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Les arènes totalitaires

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Daphné Bolz

Partie I. Former et mettre en scène l’Homme nouveau. La construction des espaces du sport éducatif et du spectacle sportif

Chapitre I. La mainmise totalitaire sur le sport

Volltext

1Dans les régimes totalitaires de l’Italie fasciste et de l’Allemagne nazie, le sport est essentiellement un outil permettant la mise en place d’un ordre social fondé sur la vision idéologique des nouveaux dirigeants politiques.

  • 1 Cf. Pierre Lanfranchi, « Entre initiative privée et question nationale. Genèse et évolution des pol (...)

2L’objectif visé est de donner aux masses une éducation sportive qui témoignerait de la force physique et psychologique de la Nation et transcenderait, ainsi, les frustrations ou les traumatismes de la Grande Guerre. L’enjeu essentiel, pour les gouvernements fasciste et nazi, du moins dans un premier temps, est par conséquent que les populations s’approprient les pratiques sportives. Alors qu’en Grande-Bretagne, l’organisation du sport reste une affaire privée, sur le continent, les gouvernements de l’Italie fasciste et de l’Allemagne nazie – radicalisant une tendance générale – traduisent leur attention pour le sport par une intervention directe et sans concessions dans le domaine sportif 1.

  • 2 Arnd Krüger, “Der Einfluss des faschistischen Sportmodells Italiens auf dem nationalsozialistischen (...)

3Bien que tâtonnante à ses débuts, cette intervention a lieu en Italie peu de temps après la prise du pouvoir par les fascistes elle inspire grandement la recomposition du sport en Allemagne nazie 2. On retrouve, dans les deux cas, le même type d’organisation, autour de trois piliers : une instance sportive nationale (le Comité olympique national italien-Coni et le bureau du Reichssportführer), une organisation de jeunesse (l’Opera Nazionale Balilla-ONB, puis Gioventù Italiana del Littorio- Gil, et les Jeunesse hitlériennes) et une organisation pour les travailleurs (l’Opera Nazionale Dopolavoro-Ond et Kraft durch Freude-Kdf).

4Le résultat en est impressionnant : une mainmise totale du fascisme et du nazisme sur le sport italien et allemand.

La fascisation du sport italien

  • 3 En fait, il s’agissait surtout de « faire disparaître toute forme d’autonomie locale » (Pierre Milz (...)
  • 4 CONI-Lo sport fascista, Lo sport in Regime fascista. 28 Ottobre 1922-I. 28 Ottobre 1935-xiii, 1935, (...)

5Si la ‘‘révolution fasciste” des réformes bouleversant toute l’administration italienne 3, le sport n’est concerné qu’à partir du milieu des années 1920, mais de manière radicale. Une publication de l’époque fasciste souligne précisément que la réorganisation du sport « est sans aucun doute l’une des plus importantes [réalisations du fascisme], bien que le Régime se soit occupé de la solution du problème sportif seulement dans un second temps, c’est-à-dire une fois que les problèmes plus urgents aient été résolus 4 ».

  • 5 Sur l’histoire du CONI sous le fascisme, cf. Angela Teja, “The Transformation of the National Itali (...)
  • 6 Issu d’une famille bourgeoise, Lando Ferretti est en effet un pratiquant de sport confirmé. Il entr (...)
  • 7 Pnf, Foglio d’ordini, 04.12.1925, cité in Lucio Rigo, “Storia della normativa del CONI dalle sue or (...)
  • 8 Simon Martin, Football and Fascism. The National Game under Mussolini, Oxford-New York, Berg, 2005 (...)

6C’est en 1925 que le gouvernement s’attaque au CONI, la fédération des fédérations sportives chargée de l’organisation et de la promotion du sport au niveau national depuis 1914. En effet, s’arrogeant le droit de désigner les éligibles à la présidence du CONI 5, le parti nomme Lando Ferretti 6 à sa tête le 6 décembre 1925 et le charge de « fasciser » (fascistizzare) cette institution. Deux jours plus tôt, Augusto Turati, secrétaire du PNF (Partito Nazionale Fascista-Parti national fasciste), avait en effet ordonné que le CONI soit considéré comme une dépendance du parti 7. La mainmise sur le sport est particulièrement retentissante dans le cas du football : la Charte de Viareggio, adoptée en 1926, n’a pas seulement eu pour effet de mettre de l’ordre au sein des clubs elle a surtout pour objet de soumettre le sport le plus populaire au Coni, et donc au parti 8.

  • 9 Pierre Milza, Les Fascismes, op. cit., p. 299.

7Fervent fasciste, Turati a donc joué un rôle important dans l’organisation du fascisme lors de ses premières années au pouvoir et dans la mise en scène du Duce, organisant « une propagande qui fait de Mussolini un être transcendant, à demi-divin, un véritable oracle dont l’infaillibilité est résumée dans la formule : Mussolini ha sempre ragione(Mussolini a toujours raison) 9 ».

  • 10 Ferretti publie aussi un livre sur le sport intitulé Il libro dello sport (Rome-Milan, Libreria del (...)
  • 11 Andrea Bacci, Lo sport nella propagandafascista, Turin, Brandipolibri, 2002, p. 43.

8En juin 1928, le président du Coni, Ferretti, fonde le mensuel Lo sport fascista, organe de propagande chargé d’encourager la pratique sportive pour tous 10. L’historien Andrea Bacci, qui a étudié cette publication de près, souligne bien que « par le CONI, Ferretti voulait faire pénétrer la pratique sportive dans le cœur, dans la conscience et dans l’esprit italiens. Pour lui, le sport n’était pas un simple geste compétitif, mais mettait bien en jeu des valeurs politiques. Il était ainsi convaincu qu’à travers la pratique sportive, tous les Italiens deviendraient, non seulement des athlètes, mais aussi des fascistes convaincus. Pour cette raison, il a toujours essayé de garder distinctes et séparées les caractéristiques du sport de compétition et celles du prétendu ‘‘sport pour tous” 11 ». Le champion sportif n’en est pas moins important pour Ferretti, mais il doit rester à l’intérieur de la ‘‘Nation sportive” ; il ne doit pas se détacher de la masse populaire.

  • 12 Marcello Gallian, Arpinati. Politico e uomo di sport, Rome, Casa Editrice Pinciana, 1928, p. 29.

9L’investissement étatique dans le sport est ainsi censé entraîner une mutation psychologique profonde, une véritable révolution anthropologique. Les discours fascistes sur le sport sont remplis d’espoirs sur la formation d’une nouvelle mentalité et sur l’avènement d’un nouvel Homme. L’écrivain Marcello Gallian exprime cette pensée avec beaucoup d’emphase : « Le sport est cet art fatal qui donne le dernier coup à la vieille mentalité prudente et retardée : si [le] fascisme pur existe aujourd’hui, celui-ci connaît son triomphe dans les gymnases et dans les stades. Dans ces lieux, il faut être jeune et rien d’autre que jeune 12. »

  • 13 Giorgio Alberto Chiurco, L’educazione fisica nello stadio fascista. Fisiologia e patologia chirurgi (...)

10L’éducation physique et le sport amateur doivent donc permettre à l’Italie de « se redresser » physiquement et moralement. Tout le peuple est concerné. Un médecin du sport fasciste précise dans cet esprit : « Ce n’est pas le champion qui est l’expression de la race, mais la masse éduquée physiquement et moralement 13. »

  • 14 Acs, Pcm, 1928-30, b. 14.3, f. 5326. Réunion au Palazzo Littorio (avec les présidents des fédératio (...)
  • 15 “Il testo della Carta dello Sport”, Lo sport fascista, a. ii, n° 1, janvier 1929.

11Après les Jeux olympiques d’Amsterdam (1928), Turati, le secrétaire du PNF, remplace Ferretti à la présidence du CONI. La fonction du sport dans l’État fasciste change avec ce remplacement. À l’époque, les responsabilités et fonctions des différentes organisations sportives sont encore imprécises. En particulier, le CONI et l’ONB sont en concurrence pour la gestion du sport juvénile. Une clarification s’impose donc, dans la perspective d’une fascisation intégrale de l’éducation et du sport. Le 19 décembre 1928, une réunion au Palazzo Littorio, présidée par Turati, est organisée sur le thème des rapports entre l’ONB et le CONI 14. La solution choisie pour sortir de la crise institutionnelle consiste à obliger les jeunes jusqu’à dix-sept ans à s’inscrire à l’ONB tout en les autorisant à intégrer également les fédérations sportives et à les fréquenter durant les heures laissées libres par l’ONB. Une dizaine de jours plus tard, le 30 décembre 1928, Turati publie la Charte du sport15, qui précise les fonctions des différentes organisations. Le sport est complètement organisé par le CONI et dépend désormais du PNF, les deux organisations étant présidées par le même homme.

  • 16 Robert O. Paxton, Le Fascisme en action, op. cit., p. 210.

12Les nombreux débats qui eurent lieu à l’occasion de cette réorganisation du sport illustrent bien les tensions qui existaient entre les fascistes. La désunion n’était pas rare. Alors qu’on a souvent des États et des organisations fascistes l’image de machines rodées écrasant toute opposition, force est de constater qu’il s’agit d’organisations (presque) comme les autres. L’historien Robert O. Paxton souligne en effet que même (et peut-être surtout) pour les questions de pouvoir, « les tensions étaient permanentes dans les régimes fascistes parce qu’aucun des groupes en lice ne pouvait se dispenser complètement des autres 16 ».

  • 17 Andrea Bacci, Lo sport nella propaganda fascista, op. cit., p. 55.

13Pour ce qui concerne la gestion du sport juvénile, l’opposition était idéologique en plus d’être organisationnelle. En 1928, en effet, l’idéal d’éducation physique ‘‘pour tous” à laisser la place à l’exigence de la compétition sportive : « L’esprit de compétition était devenu le ‘‘pain quotidien” des Italiens, l’ingrédient principal pour l’‘‘Homme nouveau” 17. » Logiquement, les fascistes cherchent aussi à intégrer les instances sportives internationales, à commencer par le CIO.

  • 18 “Gli Enti Provinciali passano i loro poteri ai Segretari Federali del Partito”, La Gazzetta dello s (...)
  • 19 On trouvera des commentaires sur le discours d’Arpinati à la Chambre des députés dans l’article : “ (...)
  • 20 Giuseppe Poggi-Longostrevi, Guido Mantovani, Culturafisica d’ogni giorno per ogni età, Milan, Hoepl (...)
  • 21 Par exemple : Guido Mantovani, Luigi Bassi, Come praticare gli sport : lo sport nell’arte, nella st (...)

14La ‘‘dépendance fasciste” de l’organisation du sport progresse encore à partir de 1930. En janvier de cette année, l’activité des Bureaux sportifs provinciaux (Enti sportivi provinciali), qui s’occupent de la propagande sportive au niveau local ainsi que des équipements sportifs, passe sous la tutelle des secrétaires fédéraux du parti, renforçant par la même la fascisation du sport 18. Au CONI, Iti Bacci assure la fonction de président jusqu’en décembre 1931, en remplacement de Turati, puis Leandro Arpinati, le hiérarque de Bologne, prend le relais. Avec Arpinati, l’idéal éducatif perd encore du terrain au profit de la recherche du champion représentant l’excellence italienne 19. Parmi les publications sur le sport de l’époque, on trouve bien sûr encore des ouvrages sur l’éducation physique 20. Mais, de plus en plus, paraissent des écrits techniques sur les sports modernes qui visent l’amélioration de la performance et inscrivent le sport dans une histoire longue d’où surgissent les immanquables héros antiques et modernes 21.

15L’évolution générale indique combien le sport devient un moyen de mise en scène politique et combien les champions glissent progressivement vers le statut d’‘‘ambassadeur” de l’Italie fasciste.

  • 22 Cf. Antonio Spinosa, Achille Starace. L’uomo che inventò lo stile fascista, Milan, Mondadori, 2002.
  • 23 Les Faisceaux de jeunesse de combat (Fasci Giovanili di Combattimento) sont créés le 8 octobre 1930 (...)
  • 24 "Starace presidente del CONI", Lo sport fascista, a. vi, n° 5, mai 1933, p. 5.
  • 25 Lando Ferretti, “4 Ottobre xi, data memorabile per lo sport fascista”, Lo sport fascista, a. vi, n° (...)
  • 26 Archivio CONI, Procès-verbal de la session extraordinaire du Conseil du CONI du 4 octobre 1933, p. (...)
  • 27 Extrait de l’article 2 du statut du CONI de 1934, cité in Lucio Rigo, “Storia della normativa del C (...)

16Achille Starace 22 prend la place d’Arpinati à la tête du CONI en mai 1933 et conserve son poste jusqu’en 1939. Quand il entre en fonction le 4 mai 1933, Starace (secrétaire du PNF depuis décembre 1931), est aussi à la tête des Jeunes fascistes 23, des GUF et de l’OND, se réservant ainsi une gestion personnelle et plutôt « totalitaire » du sport 24. Il organise une première réunion du Conseil général du CONI le 4 octobre 1933 et met en avant la nécessité d’une « unité d’action » dans le domaine du sport 25. Il propose ainsi la suppression du vote à la majorité, jugé « libéral », et ajoute « De toute façon, nous seront toujours d’accord 26. La ‘‘démocratie” abolie au sein du Conseil du CONI, qui devient lui-même un organe consultatif. Par ailleurs, le nouveau statut de 1934 inscrit le CONI les organisations « promues par le Parti national fasciste 27 ».

  • 28 Pierre Milza, Les Fascismes, op. cit., p. 317.

17Les années Starace se caractérisent par une militarisation et une « fascisation » des instructions données aux sportifs, même si les fédérations conservent une certaine autonomie. Les procès-verbaux des sessions du Conseil du CONI sous la direction de Starace – depuis peu accessibles aux historiens – confirment cette évolution auparavant soulignée par Pierre Milza : « Ce sont les sports les plus représentatifs des valeurs militaires, ou dont on estime qu’ils ont une aptitude particulière à développer les vertus guerrières de la race, qui sont l’objet des soins les plus constants du régime28 ». Lors des réunions du CONI, les présidents de fédérations sportives comme l’alpinisme, le tir, la boxe ou le motonautisme mettent en effet en avant l’utilité de leur pratique pour la défense de la nation. De manière générale, le sport est ouvertement valorisé auprès des jeunes générations car les hiérarques estiment que c’est l’activité la plus proche du combat guerrier.

La mise au pas du sport allemand

  • 29 Viktor Klemperer souligne ainsi les métaphores sportives dans le langage des dirigeants nazis. Cf. (...)
  • 30 BArch, R 8077/46/173/612, Bl. 396. Visite du secrétaire d’État Dr. Lewald et du maire de Berlin, Dr (...)

18En Allemagne nazie, l’héritage sportif est très différent du cas italien, mais les présupposés idéologiques et la mainmise sur l’organisation du sport sont similaires à l’expérience italienne. Le sport, entendu comme activité physique communautaire, possède une place centrale dans le programme de la « Allemagne » 29. En mars Hitler, acceptant la fonction de président d’honneur des Jeux olympiques de 1936, indique que son action en faveur du sport ne se limitera pas aux seuls Jeux olympiques de Berlin : « Le Chancelier du Reich qualifia le sport de moyen indispensable pour l’entraînement [Ertüchtigung] de la jeunesse allemande et manifesta un vif intérêt pour les Jeux olympiques. Il promit de promouvoir au mieux les Jeux et tous les intérêts sportifs de l’Allemagne 30. »

  • 31 Hajo Bernett, Nationalsozialistische Leibeserziehung. Eine Dokumentation ihrer Theorie und Organisa (...)
  • 32 Adolf Hitler, Mein Kampf, 21. Auflage, op. cit., p. 451 et suiv., cité in Hajo Bernett, Nationalsoz (...)

19Hajo Bernett a regroupé dès 1966 des extraits de publications sur la vision nationale-socialiste de l’éducation physique et du sport, donnant ainsi un aperçu de la théorie et de l’organisation du sport sous le nazisme 31. La présentation, dans Mein Kampf, des propriétés physiques de l’Homme allemand semble guider les directives en matière de sport tout au long de la période nationale-socialiste. L’attention au corps prend tout son sens dans la dénonciation du primat de l’intellect dans la société du début du xxe siècle. Cet élément est fondamental pour comprendre la base raciale de la vision du monde nazie. Pour Hitler, « l’État völkisch doit pas s’investir en premier lieu dans l’absorption de connaissances plates, mais dans la création de corps sains32 ».

  • 33 Bruno Malitz, Die Leibesübungen in der nationalsozialistischen Idee, Nationalsozialistische Bibliot (...)

20Bruno Malitz, théoricien nazi multipliant les textes idéologiques sur l’éducation physique, défend l’importance des pratiques physiques pour la prospérité de la « race aryenne » : « Nous [autres] nationaux-socialistes, soutenons le sport et les exercices physiques pour le peuple pour des raisons de race, de sang. Il s’agit de soigner, de conserver, d’élever le peuple allemand, la race nordique 33. »

  • 34 Cf. en particulier la réunion du DRA du 11.04.1933 (Diem-Archiv, Nachlass Diem, Mappe 28).
  • 35 Hajo Bernett, Sportpolitik im Dritten Reich. Aus den Akten der Reichskanzlei, Schorndorf, Hofmann, (...)
  • 36 Hajo Bernett, Der Weg des Sports in die nationalsozialistische Diktatur. Die Entstehung des Deutsch (...)
  • 37 Hajo Bernett, „Der deutsche Sport im Jahre 1933“, Stadion, vii, 2, 1981, p. 228-229 et p. 251.
  • 38 Ibid., p. 231. Voir aussi : Dieter Steinhöfer, Hans von Tschammer und Osten. Reichssportführer im D (...)
  • 39 Hajo Bernett, „Der deutsche Sport im Jahre 1933“, art. cit., p. 251.
  • 40 Hajo Bernett, Der Weg des Sports in die nationalsozialistische Diktatur, op. cit., p. 15.
  • 41 Pierre Milza, Les Fascismes, op. cit., p. 301.
  • 42 Hajo Bernett, Der Weg des Sports in die nationalistische Diktatur, op. cit., p. 15. Voir aussi : Kl (...)

21D’un point de vue pratique, la mise au pas commence dès 1933, et ébranle le mouvement sportif allemand 34. Les dirigeants en place ne savent pas à quoi s’attendre de la part des nazis en général et de Hitler en particulier 35. Bernett note que « l’attente très impatiente des fédérations de Turnen et de sport se manifeste dans une ambiance qui est un mélange d’euphorie et d’incertitude36 ». Des commissaires pour le sport (Sportkommissare) sont nommés pour mettre au pas le sport dans les différentes régions allemandes ils ne restent en place que trois mois 37. Une organisation plus structurée se met alors en place : Hans von Tschammer und Osten, pourtant inconnu dans le domaine sportif 38, qui avait été nommé commissaire du Reich pour le sport (Reichssportkomissar) le 28 avril 1933, devient Führer du Reich du sport (Reichssportführer) le 19 juillet 1933. Outre l’instance consultative suprême qui le conseille, le Cercle du Führer du sport, il est relayé par des délégués chargés de la surveillance politique du sport 39 dans les districts 40. Les nouveaux dirigeants sportifs ont comme devoir « l’éducation de la jeunesse dans l’esprit du national-socialisme ». L’organisation fonctionne selon le Führerprinzip (le principe du Führer) qui est généralisé dans les administrations allemandes : l’autorité de la personne nommée par Hitler est absolue et indiscutable 41. Dans l’organisation nazie du sport, ce principe reste valable : les membres n’ont qu’un rôle consultatif, les décisions étant prises par le Reichssportführer en personne 42.

  • 43 Klaus Vieweg, „Gleichschaltung und Führerprinzip“, art. cit., p. 253 („Leitsätze zur Neuordung der (...)
  • 44 Hajo Bernett, Der Weg des Sports in die nationalsozialistische Diktatur, op. cit., p. 7.
  • 45 Cf. Hajo Bernett, Sportpolitik im Dritten Reich, op. cit., p. 25-32.
  • 46 Arnd Krüger, Sport und Politik. Vom Turnvater Jahn zum Staatsamateur, Hanovre, Fackelträger, 1975, (...)
  • 47 Hajo Bernett, „Der deutsche Sport im Jahre 1933“, art. cit., p. 238-239.
  • 48 Arnd Krüger, Sport und Politik, op. cit., p. 54-55.
  • 49 Pour la pratique physique au sein de la SA, cf. Heinrich Meusel, Körperliche Grundausbildung, Berli (...)
  • 50 Cf. Horst Ueberhorst, Edmund Neuendorff. Turnführer ins Dritte Reich, Berlin, Bartels & Wernitz, 19 (...)
  • 51 Hajo Bernett, Der jüdische Sport im nationalsozialistischen Deutschland, 1933-1938, Schorndorf, Hof (...)
  • 52 Hajo Bernett
  • 53 Klaus Vieweg, „Gleichschaltung und Führerprinzip“, art. cit., p. 254.
  • 54 Hajo Bernett, Der Weg des Sports in die nationalsozialistische Diktatur, op. cit., p. 16.

22Le 24 mai 1933 sont publiées de nouvelles directives qui organisent provisoirement le sport allemand 43. Les confédérations du sport bourgeois et ouvrier 44 disparaissent, en particulier le DRA (Deutscher Reichsausschuss für Leibesübungen) 45, qui s’auto-dissout, et le ZK (Zentralkommission für Sport und Körperpflege) 46 de tendance socialiste. Il en va de même pour les associations confessionnelles 47. De son côté, la Fédération des professeurs de Turnen espère des résultats positifs du changement de gouvernement. De même, la Deutsche Turnerschaft (DT), membre de l’ancien DRA, ne montre aucune résistance, bien au contraire. Son président, Edmund Neuendorff 48, propose de fonder une troisième force d’action à côté de la Sa49 et du Stahlhelm. La DT s’intègre ainsi tout naturellement dans le système national-socialiste 50. Avec l’entrée du sport dans le cadre étatique nazi, la poursuite de la pratique sportive dans les clubs officiels est rendue très difficile pour les juifs 51 et les communistes. Le Reichssportführer, Tschammer, est à la tête de la Fédération allemande du Reich pour les exercices physiques (Deutscher Reichsbundfür Leibesübungen DRL), dont la naissance est formellement proclamée par le Cercle du Führer du sport en janvier 1934 52. Pour souligner son lien avec le parti, elle est renommée Fédération nationale-socialiste pour les exercices physiques (Nationalsozialistischer Reichsbundfür Leibesübungen NSRL) par arrêté du ministère de l’Intérieur le 21 décembre 1938 53. De la même manière que le Reich est perçu comme la réalisation du destin historique allemand, le NSRL prétend accomplir l’œuvre de Jahn, le père du Turnen 54.

  • 55 Arnd Krüger, Sport und Politik, op. cit., p. 76-77.

23Afin de réguler les activités sportives des diverses organisations du Reich, Tschammer cumule les fonctions : le Reichssportführer est directeur du Bureau des exercices physiques à la SA et directeur du Service du sport de Kraft durch Freude, puis mandataire pour les exercices physiques de la NSDAP 55.

  • 56 Reichsgesetzblatt, Teil i, n° 44, 28.04.1936. (I-397).
  • 57 Hajo Bernett, Der Weg des Sports in die nationalsozialistische Diktatur, op. cit., p. 93.
  • 58 Hajo Bernett, Sportpolitik im Dritten Reich, op. cit., p. 93-95.
  • 59 „Verordnung über die Zuständigkeit des Reichssportamtes“, § 1, 01.09.1937.
  • 60 Id., § 2.
  • 61 Id., § 3f.

24Un Office sportif du Reich (Reichssportamt) 56 dépendant du ministère de l’Intérieur est créé en avril 1936 57. Les tâches qui lui sont attribuées sont volontairement décrites dans un langage vague afin de ne pas alerter la scène internationale quelques semaines avant l’ouverture des Jeux 58. Les nouvelles dispositions concernant le Reichssportamt sont publiées dans le Reichsgesetzblatt le 1er septembre 1937 et mettent nettement en évidence la militarisation du sport : « Le Reichssportamt pour tâche d’orienter l’ensemble du sport allemand vers le but unitaire de l’entraînement physique et du renforcement des capacités de défense [Wehrhaftmachung] du peuple allemand 59. » Le sport militaire proprement dit en est toutefois exclu. La similitude avec les fonctions assignées au CONI est frappante. Comme c’est le cas du CONI, « la responsabilité du Reichssportamt en matière de sport comprend toutes les pratiques associatives ou libres, y compris le sport professionnel 60 ». Par ailleurs, le Reichssportamt peut être amené à s’occuper des espaces sportifs. Une de ses tâches est en effet d’effectuer, sur demande, l’« expertise des projets de construction dans le domaine du sport quand des financements publics sont utilisés, en étudiant plus particulièrement leur nécessité et leur fonctionnalité 61 ».

  • 62 Horst Ueberhorst, Carl Krümmel und die nationalsozialistische Leibeserziehung, Berlin, Bartels & We (...)
  • 63 Hajo Bernett, Nationalsozialistische Leibeserziehung, op. cit., p. 107.
  • 64 Hajo Bernett, Der Weg des Sports in die nationalsozialistische Diktatur, op. cit.,p.93.

25Avant cela, en 1934, est créé le Service K pour l’« éducation corporelle » (Amt K) au sein du ministère du Reich et de Prusse pour la Science, l’Éducation et l’Instruction populaire. Dirigé par Carl Krümmel 62, le service devient officiel avec le décret du 2 janvier 1935. Les pratiques physiques, tenues en grande considération, obtiennent avec ce service une organisation indépendante du Service pour l’éducation 63. Un autre bureau de gestion du sport est créé au sein du ministère de l’Intérieur en janvier 1937 64 : il s’agit du Service VIII, dirigé par Tschammer. La cohabitation entre les différents services n’est pas toujours aisée, notament entre le Amt K et le Service viii.

  • 65 Klaus Vieweg, „Gleichschaltung und Führerprinzip“, art. cit., p. 255-256.
  • 66 Mario Da Silva, “Lo sport tedesco nel quadro della rinnovata Germania”, art. cit., p. 8.

26La réorganisation du sport est justifiée par la volonté d’« unir » l’ensemble des actions dans le domaine sportif sous une autorité commune, ou du moins sous un ‘‘principe” cette volonté d’union est d’ailleurs perceptible dans la législation des nouvelles organisations sportives 65. Les fascistes italiens, qui observent ces changements, ont une vision similaire du sport comme facteur de cohésion nationale, et se considèrent avec plaisir comme des précurseurs imités par les nazis. Dans Losport fascista on lit en effet : « L’exemple fourni au monde de la discipline de l’activité sportive instaurée en Italie par le Régime Fasciste ne pouvait pas tarder à faire son chemin dans l’Allemagne renouvelée 66. »

  • 67 Hajo Bernett, Der Weg des Sports in die nationalsozialistische Diktatur, op. cit., p. 89.
  • 68 Robert O. Paxton, Le Fascisme en action, op. cit., p. 145.

27Sous prétexte d’unir le sport allemand, les accessoires sportifs (les uniformes, les drapeaux, les médailles, les chants, etc.) sont harmonisés 67. L’unité est constamment mise en avant dans les choix opérés par le Reichssportführer. Mais cette tendance n’est pas spécifique au sport : elle est présente dans la société allemande en général et conduit à une sphère publique qui phagocyte complètement la sphère privée. Paxton parle de « quête pour unifier la communauté dans le cadre d’une sphère publique dévorant tout 68 ».

  • 69 Hans von Tschammer und Osten, « Le sport en Allemagne et les Jeux olympiques », Deutsch-französisch (...)

28Pour l’organisation du sport, Hans von Tschammer und Osten justifie ses actions par un discours idéologique : « Cette mesure de centralisation était une nécessité nullement dictée par des intentions politiques mais par une loi vitale car les « Fédérations se nuisaient les unes aux autres […]. Un tel manque d’unité était sans exemple dans le monde entier 69 ».

  • 70 Ibid., p. 46.

29Tschammer exprime à plusieurs reprises une telle vision autoritaire. Il est indigné par la prégnance des principes démocratiques et libéraux dans l’organisation du sport allemand. Selon lui, les présidents de fédérations n’ont pas à être élus par leurs membres. Dorénavant, précise-t-il, ils devront être « agréés dans leurs charges par [s]es hommes de confiance 70 ». La raison avancée est qu’un dirigeant « doit être un homme qualifié et absolument irréprochable du point de vue moral ». En effet, dans la logique nazie qui est celle de Tschammer, « si la forme d’organisation est l’ossature d’un mouvement, c’est la tenue spirituelle et mentale des personnes appartenant à ce mouvement qui détermine la valeur de celui-ci ». Cette volonté est conforme aux buts qu’il assigne à l’éducation physique : l’instruction et l’éducation, afin de fortifier le caractère et la volonté, la santé de l’individu et du peuple, l’émulation, l’esthétisme.

  • 71 Diem-Archiv, Nachlaß Diem, Mappe 18. Diem, „Bericht über die Sitzung des Deutschen Olympischen Auss (...)

30Tschammer se montre inflexible dans sa direction du sport allemand il ouvre la session de travail du Comité Olympique allemand en déclarant qu’« il n’y a aujourd’hui plus de différences d’opinion dans le travail d’organisation 71 Il étouffe toute contestation et règne par la terreur :  ses rivaux seront livrés aux tribunaux ou transportés vers des camps.

  • 72 BArch, R 36/2073. Lettre du président du Deutscher Gemeindetag (i.A.), au maire de Wattenscheid, 16 (...)
  • 73 BArch, R 36/2073. Lettre du président du Deutscher Gemeindetag (i.A.), au maire de Berlin (Landeswo (...)
  • 74 Cf. Erich Jahn, „Berlin als Stadt des Sports“, in Von der Hasenheide bis zum Reichssportfeld. Gesch (...)

31La gestion communale du sport avait été instituée sous la République de Weimar en octobre 1929 avec la création d’Offices municipaux des sports. Avec l’arrivée au pouvoir des nazis, ce service – s’il existe – prend en charge toute la gestion du sport dans la commune 72. Une enquête de 1936 montre que les villes les plus importantes possèdent un tel office des sports 73, offrant ainsi au gouvernement nazi des relais efficaces pour propager sa politique sportive 74.

  • 75 BArch R 36/2084. Lettre de Tschammer au président du Deutscher Gemeindetag, 13.11.1936.
  • 76 BArch R 36/2076. “Maßnahmen der Gemeinden zur Förderung der Leibesübungen. RdErl. D. RuPrMdF. v 12. (...)
  • 77 BArch, R 1501/1518, Bl. 10-11. Erlassentwurf (Projet de l’arrêté) v a 163 iv/39-2105 de Pfundtner a (...)

32En novembre 1936, Tschammer demande au ministre de l’Intérieur « qu’aussi bien les communes que les fédérations de communes s’investissent plus qu’auparavant dans la prise en charge du sport, afin de renforcer ainsi l’unité administrative jusqu’au niveau le plus bas75 ». Le 12 novembre 1937, le ministère de l’Intérieur publie un arrêté important concernant la « promotion du sport » par les communes 76, qui est complété à l’été 1939 par un nouveau texte sur la « promotion du sport 77 ».

  • 78 „Förderung der Landsportbewegung“, RrErl. D. RmdI. v. 30.1.1939 – viii 1064/38-4100. (in BArch, R 3 (...)

33Après la mise en place d’une organisation du sport efficace dans les villes, la diffusion du sport doit toucher les campagnes. Bien que des « professeurs de sport itinérants » (Wandersportlehrer) soient chargés de sillonner l’Allemagne pour instruire les populations en matière d’éducation physique, « population rurale si précieuse pour ce qui est du sang n’a pas encore été suffisamment prise en main par une éducation physique planifiée en dehors de l’école78 ».

  • 79 Klaus Vieweg, „Gleichschaltung und Führerprinzip“, art. cit., p. 249.
  • 80 Diem-Archiv, Nachlass Diem, Mappe 29. Reichskommissariat für körperliche Erziehung. Note du 30.03.1 (...)

34La volonté de développer la pratique physique dans toutes les classes de la société est caractéristique du sport sous le nazisme. Ce principe est inséparable de l’idée selon laquelle les individus, en améliorant collectivement leurs capacités physiques, témoignent de la supériorité de leur peuple. La pratique sportive est ainsi obligatoire et réglementée dans de nombreux domaines étatiques, comme l’université ou la justice 79. Dès mars 1933, l’orientation donnée au sport par Hans von Tschammer und Osten consiste à « des exercices physiques une habitude de vie dans tous les cercles populaires et classes d’âge selon une ambition nationale uniforme en faveur de la santé et du renforcement des capacités de défense [wehrhaft] Il adopte pour ce faire la méthode suivante : « Ne pas se limiter à administrer, mais agir en suscitant la motivation et en étant la source d’énergie spirituelle 80. »

35La mise au pas des organisations sportives se double donc d’une volonté de diffuser les pratiques sportives au sein de la population allemande, dans le but de préparer les hommes à la guerre, et les femmes à la procréation et à l’éducation d’enfants en bonne santé. La raison de cet intérêt pour le sport est aussi raciale, car pour les nazis, l’« Aryen » se définit avant tout par des propriétés biologiques, c’est-à-dire par l’apparence physique. Une propagande importante en faveur de la pratique physique est organisée dès 1933.

  • 81 Hans von Tschammer und Osten, « Le sport en Allemagne et les Jeux olympiques », art. cit., p. 48.

36Au reproche souvent fait de politiser l’éducation physique, von Tschammer und Osten répond qu’« il serait absurde de prétendre dénier aux exercices physiques une influence politique », et souligne que cette politisation du sport est envisagée pour promouvoir la paix et l’échange : « Et grâce à Dieu nous ne sommes pas dans le monde les seuls de cet avis L’existence des Jeux olympiques en est elle-même une preuve très claire 81 »…

Les nouvelles organisations du sport totalitaire

37Mais la politisation du sport ne se limite pas à la seule réorganisation des associations et autres institutions sportives nationales. L’intervention des régimes fasciste et nazi s’est en effet caractérisée par la création de nouvelles institutions pour le sport : d’une part celles dédiées aux travailleurs, d’autre part, celles pour la jeunesse.

  • 82 “Ond. Una organizzazione invidiata”, Almanacco della Gazzetta dello sport, 1934, p. 43.
  • 83 Victoria De Grazia, The Culture of Consent. Mass Organization ofLeisure in Fascist Italy, Cambridge (...)
  • 84 Achille Starace, L’Opera Nazionale Dopolavoro, Milan-Vérone, Mondadori, 1933, p. 12.

38En Italie, l’Opera Nazionale Dopolavoro-OND, fondée en 1925, est chargée des loisirs pour la masse des travailleurs : « La fonction de l’OND est de divertir la masse et de l’éduquer durant les heures de repos grâce à un vaste et riche programme sportif 82 ». Créée en 1925, elle témoigne de la volonté du fascisme de modifier les pratiques et la psychologie du peuple tout autant que de la lente maturité nécessaire à cette entreprise 83. Le fascisme veut « aller vers le peuple, pour l’éduquer [...], pour le rendre expert de la natation et des escalades, des nécessités éventuelles de son futur état de guerrier 84 ! »

  • 85 Felice Fabrizio, Sport e fascismo, op. cit., p. 100. Comme le note avec humour Marco Palla
  • 86 Marco Impiglia, “Vacanze Straromane. L’Opera Nazionale Dopolavoro ed il turismo popolare in Italia (...)
  • 87 Mario Rossi, “La volata : nuovo sport italiano”, Lo sport fascista, a. ii, n° 2, février 1929, p. 9 (...)
  • 88 Marco Impiglia, “Vacanze Straromane”, art. cit., p. 68.
  • 89 Robert O. Paxton, Le Fascisme en action, op. cit., p. 211.

39Mais l’utilité de l’OND pour la promotion du sport apparaît en réalité bien limitée : la pétanque attire plus de 60 % des pratiquants 85. De plus, les loisirs proposés par l’OND concernent surtout la petite et moyenne bourgeoisie citadine employée par l’État et non la classe paysanne qui représente la majorité de la population 86. La volata, activité entre le football et le handball inventée par Turati pour l’OND 87,n’a guère de succès et est rapidement abandonnée. Au final, les travailleurs profitent certes des améliorations dans leur travail (semaine de 40 heures et « samedi fasciste » etc.) et des aides matérielles pour leurs loisirs, mais ils ne sont guère réceptifs au message politique sous-jacent 88. Pour Paxton, l’OND nettement détourné par les Italiens ordinaires qui voulaient simplement aller au cinéma ou pratiquer un sport 89 ».

  • 90 Wolfgang Schieder, “Fascismo e nazionalsocialismo nei primi anni trenta”, Italia contemporanea, n° (...)
  • 91 Cf. Hermann Weiß, „Ideologie der Freizeit im Dritten Reich. Die NS-Gemeinschaft “Kraft durch Freude (...)

40En Allemagne, « le Dopolavoro fut pratiquement copié dans l’organisation Kraft durch Freude90 ». Le 24 octobre 1934, l’organisation est fondée juridiquement sur disposition de Hitler 91. Proposant un vaste choix d’activités de loisirs aux travailleurs, elle devient un mouvement omniprésent sur le territoire allemand. C’est par le biais de cet organisme que nombre d’Allemands se rendent à Berlin à l’été 1936 pour prendre part à la célébration olympique.

  • 92 Joachim Radkau, „Die singende und die tote Jugend. Der Umgang mit Jugendmythen im italienischen und (...)
  • 93 Laura Malvano, « Le mythe de la jeunesse à travers l’image. Le fascisme italien », in Jean-Claude S(...)

41Si le mythe de la jeunesse ne possède pas les mêmes bases dans les idéologies fasciste et nazie 92, la jeunesse représente pour toutes les deux un pilier fondamental de l’organisation sociale idéale. Les nouvelles élites politiques placent tout leur espoir dans la jeunesse. Le dynamisme de Mussolini était constamment mis en scène dans les médias italiens pour prouver la « jeunesse » du Duce93.

42C’est donc par un encadrement total qui valorise la jeunesse et où le sport joue un rôle essentiel, que les nouveaux dirigeants espèrent créer « une nouvelle race d’Hommes Au sein des organisations de jeunesse, l’Opera Nazionale Balilla-ONB – créée en 1926 et fondue dans la Gioventù Italiana del Littorio-GIL en 1937 – et les Jeunesses hitlériennes, la pratique du sport est considérée comme une école de l’ordre, de la hiérarchie, de l’effort et de la camaraderie. Elle est tout à la fois une métaphore de l’expérience des tranchées et une préparation aux guerres futures.

  • 94 Carmen Betti, L’Opera Nazionale Balilla e l’educazione fascista, Florence, La Nuova Italia, 1984, p (...)
  • 95 Salvatore Santuccio, “L’architettura della Casa per la gioventù”, Parametro, a. xx, n° 172, mai-jui (...)
  • 96 Enrico Del Debbio, Progetti di costruzioni : case Balilla, palestre, campi sportivi, piscine, ecc., (...)
  • 97 Salvatore Santuccio, “L’architettura della Casa per la gioventù”, art. cit., p. 27.
  • 98 Ibid.

43En Italie, après une brève et infructueuse tentative de développer le sport scolaire par une Organisation nationale pour l’éducation physique (Ente Nazionale per l’Educazione Fisica-Enef), c’est l’ONB qui est chargée, à partir de 1926, de la pratique sportive juvénile. Son président, Renato Ricci, tient fermement à l’idée d’un sport éducateur qui s’inscrit dans l’objectif général de l’organisation : former l’Homme nouveau du fascisme. C’est par une triple éducation – sportive, morale et disciplinaire – qu’il veut répondre des ordres de Mussolini. L’ONB s’affirme rapidement comme « une intuition singulière et moderne visant à la fois la formation des nouvelles recrues selon l’image fasciste et la construction du consensus de masse94 ». L’ampleur de son activité se lit encore aujourd’hui dans le paysage italien : pratiquement chaque commune a hérité des Maisons du Balilla (Case del Balilla), érigées comme centres d’éducation fasciste. Dès les premières constructions, Renato Ricci fait d’Enrico Del Debbio l’architecte attitré de l’organisation fasciste de la jeunesse 95. Tous deux originaires de Carrare, ils collaborent pour créer un véritable style ONB. Del Debbio rédige différents « projets de construction » afin de venir en aide aux collectivités locales et aux architectes qui ne disposent pas de modèles pour ce genre de constructions polyvalentes 96. Cette publication est un véritable vademecum, présentant huit plans-types de gymnases, cinq plans-types de stades, ainsi que cinq plans-types de Casa del Balilla. Cependant, le livre de Del Debbio est plus qu’un simple guide : il définit un « langage architectural des édifices » et la direction esthétique ressort clairement des plans proposés 97. La publication de ce livre a un effet immédiat et de nombreuses réalisations sont rapidement programmées. À Rome, par exemple, le gouverneur décide dans la foulée la construction de dix-sept gymnases 98.

  • 99 Cf. Archivio Ricci, “Dati statistici relativi all’ONB a fine 1937”. Cf. Sandro Setta, Renato Ricci. (...)
  • 100 Francesco Maria Varrasi, Economia, politica e sport in Italia, op. cit., p. 212 Salvatore Santuccio(...)

44Les sources disponibles ne permettent pas vraiment d’établir un bilan des constructions sportives de l’ONB. Le fils de Renato Ricci conserve un texte de son père dans lequel ce dernier indique qu’à la fin de l’année 1937, l’organisation avait construit, outre le forum Mussolini, 890 Maison du Balilla, 1470 gymnases, 2568 terrains de sport et 22 piscines 99. Mais officiellement, le régime annonce 370 Maisons du Balilla, 700 terrains de sport, 580 gymnases et 22 piscines 100. Il est néanmoins indéniable que durant son activité à la tête de l’ONB entre 1927 et 1937, Renato Ricci a fait preuve d’un dynamisme exceptionnel et qu’il a fait construire un parc immobilier impressionnant.

45Avec la radicalisation du régime au milieu des années 1930, le projet pédagogique de l’ONB est définitivement mis de côté. Regroupant un certain nombre d’organisations, dont l’ONB, la GIL est créée en 1937 pour adapter l’encadrement des Italiens aux nouvelles ambitions impériales de l’Italie fasciste. Le président de la nouvelle organisation est Achille Starace, le président du PNF et ennemi historique de Renato Ricci. Leurs conceptions du sport reflètent leur antagonisme politique au sein du fascisme. Abandonnant l’idée d’une éducation physique complète, Starace met de plus en plus l’accent sur la spécialisation sportive et sur la préparation militaire des jeunes. Le mot d’ordre de la GIL résume les devoirs des jeunes Italiens : « Croire, obéir, combattre ».

  • 101 La traduction ici est celle donnée dans Eric Michaud, « “Soldats d’une idée”. Les jeunes sous le ii (...)
  • 102 Karl Christoph Lingelbach, Erziehung und Erziehungstheorien im nationalsozialistischen Deutschland, (...)

46La vision idéale de Hitler sur la jeunesse et le soldat est bien connue : « Le garçon allemand de l’avenir doit être vif et habile, rapide comme le lévrier, résistant comme le cuir et dur comme l’acier de Krupp 101. » Pour réunir ces qualités, les jeunes Allemands subissent – comme leurs semblables italiens – une éducation à la fois physique et morale. La place du racisme est néanmoins centrale dans cette perspective, et différencie ainsi assez nettement le projet nazi du projet fasciste italien. L’épanouissement ne trouve pas sa place en dehors de la « communauté du peuple » (Volksgemeinschaft). Le philosophe nazi Alfred Baeumler, professeur à l’université de Berlin, élabore une théorie de l’éducation basée sur des « fédérations masculines » (Männerbund) 102. Il théorise par ailleurs une origine commune (Urverwandschaft) de l’« Aryen » et du « Grec héroïque et actif » dont la vision du monde s’oppose à la vision « romaine, politique et religieuse ».

  • 103 Ainsi, à partir de mai 1934, le Führer du Reich de la jeunesse (Reichsjugendführer) instaure le Bre (...)
  • 104 Joachim Schmitt-Sassa, „Der Führer ist immer der Jüngste“. Nazi-Reden an die deutsche Jugend“, in T (...)
  • 105 Diem-Archiv, Nachlass Diem, Mappe 29. Note intitulée „Amt für Leibesübungen“, p. 1.

47À l’image de ce qui se passe en Italie, la pratique sportive est valorisée dans le domaine scolaire et dans les Jeunesses hitlériennes (JH). Pilier de la « révolution conservatrice », les JH doivent forger, par une éducation morale et physique, des « dominateurs et conscients de leur supériorité sur les autres peuples 103. Baldur von Schirach, le président des JH, souligne que l’organisation ne veut pas comme à l’école « faire apprendre passivement » (belehren), mais souhaite « transmettre du vécu [Erleben vermitteln] et éduquer par le vécu [durch Erleben erziehen]104 ». Les activités sportives jouent pour cette raison un rôle primordial dans les JH. Dans le programme général de l’organisation, deux heures par semaine sont consacrées, l’après-midi, à la pratique sportive 105– plus deux heures supplémentaires utilisées pour la pratique sportive ou pour des activités au foyer des JH. À cela viennent s’ajouter les activités extraordinaires, hebdomadaires ou mensuelles, en fonction de l’appartenance à telle ou telle section spécialisée. De plus, les enfants et adolescents pratiquent aussi le sport dans des associations sportives rattachées à la Fédération nationale-socialiste pour les exercices physiques, la NSRL.

  • 106 Horst Ueberhorst (dir.), Elite für die Diktatur. Die Nationalpolitischen Erziehungsanstalten 1933-1 (...)

48Les Établissements d’éducation nationale-politique (Nationalpolitischen Erziehungsanstalten), créés pour former l’élite nazie, poussent cette conception « corporelle » de l’éducation au plus loin. Dans ces instituts, l’éducation n’est pas perçue comme une éducation du corps, mais comme une « éducation par le corps » ; les élites juvéniles y subissent une formation totalement centrée sur les objectifs politiques et militaires du gouvernement nazi 106.

  • 107 Bundesarchiv Koblenz, ZSg, 101/8. Anw. 763, 28.07.1936. Mitschriften von „Bestellungen“ und „Vertra (...)
  • 108 Diem-Archiv, Nachlass Diem, Mappe 29. Note intitulée „NS-Kampfspiele“, s.d.
  • 109 Christoph Schubert-Weller, Hitler-Jugend. Vom "Jungsturm Adolf Hitler” zur Staatsjugend des Dritten (...)

49Après les Jeux olympiques de Berlin, le gouvernement modifie ouvertement ses discours sur le sens attribué au sport. Le ministère de la Propagande dirigé par Goebbels déclare en effet : « Selon les souhaits du gouvernement, les exercices physiques de la jeunesse allemande doivent, après la célébration festive des Jeux olympiques, reposer sur une base totalement nouvelle et complète 107. » On assiste alors à une militarisation de l’encadrement sportif. C’est d’ailleurs à la même période que sont institués les NS-Kampfspiele – par un arrêté de Hitler du 30 novembre 1936 108 – ayant pour but la promotion de l’esprit combatif des sportifs. L’aspect militaire de l’entraînement sportif est progressivement renforcé jusque dans les années 1940. Les activités spéciales pratiquées dans le cadre des JH (aviation, marine, télécommunication, etc.) sont clairement calquées sur les activités nécessaires pendant la guerre 109.

  • 110 Dr. med. Denker, „Volksgesundheitsdienst“, in Arthur MallwitzSportmedizin und Olympische Spiele 193 (...)

50Au final, la constante qui ressort de la nouvelle organisation et des discours nazis sur le sport, est la supériorité de l’esprit communautaire et de l’unité du peuple : « La communauté est ainsi le véritable sens du sport », déclare un intervenant au congrès de médecine du sport à l’occasion des Jeux olympiques de Berlin. « La communauté rehausse et soutient, motive, exige et engage, mais elle récompense par un but élevé : la patrie 110. »

Les nouvelles élites du sport totalitaire

51Ne pouvant réaliser leur programme d’encadrement de la jeunesse qu’à condition de disposer de suffisamment d’enseignants formés à la nouvelle pédagogie totalitaire, les gouvernements fasciste et nazi fondent leurs propres écoles supérieures d’éducation physique.

  • 111 Au nord de Rome, non loin de là où sera installée l’Académie fasciste d’éducation physique, avait é (...)
  • 112 Agnoldomenico Pica-Onb, Il Foro Mussolini, Milan, Bompianti, 1937, p. 15.
  • 113 Renzo De Felice, Mussolini ilfascista. L’organizzazione dello Stato fascista. 1925-1929, Turin, Ein (...)

52Le 20 novembre 1927 naît officiellement l’Académie fasciste d’éducation physique 111. Implantée à Rome, elle a été conçue par Renato Ricci et dépend directement de l’ONB. L’objectif principal de l’Académie est de former des professeurs d’éducation physique qui recevront, puis transmettront, une éducation fasciste complète : « Éducation morale, surtout, entendue comme discipline du caractère et habitude du courage, éducation physique, militaire, intellectuelle, en vue de la formation civile, guerrière, politique de la jeunesse 112. La création de l’Académie révèle la nécessité d’éduquer une nouvelle génération de l’élite fasciste. D’un point de vue politique, elle est d’une importance fondamentale. L’année 1926 constitue une rupture dans l’histoire du fascisme : l’épuration au sein même du parti commence fin mars par la chute de Roberto Farinacci, ‘‘démissionné” de son poste de secrétaire du PNF. Son successeur, Augusto Turati, a précisément pour mission d’instaurer au sein du parti un encadrement rigide qui ne tolère aucune divergence en matière d’organisation, de politique ou de morale, Mussolini devant être clairement à la fois chef du parti et chef de l’État 113. Pour diriger le pays comme il l’entend, le Duce a besoin d’un consensus fort, au moins entre les fascistes. Il procède à des évincements dans le parti et à la tête de certains bastions locaux, mais il lui est difficile de garder sous contrôle tous les individus. Or, cette école supérieure naît précisément au moment où Mussolini est embarrassé par des fascistes de la première heure, qui gardent leurs réflexes brutaux et provocateurs. Mussolini a, au contraire, besoin d’un personnel fasciste discipliné, et ce d’autant plus que sa situation politique est encore délicate. L’Académie se donne ainsi comme but l’éducation physique et morale, non seulement des enseignants d’éducation physique, mais aussi des futurs dirigeants fascistes, tous formés dans un même moule disciplinaire hiérarchisé et intransigeant.

  • 114 “Il Foro Mussolini, futura città olimpionica. i – Veduta d’insieme”, La Gazzetta dello sport, 22.05 (...)
  • 115 Acs, Pcm, 1928-30, b. 1/1-15, f. 2104. Rapport de Ricci à Mussolini, 10.11. ix (1930).

53Le siège de l’Académie est le forum Mussolini. Le chantier de cette institution débute en 1928 114. L’ambition de Renato Ricci est évidente dès les premières actions : « L’Académie […] sera sans doute le plus grand monument du siècle : le forum Mussolini 115. »

  • 116 Acs, Pcm, 1928-30, b. 1/1-15, f. 2104. Renato Ricci, délibération n° 14 du 13 janvier 1928.
  • 117 “Il Foro Mussolini, futura città olimpionica. ii – Lo stadio del tennis sarà inaugurato oggi”, La G (...)
  • 118 Sur la vie et l’œuvre de Luigi Moretti, cf. Salvatore Santuccio, Luigi Moretti, Bologne, Zanichelli (...)
  • 119 Agnoldomenico Pica-Onb, Il Foro Mussolini, op. cit., p. 35.

54Les bâtiments de l’Académie proprement dite sont inaugurés le 5 février 1928, avec la pose de la première pierre par Mussolini en personne. Mais, dès 1929, le projet est plus ambitieux : il est prévu que l’Académie soit dotée d’un « vaste organisme de constructions » qui, selon les directives de Renato Ricci, doit devenir un centre sportif moderne et un lieu d’éducation de la jeunesse. L’architecte Enrico Del Debbio, qui travaille déjà pour l’ONB, est responsable du premier plan général d’urbanisme du forum Mussolini 116. Il dessine de nombreux équipements : l’Académie, le stade des marbres (stadio dei marmi), le stade des cyprès, l’hôtellerie du sud, la colonie d’héliothérapie. L’ingénieur Costantino Costantini dessine l’obélisque, les terrains de tennis 117, l’hôtellerie du nord, le bâtiment des thermes (palazzo delle terme), les architectes Paniconi et Pediconi créent la fontaine de la sphère, tandis que l’architecte Luigi Moretti 118 construit la salle d’armes et l’esplanade de l’empire. En 1936, cet architecte revoit le plan d’urbanisme selon les directives de Ricci, et cette version est considérée comme définitive 119. Il intègre un grand parvis pour les rassemblements de masse, qui ne verra jamais le jour. En 1937, le stade des cyprès est agrandi par les ingénieurs Frisa et Pintonello et rebaptisé « stade olympique » La Casa Littoria est projetée entre 1938 et 1943, mais elle n’accueillera jamais le siège du PNF comme c’était prévu – le ministère des Affaires étrangères s’y installe après la guerre.

  • 120 Erlaß des Führers und Reichskanzlers über die Reichsakademie für Leibesübungen, §1. 07.04.1937 (Une (...)
  • 121 Horst Ueberhorst, Carl Krümmel, op. cit., p. 97.

55En Allemagne, l’École supérieure d’éducation physique, qui avait été fondée en 1920, ne survit pas à l’arrivée au pouvoir des nazis. Sa conception étant par trop liée à la période détestée de Weimar, les nouveaux dirigeants optent pour un acte symbolique fort : l’établissement est fermé. Une école supérieure toute imprégnée de doctrine nazie, l’Académie du Reich d’éducation physique (Reichsakademie für Leibesübungen), est fondée dans les mêmes locaux, au Sportforum, en 1936. Cette nouvelle institution est chargée – par l’arrêté du 7 avril 1937 – de la « promotion des exercices physiques allemands par l’enseignement et la recherche dans l’esprit du national-socialisme 120 ». Par ailleurs, le texte précise qu’« elle est une institution de l’État ». Tschammer en est nommé président et représente le ministère de l’Intérieur, tandis que Carl Krümmel, rattaché au ministère de la Science, de l’Éducation et de l’Instruction populaire, en devient le directeur 121.

  • 122 BArch, R 1501/5609, Bl. 47. Propos de Hitler, 1933/1934.
  • 123 BArch, R 1501/5609, Bl. 35.
  • 124 Hajo Bernett, Der Weg des Sports in die nationalsozialistische Diktatur, op. cit., p. 92.
  • 125 Horst Ueberhorst, Carl Krümmel, op. cit., p. 97.
  • 126 Hajo Bernett, Der Weg des Sports in die nationalsozialistische Diktatur, op. cit., p. 92.

56La refondation de l’école constitue un symbole d’autant plus fort que l’ensemble du domaine sera bientôt utilisé pour diverses manifestations sportives nazies, dont les Jeux olympiques de 1936. « La pratique des Leibesübungen chez tout le peuple allemand est considérée par Hitler comme « un des biens culturels les plus importants dans l’État national-socialiste 122 ». Outre l’école en elle-même, c’est donc tout le site du Sportforum qui voit son rôle socio-politique prendre de l’ampleur. L’Office du Reich pour les activités physiques (Reichsamt für Leibesübung) a son siège à la Maison du sport allemand 123. Le Sportforum et l’école supérieure diversifient ainsi leurs activités et le lieu devient un centre de formation pour trois types de profils : les professeurs non titulaires (Studienassessoren), les professeurs de Turnen et de sport des associations et des fédérations 124, des stagiaires en formation continue 125. Pour assurer le fonctionnement de ces activités « dans l’esprit du national-socialisme », le ministère de l’Intérieur du Reich met à disposition les moyens nécessaires 126.

Anmerkungen

1 Cf. Pierre Lanfranchi, « Entre initiative privée et question nationale. Genèse et évolution des politiques sportives en Europe (Grande-Bretagne, Allemagne, France, Italie) », Politix. Revue de sciences sociales du politique, n° 50, 2000, p. 29-48.

2 Arnd Krüger, “Der Einfluss des faschistischen Sportmodells Italiens auf dem nationalsozialistischen Sport”, in Morgan A. Olsen (ed.), Sport und Politik, 1918-1939/40, Oslo, Universitetsforlaget, 1986, p. 226-232.

3 En fait, il s’agissait surtout de « faire disparaître toute forme d’autonomie locale » (Pierre Milza, Les Fascismes, op. cit., p. 298) au profit des éléments placés par Mussolini. Les préfets et les sous-préfets sont nommés par le ministre de l’Intérieur et les communes se voient attribuées un podestà. Celui-ci remplace les conseils d’élus et il est nommé pour cinq ans par décret royal (la première loi sur les podestà date du 4 février 1926 et concerne les communes de moins de 5.000 habitants, soit 7.337 des 9.148 communes italiennes. En septembre 1926, une seconde loi étend l’attribution des podestà à toutes les communes italiennes). Cf. Philip Morgan, “I primi podestà fascisti : 1926-32”, Storia contemporanea, a. ix, n° 3, juin 1978, p. 407-423 Alexander J. De Grand, L’Italia fascista e la Germania nazista, Bologne, Il Mulino, 1999 [1995], p. 47.

4 CONI-Lo sport fascista, Lo sport in Regime fascista. 28 Ottobre 1922-I. 28 Ottobre 1935-xiii, 1935, p. 11.

5 Sur l’histoire du CONI sous le fascisme, cf. Angela Teja, “The Transformation of the National Italian Olympic Committee during the Fascit Regime : Sport as a Symbol of Political Power”, in Floris Vander Merwe (dir.), Sport as Symbol, Symbols in Sport. Proceeding of the 3rd Ishpes Congress, Cape Town, 1995, Sankt Augustin, Academia, 1996, p. 49-62.

6 Issu d’une famille bourgeoise, Lando Ferretti est en effet un pratiquant de sport confirmé. Il entre dans les rangs fascistes en 1922. Pendant sa jeunesse, il voyage beaucoup et fait de brillantes études de littérature comparée (italienne et britannique). Cf. Francesco Maria Varrasi, Economia, politica e sport in Italia, op. cit., p. 124-127.

7 Pnf, Foglio d’ordini, 04.12.1925, cité in Lucio Rigo, “Storia della normativa del CONI dalle sue origini alla legge istitutiva del 1942 (1° parte)”, Rivista di diritto sportivo, a. xxxviii, 1986, p. 573 et in Felice Fabrizio, Sport e fascisme. La politica sportiva del regime. 1924-1936, Rimini-Florence, Guaraldi, 1976, p. 20. Le texte officiel stipule : « le CONI est considéré comme un organe dépendant du Parti et le président Lando Ferretti [est] chargé de l’exécution des dispositions que le Parti prendra ».

8 Simon Martin, Football and Fascism. The National Game under Mussolini, Oxford-New York, Berg, 2005 [2004] p. 51-66.

9 Pierre Milza, Les Fascismes, op. cit., p. 299.

10 Ferretti publie aussi un livre sur le sport intitulé Il libro dello sport (Rome-Milan, Libreria del Littorio, 1928) qui est notamment recensé dans La Domenica Sportiva, a. xv, n° 6, 29.01.1928, p. 11.

11 Andrea Bacci, Lo sport nella propagandafascista, Turin, Brandipolibri, 2002, p. 43.

12 Marcello Gallian, Arpinati. Politico e uomo di sport, Rome, Casa Editrice Pinciana, 1928, p. 29.

13 Giorgio Alberto Chiurco, L’educazione fisica nello stadio fascista. Fisiologia e patologia chirurgica dello sport, Sienne, Tip. S. Bernardino, 1935, p. 9.

14 Acs, Pcm, 1928-30, b. 14.3, f. 5326. Réunion au Palazzo Littorio (avec les présidents des fédérations sportives italiennes), 19.12.1928. “Appunto per S.E. il sotto-segretario di Stato, Dicembre 1928-vii”.

15 “Il testo della Carta dello Sport”, Lo sport fascista, a. ii, n° 1, janvier 1929.

16 Robert O. Paxton, Le Fascisme en action, op. cit., p. 210.

17 Andrea Bacci, Lo sport nella propaganda fascista, op. cit., p. 55.

18 “Gli Enti Provinciali passano i loro poteri ai Segretari Federali del Partito”, La Gazzetta dello sport, 15.01.1930. Cf. Lucio Rigo, “Storia della normativa del CONI dalle sue origini alla legge istitutiva del 1942 (1° parte)”, art. cit., p. 577.

19 On trouvera des commentaires sur le discours d’Arpinati à la Chambre des députés dans l’article : “Lo sport e Arpinati”, Lo sport fascista, a. vi, n° avril p. 9-11.

20 Giuseppe Poggi-Longostrevi, Guido Mantovani, Culturafisica d’ogni giorno per ogni età, Milan, Hoepli, 1931.

21 Par exemple : Guido Mantovani, Luigi Bassi, Come praticare gli sport : lo sport nell’arte, nella storia e nella vita moderna, Milan, Hoepli, 1933.

22 Cf. Antonio Spinosa, Achille Starace. L’uomo che inventò lo stile fascista, Milan, Mondadori, 2002.

23 Les Faisceaux de jeunesse de combat (Fasci Giovanili di Combattimento) sont créés le 8 octobre 1930 pour les jeunes de moins de vingt-et-un ans qui ne fréquentent pas l’université. Cette nouvelle organisation doit ainsi permettre de prendre en charge la totalité de la jeunesse italienne pour la diriger vers le parti. Sur leur contribution dans le domaine sportif, voir par exemple : “Fasci giovanili. La massa che formirà i campioni”, Almanacco della Gazzetta dello sport, 1924, p. 57-58.

24 "Starace presidente del CONI", Lo sport fascista, a. vi, n° 5, mai 1933, p. 5.

25 Lando Ferretti, “4 Ottobre xi, data memorabile per lo sport fascista”, Lo sport fascista, a. vi, n° 10, octobre 1933, p. 1-4.

26 Archivio CONI, Procès-verbal de la session extraordinaire du Conseil du CONI du 4 octobre 1933, p. 10.

27 Extrait de l’article 2 du statut du CONI de 1934, cité in Lucio Rigo, “Storia della normativa del CONI dalle sue origini alla legge istitutiva del 1942 (2° parte)”, Rivista di diritto sportivo, a. xxxix, n° 1, janvier-mars 1987, p. 225.

28 Pierre Milza, Les Fascismes, op. cit., p. 317.

29 Viktor Klemperer souligne ainsi les métaphores sportives dans le langage des dirigeants nazis. Cf. Viktor Klemperer, LTI, Paris, Albin Michel, 1996 (chapitre 32 : « Boxe »).

30 BArch, R 8077/46/173/612, Bl. 396. Visite du secrétaire d’État Dr. Lewald et du maire de Berlin, Dr. Sahm, chez le chancelier du Reich, 16.03.1933.

31 Hajo Bernett, Nationalsozialistische Leibeserziehung. Eine Dokumentation ihrer Theorie und Organisation, Schorndorf, Hofmann, 1966.

32 Adolf Hitler, Mein Kampf, 21. Auflage, op. cit., p. 451 et suiv., cité in Hajo Bernett, Nationalsozialistische Leibeserziehung, op. cit., p. 21.

33 Bruno Malitz, Die Leibesübungen in der nationalsozialistischen Idee, Nationalsozialistische Bibliothek, H. 46, 2. Aufl., Munich, 1934, p. 43 et 45, cité in Hajo Bernett, Nationalsozialistische Leibeserziehung, op. cit., p. 37.

34 Cf. en particulier la réunion du DRA du 11.04.1933 (Diem-Archiv, Nachlass Diem, Mappe 28).

35 Hajo Bernett, Sportpolitik im Dritten Reich. Aus den Akten der Reichskanzlei, Schorndorf, Hofmann, 1971, p. 26-28.

36 Hajo Bernett, Der Weg des Sports in die nationalsozialistische Diktatur. Die Entstehung des Deutschen (Nationalsozialistischen) Reichsbundesfür Leibesübungen, Schorndorf, Hofmann, 1983, p. 10.

37 Hajo Bernett, „Der deutsche Sport im Jahre 1933“, Stadion, vii, 2, 1981, p. 228-229 et p. 251.

38 Ibid., p. 231. Voir aussi : Dieter Steinhöfer, Hans von Tschammer und Osten. Reichssportführer im Dritten Reich, Berlin, Bathels & Wernitz, 1973 Volker Kluge, „Hitlers Statthalter im Sport : Hans von Tschammer und Osten“, Sozial- und Zeitgeschichte des Sports, 7, 1993, H. 3, p. 29-43.

39 Hajo Bernett, „Der deutsche Sport im Jahre 1933“, art. cit., p. 251.

40 Hajo Bernett, Der Weg des Sports in die nationalsozialistische Diktatur, op. cit., p. 15.

41 Pierre Milza, Les Fascismes, op. cit., p. 301.

42 Hajo Bernett, Der Weg des Sports in die nationalistische Diktatur, op. cit., p. 15. Voir aussi : Klaus Vieweg, „Gleichschaltung und Führerprinzip. Zum rechtlichen Instrumentarium der Organisation des Sports im Dritten Reich“, in Peter Salje (dir.), Recht und Unrecht im Nationalsozialismus, Münster, Regensberg u. Biermann, 1985, p. 256-260 Hajo Bernett, „Der deutsche Sport im Jahre 1933“, art. cit., p. 242-244 ; Mario Da silva, “Lo sport tedesco nel quadro della rinnovata Germania”, Lo sport fascista, a. vi, n° 7, juillet 1933, p. 9.

43 Klaus Vieweg, „Gleichschaltung und Führerprinzip“, art. cit., p. 253 („Leitsätze zur Neuordung der Deutschen Leibesübungen“).

44 Hajo Bernett, Der Weg des Sports in die nationalsozialistische Diktatur, op. cit., p. 7.

45 Cf. Hajo Bernett, Sportpolitik im Dritten Reich, op. cit., p. 25-32.

46 Arnd Krüger, Sport und Politik. Vom Turnvater Jahn zum Staatsamateur, Hanovre, Fackelträger, 1975, p. 49-50.

47 Hajo Bernett, „Der deutsche Sport im Jahre 1933“, art. cit., p. 238-239.

48 Arnd Krüger, Sport und Politik, op. cit., p. 54-55.

49 Pour la pratique physique au sein de la SA, cf. Heinrich Meusel, Körperliche Grundausbildung, Berlin, Weidmann, 1940.

50 Cf. Horst Ueberhorst, Edmund Neuendorff. Turnführer ins Dritte Reich, Berlin, Bartels & Wernitz, 1970, p. 39.

51 Hajo Bernett, Der jüdische Sport im nationalsozialistischen Deutschland, 1933-1938, Schorndorf, Hofmann, 1978. Hajo Bernett, „Der deutsche Sport im Jahre 1933“, art. cit., p. 244-246 et p. 246-248.

52 Hajo Bernett

, „Der deutsche Sport im Jahre 1933“, art. cit., p. 253. Les statuts du DRL n’entrent en vigueur qu’au 01.01.1936. Cf. Klaus Vieweg, „Gleichschaltung und Führerprinzip“, art. cit., p. 254.

53 Klaus Vieweg, „Gleichschaltung und Führerprinzip“, art. cit., p. 254.

54 Hajo Bernett, Der Weg des Sports in die nationalsozialistische Diktatur, op. cit., p. 16.

55 Arnd Krüger, Sport und Politik, op. cit., p. 76-77.

56 Reichsgesetzblatt, Teil i, n° 44, 28.04.1936. (I-397).

57 Hajo Bernett, Der Weg des Sports in die nationalsozialistische Diktatur, op. cit., p. 93.

58 Hajo Bernett, Sportpolitik im Dritten Reich, op. cit., p. 93-95.

59 „Verordnung über die Zuständigkeit des Reichssportamtes“, § 1, 01.09.1937.

60 Id., § 2.

61 Id., § 3f.

62 Horst Ueberhorst, Carl Krümmel und die nationalsozialistische Leibeserziehung, Berlin, Bartels & Wernitz, 1976, p. 109-122.

63 Hajo Bernett, Nationalsozialistische Leibeserziehung, op. cit., p. 107.

64 Hajo Bernett, Der Weg des Sports in die nationalsozialistische Diktatur, op. cit.,p.93.

65 Klaus Vieweg, „Gleichschaltung und Führerprinzip“, art. cit., p. 255-256.

66 Mario Da Silva, “Lo sport tedesco nel quadro della rinnovata Germania”, art. cit., p. 8.

67 Hajo Bernett, Der Weg des Sports in die nationalsozialistische Diktatur, op. cit., p. 89.

68 Robert O. Paxton, Le Fascisme en action, op. cit., p. 145.

69 Hans von Tschammer und Osten, « Le sport en Allemagne et les Jeux olympiques », Deutsch-französische Monatshefte, 2/1936, p. 42. et p. 45.

70 Ibid., p. 46.

71 Diem-Archiv, Nachlaß Diem, Mappe 18. Diem, „Bericht über die Sitzung des Deutschen Olympischen Ausschusses“, 23.08.1933, p. 1.

72 BArch, R 36/2073. Lettre du président du Deutscher Gemeindetag (i.A.), au maire de Wattenscheid, 16.10.1934.

73 BArch, R 36/2073. Lettre du président du Deutscher Gemeindetag (i.A.), au maire de Berlin (Landeswohlfahrts- und Jugendamt) ; Betrifft : Neugestaltung des Sportwesens, 26.09.1936.

74 Cf. Erich Jahn, „Berlin als Stadt des Sports“, in Von der Hasenheide bis zum Reichssportfeld. Geschichte des Sports in Berlin, Berlin, Mittler, 1936, p. 8-9.

75 BArch R 36/2084. Lettre de Tschammer au président du Deutscher Gemeindetag, 13.11.1936.

76 BArch R 36/2076. “Maßnahmen der Gemeinden zur Förderung der Leibesübungen. RdErl. D. RuPrMdF. v 12.11.1937 V aI 643 iii/37“, Ministerialblatt des Reichsund Preussischen Ministeriums des Jnnern, n° 46, 17.11.1937, p. 1755.

77 BArch, R 1501/1518, Bl. 10-11. Erlassentwurf (Projet de l’arrêté) v a 163 iv/39-2105 de Pfundtner aux communes et Gemeindeaufsichtsbehörden, juin 1939.

78 „Förderung der Landsportbewegung“, RrErl. D. RmdI. v. 30.1.1939 – viii 1064/38-4100. (in BArch, R 36/2076).

79 Klaus Vieweg, „Gleichschaltung und Führerprinzip“, art. cit., p. 249.

80 Diem-Archiv, Nachlass Diem, Mappe 29. Reichskommissariat für körperliche Erziehung. Note du 30.03.1933, p. 1.

81 Hans von Tschammer und Osten, « Le sport en Allemagne et les Jeux olympiques », art. cit., p. 48.

82 “Ond. Una organizzazione invidiata”, Almanacco della Gazzetta dello sport, 1934, p. 43.

83 Victoria De Grazia, The Culture of Consent. Mass Organization ofLeisure in Fascist Italy, Cambridge, Cambridge University Press, 2002 [1981], p. 6.

84 Achille Starace, L’Opera Nazionale Dopolavoro, Milan-Vérone, Mondadori, 1933, p. 12.

85 Felice Fabrizio, Sport e fascismo, op. cit., p. 100. Comme le note avec humour Marco Palla

, « le dopolavoriste moyen, même le plus fasciné par le mythe de Mussolini, ne correspondait pas au prototype de ‘‘l’homme nouveau” rêvé par les idéologues fascistes Cf. Marco Palla, « Le Parti national fasciste et les organisations de masse », in Marie-Anne Matard-Bonucci, Pierre Milza (dir.), L’Homme nouveau dans l’Europe fasciste, op. cit., p. 186.

86 Marco Impiglia, “Vacanze Straromane. L’Opera Nazionale Dopolavoro ed il turismo popolare in Italia 1926-1940“, Lancillotto e Nausica, a. xv, n. 2-3, 1998.

87 Mario Rossi, “La volata : nuovo sport italiano”, Lo sport fascista, a. ii, n° 2, février 1929, p. 97-99.

88 Marco Impiglia, “Vacanze Straromane”, art. cit., p. 68.

89 Robert O. Paxton, Le Fascisme en action, op. cit., p. 211.

90 Wolfgang Schieder, “Fascismo e nazionalsocialismo nei primi anni trenta”, Italia contemporanea, n° 196, septembre 1994, p. 513.

91 Cf. Hermann Weiß, „Ideologie der Freizeit im Dritten Reich. Die NS-Gemeinschaft “Kraft durch Freude”“, Archiv für Sozialgeschichte, 22, 1993, p. 293.

92 Joachim Radkau, „Die singende und die tote Jugend. Der Umgang mit Jugendmythen im italienischen und deutschen Faschismus“, in Thomas Koebner, Rolf-Peter Janz, Frank Trommler (dir.), „Mit uns zieht die neue Zeit“. Der Mythos Jugend, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp, 1985, p. 97-127.

93 Laura Malvano, « Le mythe de la jeunesse à travers l’image. Le fascisme italien », in Jean-Claude Schmitt, Giovanni Levi (dir.), Histoire des jeunes, Paris, Seuil, 1996 [1994], p. 298.

94 Carmen Betti, L’Opera Nazionale Balilla e l’educazione fascista, Florence, La Nuova Italia, 1984, p. xvi (introduction de Antonio Santoni Rugiu).

95 Salvatore Santuccio, “L’architettura della Casa per la gioventù”, Parametro, a. xx, n° 172, mai-juin 1989, p. 26.

96 Enrico Del Debbio, Progetti di costruzioni : case Balilla, palestre, campi sportivi, piscine, ecc., Rome, Onb, 1928.

97 Salvatore Santuccio, “L’architettura della Casa per la gioventù”, art. cit., p. 27.

98 Ibid.

99 Cf. Archivio Ricci, “Dati statistici relativi all’ONB a fine 1937”. Cf. Sandro Setta, Renato Ricci. Dallo squadrismo alla Repubblica Sociale Italiana, Bologne, Il Mulino, 1986, p. 126 Francesco Maria Varrasi, Economia, politica e sport in Italia, op. cit., p. 212.

100 Francesco Maria Varrasi, Economia, politica e sport in Italia, op. cit., p. 212 Salvatore Santuccio, “L’architettura della Casa per la gioventù”, art. cit., p. 35.

101 La traduction ici est celle donnée dans Eric Michaud, « “Soldats d’une idée”. Les jeunes sous le iiie Reich », in Jean-Claude Schmitt, Giovanni Levi (dir.), Histoire des jeunes, op. cit., p. 319.

102 Karl Christoph Lingelbach, Erziehung und Erziehungstheorien im nationalsozialistischen Deutschland, Weinheim-Berlin-Bâle, Julius Beltz, 1970, p. 84-86.

103 Ainsi, à partir de mai 1934, le Führer du Reich de la jeunesse (Reichsjugendführer) instaure le Brevet de performance (HJ-Leistungsabzeichen). Pour l’obtenir, le Jeune Hitlérien ne doit pas seulement prouver sa « de défense et [sa] capacité de défense », mais aussi son aptitude à « penser de manière nationale-socialiste » et à « agir de manière nationale-socialiste ». Cf. Hajo Bernett, Nationalsozialistische Leibeserziehung, op. cit., p. 149.

104 Joachim Schmitt-Sassa, „Der Führer ist immer der Jüngste“. Nazi-Reden an die deutsche Jugend“, in Thomas Koebner, Rolf-Peter Janz, Frank Trommler (dir.), „Mit uns zieht die neue Zeit“, op. cit., p. 137.

105 Diem-Archiv, Nachlass Diem, Mappe 29. Note intitulée „Amt für Leibesübungen“, p. 1.

106 Horst Ueberhorst (dir.), Elite für die Diktatur. Die Nationalpolitischen Erziehungsanstalten 1933-1945. Ein Dokumentarbericht, Düsseldorf, Droste, 1969, p. 237.

107 Bundesarchiv Koblenz, ZSg, 101/8. Anw. 763, 28.07.1936. Mitschriften von „Bestellungen“ und „Vertraulichen Informationen“ der Pressekonferenz des Reichsministeriums für Volksaufklärung und Propaganda, pag. 1-452 : 1.7.-31.12.1936.

108 Diem-Archiv, Nachlass Diem, Mappe 29. Note intitulée „NS-Kampfspiele“, s.d.

109 Christoph Schubert-Weller, Hitler-Jugend. Vom "Jungsturm Adolf Hitler” zur Staatsjugend des Dritten Reiches, Weinheim-Munich, Juventa, 1993, p. 160-164.

110 Dr. med. Denker, „Volksgesundheitsdienst“, in Arthur MallwitzSportmedizin und Olympische Spiele 1936, Festschrift der Sportärzteschaft. Sonderausgabe der deutschen medizinischen Wochenschrift zu den XI. Olympischen Spielen Berlin und Kiel, 1.-16. August 1936, Leipzig, Georg Thime, 1936, p. 47.

111 Au nord de Rome, non loin de là où sera installée l’Académie fasciste d’éducation physique, avait été fondée, en janvier 1921, une École centrale militaire d’éducation physique (Scuola centrale militare di educazione fisica) semblable à celle de Joinville. Cf. Renato Bianda, Giuseppe Leone, Gianni Rossi, Adolfo Urso, Atleti in camicia nera. Lo sport nell’Italia di Mussolini, Rome, Volpe, 1983, p. 130-131.

112 Agnoldomenico Pica-Onb, Il Foro Mussolini, Milan, Bompianti, 1937, p. 15.

113 Renzo De Felice, Mussolini ilfascista. L’organizzazione dello Stato fascista. 1925-1929, Turin, Einaudi, 1995 [1968], p. 179.

114 “Il Foro Mussolini, futura città olimpionica. i – Veduta d’insieme”, La Gazzetta dello sport, 22.05.1934, p. 7.

115 Acs, Pcm, 1928-30, b. 1/1-15, f. 2104. Rapport de Ricci à Mussolini, 10.11. ix (1930).

116 Acs, Pcm, 1928-30, b. 1/1-15, f. 2104. Renato Ricci, délibération n° 14 du 13 janvier 1928.

117 “Il Foro Mussolini, futura città olimpionica. ii – Lo stadio del tennis sarà inaugurato oggi”, La Gazzetta dello sport, 24.05.1934, p. 5.

118 Sur la vie et l’œuvre de Luigi Moretti, cf. Salvatore Santuccio, Luigi Moretti, Bologne, Zanichelli, 1986.

119 Agnoldomenico Pica-Onb, Il Foro Mussolini, op. cit., p. 35.

120 Erlaß des Führers und Reichskanzlers über die Reichsakademie für Leibesübungen, §1. 07.04.1937 (Une copie se trouve dans : Diem-Archiv, Nachlass Diem, Mappe 29).

121 Horst Ueberhorst, Carl Krümmel, op. cit., p. 97.

122 BArch, R 1501/5609, Bl. 47. Propos de Hitler, 1933/1934.

123 BArch, R 1501/5609, Bl. 35.

124 Hajo Bernett, Der Weg des Sports in die nationalsozialistische Diktatur, op. cit., p. 92.

125 Horst Ueberhorst, Carl Krümmel, op. cit., p. 97.

126 Hajo Bernett, Der Weg des Sports in die nationalsozialistische Diktatur, op. cit., p. 92.

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