Chronologie indicative
p. 279-299
Texte intégral
1La chronologie ci-dessous complète les éléments présentés dans cet ouvrage, en montrant la trame de la séquence de « crise politique » que nous analysons. Sans être exhaustive, son intérêt principal réside dans l’illustration de l’évolution de l’intensité « des coups » entre les groupes mobilisés et les différentes composantes du régime politique. Plusieurs sources ont été utilisées : les sites de l’agence officielle de presse algérienne (APS) ainsi que le fil d’actualité des sites d’information en ligne (Tout sur l’Algérie, Radio M, Inter-Lignes) ; le travail du projet « Algérie : initiatives d’archives collectives » et celui d’organisations relayant les mobilisations comme le Rassemblement actions jeunesse, le Comité national de libération des détenus, ou la Ligue algérienne des droits de l’Homme.
2019
27 janvier : Hadj Ghermoul, membre du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) et de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) brandit une pancarte sur laquelle on peut lire en arabe « Non au cinquième mandat » et poste la photo sur Facebook. Il est arrêté deux jours plus tard.
9 février : Le Front de libération nationale (FLN) organise un meeting pour annoncer officiellement le soutien du parti à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat consécutif. Le chef d’État sortant souffre des suites d’un accident vasculaire cérébral, intervenu peu avant l’élection présidentielle de 2014. Fortement diminué par cet accident, il ne s’adresse plus à la nation et subit des hospitalisations régulières à l’étranger. Dans les cérémonies officielles, un tableau à l’effigie du président datant de 1999 le remplace et le représente.
13-21 février : Des manifestations contre le cinquième mandat ont lieu dans plusieurs villes du pays, notamment à Bordj Bou Arreridj, Kherrata, Khenchela, Annaba, Skikda, ainsi qu’en France à Paris. Des appels anonymes circulent sur les réseaux sociaux, appelant à un rassemblement le vendredi 22 février à Alger.
22 février : Plusieurs milliers de personnes défilent dans les rues de la capitale. Des manifestations ont lieu dans plusieurs autres villes du pays comme Oran, Ouargla, Tizi Ouzou, Béjaïa, Tiaret, Relizane, Sétif ou encore Annaba.
23 février : Manifestation contre le cinquième mandat à In Salah. Meriem Abdou, rédactrice en chef de la radio francophone publique, la Chaîne 3, démissionne après qu’aucune information sur les manifestations de la veille n’a été autorisée à l’antenne.
24 février : Le mouvement Mouwatana mobilise environ deux mille personnes à Alger.
Le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi-Saïd réaffirme son soutien à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika.25 février : Manifestation des avocat·e·s qui défilent en robe à Alger.
26 février : Les étudiant·e·s descendent dans la rue dans plusieurs villes du pays.
Des journalistes protestent devant le siège de la Radio nationale à Alger.
Le Chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah déclare lors d’une visite dans une caserne à Tamanrasset : « Est-ce que c’est raisonnable de pousser quelques Algériens vers l’inconnu, à travers des appels suspects ? En apparence, c’est pour la démocratie, mais sur le fond, c’est pour les conduire sur des chemins non sécurisés, et qui ne sont pas forcément dans l’intérêt de l’Algérie ».27 février : Protestation de journalistes de la télévision publique à Alger.
28 février : Mobilisation de journalistes devant la Maison de la presse à Alger. Arrestations de plusieurs manifestant·e·s.
L’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia affirme devant les élu·e·s de l’Assemblée populaire nationale (APN) qu’« en Syrie, tout a commencé par une rose et s’est terminé par un bain de sang ».Mars : Multiplication des ralliements contre le cinquième mandat et des expressions de soutien aux manifestations populaires de la part d’organisations et de personnalités de l’opposition, de syndicats ainsi que parmi des organisations proches du régime, par exemple au sein de l’UGTA, du FLN, du RND, des milieux d’affaires, de l’Organisation nationale des moudjahidines (ONM) et des élu·e·s.
Les manifestations se déroulent quasi quotidiennement dans la plupart des villes du pays : unitaires les vendredis, elles s’organisent plutôt par catégories socioprofessionnelles les autres jours de la semaine. Le mot d’ordre global étant à chaque fois le refus du cinquième mandat. Des manifestations ont lieu également à l’étranger : à Paris, Lyon, Marseille, Montréal, Berlin, Rome, Genève ou encore Washington.1er mars : Les centaines de milliers de personnes manifestent dans plusieurs villes du pays. À Alger, l’ancienne combattante de la guerre de libération nationale, Djamila Bouhired se joint à la marche. Des échauffourées entre manifestants et forces de l’ordre en marge des cortèges causent la mort de Hassan Benkhedda, fils de Benyoucef Benkhedda, président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) pendant la guerre d’indépendance.
2 mars : Démission de membres du Forum des chefs d’entreprises (FCE) en soutien aux protestations contre le cinquième mandat.
3 mars : Dépôt des candidatures présidentielles. Un communiqué de la présidence de la République confirme la candidature du président sortant à un cinquième mandat le 18 avril et annonce l’engagement d’organiser une élection présidentielle anticipée à laquelle Abdelaziz Bouteflika ne participera pas.
À Alger : des étudiant·e·s manifestent devant l’ancienne faculté de droit sur les hauteurs de la ville ; des travailleurs de la Sonatrach se mobilisent devant le siège de l’entreprise à Hydra ; des manifestant·e·s protestent devant le Conseil constitutionnel, tandis qu’une foule se constitue dans la soirée au centre-ville.5 mars : Les étudiant·e·s manifestent dans la capitale et dans la plupart des autres villes du pays.
Un préavis de grève du 10 au 14 mars est déposé par la Confédération syndicale des forces productives (COSYFOP) dans plusieurs secteurs comme l’énergie, la santé, la justice, les transports. Des avocat·e·s de plusieurs barreaux gèlent leurs activités.8 mars : Vendredi, des millions de personnes envahissent les rues du pays. Cette troisième marche coïncide avec la journée internationale des droits des femmes, la présence féminine est massive, les slogans sur le Code de la famille sont nombreux.
9 mars : Le ministère de l’Enseignement supérieur décrète l’avancement des vacances. Prévues pour le 22 mars, elles commenceront le 10 mars et se prolongeront jusqu’au 4 avril.
10 mars : Le Chef d’état-major et vice-ministre de la Défense Ahmed Gaïd Salah déclare que « l’armée et le peuple partagent la même vision de l’avenir ».
Le président Abdelaziz Bouteflika est de retour en Algérie après des soins reçus dans un hôpital en Suisse. L’appel à la grève générale est fortement suivi en Kabylie (fermeture du port de Béjaïa), à Boumerdès et Hassi Messaoud.11 mars : Le président Abdelaziz Bouteflika adresse une lettre à la nation pour annoncer le report sine die de l’élection du 18 avril et l’organisation en amont d’une Conférence nationale inclusive. Le Premier ministre Ahmed Ouyahia démissionne. Lui succède Nourredine Bedoui. Ramtane Lamamra est nommé au poste de vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères.
Plusieurs centaines de personnes manifestent dans la soirée. À Alger, un homme d’une trentaine d’années s’approche de la journaliste d’une télévision arabophone en duplex et lui explique que la population n’est pas en train de fêter la victoire, mais de demander le départ des dirigeants. « Yetnahaw ga3 ! » répète-t-il plusieurs fois. Rapidement virale, l’expression est reprise par les manifestant·e·s.12 mars : Manifestation des étudiant·e·s. Journée des post-its.
15 mars : Vendredi, jour de marche nationale, les slogans ciblent le nouveau gouvernement. On peut observer des scènes de communion entre manifestants et policiers. Des chaînes d’informations publiques comme Alger Chaîne 3 ou privées comme Ennahar relaient pour la première fois les manifestations.
17 mars : Des dizaines de membres du FLN font défection.
Des syndicats déclinent l’invitation du Premier ministre pour discuter d’une feuille de route de transition politique.18 mars : Le président Abdelaziz Bouteflika adresse une nouvelle lettre à la nation pour confirmer la tenue prochaine d’une Conférence nationale inclusive qui « émettra des décisions cruciales ».
22 mars : Vendredi, cinquième journée de mobilisation nationale qui coïncide avec la journée nationale contre l’oubli des victimes du terrorisme.
23 mars : Réunion de représentants de partis politiques de l’opposition (parmi lesquels le FJD, le MSP, El-Moustakbal, Talaie el Houriat), de syndicats et de personnalités nationales au siège du Front algérien pour le développement, la justice et la liberté (FADJL) à Alger qui aboutit à la proposition d’une feuille de route autour d’une solution politique de transition.
24 mars : Suite à l’appel de l’Organisation nationale de défense des droits des patriotes, d’anciens membres de groupes d’autodéfense des années 1990 manifestent et réclament le départ de Bouteflika et du système dans plusieurs villes, notamment à Chlef.
25 mars : Journée de mobilisation dans plusieurs villes du pays. Parmi d’autres, journalistes, médecins vétérinaires et architectes se rassemblent à Alger ; les personnels des services communaux et des directions agricoles et de l’urbanisme manifestent à Béchar ; des travailleurs de l’UGTA marchent à Tizi Ouzou ; des fonctionnaires manifestent aussi à Tiaret tandis qu’une marche des employé·e·s de la formation professionnelle a lieu à Constantine.
26 mars : Grève générale à Bouira et à Guelma. Plusieurs corporations manifestent dans de nombreuses villes du pays (Alger, Relizane, Bouira, Chlef, Béjaïa, Constantine, Annaba).
Réunion extraordinaire du Conseil constitutionnel pour informer le parlement de la vacance du poste de président de la République. Le Chef d’état-major et vice-ministre de la Défense Ahmed Gaïd Salah demande de recourir à l’article 102 de la Constitution pour déclarer le président inapte à l’exercice de ses fonctions. Cette annonce suscite des soutiens (du RND, du FLN, du Front Al-Moustakbal, de l’UGTA par exemple) et de nombreuses oppositions.28 mars : Ali Haddad démissionne de la présidence du FCE.
29 mars : Vendredi, journée de mobilisation nationale. À Alger, des militantes féministes sont violemment agressées.
30 mars : Le Chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah dénonce : « les réunions suspectes qui se tiennent dans l’ombre pour conspirer autour des revendications du peuple et afin d’entraver les solutions de l’Armée nationale populaire (ANP) et les propositions de sortie de crise ».
À l’issue d’une réunion tenue au siège de l’état-major de l’ANP, un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN) affirme la nécessité de mettre en application les articles 7, 8 et 102 de la Constitution pour sortir de la crise.31 mars : Annonce de la formation du nouveau gouvernement, Nourredine Bedoui est reconduit Premier ministre. En réaction, des marches nocturnes ont lieu à Alger.
Arrestation d’Ali Haddad, riche industriel, proche d’Abdelaziz Bouteflika et de son frère Saïd, à un poste-frontière entre l’Algérie et la Tunisie.
Arrestation de Kamel Eddine Fekhar, ancien élu du Front des forces socialistes (FFS) et militant pour les droits de l’Homme.Avril : Les manifestations populaires se poursuivent. Tous les vendredis, des centaines de milliers de personnes manifestent dans tout le pays. Les autres jours de la semaine sont marqués dans de nombreuses villes du pays, toutes régions confondues, par des rassemblements ou des marches de protestation en réaction aux mesures prises et aux annonces faites par les gouvernants et/ou autour de revendications socio-professionnelles. Les mardis sont en particulier investis par les étudiant·e·s.
Les communiqués émanant de l’état-major de l’armée et/ou du ministère de la Défense nationale ponctuent l’actualité quasi quotidiennement.
Des organisations piliers du régime, telles que le FLN, le RND et l’UGTA connaissent de fortes contestations internes et de nombreuses défections.
Ce mois est enfin marqué par des recompositions politiques et institutionnelles décisives (notamment à travers des remaniements à la tête de nombreuses institutions), l’enclenchement de procédures judiciaires contre des hommes d’affaires et politiques d’influence sous les mandats d’Abdelaziz Bouteflika et un recours croissant à la répression de la poursuite des mobilisations.1er avril : Manifestations de protestation contre le nouveau gouvernement dans plusieurs villes (Alger, Batna, Bouira par exemple).
La Confédération des syndicats algériens appelle à une grève générale suivie d’une marche nationale le 10 avril 2019.
Le parquet général de la cour d’Alger ouvre une série d’enquêtes préliminaires pour des faits de corruption et de transferts illégaux de capitaux vers l’étranger.
Un communiqué de la présidence annonce que le président Abdelaziz Bouteflika démissionnera de ses fonctions avant le 28 avril 2019, date de la fin de son mandat électif. Ce communiqué est considéré par le Chef d’état-major Gaïd Salah comme émanant « d’entités non constitutionnelles ».2 avril : Lors d’une réunion du haut commandement de l’armée, Ahmed Gaïd Salah annonce l’activation des articles 7, 8 et 102 de la Constitution. Cette décision suscite l’adhésion de plusieurs partis d’opposition tels qu’Ennahda ou Talaie El-Houriat. Quelques heures plus tard, Abdelaziz Bouteflika remet sa démission au Conseil constitutionnel devant les caméras. Ses deux frères sont le soir même assignés à résidence.
Des manifestations nocturnes ont lieu à Alger, Tindouf, Ouargla, El Oued, Bordj Bou Arreridj et dans de nombreuses autres villes pour célébrer la démission d’Abdelaziz Bouteflika.3 avril : Journée marquée par la multiplication des réactions de leaders et d’organisations politiques et militantes à la démission d’Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier publie une lettre d’adieu et de pardon aux Algériens. Le Conseil constitutionnel déclare la vacance de la présidence de la République. Ali Haddad est placé sous mandat de dépôt à la prison d’El-Harrach.
5 avril : Le général Athmane Tartag, dit « Bachir », chef des services de renseignements depuis 2015 quitte ses fonctions.
6 avril : Arrestations de plusieurs manifestants et militants à Alger.
9 avril : Journée de mobilisation étudiante (Béjaïa, Tizi Ouzou, Tiaret, Constantine, Mostaganem, M’sila, Aïn Temouchent, Chlef, etc.). À Alger, la police use de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser les étudiants et procède à de nombreuses interpellations.
Le Parlement, réuni en congrès, constate la vacance définitive du poste de président de la République et désigne Abdelkader Bensalah chef de l’État par intérim pour une durée de 90 jours. Celui-ci fixe l’élection présidentielle au 4 juillet.10 avril : Manifestations prenant pour cible le nouveau président par intérim dans plusieurs villes. Marche organisée à Alger, par la Confédération des syndicats algériens (CSA), à laquelle participent les imams des mosquées soutenus par le Conseil national autonome des imams (CNAI). La grève à laquelle a appelé ce syndicat est suivie dans plusieurs villes du pays parmi lesquelles Tiaret, Relizane, Tizi Ouzou, Béjaïa.
Le Chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah en déplacement à Oran déclare : « La période de transition destinée à la préparation des élections présidentielles se fera avec l’accompagnement de l’armée ». Ali Ghediri annonce sa candidature à l’élection présidentielle du 4 juillet. Dix partis politiques sont autorisés par le ministère de l’Intérieur à tenir leur congrès en vue de leur agrément officiel.11 avril : Abdelmajid Sidi Saïd annonce qu’il ne sera pas candidat au prochain congrès de l’UGTA.
12 avril : 8e vendredi de mobilisation nationale. Les manifestations sont fortement réprimées à Alger par la police qui lance des gaz lacrymogènes dans le tunnel des facultés et disperse la foule par des canons à eau. Les arrestations en fin de marche qui ont lieu depuis le début du mouvement s’accentuent. Remzi Yettou, un jeune de 17 ans, est hospitalisé après avoir été frappé sur le crâne. L’accès à la capitale a été restreint par les forces de police dès la veille.
13 avril : Les magistrats annoncent leur refus de superviser l’élection du 4 juillet.
Plusieurs participant·e·s à un rassemblement d’organisations militantes (RAJ, MDS, LADDH) sont arrêté·e·s par la police. Libérées dans la soirée, les femmes arrêtées révèlent quelques jours plus tard avoir été forcées à se dénuder.
La première sortie du Premier ministre à Béchar est perturbée par des protestations.14 avril : la grève se poursuit dans quelques villes (Bouira, Hassi Rmel).
Les sorties des membres du gouvernement dans le pays sont perturbées par des protestations (à Tébessa contre le ministre de l’Énergie ou à Béchar contre le ministre de l’Intérieur). Mobilisations étudiantes dans plusieurs villes (Annaba, Alger, Aïn Témouchent). Rassemblements dans plusieurs villes à l’étranger (Paris, Toulouse, Odessa, Genève, Washington, Montréal).
Des élus dans les wilayas de Béjaïa et Tizi Ouzou annoncent leur refus d’organiser le scrutin présidentiel.15 avril : Le SNAPAP appelle à une marche des travailleurs le 18 avril 2019, une grève de trois jours et au boycott de la révision des listes électorales du 16 au 23 avril.
Fortes mobilisations étudiantes (Alger, Chlef, Adrar, Sidi Bel Abbès, Oum El Bouaghi, Ouargla, Batna).16 avril : Journée nationale de mobilisations étudiantes fortement suivies à Alger, Oran, Béjaïa, Boumerdès, Bouira, Mostaganem, Aïn Defla, Médéa, Blida, Annaba, Constantine, Tizi Ouzou, Tiaret, Sidi Bel Abbès, Ouargla, Adrar, El Oued, Ghardaïa, Guelma. Journée des post-its. À Alger, un dispositif répressif plus important est déployé (hélicoptère, barrages en amont de la capitale, augmentation des forces anti-émeutes). Démission du président du Conseil constitutionnel Tayeb Belaïz ; il est remplacé par Kamel Feniche. Ahmed Gaïd Salah réaffirme le rôle de soutien de l’armée dans la transition politique et demande à nouveau à la justice d’ouvrir les dossiers de corruption concernant les affaires Khalifa, Sonatrach et El Bouchi.
Trois nouveaux syndicats obtiennent leur enregistrement par le ministère du Travail.
Des maires et des élus locaux continuent d’affirmer leur refus de superviser les prochaines élections, notamment dans les wilayas de Béjaïa, Tizi Ouzou et Cherchell.17 avril : Violations des franchises universitaires par la police dans plusieurs universités, dénoncées notamment par le CNES et la LADDH.
Publication d’un « Manifeste pour une Algérie nouvelle » par un collectif d’acteurs de la société civile, d’enseignants, de journalistes et de personnalités politiques. Imposante manifestation devant le siège de l’UGTA à Alger contre Abdelmajid Sidi Saïd.
Mobilisation nationale des avocats notamment à Annaba, Bouira, Tizi Ouzou, Sidi Bel Abbès, Biskra, Alger.19 avril : Journée de marche nationale. À Alger, le tunnel des facultés est interdit aux manifestants. Les forces de l’ordre quadrillent la ville et ses entrées. Remzi Yettou meurt à l’hôpital des suites de ses blessures.
20 avril : Manifestations de commémoration du printemps berbère 20 avril 1980 et du « printemps noir » de 2001, principalement à Alger et en Kabylie.
L’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia et le ministre des Finances en exercice Mohamed Loukal sont convoqués par le parquet de Sidi M’hamed dans le cadre d’une enquête sur la dilapidation de deniers publics et l’octroi d’avantages illégaux. Manifestation de militants opposés à Ouyahia devant le siège du RND à Alger.
Une liste de 24 candidat·e·s « indépendant·e·s » à la présidentielle est rendue publique par le ministère de l’Intérieur.21 avril : Mobilisation des avocat·e·s dans plusieurs wilayas.
22 avril : Le chef de l’État par intérim Abdelkader Bensalah a convoqué une réunion destinée à discuter d’une future instance chargée d’organiser le scrutin. Plusieurs partis politiques tels que le PT et le Front national algérien (FNA) avaient exprimé leur refus de participer.
Les industriels Issad Rebrab et les frères Kouninef sont arrêtés. Abdelkader Bensalah nomme de nouveaux walis (Alger, Laghouat, Batna, Sétif, Boumerdès et El Taref).23 avril : Marches étudiantes dans plusieurs villes du pays (Alger, Mostaganem, Bouira, Constantine, Tizi-Ouzou, Oran, Sidi Bel Abbès, Ain Temouchent, Chlef).
Le FCE apporte son soutien à l’armée pour conduire la transition. Report du comité central du FLN et de l’élection de son secrétaire général.
Le président Abdelkader Bensalah démet le PDG de la Sonatrach Abdelmoumen Ould Kaddour de ses fonctions et le remplace par Rachid Hachichi. Changement aussi à la tête d’Algérie Télécom.24 avril : La Cour suprême ouvre le dossier Chakib Khelil.
25 avril : Des rassemblements d’employés du groupe Cevital ont lieu dans plusieurs villes (Bouira, Tizi Ouzou, Sétif) pour demander la libération d’Issad Rebrab, PDG de l’entreprise.
Sur demande du ministère de la Justice, le Conseil de la nation engage une procédure pour lever l’immunité parlementaire des anciens ministres Djamel Ould Abbès et Saïd Barkat poursuivis dans le cadre d’une enquête sur des détournements de fonds au sein du ministère de la Solidarité nationale.
Trois frères industriels, les Kouinef, sont inculpés pour trafic d’influence avec des fonctionnaires publics, détournement de fonds et de concessions publiques, blanchiment d’argent et financement occulte de partis politiques.27 avril : Le Collectif de la société civile algérienne pour une transition démocratique et pacifique a tenu une première rencontre nationale à Alger.
Manifestations populaires à la suite des funérailles du leader islamiste Abassi Madani.
Abdelkader Bensalah démet de ses fonctions le secrétaire général de la présidence de la République Heba El Okbi et le remplace par Nourredine Ayadi.29 avril : L’Assemblée populaire nationale (APN) annonce l’annulation de la séance de questions au gouvernement prévue le 2 mai.
Comparution de l’ancien chef de la DGSN Abdelghani Hamed au tribunal de Tipaza.30 avril : Le Chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah annonce que des mesures seront prises contre les ennemis de la nation.
Mobilisation nationale des étudiant·e·s. Répression violente devant la faculté centrale à Alger.
Les membres du comité central du FLN élisent leur secrétaire général : Mohamed Djemai.
Nouveaux limogeages à la direction générale de l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP) et à celle des impôts. Nouvelles nominations à la direction générale de la Société des investissements hôteliers (SIH) et de la résidence d’État Sahel.Mai : Les marches du vendredi et du mardi se poursuivent malgré des réponses répressives (arrestations d’activistes, empêchement des rassemblements, etc.) accentuées de la part des autorités, notamment dans la capitale. Les mobilisations sectorielles, les grèves et les actions de protestation ciblant les institutions administratives et politiques locales ont lieu quasi quotidiennement sur l’ensemble du territoire.
Dans le contexte du mois de Ramadan, des manifestations nocturnes, des repas de rupture de jeûne et des soirées de débats sur les places publiques sont notamment organisés par les manifestant·e·s. Les mots d’ordre scandés ciblent en particulier le pouvoir militaire et expriment le rejet de l’élection présidentielle fixée au 4 juillet.
Des responsables de formations politiques et de collectifs et d’organisations de la société civile publient des propositions de feuilles de route et des appels au dialogue pour régler la crise politique.
Les arrestations policières et les poursuites judiciaires se poursuivent également et ciblent de nouveaux acteurs politiques, militaires et économiques.
Dans la continuité des remaniements et des nouvelles nominations du mois précédent, les recompositions au sein des institutions étatiques se poursuivent.1er mai : Mobilisation trans-sectorielle des travailleurs et des syndicalistes. Forte présence des manifestant·e·s dans la capitale malgré un dispositif répressif important obligeant à des rassemblements statiques.
4 mai : Le général de corps d’armée à la retraite Mohamed Médiène, dit « Toufik », le général à la retraite Athmane Tartag, dit « Bachir », ainsi que le frère et conseiller de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, Saïd Bouteflika, sont arrêtés, poursuivis pour atteinte à l’autorité de l’ANP et complot contre l’État.
5 mai : Sit-in des magistrats de la Cour des comptes à Alger contre la direction de l’institution. La marche des étudiant·e·s à Alger est empêchée par la police.
8 mai Des célébrations populaires du 8 mai 1945 sont organisées à Kherrata et à Sétif. Les représentants des autorités locales en sont chassés par les manifestant·e·s. À Tindouf, des citoyens emmurent le siège du FLN.
Au sein de l’Assemblée populaire nationale, le groupe parlementaire du FLN réclame la démission du président de l’assemblée en réponse aux demandes de la population.9 mai : Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), qui soutenait au départ le cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, est convoquée par le tribunal militaire de Blida puis placée en détention provisoire.
12 mai : Le général à la retraite, Hocine Benhadid est arrêté pour « atteinte au moral de l’armée et à la sécurité de l’État » après avoir publié une lettre ouverte au président de la République.
14 mai : 12e journée de mobilisation nationale des étudiant·e·s.
De violentes émeutes ont lieu à Tinerkouk dans le sud du pays suite à la répression d’un sit-in tenu par des jeunes chômeurs pour réclamer leurs droits à l’emploi.16 mai : Les deux anciens Premiers ministres, Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia ainsi que son fils et les anciens ministres, Amara Benyounes, Amar Ghoul, Boudjemaa Talai, Amar Tou, Abdelghani Zaalane, Karim Djoudi comparaissent devant le juge d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed. L’ancien wali d’Alger, Abdelkader Zoukh et des hommes d’affaires sont également auditionnés.
17 mai : L’accès à la Grande Poste à Alger est interdit sous prétexte de risque d’écroulement des escaliers. À Bordj Bou Arreridj, l’immeuble en construction qui avait été rebaptisé « Palais du peuple » est rendu inaccessible par la police.
18 mai : L’ancien responsable politique Ahmed Taleb Ibrahimi, l’avocat et militant de la LADDH Ali Yahia Abdennour et le général à la retraite Rachid Benyelles lancent un appel pour le report de l’élection et la mise en place d’un dialogue national.
19 mai : Mobilisations d’étudiant·e·s à l’occasion de la journée nationale de l’étudiant dans plusieurs villes (Alger, Constantine, Skikda, Constantine, El Tarf).
20 mai : Nouveau discours d’Ahmed Gaïd Salah, en visite à Ouargla, réaffirmant la tenue de l’élection présidentielle comme solution pour éviter le « vide constitutionnel ».
25 mai : Réunion du Forum civil pour le changement, du collectif de la société civile pour une transition démocratique et de la confédération des syndicats algériens à Alger.
Nouvelles nominations dans le secteur de l’audiovisuel public.26 mai : Le Conseil constitutionnel a enregistré le dépôt de deux dossiers de candidature pour la présidentielle prévue le 4 juillet.
Les dossiers de plusieurs hauts responsables (anciens premiers ministres, anciens ministres, anciens walis) sont transmis à la Cour suprême.28 mai : Décès en prison du détenu d’opinion Kamel Eddine Fekhar en grève de la faim.
Nouveau discours d’Ahmed Gaïd Salah, en déplacement à Tamanrasset, qui affirme qu’il faut : « Faire du dialogue la bouée de sauvetage de la patrie », évoquant la « pénible période » des années 1990.31 mai : 15e vendredi de manifestation nationale. Les manifestant·e·s rendent notamment hommage à Kameleddine Fekhar décédé en prison quelques jours plus tôt.
Juin : Ce mois est marqué par la poursuite des marches nationales les vendredis et mardis, des manifestations localisées (citoyennes ou professionnelles) ainsi que des rencontres entre organisations politiques et collectifs de la société civile.
Outre l’annulation de la tenue de l’élection présidentielle fixée au 4 juillet, ce mois voit se poursuivre les remaniements au sein des institutions de l’État et les arrestations et les poursuites judiciaires contre des responsables politiques, des hauts fonctionnaires et des hommes d’affaires dans le cadre d’enquête pour des soupçons de corruption et de dilapidation de biens publics.
Les arrestations ciblent aussi des militants et des manifestants. Celles-ci s’accentuent suite à l’interdiction du port d’autres emblèmes que l’emblème national.1er juin : Troisième rencontre du collectif de la société civile, de la confédération des syndicats algériens et du Forum civil pour le changement.
Naissance du « réseau de lutte contre la répression, pour la libération des détenus d’opinion et pour les libertés démocratiques » rassemblant des acteurs politiques d’opposition, des corps de métiers (dont des avocats et journalistes), des familles et des citoyens.2 juin : Le Conseil constitutionnel rejette les deux dossiers de candidature, reporte l’élection présidentielle et prolonge l’intérim au poste de chef de l’État d’Abdelkader Bensalah qui aurait dû prendre fin le 9 juillet, jusqu’à la prochaine élection présidentielle.
3 juin : Réunion à Alger de plusieurs partis politiques, l’Union des forces démocratiques et sociales (UFDS), Talaie el Houriat, le MSP, Al Binaa, le PLJ, Fadjr al-Jadid, Ennahda et el-Adala.
6 juin : Discours d’Abdelkader Bensalah à la nation dans lequel il appelle de nouveau au dialogue.
8 juin : Réunion d’associations et de syndicats en vue de l’organisation d’une Conférence nationale de la société civile le 15 juin.
10 juin : Abdelkader Bensalah procède à plusieurs remplacements dans les institutions du secteur de la justice (Cour suprême, ministère de la Justice, cour d’Alger).
11 juin : Arrestation de l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout.
12 juin : Ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) et ancien chef de cabinet à la Présidence de la République, est incarcéré à la prison d’El-Harrach. Ali Ghediri, ancien général à la retraite et candidat à l’élection présidentielle du 18 avril, est arrêté.
13 juin : L’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal, ancien directeur de la campagne du candidat Bouteflika, est incarcéré à la prison d’El-Harrach.
15 juin : La première « Conférence nationale des dynamiques de la société civile » se tient à Alger. Le réseau Wassila, engagé dans la lutte pour les droits des femmes, se retire estimant que la conférence ne pose pas le principe d’égalité homme/femme parmi ses revendications.
19 juin : Ahmed Gaïd Salah déclare que : « L’Algérie a un seul drapeau pour lequel des millions sont morts en martyrs ». Lors des marches, les drapeaux autres que l’emblème national sont interdits. À la suite de ces déclarations, plusieurs personnes sont arrêtées pour port du drapeau berbère, ce qui entraîne des rassemblements de soutien devant les tribunaux.
20-21 juin : La première rencontre nationale du mouvement des femmes se tient près de Béjaïa.
26 juin : Rencontre des forces de l’alternative démocratique qui rassemblent des partis (FFS, RCD, UPS, PST, PT, MDS, PLD), des syndicats, des associations et des personnalités autour du « Pacte politique pour une véritable transition démocratique ».
29 juin : Le vétéran de la guerre de libération nationale Lakhdar Bouregaa, critique à l’égard du régime, est arrêté. Il est placé le lendemain en détention provisoire et accusé d’outrage à corps constitué et d’atteinte au moral des troupes en temps de paix.
30 juin : Marche unitaire de la « diaspora algérienne » à Paris.
5 juillet : Des manifestations-fleuves commémorent le 57e anniversaire de l’indépendance.
6 juillet : Le Forum civil pour le changement organise à Alger une conférence de dialogue national.
7 juillet : L’ancien ministre et ex-secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès, est placé en détention provisoire pour corruption et dilapidation de deniers publics.
18 juillet : Amar Ghoul, président du parti TAJ et ancien ministre, est placé sous mandat de dépôt.
20 juillet : Libération du militant Hadj Gharmoul, emprisonné depuis fin janvier et devenu un des symboles du hirak.
21 juillet : Les Forces de l’alternative démocratique, regroupant plusieurs partis et organisations, animent une conférence de presse au siège du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) à Alger et annoncent la tenue d’une « Convention du pacte politique pour une véritable transition démocratique ».
29 juillet : 23 personnalités sont invitées au panel pour le dialogue sous la direction de Karim Younès, dont au moins huit (Mouloud Hamrouche, Ahmed Benbitour, Mokrane Aït Larbi, Mustapha Bouchachi, Ahmed Taleb Ibrahimi, Lyes Merabet, Drifa Ben M’hidi et Djamila Bouhired) se retirent.
6 août : Le tribunal militaire de Blida émet des mandats d’arrêt internationaux à l’encontre de l’ancien ministre de la Défense Khaled Nezzar, ainsi que de son fils Lotfi et d’un homme d’affaires qui leur est proche, Farid Benhamdine. Ils sont accusés de complot et d’atteinte à l’ordre public dans le dossier Saïd Bouteflika, Mohamed Médiène, dit « Toufik », et Athmane Tartag, dit « Bachir ».
8 août : Le Chef de l’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah estime que les revendications ont été « entièrement satisfaites ».
16 août : L’ancien ministre de la Santé Abdelmalek Boudiaf est arrêté.
19 août : Ahmed Benchemsi, cadre d’Human Rights Watch, est expulsé d’Algérie.
22 août : L’ancien ministre de la Justice Tayeb Louh est placé en détention.
24 août : Les dynamiques de la société civile ainsi qu’une coordination de syndicats se rencontrent à Alger.
26 août : Réunion d’installation du Comité national pour la libération des détenus (CNLD) à Alger, en présence des familles des détenus d’opinion, des avocats membres du collectif de la défense des détenus, des journalistes, des enseignants universitaires, des syndicalistes, des militants politiques d’opposition et d’animateurs de la société civile.
27 août : La wilaya de Béjaïa interdit la tenue de l’université d’été du RAJ initialement prévue pour les 28, 29 et 30 août 2019. Les autorités refusent la réunion des forces du Pacte de l’alternative démocratique (PAD) prévue pour le lendemain.
31 août : Karim Younès propose que le Parlement vote une loi portant modification du Code électoral et une loi portant création d’une autorité nationale d’organisation des élections.
2 septembre : Ahmed Gaïd Salah appelle à convoquer le corps électoral le 15 septembre pour que l’élection se déroule le 12 décembre.
6 septembre : Une marche à Alger rejette l’organisation de l’élection présidentielle « avec la bande ».
8 septembre : Le chef de l’État par intérim Abdelkader Bensalah charge Karim Younès de préparer la mise en place de l’instance d’organisation des élections : l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). Il convoque le scrutin pour le 12 décembre. Les autorités refusent la réunion des forces du PAD.
9 septembre : Les forces du Pacte de l’alternative démocratique se réunissent à Alger, après deux interdictions.
11 septembre : Arrestation de Karim Tabbou, figure charismatique de l’opposition pour « atteinte au moral de l’armée », et de nombreux autres militants lors de la marche du vendredi à Alger.
17 septembre : Le militant Samir Belarbi est placé en détention provisoire.
18 septembre : Le Chef d’état-major de l’armée Ahmed Gaïd Salah demande à bloquer les entrées à Alger.
19 septembre : Le secrétaire général du FLN, Mohamed Djemaï est arrêté, ainsi que son épouse.
25 septembre : Le général à la retraite Mohamed Médiène, le général à la retraite Athmane Tartag, ainsi que Saïd Bouteflika et Louisa Hanoune sont condamnés à 15 ans de prison. Khaled Nezzar est condamné à 20 ans de prison par contumace.
1er octobre : L’élue de la France insoumise Mathilde Panot est mise en résidence surveillée et son programme de rencontres interrompu de force.
8 octobre : Une forte répression policière empêche la manifestation des étudiants à Alger.
12 octobre : Des marches contre l’élection présidentielle ont lieu à Kherrata et à Bouira.
13 octobre : Une marche importante a lieu à Alger contre le projet de loi sur les hydrocarbures.
15 octobre : Le Chef d’état-major de l’armée Ahmed Gaïd Salah déclare dans un communiqué que : « Des parties insidieuses […] utilisent de l’argent sale, versé par des entités inconnues ayant des objectifs malveillants, afin de grossir le nombre des manifestants, en ramenant les citoyens d’autres wilayas »
17 octobre : Marche des avocats à Béjaïa.
17-19 octobre : La deuxième rencontre nationale du mouvement des femmes se tient à Oran.
22 octobre : Le commandant Lakhdar Bouregaa, détenu d’opinion, refuse de répondre au juge d’instruction.
24 octobre : Marche des avocats à Alger qui s’opposent « à la justice du téléphone ». Les Forces de l’alternative appellent à rejoindre la grève du 28 octobre lancée par les syndicats autonomes.
27 octobre : Grève des magistrats qui protestent contre un mouvement de mutations.
28 octobre : Grève générale portée par les syndicats autonomes. La détention préventive du commandant Lakhdar Bouregaa est prolongée de 4 mois supplémentaires.
30 octobre : Le Chef d’état-major de l’armée Ahmed Gaïd Salah réaffirme que le port du drapeau amazigh est une atteinte à l’emblème national. Il rappelle que l’armée est « déterminée et engagée à accompagner le peuple algérien jusqu’à la fin de cette phase sensible que traverse notre pays […] suit une stratégie judicieuse et bien étudiée, et œuvre à mettre en place toutes les conditions idoines permettant aux citoyens de s’acquitter de leur devoir national dans un climat de sécurité, de paix et de sérénité, et d’organiser ces élections, dans toutes leurs étapes, dans de bonnes conditions ».
1er novembre : Grande marche nationale à Alger pour commémorer l’anniversaire du déclenchement de la lutte armée contre la France.
Des manifestant·e·s des autres wilayas se rendent à Alger la veille. L’ancienne combattante Zohra Drif porte le drapeau amazigh.3 novembre : La police anti-émeute réprime les magistrats au palais de justice d’Oran.
4 novembre : L’ancienne ministre de la Culture Khalida Toumi est arrêtée pour corruption.
20 novembre : Des nombreuses arrestations à Alger lors d’une marche nocturne, qui se répète les jours suivants.
22 novembre : Des portraits de Hachani, n° 3 du FIS, sont brandis pour la première fois lors de la marche du vendredi à Alger.
26 novembre : Libération de Yasmine Nour El Houda et arrestation du caricaturiste Nime.
28 novembre : Le Parlement européen adopte une résolution en soutien au hirak qui soulève de vives critiques aussi bien de la part des autorités que des activistes.
3 décembre : Le Chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah dénonce des « machinations qui se trament dans les laboratoires de la conspiration à l’étranger » et des « modes de trahison et de félonie à l’intérieur ».
7-10 décembre : Opérations contre le vote devant les consulats à l’étranger. Grande mobilisation en France et notamment en région parisienne.
8-12 décembre : Un appel à la grève générale est lancé et n’est suivi que dans des wilayas en Kabylie, où des bureaux de vote sont murés.
9 décembre : Une manifestation en soutien à la tenue de l’élection a lieu à Alger, organisée par l’UGTA, contrée par une manifestation d’étudiant·e·s.
10 décembre : Début de la grève de la faim des détenus d’opinion pour s’opposer à l’élection présidentielle du 12 décembre.
11 décembre : Marche imposante à Alger contre le scrutin du lendemain.
12 décembre : Élection présidentielle. Le taux de participation officiel fait état de 39,93 % des votants. En Kabylie, le boycott du vote est encore plus massif. Le président élu au premier tour, Abdelmajid Tebboune, est un ancien ministre et Premier ministre sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika.
19 décembre : Abdelmajid Tebboune prête serment.
23 décembre : Le Chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah décède à l’âge de 79 ans. Des funérailles d’État sont organisées deux jours plus tard.
2020
1er janvier : l’industriel Issad Rebrab est libéré.
2 janvier : Le vétéran de la guerre de libération Lakhdar Bouregaa et de nombreux autres militant·e·s du hirak sont en attente de jugement.
8 janvier : Le président Abdelmajid Tebboune nomme une commission de 17 experts pour émettre des propositions pour une nouvelle Constitution.
25 janvier : Les forces du PAD tiennent leurs assises à Alger au siège du RCD après que les autorités leur aient refusé une salle publique.
29 janvier : Des ressortissants étrangers sont arrêtés pendant les marches du vendredi.
10 février : La cour d’appel militaire de Blida abandonne les charges pour « atteinte à l’autorité militaire et complot contre l’autorité de l’État » contre Louisa Hanoune, qui est condamnée à trois ans, dont neuf mois ferme et est donc libérée.
13-15 février ; Troisième rencontre nationale du mouvement des femmes et hommage à Nabila Djahnine, militante assassinée en 1995, à Tizi Ouzou.
16 février : Marche importante à Kherrata pour célébrer le premier anniversaire du hirak.
21-22 février : Manifestations imposantes pour le premier anniversaire du hirak. Le président Abdelmadjid Tebboune décrète le 22 février « Journée nationale de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée pour la démocratie ».
22 février : La Conférence nationale des dynamiques de la société civile n’a pu se tenir à défaut d’autorisation. Son « Manifeste du 22.2 » est rendu public.
4 mars : Procès de Karim Tabbou, les manifestant·e·s encerclent le tribunal.
7 mars : Troisième samedi de manifestation à Alger, le journaliste engagé Khaled Drareni est arrêté par la police avec le militant Selim Belarbi et Hassani le policier de Mostaganem ayant déclaré son soutien au hirak.
13 mars : Dernier vendredi de marche avant le confinement à cause du COVID-19. Avec la suspension des marches, de nombreux activistes et militant·e·s sont poursuivi·e·s et parfois condamné·e·s notamment pour leurs activités sur les réseaux sociaux. Le journal satirique en ligne El Manchar cesse son activité. Plusieurs sites d’information sur Internet comme Radio M, Maghreb Émergent, Inter-Lignes ne sont plus accessibles depuis l’Algérie et nécessitent l’utilisation d’un VPN. Les dynamiques du 22.2 reprennent leurs travaux pour aboutir à une feuille de route pour une transition de sortie de crise.
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Les chemins de la décolonisation de l’empire colonial français, 1936-1956
Colloque organisé par l’IHTP les 4 et 5 octobre 1984
Charles-Robert Ageron (dir.)
1986
Premières communautés paysannes en Méditerranée occidentale
Actes du Colloque International du CNRS (Montpellier, 26-29 avril 1983)
Jean Guilaine, Jean Courtin, Jean-Louis Roudil et al. (dir.)
1987
La formation de l’Irak contemporain
Le rôle politique des ulémas chiites à la fin de la domination ottomane et au moment de la création de l’état irakien
Pierre-Jean Luizard
2002
La télévision des Trente Glorieuses
Culture et politique
Évelyne Cohen et Marie-Françoise Lévy (dir.)
2007
L’homme et sa diversité
Perspectives en enjeux de l’anthropologie biologique
Anne-Marie Guihard-Costa, Gilles Boetsch et Alain Froment (dir.)
2007