1 Henri-Irénée Marrou, De la connaissance historique, Paris, Seuil, 1954, p. 9.

2 François Furet, L’atelier de l’histoire, Paris, Flammarion, 1982, p. 5.

3 L’intentionnalité au sens philosophique est la propriété en vertu de laquelle des états mentaux représentent des états de choses. Former une intention, dans l’acception usuelle du terme, est un état intentionnel parmi d’autres.

4 Voir Marc Jeannerod, La nature de l’esprit, Paris, Odile Jacob, 2002.

5 Voir Pascal Engel, Philosophie et psychologie, Paris, Gallimard (coll. « Folio essais »), 1996, p. 322-339.

6 Voir Michael Tomasello, Aux origines de la cognition humaine, trad. fr. Yves Bonin, Paris, Retz, 2004, p. 172 (1^re éd. Cambridge [Ma.], 1999).

7 Pour des arguments en faveur d’une modularité de la pensée et de l’existence d’un module méta-représentationnel, voir Dan Sperber, La contagion des idées. Théorie naturaliste de la culture, Paris, Odile Jacob, 1996. Pour une présentation claire, concise (et amusante) des débats portant sur la modularité massive de l’esprit, voir Ruwen Ogien, « Ils voient des modules partout », dans Id., Le rasoir de Kant et autres essais de philosophie pratique, Paris, Tel-Aviv, Éd. de l’éclat, 2003, p. 161-189.

8 Donald Davidson, Enquêtes sur la vérité et l’interprétation, trad. fr. Pascal Engel, Nîmes, Jacqueline Chambon, 1993 (1^re éd. Oxford, 1984).

9 Daniel C. Dennett, La stratégie de l’interprète. Le sens commun et l’univers quotidien, trad. fr. Pascal Engel, Paris, Gallimard, 1990 (1^re éd. Cambridge [Ma.], 1987).

10 Nous nous permettons de renvoyer à Gérard Lenclud, « Explication intentionnelle et explication causale en anthropologie » et « La mesure de l’excès », dans Id., L’universalisme ou le pari de la raison. Anthropologie, histoire, psychologie, Paris, EHESS-Gallimard-Seuil (coll. « Hautes Études »), 2013.

11 D. Sperber, Le savoir des anthropologues, Paris, Hermann, 1982, p. 31.

12 Voir François Hartog, Le xix^e siècle et l’histoire. Le cas Fustel de Coulanges, nouv. éd., Paris, Seuil, 2001 (1^re éd. 1988).

13 Peter Brown, La société et le sacré dans l’Antiquité tardive, trad. fr. Aline Rousselle, Paris, Seuil, 1985 (1^re éd. Londres, 1982).

14 Raymond Aron, Introduction à la philosophie de l’histoire. Essai sur les limites de l’objectivité historique, Paris, Gallimard (coll. « Tel »), 1981, p. 140 (1^re éd. 1948).

15 Sebastian Haffner et Wolfgang Venohr, Profils prussiens, trad. fr. Isabelle Hildenbrand, Paris, Gallimard, 1983 (1^re éd. Königstein, 1980).

16 H.-I. Marrou, De la connaissance historique, op. cit., p. 81.

17 Isaiah Berlin, Concepts and Categories : Philosophical Essays, Londres, Penguin Books, 1981, p. 113 (1^re éd. 1978). Nous avons traduit common intelligence par « intelligence des hommes et des situations », plutôt que par « bon sens » comme certains commentateurs.

18 P. Brown, Genèse de l’Antiquité tardive, trad. fr. Aline Rousselle, Paris, Gallimard, 1983 (1^re éd. Cambridge [Ma.], 1978).

19 R. Aron, Introduction à la philosophie de l’histoire…, op. cit., p. 132.

20 Moses I. Finley, On a perdu la guerre de Troie. Propos et polémiques sur l’Antiquité, trad. fr. Jeannie Carlier, Paris, Les Belles Lettres, 1990. L’auteur reprend ici une formule de John Jones. Ajoutons que Shakespeare n’est pas davantage notre contemporain malgré Jan Kott (Shakespeare notre contemporain, trad. fr. Anna Posner, Paris, Julliard, 1962 [1^re éd. Varsovie, 1961]) et son préfacier, le metteur en scène Peter Brook, selon qui Kott serait fondé à écrire que les lecteurs de Shakespeare ont été, un jour ou l’autre, réveillés par la police au milieu de la nuit. Il est vrai qu’en 1962, souligne Brook, un Polonais n’était pas le plus mal placé pour parler de Shakespeare « de première main », selon sa formule.

21 Lucien Febvre, Le problème de l’incroyance au xvi^e siècle. La religion de Rabelais, Paris, Albin Michel, 1968 (1^re éd. 1942).

22 Mary Beard, « Les Romains riaient-ils ? », Annales HSS, vol. 67 (4), 2012, p. 893-909, p. 907.

23 On est tenté ici de parodier Flaubert, en remplaçant « livre » par « personnage historique » : « Pour qu’un personnage historique “sue” la vérité, il faut être bourré de son sujet par-dessus les oreilles » (Lettre à Ernest Feydeau du 6 août 1857).

24 Paul Veyne, Comment on écrit l’histoire, Paris, Seuil, 1971. Les numéros de page accompagnant les citations renvoient à cette édition.

25 Id., Le pain et le cirque, Paris, Seuil, 1976, p. 669.

26 C’était l’avis de La Rochefoucauld : « Il s’en faut bien que nous ne connaissions toutes nos volontés. »

27 P. Veyne, Le pain et le cirque, op. cit., p. 560.

28 Louis Dumont, Homo hierarchicus, Paris, Gallimard, 1966, p. 19.

29 Jacques Revel, « La cour », dans Id., Un parcours critique. Douze Exercices d’histoire sociale, Paris, Galaade Éditions, 2006, p. 206-269.

30 Ibid., p. 269-293. L’Encyclopédie consacre un article à la « fureur utérine », donnant son titre à l’un des pamphlets vilipendant la prétendue frénésie de la reine, Fureurs utérines de Marie-Antoinette, femme de Louis XVI (1791).

31 La Messaline française, dans Curiosités et anonymes, éd., introd. et notes Stéphanie Genand, Paris, Garnier-Le Monde, 2010.

32 J. Revel, « Micro-analyse et construction du social », dans Id. (ed.), Jeux d’échelles. La micro-analyse à l’expérience, Paris, EHESS-Gallimard-Seuil (coll. « Hautes Études »), 1996, p. 15-37. Repris dans Id., Un parcours critique…, op. cit., p. 56-85.

33 Paul-André Rosental, « Construire le “macro” par le “micro”. Fredrik Barth et la microstoria », dans J. Revel (ed.), Jeux d’échelles…, op. cit., p. 141-159.

34 Voir Carlo Ginzburg, « Microhistoire : deux ou trois choses que je sais d’elle », Le fil et les traces. Vrai faux fictif, trad. fr. Martin Rueff, Lagrasse, Verdier, 2006, p. 386.

35 La formule est de Fritz Machlup, cité dans Bernard Walliser et Charles Prou, La science économique, Paris, Seuil, 1988, p. 172. Les auteurs rappellent néanmoins qu’Homo œconomicus est inséparable d’un cadre théorique très général et plus souple qu’il n’y paraît, susceptible d’être habité par une vaste gamme de motivations individuelles. (Et Walliser juge qu’aujourd’hui la réalité se rapproche à grands pas du modèle !)

36 J. Revel, « Machines, stratégies, conduites. Ce qu’entendent les historiens », dans Id., Un parcours critique…, op. cit., p. 140-163.

37 Revel signale l’étonnant renvoi de Foucault du côté d’une « psychologie collective » historique sous la plume de Fernand Braudel dans les Annales en 1962. Étonnant car, bien qu’officiellement professeur de psychologie jusqu’au milieu des années 1960, Foucault épouse les préventions, pour ne pas dire plus, entretenues par Georges Canguilhem à l’encontre de la psychologie, du moins celle de ce temps-là. Ce dernier évoquait, on s’en souvient, à propos de la psychologie le chemin menant en pente descendante de la Sorbonne à la Préfecture de police. De Foucault on lira : « La recherche scientifique et la psychologie » (1957), texte repris dans Dits et écrits, Paris, Gallimard, 1994, t. I, 1954-1969, p. 137-158.

38 Ibid., t. IV, 1980-1988, p. 40-41.

39 Ibid., p. 44

40 Ibid., p. 652.

41 Didier Eribon, Michel Foucault, Paris, Flammarion (coll. « Champs »), 1991, ann. 2, p. 361 (1^re éd. 1989).

42 Dits et écrits, op. cit., t. IV, p. 180.

43 Ibid., t. III, 1976-1979, p. 158.

44 Paul Ricœur, Temps et récit, t. I, L’intrigue et le récit historique, Paris, Seuil, 1983, p. 346 (à propos de l’épistémologie historique de Maurice Mandelbaum).

45 Andrée Walliser et Bernard Walliser ont bien voulu lire une première version de ce texte ; je les remercie des remarques qu’ils m’ont adressées. Je suis reconnaissant par ailleurs à Fernando Devoto de m’avoir indirectement incité à limiter le propos de ces pages en me donnant une idée de tout ce qu’il m’aurait fallu lire pour prétendre traiter un peu sérieusement des rapports entre histoire et psychologie du point de vue des historiens.