dans la Mer Rouge datées à partir de l’époque d’Auguste : Levrero 2014, p. 60-62. On sait d’ailleurs qu’Auguste même se vante, dans les Res Gestae 31, d’avoir reçu des ambassades du roi de l’Inde, fait jusque-là inédit.
71 Sur ces thèmes : Levrero 2014.
72 Pline l’Ancien, XXXVII, 28-29.
73 Pline l’Ancien, XXXVII, 28 : nec spumae coloris, sed limpidae aquae.
74 Pline l’Ancien, XXXVII, 26.
75 Pline l’Ancien, XXXVII, 28 : cette propriété du cristal le rendait apte à être employé en médecine pour les cautérisations.
76 Diodore de Sicile, II, 52.
77 Walters 1926, no 3961. Cette pièce extraordinaire, haute de 13 cm environ, fut acquise en 1869 par Felix Slade et enregistrée sous le no 1869,0205.7.
78 Comme remarqué par Crowley 2020, p. 158.
79 Voir les magnifiques aiguières du Louvre, réalisées au Caire au xe-xie siècles et conservées ensuite dans le trésor de l’Abbaye de Saint-Denis : Migeon 1922, p. 7-8, pl. 1-2. Voir aussi Al Khemir 2013 (p. 120-121, fig. 75) notamment la merveilleuse aiguière provenant du Caire, datée de la première moitié du xie siècle, conservée à Londres au Victoria and Albert Museum. Plus généralement, sur l’art fatimide et médiéval, voir maintenant Hahn, Shalem 2020 et Kröger 2020 ; Pilz 2020 aborde la question de la durée de cet art islamique au-delà de la période fatimide.
80 Lapatin 2015, p. 258.
81 Pacilio, Montanaro 2013.
82 Ibid. 2013, p. 178-179 ; p. 210-212, fig. 32. Je suis reconnaissante à Andrea C. Montanaro pour avoir porté à ma connaissance cette pièce très intéressante.
83 Comme le remarquait Mainoldi 1984, p. 213.
84 Gourevitch 1968, p. 272, fig. 12 et p. 273, fig.13 ; sur les reliefs votifs grecs avec sujets de guérison, voir Comella 2002.
85 Voir par exemple Élien, VIII, 2.
86 Mainoldi 1984, p. 37-51, sur le lien entre les chiens et le monde de l’au-delà ; p. 51-59 sur le lien avec les rites de passage, la magie et la guérison, notamment les p. 58-59 sur le pouvoir de purification et de guérison ; p. 59-68 sur la chasse ; p. 68-77 sur la garde et sur la protection qui pouvait s’appliquer aux divinités, aux personnes et aux édifices, les lieux de culte notamment.
87 Élien, VII, 25. Sur l’affection des chiens pour leurs maîtres voir aussi Élien, VII, 40.
88 Élien, XI, 20.
89 Pseudo Aristote, De mir. ausc. 79, Athéna Achaia ; Élien, XI, 5, Athéna d’Ilion : « Dans le pays de Daunie se trouve un célèbre temple consacré à Athéna d’Ilion. Les chiens qui sont nourris en ce lieu ont la réputation de remuer la queue de joie quand des Grecs arrivent, et d’aboyer quand ce sont des barbares. » (trad. A. Zucker, Paris, Les Belles Lettres, 2002, p. 39). Sur ces thèmes, D’Ercole 1990, p. 296-297.
90 Ainsi Luce 2007.
91 Voir trois scaraboïdes en calcédoine avec cerf de profil datés entre la fin du ive et la première moitié du iiie siècle av. J.-C. : Alessio 1984b, nos 260-261, p. 305 et no 263, p. 306.
92 Micheli 2012, p. 102, no 23.
93 Wagner, Boardman 2018, p. 59, no 51, pièce de la collection Philip Wilson.
94 Un long répertoire de citations poétiques sur les bois des biches est donné par Élien VII, 39.
95 Élien, III, 17.
96 Élien, VI, 5.
97 Élien, XII, 18, attribue à Démocrite une étrange théorie selon laquelle les bois des cerfs serait la nourriture solidifiée qui poussait vers le haut.
98 Élien, IV, 52.
99 Élien, VI, 13.
100 Élien, VIII, 6 et IX, 20, affirme que les serpents sont vaincus par l’odeur des bois de cerfs brûlés.
101 D’Ercole 2000a, p. 338-339, fig. 6B.
102 Des restes de cerfs sont attestés dans les mobiliers de Monte Saraceno entre le ixe et le viie siècles av. J.-C. : Antonacci Sanpaolo 1995, p. 82-83.
103 Zazoff 1970.
104 Élien, V, 24 ; VIII, 2.
105 Zazoff 1970, p. 20, pl. 13, fig. 22.
106 D’Amicis 1984, no 272, de la tombe 33 de via Alto Adige.
107 Alessio 1984a, no 256, provenant de la tombe 4 du lieu-dit Vaccarella.
108 Le volume de Lullies 1962 reste fondamental sur cette production typique de Tarente.
109 D’Ercole 2015.
110 Boissinot 2008, notamment p. 142 : « Le problème en archéologie, c’est que nous n’avons que les objets, souvent dispersés, et qu’à partir d’eux une multitude de pratiques peuvent être théoriquement restituées. »
111 Wagner, Boardman 2018, p. 4, no 1, sceau en cristal de roche avec décor géométrique, daté du xviie siècle av. J.-C.
112 Pour un sceau de l’époque achéménide : Henig 1994, no 26.
113 D’Amicis 1984 pour le sceau cylindrique, p. 315, no 271.
114 Montanaro 2010, p. 23-24, pl. I et IV.
115 Citons, dans une abondante bibliographie, les mobiliers funéraires de la Basilicate archaïque (Chiaromonte, Alianello, Serra di Vaglio : Tagliente 2005, passim) et classique, telle la tombe 955 de Lavello, ancienne Forentum, du ive siècle av. J-C (Setari 1993, p. 127, n. 168-169), avec deux pendentifs figurés en ambre disposés à la hauteur de la ceinture de la défunte.
116 Pline l’Ancien, XXXVII, 50-51.
117 Comme l’avait magistralement montré Torelli 1997.
118 Sur la « Tomba dei Cavalieri » datée du milieu du ive siècle, retrouvée à Arpi en 1982 : De Juliis 1984, p. 25-30 ; plus généralement sur l’archéologie d’Arpi : Mazzei 1994 et Mazzei 1997, p. 83-84.
119 D’Ercole 2000b, p. 468.